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Rechercher : richelieu 26 mai 1755

Consolez par un mot une âme qui en a besoin

http://www.youtube.com/watch?v=zuHQgmoSKGs

 

 

 

J'ai eu droit à quelques réflexions : "comment ça se fait ? pas de notes depuis plusieurs jours, ce n'est plus tolérable ! quel manque d'assiduité ! " , etc ...

J'exagère un petit peu , mais je l'ai ressenti ainsi, sans m'en sentir coupable pour autant croyez moi !

 

 

Eh ! Oh ! Quelqu'un veut-il bien m'offrir le haut débit et l'ordi qui va avec ?

 

Je fais comme je peux, quand je peux ! Et si je veux, d'abord !

 

 ... Et dire que je me décarcasse pour vous offrir le meilleur : un peu d'intimité avec Volti (ceux qui me fréquentent savent déjà depuis longtemps que j'ai donné ce surnom affectueux à Voltaire ), un ami qui vous veut du bien .

 

Profitez-en, tant que je peux garder un peu de bon sens et deux doigts pour le clavier.

 

Il parait que Job sur son tas de fumier estimait que le bonheur était d'avoir une puce et encore un doigt pour se gratter . Moi, vous voyez, je suis plus exigeant : avec  la puce du PC, j'ose demander encore deux doigts, dont un pour gratter la souris (quelle ménagerie ! ) .

 

 

Allez ! instruisez-vous et suivez ce sacré bonhomme que j'admire .

 

Histoire de Lyon populaire

 

  LA FAUTE AUX ANGLAIS 
 

"Un de nos correspondans nous avait prié de demander à nos lecteurs le nom de la servante qui fut condamnée à Lyon vers 1772 , et dont Voltaire parle dans son Dictionnaire philosophique , art. Supplices , 3.e section . et la date de l'arrêt ( Voy. plus haut, p. 72 ). Ce renseignement nous est enfin parvenu. La servante condamnée à être pendue et étranglée , et qui le fut en effet sur la place des Terreaux , se nommait Antoinette Toutan. Son crime était d'avoir volé à Antoinette Drivet, veuve Obriot, tenant l'auberge du Palais royal , non pas douze , comme l'a dit Voltaire, mais vingt-huit serviettes ; elle était en outre véhémentement soupçonnée d'avoir aussi volé à un Anglais , logé dans ladite auberge , une tabatière de porcelaine, et à la fille de cet Anglais , une manchette de mousseline brodée. La sentence de mort prononcée contre elle, par le lieutenant criminel de la sénéchaussée de Lyon , le 6 mars 1772, et dont elle s'était rendue appelante, fut confirmé par arrêt du conseil supérieur , en date du 13 du même mois."

 

 

 

 

 

 

 

 A lire, et relire, impérativement :

 

 

http://www.voltaire-integral.com/Html/20/supplices.htm

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

Conseiller d’honneur du Parlement

Rue de la Sourdière à Paris.

 

A Lyon au Palais Royal [c’est une auberge] 20 novembre 1754.

 

                            Me voilà à Lyon, mon cher ange [depuis le 15 novembre ; il partira le 10 décembre pour Genève]. M. de Richelieu a eu l’ascendant sur moi de me faire courir cent lieues. Je ne sais où je vais ni où j’irai. J’ignore le destin de La Pucelle et le mien [le 7 novembre, il écrivait : « On me mande qu’on imprime La Pucelle, que Thiriot en a vu les feuilles, qu’elle va paraitre … Fréron semble avoir annoncé cette édition … Ce qu’il y a de plus affreux, c’est qu’on dit que le chant de l’âne s’imprime tel que vous l’avez vu d’abord, et non tel que je l’ai corrigé depuis ». Dans ce chant, V* décrivait les relations de Jeanne avec un âne .]. Je voyage tandis que je devrais être au lit ; et je soutiens des fatigues et des peines qui sont au-dessus de mes forces. Il n’y a pas d’apparence que je voie M. de Richelieu dans sa gloire aux Etats de Languedoc [lettre du 23 octobre à la comtesse de Lutzelbourg : « M. de Richelieu fait ce qu’il peut pour que j’aille passer l’hiver en Languedoc et Mme la margrave de Bareith (qu’il a vue le 23 octobre à Colmar) voulait m’y mener. »]. Je ne  le verrai qu’à Lyon en bonne fortune ; et je pourrais bien aller passer l’hiver sur quelque coteau méridional de la Suisse.

 

                            Je vous avouerai que je n’ai pas trouvé dans M. le cardinal de Tencin les bontés que j’attendais de votre oncle [Le cardinal avait fait savoir publiquement qu’il ne recevrait pas V* à diner . Celui-ci s’en plaint encore à Richelieu le 5 janvier 1755.]. J’ai été plus accueilli et mieux traité de la margrave de Bareith qui est encore à Lyon. Il me semble que tout cela est au rebours des choses naturelles. Mon cher ange, ce qui est bien moins naturel encore c’est que je commence à désespérer de vous revoir. Cette idée me fait verser des larmes. L’impression de cette maudite Pucelle me fait frémir ; et je suis continuellement entre la crainte et la douleur. Consolez par un mot une âme qui en a besoin et qui est à vous jusqu’au dernier soupir.

 

 

                             Mme Denis devient une grande voyageuse, elle vous fait les plus tendres compliments.

 

 

 

                            V.

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19/11/2009 | Lien permanent

L'amiral Byng ne parait pas le plus expéditif des hommes; il ne songe pas que la vie est courte

... Et à tout prendre, je fais en sorte de ne pas y songer non plus . Finirai-je comme l'amiral ? Je préfère ne pas me trouver dans une aussi mauvaise position, ce qui risque peu d'arriver, peut-être par le fait que mes dons de navigateur se limitent à barrer des dériveurs en eau douce et à ramer sur  barque, yole à quatre ou skiff  .  Volti me défendrait-il ? J'ose le croire !

Comme nous sommes en période de vacances d'été ...

muséedelamiral.jpg

http://www.ouest-cornouaille.com/la-mer-par-excellence_po...

 

 

 

« A M. Jean-Robert TRONCHIN, DE LYON

Monrion, 27 mai. [1756]

Nous espérons apprendre la prise du fort Saint-Philippe par le premier ordinaire. L'amiral Byng ne parait pas le plus expéditif des hommes; il ne songe pas que la vie est courte 1, et qu'il faut presser sa besogne. M. de Richelieu est un peu plus alerte. »

 

1 V* ne croit pas si bien dire, car ce malheureux amiral vaincu par les Français se verra condamnné à mort et sera exécuté malgré sa défense entreprise par V* et le témoignage du maréchal de Richelieu . Ce sera un des épisodes de Candide .

 

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09/07/2012 | Lien permanent

cet évêque prouve que Moïse était inspiré de Dieu, parce qu'il n'enseignait pas l'immortalité de l'âme

... Ce qui n'est guère plus curieux que de rapporter la qualité remarquable de Mohammed, autre inspiré de Dieu, au fait qu'il a voyagé dans les airs avec son copain Gabriel l'emplumé . Nos premiers cosmonautes , Jésus-Christ et Mohammed , prédécesseurs de Youri Gagarine, voila de quoi nous rendre modestes, non ?

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

A Ferney le 21 janvier [1761] 1

Reçu le petit livre royal de moribus Brachmanorum 2. Me voilà plus confirmé que jamais dans mon opinion que les livres rares, ne sont rares que parce qu'ils sont mauvais ; j'en excepte seulement certains livres de philosophie qui sont lus des seuls sages, que les sots n'entendraient pas et que les sots persécutent .

Je reçois aussi La Divine Légation de Moïse 3, de l'évêque Warburton, dans laquelle cet évêque prouve que Moïse était inspiré de Dieu, parce qu'il n'enseignait pas l'immortalité de l'âme . »

1 Il ne s'agit sans doute que d'un extrait de lettre, fondu, sur la copie de Kehl, avec des extraits de la lettre du 25 janvier 1761 à Damilaville et Thieriot .

2 De saint Ambroise .

3 Sur The Divine Legation of Moïse..., voir lettre de janvier-février 1756 à Gabriel et Philibert Cramer où V demande cet ouvrage ; The Divine Legation of Moïse demonstrated on the principles of a religion deist, 1755, que V* après deux ans de requêtes finira par obtenir d'un voyageur anglais ; voir lettre à George Keate du 26 octobre 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/15/ni-moise-ni-les-prophetes-ne-connurent-jamais-rien-de-l-immo.html

 

 

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21/01/2016 | Lien permanent

que Mme la duchesse de Gotha soit mangée, et le roi de Prusse dépouillé, cela ne doit pas m'empêcher d'orner mon cabinet

... Show must go on ! On ne va tout de même pas se priver pour le roi de Prusse !

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« A Jean-Robert Tronchin

A Lausanne 27 octobre [1757]

Je suis très flatté mon cher monsieur que mes rêves n'aient pas déplu à un homme qui a autant de solidité dans l'esprit que la personne respectable 1 à qui vous les avez communiqués . Ce qui me fait croire encore que les songes peuvent devenir des vérités, c'est que j'ai lieu de penser qu'on travaille déjà à ce que j'ai proposé . Il est question à ce que je présume d'une négociation entre le roi de Prusse et M. le maréchal de Richelieu, et elle pourrait bien finir par quelque chose de semblable à celle de M. le duc de Cumberland 2. C'est de quoi vous pourriez parler à Son Excellence qui peut être en est déjà instruite .

Je reçois dans le moment des lettres de Londres en date du 13 . Il n'est nullement question dans ces lettres de la maladie du roi d'Angleterre, et il faut bien que les ports ne soient pas fermés puisque les paquebots vont et viennent .

Au milieu des malheurs de tant de peuples il faut que je vous prie de vouloir bien me procurer soixante et quatre pieds des plus belles et des plus larges baguettes dorées, car, que Mme la duchesse de Gotha soit mangée, et le roi de Prusse dépouillé, cela ne doit pas m'empêcher d'orner mon cabinet .

Il y a d'assez plaisantes chansons en Angleterre sur l'expédition de leur flotte . Il vaut encore mieux faire des chansons que de pendre un amiral 3.

Mme Denis vous fait mille compliments et le Suisse V. vous embrasse de tout son cœur .

V.

Permettez que je vous adresse l'incluse . »

1 Le cardinal de Tencin .Voir lettre de Jean-Robert Tronchin du 24 octobre 1757 et la note du cardinal : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/19/on-arrive-au-vrai-par-la-communication-des-idees.html

2 Le 26 juillet 1757, le maréchal d'Estrées remporte, près de Hastembeck et de Hameln, au pays de Hanovre, une victoire complète sur le duc de Cumberland, qui commandait les Hanovriens, Anglais et Hessois. Le 10 septembre, capitulation de Closterseven, conclue entre le maréchal de Richelieu et le duc de Cumberland, pour une suspension d'armes. Avantageuse pour les Français, elle sera rompue peu après par les Hanovriens du prince Ferdinand de Brunswick .

3 Allusion à l'exécution de l'amiral Byng .

 

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18/01/2013 | Lien permanent

M. d'Argenson m'a assuré, foi de ministre, que ma lettre était venue trop tard, et moi, foi de philosophe, je n'en crois

 

 

 

 

« A M. de Brenles

 

A Prangins, le 27 janvier [1755]

 

Un voyage que j'ai fait à Genève, monsieur, dans un temps très rude, a achevé de me tuer . Je suis dans mon lit depuis trois jours, il faudrait qu'il y eût sur votre lac de petits vaisseaux i pour transporter les malades ; mais puisque vous n'avez point de vaisseaux sur votre mer, il faut que M. de Giez ii me fasse au moins avoir des chevaux et un cocher pour venir vous voir . Il est bien difficile de trouver un tombeau dans ce pays-ci . Il n'y a dans Monrion iii ni jardin pour l'été, ni cheminée, ni poêle pour l'hiver . On me propose auprès de Genève des maisons délicieuses iv. J'aimerais mieux une chaumière près de vous ; mais j'ai avec moi une Parisienne qui n'a pas encore renoncé, comme moi, à toutes les vanités du monde . Il lui faut de jolies maisons et de beaux jardins . Heureusement on est toujours dans votre voisinage, quand on est sur le bord du lac . Je ne suis encore déterminé à rien qu'à vous aimer et à vous voir ; j'attends des chevaux pour venir vous le dire . Je présente mes respects à Mme de Brenles et à tous vos amis .

 

Mme Goll v me mande qu'elle ne sait pas encore quand elle pourra quitter Colmar : ainsi, au lieu d'avoir une amie auprès de moi, je me trouverai réduit à prendre une femme de charge , car il en faudra une pour la conduite d'une maison où il se trouvera, malgré ma philosophie, huit ou neuf domestiques .

 

Notre ami Dupont vi n'a pas réussi . M. d'Argenson m'a assuré, foi de ministre, que ma lettre était venue trop tard, et moi, foi de philosophe, je n'en crois rien .

 

Foi de philosophe encore, je voudrais être auprès de vous . Messieurs de Genève me pressent ; le conseil m'octroie toute permission, mais je ne tiens les affaires faites que quand elles sont signées, et toutes les conditions remplies . Mandez-moi ce que c'est que la solitude dont vous me parlez . Voilà bien de la peine pour avoir un tombeau . Je suis actuellement trop malade pour aller ; si vous vous portez bien, venez à Prangins ; venez voir un homme qui pense en tout comme vous , et qui vous aime . Vous trouverez toujours à Prangins de quoi loger . Mme de Brenles n'y serait pas si a son aise ; il faut être bien bon et bien robuste pour venir à la campagne dans cette saison .

 

Je vous embrasse .

 

 

V. »


 

iIl n'y alors que de petites barques malcommodes ; de nos jours une flotte affrétée par la Compagnie Générale de Navigation assure de multiples services : http://www.cgn.ch/

 

ii Jeune suisse, banquier de V* qui mourra dix mois plus tard ;

voir lettres du 26 septembre 1755 à M. Bertrand: page 472 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f475.image....

page 473 à de Brenles : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f476.image....

et 24 octobre 1755 à de Brenles : page 487 :http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f490.image....

et lettre du 7 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/11/04/j...

 

iii Maison qu'il loue, sise près de Lausanne ; voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/11/04/j...

 

iv Entre autres les futures « Délices »

 

v Son ex- logeuse à Colmar, dont le mari vient de mourir le mois précédent .

 

vi Sébastien Dupont, avocat à Colmar qui briguait une place de prévôt à Munster avec l'appui de son ami V* qui fit appel à ses relations pour appuyer sa demande ; sans succès .

Voir lettres précédentes à Dupont : 3 janvier 1755 et 7 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/11/03/d...

et : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/11/05/j...

et au président Hénault du 3 janvier 1755 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/11/01/j...

 

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13/11/2011 | Lien permanent

Frère Rhubarbe à frère Gaillard, salut

 http://www.deezer.com/listen-879783

http://www.deezer.com/listen-3583280

 

rhubarbe-01.jpg

 

 

« A Jean-Martin de Prades

[à Monsieur l'Abbé de Prades lecteur du Roi à Potsdam

(endossé)par l'adresse de votre très humble et très obéissant serviteur Leipsic ce 8 9bre 1755 . Ami Dumont.]

 

Aux Délices près de Genève

29 octobre [1755]

 

 

Frère Rhubarbe à frère Gaillard, salut,

 

Je suis très fâché que frère en Belzébuth, frère Isaac [i] soit malingre et mélancolique. C'est la pire des damnations. Conservez votre santé et votre gaieté. J'enverrais de tout mon cœur aux pieds du très révérend père prieur [ii] le seizième chant de scandale [iii] qu'il demande. Mais je n'en ai point fait [iv]. Une douzaine de jeunes Parisiens plus gais que moi s'amusent tous les jours à remplir mon ancien canevas, chacun y met du sien. On dit qu'on imprime l'ouvrage de deux ou trois façons différentes [v]. Tout ce que je peux faire, c'est de protester en face de la sainte Église . Si le très révérend père prieur voulait mettre dans son cabinet de livres un exemplaire corrigé de L'Orphelin de la Chine, j'aurais l'honneur de le lui adresser en toute humilité, car malgré l'excommunication que l'exaltation de l'âme, les frictions de poix-résine, et la dissection des cerveaux de géant [vi] m'ont attirée, je crois que sa noble paternité a des entrailles de charité ; et elle doit savoir que j'étais un frère servant très attaché au père prieur, pensant comme lui et disant mon office à son honneur et gloire. J'ai un petit monastère auprès de Lausanne sur le chemin de Neuchâtel, et si ma santé me l'avais permis j'aurais été jusqu'à Neuchâtel pour voir milord Maréchal [vii], mais j'aurais voulu pour cela des lettres d'obédience.

 

Il m'est venu ici deux jeunes gens de Paris [viii], qui m'ont dit qu'il y a un nommé Poinsinet [ix] à qui on a fait accroire que le roi de Prusse l'avait choisi pour être précepteur de son fils, mais que l'article du catholicisme était embarrassant. Il a signé qu'il serait de la religion que le roi voudrait.

 

Il apprend actuellement à danser et à chanter pour donner une meilleure éducation au fils de Sa Majesté, et il n'attend que l'ordre du roi pour partir. Pour moi, j'attends tout doucement la fin de mes coliques, de mes rhumatismes, de mes ouvrages et de toutes les misères de ce monde. Je vous embrasse.

 

V. »

 

i D'Argens.

 

ii Frédéric.

 

iv En 1755, il y eut trois éditions pirates avec six états typographiques différents.

http://www.eroticabibliophile.com/books_pucelleorleans.php

www.frissonesthetique.com/revue/no5/pdf/54voltaire.pdf

 

v V* soupçonna Frédéric d'être à l'origine de la fuite ;

cf. lettre du 15 juin 1755 à d'Argental : pages 656-657 : http://books.google.be/books?id=7SQtAAAAYAAJ&pg=PA795...

 

vi Références aux théories de Maupertuis dont V* se moqua en 1752-1753 (cf. Diatribe du docteur Akakia :

http://www.voltaire-integral.com/Html/23/08DIAL.htm#DIATRIBE DU DOCTEUR AKAKIA): « il a imaginé le moyen de connaître la nature de l'âme ... en disséquant des têtess de géants », « il conseille d'enduire un malade de poix-résine », « il espèrequ'un peu plus de chaleur et d'exaltation dans l'imagination pourra servir à montrer l'avenir... »

 

vii Envoyé de Prusse, gouverneur de Neuchâtel ; V* n'aura pas les lettres demandées.

http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Keith

http://books.google.be/books?id=ERI6AAAAcAAJ&printsec...

 

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viii Pierre Patu (26 ans) et Charles Palissot (25 ans).

Patu : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Pierre_Patu

Palissot : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Palissot_de_Montenoy

 

 

ix Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet, auteur comique à qui il semble que l'on ait fait croire que Frédéric a un fils .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Alexandre-Henri_Poin...

 

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29/10/2010 | Lien permanent

Tous ces marauds-là en ites, en istres et en iens sont également les ennemis de la raison

... Première version  mise en ligne le 27 avril 2011

[ http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/04/26/on-ne-saurait-souffrir-l-absurde-insolence-de-ceux-qui-vous.html  ] , revue et augmentée ici .

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

27 avril [1765]1

Mes divins anges, il me parait que le tripot est un peu troublé i. Si les comédiens étaient assez fermes pour dire : nous ne pouvons faire les fonctions de notre état si on l'avilit, nous sommes las d'être mis en prison si nous ne jouons pas, et d'être excommuniés si nous jouons ii; dites-nous à qui nous devons obéir, du roi ou d'un habitué de paroisse ; mettez-nous au dernier rang des citoyens, mais laissez-nous jouir des droits qu'on accorde aux gadouards iii, aux bourreaux et aux Frérons ; si, dis-je, ils tenaient ce langage et s'ils le soutenaient, il faudrait bien composer avec eux . Mais la difficulté sera toujours d'attacher le grelot . Je me flatte que vous avez été un peu amusés par les dernières feuilles de l'abbé Bazin iv. Si je peux en attraper encore, j'aurai l'honneur de vous en faire part .

Il y aura des misérables qui malgré les protestations honnêtes et respectueuses de l'abbé v, croiront toujours qu'il a eu des intentions malignes, mais il faut les laisser crier .

 

Je ne sais à qui en a le tyran du tripot vi. Mon cher ange a fait tout ce qu'il devait ; si le tyran persiste dans sa lubie, mon ange n'ayant rien à se reprocher l'abandonnera à son sens réprouvé 2.

 

Je vous rends toujours mille grâces aussi bien qu'à M. le duc de Praslin de la vertu de persévérance dans les arrangements avec le parlement de Bourgogne vii. Je crois que le premier président et M. de Fontette viii sont à présent à Paris . Ainsi on sera à portée d'obtenir d'eux des paroles positives .

On n'a donc point voulu permettre le débit de la Destruction jésuitique ix qui est bien aussi la destruction des jansénistes x. Tous ces marauds-là en ites, en istres et en iens sont également les ennemis de la raison . Mais la raison perce malgré eux, et il faudra bien qu'à la fin ils n'aient d'empire que sur la canaille . C'est à mon gré le plus grand service qu'on puisse rendre au genre humain de séparer le sot peuple des honnêtes gens pour jamais ; et il me semble que la chose est assez avancée . On ne saurait souffrir l'absurde insolence de ceux qui vous disent : je veux que vous pensiez comme votre tailleur et votre blanchisseuse .

Mes anges, je baise le bout de vos ailes. »

1 L'édition de Kehl omet tout le quatrième paragraphe , rayé sur la copie Beaumarchais, suivie des autres éditions .

2 V* ayant fait une tache d'encre à cet endroit, écrit les mots pardon du pâté qu'il entoure d'un trait de plume selon l'usage, suivi dans la correction des épreuves d'imprimerie .

ii C'est ce qu'il « supplie » Mlle Clairon de déclarer le 1er mai ; en concluant : « si elle (Mlle clairon) remonte sur le théâtre comme un esclave qu'on fait danser avec ses fers, elle perd toute considération . J'attends d'elle une fermeté qui lui fera autant d'honneur que ses talents, et qui fera une époque mémorable »

Voir page 211 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f216.image.r=tome+40.langFR

iii = Vidangeurs .

v Voir lettre du 22 mai à Damilaville :« L'auteur y montre partout un grand respect pour la religion ; ... » Page 219 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f224.image.r...

vi Richelieu ; voir lettre du 24 avril à Damilaville ; Richelieu s'en prenait aux d'Argental .

vii Il s'agit toujours du procès pour les dîmes avec le curé de Ferney .

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15/08/2020 | Lien permanent

nous sommes des philosophes très voluptueux, et sans cela nous serions bien indignes de vous

Chanson ? Avec un seveux sur la langue : Samson  http://www.deezer.com/listen-680117

On y joint Dalila, la tondeuse la plus rapide du Moyen-Orient : http://www.deezer.com/listen-4259756

Hommage à La Popelinière : http://www.deezer.com/listen-1070711

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M. et Mme de La Popelinière

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« A Nicolas-Claude Thiriot

 

Ce 3 novembre [1735] à Cirey

 

Ami des arts, sage voluptueux,

Languissamment assis au milieu d'eux,

Juge éclairé, sans orgueil, sans envie,

Chez Pollion [i] vous passez votre vie,

Heureux par lui, si l'on peut être heureux.

Moi je le suis , mais c'est par Émilie.[ii]

Mon cœur s'épure au feu de son génie,

Ah croyez-moi, j'habite au haut des cieux,

J'y resterai, j'ose au moins le prétendre,

Mais si d'un ciel et si pur, et si doux,

Chez les humains il me fallait descendre

Ce ne serait que pour vivre avec vous.

 

Nous avons ici le marquis Algarotti [iii], jeune homme qui sait les langues et les mœurs de tous les pays, qui fait des vers comme l'Arioste, et qui sait son Loke et son Neuton. Il nous lit des dialogues qu'il a faits sur des parties intéressantes de la philosophie [iv]. Moi qui vous parle j'ai fait aussi mon petit cours de métaphysique car il faut bien se rendre compte à soi-même des choses de ce monde [v].

 

Nous lisons quelques chants de Jeanne La Pucelle, ou une tragédie de ma façon, ou un chapitre du Siècle de Louis XIV. De là nous revenons à Neuton et à Loke, non sans vin de champagne, et sans excellente chère , car nous sommes des philosophes très voluptueux, et sans cela nous serions bien indignes de vous et de votre aimable Pollion. Voilà un compte assez exact de ma vie . Voilà ce qui fait, mon cher Thiriot, que je ne suis point avec vous. Mais comptez que ma vie en est plus douce en sachant combien la vôtre est agréable. Mon bonheur fait bien des compliments au vôtre. Faites ma cour à ce charmant bienfaiteur.

 

Buvez ma santé tous les deux

Avec ce champagne mousseux

Qui brille ainsi que son génie.

Moi chez la sublime Émilie

Dans nos soupers délicieux

Je bois à vous en ambroisie.

 

 Je lui ai tout au moins autant d'obligations que vous en avez avec M. de La Popelinière. Ce qu'elle a fait pour moi dans l'indigne persécution que j'ai essuyée [vi], et la manière dont elle m'a servi m'attacherait à son char pour jamais, si les lumières singulières de son esprit, et cette supériorité qu'elle a sur toutes les femmes ne m'avaient déjà enchainé. Vous savez si mon cœur connait l'amitié ; jugez quel attachement infini je dois avoir pour une personne dans qui je trouve de quoi oublier tout le monde, auprès de qui je m'éclaire tous les jours, à qui je dois tout. Mon respect et ma tendre amitié pour elle sont d'autant plus forts que le public l'a si indignement traitée [vii]. On n'a connu ni ses vertus ni son esprit supérieur. Le public était indigne d'elle.

 

 Vous m'allez dire qu'en vivant dans le sein de l'amitié, et de la philosophie je devrais ne point sentir ces piqures d'épingle de l'abbé Desfontaines, et ces calomnies dont on m'a noirci. Non, mon ami. Du même fond de sensibilité que j'idolâtre le mérite et les bontés de Mme du Châtelet, je suis sensible à l'ingratitude, et je voudrais qu'un homme témoin de tant de vertus ne fût point calomnié. Arrangez tout pour le mieux avec l'abbé Prévost [viii]. Je lui aurai une véritable obligation. J'ai peur seulement que cette scène traduite de Shakespeare ne soit imprimée dans d'autres journaux [ix]. J'ai peur même que l'abbé Asselin ne l'ai donnée à l'abbé Desfontaines. Mais ne pourriez-vous pas parler ou faire parler à l'abbé Desfontaines même ? ne lui reste-t-il aucune pudeur ? Je vous avertis qu'on va imprimer le Jules César à Amsterdam. J'y enverrai le manuscrit correct . Après cela il faudra bien qu'il paraisse en France. On prépare en Hollande une nouvelle édition [x] de mes folies en prose et en vers. Voici encore de la besogne pour moi. Il faut que je passe le rabot sur bien des endroits, il faut assommer mon imagination par un travail pénible. Mais ce n'est qu'à ce prix qu'on peut faire quelque honneur à son pays. Labor improbus omnia vincit [xi]. Si ceux qui sont à la tête des spectacles aiment assez les beaux-arts pour protéger notre grand musicien Rameau, il faudra qu'il donne son Samson. Je lui ferai tous les vers qu'il voudra [xii]. Mais il aurait besoin d'un peu de protection. Que dites-vous d'un nommé Hardion [xiii] à qui on avait donné Samson à examiner, et qui a fait tout ce qu'il a pu pour empêcher qu'on ne le jouât ? Nous avons besoin d'un examinateur raisonnable, mais surtout que Rameau ne s'effarouche point des critiques. La tragédie de Samson doit être singulière, et dans un goût tout nouveau comme sa musique. Qu'il n'écoute point les censeurs. Savez-vous bien que M. de Richelieu a trouvé sa musique détestable ? Hélas ! M. de Richelieu l'a eu chez lui sans le connaitre. Adieu, écrivez-moi.

 

V. »

 

i= La Popelinière ; cf. lettre du 15 juillet 1735

http://search.babylon.com/imageres.php?iu=http://jp.ramea...

Voir:  Mme de La Popelinière qui défendit Rameau : http://jp.rameau.free.fr/deshayes-bio.htm

 

ii Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil marquise du Châtelet, à Cirey.

 http://www.enotes.com/literary-criticism/emilie-du-chatelet

http://iopscience.iop.org/0031-9120/31/4/023/pdf/pe6410.pdf

 

iii V* écrivit, comme souvent avec les noms propres , avec une orthographe erronée : Argalotti.

 

iv Il Neutonianismo per le dame, édité en 1737.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Francesco_Algarotti

http://bibliophilie.blogspot.com/2008/05/voltaire-la-phys... 

v En 1738, V* publiera les Éléments de la philosophie de Newton.

 http://www.voltaire-integral.com/Html/22/29_Elements_Tabl...

vi Condamnation des Lettres philosophiques et poursuite de V* qui trouva refuge à Cirey en mai 1734. Lettres du 8 mai 1734 à Cideville, 22 juin à La Condamine, 1er novembre 1734 à la comtesse de La Neuville.

 

vii Le 3 juillet, suite aux « calomnies » dont la vie et les sentiments de Mme du Châtelet sont l'objet, V* écrivit l'Épître sur la calomnie. Maintenant il s'agit de « vers dont Mme du Châtelet a à se plaindre » (cf. lettre à Thiriot du 25 novembre) ; c'est l'Épître à Algarotti de V*, datée du 15 octobre, écrite le 7, que va faire imprimer Desfontaines dans ses Observations du 19 novembre, malgré que V* lui ait «  fait sentir que ce qui est bon entre amis devient très dangereux entre les mains du public. »

 http://www.monsieurdevoltaire.com/article-epitre-sur-la-c...

Epître à Algarotti : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-epitre-a-m-le-c...

 

viii L'abbé Prévost a écrit à Thiriot et il édite Le Pour et le Contre.

 Le Pour et le Contre : http://www.voltaire-integral.com/Html/09/06PETIT.htm#LE%2...

 

ix Il envoie cette traduction à l'abbé Asselin le 4 janvier 1736 en disant que la dernière scène de sa Mort de César est « une traduction assez fidèle de la dernière du Jules César de Shakespeare. » Voir la lettre du 4 octobre 1735 à d'Olivet à propos de la représentation de la pièce donnée au collège d'Harcourt et son impression « pirate ».

 Voir pages 432, 436, 440,  : http://books.google.fr/books?id=3RJEAAAAYAAJ&pg=RA1-P...

 

x Édition Ledet, d'Amsterdam.

http://www.monsieurdevoltaire.com/article-memoire-6016652...

 

xi Un travail acharné vient à bout de tout.

 

 

xii

Dès l'automne 1733, V* avait composé le livret ; cf. lettre du 8 mai à Cideville.

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://jp.rameau.free....

 

 

 

xiii Conservateur de la Bibliothèque royale Hardion, Jacques (1686-1766), membre de l’Académie française (1730), censeur royal.

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03/11/2010 | Lien permanent

on imprimera ce que je n'ai pas fait, à la faveur de ce que j'ai fait

 

deux magots asiatiques.jpg

"Il faut casser mes magots ..."

... Voilà, c'est fait ... !

statue brisée bouddha.jpg


 

 

 

« A Mme Marie-Elisabeth de FONTAINE.

Aux Délices, 23 mai [1755] 1.

Il faut casser mes magots de la Chine, ma chère enfant, l'infidélité qu'on m'a faite sur cette ancienne plaisanterie de la Pucelle d'Orléans empoisonne la fin de mes jours. On m'a envoyé quelques morceaux de cet ouvrage; tout est défiguré, tout est plein de sottises atroces. Il n'y a ni rime, ni raison, ni bienséance. Cependant on m'imputera cette indigne rapsodie, et il m'arrivera la même chose que dans l'aventure de l'Histoire générale, on imprimera ce que je n'ai pas fait, à la faveur de ce que j'ai fait. Le contraste de cet ouvrage avec mon âge et avec mes travaux me fait sentir la plus vive douleur. Je suis très-incapable de songer à une tragédie; il faut la liberté d'esprit, et ce dernier coup m'étourdit. Si, par hasard, vous savez quelques nouvelles, si vous pouvez voir Darget 2 et m'instruire, vous me ferez grand plaisir.
J'aimerais mieux vous voir ici , vous feriez ma consolation avec votre sœur 3. Comment vont les bénéfices de votre frère?4 Si Jeanne d'Arc avait fondé quelque bon prieuré, il serait juste qu'il le desservit , je lui souhaite des pucelles et des abbayes. »

1 La lettre que nous donnons ici comme entière n'est qu'un fragment d'une autre lettre qui, après avoir toujours figuré à cette place, avait été rejetée par M. Beuchot au 23 août. Or, M. Beuchot s'est trompé, non moins que ses devanciers. Il n'a pas vu que le commencement de la lettre suspectée est bien du 23 mai 1755, mais que la fin lui est étrangère et appartient à une lettre du 13 août. Si, maintenant, on détache d'une lettre du 2 juillet les deux derniers alinéas qui sont postérieurs à cette date, et si on reporte ces fragments au 23 août à titre de lettre entière, on aura, je crois, remis quelque ordre dans cette partie de la Correspondance. (Georges Avenel)

3 Marie-Louise Denis .

4 Alexandre-Jean des Aunais , qui après avoir été lieutenant aux armées en 1744, cherche depuis 1747 à obtenir le bénéfice d'une abbaye, ce sera Scellières en Champagne, sous le nom d'abbé Mignot .

 

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20/01/2012 | Lien permanent

Je ne puis ni dire un mot , ni faire un pas qui ne soit public, et par conséquent empoisonné . Encore si on se contentai

... "Ti bouffe, ti bouffe pas, ti crève quand même" , comme on dit dans la Céggal é la Foormi, et président "tu fais ou tu ne fais rien" tu as toujours tort , c'est la France !

Rions un peu avec le regretté Pierre Pechin : https://www.dailymotion.com/video/x2sofu

J'en profite pour dire M... à ceux qui y verront un sketch raciste , je ne rirai encore pas avec vous , circulez , vous êtes trop bornés !

 

 

« A Marie-Louise Denis

31 mai [1768] au soir 1

J'ai reçu , ma chère nièce, votre lettre du 26 mai et je suis toujours stupéfait et affligé que mon paquet adressé pour vous à M. de Chennevières ne vous soit pas parvenu . Son peu de crédit à la poste me fait de la peine .

Je suis très fâché que vous soyez allée à Versailles chercher une audience ; mais fort aise que vous couriez dans Paris dans un carrosse de remise . Cela fait du bien au corps et tire l'âme de l'ennui d'être tête à tête avec elle-même . Puisque vous voyez Mme Du Deffand, ne pourriez-vous pas lui représenter avec amitié le tort qu'elle m'a fait en montrant ma lettre 2 . Elle m'avait promis plus de discrétion : et je ne lui avait écrit que sur ses serments d'être fidèle . Je crains fort que cette lettre n'ait donné à M. le maréchal de Richelieu un prétexte d'être en froid avec moi . Je disais que vous alliez solliciter à Paris les paiements des généreux seigneurs français, et moi ceux des généreux seigneurs allemands .

Pourquoi M. de Richelieu s’appliquerait-il ce mot, et pourquoi se fâcherait-il ? Le duc d'Orléans, le prince de Beauvau, le duc de Bouillon ne sont-ils pas mes débiteurs ?

Le rôle que je joue dans ce coin du monde est triste . Je ne puis ni dire un mot , ni faire un pas qui ne soit public, et par conséquent empoisonné . Encore si on se contentait de noircir ce que j'ai fait ! Mais on m’impute ce que je n'ai pu faire : Le Compère Matthieu, Le Catéchumène, La Théologie portative, La Religion des Français 3, L’Évangile de la raison 4, Le Militaire philosophe et une foule de pareils ouvrages .

Il faudrait que j'eusse trois âmes comme Géryon 5, et cent mains comme Briarée pour suffire à tant de sottises tandis que je suis occupé jour et nuit du Siècle de Louis XIV et de Louis XV et que je n’épargne ni soins ni argent pour assembler des matériaux dont je construit cet édifice dont peut-être les Français et la cour même devraient me savoir quelque gré .

Toutes les fadaises qu'on débite sous mon nom pour les mieux vendre font un effet cruel . Les évêques de Saint-Claude et d'Annecy ont crié et il fallait leur fermer la bouche . Le cardinal de Choiseul, archevêque de Besançon, s'est plaint malgré son nom qui doit le porter à l’indulgence, que des officiers, et surtout des ingénieurs parlaient hautement contre notre religion catholique, et prêchaient le déisme . Le duc de Choiseul en a écrit aux directeurs du Génie très sérieusement . Le roi sur cet article ne fait grâce à personne . Le sang du chevalier de La Barre est encore tout frais, et quoique l'Europe ait été indignée de ce sacrifice, on en ferait volontiers un second . Il y a des furieux à la cour, à la ville et surtout dans le Parlement . Ce qu'on appelle la bonne compagnie de Paris ne sait rien de tout cela ; et quand elle en apprend par hasard quelque chose, elle en rit . En un mot je dois redouter la calomnie, et non des railleries sur un devoir que j'avais rempli avec vous, et que j'ai rempli quand je suis seul .

Nous sommes tous malades . Fanchon se meurt . Il n'y a que Dupuits qui se porte bien . Il a besoin de santé, car il va courir dans les montagnes . Bonsoir ma chère nièce . »

1 Date complétée par Mme Denis avec une étourderie coutumière : elle écrit « 1738 » au lieu de 1768 .

3 Certainement le Discours sur la nature et les dogmes de la religion gauloise, 1769, mais encore inédit à l’époque, par Pierre de Chiniac de La Bastide du Claux . V* le réimprime au volume VIII (1770) de l’Évangile du jour .

Voir : https://books.google.fr/books?id=EJkPAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

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21/01/2024 | Lien permanent

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