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17/12/2023

Le fanatisme est si violent dans certaines têtes 

... qu'il faudrait un Don Quichotte , et un Sancho Pança  pour l'anéantir : " Ecoute moi abominable monde ... " https://www.youtube.com/watch?v=z2XBaLsB_SM&ab_channe...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental , Envoyé

de Parme, etc.

quai d'Orsay

à Paris

16è avril 1768

Vous demandez, cher ange, qu'on vous ouvre son cœur, et quand on vous l'a ouvert à deux battants, vous ne dites pas un mot à l'ouvreur de loge . Je ne vous ai point parlé de l'aventure de La Harpe, qui , je crois , n'est guère connu de vous, et à qui d'ailleurs je ne veux point faire de peine, et qui n'a jamais eu intention de me nuire, quelque tort qu'il ait pu avoir avec moi . Il est jeune, il est pauvre, il est marié ; il a besoin d'appui, je n'ai pas voulu lui ravir votre estime .

Je souhaite que Mme Denis vive heureuse à Paris, et je veux mourir dans la solitude . Le fanatisme est si violent dans certaines têtes , la persécution contre les gens de lettres se déclare si ouvertement, que je veux que Mme Denis soit à Paris pour repousser les coups de la calomnie et pour empêcher qu'on ne m’attribue les ouvrages de Chevrier 1, de l'ex-capucin Maubert, de l'ex-théatin Laurent, de l'auteur du Catéchumène, de celui du Militaire philosophe, de celui des Trois imposteurs, et de tant d'autres dont l'Europe est inondée  ; mon nom vient malheureusement sur le bout de la langue plutôt que celui de ces messieurs . Cela seul est capable de perdre un homme . Vous savez qu'on a cent oreilles pour la calomnie, et à peine une pour la justification d'un accusé . Il faut du moins qu'on me laisse mourir en paix , vous savez que c’est la seule grâce que je demande .

Au reste, vous ne m'avez point répondu sur une lettre de change de quarante écus que je vous ai envoyée . Vous êtes tout juste le contraire de M. le maréchal de Richelieu ; il n'envoie point de lettre de change, et vous ne faites pas semblent d'en recevoir .

On m'a mandé que vous aviez été fort content de la tragédie de M. de Chabanon ; pour moi, je lui ai dit la vérité . Je l’aime trop pour n'être pas très fâché s'il fait imprimer cet ouvrage dans l'état où il est .

Dieu merci, la santé de Mme d'Argental va toujours de mieux en mieux, et il y a tout lieu d'espérer qu'elle jouira très longtemps d'une vie très heureuse . C'est une grande consolation pour moi de savoir qu'à la fin la nature n'a plus de tort avec elle .

Je reviens aux articles de votre lettre du 26 mars , où vous me parliez de Babylone 2 et d'un malheureux chevalier . Je vous ai envoyé tout ce que je savais de Babylone par M. Jeannel . Mais nulle réponse sur ce qui se passe vers l'Euphrate ni de M. Jeannel ni de vous .

Je ne sais rien du malheureux chevalier, et je n'en saurai rien que quand des paquets de Hollande, qui sont toujours trois mois en chemin seront arrivés, alors je vous en rendrai un compte fidèle . Comptez, mon très cher ange, sur mon exactitude autant que sur les sentiments qui m'attachent à vous depuis soixante années ; car vous savez que je vous ai aimé depuis votre enfance, comme je vous aimerai jusqu'au dernier moment de ma vie .

V. »

1 Sur Chevrier, voir lettre du 11 octobre 1761 à Damilaville et Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/10/01/il-a-fait-avec-le-droit-du-seigneur-la-meme-petite-infamie-q-5855131.html

Tous les noms qui suivent ont été rencontrés à plusieurs reprises dans d'autres lettres . Sur Jean Maubert du Gouvest, voir lettre du 29 juillet 1755 à Clavel de Brenlès : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/03/03/je-n-ai-jamais-rien-vu-de-plus-plat-et-de-plus-horrible-cela.html

Sur Du Laurent, voir lettre du 12 juillet 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/10/04/le-ministere-ne-s-occupe-pas-sans-doute-de-ces-pauvretes-il-6341560.html

et du 4 avril 1768 à Charles Bordes : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/11/28/on-sait-assez-combien-tous-ces-bruits-sont-faux-mais-a-force-6473139.html

2 Comme la quasi-totalité des lettres d'Argental à V*, cette lettre du 26 mars relative à la Princesse de Babylone ne nous est pas parvenue .

16/12/2023

c'est l'auteur lui-même qui la lui envoie

... Pas de piratage ..." C'est du moins ce qu'affirme Elisabeth Borne concernant l'utilisation d'Olvid , application de messagerie instantanée qu'on vient de voir utiliser les serveurs d'Amazon : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/nouveau-monde/la...

Bien entendu, n'oublions pas que ce surcroit de sécurité assurée se paye .

 

 

« A Henri Rieu

Jeudi matin [avril 1768 ?] 1

Mon cher corsaire, n’envoyez point à Marc Michel La Guerre de Genève ; on lui en envoie une aujourd'hui par la poste corrigée et très augmentée . Mandez-lui je vous prie que c'est l'auteur lui-même qui la lui envoie et qu’il compte sur son amitié .

Je vous embrasse bien tendrement. »

1 Date donnée par rapport à la mention de La Guerre de Genève.

 

 

 

« A Henri Rieu

[vers avril 1768] 1

Mon cher corsaire n’aura pas sans doute oublié d'avoir la bonté d'écrire à ce Marc-Michel pour avoir quelques exemplaires du Chevalier de La Barre et du Bannissement des jésuites . Je voudrais avoir douze La Barre et six Jésuites. »

1 La réédition hollandaise des ouvrages mentionnés dans la lettre suivit rapidement l'édition de Genève, d'où la date proposée .

Avez-vous la Gazette d'Avignon

... Oui : https://www.gazette-locale.fr/communes/grand-avignon

 

 

« A Charles Bordes

[avril 1768]

Avez-vous la Gazette d'Avignon 1, mon cher ami ? Si vous l'avez lue, demandez-moi ma bénédiction, et travaillez toujours à cultiver la vigne du Seigneur. »

1Sans doute à propos de l'occupation par les troupes de Louis XV, du Comtat venaissin et d'Avignon, états pontificaux , pour faire pression sur le pape : https://fr.wikipedia.org/wiki/Comtat_Venaissin

Voir : https://presselocaleancienne.bnf.fr/ark:/12148/cb41428877f

et : https://www.gazettes18e.fr/Courrier_Avignon

et : https://c18.net/dp/dp.php?no=261

15/12/2023

Je dois mépriser ces impostures, sans pourtant haïr les imposteurs. Plus on avance en âge, plus il faut écarter de son cœur tout ce qui pourrait l’aigrir

... Ce qui revient dans ce monde actuel à se blinder énormément si on ne veut pas devenir zinzin .

Sans titre.jpg

Moi aussi !

 

« A Jean-Pierre Biord

Au château de Ferney 15è avril 1768 1

Monseigneur,

J’aurais dû répondre sur-le-champ à la lettre dont vous m’avez honoré 2, si mes maladies me l’avaient permis. Cette lettre me cause beaucoup de satisfaction, mais elle m’a un peu étonné. Comment pouvez-vous me savoir gré de remplir les devoirs dont tout seigneur doit donner l’exemple dans ses terres, dont aucun chrétien ne doit se dispenser, et que j’ai si souvent remplis ? Ce n’est pas assez d’arracher ses vassaux aux horreurs de la pauvreté, d’encourager leurs mariages, de contribuer, autant qu’on le peut, à leur bonheur temporel, il faut encore les édifier ; et il serait bien extraordinaire qu’un seigneur de paroisse ne fît pas, dans l’église qu’il a bâtie, ce que font tous les prétendus réformés dans leurs temples, à leur manière. Je ne mérite pas assurément les compliments que vous voulez bien me faire, de même que je n’ai jamais mérité les calomnies des insectes de la littérature, qui sont méprisés de tous les honnêtes gens, et qui doivent être ignorés d’un homme de votre caractère. Je dois mépriser ces impostures, sans pourtant haïr les imposteurs. Plus on avance en âge, plus il faut écarter de son cœur tout ce qui pourrait l’aigrir ; et le meilleur parti qu’on puisse prendre contre la calomnie, c’est de l’oublier.

Chaque homme doit des sacrifices, chaque homme doit penser que tous les petits incidents qui peuvent troubler cette vie passagère se perdent dans l’éternité, et que la résignation à Dieu, l’amour de son prochain, la justice, la bienfaisance, sont les seules choses qui nous restent devant le Créateur des temps et de tous les êtres. Sans cette vertu que Cicéron appelle charitas humani, generis 3 l’homme n’est que l’ennemi de l’homme ; il n’est que l’esclave de l’amour-propre, des vaines grandeurs, des distinctions frivoles, de l’orgueil, de l’avarice, et de toutes les passions. Mais s’il fait le bien pour l’amour du bien même, si ce devoir épuré et consacré par le christianisme domine dans son cœur, il peut espérer que Dieu, devant qui tous les hommes sont égaux, ne rejettera pas des sentiments dont il est la source éternelle. Je m’anéantis avec vous devant lui, et, n’oubliant pas les formules introduites chez les hommes, j’ai l’honneur d’être avec respect,

monseigneur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire de la chambre

du roi très chrétien.

P.S.-- Vous êtes trop instruit pour ignorer qu’en France un seigneur de paroisse doit, en rendant le pain bénit instruire ses vassaux d’un vol commis dans ce temps-là même avec effraction, et y pourvoir incontinent, de même qu’il doit avertir si le feu prend à quelque maison du village, et faire venir de l’eau ; ce sont des affaires de police qui sont de son ressort. »

1 Original signé ; édition « Lettres de Mgr l'évêque et prince de Genève avec monsieur de V*** » (s. I, 1769) p. 7-9. Voir : https://www.jstor.org/stable/40520328?read-now=1&seq=2#page_scan_tab_contents

2 Le prêtre lui avait écrit, le 11 avril, pour le blâmer d’avoir fait ses pâques, et d’avoir prêché à cette occasion. (Georges .Avenel.)

Cette lettre conservée est du 11 avril 1768 . La voici :

« Ce 11 avril 1768

Monsieur,

L'on dit que vous avez fait vos pâques ; bien des personnes n’en sont rien moins qu'édifiées, parce qu'elles s'imaginent que c'est une nouvelle scène que vous avez voulu donner au public en vous jouant encore de ce que la religion a de plus sacré ; pour moi, monsieur, qui pense plus charitablement, je ne saurais me persuader que M. de Voltaire, ce grand homme de notre siècle, qui s'est toujours annoncé comme élevé par les efforts d'une raison épurée, et par les principes d'une philosophie sublime, au-dessus du respect humain, des préjugés et des faiblesses de l'humanité, eût été capable de trahir et de dissimuler ses sentiments par un acte d'hypocrisie qui suffirait seul pour ternir toute sa gloire et pour l'avilir aux yeux de toute personne qui pense . J'ai dû croire que la sincérité avait toujours fait le caractère de vos démarches.

Vous vous êtes confessé, vous avez même communié, vous l'avez donc fait de bonne foi, vous l'avez fait en vrai chrétien, vous l'avez fait persuadé de ce que la foi nous dicte par rapport aux sacrements que vous avez reçus.

Les incrédules ne pourront donc plus se glorifier de vous voir marcher à leur tête portant l'étendard de l'incrédulité ; le public, ne sera plus autorisé à vous regarder comme le plus grand ennemi de la religion chrétienne, de l’église catholique, et de ses ministres . S'il ne peut, malgré les protestations contraires insérées de votre part en certaines gazettes se persuader que vous ne soyez pas l'auteur d'une foule d'écrits, de brochures et d'ouvrages remplis d'impiété qui ont déjà occasionné tant de désordres dans la société, tant de dérèglements dans les mœurs, tant de profanations dans le sanctuaire, il croira au moins que revenu à vous-même, vous ayez enfin résolu de ne plus mettre au jour de semblables productions, et que par un acte aussi éclatant que celui que vous avez fait dans l’église de votre paroisse le jour de Pâques, vous avez voulu rendre un hommage public à la religion qui vous a vu naître dans son sein, et à qui des talents aussi distingués que les vôtres auraient été infiniment utiles, si vous les lui aviez consacrés ; il espérera encor qu'en soutenant ce premier acte par des sentiments et par une conduite uniformes, et en perfectionnant l'ouvrage d'une conversion ébauchée, vous ne laisserez plus aux gens de bien, amateurs de la religion, que le juste sujet de rendre grâces à Dieu, et de le bénir d'un retour qui mettra le comble à leur joie et à leur consolation . Si le jour de votre communion on vous avait vu non pas vous ingérer à prêcher le peuple dans l'église sur le vol et les larcins, ce qui a fort scandalisé tous les assistants, mais annoncer comme un Théodose par vos soupirs, vos gémissements et vos larmes, la pureté de votre foi, la sincérité de votre repentir, et le désaveu de tous les sujets de mésédification qu'il a cru entrevoir par le passé dans votre façon de penser et d'agir, alors personne n'aurait plus été dans le cas de regarder comme équivoque vos démonstrations apparentes de religion . On vous aurait cru mieux disposé à approcher de cette table sainte où la foi ne permet aux âmes même les plus pures de se présenter qu'avec une religieuse frayeur : on aurait été plus édifié de vous y voir, et peut-être auriez-vous tiré plus d'avantage de vous y être présenté . Mais quoiqu'il en soit du passé que je dois laisser au jugement du souverain scrutateur des cœurs et des consciences, ce seront les fruits qui feront juger de la qualité de l'arbre ; et j'espère que par ce que vous ferez à l'avenir vous ne laisserez aucun lieu de douter de la droiture et de la sincérité de ce que vous avez déjà fait . Je me le persuade d'autant plus facilement que je le souhaite avec plus d'ardeur n'ayant rien tant à cœur que votre salut , et ne pouvant oublier qu'en qualité de pasteur je dois rendre compte à Dieu de votre âme comme de toutes celles du troupeau qui m'a été confié par la divine Providence .

 

Je ne vous dirai pas, monsieur, combien j'ai déjà gémi sur votre état, ni combien j'ai déjà offert de prières et de supplications au Dieu de miséricorde pour qu'il daigne enfin vous éclairer de ses lumières célestes qui font aimer et suivre la vérité eu même temps qu'elles la font connaître . Je me bornerai simplement à vous faire remarquer que le temps presse et qu'il vous importe de ne plus perdre aucun des moments précieux que vous pouvez encore employer utilement pour l'éternité . Un corps exténué et déjà abattu sous le poids des années vous averti que vous approchez du terme où sont allés aboutir tous ces hommes fameux qui vous ont précédé et dont à peine reste-t-il aujourd’hui la mémoire .En [se] laissant éblouir par le faux éclat d'une gloire aussi frivole que fugitive, la plupart d'entre eux ont perdu de vue les biens et la gloire immortelle plus digne de fixer leurs désirs et leurs empressements . Fasse le ciel que plus sage et plus prudent qu'eux vous ne vous occupiez plus à l’avenir qu'à la recherche de ce bonheur souverain qui peut seul remplir le vide d'un cœur qui ne trouve rien ici-bas qui puisse le contenter !

C'est ce que je ne cesserai de demander au Seigneur par mes vœux les plus ardents et je le dois au vif intérêt que je prends à tout ce qui vous regarde, au zèle dont je suis animé pour votre salut et au sentiment respectueux avec lequel j'ai l'honneur d'être[...]. »

A propos de la harangue de V*, Wagnière écrit le 19 avril 1768 à Damilaville : « J’assistai à la cérémonie, et lorsque je lui ouïs ouvrir la bouche pour haranguer, le sang me glaça et je me cachai . Cela fait un bruit affreux et ne fera pas l'effet qu'il en avait espéré […]. »

3 Cicéron, De finibus, V, 23 . Trad. : l'amour du genre humain.

14/12/2023

C'est à vous à voir si mon compte est juste

... La question se pose à l'Europe en pensant à accueillir l'Ukraine comme membre, et dans un premier temps apporter une aide financière conséquente ( 50 milliards d'Euros : mazette ! ): https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/sommet-de-l-ue/a...

A suivre ....

 

 

« A Christoph Heinrich von Ammon 1

15è avril 1768 2

Je suis plus étonné, monsieur,du souvenir dont vous m'honorez, que de vous voir entreprendre un ouvrage utile 3. La vieillesse de mon corps et de mon esprit ne me permet pas de vous être du moindre secours ; mais elle ne n’empêche pas de sentir vivement tous les droits que vous avez à mon estime . Des généalogies raisonnées, sobrement enrichies de faits intéressants, et ornées des caractères des principaux personnages peuvent fournir sans doute un ouvrage nécessaire à tous les hommes d’État et agréable pour tous les lecteurs .

J'avoue que le nombre des aïeux que vous faites monter dans seize générations à cent trente-un mille soixante et onze personnes passe mes connaissances . Je ne conçois pas comment on peut avoir des générations en nombre impair à moins que quelque grand-mère ne se soit avisée d'accoucher sans qu'aucun homme s'en mêlât, ce qui n’est arrivé, ce me semble, qu'à la Vierge Marie dans l’Écriture et à Junon dans la fable .

Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que tout homme, soit charbonnier, soit empereur, doit compter dans seize quartiers de père et de mère 109 616 personnes, tant mâles que femelles . C'est à vous à voir si mon compte est juste . Je vous souhaite autant de pistoles que vous trouverez d’aïeux .

J'ignore pourquoi vous dites que le maréchal de Belle-Isle fut le premier homme titré qui acceptât la place de secrétaire d’État . Avant lui sous sous Louis XIV, pendant la Régence, le maréchal de La Meilleraye, le duc de La Vieuville avaient gouverné les finances . Le maréchal d'Ancre, le comte de Schomberg, le connétable de Luynes avaient signé comme secrétaires d’État . Le cardinal de Richelieu fut secrétaire d’État étant évêque de Luçon . Le marquis d'O, le comte de Sancy, le duc de Sully avaient des patentes de secrétaires d’État et gouvernèrent les finances sous Henri IV ; et il fallait être reçu secrétaire du roi pour signer en son nom .

Vous me paraissez, monsieur, un très bon chrétien, de ne compter que cent soixante-quatorze générations parmi les hommes . Les peuples de l'Orient ne s’accommoderaient pas de ce calcul, et la Bible qu'on appelle des septante pourrait bien contredire un peu la Bible dite la Vulgate . Vous et moi les respections toutes deux également sans prétendre à l'honneur de les concilier .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre . »

2 Minute avec des corrections autographes ; copie par Wagnière ; édition Supplément eu Recueil, II, 98-99.

3 C. H. von Ammon : Généalogie ascendante jusqu'au 4è degré inclusivement de tous les rois et princes de maisons souveraines de l'Europe actuellement vivants, réduite en CXIV tables de XVI quartiers, 1768 .Voir : https://books.google.fr/books?id=AINPAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

il se sent coupable puisqu'il fait agir un tiers au lieu d'agir lui-même

... Serait-ce le cas pour Beigbeder Frédéric ? https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/frederic-bei...

 

 

« A Charles Manoël de Végobre

Avocat

à Genève 1

Je souhaite me tromper, monsieur . Le cas où se trouve Sirven n'est point prévu par la loi de 1670 qui permet aux parents d'un condamné de présenter requête pour réhabiliter sa mémoire . On ne peut réhabiliter la mémoire de la défunte Sirven qu'en recommençant son procès, et ce procès est précisément celui de son mari et de ses filles . Il faut donc que Sirven et ses filles se présentent .

Les juges pourraient trop aisément soupçonner que Sirven n'ose pas purger la contumace, et qu'il se sent coupable puisqu'il fait agir un tiers au lieu d'agir lui-même . Cette réflexion est si naturelle que je crains bien que les juges ne la fassent . Ce serait une faveur bien singulière que de déclarer sa femme innocente afin qu'il pût se présenter à la justice dans la sûreté d'être absout, mais enfin, il n’est pas métaphysiquement impossible que ce moyen très hasardé réussisse, et s'il ne réussit pas, comme je le crains, ce ne sera que du papier et de l'argent perdu .

J’ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. 

14è avril 1768 à Ferney.»

13/12/2023

à propos de Tournay

...

 

« A Charles de Brosses, baron de Montfalcon

Ferney, 13 avril 1768 1

[Retrace l'histoire de leurs relations à propos de Tournay.]

1 Original signé passé à la vente du baron de T,,,, Paris , le 23 mai 1885 . De Brosses, un des plus rudes adversaires de V*, il faut le reconnaître, a simplement noté sur le manuscrit : « Barbouillage et mensonge. »