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06/01/2012

Calvin ne se doutait pas que des catholiques feraient un jour pleurer des huguenots dans le territoire de Genève

 Travailler plus pour gagner plus !

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Quand l'auteur de cette phrase creuse aura travaillé le tiers du quart du seizième du temps que lui a consacré le possesseur de ces deux mains, je reverrai , éventuellement, -s'il  se résoud à ne plus  jouer au chef des chefs-, mon jugement sur cet individu  . En attendant, ces sont des millions de mains comme celles-ci qui lui payent sa manucure ...

Trvailler plus pour s'user plus ! C'est tout !!

 

 

 

« A M. Jean-Robert TRONCHIN,

 

à LYON

Aux Délices, le 2 avril [1755]

Nous avons joué presque toute la pièce de Zaïre devant les Tronchin et les syndics, c'est un auditoire à qui nous avons grande envie de plaire. Calvin ne se doutait pas que des catholiques feraient un jour pleurer des huguenots dans le territoire de Genève. Le fameux acteur Lekain, qui nous est venu voir, nous a bien aidés; il a plus de sentiment que de voix i. Mme Denis a lu Zaïre à merveille, et j'ai fait le bonhomme Lusignan. Monsieur, je vous sais bon gré d'aimer la tragédie. Les Tronchin ont leur raison pour cela, et tous les beaux-arts sont de leur ressort. »

 

i On assure qu'ayant risqué à Dijon, où il séjourna trois semaines, une intonation nouvelle dans un de ses rôles, il fut sifflé, et remercia le public de la leçon. Il joua dans trois pièces du théâtre de Voltaire, savoir le rôle d'Hèrode dans Mariamne, celui de Zamore dans Alzire, et dans Zaïre celui d'Orosmane.

Voir :http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74890c/f354.image.r=Lemazurier,+Galerie+historique+des+acteurs+du+th%C3%A9%C3%A2tre+fran%C3%A7ais+depuis+1600+jusqu%27%C3%A0+nos+jours+Paris.langFR

 

 

04/01/2012

Laissez-moi me flatter d'obtenir cette faveur que je vous demande avec la plus vive instance

 Volti me fait souvent penser à un chat qui vient se frotter à nos jambes , ronronner, faire patte de velours, et qui fait aimablement comprendre que ce qui l'intéresse d'abord , c'est notre don de nourriture , avec ou sans caresses , et avec une soumission affichée, trop belle pour être vraie .

Ici, une fois de plus, Volti plaide pour aider un ami , et il est , selon moi, bien difficile de rester sourd à sa demande .

chat66.JPGCelui-ci est un mien voisin d'une indépendance remarquable, résultat d'un croisement tigre/zèbre !

 

 

 

« A M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU.

Aux Délices, près de Genève, 2 avril 1755

On me mande que mon héros a repris son visage. Il ne pouvait mieux faire que de garder tout ce que la nature lui a donné. Vous êtes donc quitte, monseigneur, au moins je m'en flatte, de votre maladie cutanée. Il était bien injuste que votre peau fut si maltraitée, après avoir donné tant de plaisir à la peau d'autrui mais on est quelquefois puni par où l'on a péché.
Je me mêle aussi d'avoir une dartre. On dit que j'ai l'honneur de posséder une voix aussi belle que la vôtre si j'ai, avec cela, un érysipèle au visage, me voilà votre petite copie en laid.
Un grand acteur est venu me trouver dans ma retraite c'est Lekain i, c'est votre protégé, c'est Orosmane, c'est d'ailleurs le meilleur enfant du monde. Il a joué à Dijon, et il a enchanté les
Bourguignons; il a joué chez moi, et il a fait pleurer les Genevois. Je lui ai conseillé d'aller gagner quelque argent à Lyon, au moins pendant huit jours, en attendant les ordres de M. le duc de Gèvres ii. Il ne tire pas plus de deux mille livres par an de la Comédie de Paris. On ne peut ni avoir plus de mérite, ni être plus pauvre. Je vous promets une tragédie nouvelle, si vous daignez le protéger dans son voyage de Lyon. Nous vous conjurons, Mme Denis et moi, de lui procurer ce petit bénéfice dont il a besoin. Il vous est bien aisé de prendre sur vous cette bonne action. M. le duc de Gèvres se fera un plaisir d'être de votre avis et de vous obliger. Ayez la bonté de lui faire cette grâce. Vous ne sauriez croire à quel point nous vous serons obligés. Il attendra les ordres à Lyon. Ne me refusez pas, je vous en supplie. Laissez-moi me flatter d'obtenir cette faveur que je vous demande avec la plus vive instance. Il ne s'agit que d'un mot à votre camarade. Les premiers gentilshommes de la chambre ne font qu'un.
Pardon de vous tant parler d'une chose si simple et si aisée mais j'aime à vous prier, à vous parler, à vous dire combien je vous aime, à quel point vous serez toujours mon héros, et avec quelle tendresse respectueuse je serai toujours à vos ordres. »

 

ii Le duc de Gesvres, pair de France, premier gentilhomme de la chambre du roi, comme Richelieu . On trouvera un exemple de son travail en date du 30 juin 1743 , à la Comédie Française : http://www.archive.org/stream/lescomdiensduro00frangoog#page/n18/mode/2up

et : http://www.archive.org/stream/lescomdiensduro00frangoog#p...

 

 

03/01/2012

les sots font des enfants, mais ils ne font pas verser des larmes aux juges

Je vous laisse deviner ce que le barbu nordique m'a offert ( à retardement, mais ça va quand même ) ; ci-dessous un indice :

chateau 4 ce matin 3_1_2012.JPG

 

 

 

Par habitude ou tradition personnelle, je ne souhaite quasiment jamais la bonne année dès le 1er janvier . Si cela ne tenait qu'à moi, je demanderais à tous de souhaiter la bonne année-bonne santé au jour anniversaire de naissance de chacun, car il est bien évident que l'année nouvelle d'un individu vient après cette échéance ( parfois déchéance , hélas ! ) .

 

Bon , allez ! Je me lâche, mais c'est bien parce que c'est vous et que vous avez eu :

  • la curiosité *

  • la chance *

  • la volonté *

  • la surprise *

  • la poisse *

  • l'immense bonheur *

    de vous retrouver sur cette page, qui n'est intéressante que par ce qui suit, lettre d'un dénommé François-Marie Arouet, que j'aime sous le nom de Voltaire .

(* Options ou réponses à choix multiple .)

 

En son nom , à vous, ses anges-gardiens , ayez :

Bonne Année

Belles Idées

Bonnes    Lectures

Bonnes     Ententes

Bonne   Santé

 

 

 

« A M. DE BRENLES.

Aux Délices, près de Genève, 29 mars [1755]

Je fais mes compliments, mon cher monsieur, à l'humanité en général, et à Lausanne en particulier, si votre ouvrage vous ressemble. Je vous remercie de mettre au monde des philosophes. Il faudra bientôt que je quitte ce monde maudit où il y en a si peu, je me consolerai en sachant que vous en conservez la graine. Vous devez être bien content, vous donnez la vie à un être pensant i, et vous sauvez celle d'une pauvre fille ii : cette dernière action est bien plus belle encore, car les sots font des enfants, mais ils ne font pas verser des larmes aux juges. Vous êtes le Cicéron de Lausanne.

Je compte bien venir vous embrasser à Monrion, et y faire ma cour à Mme de Brenles dès que je serai quitte de mes ouvriers. Je suis assurément bien loin de vous oublier; vous savez que je n'ai pris Monrion que pour vous et pour vos amis, je n'en avais nul besoin. J'ai la plus jolie maison, et le plus beau jardin dont on puisse jouir auprès de Genève; un peu d'utile s'y trouve joint même à l'agréable. Je suis occupé à augmenter l'un et l'autre, je suis devenu maçon, charpentier, et jardinier. Votre métier assurément est plus beau de faire des garçons et de sauver des filles. Nous prenons, ma nièce et moi, la part la plus tendre à tous vos succès. Nous faisons mille compliments au père, à la mère, et au nouveau-né . Il faudra qu'il soit baptisé par un homme d'esprit, je me flatte que ce sera M. Polier de Bottens qui fera cette cérémonie. Ne m'oubliez pas, je vous prie, auprès de ce digne ami. De belles terrasses et une belle galerie m'ont fait Genevois, mais c'est vous et Mme de Brenles qui me faites Lausannois. Adieu, monsieur; vivez heureux, et aimez un homme qui met son bonheur à être aimé de vous.

Je vous embrasse et suis pour jamais, etc. V. »

i Cet enfant mourut quelques jours plus tard .