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06/02/2011

Si quelque chose pouvait me consoler dans le malheur public,

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Oui, quelque chose peut me consoler dans le malheur public : le rugby français  ! Tant pis pour les Ecossais ... qu'ils écoutent ceci, si ça peut les consoler :

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« A Charles Pictet

 

Au château de Ferney 6 février 1766

 

Monsieur

 

La lettre que j’écrivis ces jours passés à M. Lullin i, est exactement conforme à la copie que vous me faites l’honneur de m’envoyer, elle n’est pas moins conforme à la vérité dans tous les points ii. Il me semble qu’on aurait dû commencer dans toute cette affaire par examiner le fait dont il était question iii. La vérité eût été bien vite reconnue et tout aurait été apaisé, deux ou trois fausses démarches ont causé bien des peines et des inquiétudes qu’on pouvait éviter iv. On s’est détrompé, mais trop tard. J’ai vu avec douleur les tristes suites de cette affaire. Si quelque chose pouvait me consoler dans le malheur public, c’est qu’au moins on me rend justice ; et la lettre dont vous m’honorez, monsieur, est assurément une de mes plus flatteuses consolations.

 

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux

Monsieur

Votre très humble et très obéissant serviteur

 

Voltaire »

 

 

 

i Le 30 janvier 1766 . Pierre Lullin (1712-1789) est avocat et professeur de droit, conseiller de Genève depuis 1756, secrétaire d’Etat depuis 1762 ; il sera syndic en 1782.

 

ii Suite à cette correspondance, V* va se réconcilier avec Charles Pictet qui était partisan de JJ Rousseau.

 

iv V* s'est défendu d'avoir été pour quelque chose dans la condamnation de Jean-Jacques Rousseau par le Conseil genevois . Les divisions entre le parti de la bourgeoisie, les Représentants, qui voient dans le Contrat Social de Jean-Jacques Rousseau un « arsenal de liberté », et les tenants du régime aristocratique, les Négatifs, finiront par paralyser la République ; ainsi, le Conseil général, abusant du droit appelé « ligne de nouvelle élection » qui lui avait été concédé par le

« Règlement de l’Illustre Médiation » en 1738, refusa d’élire les quatre syndics pour l’année 1766 et 1767 : le « quadrille » élu pour 1765 resta trois ans en fonction. Le Petit Conseil finira par solliciter la médiation des Puissances garantes de l’ordre établi en 1738. Cette seconde médiation, à laquelle participa la France, représentée par son ambassadeur auprès des cantons suisses, le chevalier de Beauteville, et les gouvernements de Berne et Zurich, aboutira à l’Edit de conciliation approuvé par le Conseil général le 11 mars 1768. Les choses iront ensuite cahin caha jusqu’à l’explosion de la révolution d’avril 1782 qui entraînera une intervention armée et une troisième médiation, cette fois sans la participation de Zurich mais avec celle de la Sardaigne.

 


 

05/02/2011

et à la fin de la pièce le maître-autel détruit et la cathédrale en flammes , tout cela peut amuser

 

J'ai hésité avant de mettre ce titre, et puis, je me suis dit que le combat contre l'Infame tenait trop au coeur de Volti et que je n'ai pas à l'édulcorer . Le fanatisme, religieux ou d'autre essence, doit être combattu sans retenue, sans cesse, sans  faux-fuyant .

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Dieu me garde d'approcher le moindre briquet d'un quelconque lieu de culte !

 

Volti n'était pas un fauteur de troubles, un émeutier ; il donnait de la lumière à la pensée et non pas des flammes stériles et inutiles . L'arme de la moquerie, l'art du raisonnement par l'absurde sont l'expresssion de son "fonds de raison et de justice" .

Lisez R comme Raison :

 

http://www.monsieurdevoltaire.com/article-dictionnaire-ph...

 

 

http://www.deezer.com/listen-6636859: Revolutionary etude

J'ai parfois la sensation que Volti aurait pu faire sienne cette affirmation :   I'm the loneliest fool :

http://www.deezer.com/listen-771680

 

 

 

Cette note a été rédigée le 27 juin 2011 pour parution le 5 février 2011.

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

 

5è février 1772

 

Ce jeune homme, mes chers anges, quoi qu'on dise, est un fort bon garçon, et quoiqu'il se soit égayé quelquefois aux dépens des Nonnotte, des Fréron et des Patouillet, il a un fonds de raison et de justice qui me fait toujours plaisir .

 

Ce jeune Crétois 1 était donc avec moi lorsqu'on m'apporta les remarques que vos quatre têtes dans un bonnet 2. Il les lut avec attention .

 

Je ne suis point, me dit-il, de ces Crétois dont parle saint Paul ; il les appelle menteurs, méchantes bêtes et ventres paresseux 3. C'était bien lui, pardieu, qui était un menteur et une méchante bête ; je ne sais pas s'il était constipé 4, mais je suis bien sûr qu'il n'aurait jamais fait ma tragédie crétoise, quelque peu qu'elle vaille . Il n'aurait pas fait non plus les remarques des quatre têtes . Elles me paraissent fort judicieuses . Il faut qu'il y ait bien plus d'esprit à Paris que dans nos provinces, car je n'ai trouvé personne ni à Mâcon ni à Bourg-en-Bresse qui m'ait fait de pareilles observations .

 

Aussitôt il prit papier, plume et encre ; et voila mon jeune homme qui se met à raturer, à corriger, à refaire . Il est fort vif ; c'est un petit cheval qui au moindre coup d'éperon vous court le grand galop . Je n'ai pas été mécontent de sa besogne, mais je ne puis rien assurer qu'après qu'elle aura été remise sous vos yeux .

 

Ce qui me plait de sa drôlerie c'est qu'elle forme un très beau spectacle . D'abord des prêtres et des guerriers disant leur avis sur une estrade ; une petite fille amenée devant eux qui leur chante pouilles ; un contraste de Grecs et de sauvages ; un sacrifice ; un prince qui arrache sa fille à un évêque tout prêt à lui donner l'extrême-onction ; et à la fin de la pièce le maître-autel détruit et la cathédrale en flammes , tout cela peut amuser ; rien n'est amené par force ; tout est de la plus grande simplicité ; et il m'a paru même qu'il n'y avait aucune faute contre la langue, quoique l'auteur soit un provincial .

 

Mon candidat veut que je vous envoie sa pièce le plus tôt que je pourrai, mais il faut le temps de la transcrire . Il m'a dit qu'il avait des raisons essentielles que son drame fût joué cette année 5. Je prie donc M. de Thibouville de me mander si son autre jeune homme 6 est prêt, et si on peut compter sur lui .

 

A l'égard de votre ami qui est à la campagne 7, je vous dirai qu'il ne peut avoir été choqué d'un petit mot d'ailleurs très juste et très à sa place, à l'article Parlement 8, puisque ce petit mot n'a paru que depuis un mois, et est probablement entièrement ignoré de lui .

 

Quoi qu'il en soi, je vous aurai une obligation infinie si vous voulez bien faire en sorte qu'il soit persuadé de mes sentiments 9.

 

Mon jeune homme vous prie de répondre sur M. de Thibouville , ou qu'il fasse répondre lui-même, supposé qu'on puisse lire son écriture, car je crains toujours que ce candidat, qui est fort vif, comme je vous l'ai dit, n'ait la rage de faire imprimer son drame, dès qu'il en sera un peu content .

 

Intérim, je me mets à l'ombre de vos ailes . 

 

Le vieux malade de Ferney»


1 Auteur prétendu des Lois de Minos , tragédie qui se passe en Crête .

2 Les d'Argental, Thibouville et sans doute Chauvelin, le duc de Choiseul étant lui exilé à Praslin .

3 Dans l'épître à Tite, Nouveau Testament : http://www.magnificat.ca/textes/bible/tite-01.htm

4 Au sujet de la constipation, voir ce que V* en pense dans le chapitre 7 du conte Les Oreilles du Comte de Chesterield, 1775 ; http://www.voltaire-integral.com/Html/21/11CHESTE.html

5 Cette tragédie ne fut jamais jouée à la Comédie-Française.

7 Le duc de Choiseul exilé sur ses terres de Chanteloup.

8 Allusion à Maupéou, un des responsables de la disgrâce du duc de Choiseul, est faite dans l'article « Parlement de France » des Questions sur l'Encyclopédie. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800160/f120.tableDe...

9 V* , tout en approuvant la réforme Maupéou, reste fidèle ami de Choiseul disgracié ; voir lettres précédentes, depuis janvier 1771, aux d'Argental, de La Ponce, Mme du Deffand, la duchesse de Choiseul , etc.

le premier voyageur qui partira pour Paris vous apportera une bonne provision de petits diabloteaux

 Rédigé le 3 mai 2011.

 

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« A Etienne-Noël Damilaville

 

5 février 1765

 

Mon cher frère, écr[asez] l'Inf[âme]. Je ne suis occupé que d'écr l'Inf . C'est la consolation de mes derniers jours . Dites écr l'Inf à tous ceux que vous rencontrerez . Vous aurez incessamment la petite Destruction d'alembertine i qui est un bon écr l'Inf et le premier voyageur qui partira pour Paris vous apportera une bonne provision de petits diabloteaux ii.

 

M. de Laleu doit vous remettre un papier important, concernant mes affaires temporelles ; c'est mon testament ne vous déplaise, auquel il faut que je fasse quelques additions . Quoique cet ouvrage ne soit pas un écr l'Inf, je le recommande pourtant à vos bontés qui s'étendent à tous les objets . »

i Sur la destruction des jésuites en France ... ; voir lettre à Cramer du 26 décembre 1764 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/12/26/i...

ii Ce sont des exemplaires du Dictionnaire philosophique sans doute ;

voir lettre du 20 octobre 1764 à d'Argental : page 88 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f93.image.r=...

« Le petit abbé d'Estrées ... emploie toutes les ressources de son métier de généalogiste pour prouver que le diable engendra Voltaire, et que Voltaire a engendré le Dictionnaire philosophique. »

Si le mémoire est trop court et trop faible, les lumières de Son excellence et les juges y suppléeront

Phrase qui me semble diablement difficile à concevoir avec la justice actuelle . Et je sais de quoi je parle !

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« Au baron Samuel von Cocceji i


[5 février 1751]

 

Je représente très humblement à Son Excellence qu'étant aussi malade que mon avocat, je n'ai pas laissé de dresser ce mémoire que je supplie Son Excellence de lire .

 

Si elle juge que ce mémoire soit dans la forme convenable, je ferai signer vidi par mon avocat.

Si le mémoire est trop court et trop faible, les lumières de Son excellence et les juges y suppléeront .

Tout ce procès est une matière de fait, et peut-être le peut-on juger sans la présence de mon avocat .

Messieurs les juges y verront huit faussetés criminelles du juif Hirshell ii.

1° Sur les lettres de change qu'il devait rendre immédiatement après le 16 Xbre,

2° Sur le billet du 27 Xbre qui le condamne et qu'il dit avoir jeté,

3° Sur la bague qu'il dit lui avoir été arrachée par force iii,

4° Sur l'écrit du 24 qu'il dit écrit de ma part après coup, et en fraude,

5° Sur le billet du 19 dont il a nié la signature,

6° Sur ce même billet du 19 qu'il ose m'accuser d'avoir altéré iv,

7° Sur la prétendue attestation de Reklam que Reklam n'a pas donnée,

8° Sur la fausse date insérée dans cette attestation .

 

Reklam est à présent à Brunswik pour un mois, mais sa famille témoin de ce que j'avance est prête de faire serment .

Pour moi je suis prêt à être jugé et je consens de l'être sans que mon avocat et moi soyons présents, m'en remettant uniquement à l'équité et aux lumières de messieurs les juges et surtout de son Excellence .

 

Voltaire.

 

Tout ce que je demande instamment c'est que Hirshell avoue ses calomnies et me fasse une réparation convenable . »

 

ii Sur l'affaire Voltaire / Hirschel, où il est question de prêt, d'emprunt et d'achat de diamants, de spéculation interdite sur des billets de la banque de Dresde, les historiens, pas plus que les juges n'ont pu faire la pleine lumière .

Selon Hirschel, V* lui a demandé de négocier à Dresde l'achat -interdit- de bons de la Steuer en lui promettant d'obtenir en échange la protection du roi . CF. lettre du 10 février à Darget : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/02/10/l...

V* nie et dit que Hirschel l'a volé .

 

iii Selon Hirschel le 28 décembre, le 27 selon V*, ou encore le 22 ou 23 selon un témoin . La scène donne lieu à diverses versions contradictoires .

 

iv C'est un billet où Hirschel reconnait avoir vendu à V* des diamants ; Hirschel accusa V* d'avoir falsifié le billet, d'avoir voulu maquiller une négociation de bons saxons, puis finalement reconnut le billet .

je remets le tout à votre volonté, à votre prudence . Peut-être ne faut-il rien faire du tout.

 

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Volti fait confiance à celle qui sera sa compagne pendant encore 24 ans .

Il est encore dans le doute sur son avenir et se fie à ce fameux , -trop fameux ? -, sixième sens féminin . Pour combien de temps ? Est-ce bien raisonnable ?

 

Douce histoire de courrier : Poste restante :http://www.deezer.com/listen-2891209

Petite dédicace à Mam'zelle Wagnière , une chanson qui me donne le sourire :http://www.deezer.com/listen-6473468

Avec sa formule de salutation , Volti aurait-il pu chanter  :  http://www.deezer.com/listen-6473468  ?

 

 

 

 

« A Marie-Louise Denis

 

Ce 5 février [1754] à Colmar, au matin

 

Je vous ai envoyé plusieurs paquets, ma chère enfant, par M. Thiroux, par M. Bouret, et par M. de La Reynière i. Vous ne m'avez jamais accusé que la réception du premier tome de ces tristes Annales de l'Empire. Je vous adressai il y a plus de quinze jours un petit paquet pour Mme de Winterfelt ii, rue Sainte Anne aux Nouvelles catholiques . Il y avait dans ce paquet une lettre pour le président d'Auneuil qui me doit quatre années d'une rente, ainsi que beaucoup d'autres débiteurs qui ont tous profité de mon absence pour ne point payer. Mme de Winterfelt n'a point reçu ce paquet. Elle est cousine de Mme de Pompadour . Elle avait eu il y a quelque temps une conversation sur mon compte , et Mme de Pompadour lui avait témoigné de la bonté pour moi. Elle m'en instruisait et je lui répondais . Il est triste que cette mettre n'ait pas été rendue. Voilà le troisième ordinaire que je ne reçois point de vos nouvelles . Je vous ai suppliée deux fois de m'envoyer le manuscrit de l'Histoire universelle iii. Je n'ai point de réponse sur cet article . Je vous ai adressé un paquet pour Lambert iv. J'ignore encore si vous l'avez reçu . Je vous ai demandé une malle de tous mes papiers de quelque nature qu'ils soient, et en quelque endroit de mon appartement qu'ils puissent être v. Je vous réitère mes prières, et mes excuses pour toutes ce importunités, mais j'ai compté sur la pitié que vous auriez de moi. Un peu d'occupation m'est nécessaire dans les petits intervalles de mes souffrances continuelles, et il faut absolument que je mette de l'ordre dans mes papiers parmi lesquels il y en a de nécessaires. Si j'étais l'homme le plus sain du royaume comme vous me le disiez dernièrement, je serais déjà parti . Mais la rigueur de l'hiver, mon peu de forces, et la continuité de mes maux m'obligent d'attendre un temps plus doux. J'avais eu l'idée d'une retraite à quelques lieues de Paris, mais la nouvelle bombe qui m'est tombée sur la tête a dérangé mes desseins et mes espérances vi. Il ne me reste à présent d'autre parti que d'arranger mes affaires de façon que je puisse aller mourir paisiblement dans la solitude que ma destinée me permettra d'habiter.

 

J'attendais le paquet de Cadix vii que vous m'aviez promis par M. Bouret . Je ne l'ai point reçu. Ainsi je reste dans l'incertitude de toutes mes affaires . Je vous demande encore pardon de ces détails . Que votre amitié les excuse, et que cette même amitié me tire de ces petits embarras. Je ne sais encore quel parti vous prendrez au sujet de la maison viii, mais si vous avez la bonté de prendre un homme entendu pour emballer mes meubles et mes livres, ce ne sera point une fatigue pour vous. Cet homme que vous aurez choisi, avec qui vous aurez eu la bonté d'établir un marché, prendra sur lui toute la peine. Il y a un nommé Pagni qui fait des expériences comme Nolet, et qui m'a fourni beaucoup de machines. Il demeure sur le quai des Quatre-nations, il est adroit, il emballera tous mes instruments de physique si Bordier ix n'est plus au logis. Le portier peut servir à chercher quelque magasin où l'on puisse déposer mes effets bien emballés que je ferai transporter par la rivière selon le parti que ma douloureuse situation me forcera de prendre. Je suis trop convaincu des sentiments que vous me conservez et qui font ma consolation pour douter que vous ne vouliez bien me rendre tous ces petits services que je vous demande. Voici des occasions où un peu d'exactitude et d'ordre est nécessaire. Ne pourriez-vous pas avoir un commissionnaire que nous chargerions de tous les détails ?

 

A l'égard du placet que je vous ai adressé x, et de la lettre à Mme de Pompadour xi, je remets le tout à votre volonté, à votre prudence . Peut-être ne faut-il rien faire du tout. C'est trop demander grâce. Il faut faire son paquet, souffrir en silence, et attendre la fin de mes peines de la mort. Je vous embrasse, je vous souhaite une vie aussi heureuse, ma chère enfant, que la mienne est infortunée.

 

V. »

 

i Thiroux de Mauregard, page 201 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k352230/f208.image.p... ,

Etienne-Michel Bouret : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne-Michel_Bouret ,

Gaspard de La Reynière : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Gaspard_Grimod_de_La... ,

tous trois fermiers généraux.

 

 

ii Olympe du Noyer, « Pimpette », dont il fut amoureux à 19 ans, lors de son séjour à La Haye en 1713 ; cf. lettre de décembre 1713 à elle adressée : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/12/05/a...

 

iii Il a fait quatre demandes , 17, 24, 27 et 29 janvier : « Le travail seul p(ouvant) diminuer la cruauté de (s)a situation ... (il) (s') occuperai(t) à finir cet ouvrage et à le rendre plus digne de paraitre un jour. » Il aurait également « par devers (lui) de quoi (se) justifier » en faisant comparer le texte de l'original à celui de l'édition de Néaulme. Il recevra le manuscrit en question le 28 février.

 

iv V*, le 5 janvier la « suppliait d'envoyer » à Lambert une lettre où il proposait à celui-ci de s'entendre avec l'imprimeur de Colmar, Schoepflin, pour débiter Les Annales de l'Empire, dont le second tome est sous presse, et où il lui promettait l'Histoire universelle et les Œuvres mêlées . Par la suite, il enverra des corrections à Lambert pour le premier tome des Annales.

 

v Il les a déjà demandés le 22 août 1753.

 

vi Le 27 janvier, à Mme Denis , il disait que ce qu'elle lui mandait était « un coup de foudre bien accablant », car elle lui avait appris « les volontés du maître », donc la volonté du roi qui ne veut pas de son retour à Paris ; Louis XV l'avait dit à Mme de Pompadour . Cf. lettre du 20 février à d'Argenson : lettre MMXXXV page 11 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80033k/f115.image.p...

 

 

vii Argent et papiers d'affaire qui viennent de Cadix.

 

viii Dès le 27 janvier il manifesta le désir de ne pas garder la maison qu'il occupait avant son départ en Prusse, rue Traversière avec sa nièce . Il conseillait à celle-ci d'en louer la moitié, de faire emballer meubles et tableaux, faire vendre ou lui laisser les deux tiers de la vaisselle, après en avoir pris un tiers.

 

ix Le physicien Du Bordier .

Voir aussi : http://jfgauvin2008.wordpress.com/2009/03/

 

x Adressé vers le 29 janvier à Malesherbes, placet qu'il devait présenter au roi par l'intermédiaire de son père le chancelier de Lamoignon . Malesherbes était censé savoir par Mme Denis que V* lui avait demandé de supprimer l'édition pirate incriminée de l'Histoire universelle.

 

xi Le 27, V* adressait aussi une lettre, pour Mme de Pompadour, qu'il demandait à Mme Denis de cacheter et d'envoyer si elle le jugeait à propos.

04/02/2011

Voila l'homme que j'aimerai tant que j'aurai un souffle de vie, et tant que je détesterai les ennemis de la raison

 

Rédigé le 26 juin 2011 pour parution le 4 février 2011.

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

4 février 1767

 

Le discours de monsieur Thomas 1, mon cher ami, est un des plus beaux et des plus grands services rendus à la littérature . Voila l'homme que j'aimerai tant que j'aurai un souffle de vie, et tant que je détesterai les ennemis de la raison .

 

A propos de raison, avouez que j'ai un bon second dans mon conseiller au Grand Conseil 2; tous les oncles n'ont pas de pareils neveux . J'augure bien de l'affaire des Sirven . Le roi de Danemark m'écrit une lettre charmante de sa main sans que je l'aie prévenu, et leur envoie un secours . Tout vient du nord . N'admirez-vous pas encore une fois le roi de Pologne, qui a forcé doucement les évêques à être tolérants ? N'oubliez jamais la condamnation de l'évêque de Rostow pour avoir dit qu'il y a deux puissances 3. Vous n'aurez point de sitôt Les Scythes , il y a toujours quelque chose à changer à ces maudits ouvrages-là : j'espère que M. de La Harpe vous donnera à Pâques quelque chose de meilleur que Les Scythes 4.

 

On ne peut vous aimer plus tendrement que je vous aime . E[crasez] L['Infame] . »


1 Discours prononcé par Antoine-Léonard Thomas à sa réception à l'Académie française le 22 janvier 1767 .

Rechercher « Thomas » dans « Académie française » : http://www.academie-francaise.fr/recherche/index.html

et voir « discours de réception » : De l'homme de lettre considéré comme citoyen.

2 L'abbé Mignot ; allusion à la fin de l'affaire Lejeune, contrebande de livres, où il avait été compromis ; voir lettres du 2 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/01/02/j...

12 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/01/13/a...

2 février : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/02/n...

3 A Damilaville, le 25 janvier 1766 : « ... (l'impératrice) me dit qu'un évêque de Rostow qui avait prêché les deux puissances a été condamné par le synode auquel l'archevêque de Novgorod présidait, qu'on lui a ôté son évêché et qu'il a été mis dans un couvent. » ; voir page 351 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f356.image.r...

4 La Harpe abandonnera le sujet en juin après avoir écrit la moitié de la pièce à Ferney.

quinze mille cultivateurs pouvaient être aussi utiles à l'État, du moins dans cette vie, que vingt chanoines qui ne doivent être occupés que de l'autre

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Travaille ! esclave !! Paroles de moines .

Horreur.

Au XVIIIè siècle , me direz-vous .

Oui, mais les Eglises diverses et multiples actuelles ne pronent -elles pas encore  une obéissance aveugle à leurs dogmes , et par là de s'échiner pour leur gloire, sinon gare à l'enfer .

http://www.deezer.com/listen-3371738

Relevez-vous ! Hommes libres ! Paroles de Voltaire .

Etonnez-vous, après ça qu'on devienne irreligieux !

Je vous laisse choisir vers qui vont mes préférences . 

 

 

 

 

« A Jean-François Joly de Fleury

 

A Ferney le 4è février 1771

 

Monsieur,

 

Vous ne serez point surpris qu'un homme qui a eu l'honneur de vous faire sa cour pendant que vous étiez intendant de Bourgogne i vous implore pour des infortunés ; il vous voyait alors occupé du soin de les soulager .

 

L'avocat ii que je prends la liberté de vous présenter n'est point un homme que l'on doive juger par la taille. Il joint à la plus grande probité une science au-dessus de son age . Il est le défenseur de douze à quinze mille bons sujets du roi, que vingt chanoines veulent rendre esclaves iii. Il a cru que quinze mille cultivateurs pouvaient être aussi utiles à l'État, du moins dans cette vie, que vingt chanoines qui ne doivent être occupés que de l'autre.

 

Vous connaissez cette affaire, Monsieur, vous en êtes juge . Il ne m'appartient pas de vous parler en faveur d'aucune des parties, mais il m'est permis de vous dire que l'impératrice de Russie a rendu libres quatre cent mille esclaves de l'Église grecque ; que le roi de Sardaigne a aboli la servitude dans ses États iv; et je puis encore ajouter à ces exemples le roi du Dannemark qui a la bonté de me mander qu'il est actuellement occupé à détruire dans ses deux royaumes cet opprobre de la nature humaine. Tout ce que désireraient les quinze mille hommes à qui on refuse les droits de l'humanité, serait que vous en fussiez le rapporteur.

 

J'ai l'honneur d'être avec beaucoup de respect,

Monsieur,

votre etc . »

 

i Celui-ci était venu avec son neveu ( pourtant fils de l'ennemi Omer Joly de Fleury) chez V* qui lui avait donné une fête ; cf. lettre à Mlle Clairon du 16 octobre 1760 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/10/16/a...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Joly_de_F...

 

ii Charles-Gabriel-Frédéric Christin, avocat de Saint Claude (Jura): http://www.demolyremy.fr/histoire_demoly/histoire_jura_de...

 

iii Les chanoines de Saint-Claude revendiquaient encore le droit de mainmorte . V* écrira, ou soufflera à Christin, la Supplique des serfs de Saint-Claude à monsieur le chancelier (Maupéou), c'est évoqué dans une lettre à Christin du 22 avril 1771 ;

http://books.google.be/books?id=xE0TAAAAQAAJ&pg=PA484...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mainmorte

 

iv En particulier dans le duché de Savoie par un édit du 20 janvier 1762 (cité en note par V* dans Au roi en son Conseil : page 411 : http://books.google.be/books?id=NRNvjjYauOsC&pg=PA586... )