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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

On peut le brûler pour tout ce qu'il laisse entendre, mais à mon avis on ne peut le condamner pour ce qu'il dit

Volti aurait-il eu le même avis à propos d'Eric Zemmour ?

Il y a fort à parier que oui .

Et ne suis pas fan d'Eric Z., loin de là, mais sa condamnation me parait condamnable . Il a eu le tort d'exposer des faits qui pour être indubitables (les chiffres des statistiques et rapports sur la délinquance sont têtus, surtout lorsqu'ils sont cencés ne pas exister ! ) sont pourtant sujets à discussion .

Un futur président/président/ex-président de la république a pû en toute impunité passer la banlieue au Karcher (publicité gratuite ? ou bien touche -t-il des royalties ? ) et parler de racaille .

Alors pourquoi un journaliste doit-il en prendre plein la gu... ? J'ai peur de bien connaitre la réponse .

Censure, tu es toujours et plus que jamais vivante . Ne compte pas sur moi pour faire de l'auto-censure !

Voir : http://voltaire-a-ferney.org/41.html

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Qu'Eric Z. lise, ou relise, et comprenne Volti, afin d'apprendre à "enfoncer le poignard avec beaucoup de respect "

poignarder taureau mythra.jpg

http://www.deezer.com/listen-9931164

 

 

 

 

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

25è mars 1765

 

Vous avez dû recevoir, mon cher frère, un oracle d'Esculape, un mémoire de Sirven 1, et M. d'Argental doit vous donner sept ou huit exemplaires d'un livre intitulé Dictionnaire philosophique, que la calomnie m'a imputé bien indignement 2. Vous aurez dans quelque temps La Philosophie de l'histoire, et vous y verrez des choses qui sont aussi vraies que peu connues . Cet ouvrage est d'un abbé Bazin qui respecte la religion comme il le doit, mais qui ne respecte point du tout l'erreur , l'ignorance et le fanatisme . Quand vous lirez cet ouvrage vous serez étonné de l'excès de bêtise de nos histoire anciennes, à commencer par celle de Rollin. On dit que le livre est dédié à l'impératrice de Russie par le neveu de l'auteur 3. J'aurais bien voulu connaître l'oncle . Il me parait qu'il enfonce le poignard avec le plus profond respect . On peut le brûler pour tout ce qu'il laisse entendre, mais à mon avis on ne peut le condamner pour ce qu'il dit .

 

Je vous répète que Rousseau est regardé par tous les honnêtes gens de Genève comme un scélérat ; parlez-en à M. d'Argental, et vous verrez combien ce monstre était indigne du nom de philosophe qu'il avait osé usurper et désavouer tout à tour . Ce pauvre Diderot a été la dupe de ce charlatan 4. Comptez que cela fera tort à l'Encyclopédie . Ut ut est, mettez votre emplâtre, songez à votre santé, et ecr l'Inf.

 

Permettez que je fourre ici une lettre pour M. d'Alembert, et une pour M. Marmontel 5. »

 

3 C'est ainsi qu'il présente cet ouvrage dédié par le neveu de l'auteur défunt .

4 Il a fait son éloge dans le Discours préliminaire de l'Encyclopédie ; voir aussi l'apostrophe à Rousseau dans l'article « encyclopédie ».

5 En sus des affaires habituelles : Calas, Rousseau, ..., il est question dans la lettre à d'Alembert de l'éloquence, et dans la lettre à Marmontel de ses nouveaux Contes que V* juge « pleins d'esprit, de finesse et de grâce ».

Voir lettre MMMMCCCLXIV, à d'Alembert page 181

et lettre MMMMCCCLXV , à Marmontel page 182 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f186.image.r=.langFR

 

 

 

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25/03/2011 | Lien permanent

j'ai besoin d'un honnête procureur normand. En connaîtriez-vous quelqu'un dont je pusse employer la prose ?

... Tout comme le grand François, à Oyonnax, qui nous a régalé [sic] d'un discours lui aussi en prose pondu, je le pense à 95%, par un pisse-copie élyséen . Sans aucun risque, je mettrais ma main au feu que ce n'était pas Sérillon [ouf ! ] qui tenait la plume .

Ce discours va donner du grain à moudre à tous les exégètes en mal d'analyses de coupeurs de cheveux en douze , et, pour une fois ne sera pas suivi d'une rétractation, coutumière  hélas !

Qu'on l'aime ou pas, je suis bien certain qu'il y a peu de ses critiques qui oseraient prendre sa place .

 http://fr.news.yahoo.com/11-novembre-compliqu%C3%A9-pour-fran%C3%A7ois-hollande-%C3%A0-oyonnax-181336714.html

 DSCF0996 poilu 14 18.png

 

« A Pierre-Robert le Cornier de CIDEVILLE.

ancien conseiller au parlement de Rouen

rue Saint Pierre

à Paris

et s'il n'y est pas

à sa terre de Launay

à Rouen

Aux Délices, 4 octobre [1758]

Que les Russes soient battus, que Louisbourg soit pris, qu'Helvétius ait demandé pardon de son livre, qu'on débite à Paris de fausses nouvelles et de mauvais vers, que le parlement de Paris ait fait pendre un huissier pour avoir dit des sottises, ce n'est pas ce dont je m'inquiète; mais M. Angot de Lézeau,1 et quatre années qu'il me doit, sont le grave sujet de ma lettre. Peut-être M. Ango me croit-il mort; peut-être l'est-il lui-même. S'il est en vie, où est-il ? S'il est mort, où sont ses héritiers? Dans l'un et l'autre cas, à qui dois-je m'adresser pour vivre?

Pardonnez, mon ancien ami, à tant de questions. Je me trouve un peu embarrassé; j'ai essuyé coup sur coup plus d'une banqueroute. Notre ami Horace dit tranquillement

Det vitam, det opes; aequum mi animum ipse parabo.2

Vraiment je le crois bien . Voilà un grand effort! Il n'avait pas affaire à la famille de Samuel Bernard et à M. Ango de Lézeau. Ce petit babouin crut faire un bon marché avec moi, parce que j'étais fluet et maigre; vivimus tamen, et peut-être Ango occidit dans son marquisat.3

Qu'il soit mort ou vivant, il me semble que j'ai besoin d'un honnête procureur normand. En connaîtriez-vous quelqu'un dont je pusse employer la prose ?

Mais vous, que faites-vous dans votre jolie terre de Launai ? bâtissez-vous? plantez-vous? avez-vous la faiblesse de regretter Paris ? ne méprisez-vous pas la frivolité, qui est l'âme de cette grande ville? Vous n'êtes pas de ceux qui ont besoin qu'on leur dise

Omitte mirari beatae Fumum et opes strepitumque Romae 4.

Cependant on dit que vous êtes encore à Paris ; j'adresse ma lettre rue Saint-Pierre, pour vous être renvoyée à Launai, si vous avez le bonheur d'y être. Adieu; je vous embrasse.

Nisi quod non simul essem, caetera laetus.5

V. »

1 Vers le mois de juin 1733, V* donna à rente viagère au marquis Angot ou Ango de Lézeau, qui s’était marié en 1732, la somme de 18000 francs ; mais, comme on dit il lui joua le tour de vivre encore quarante cinq ans après ce marché . Au mois de juillet 1755 le marquis devait encore 2300 francs d'arréage à V*. Voir lettre du 19 juin 1733 à Cideville, page 391 : http://books.google.fr/books?id=CKQGAAAAQAAJ&pg=PA327&lpg=PA327&dq=Angot+de+L%C3%A9zeau&source=bl&ots=QI_LhDLv13&sig=CJOIg7xNwE5Q4kQFtiJCojGIKEI&hl=fr&sa=X&ei=YW2BUoWpEIL20gWkpYDYDw&ved=0CDoQ6AEwAw#v=onepage&q=Angot%20de%20L%C3%A9zeau&f=false

2 Avec quelques inversions : Que [Jupiter] me donne la vie, qu'il me donne des ressources : pour l'égalité d'âme, c'est à moi-même à me l'assurer . Horace, Épîtres, I, xviii, 112 .

3 Pourtant nous vivons, [et peut-être Angau] a péri [dans son marquisat .]

4 Voir lettre du 3 octobre 1758 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/03/v...

Cesse d'admirer la fumée, les richesses et le bruit de l'opulente Rome.

5 Si ce n'est que nous ne sommes pas ensemble, pour le reste je suis heureux .Horace, Épîtres, I, x, 50.

 

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11/11/2013 | Lien permanent

il ne nous reste plus que d'adorer en silence la main de Dieu qui nous châtie....Sauve qui peut.

 

main de dieu.jpg

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=HECzP1l4r1U&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=VMUu8WPGe94&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=CtxaYvrN_vo&feature=re...

 

 

 

« A Jean-François Marmontel

 

21è octobre 1771

 

Mon cher ami, après les aventures des Bélisaire et des Fénelon [i] il ne nous reste plus que d'adorer en silence la main de Dieu qui nous châtie. Les jésuites ont été abolis, les parlements ont été réformés [ii]. Les gens de lettres ont leur tour. Bergier [iii],Ribaudier [iv], Coge pecus et omnia pecora [v] auront seuls le droit de brouter l'herbe. Vous m'avouerez que je ne fais pas mal d'achever tout doucement ma carrière dans la paix de la retraite qui seule soutient le reste de mes jours très languissants.

 

Heureux ceux qui se moquent gaiement du rendez-vous donné dans le jardin [vi] pour aller souvent en enfer, et qui n'ont point affaire à des fripons gagés pour abrutir les hommes, pour les tromper et pour vivre à leurs dépens. Sauve qui peut.

 

Dieu veuille qu'en dépit de ces marauds-là vous puissiez choisir, pour remplir le nombre de nos Quarante, quelque honnête homme franc du collier et qui ne craigne point les cagots.

 

Il n'y a plus moyen d'envoyer un seul livre à Paris [vii]. Cela est impraticable à moins que vous ne trouviez quelque intendant ou fermier des Postes qui soit assez hardi pour s'en charger. Encore ne sais-je si cette voie serait bien sûre. Figurez-vous que tous les volumes de Questions sur l'Encyclopédie qui ont été imprimés jusqu'ici, l'ont été à Genève, à Neuchâtel, dans Avignon, dans Amsterdam, que toute l'Europe en est remplie et qu'il n'en peut entrer dans Paris un seul exemplaire. On protégeait autrefois les belles-lettres en France. Les temps sont un peu changés.

 

Vous faites bien, mon cher confrère, de vous amuser de l'opéra-comique [viii]. Cela n'est sujet à aucun inconvénient, et d'ailleurs on dit que le grand théâtre tragique est tout à fait tombé depuis la retraite de Mlle Clairon. Je vous prie de lui dire combien je lui suis attaché, et d'être persuadé de la tendre amitié qu'on a pour vous dans la retraite de Ferney.

 

V. »

i Condamnation du Bélisaire de Marmontel en 1767 et en septembre 1771 de l'Éloge de ... Fénelon de La Harpe.

ii Par Maupéou.

iii Auteur entre  autres de l'Examen du matérialisme ou Réfutation du Système de la nature. V* se plaignit en août 1770 qu'on accordât la priorité à la réponse de ce prêtre sur la sienne.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas-Sylvestre_Bergier...

Il figure en « bonne » place, celle des voués aux furies, dans le tableau dit Le triomphe de Voltaire au château de Voltaire à Ferney-Voltaire 01170 .

iv Riballier qui censura Bélisaire.

v Surnom donné à Coger en 1767 qui avait publié un Examen du Bélisaire de M. Marmontel et ainsi contribué à la condamnation de l'ouvrage. Ce surnom inspiré par une bucolique de Virgile a été signalé par d'Alembert 14 juillet 1767 et V* en fit grand usage. « coge pecus » = rassemble le troupeau et « omnia pecora » = et tous les troupeaux.

http://books.google.fr/books?id=aNg5AAAAcAAJ&printsec...

 

vi Il s'agit du rendez-vous que les philosophes prétendent donné dans le pré à leur bétail par Coger et les dévots. Marmontel ,le 14 novembre, répondra : « Je ne me tiens point pour battu sur le rendez-vous manqué. L'idée est trop plaisante pour ne pas vous revenir souvent, et à la fin elle germera. »

vii Car Marin n'est plus censeur de la Librairie.

viii L'Ami de la maison, texte de Marmontel (d'après son conte moral Le Connaisseur) et musique de Grétry, va être donné à Fontainebleau le 26 octobre ; Zémire et Azor sera donné le 9 novembre.

http://www.musicologie.org/Biographies/g/gretry_andre.htm...

Zémire et Azor : http://www.youtube.com/watch?v=4R6lR1eAve0&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=Tiq9PQpXYeQ&feature=ch...

http://www.youtube.com/watch?v=aKBLyez8wCo&feature=ch...

 

 

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21/10/2010 | Lien permanent

Je suis fidèle à toutes mes passions

 http://www.youtube.com/watch?v=89Emv-YAnWM&feature=related

 http://www.youtube.com/watch?v=yFaTKBif4dM&feature=related

 Et puis pour Mam'zelle Wagnière : Beautiful Love , ça va de soi !  http://www.youtube.com/watch?v=qor0j5T1JNU&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=3jkRsZ-ll9A&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=ZuXGciZQb8A&feature=related

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« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise du Deffand

 

5è mai 1771

 

Ma sœur, vous êtes dénaturée, vous abandonnez votre frère le Quinze-Vingt comme votre grand-maman i abandonne son confrère le campagnard . Si je n'étais qu'aveugle et sourd je prendrais la chose en patience, si à ces disgrâces de la nature la fortune se contentait d'ajouter la ruine de ma colonie ii je me consolerais encore, mais on m'a calomnié iii et je ne me console point . Je serai fidèle à votre grand-maman et à monsieur son mari tant que j’aurai un souffle de vie, cela est bien certain iv.

 

Je ne crois point du tout leur manquer en détestant des pédants absurdes et sanguinaires v. J'ai abhorré avec l'Europe entière les assassins du chevalier de La Barre, les assassins de Calas, les assassins de Sirven, les assassins du comte de Lally . Je les trouve dans la grande affaire dont il s'agit aujourd'hui, tout aussi ridicules que du temps de la Fronde vi. Ils n'ont fait que du mal, et ils n'ont produit que du mal .

 

Vous savez probablement que d'ailleurs je n'étais point leur ami . Je suis fidèle à toutes mes passions . Vous haïssez les philosophes, et moi je hais des tyrans bourgeois vii. Je vous ai pardonné toujours votre fureur contre la philosophie, pardonnez la mienne contre la cohue des enquêtes viii. J'ai d'ailleurs pour moi le grand Condé qui disait que la guerre de la Fronde n'était bonne qu'à être chantée en vers burlesques .

 

Je ne sais rien dans mes déserts de ce qui s'est passé derrière les coulisses de ce théâtre de Polichinelle . Je me borne à dire hautement que je regarde le mari de votre grand-maman comme un des hommes les plus respectables de l’Europe, comme mon bienfaiteur, mon protecteur, et que je partage mon encens entre votre grand-maman et lui . J'ai soixante et dix-sept ans, quoi qu'on die ; je mets entre vos mains mes dernières volontés pour la décharge de ma conscience ; je vous prie même avec instance de communiquer ce testament à votre grand-maman, après quoi je me fais enterrer .

 

Soyez très sûre, Madame, que je mourrai en regrettant de n'avoir pu passer auprès de vous quelques dernières heures de ma vie . Vous savez que vous étiez selon mon cœur, et que je suis le doyen de tous ceux qui vous ont été attachés ix; je suis même le seul qui vous reste de vos anciens serviteurs . Je dois hériter d'eux, je réclame mes droits pour le moment qui me reste . »

i Le duchesse de Choiseul exilée avec le duc à Chanteloup .

ii Les émigrants de Genève que V* a accueilli, à qui il a prêté de l'argent pour leur installation d'une fabrique de montres, et que Choiseul protégeait ; voir lettres depuis le 16 février 1770 .

iii On avait fait croire aux Choiseul disgraciés que V* était ingrat et les abandonnait lâchement pour leur ennemi Maupéou : voir note dans la lettre à de La Ponce de mars 1771 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/03/10/u...

Ceci en utilisant l'éloge fait par V* de la réforme de la justice effectuée par Maupéou ( cf. lettre du 4 mars à Rochefort d'Ally : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/03/03/r...

du 5 avril à Beauveau-Craon : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/04/05/j... ), et les félicitations qu'il lui avait envoyées par l'intermédiaire de Marin le 27 janvier et aussi directement ; voir page 235 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80040v/f240.image.r...

iv Voir les lettres ci-dessus et lettre à Richelieu du 3 juin 1771 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/06/03/s...

et l’Épître en l'honneur de la duchesse : http://www.voltaire-integral.com/Html/10/06EP93FI.htm#ÉPÎTRE CXIII

et lettre du 11 février à la duchesse : page 247 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80040v/f252.image.r...

v Ancien parlement de Paris .

vi Le parlement a « entaché » le duc d'Aiguillon soutenu par le roi . Voir lettre du 29 avril à son petit-neveu d'Hornoy, ancien conseiller au parlement de Paris : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/04/29/p...

vii Voir lettre à Richelieu du 20 juillet : « j'ai toujours mieux aimé dépendre du descendant de Robert le Fort , lequel descendait par les femmes de Charlemagne, que d'avoir pour rois des bourgeois mes confrères » .

Page 329 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80040v/f334.image.r...

viii De la chambre des enquêtes .

ix Allusion à la mort du président Hénault, le 24 novembre 1770, et qui fut autrefois l'amant de la marquise pendant dix ans . http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Jean-Fran%C3%A7ois_H%C3%...

 

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02/05/2011 | Lien permanent

Dans l’état déplorable où je suis

 "Dans l'état déplorable où je suis" : moi aussi, je pourrais le dire si je n'étais pas un Jacques le fataliste doublé d'un Candide. Comment donc concilier la rentabilité d'un monument historique national -le château de Voltaire, pour ne rien cacher- avec une politique de restriction des heures d'ouverture ? Hein ? Comment ?! J'espère que ce n'est qu'une possibilité à forte improbabilité, sinon, continuons à faire des lois, à grand renfort de commissions d'experts bien payées, pour par exemple , limiter le "piratage" via internet. Je vous le donne en mille,- non en cent , non pour rien,- qui sont les plaignants ? d'abord les compagnies de production, pour autant que je sache, et les artistes en second plan. J'ose dire et écrire que selon moi le "piratage" diminuerait notablement si les fameux CD (pour certains, en grand nombre, fumeux) étaient moins chers . Qui se gave le plus dans leur production ?

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Les "pirates" dûment pendus par leurs raccordements au Net (enfin, ceux qui n'ont pas la WiFi) deviendront-ils de fidèles acheteurs de CD-DVD ? Les dollars vont-ils affluer vers ceux qui réclament ? Je n'y crois pas . En tout cas, pour l'instant je plaide non-coupable (facile : la bécane dont je dispose ne me permet pas le téléchargement !), et quand bien même je reviendrais à la bonne vieille technique que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : enregistrer sur cassette audio via la radio, et puis transfert sur le support désiré . Un peu long, un gros peu d'attention, de bons réflexes -appuyer sur le bon bouton au bon moment-, mais non répréhensible j'ose encore espérer . A moins que le flicage forcené n'amène un espion dans chaque foyer, plus un flic pour surveiller l'espion, etc., etc. Est-ce vraiment le bon moyen pour diminuer le chomage ? Pour les payer ne devra-t-on pas augmenter les taxes sur l'audio-visuel ? Ce qui entrainera automatiquement une baisse de consommation , et puis ... J'arrête mon délire, un chien qui court après sa queue , ça ne m'amuse qu'un temps. Je suppose que vous connaissez le nom du chien et l'adresse de son maître . Pour une fois , je le ferais piquer (le chien ou le maître, c'est vous qui choisissez ! ).

 "Je porterai jusqu’au tombeau le tendre triste souvenir de toutes vos bontés bétises passées, mon respectueux attachement mon irrespectueuse indépendance, mon admiration humour, et ma profonde douleur." Excuse me, Volti !!

 

 

 

 

« A Frédéric II, roi de Prusse

 

 

                                   Sire,

 

                                    Dans l’état déplorable où je suis, il ne me reste qu’à obtenir de Vôtre Majesté la triste grâce de partir, et d’aller chercher aux bains de Plombières une guérison dont je me flatte peu, ou la mort qui mettra fin à mon étrange et douloureuse situation. Ma famille [=Mme Denis] que j’avais abandonnée, ainsi que tout le reste, pour vous consacrer une vie devenue si malheureuse, va m’attendre à Plombières ; et elle espère que Votre Majesté daignera  accorder à elle et à moi la consolation que nous vous demandons.

 

                                   Si par un bonheur inespéré je pouvais recouvrer un peu de santé, et si par bonheur plus grand Votre Majesté voulait jamais m’avoir avant ma mort pour témoin de ses nouveaux progrès dans les arts qui ont fait jusqu’ici ses nobles amusements, je me trainerais encore auprès d’Elle.

 

                                   Si Votre Majesté veut permettre que je me jette à ses pieds à Potsdam avant mon départ, et que je lui renouvelle les sentiments d’un cœur qui sera toujours à Elle, ce sera le dernier moment agréable que j’aurai eu en ma vie.

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                                    A l’égard de la clef et de la croix [clé de chambellan et croix du mérite] dont Votre Majesté m’a honoré, vous savez, Sire, que je ne suis qu’un homme de lettres. Ces décorations étrangères à mon état ne me sont chères que par la main qui me les a données. Je les conserverai avec la plus tendre reconnaissance si vous me les conservez, et je vous les rendrai avec la résignation la plus soumise si vous les reprenez.Medaille_pour_le_Merite prussien.jpg

 

                                   Pour les dix mois de la pension de trois mille écus, que vous aviez, Sire, la générosité de me faire, il n’est pas juste que je la touche, vous ayant été inutile depuis longtemps. La moindre marque de vos bontés à mon départ me tiendrait lieu des plus grandes récompenses ; mais soyez sûr que rien ne me tiendra jamais lieu de vous. J’ai perdu ma patrie, ma santé, mes emplois [historiographe ], une partie de ma fortune. J’ai tout sacrifié pour vous. Mais j’ai été comblé près de trois ans de vos bienfaits .Je vous ai vu, je vous ai entendu. Je porterai jusqu’au tombeau le tendre souvenir de toutes vos bontés passées, mon respectueux attachement, mon admiration, et ma profonde douleur.[Fredéric II répondra le 16 : « Vous pouvez quitter mon service quand vous voudrez ; mais avant de partir, faites moi remettre le contrat de votre engagement, la clef, la croix , et le volume de poésies que je vous ai confié » . V* quitte Potsdam le 26 mars et arrive à Leipzig le 27. ]

 

 

                                   Voltaire

                                   A Berlin au Belvédère 11 mars 1753. »

 

 

 

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11/03/2009 | Lien permanent

De mon temps on n'apprenait que des sottises au collège dit de Louis le Grand

... Déclaration passée ou actuelle ? Est-ce "à cause de" cela, ou peut-on dire "grâce" à cela, que les candidats ci-dessous ont échappé au triste sort d'être sélectionnés  à cette course   présidentielle 2017 qui nous apprend beaucoup sur la manière d'être contre, et rien ou si peu sur celle d'être pour  quoi que ce soit .

Quelques exemples/citations instructives :

"Alain Juppé, le fort en thème

Enfant, Alain Juppé, accumule les prix d’excellence. « J’étais avide de connaissances, je dévorais tous les livres et je respectais mes professeurs. J’ai eu cette chance que beaucoup n’ont pas connue : j’étais heureux à l’école », raconte-t-il dans son autobiographie, publiée sur son site Internet. Après avoir décroché son bac en 1962, il est pris en classes prépas au lycée Louis-le-Grand à Paris...

Bruno Le Maire, un « esprit profond »

Bruno Le Maire est un pur produit de l’excellence française. En octobre 1974, ses parents l’inscrivent à l’institution jésuite Saint-Louis-de-Gonzague dans le XVIe arrondissement de Paris. S’il est bon élève, il rencontre quelques difficultés dans les matières scientifiques. En Terminale, il excelle en philosophie. Sur son bulletin de second trimestre (1), son professeur de philosophie salue un « esprit profond ».

En 1986, il décroche son bac avec mention bien. Après un détour par la classe préparatoire commerce du lycée parisien Janson-de-Sailly, il entre en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand...

 Nathalie Kosciusko-Morizet : une surdouée au « chromosome X »

Née en 1973 à Paris, NKM a eu « très tôt le goût des sciences », indique son site. Une question d’hérédité : sa mère était professeur de physique en IUT et son père ingénieur des ponts et chaussées. « Leader des cours de récré » aux allures de « garçon manqué », raconte la journaliste Marion Mourgue dans Nathalie Kosciusko-Morizet, l’affranchie (Pygmalion), elle fréquente l’école publique puis le collège Jean-Pierre Vernant, à Sèvres. Alors que « le niveau baisse », elle intègre le Centre Madeleine Daniélou, à Rueil-Malmaison.

Un établissement catholique de filles dont elle en sort avec un Bac scientifique, mention très bien. Héritière d’une lignée d’hommes politiques et de polytechniciens (père, oncle, grand-père et arrière-grand-père), NKM intègre une « prépa » à Louis-le-Grand, rate Normale, ne va pas jusqu’au bout de Centrale… et entre à Polytechnique dont elle sort dans le premier quart (X1992)..."

[http://www.la-croix.com/France/Politique/Primaire-quels-g...]

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Ne restent donc en lice que onze  sujets, dont très peu sont sujets de contentement . Sur ces onze, cinq ont eu l'honneur et l'avantage (n'est-ce pas M. Dupont-Aignan ? ) de se couper la parole à qui mieux mieux sur TF1 hier soir . Beaucoup de tchatche, c'est tout . Du boulot pour les commentateurs, encore de la tchatche . Mon commentaire : tchatche itou ; ça donne soif, un petit coup de blanc sec de Ferney et vive le libre Voltaire .

 

 

 

« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey

18 avril [1762]

Ce n'est pas fatigue de plaisir qui m'a rendu paresseux avec vous, mon cher président . C'est pour moi un très grand plaisir de vous écrire mais au milieu des fêtes, je ne dis pas des fêtes de Pâques je dis de celles que je donne à Ferney, au milieu des spectacles dont Lekain est venu faire l’ornement j'ai été très malade, et je le suis encore . Pour vous êtes-vous à Dijon ou dans vos terres ? Aidez-vous votre ami M. de La Marche à terminer les tracasseries parlementaires ? Voilà donc un conseiller 1 à la Bastille ! Vous m'avouerez que ma vie est un peu plus agréable . Votre académie me paraît plus tranquille que votre parlement ; je vous remercie de vos beaux discours . Je m'étonne que vous ayez fait étudier vos enfants à Paris plutôt qu'à Dijon . Y a-t-il une meilleure éducation que celle qu'ils pourraient recevoir auprès de vous ? De mon temps on n'apprenait que des sottises au collège dit de Louis le Grand . Les jésuites seront bientôt réduits à la Lorraine comme ils le furent après l'aventure de Jean Chatel 2. Ils applaudiront à la belle traduction de la Bible en vers polonais dont le roi Stanislas à fait présent à M. le premier président de La Marche . Entend-il le polonais assez pour sentir la beauté des vers ? En tout cas c'est comme vous savez un bon livre de bibliothèque, un magnifique présent . Je ne vous envoie point de livres, mais voici une gazette 3 qui m'a paru curieuse . Gardez le secret à ma lettre et à ma gazette et aimez le malade

V. »

2 A la suite de l'attentat de Jean Chatel sur Henri IV, les jésuites avaient été bannis de France entre 1594 et 1605 .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Ch%C3%A2tel

et : http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article7192

3 Il s'agissait peut-être, d'après Besterman, du Petit avis à un jésuite ( http://www.monsieurdevoltaire.com/article-faceties-petit-avis-a-un-jesuite-122829502.html ) . Mais le mot de Gazette ne convient pas . Nous pensons plutôt qu'il s'agit de l'Extrait de la gazette de Londres ( Facétie voltairienne ; voir : https://books.google.fr/books?id=Dg8h44B60tUC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

) ; voir lettre du 15 mai 1762 ( à peu près ) à La Chalotais : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-13-122970428.html

(lettre datée du 17 mai 1762 )

 

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21/03/2017 | Lien permanent

il faut dire la vérité. J’ai soin de mettre à la tête et à la fin de chaque commentaire une demi-once d’encens... mais,

... Les deux présidentiables français sauraient-ils appliquer cela ? L'une me semble loin, infiniment loin du compte . L'autre s'en approche autant qu'il peut, autant qu'il sait, c'est toujours ça de bien .

 

 

« A Charles Pinot Duclos

Aux Délices 7 juin 1762

Mademoiselle Corneille, les frères Cramer, et moi, monsieur, nous vous devons des remerciements. Vous trouverez sans doute les commentaires sur Rodogune un peu sévères ; mais il faut dire la vérité. J’ai soin de mettre à la tête et à la fin de chaque commentaire une demi-once d’encens pour Corneille ; mais, dans les remarques, je ne connais personne, je ne songe qu’à être utile. On dira, de mon vivant, que je suis fort insolent ; mais, après ma mort, on dira que je suis très juste : et comme je mourrai bientôt, je n’ai rien à craindre.

Voici une petite annonce que je vous prie de montrer à l’Académie ; je la ferai insérer dans les papiers publics : on verra que je donne beaucoup plus que je n’ai promis. Je compte vous envoyer dans un mois la traduction de la conspiration contre Auguste ; vous verrez ce que c’est que Shakespear, qu’on oppose à Corneille : c’est madame Gigogne 1 qu’on met à côté de mademoiselle Clairon.

L’Héraclius de Calderon est encore pis. Il est bon de faire connaître le génie des nations. La question de savoir si Corneille a pris une demi-douzaine de vers de Calderon, comme il en a pris deux mille des autres auteurs espagnols, est une question très frivole.

Ce qui est important, c’est de faire connaître combien Corneille, malgré tous ses défauts, était sublime et sage dans le temps qu’on ne représentait sur les autres théâtres de l’Europe que des rêves extravagants.

Le Père de Tournemine 2, qu’on cite, et qu’on a tort de citer était connu chez les jésuites par ces deux petits vers :

C’est notre père Tournemine,

Qui croit tout ce qu’il imagine.

Le confesseur du roi d’Espagne, qu’il avait consulté, n’en savait pas plus que lui ; et l’ancien bibliothécaire 3 du roi d’Espagne, qui m’a envoyé la première édition de l’Héraclius de Calderon, en sait beaucoup plus que le confesseur et le père Tournemine. Ce que dit Corneille dans l’examen d’Héraclius, loin d’être une preuve que l’Héraclius espagnol est une imitation du français, semble prouver tout le contraire. Car, premièrement, il n’y a pas d’imitation ; l’Héraclius espagnol ne ressemble pas plus à celui de Corneille, que les Mille et une Nuits ne ressemblent à l’Enéide : et il ne s’agit, encore une fois, que d’une douzaine de vers. Secondement, Corneille dit 4 que sa pièce est un original dont il s’est fait plusieurs belles copies 5; or certainement la pièce de Calderon n’est pas une belle copie, c’est un monstre ridicule.

Remarquez de plus que si Corneille avait eu un Espagnol en vue, si un Espagnol avait pu prendre deux lignes d’un Français, ce qui n’est jamais arrivé, Corneille n’eût pas manqué de dire que Calderon avait fait le même honneur à notre théâtre que Corneille avait fait au théâtre de Madrid, en imitant le Cid ? Le Menteur, la Suite du Menteur, et Don Sanche d’Aragon. Corneille, en parlant de ces prétendues belles copies, entend plusieurs tragédies, soit de son frère, soit d’autres poètes, dans lesquelles les héros sont méconnus et pris pour d’autres jusqu’à la fin de la pièce.

Enfin il n’y a qu’à lire l’Héraclius de Calderon ; cela seul terminera le procès. Vous pouvez lire, monsieur, ma lettre à l’Académie, ne fût-ce que pour l’amuser ; mais je me flatte qu’elle voudra bien peser mes raisons. Vous aimez le vrai plus que personne : il y a tant de préjugés dans ce monde, qu’il faut au moins n’en point avoir en littérature. »



1 Sur Mme Gigogne qui apparaît dans le Pot pourri au chapitre VII, voir Georges Doutrepont, Les types populaires de la littérature française, Académie royale de Belgique, Classe des lettres et sciences morales et politiques, mémoires, 1926 . Voir : http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-101503&M=tdm

et : http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1931_num_10_3_6802_t1_0632_0000_2

4 Au début de son « Examen d'Héraclius » . Voir : http://www.theatre-classique.fr/pages/theorie/CORNEILLE_HERACLIUS.HTM

5 Ce membre de phrase qui manque dans la copie Beaumarchais-Kehl , est restitué dans l'édition de Kehl .

 

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26/04/2017 | Lien permanent

vieux fou, de quoi t’avises-tu de vouloir mieux faire que tu ne peux ?

... Jean-Pierre Raffarin, dis-le moi ! Te crois-tu Pygmalion ?  Ou cherches-tu des noises ?

 raffarin_profil

http://caricaturiste.canalblog.com/archives/2007/07/09/55...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

20è février 1764

L’un de mes anges peut donc écrire de sa main : Dieu soit loué ! N’ont-ils pas bien ri tous deux du propos de la virtuose Clairon ? Votre conspiration me paraît de plus en plus très plaisante . Je ris aussi dans ma barbe. Je vous réponds que si nos seigneurs du tripot y ont été attrapés, nos seigneurs du parterre y seront pris. Puissions-nous jouir de ce plaisir vite et longtemps !

A l’égard d’Olympie, je n’ai plus qu’un mot à dire : c’est qu’à l’impossible nul n’est tenu, et qu’il m’est absolument impossible de faire le remue-ménage qu’on me propose. J’ai tourné la chose de mille façons ; je me suis essayé, j’ai travaillé, et mon instinct m’a dit : vieux fou, de quoi t’avises-tu de vouloir mieux faire que tu ne peux ?

Mes anges doivent avoir reçu un paquet de matériaux pour la Gazette littéraire, adressé à M. le duc de Praslin. Je le servirai assurément tant que je pourrai.

Mes anges ne m’ont point mandé qu’il avait consulté MM. Gilbert  de Voisins 1 et Daguesseau de Fresne 2. Je leur ai sur-le-champ envoyé un mémoire qui n’est pas de paille, et dont je vais faire tirer copie pour mes anges gardiens, si la poste qui va partir nous en donne le temps.

Nota – Voici mon consentement pour ce gros Grandval ; mais pour Mlle Dubois, comment voulez-vous que je fasse ? dites-le-moi. Je serai 3 fort aise qu’on jouât le Droit du Seigneur, quoique je ne sois guère homme à jouir d’un si beau droit. Vous pensez bien que je ne connais Mlle d’Epinay que par le droit que les premiers gentilshommes ont sur les actrices. Pour mes anges, ils ont des droits inviolables sur mon cœur pour jamais. »

3 Il faut sans doute lire serais .

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09/03/2019 | Lien permanent

de petits brouillons, de petits intrigants, à qui les petits talents qui font parvenir aux grandes places ne servent qu’

Après l’orage d’hier (tempête sous un crâne, exactement !), un peu de calme sans mollesse, quand même , et le choix du titre de ce jour n'y est pas étranger (NDLR : je parle de la note).

 

Pour les plus doués d'entre vous, vous pourrez tout à votre guise, mettre le nom qui vous plait sur "petit intrigant" , je n'assure pas le SAV (Sarkozy A Venir ).

 

Relax:

http://www.youtube.com/watch?v=0mKV-mL0Mgg&NR=1&f...

 

 

 

 

 

 

 

Quant à la lettre de ce jour, je vous invite à aller voir illico la page de ce jour sur le "Dictionnaire philosophique" : article "P comme ..." http://www.monsieurdevoltaire.com/

(non pas comme ce que dit sans discontinuer un copain qui a décidé d'arrêter de fumer ; on se croirait à Amsterdam ! oui, à cause des p'tains, s'il faut que je vous explique mes blagues à deux balles !! Ignares que vous êtes !! )

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

7è novembre 1766

 

                            Vraiment, ça n’allait pas mal, j’étais en train. Je me disais : il y a là des choses qui plairont à mes anges [Allusion aux Scythes] ; cette idée me soutenait. Mais ô mes anges ! les tracasseries viennent en foule, elles tarissent la source qui commençait à couler. On me conteste la turpitude de notre ami Jean-Jacques. On soutient que Jean-Jacques était secrétaire d’ambassade à Venise, et qu’il avait seul le secret du ministère. M. le chevalier  de Taulès [Barrau-Taulès, à Genève, collaborateur de l’ambassadeur Beauteville ; il avait fait d’intéressantes remarques sur le Siècle de Luis XIV] m’a apporté les originaux des lettres de Jean-Jacques [adressées à du Teil les 8 et 15 août 1744] où il n’est question que de coups de bâton, et point du tout de politique. Il s’est avéré que ce grand homme, loin d’avoir le secret  de la cour [c'est-à-dire être le secrétaire d’ambassade], était copiste chez M. le comte de Montaigu, à deux cents livres de gages. M. l’ambassadeur et M. le chevalier de Taulès sont d’avis qu’on imprime ces lettres pour les joindre à l’éducation de l’Emile, dès qu’Emile sera reçu maître menuisier, et qu’il aura épousé la fille du bourreau [allusion à Emile, V].

 

                   Je conçois bien que la publication de la honte de Jean-Jacques pourrait servir à ramener à la raison le  parti qu’il a encore dans Genève, et refroidirait des têtes qu’il enflamme, et qui s’opposent à la médiation [V* attribuait un rôle à JJ Rousseau dans le début des dissensions de Genève dès le 30 janvier 1766]. Mais comme ces lettres sont tirées du dépôt des Affaires étrangères je n’ose rien faire sans le consentement de  M. le duc de Praslin et de M. le duc de Choiseul. Je remets cette affaire, mes divins anges, comme toutes les autres, à votre prudence et à vos bontés. Il me parait essentiel que le ministère de France soit lavé de l’opprobre qui rejaillirait sur lui, d’avoir employé un Jean-Jacques ; c’est trop que des d’Eon et des Vergy [accusés d’avoir desservi d’Argental, par V* ; Treyssac de Vergy notamment dans les Lettres à Monseigneur le duc de Choiseul,  Liège 1764]. La manière insultante dont ce malheureux Rousseau a parlé dans plusieurs endroits de la cour de France exige qu’on démasque ce charlatan aussi méchant qu’absurde [il écrivait le 6 novembre au chevalier de Taulès : « il n’est pas juste que Jean-Jacques passe pour avoir été une sorte de ministre de France, après avoir dit dans son contrat insocial, page 165, que ceux qui parviennent dans les monarchies ne sont que de petits brouillons, de petits intrigants, à qui les petits talents qui font parvenir aux grandes places ne servent qu’à montrer leur ineptie aussitôt qu’ils y sont parvenus. »]. Nous verrons si  Mme la duchesse de Luxembourg et Mme de Boufflers le soutiendront encore ; on me mande qu’il est en horreur à tous les honnêtes gens, mais je sais qu’il a encore des partisans.

 

                            Dites-moi, je vous en prie, des nouvelles de Mlle Durancy. On est toujours fou d’Olympie à Genève ; on la joue tous les jours, le bucher tourne la tête, il y avait beaucoup moins de monde au bucher de Servet quand vingt-cinq faquins le firent brûler.

 

                            Je me mets au bout de vos ailes.

 

                            V. »

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=B1wxGPn75ok&NR=1

Et maintenant, en toute sérénité je vais tirer quelques flèches bien concrètes, elles …

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07/11/2009 | Lien permanent

le hasard fit la paix avec l’Angleterre, signée par ce beau lord Bolingbroke sur les belles fesses de madame Pultney

... Sera-ce sur les tristes fesses de Camilla que Cameron, à contrecoeur doublement, devra signer le Brexit ?

God save ce qu'il pourra dans la perfide Abion, terre nourricière de ceux qui veulent le beurre européen, l'argent du beurre européen et le gentil crémier [d'où qu'il vienne] (NDLR - pourquoi toujours dire : la main de la crémière ? ).

 Brexit ? where ? how ? http://geopolis.francetvinfo.fr/bureau-londres/2016/06/18...

 

 Chercher l'erreur ! indice : deux taches à gommer , sauras-tu les trouver ?

 

« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul 1

Monseigneur, vous savez qu’au sortir du grand conseil tenu pour le testament du roi d’Espagne, Louis XIV rencontra quatre de ses filles qui jouaient, et leur dit : Eh bien , quel parti prendriez-vous à ma place ? Ces jeunes princesses dirent leur avis au hasard. Le roi leur répliqua : de quelque avis que je sois, j’aurai des censeurs.

Vous daignez en user avec  un vieillard ignorant comme Louis XIV avec ses enfants 2. Vous voulez que je bavarde, bavarde, et que je compile, compile. Vos bontés, et ma façon d’être, qui est sans conséquence, me donnent donc le droit que Gros-Jean prenait avec son curé.

D’abord je crois fermement que tous les hommes ont été, sont, et seront menés par les événements. Je respecte fort le cardinal de Richelieu  mais il ne s’engagea avec Gustave-Adolphe que quand Gustave eut débarqué en Poméranie sans le consulter ; il profita de la circonstance. Le cardinal Mazarin profita de la mort du duc de Weimar ; il obtint l’Alsace pour la France, et le duché de Rethel pour lui. Louis XIV ne s’attendait point du tout, quoiqu'on en dise, en faisant la paix de Risvick, que son petit-fils 3 aurait, trois ans après la succession de Charles-Quint. Il s’attendait encore moins que la première guerre de son petit-fils serait contre son oncle . Rien de ce que vous avez vu n'a été prévu . Vous savez que le hasard fit la paix avec l’Angleterre, signée par ce beau lord Bolingbroke sur les belles fesses de madame Pultney 4. Vous ferez donc comme tous les grands hommes de votre espèce, qui ont mis à profit les circonstances où ils se sont trouvés.

Vous avez eu la Prusse pour alliée, vous l’avez pour ennemie . L’Autriche a changé de système, et vous aussi. La Russie ne mettait, il y a vingt ans, aucun poids dans la balance de l’Europe, et elle en met un très considérable. La Suède a joué un grand rôle, et en joue un très petit. Tout a changé et changera . Mais, comme vous l’avez dit, la France restera toujours un beau royaume, et redoutable à ses voisins, à moins que les classes des parlements n’y mettent la main.

Vous savez que les alliés sont comme les amis qu’on appelait de mon temps au quadrille : on changeait d’amis à chaque coup.

Il me semble d’ailleurs que l’amitié de messieurs de Brandebourg a toujours été fatale à la France. Ils vous abandonnèrent au siège de Metz fait par Charles-Quint ; ils prirent beaucoup d’argent de Louis XIV, et lui firent la guerre ; ils se sont détachés deux fois de vous dans la guerre de 1741 , et sûrement vous ne les mettrez pas en état de vous trahir une troisième . Cette puissance n’était alors qu’une puissance d’accident, fondée sur l’avarice de son père et sur l’exercice à la prussienne. L’argent amassé a disparu . Les Prussiens longtemps vainqueurs sont battus avec leur exercice . Je ne crois pas qu’il reste quarante familles à présent dans le royaume de Prusse. La Poméranie est dévastée ; le Brandebourg misérable ; personne n’y mange de pain blanc ; et on n’y voit que de la monnaie décriée, et encore très peu. Les États de Clèves sont séquestrés ; les Autrichiens sont vainqueurs en Silésie. Il serait plus difficile à présent de soutenir le roi de Prusse que de l’écraser. Les Anglais se ruinent à lui donner des secours indirects vers la Hesse, et vous rendez ces secours inutiles. Voilà l’état des choses.

Maintenant, si on voulait parier, il faudrait dans la règle des probabilités, parier trois contre un que la puissance prussienne sera détruite .

Mais aussi, un coup de désespoir peut rétablir ses affaires et ruiner les vôtres . Si vous prospérez, vous aurez un beau congrès dans lequel vous êtes toujours garant du traité de Westphalie, et j’en reviens toujours à dire que tous les princes d’Allemagne diront : le Brandebourg est tombé, parce qu’il s’est brouillé avec la France ; c’est à nous d’avoir toujours la France pour protectrice. Certainement, après la chute du plus puissant prince de l'empire, la reine de Hongrie ne viendra vous redemander ni Strasbourg, ni Lille, ni la Lorraine ; elle attendra au moins dix ans, et alors vous lui lâcherez le Turc et les Suédois pour de l’argent, si vous en avez.

Le grand point est d’avoir beaucoup d’argent. Henri IV se prépara à se rendre l’arbitre de l’Europe, en faisant faire des balances d’or par le duc de Sully . Les Anglais ne réussirent qu’avec des guinées et un crédit qui les décuple. Le roi de Prusse n’a fait trembler quelque temps l’Allemagne que parce que son père avait plus de sacs que de bouteilles dans ses caves de Berlin. Nous ne sommes plus au temps des Fabricius 5; c’est le plus riche qui l’emporte, comme, parmi nous, c’est le plus riche qui achète une charge de maître des requêtes, et qui ensuite gouverne l’État. Cela n’est pas noble, mais cela est vrai.

Les Russes m’embarrassent ; mais l’Autriche n’aura de quoi les soudoyer deux ans contre vous.

L’Espagne m’embarrasse, car elle n’a pas grand-chose à gagner à vous débarrasser des Anglais ; mais au moins est-il sûr qu’elle aura plus de haine pour l’Angleterre que pour vous.

L’Angleterre m’embarrasse ; car elle voudra toujours vous chasser de l’Amérique septentrionale ; et vous aurez beau avoir des armateurs, vos armateurs seront toujours pris au bout de quatre ou cinq ans comme on l’a vu dans toutes les guerres.

Ah ! monseigneur, monseigneur, il faut vivre au jour la journée quand on a à faire à des voisins. On peut suivre un plan chez soi, encore n’en suit-on guère ; mais quand on joue contre les autres, on écarte suivant le jeu qu’on a. Un système, grand Dieu ! celui de Descartes est tombé ; l’empire romain n’est plus ; Pompignan même perd son crédit : tout se détruit, tout passe. J’ai bien peur que dans les grandes affaires il n’en soit comme dans la physique : on fait des expériences, et on n’a point de système.

J’admire les gens qui disent : la maison d’Autriche va être bien puissante, la France ne pourra résister. Eh ! messieurs, un archiduc vous a pris Amiens ; Charles-Quint a été à Compiègne ; Henri V d’Angleterre a été couronné à Paris. Allez, allez, on revient de loin ; et vous n’avez pas à craindre la subversion de la France, quelque sottise qu’on fasse. Quoi ! point de système ? je n’en connais qu’un, c’est d’être bien chez soi ; alors tout le monde vous respecte.

Les négociations dépendent de la guerre et de la finance . Ayez de l’argent et des victoires, alors on fait tout ce qu’on veut.»

1 La copie Beaumarchais présente un texte si profondément remanié par rapport à la minute qu’il est plus simple de le citer . Tandis que Wagnière avait intitulé m$la minute « Réponse à la lettre d'un ministre d’État, du 13è juillet 1757 », l'édition porte plus discrètement « à un m... d'ét... » et date de juillet 1767 . la correction concernant la date est faite sur la copie Beaumarchais-Kehl . Voici le texte de l'édition : « Vous savez monseigneur qu'au sortir du grand conseil tenu pour le testament du roi d’Espagne, Louis XIV rencontra trois de ses filles qui jouaient et leur dit : eh bien quel parti prendriez-vous à ma place ? Ces jeunes princesses dirent leur avis au hasard, et le roi leur répliqua, de quelque avis que je sois, j'aurai des censeurs .

Vous daignez en user avec un vieillard ignorant comme fit Louis XIV avec ses enfants . Cette plaisanterie vous amuse . M. le curé aime quelquefois que Gros-Jean lui remontre .

Je remontre donc d'abord que tous les hommes ont été, sont et seront menés par les évènements . Je respecte fort le cardinal de Richelieu , mais il ne s'engagea avec Gustave Adolphe que quand Gustave eut débarqué en Poméranie sans le consulter ; il profita de la circonstance . Le cardinal Mazarin profita de la mort du duc de Weimar, il obtint l’Alsace pour la France et le duché de Rethel pour lui . Louis XIV quoi qu’on en dise, ne s'attendait point du tout, en faisant la paix de Risvik que son petit-fils aurait trois ans après la succession de Charles Quint . Il s'attendait encore moins qu'un jour la première guerre de son petit-fils serait contre son oncle . Rien de ce que vous avez vu n' a été prévu . Vous savez que le hasard fit la paix avec l'Angleterre, signée par ce beau lord Bolingbroke sur les belles fesses de Mme P... Vous ferez donc comme tous les grands hommes de votre espèce qui ont mis à profit les circonstances où ils se sont trouvés .

Le grand point est dit-on d'avoir un peu d'argent ? Henri IV se prépara à se rendre l'arbitre de l'Europe en faisant faire des balances d'or par le duc de Sully . Les!anglais ne réussissent qu'avec des guinées et un crédit qui les décuple . Le roi de Prusse a fait trembler quelque temps l''Allemagne parce que son père avait plus de sacs que de bouteilles dans ses caves de Berlin . Nous ne sommes plus au temps des Fabricius ; c'est le plus riche qui l'emporte, comme parmi nous c'est le plus riche qui achète une charge de maître des requêtes, et qui ensuite peut gouverner l’État . Cela n'est pas noble, mais cela est vrai .

Je vois que sur tous les trônes du monde on vit au jour la journée, comme le savetier de La Fontaine . Quoi, point de système ? Non, ceux de Pythagore, de Démocrite, de Platon, de Descartes, de Leibnitz sont tombés . Peut-être faut-il dans votre noble métier comme en physique s'en tenir à faire des expériences . »

2 On songeait à établir les bases d’une paix prochaine, et Choiseul avait prié Voltaire de donner son avis.

3 Philippe V .

5 Fabricius censeur en 275 avant J.C., mourut si pauvre que l'Etat dut se charger de payer ses funérailles et de marier sa fille .

 

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19/06/2016 | Lien permanent

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