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09/01/2012

La meilleure manière de réussir est de vous montrer et de parler

Cet excellent conseil ( digne d'un coach du XXIè siècle) ne vaut que par la qualité des idées et des projets .

Se montrer et parler, faire parler de soi aussi , ce dernier point semblant être essentiel à nos politicards, toutes actions dont nous allons être gavés encore quelques mois .

Nous allons avoir droit à des vérités,- non pas à LA vérité,- aussi vraies que les couleurs de cette photo !

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La tradition lepeniste est bien entretenue par Marine, la fille qui commence sa série de procès contre tout ce qui la fache , comme papa le grincheux croulant verbeux à sa belle époque du complot socialo-judéo-maçonnique .  Elle peut le faire, ça ne lui coute pas un radis, son parti payera, comme d'hab .

 

 

 En parlant de procès, venons -en à un avocat, ami , à juste titre, de Volti .

«  A M. DUPONT

Avocat à Colmar

Aux Délices, près de Genève, 9 avril [1755]

Vous avez rendez-vous, mon cher ami, avec M. de Paulmy 1, au mois de juillet, à Strasbourg; je vous enverrai une lettre pour lui, si je suis en vie. La meilleure manière de réussir est de vous montrer et de parler. Je vous écris au milieu de cent ouvriers qui me rompent la tête, et au milieu des maladies qui m'accablent toujours. Vous n'aurez pas de moi une longue lettre, mais une longue amitié. Vous pouvez me mettre à l'épreuve tant que mon cœur, qui est à vous, battra encore chez moi. Nous faisons mille tendres compliments, Mme Denis et moi, à Mme Dupont. Ne nous oubliez pas auprès de M. et de Mme de Klinglin, et de monsieur leur fils. Bonsoir je vous embrasse de tout mon cœur. V. »

 

1 Marc-Pierre de Voyer de Paulmy, comte d'Argenson, ancien condisciple du collège Louis le Grand ; que V* prie d'aider Dupont à obtenir la charge de prévôt de Munster .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc-Pierre_de_Voyer_de_Paul...

Voir lettres à Dupont et à de Brenles depuis le 3 janvier : par ex . http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/11/03/dans-le-temps-que-je-vous-parlais-de-caisses-vous-me-parliez.html

Dupont n'obtiendra pas gain de cause .

 

vous faites si bien des vers que je crains que vous ne vous attachiez trop au métier , il est séduisant, et il empêche quelquefois de s'appliquer à des choses plus utiles


 

Gabriel_Sénac_de_Meilhan_(1736-1803),_French_School_around_1780.jpg



« A M. Gabriel SENAC DE MEILHAN i

Aux Délices, 5 avril [1755]

Je n'ai guère reçu, monsieur, en ma vie, ni de lettres plus agréables que celle dont vous m'avez honoré, ni de plus jolis vers que les vôtres. Je ne suis point séduit par les louanges que vous me donnez, je ne juge de vos vers que par eux-mêmes. Ils sont faciles, pleins d'images et d'harmonie et ce qu'il y a encore de bon, c'est que vous y joignez des plaisanteries du meilleur ton. Je vous assure qu'à votre âge je n'aurais point fait de pareilles lettres.
Si monsieur votre père est le favori d'Esculape, vous l'êtes d'Apollon. C'est une famille pour qui je me suis toujours senti un profond respect, en qualité de poëte et de malade. Ma mauvaise santé, qui me prive de l'honneur de vous écrire de ma main, m'ôte aussi la consolation de vous répondre dans votre langue.
Permettez-moi de vous dire que vous faites si bien des vers que je crains que vous ne vous attachiez trop au métier , il est séduisant, et il empêche quelquefois de s'appliquer à des choses plus utiles. Si vous continuez, je vous dirai bientôt par jalousie ce que je vous dis à présent par l'intérêt que vous m'inspirez pour vous.
Vous me parlez, monsieur, de faire un petit voyage sur les bords de mon lac; je vous en défie, et, si jamais vous allez dans le pays que j'habite, je me ferai un plaisir de vous marquer tous les sentiments que j'ai depuis longtemps pour monsieur votre père, et tous ceux que je commence à avoir pour son fils. Comptez, monsieur, que c'est avec un cœur pénétré de reconnaissance et d'estime que j'ai l'honneur d'être, etc. »

 

i Gabriel Senac de Meilhan, né à Paris en 1736, fils de Jean Senac ( premier médecin de Louis XV ). Il devint intendant d'Aunis en 1766. Il est mort à Vienne en Autriche, en 1803. http://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_S%C3%A9nac_de_Meilhan

 

On n'a point ici les mêmes secours qu'en France on exécute mal et lentement

Ce titre ne fait heureusement aucune allusion à notre célèbre guillotine révolutionnaire comparée à , - je cite au hasard (!?) : la lapidation, la pendaison, la bastonnade, la torture -, la peine capitale de certains pays . Ce jour ce n'est qu'une critique des ouvriers genevois ; il va sans dire que de nos jours , selon enquète auprès des Suisses, mes voisins, il n'y a  qu'eux qui travaillent bien et vite !

Et ce d'autant plus aisément qu'ils font appel à la main d'oeuvre française, italienne, espagnole, portugaise, serbe, croate, canadienne, etc. No comment .

 

 

http://www.deezer.com/music/track/2288097

 CAVALE.DSCF205.JPG

 

http://www.deezer.com/music/track/2288104

 

 

 

 

 

« A M. le président de RUFFEY i

Aux Délices, près de Genève, le 4 avril 1755.

Nous avons eu, monsieur, celui qui a fait vos plaisirs à Dijon ii. Il m'a fait presque oublier mes maux. Les vieux magistrats de Genève sont venus l'entendre dans ma retraite, et la sévérité de Calvin a cédé au plaisir iii; c'en serait un bien grand pour moi de vous voir ici, car je désespère de pouvoir venir à Dijon cette année. Accablé de maladies et d'ouvriers, je suis continuellement occupé à me faire un assez joli tombeau mais j'ai bien peur qu'il ne soit trop long à faire. On n'a point ici les mêmes secours qu'en France on exécute mal et lentement iv. Je vous supplie, monsieur, de permettre que je présente ici à M. le premier président de La Marche v les assurances de ma tendre et respectueuse amitié. C'est avec ces sentiments que j'ai l'honneur d'être, monsieur, etc. »


ii Lekain.

iv On retrouvera des plaintes de ce style ,de V* contre les ouvriers genevois, lors de la construction du château de Ferney . De nos jours, si l'exécution des travaux est généralement de qualité, elle reste souvent lente !

v Claude-Philippe Fyot de La Marche, ancien condisciple de V* au collège Louis le Grand en 1711 .