10/04/2013
Je souhaite que les intérêts particuliers ne s'opposent pas à un si grand bien
... Le bien pour la France !
Voltaire y était bien plus attaché qu'on peut le croire quand, par fierté, il vante les mérites de la Suisse voisine , dépité au fond de ne pouvoir être en France.
Comme on dit, il péterait les plombs en constatant que tant de particuliers particuliers : des ministres, des élus qui vivent de nos impôts, profitent de leur position pour se gaver .
Au passage, Volti nous fait aujourd'hui une déclaration de patrimoine sans dissimulation . Prenez-en de la graine, mesdames et messieurs qui prêchez le respect de la loi et la détournez , qu'y a-t-il donc d'inavouable dans vos patrimoines ?
Vous êtes petits .
http://www.google.fr/imgres?start=365&hl=fr&clien...
« A Jean-Robert Tronchin
A Lausanne 5 février 1758
Mon cher monsieur, je reçois le compte que vous avez la bonté de m'envoyer ; c'est la liste des obligations que je vous ai .
Je conçois, par le résumé que vous voulez bien vous charger à 4 pour cent d'un fonds de 330 mille livres, que vous avez outre ce fonds quarante annuités, et pour trente mille livres de billets de loterie ; que vous voulez bien garder outre cela seize mille cinq cents livres pour le courant ; qu'à ces 16 654 livres qui sont en caisse vous ajouterez les 6 664 à recouvrer des lettres de change de MM. Gilli et les 6 500 sur l'envoyé de l'Électeur palatin à Paris .
Je présume qu'il n’y a aucune erreur dans le compte du mois d'août de M. Cathala de 7 280 livres, argent courant de Genève évalué à 12 104 livres . Je n'ai pas ici son compte du mois d'août . Il me semble qu'alors il avait de l'argent à moi provenant de lettres sur Paris à lui remises . Il se pourrait faire que ses teneurs de livres eussent porté à votre compte ce qu'ils devaient porter au mien . Cependant ils sont très exacts . Mais comme ils sont en usage de tout porter à votre compte, il ne serait pas impossible qu'ils eussent chargé votre partie de ce qu'ils auraient dû rejeter sur la mienne . C'est une chose que j'éclaircirai aisément avec MM. Cathala . Je n'ai ce petit doute que parce que mes papiers ne sont pas à ma maison de Lausanne .
Voilà monsieur pour ce qui regarde la grosse besogne . A l'égard de la besogne délicate, je vous serai très obligé de me mander ce que contiendra à peu près la réponse qu'on recevra de Lyon et celle qu'on enverra de Lyon à sa destination, laquelle doit passer par mes mains 1. Vous sentez combien je dois m'intéresser à une chose qu'on doit faire tôt ou tard, qu'on fera peut-être un jour avec un très grand désavantage et qu'on pourrait faire aujourd'hui avec une utilité bien reconnue 2. Je souhaite que les intérêts particuliers ne s'opposent pas à un si grand bien .
En tout cas vivons toujours tout doucement et laissons les hommes être aussi fous, aussi méchants et aussi malheureux qu'ils veulent l'être .
Je vous embrasse du meilleur de mon cœur . Autant en fait Mme Denis .
V.
Je juge par les lettres que je reçois de Petersbourg que les Russes vont recommencer la guerre . Mais aussi toute l'Angleterre se déclare pour le roi de Prusse . Le parlement a déjà voté un subside d'une commune voix . Il faudrait un dieu pour faire la paix dans ces circonstances . »
1 A savoir la lettre de Bernis contenant les instructions au cardinal de Tencin, et la réponse de ce dernier à Wilhelmine ; voir lettre du 3 février 1758 à JR Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/02/lettre-sur-un-ministre-public-ce-n-est-pas-une-chose-ordinai.html
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09/04/2013
Je regarderai, monsieur, comme la plus grande faveur les instructions que vous voudrez bien me donner
... Et de vous aussi, Madame, j'écouterai les commentaires pour améliorer mon blogounet . Il en est qui me sont chers, Mam'zelle Wagnière ...
« A Ivan Ivanovitch SCHUVALOV
A Lausanne, 5 février 1758
Monsieur, la dernière lettre que Votre Excellence m'a fait l'honneur de m'écrire 1 me flatte que, dans quelque temps, vous voulez bien m'envoyer, non-seulement les documents authentiques du règne de Pierre le Grand, mais encore ceux qui peuvent servir à la gloire de votre nation, jusqu'à ces jours. En effet, monsieur, tout ce qu'on a fait depuis lui est une suite de ses établissements. C'est à lui qu'il faut rapporter tout ce que les Russes ont fait de grand et de mémorable. Je fais des vœux pour la prospérité de son auguste et digne fille 2. Sa gloire m'est aussi chère que celle du grand homme dont elle est née. Je regarderai, monsieur, comme la plus grande faveur les instructions que vous voudrez bien me donner. Le plaisir que vous me procurez de rendre justice à un héros, à l'impératrice régnante, et à votre nation, sera le plus agréable travail de ma vie. J'espère qu'il me sera permis de vous en marquer ma reconnaissance.
J'ai l'honneur d'être, avec tous les sentiments que je vous dois,
Monsieur
de Votre Excellence
le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
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08/04/2013
les aventures des pédants en us, oubliés pour jamais
... Sans doute comme Fabius qui dans l'Histoire ne tiendra qu'en deux lignes pour les plus diserts historiens .
Allez savoir pourquoi , Fabius n'est mémorable pour moi que par sa participation au jeu Champions en 1970, dérivé de La Tête et les Jambes (des années soixante), et que j'avais vu chez une aimable voisine assez aisée pour avoir un poste de TV , noir et blanc . Ce cher crâne d'oeuf (qui à l'époque avait encore un duvet présentable ) est cultivé et fût un honorable cavalier . Je ne l'avais pas aimé à cette occasion, je ne l'aime toujours pas . Tant pis ! il s'en fiche , et je vis très bien sans penser à lui .
A vue de nez "Ane US"* (NDLR* : Démocrate )
« A Alexis-Jean Le Bret
A Lausanne le 5 février [1758]
A la réception de votre lettre, monsieur, j'ai écrit à l'un des Cramer à Genève 1, celui avec qui vous avez traité est en Portugal, l'autre se chargera de vous satisfaire .
A l'égard de votre ouvrage, on est bien loin d'en vouloir retrancher les articles historiques, intéressants ; au contraire on voudrait les allonger et les fortifier . Tous ceux qui ne contiennent que des faits vagues ou les aventures des pédants en us, oubliés pour jamais, pourraient être sacrifiés . Beaucoup d'articles philosophiques demandent des additions, puisqu'on est plus instruit aujourd’hui que du temps de Bayle .
Quant au marché fait avec les frères Cramer, je l'aurais fait rompre très aisément et vous auriez été le maître de vos manuscrits, mais les raisons que vous me donnez, monsieur, et qui vous empêchent de venir chez moi sont sans répliques et ne me laissent que des regrets .
Je puis vous répondre d'ailleurs que quand on aura imprimé cet abrégé de Bayle avec les additions qui pourraient le rendre précieux aux philosophes, les frères Cramer ne s'en tiendront pas au marché qu'ils ont fait avec vous, et qu'ils vous témoigneront la reconnaissance qu'ils vous doivent , etc. »
1 Voir lettre du 8 janvier 1758 à Le Bret : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/15/ce-n-est-que-par-des-choses-nouvelles-qu-on-peut-reveiller-l.html
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07/04/2013
Je m'affermis tous les jours dans l'opinion qu'il ne faut pas perdre un demi-quart d'heure de sommeil pour leur plaire
... Dédicace aux Parisiens de ma part, avec les justes paroles de Voltaire .
Sur ce, je me couche sans tarder .
« A Charles-Augustin FERRIOL, comte d'ARGENTAL
A Lausanne, 5 février [1758]
Je me flatte, mon divin ange, que M. le comte de Choiseul a reçu ma lettre 1; je lui fais mon compliment, et surtout au prince Henri 2, qui a prévenu sa sœur, c'était à qui des deux ferait une action honnête. Ce Henri est très-aimable; ce n'est pas Henri IV, mais il a des grâces, des talents, de la douceur, et c'est lui qui était à la tête de cinq bataillons devant qui toute votre armée prit la poudre d'escampette le 5 novembre, journée qui a changé la destinée de l'Allemagne. Je reconnais bien mes chers compatriotes à l'enthousiasme où ils sont à présent pour le roi de Prusse, qu'ils regardaient comme Mandrin 3 il y a cinq ou six mois. Les Parisiens passent leur temps à élever des statues et à les briser; ils se divertissent à siffler et à battre des mains et, avec bien moins d'esprit que les Athéniens, ils en ont tous les défauts, et sont encore plus excessifs.
Je m'affermis tous les jours dans l'opinion qu'il ne faut pas perdre un demi-quart d'heure de sommeil pour leur plaire. La persécution excitée contre l'Encyclopédie achève de me rendre mon lac délicieux; je goûte le plaisir d'être mieux logé que les trois quarts de vos importants, et d'être entièrement libre. Si j'avais été à la tête de l'Encyclopédie, je serais venu où je suis; jugez si j'y dois rester.
La littérature est un brigandage; le théâtre est une arène où on est livré aux bêtes; et une médaille 4 pour deux succès, qui d'ordinaire sont deux exemples de mauvais goût, n'est qu'une sottise de plus. Les fous de la cour portaient autrefois des médailles; c'est apparemment celles-là qu'on donnera.
Nos médailles sont ici d'excellents soupers; nous n'avons point de cabales, on regarde comme très-grande faveur d'être admis à nos spectacles. Les habits sont magnifiques, nos acteurs ne sont pas mauvais. Mme Denis est devenue supérieure dans les rôles de mère; je ne suis pas mauvais pour les vieux fous; nous ne pouvons commencer que dans quinze jours, parce que nous avons eu des malades, voilà l'état des choses. Je suis très-touché de l'état de Mme d'Argental il faut qu'elle vienne à Épidaure consulter Esculape 5. Mme d'Épinai a obtenu des nerfs, Mme de Muy a été guérie, ma nièce Fontaine a été tirée de la mort. Il faut aller à Lyon voir son oncle 6; de là, dans une terre qui est à M. de Mondorge ou à son frère; et, de cette terre, aux Délices. Je vous prie de dire à M. le chevalier de Chauvelin 7 que je lui souhaite quelque étisie, quelque marasme, quelque atrophie, afin qu'il prenne son chemin par Genève, quand il retournera à Turin.
Mais qu'est devenue la maison de votre île 8? Que ne demandez- vous un remboursement sur Hanovre ou sur Clèves? J'entends dire que M. le maréchal de Richelieu s'est remboursé de ce que la guerre contre l’Angleterre lui a fait perdre sur les sels de Brouage 9. Cela est très raisonnable . Rien n'est plus juste que de vivre aux dépens de George .
Comment vont vos affaires de Cadix? Ne recevez-vous pas quelques débris de temps en temps? Vivez heureux, mon cher ange; ce sont les vœux du plus maigre Suisse des Treize-Cantons.
V.»
3 Le fameux brigand Mandrin avait été pris et exécuté en 1755 suite à la trahison d'une femme .Voir lettre à la comtesse de Lutzelbourg du 9 novembre 1756 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/08/31/pourquoi-donc-les-francs-les-gaulois-ne-marchent-ils-pas.html
4 A ce propos, voir lettre du 22 janvier 1758 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/27/je-suis-plus-sensible-a-votre-amitie-qu-aux-vains-applaudiss.html
7 Bernard-Louis de Chauvelin , ambassadeur français auprès du roi de Sardaigne .On verra qu'il portera le titre de marquis dans une lettre de V* du 6 novembre 1759 .
8Ile d'Aix . Voir lettre du 5 janvier 1758 à d'ArgentaI : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/10/nous-laissons-faire-dieu-repondit-mitchenous-laissons-faire.html
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06/04/2013
Que Paris est encore bête
... A manger du foin !
Prêt à passer sous les fourches caudines du Qatar pour la gloriole d'un prince (auto proclamé ! c'est plus facile quand on tient le sabre par la poignée ) qui lâchera les travaux prévus * si jamais ça ne lui rapporte pas assez .
*NDLR : projet de super stade parisien ; quid de l'ancien ?
Ou "comment se faire rouler, en une passe ! "
« A M. Jean Le Rond d'ALEMBERT.
5 de février [1758]
A la réception de votre lettre du 28, j'ai lu vite les articles dont vous parlez 1, homme selon mon cœur, mon vrai, mon courageux philosophe. Ces articles augmentent mes regrets. Non, il n'est pas possible que la saine partie du public ne vous redemande à grands cris; mais il faut absolument que tous ceux qui ont travaillé avec vous quittent avec vous. Seront-ils assez indignes du nom de philosophes, assez lâches pour vous abandonner?
J'écrivis d'abord à M. Diderot, et je lui dis ce que je pense; je lui ai écrit encore. J'ai redemandé mes articles 2, et je n'ai point eu de réponse : ce procédé est rare.
La profession de foi des sociniens honteux est sous presse et presque finie. Les prêtres qui la font ont voulu parler au nom des magistrats comme au leur, et les magistrats ne l'ont pas souffert 3. Ils ont consumé un grand mois à ce bel ouvrage. « Voilà qui est bien long, disait-on.-Il faut un peu de temps, répondit Huber, quand il s'agit de donner un état à Jésus-Christ 4 . La seule politesse que je fasse consiste à dire que vous avez fait beaucoup d'honneur à la ville, que votre article 5 est l'éloge de la liberté, et que le gouvernement doit être flatté , que d'ailleurs vous n'avez certainement voulu blesser personne.
Qui donc a eu la bassesse d'envoyer un libelle en province 6? Est-ce quelque confesseur de quelque dame du palais ? Mme de Pompadour semblait faite pour protéger l'Encyclopédie. L'abbé de Bernis doit chérir cet ouvrage, s'il a le temps de le lire. Ne se feront-ils pas tous deux honneur d'en être le soutien? Je n'en sais rien, je vois tout de trop loin. Mettez-moi au fait, je vous en prie 7; point tant de cachets quand vous m'écrirez; quatre donnent du soupçon, un seul n'en donne pas.
Je ne me console point que les fanatiques vous rendent Paris désagréable, et vous empêchent de revoir les Délices. Mais pourquoi n'y pas revenir? Quand la profession de foi est faite, la paix l'est aussi.
Que Paris est encore bête . Cicéron et Lucrèce passèrent-ils par les mains des censeurs de livres ? Pourquoi cette rage contre la philosophie? Je ne m'accoutume point à voir les sages écrasés par les sots. J'ai le cœur navré. »
1Lettre du 28 janvier de d'Alembert : « J'en ai fait beaucoup d'autres pour ce 7ème volume … tels que Force, Fondamental, Gravitation, Gravité, Forme substantielle, Fortuit, Fornication, Futur contingent, Frères de la charité, , Fortune, etc. Vous trouverez aussi à la fin de l'article Goût des réflexions sur l'application de l'esprit philosophique aux matières de goût ... »
2 Voir lettre du 5 janvier 1758 à Diderot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/14/des-libelles-diffamatoires-qui-devraient-servir-a-allumer-le.html
et du 8 janvier 1758 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/18/ne-vous-laissez-entamer-par-personne-et-songez-qu-il-faut-fa.html
3Voir lettre à d'Alembert du 19 janvier 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/25/ameutez-vous-et-vous-serez-les-maitres-je-vous-parle-en-repu.html
4 Huit jours plus tard V* corrigera l'attribution de ce mot de Jean Huber à Claire Cramer . Jean Huber né en 1722 à Genève est célèbre pour ses papiers découpés et ses portraits de V*.
6 Voir lettre de d'Alembert du 28 janvier 1758 : « Croiriez-vous qu'une satire atroce contre nous qui se trouve dans une feuille périodique qu'on appelle les Affiches de Province, a été envoyée de Versailles à l'auteur [Meunier de Querlon] avec l'ordre de l'imprimer, et qu'après avoir autant qu'il a pu, jusqu'à s'exposer à perdre son gagne-pain, il a enfin imprimé cette satire, en l'adoucissant de son mieux ? ». Voir : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/574-gabriel-meusnier-de-querlon
Les Affiches de Province publiées par la Gazette de France , avaient donné dans le numéro du 28 décembre 1757 un compte-rendu très favorable du Nouveau mémoire pour servir à l'histoire des cacouacs . Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k838027/f2.image
7 D'Alembert répondra le 15 février 1758 : « Vous me demandez si M. et Mme une telle ne nous protègent pas ? Pauvre républicain que vous êtes ! Si vous saviez de quel bureau partent quelques unes des satires dont nous nous plaignons …. vous sentiriez combien vous avez raison quand vous dites que vous voyez tout de trop loin . »
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05/04/2013
J'apprends que le grenier est plus rempli de neige que je n'aurai jamais de vin dans ma cave
... Situation délicate, que j'ai connue, et pour laquelle on souhaite avoir le froid le plus vif laissant le temps d'évacuer l'intruse . Ah ! les surprises de l'hiver et de la bise !
Happyfeet chez Voltaire ! Quelles Délices!
« A François TRONCHIN
conseiller d’État
à Genève
A Lausanne 2 février [1758]
Mon cher monsieur, quoique nous ne soyons pas à présent sur le même hémisphère, il faut cependant que je songe à notre maison des Délices qui est à l'autre bout de notre grand océan . Vous vous intéressez à cette maison . J'apprends que le grenier est plus rempli de neige que je n'aurai jamais de vin dans ma cave . Il s'agit d'un des travaux d'Hercule . C'est pis que de nettoyer les écuries d'Augias . M. Mallet 1 sait par où l'on monte à ce grenier funeste . J'envoie les clefs de la maison à M. Cathala 2 par le courrier et je charge mes gens de déballer la neige . On dit qu'il faut que les gens de M. Mallet aient la bonté de montrer une certaine trappe par laquelle on entre sous les tuiles dans ce magasin de glace . Maitre Mathey de son côté est instruit je crois de cette cache . Enfin il s'agit de préserver vos toits d'une ruine certaine . J'ai recours à vos bontés . Vous sentez combien j'aime une maison dans laquelle j'ai quelquefois le bonheur de vous voir . Mme Denis se joint à moi, nous présentons nos obéissances à toute la tribu que nous aimons de tout notre cœur .
V. »
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04/04/2013
point de coups de fusil, de grosses pensions et des honneurs, et quelquefois une douce retraite
... Voilà ce que Cahuzac pensait avoir décroché, le traitre , le rapace, le filou, le chacal .
Stop ! je m'égare, je m'agace, je mégote, je médis. Ou pas !
Comment osè-je encore tirer sur un homme "fragile et dévasté" ? Tout simplement parce que je crache sur un médecin sans vocation autre que faire du fric , un des nombreux parasites du monde médical qui par ses interventions grassement payées fait monter le prix des médicaments, un politicard avide . Esculape et Hippocrate doivent se retourner dans leurs tombes .
Homme sans honneur, j'espère qu'on va toucher à ce que tu aimes , ton fric et tes titres .
« A Marie-Ursule de KLINGLIN, comtesse de LUTZELBOURG.
A Lausanne 1er février [1758].
Je suis bien touché du souvenir de M. le comte de Lutsbourg 1. Je lui souhaite des campagnes heureuses pendant l'été, et de bons quartiers d'hiver; point de coups de fusil, de grosses pensions et des honneurs, et quelquefois une douce retraite à l'île Jard avec la plus aimable et la plus respectable femme du monde, qui est madame sa mère.
La conversation du roi de Prusse et de l'Anglais Mitchell est imprimée, et n'en est guère plus vraie. Il se peut faire à toute force qu'un ministre anglais ait parlé de Dieu; mais il ne se peut qu'il ait dit au marquis de Brandebourg 2 que Dieu était le seul à qui l'Angleterre ne donnât pas de subsides, attendu que le marquis n'en a jamais reçu, et que le Danemark est actuellement le seul État qui reçoive des guinées.
Je vous supplie, madame, de vous tenir bien chaudement. Je n'ai plus de mouches; mais j'ai de la neige, et autant qu'il y en a sur l'Aller 3. Portez-vous bien, et moquez-vous du monde.
Mille respects. »
1 Voir lettre du 5 janvier 1758 à la comtesse : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/12/ah-madame-ne-changez-pas-avec-la-fortune.html
3 Voir lettre du 5 janvier 1758 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/10/nous-laissons-faire-dieu-repondit-mitchenous-laissons-faire.html
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