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18/01/2020

Je ne crois pas qu’on ait jamais débité une morale plus pernicieuse, ni proposé de plus extravagants systèmes

... C'est, aussi à propos de cinglés qui sont à la tête d'Etats, un résumé de ce que je pense d'Ali Khamenei qui mèle Dieu à toutes les sauces pour se rendre intéressant, "guide suprême" de ses fesses ( et encore , débile comme il est, il peut être incontinent ) .

De même , je trouve supérieurement ridicule les sénateurs U.S. qui jurent sur la bible d'être des juges impartiaux , sur la bible ! recueil d'histoires à dormir dehors avec un billet de logement , comme disaient mes grands-pères ! alors qu'au fond in god $ they trust, et rien d'autre .

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J'ai du mal à le mettre du genre humain .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

23è novembre 1764

Les hommes seraient trop heureux, mon cher frère, s'ils n'avaient à combattre que des erreurs semblables à celle qui impute au cardinal de Richelieu un très ennuyeux, et très détestable testament . Je ne crois pas qu’on ait jamais débité une morale plus pernicieuse, ni proposé de plus extravagants systèmes . J'ignore encore si M. Marin a fait imprimer ma petite réponse que je crois polie et honnête . Si quelque considération particulière, dont je ne puis avoir connaissance, l'empêchait de faire sur cela ce qu'il m'a promis, je vous serais en ce cas très obligé de la donner à Merlin , et je crois que M. Marin y donnerait volontiers son aveu ; on ne pourrait lui reprocher d'être l'éditeur ; il n'aurait fait que ce que sa place exige de lui . Il me semble nécessaire que l'ouvrage paraisse . Je suis dans le cas d'une légitime défense ; il ne serait pas bien à moi d'abandonner sur la fin de ma vie une opinion que j'ai soutenue pendant trente années . Je vous jure que je me rétracterais publiquement si on me donnait de bonnes raisons ; mais il me semble qu'on en est bien loin .

Je compte vous envoyer incessamment un petit ouvrage sur cette matière, composée par un de mes amis ; j'espère que vous le trouverez assez sage .

Je suis bien sûr que ni vous, ni moi, nous ne nous rétracterons jamais au sujet d'écr l'inf. »

17/01/2020

Il faut que vous ajoutiez une bonté nouvelle à toutes celles que vous me témoignez

... Ainsi pourrait tweeter mister Trump Donald aux membres du sénat, fort peu touché par leur "mascarade"[sic] : https://fr.euronews.com/2020/01/16/trump-parie-sur-un-acq... 

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« A Jacques-Abram-Elie-Daniel Clavel de Brenles, Assesseur

ballival

à Lausanne

23è novembre 1764

Mon cher philosophe , je serais bien tenté de venir chez vous avec mon bâton d'aveugle ou avec mon chien . Vous n'auriez pas dans votre maison un philosophe cynique, ennemi des hommes . Mais malheureusement il faudra que j'attende que ma fluxion soit passée, peut-être durera-t-elle tout l'hiver, et alors il faudra attendre le printemps . Je suis pénétré de vos offres charmantes . Il faut que vous ajoutiez une bonté nouvelle à toutes celles que vous me témoignez ; que cela soit entre nous deux seuls, je vous en prie .

Il s'agit de savoir s'il y a quelqu'un à Lausanne qui ait un peu de crédit sur l'esprit de M. le prince de Virtemberg, et qui peut seconder la noblesse de ses sentiments en le portant à faire une action digne de lui, action juste et honnête, et qui n'exige de sa part qu'un seul mot qui ne peut le compromettre . Mille respects à madame la philosophe .

V. »

16/01/2020

Le scélérat ajoutait que les dogmes avaient amené la discorde sur la terre, et que la morale amenait la paix . Je vous avoue que j'eus peine à me contenir en entendant ces blasphèmes. Un homme aussi intolérant que moi ne souffre pas une telle hardiesse

... J'adore l'humour de M. de Voltaire .

 

 

« A Élie Bertrand

Premier pasteur de l’Église

française, membre de plusieurs académies

à Berne

21è novembre 1764 à Ferney

Mon cher philosophe, vous êtes un homme charmant, un bon ami, un philosophe véritable . L’article dont vous me parlez était d'un fripon, d'un délateur, et non pas d'un nouvelliste . Depuis quand est-il permis d’accuser les particuliers, de son autorité privée, dans les papiers publics ? Un tel abus est punissable .

Je n'ai nul commerce avec les auteurs de l'ouvrage dont vous me parlez, mais quels qu'ils soient, ils seront pénétrés pour vous de reconnaissance . Présentez mes respects je vous en prie , à MM. les comtes de Mnized 1.

J'ai l’honneur de faire réponse à monsieur le banneret 2, qui a eu la bonté de m'écrire .

Il vint dîner hier un damné avec moi, qui me soutint que la morale était une chose divine, et que la Somme de Saint Thomas était ridicule . Le scélérat ajoutait que les dogmes avaient amené la discorde sur la terre, et que la morale amenait la paix . Je vous avoue que j'eus peine à me contenir en entendant ces blasphèmes . Je n'aurais pas manqué de le déférer au consistoire de Genève, si j'avais été dans le territoire immense de cette fameuse république . Un homme aussi intolérant que moi ne souffre pas une telle hardiesse, qui serait capable, à la fin, de porter les hommes à se pardonner les uns les autres leurs sottises . Ce serait porter l'abomination de la désolation 3 dans le lieu saint . Je crains bien,monsieur, que dans le fond vous ne soyez entiché de cette horrible doctrine ; en ce cas, je romprai avec vous tout net ; cependant je vous aime de tout mon cœur .

V. »

1 Ce mot fortement biffé sur l'original a été restitué grâce à la lettre du 28 août 1764 à Bertrand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/10/22/reduit-helas-a-vivre-en-sage-ne-l-ayant-pas-ete-toujours-6184841.html

2 Sans doute Freudenreich, mais la lettre ne nous est pas parvenue .

3 Expression qui vient de Daniel, IX, 27 : https://www.aelf.org/bible/Dn/9

15/01/2020

Je compte encore sur l'honneur qui dirige toutes ses actions, et qui ne lui permettra pas de faire une chose si contraire à l'élévation de son âme, et à la noblesse de son rang : mais enfin, il vaut mieux dépendre de la sanction des lois

... Ceci peut-il rassurer et consoler notre Stéphane Bern national , effondré par la "trahison" d'Harry envers sa grand'ma Lizbeth the II ?

 

 

« A Sébastien Dupont , Avocat au Conseil

souverain d'Alsace, etc.

à Colmar 1

Vous voilà , mon cher ami, du conseil de M. le duc de Virtemberg mais songez que vous êtes aussi à la tête du mien . Soyez arbitre entre lui et moi, entre la grandeur et l'amitié .

Il me semble que quelques publicistes allemands prétendent que toute les terres dépendantes du comté de Montbéliard sont substituées à perpétuité par des pactes de famille . Si cela était, comme je le présume, ma famille risquerait beaucoup ; ma nièce surtout, aurait à se plaindre, et il se trouverait que je l'aurais dépouillée de mon bien en voulant le lui assurer . Je sais que M. le duc de Virtemberg s’oblige pour lui et pour ses hoirs, mais ces hoirs pourront fort bien ne se point croire obligés . M. le prince Louis-Eugène de Virtemberg, frère du duc régnant, semble même refuser de s'engager par une simple parole d'honnêteté et de générosité qu'on lui demandait . Peut-être avec le temps pourrait-on obtenir de lui cette démarche que l'âme noble d'un prince ne doit pas refuser . Mais enfin nous n'avons fait jusqu'ici auprès de lui que de vains efforts .

Vous sentez bien, mon cher ami, que ce n'est pas mon intérêt qui me guide . Je tombe dans une décrépitude infirme, et le duc régnant me survivra sans doute, mais Mme Denis peut lui survivre, et vous savez que j'étais prêt de passer un autre contrat avec lui, en faveur de mon autre nièce et de mes neveux . La difficulté qui se présente arrête la conclusion de cette affaire, et fait trembler pour les précédentes .

Vous êtes à portée de savoir si en effet le duc régnant a pu stipuler pour ses hoirs, si les domaines de Franche-Comté et d'Alsace répondent de la dette, et quelles mesures on pourrait prendre pour nous donner toutes les sûretés nécessaires . J'avoue que je n'avais jamais douté que M. le prince Louis qui m'a honoré de ses bontés depuis son enfance, et qui est aujourd'hui mon voisin, pût faire la moindre difficulté d'acquitter un jour une dette si légitime, en cas qu'on eût le malheur de perdre son frère aîné . Je compte encore sur l'honneur qui dirige toutes ses actions, et qui ne lui permettra pas de faire une chose si contraire à l'élévation de son âme, et à la noblesse de son rang : mais enfin, il vaut mieux dépendre de la sanction des lois que de la volonté des hommes .

Je m'en remets à vous, mon cher ami ; je vous prie de conduire ce pauvre aveugle, qui l'est surtout en affaires, et qui vous aime de tout son cœur .

V.

 

20è novembre 1764 à Ferney.

N.B. – Je présume que les terres du duc de Virtemberg qui sont en France, sont régies selon les lois de la France, et il me semble que nos lois ne permettent plus les substituions perpétuelles, excepté sur les duchés-pairies, mais j'ai cherché en vain ces règlements dans les conférences de Bornier 2. Il est rare de trouver dans les livres ce qu'on y cherche . Je vous supplie de conférer de tout cela avec M. de Bruge, qui doit être depuis longtemps au fait des affaires de la maison de Virtemberg. »

1 Le manuscrit original porte le cachet « Strasb[ourg] » ; Dupont a porté sur le manuscrit « répondu le 1er décembre 1764 » et « Struve Corp[us] juris public [academicum, Jena, 1734] p. X, 196. Alsatia illustrata t. 2, P. 78 ordonn[ance] d'Orléans oct [obre] 17] 59 la Novelle 159 »

2 Philippe Bornier , Conférences des nouvelles ordonnances de Louis XIV […] avec celles des rois prédécesseurs de sa Majesté, 1681 .Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9607069f.texteImage

14/01/2020

on fourre dans l'inventaire bien des choses qui ne m'appartiennent pas 

... Telle est le constat de Harry , --qui semblerait bien avoir été contaminé par nos grèvistes en stoppant ses fonctions princières ,--  comptant les millions qui lui restent .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

20è novembre 1764

Vous êtes les anges des Corneille, comme vous êtes les miens ; ainsi je compte que Mme Dupuits n'est pas trop téméraire en suppliant monsieur d'Argental de vouloir bien faire rendre le paquet ci-joint à M. Corneille . Le marquis est bien arrivé , et il a bien promis d'envoyer les feuilles qu'on demande ; et je ne doute pas que le prince et le marquis 1 n'ordonnent à leurs principaux officiers de faire les recherches nécessaires dans leur chancellerie , moyennant quoi l'héritier du nom de Corneille peut se flatter de recevoir dans quelques mois un paquet scellé du grand sceau .

Mes anges m'avaient tenu le cas secret sur les Lettres secrètes ; je ne les ai point lues . C'est un nommé Robinet, qui est allé exprès à Amsterdam . Je ne crois pas que son entreprise lui paye son voyage . Il prétend aussi faire imprimer ma correspondance avec le roi de Prusse ; en ce cas, il publiera de bien mauvais vers . Vous croyez bien que j'entends les miens car ceux d'un roi sont toujours bons .

Il me paraît que je ressemble assez à un homme dont le bien est à l'encan ; on vend tous mes effets comme si j'étais décédé insolvable , et on fourre dans l'inventaire bien des choses qui ne m'appartiennent pas ; mais comme je suis mort ce n'est pas la peine de me plaindre .

Dieu bénisse les vivants et qu'il accorde à mes anges la vie sempiternelle le plus tard qu'il pourra . »

1 A savoir Gabriel et Philibert Cramer !

13/01/2020

presque toutes les brochures de nos jours ressemblent à cette foule innombrable de moucherons qui meurent après avoir bourdonné un jour ou deux, pour faire place à d'autres qui ont la même destinée

... C'est évidemment multiplié par des milliards de nos jours . Innombrables nouvelles sans intérêt . Auto- admiration filmée jusqu'à l'écoeurement . Gaspillage de temps . Gaspillage d'énergie . Influenceurs/petits-maîtres pour moutons de Panurge vendeurs d'idioties , chefs d'Etats arrogants et vains, tous à mettre dans le même panier des déchets ultimes, inutilisables .

 

 

« A Pierre Rousseau Directeur du « Journal

encyclopédique »

à Bouillon

Aux Délices près de Genève

19è novembre 1764 1

Il est vrai, monsieur, comme vous le dites dans votre lettre du 4 courant, qu'on débite toujours quelque chose sous mon nom, comme on donne quelquefois du vin cru pour des vins étrangers . Ceux qui font ce négoce se trompent encore plus qu'ils ne trompent le public . Mon vin a toujours été fort médiocre, et ceux qui débitent le leur sous mon nom, ne feront pas fortune .
J'apprends que pour surcroit, on vient d'imprimer en Hollande mes Lettres secrètes . Je crois qu'en effet ce recueil sera très secret, et que le public n'en saura rien du tout . Il me semble que c'est à la fois offenser le public, et violer tous les droits de la société, que de publier les lettres d'un homme de son vivant, sans son consentement ; mais lui imputer des lettres qu'il n'a point écrit 2, c'est le métier d'un faussaire . Ce recueil n'est point parvenu dans ma retraite ; on m'assure qu'il est fort mauvais, et j'en suis très aise .

Je présume , au reste, que dans ces lettres familières qu'on débite sous mon nom, il n'y en aura aucune qui commence comme celles de Cicéron , si vous vous portez bien, j'en suis bien aise, pour moi je me porte bien. Ce serait là trop clairement un mensonge imprimé .

Je conçois qu'on imprime les lettres de Henri IV, du cardinal d'Ossar, de Mme de Sévigné . Racine le fils a même donné au public quelques lettres de son illustre père, dont on pardonne l'inutilité en faveur de son grand nom, mais il n'est permis d'imprimer les lettres des hommes obscurs que quand elles sont aussi plaisantes que celles que vous connaissez sous le titre de Litterae obscurorum virorum 3. Ne voilà-t-il pas un beau régal à faire au public que de lui présenter les prétendues lettres très inutiles et très insipides écrites par un homme retiré du monde à des gens que ce monde ne connait point du tout ? Il faut être aussi malavisé pour imprimer de telles fadaises, que frivole pour les lire . Aussi toutes ces paperasses tombent-elles au bout de quinze jours dans un éternel oubli ; et presque toutes les brochures de nos jours ressemblent à cette foule innombrable de moucherons qui meurent après avoir bourdonné un jour ou deux, pour faire place à d'autres qui ont la même destinée .

La plupart de nos occupations ne valent guère mieux, et ce n'était pas un sot que celui qui a dit le premier que tout était vanité, excepté la jouissance paisible de soi-même .

La substance de tout ce que je vous dis, monsieur, mériterait une place dans votre journal, si elle était ornée par votre plume .

J'ai l'honneur d'être avec les sentiments que vous me connaissez, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

1 Lettre parue dans le Journal encyclopédique le 1er décembre 1764.

2 Sic.

12/01/2020

Les homme sont pitoyables au théâtre, et je ne sais s'ils valent beaucoup mieux ailleurs

... Les femmes qui le constatent au quotidien, savent marquer leur désapprobation/dégoût , tout comme Kimia Alizadeh en Iran  : http://www.leparisien.fr/international/iran-la-seule-femm...

 

 

« A Louise-Florence- Pétronille de Tardieu d'Esclavelles de La Live d'Epinay

place Vendôme

à Paris

16è novembre 1764

Il me paraît, madame, que vous avez un curé digne de vous ; c'est vous , sans doute, qui nommez à la cure ; c'est l'homme du monde dont après vous j'ambitionne plus le suffrage . M. Dubut ou Desbuttes, car je ne sais pas précisément son nom, le remercie bien fort de ses cerisiers . Il est bien vieux, ce M. Desbuttes, mais il a le bonheur de manger les cerises de votre curé, il en jettera les noyaux au nez des superstitieux et de fanatiques qui, je crois, n'approchent jamais de votre paroisse .
Je vois que tous les climats se ressemblent, quoique les esprits ne se ressemblent pas . Si vous avez froid nous sommes gelés ; si vous avez un pouce de neige nous en avons deux pieds ; si vous perdez quelques uns de vos poulets tous les nôtres meurent ; mais vous avez des Fréron , des Pompignan, un Journal chrétien, et nous n'avons rien de tout cela . Vous vivez , madame, dans votre belle retraite avec vos philosophes ; moquez-vous des sottises de toutes les espèces ; que ne puis-je en rire avec vous ? Mais il n'y a pas moyen de rire quand on souffre tant de votre absence .

Je crois comme vous, madame, que la scène française expire aux pieds de l'opéra-comique ; il n'y a que les femmes qui la soutiennent, comme il n'y a qu'elles qui fassent les agréments de la société . Les homme sont pitoyables au théâtre, et je ne sais s'ils valent beaucoup mieux ailleurs .

Je ne peux avoir l'honneur de vous écrire et de vous remercier de ma main ; je redeviens toujours aveugle avec les neiges, je crois que je suis le premier qui ait éprouvé un aveuglement périodique . Il n'en est pas de même de mes sentiments . Mon estime et mon tendre respect pour vous ne souffrent jamais d'altération . »