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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

dans ce climat un jour de travail perdu détruit souvent toute l'espérance d'une année

... Mais dans notre glorieuse France , on croit qu'on peut avoir le beurre, l'argent du beurre, etc., etc. Quelle couillonnade ! scier la branche sur laquelle on est encore assis . Combien vont se retrouver avec une gueule d'accident de chemin de fer ? 

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Voila ce qui arrive quand on ne prend pas la bonne voie

 

« Au pape Clément XIII

[23 juin] 1761 à Ferney 1

Alla santita di nostro signore Clemente,

Francesco di Voltaire, gentiluomo della camera di sua maesta cristianissima, contre di Torney nel paese du Gex presso a Geneva, signore di Ferney nel'medesimo paese, Maria Denis, la sua ni pote, signora con esso di Ferney, si mettono col loro parocho, e tutti i loro vassali a ia sacri piedi di sua beatitudine.

La supplican'umilmente di degnari si di concedere loro alcune sante relliquie per l'altare della nuova chieza che Francesco di Voltaire edifica nel feudo di Ferney nella vicinanza della herzia, riputando che sia convenevole di spiegare tutti i segni della fede in faccia de gli inimici .

Riciedano Francesco di Voltaire et Maria Denis la facolta di donare a i loro vasssali un nuovo cimeterio a trecento passi di quelle che circumda l'antica chiesa, li cui funesti vapori sono molto nocivi alla sanita .

Eglino supplicano ancora sua santita di favorir li colla liberta pi far coltivare i loro poderi i giorni di feste doppo la santa missa derche in questo clime un giorno di lavore perduto distrugge spesso tutte le speranze dell'anno ; ed osservano inoltre che se i contadini del loro paese non lavorano, paesano il tempo nella dissolutezza e nelle risse .

I sopra detti fedeli domandono questi favori con premura, e bacciono i sacri piedi di sua beatitudine con ogni umilita e gratitudine 2»

1 Minute olographe endossée « Per la Chieza » (pour l’Église) . Cette lettre fut manifestement envoyée à d'Argental le 23 ; elle n'était pas prête quand partit la lettre du 21 juin 1761 aux d'Argental .

2 V* au bas de la page avait écrit d'al castello di , qu'il a biffé .

« A la sainteté de notre seigneur Clément, François de Voltaire , gentilhomme de la chambre de Sa Majesté Très chrétienne, comte de Tournay – dans le pays de Gex – près de Genève, seigneur de Ferney – dans le même pays, Marie Denis, sa nièce, dame avec lui de Ferney, se mettent avec le curé et tous leurs vassaux aux pieds sacrés de Sa Béatitude . Ils La supplient humblement de daigner leur accorder quelques saintes reliques pour l'autel de la nouvelle église que François de Voltaire édifie dans le fief de Ferney, dans le voisinage de l'hérésie, estimant qu'il convient de déployer tous les étendards de la foi face aux ennemis de celle-ci . François de Voltaire et Marie Denis demandent la permission de donner à leurs vassaux un nouveau cimetière à trois cents pas de celui qui entoure l'église, dont les exhalaisons pestilentielles sont très nuisibles à la santé . Ils supplient encore sa Sainteté de leur accorder la permission de faire cultiver leurs biens les jours de fête après la sainte messe – parce que dans ce climat un jour de travail perdu détruit souvent toute l'espérance d'une année ; et ils font en outre observer que si les citoyens de leur pays ne travaillent pas, ils passent le temps dans la débauche et dans les rixes . Les fidèles susdits demandent ces faveurs avec insistance, et baisent les pieds sacrés de Sa Béatitude avec toute l'humilité et la reconnaissance possibles . »

 

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21/05/2016 | Lien permanent

C'est à elle à m'apprendre si j'ai concilié ce que je dois au public, ... à elle, et surtout à la vérité

... Ah ! la vérité !

Même toute nue elle est capable de montrer  mille visages ( je dis visages mais je n'en oublie pas ses autres ornements capables de faire tourner les têtes  ) .

 https://www.youtube.com/watch?v=M1t9owvIIuM

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« A Charles Pinot Duclos

Aux Délices 13 [juillet 1761]1

Je compte , monsieur, dans une entreprise qui regarde l'honneur de la nation, consulter l'Académie et je dois d'autant plus recourir à ses décisions pour cette petite préface que je mets au devant du Cid, qu'il s'agit ici de l'Académie même, et de son fondateur . C'est à elle à m'apprendre si j'ai concilié ce que je dois au public, à Corneille, au cardinal de Richelieu, à elle, et surtout à la vérité 2.

J'ose croire, monsieur, qu'il ne serait pas mal à propos qu'on indiquât une assemblée extraordinaire . Je vous préviens d'abord que je tiens de M. de Vendôme l'anecdote dont je parle . Vous sentez combien elle est vraisemblable, et que je n'oserais la rapporter si elle n'était pas vraie .

Il me paraît qu'il ne serait pas indifférent qu'on sache que l'Académie daigne s'intéresser à mon projet . Le roi notre protecteur est le premier à donner l'exemple . Sa générosité charme tous les gens de lettres . Corneille sera plus honoré cent ans après sa mort qu'il ne le fut de son vivant . C'est à moi de ne point flétrir ses lauriers en y touchant . Je vous supplie, monsieur, de présenter mes profonds respects à l'Académie . Vous connaissez mes sentiments .

V.

J'aurai l'honneur de vous envoyer l'Horace de Corneille avec des notes dès que vous m'assurerez qu'on voudra bien les examiner . »

1 L'édition Cayrol date la lettre de mai 1761, mais c'est le 12 juillet que V* pour la première fois mentionne la souscription du roi pour deux cents exemplaires, et dans la même lettre du 12 à Duclos, il fait état des notes sur Horace ; enfin c'est le 14 juillet qu'il écrit à d'Olivet qu'il a envoyé la préface du Cid à Duclos .Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1761-partie-29-122101437.html

et : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1761-partie-30-122116418.html

 

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18/06/2016 | Lien permanent

A l'égard des pucelles, il est trop vieux pour s'en mêler

...

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Et je laisse le paradis promis par Mohammed à Mohammed !

Au fait y a-t-il un paradis pour les femmes musulmanes avec de beaux puceaux?

 

 

 

 

« A Pierre ROUSSEAU

directeur

du « Journal Encyclopédique »

à Bouillon
11 juillet 1759. 1
M. Desmal,2 monsieur, a reçu votre lettre 3; il vous est très- obligé de votre souvenir, et quoique son frère ait été fâché contre je ne sais quel monsieur de V. qui lui a ravi insolemment l'honneur d'avoir mangé du jésuite et d'avoir voyagé avec M. Martin, votre journal est le seul qu'il lise avec plaisir. Il pense absolument comme vous sur l'ex-jésuite dont vous lui parlez, à cela près qu'il ne le lit jamais : il voudrait fort avoir quelque pièce à vous communiquer, mais votre journal n'en a certainement pas besoin, et d'ailleurs ce M. Desmal est si gâté par ses voyages, et pense quelquefois d'une manière si hardie, que son frère le capitaine, tout lustig qu'il est du régiment, n'oserait pas faire imprimer ses rêveries à Zastrou 4. Il craint si terriblement de déplaire à la Sorbonne qu'il s'est fait maçon, laboureur et jardinier ; il gouverne ses terres et n'écrit point sur l'agriculture, comme font tant de gens qui n'ont jamais vu que les Tuileries [et qui]5 enseignent hardiment la multiplication du blé. A l'égard des pucelles, il est trop vieux pour s'en mêler, et il serait bien fâché de se brouiller avec saint Denis 6, pour la tête duquel il a toujours eu un respect vivement sincère.
Il vous fait ses très-humbles compliments, dans le goût d'un homme qui a voyagé avec Martin. »

1 La troisième page qui portait une note de quatre lignes a été déchirée .

2 V* oublie-t-il le nom de Démad qu'il a donné dans sa lettre 1er avril 1759 au Journal Encyclopédique ? On notera en tout cas qu'il ne fait pas allusion au fait que cette lettre n'a pas encore paru .Voir lettre du 1er avril 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/08/19/tous-les-peres-sans-en-excepter-un-seul-ont-fonde-la-religion-chretienne-su.html

3 Cette lettre ne nous est pas parvenue . Cependant on connait une lettre de Pierre Rousseau à Marc-Michel Rey du 30 mars 1759 où il annonce qu'il a sous presse Candide qui a « une vogue étonnante » ; l'ouvrage sera pr^t « dans cinq jours » ; il en annonce la publication le 7 avril 1759 et ajoute : « Je crois m'en défaire avantgeusement parce que j'en envoie aux armées . »

5 Wagnière a rayé « et qui » mais a oublié de remplacer ces mots ou encore de rayer « font » qui précède .

6 St Denis doit représenter le roi d France , voir lettre du 1er août 1759 à Frédéric II : page 149 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f161.image.r=roi%20de%20prusse

« Le vrai Denis, le héros de nos jours, Je le connais, et je sais quel est l'âne ; »

 

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19/08/2014 | Lien permanent

tous les ministres de Genève nés et à naître, pourraient aller impunément dans tous les évêchés

... Pas exactement quand même ! Je vous recommande la lecture de : https://www.24heures.ch/monde/direct-royaumeuni-depasse-i...

Artworks Archive | Chappatte.com

Voir : https://www.chappatte.com/images/

 

 

« A Paul-Claude Moultou

15è février 1765 à Ferney 1

Je me doutais bien, mon cher philosophe, que le passeport vous serait envoyé par des mains qui valent un peu mieux de toute façon que les miennes , et qu'au premier mot de Mme la duchesse d'Anville, tous les ministres de Genève nés et à naître, pourraient aller impunément dans tous les évêchés du royaume ; mais je suis sûr qu'on n'en verra jamais de plus aimable que vous, et de plus supérieur à l’imposition des mains . Je me flatte que j'aurai la consolation de vous embrasser avant votre départ .

On dit que la vénérable Compagnie a fait au magnifique Conseil un magnifique discours dans lequel on n'a rien compris 2. C'est ainsi qu'en usait l'amant de la fille à Gamaliel 3. Je suis avec lui comme le magnifique Conseil avec vos confrères . Quand vous serez à Paris vous vous moquerez prodigieusement de tout cela ; vous vivrez agréablement dans la bonne compagnie dont vous ferez l’ornement .

Ah ! mon cher philosophe, vous êtes fait pour la vie aimable, et non pour la vie pédante . Les rossignols ne doivent pas rester longtemps avec les hiboux . Quand vous écrirez à Muse et Grâce Necker 4, mettez-moi je vous prie à ses pieds . »

1Manuscrit original au château de Broglie, au bas duquel Moultou a écrit : « Renvoyez-moi ce billet, je garde tous les chiffons de Voltaire » ; mais Jacques Necker ( qui vient d'épouser Suzanne Curchod ) à qui le billet a été communiqué, préféra le garder, ce qui explique qu'il ne figure pas dans le fonds de lettres conservées par Moultou .

2 Le 9 février 1765, la vénérable Compagnie, représentée par quarante-trois pasteurs, a rendu une visite au Conseil pour l'assurer de sa confiance, de son respect et de sa patience chrétienne dans l'affaire des récentes publications scandaleuses pour la religion .

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05/05/2020 | Lien permanent

La première leçon que je crois qu’il faut donner aux hommes, c’est de leur inspirer du courage dans l’esprit ; et puisqu

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« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

à Saint-Joseph

à Paris

31è auguste 1764 à Ferney

J’apprends, madame, que vous avez perdu M. d’Argenson. Si cette nouvelle est vraie, je m’en afflige avec vous. Nous sommes tous comme des prisonniers condamnés à mort, qui s’amusent un moment sur le préau jusqu’à ce qu’on vienne les chercher pour les expédier 1. Cette idée est plus vraie que consolante. La première leçon que je crois qu’il faut donner aux hommes, c’est de leur inspirer du courage dans l’esprit ; et puisque nous sommes nés pour souffrir et pour mourir, il faut se familiariser avec cette dure destinée.

Je voudrais bien savoir si M. d’Argenson est mort en philosophe ou en poule mouillée 2. Les derniers moments sont accompagnés, dans une partie de l’Europe, de circonstances si dégoûtantes et si ridicules, qu’il est fort difficile de savoir ce que pensent les mourants ; ils passent tous par les mêmes cérémonies. Il y a eu des jésuites assez impudents pour dire que M. de Montesquieu était mort en imbécile 3, et ils s’en faisaient un droit pour engager les autres à mourir de même. Il faut avouer que les Anciens, nos maîtres en tout, avaient sur nous un grand avantage ; ils ne troublaient point la vie et la mort par des assujettissements qui rendaient l’un 4 et l’autre funestes. On vivait, du temps des Scipion et des César, on pensait et on mourait comme on voulait ; mais pour nous autres, on nous traite comme des marionnettes. Je vous crois assez philosophe, madame, pour être de mon avis. Si vous ne l’êtes pas, brûlez ma lettre ; mais conservez-moi toujours un peu d’amitié pour le peu de temps que j’ai encore à ramper sur le tas de boue où la nature nous a mis. »

 

 

1L'idée vient de Pascal (Pensées, 199 ) . Le commentaire qu'y ajoute V* (« Cette idée est plus vraie que consolante. ») marque le chemin parcouru depuis les Lettres philosophiques . Voir XXVè lettre philosophique : https://www.atramenta.net/lire/oeuvre820-chapitre-25.html

2 Mme Du Deffand répond dans sa lettre du 10 septembre 1764 : « M. d'Argenson arriva ici le 12 de juillet à demi mort, une fièvre lente, la poitrine affectée, son état empirait tous les jours – mais insensiblement ; le 22 du mois dernier on s'aperçut qu'il était à l'extrémité . On envoya chercher le curé, qui resta avec lui jusqu'à cinq heures du soir, qu'il mourut . De toutes les pratiques accoutumées il ne fut question que de l’extrême-onction . On n'a pu savoir ce qu'il pensait , n ayant point parlé. »

D'Alembert écrit le 4 octobre 1764 : « Votre contemporain d'Argenson est mort assez joliment ; une heure avant que d'expirer, il disait à son curé qui lui parlait des sacrements, cela ne presse pas »  . Rappelons que le prêtre ne peut donner l’extrême-onction que s'il a des raisons de penser que le malade s'est repenti et désire mourir chrétiennement (on parle de nos jours du sacrement des malades ) .

3 La réponse de Mme Du Deffand ne dément pas les jésuites : « Le président de Montesquieu fit tout ce qu'on a coutume de faire et dit tout ce qu'on voulut lui faire dire . »

4 Sic . Le masculin peut s'expliquer comme un neutre : l'une et l'autre chose .

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23/10/2019 | Lien permanent

Il serait à souhaiter que nous ne nous occupassions que de ces gaietés amusantes 

... J'adore ces imparfaits du subjonctif .

Les CRS des Côtes-d'Armor, eux , ont fort à faire, au présent, pour que force reste à la loi face aux gugusses organisateurs et participants de rave party : https://actu.orange.fr/france/les-gendarmes-ont-mis-fin-a-une-rave-party-dans-les-cotes-d-armor-CNT000001AAH03.html

CRS : 1-Jeunes Crétins : 0 . Pas de match retour .

etc. https://www.ordissinaute.fr/diaporamas/humour/2020-07-27-...

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

10 janvier 1766 1

Vous m’avez recommandé, monsieur, de vous envoyer les petites brochures innocentes qui paraissent à Neuchâtel et à Genève . En voici une que je vous dépêche 2. Il serait à souhaiter que nous ne nous occupassions que de ces gaietés amusantes ; mais nos tracasseries, toutes frivoles qu’elles sont, nous attristent. M. de Voltaire, votre ami, a fait longtemps ce qu’il a pu pour les apaiser ; mais il nous a dit qu’il ne lui convenait plus de s’en mêler, quand nous avions un résident qui est un homme aussi sage qu’aimable. Nous aurons bientôt la médiation et la comédie ; ce qui raccommodera tout.

Le petit chapitre intitulé Du czar Pierre et de J.-J. Rousseau3 est fait à l’occasion d’une impertinence de Jean-Jacques, qui a dit dans son contrat insocial4 que Pierre Ier n’avait point de génie, et que l’empire russe serait bientôt conquis infailliblement.

Le dialogue sur les anciens et les modernes5 est une visite de Tullia, fille de Cicéron, à une marquise française. Tullia sort de la tragédie de Catilina, et est tout étonnée du rôle qu’on y fait jouer à son père. Elle est d’ailleurs fort contente de notre musique, de nos danses, et de tous les arts de nouvelle invention ; et elle trouve que les Français ont beaucoup d’esprit, quoiqu’ils n’aient point de Cicéron.

J’ai écrit à M. Fauche6. Voilà, monsieur, les seules choses dont je puisse vous rendre compte pour le présent. J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Boursier7 »

1 L'édition Garnier la date du 6 janvier 1766 .

2 Troisième volume des Nouveaux mélanges .

3 Actuellement inclus dans le Dictionnaire philosophique sous le titre – peu justifié dans un dictionnaire – de « Pierre le Grand et J.-J. Rousseau » : https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878)/Pierre_le_Grand_et_Jean-Jacques_Rousseau

5 Les Anciens et les Modernes, ou la Toilette de Mme de Pompadour : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Anciens_et_les_Modernes/%C3%89dition_Garnier

6 Samuel Fauche, libraire de Neuchâtel qui apparemment a imprimé quelques-unes des Questions sur les miracles, et des négligences duquel se plaindra V*  ; voir lettre du 28 décembre 1765 à du Peyrou : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/04/18/a-voir-s-il-veut-rendre-ce-service-au-genre-humain.html

et lettre du 5 janvier 1766 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/04/26/vingt-quatre-a-misoprist-6312160.html

7 C’était un des noms que prenait Voltaire, pour dérouter ses ennemis ; Boursier était un prêtre janséniste auquel il a donné un article dans son Siècle de Louis XIV ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle_de_Louis_XIV/%C3%89dition_Garnier/Catalogue_des_%C3%A9crivains#46

— Quant à M. Boursier, prétendu citoyen de Genève et commerçant, demeurant dans les Rues-Basses, je le crois propre frère de M. l’abbé Bazin, de M. Covelle, de Beaudinet, de M. le proposant Théro, et d’une foule d’autres braves gens. Si vous savez bien votre catéchisme indien, vous devez dire au bout des doigts les quarante-huit métamorphoses de Visnou. Je crois que celles du patriarche sont plus nombreuses. (Note de Grimm.)

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01/05/2021 | Lien permanent

laisse-les dire, et bois sec. » Puis il mourut

... Le conseilleur , qui visiblement ne connait que la canicule, reste un mortel malgré tout . Comme moi ...

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Proverbe pas plus français que javanais, souhaitons-le universel

 

« A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet

Doyen de l'Académie française

rue Saint-Nicaise

à Paris

29è janvier 1768

Vous m'écrivez, sans lunettes, des lettres charmantes de votre main potelée, mon cher maître et moi, votre cadet d'environ dix ans, je suis obligé de dicter d'une voix cassée.

Je n'aimerai jamais Rends-moi guerre pour guerre 1, par la raison que la guerre est une affaire qui se traite toujours entre deux parties. L'immortel, l'admirable, l'inimitable Racine, a dit :

Rendre meurtre pour meurtre, outrage pour outrage.2

Pourquoi cela ? C'est que je tue votre neveu quand vous avez tué le mien , c'est que, si vous m'avez outragé, je vous outrage. S'ils me disent pois, je leur répondrai fève, disait agréablement le correct et l'élégant Corneille. De plus, on ne va pas dire à Dieu: Rends-moi la guerre. Peut-être l'aversion vigoureuse que j'ai pour ce misérable sonnet de ce faquin d'abbé de Lavaux 3 me rend un peu difficile.

Et dessus quel endroit tombera ma censure,

Qui ne soit ridicule et tout pétri d'ennui . 4

Tartara non metuens, non affectatus Olympum 5 est un vers admirable : je le prends pour ma devise. Savez-vous bien que s'il y a des maroufles superstitieux dans votre pays, il y a aussi un grand nombre d'honnêtes gens d'esprit qui souscrivent à ce vers de Tartara non metuens ?

Vivez longtemps, moquez-vous du Tartara. « Que dis-tu de mon extrême-onction ? disait le Père Talon 6 au Père Gédoyn, alors jeune jésuite 7. « Va, va, mon ami, continua-t-il, laisse-les dire, et bois sec. » Puis il mourut 8. Je mourrai bientôt, car je suis faible comme un roseau. C'est à vous à vivre, vous qui êtes fort comme un chêne. Sur ce, je vous embrasse, vous et votre prosodie, le plus tendrement du monde.

N. B. Je suis obligé de vous dire, avant de mourir, qu'une de mes maladies mortelles est l'horrible corruption de la langue, qui infecte tous les livres nouveaux. C'est un jargon que je n'entends plus ni en vers ni en prose. On parle mieux actuellement le français ou françois à Moscou qu'à Paris. Nous sommes comme la république romaine, qui donnait des lois au dehors quand elle était déchirée au dedans. »

 

 

1 Répondant à la lettre de V* du 5 janvier 1767 ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/04/12/le-deplace-le-faux-le-gigantesque-semblent-vouloir-dominer-a-6376206.html ) d'Olivet avait défendu cette expression C’est le second hémistiche du onzième vers du fameux sonnet de Desbarreaux voir tome XIV, page 63 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres...

3 Attribué à Desbarreaux, ce que niait V*, et d'Olivet lui donne raison dans sa réponse .

4 Parodie de la fin du sonnet de Desbarreaux .

5 D'Olivet a écrit à V* : « Desbarreaux avait fait un portrait en vers latins, dont voici le dernier : « Tartara non metuens, non affectatus Olympum, c'est-à-dire : Sans craindre le Tartare, sans désirer l'Olympe » (soit l'enfer et le paradis).

6 L'oratorien Jacques Talon .Voir : https://books.openedition.org/pur/9189?lang=fr#ftn73

8 En face de cette anecdote , d'Olivet a porté sur l'original de la lettre « faux, archi-faux ». On s'en doutait un peu .

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04/09/2023 | Lien permanent

Le secrétaire d’ambassade n’y parle que des coups de bâton

...

Blog 75: août 2021

Aéroport fermé : vol en rase motte seulement

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

7 novembre 1766 1

Pas la moindre nouvelle de Meyrin, mon cher ami, et la tête me tourne. Nous avons ici les lettres originales de Jean-Jacques 2, écrites de sa main. Monsieur l’ambassadeur me les a fait voir. Le secrétaire d’ambassade n’y parle que des coups de bâton que M. le comte de Montaigu voulut lui faire donner. M. du Theil ne répondit point à ses lettres, et lui donna l’aumône. Ce secrétaire d’ambassade, ce grand ministre, était copiste chez M. le comte de Montaigu, à deux cents livres de gages. Voilà un plaisant philosophe ! Diderot lui criera-t-il encore : Ô Rousseau ! dans le Dictionnaire encyclopédique 3? Les enfants crient en Angleterre : Ô Rousseau ! mais dans un sens différent.

Au nom de Dieu, songez à votre paquet, et dites-moi ce que vous pensez de Mlle Durancy.

P. S. Consolons-nous, consolons-nous ; le paquet est arrivé. On avait oublié de le mettre à Meyrin ; on l’a porté à Genève, où il est resté. Il m’arrive. L’adresse était à Genève, voilà la source de tout le malentendu, et d’un si long délai.

Le pauvre Boursier a versé des larmes en lisant la lettre de votre ami. Pour lui, il a fait son marché ; il est prêt à partir à la première occasion. Il dit qu’il mourra avec le regret de n’avoir point vu l’homme du monde qu’il vénère le plus. Il fera toutes vos commissions exactement et sans délai.

Mon cher ami, je n’ai pu lire votre lettre sans des transports de tendresse et d’horreur.

Comment vouliez-vous que je visse votre jeune joueur de clavecin 4? Mme Denis était malade. Il y a plus de six semaines que je suis au lit. Ah ! nous sommes bien loin de donner des fêtes Quand revient le défenseur des Calas et des Sirven ? Il est indispensable qu’il donne son mémoire au plus vite.

Je vous serre entre mes bras malades. Embrassez pour moi vos amis. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; l'édition Correspondance littéraire la donne toujours sans destinataire .

3 Article Encyclopédie. Voir lettre du 15 octobre 1766 à Damilaville  : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/01/13/m-6360082.html

4 Mozart. Voyez Voltaire musicien, par M. Ed. Van der Straeten, Paris, 1878, in-8°, page 23 : ( https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Page:Straeten_-_Voltaire_musicien,_1878.djvu/31&action=edit&redlink=1 )

Beuchot écorche ce glorieux nom, et écrit Mazar. (Note de Moland, édition Garnier, 1887 )

Voir lettre du 26 septembre 1766 à Mme d'Epinay : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/01/02/si-vous-etes-chevre-madame-il-n-y-a-personne-qui-ne-veuille-6358063.html

ou : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/26/si-vous-etes-chevre-madame-il-n-y-a-personne-qui-ne-veuille.html

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11/02/2022 | Lien permanent

Ceux qui font courir les lettres, devraient au moins les imprimer fidèlement

... Je fais de mon mieux en ce sens .

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

30 octobre [1760]

Soyez sûr mon cher philosophe que je n'ai nulle part aux facéties, et que celui qui a ramassé ces plaisanteries ne m'a nullement consulté . Quant à ma lettre au roi de Pologne il y a un gentilhomme breton 1. Tel est l'original de ma lettre et j'en atteste Sa Majesté polonaise . Ceux qui font courir les lettres, devraient au moins les imprimer fidèlement .

Il faut absolument que l'imprimeur qui a mis le factum de M. de Sainte-Foix dans le recueil des facéties (quoique ce factum soit très sérieux ) ait copié le mot de sieur qui se trouve dans le factum, et qui est d'usage au barreau . S'il m'avait consulté je lui aurais appris la différence qui est établie entre le protocole du Châtelet et celui de la société .

Au reste les Essais sur Paris 2 m'ont toujours paru un très bon livre, et si j'avais été averti on en aurait dit encore plus de bien . Je reçois dans ce moment un exemplaire des facéties . Je trouve à la page 282 factum de M. de Saint-Foix . Il y a apparence que celui qui a fait cette table sait son monde, et que l'imprimeur n'a su que son métier .

Cramer entre chez moi, et me jure qu'il n' aucune part à l'édition de ces facéties .

Voilà mon très aimable philosophe tout ce que je sais sur ces facéties dont on me promet le second tome . L'ami Thieriot vous a-t-il remis un Pierre ?

Voilà l’académie berlinoise un peu dérangée . Gare que ce M. Totleben ne touche à la caisse des pensions . En ce cas il vaudrait mieux en avoir une de l'impératrice de toutes les Russies ; elle serait plus assurée . Je tremble pour Luc . Vous ai-je mandé que le fils d'Omer de Fleury est venu chez moi, qu'il a même eu sa part de nos spectacles, et que je l’ai reçu avec beaucoup de dignité ?

Et ces bons mariages de Genève ?3 qu'en dirons-nous ? votre professeur Nekre n'allait point à la comédie, mais il besognait la femme de Vernes le marchand, frère de Vernes le prédicant . Vernes le marchand qui n'allait point à la comédie , a sanglé un coup de pistolet à Nekre le professeur 4. Or ne croyez-vous pas malgré Jean-Jacques qu'il vaut mieux aller à la comédie, que de donner cette comédie ?

Je vous prie de voir Tancrède à la reprise si on la reprend . Je pourrais me plaindre des comédiens qui m'ont un peu démembré sans me consulter . Mais M. d'Argental mettra ordre à tout . Je lui ai grande obligation pour ce Tancrède . Il m'a fait corriger quelques fautes énormes dans lesquelles moi, très étourdi vieillard, j'étais tombé . Pluribus attentus minor est ad singula sensus 5. Comptez que je suis à vous et à vos ordres, et que je suis attentus à tout ce qui vous regarde . Écrasez l'infâme . 6»

 

1 Dans sa lettre du 15 août 1760 au roi Stanislas Leszcynski ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/08/15/si-jamais-il-se-trouve-quelque-athee-dans-le-monde-ce-que-je-5799992.html) à laquelle V* fait allusion, il appelait Saint-Foix « le Breton » ; voir aussi la lettre du 28 juillet 1760 à Mme d'Epinay : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/07/28/dans-presque-toutes-les-entreprises-il-ne-faut-que-de-la-har-5799993.html

2 Les Essais sur Paris avaient paru en 1754 .

3 Dans l'article « Genève » de l'Encyclopédie, d'Alembert avait écrit (VII, 576 b ) qu'il n'y avait peut-être de plus beaux mariages en aucune autre ville .

4 Mme Constant de Rebecque raconte cette aventure à son mari dans une lettre conservée . On en trouve aussi trace dans les archives genevoises à la date du 13 octobre 1760 .

5 Le sens attentif à plus de choses l'est moins à chacune en particulier . Le mot attentus, attentif, est repris ensuite .

6 Premier usage de la formule sous sa forme définitive, après une première ébauche dans une lettre du 5 juin 1759 à Frédéric II, en écho à une phrase de celui-ci .

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30/10/2015 | Lien permanent

Vous êtes instruit sans doute des règlements faits par les parlements

... Alors rendez-vous à 15H à l'Elysée ! Avec ou sans voiture de fonction ...

Trombinoscope attendu .

 

 

 

« A Pierre Gros, Curé

de Ferney

Le jour des Rameaux [19 mars 1769]1

Il n’y a que d’infâmes calomniateurs qui aient pu, monsieur, vous dire les choses dont vous parlez. Je puis vous assurer qu’il n’y a pas un mot de vrai, et que rien ne doit s’opposer aux usages reçus. Vous êtes instruit sans doute des règlements faits par les parlements, et je ne doute pas que vous ne vous conformiez aux lois du royaume. Vous êtes d’ailleurs bien persuadé de mon amitié.

Voltaire. »

1 Manuscrit olographe ; copie Beaumarchais-Kehl ; édition Lettres de Mgr l'év[êque]de G*** à M. de V*** . La note suivante est portée au bas de l'original :

« Voltaire étant malade, dans le temps de Pâques, fit avertir le curé de Ferney de lui apporter le viatique. Le curé répondit qu’il ne le pouvait qu’après que Voltaire aurait rétracté les mauvais ouvrages qu’il avait faits. Voltaire, impatienté, lui écrivit les lettres des 19 et 24 mars 1769 ; enfin le 31 mars il fit la déclaration suivante, et communia le lendemain. ». Suivent les deux derniers paragraphes du certificat de mœurs reproduit par Besterman . Le tout est suivi de la signature de l'évêque . Cette note ne semble pas correspondre au contenu de la lettre. Elle est pourtant confirmée par la lettre du 24 mars à Gros et la réponse de celui-ci . Voir aussi la lettre du 30 mars à Gros et celle du 9 avril 1769 à d'Argental .

«Déclaration par devant notaire et procès-verbal

« Au château de Ferney, le 31 mars 1769. par-devant le notaire Raffoz, et en présence des témoins ci-après nommés, est comparu messire François-Marie de Voltaire, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, l’un des quarante de l’Académie française, seigneur de Ferney, etc., demeurant en son château, lequel a déclaré que le nommé Nonotte, ci-devant soi-disant jésuite, et le nommé Guyon, soi-disant abbé, ayant fait contre lui des libelles aussi insipides que calomnieux, dans lesquels ils accusent ledit messire de Voltaire d’avoir manqué de respect à la religion catholique, il doit à la vérité, à son honneur, et à sa piété, de déclarer que jamais il n’a cessé de respecter et de pratiquer la religion catholique professée dans le royaume ; qu’il pardonne à ses calomniateurs ; que si jamais il lui était échappé quelque indiscrétion préjudiciable à la religion de l’État, il en demanderait pardon à Dieu et à l’État ; et qu’il a vécu et veut mourir dans l’observance de toutes les lois du royaume, et dans la religion catholique, étroitement unie à ces lois.

« Fait et prononcé audit château, lesdits jour, mois et an que dessus, en présence du R. P. sieur Antoine Adam, prêtre, ci-devant soi-disant jésuite, de, etc., etc., témoins requis et soussignés avec ledit M. de Voltaire, et moidit notaire. »

 

Autre déclaration.

"1er avril.

« Au même château de Ferney, à neuf heures du matin, le 1er avril 1769, par-devant ledit notaire, et en présence des témoins ci-après nommés, est comparu messire François-Marie Arouet de Voltaire, gentilhomme ordinaire, etc., lequel, immédiatement après avoir reçu, dans son lit où il est détenu malade, la sainte communion de monsieur le curé de Ferney, a prononcé ces propres paroles :

« Ayant mon Dieu dans ma bouche, je déclare que je pardonne sincèrement à ceux qui ont écrit au roi des calomnies contre moi, et qui n’ont pas réussi dans leurs mauvais desseins*.

« De laquelle déclaration ledit messire de Voltaire a requis acte, que je lui ai octroyé en présence de révérend sieur Pierre Gros, curé de Ferney, d’Antoine Adam, prêtre, ci-devant soi-disant jésuite, de, etc., etc., témoins soussignés avec ledit M. de Voltaire, et moi dit notaire, audit château de Ferney, lesdits heure, jour, mois et an. »

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23/09/2024 | Lien permanent

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