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18/06/2024

empêchez que ce siècle ne soit la chiasse du genre humain

... C'est tout ce qu'on demande d'abord aux politiciens qui rêvent d'abord de gloire et de battre l'adversaire, au lieu de penser à apporter la paix et le bien-être .

A ce sujet, Macron Le-Bien-Mal-Inspiré ouvre la porte à  ses adversaires qui  jubilent et rivalisent d'inventions pour nous mettre dans la mouise .

 

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https://www.calameo.com/books/00516380828e22617ddf5

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Gueule_ouverte_(journal)

 

 

A Jean Le Rond d'Alembert

12 de décembre [1768] 1
Mon cher philosophe, mon cher ami, je suis étonné et affligé de ne point recevoir de vos nouvelles dans le tombeau où le cher La Bletterie m’a condamné
2.

J’avais écrit à Damilaville 3 sous l’ancienne enveloppe de M. Gaudet, quai Saint-Bernard, comme il me l’avait recommandé. Je l’avais prié dans ma lettre de vous engager à m’instruire de son état, s’il ne pouvait m’en informer lui-même 4. Je vous demande en grâce de me faire savoir dans quel état il est. J’ai besoin d’être rassuré ; ayez pitié de mon inquiétude. M. de Rochefort, votre ami, a été assez bon pour venir passer trois jours dans ma solitude avec madame sa femme, dont le joli visage n’a à la vérité que dix-huit ans, mais dont l’esprit est très majeur. Je doute qu’aucun des capitaines des gardes du corps, de quelque roi que ce puisse être, soit plus instruit que ce chef de brigade. Il n’y a point, à mon gré, de place qui ne soit au-dessous de son mérite.

Je ne sais si vous avez connaissance de toutes les manœuvres qu’a faites votre hypocrite La Bletterie pour armer le gouvernement contre tous ceux qui ont trouvé sa traduction de Tacite ridicule. Vous devez, en ce cas, être puni plus sévèrement que personne. Au reste, s’il veut absolument qu’on m’enterre, je vous demande en grâce de ne lui point donner ma place à l’Académie 5. J’ai lu, dans une gazette suisse, que vous avez été présenté au roi danois avec une volée de philosophes, tels que les Saurin, les Diderot, les Helvétius, les Duclos, les Marmontel, et que les Ribaudier n’en étaient pas 6.

Dites, je vous en prie, au premier secrétaire de Bélisaire, que son ouvrage est traduit en russe, et qu’une partie du quinzième chapitre est de la façon de l’impératrice. On a prêché devant elle un sermon sur la tolérance 7 qui mérite d’être connu, quand ce ne serait que pour le sujet. Dieu bénisse les Velches ! ils viennent les derniers en tout.

On dit que vous avez enfin une salle de Wauxhall, mais que vous n’avez point encore de salle de magna charta 8.

Ayez la bonté, je vous en prie, de mettre Marie de Médicis, au lieu de Catherine de Médicis, à la page 285 du premier volume du Siècle de Louis XIV 9.

Ce beau siècle a eu ses sottises comme les autres, mais du moins il y avait de grands talents.

Je vous embrasse bien tendrement, mon cher ami, vous qui empêchez que ce siècle ne soit la chiasse du genre humain. »

1 Édition Kehl ; Renouard restitue les passages omis .

2 Voir lettre du 20 juin 1768 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/02/03/l-absence-a-de-terribles-inconvenients-6483596.html

V* semble bien n'avoir pas reçu encore la lettre du 6 décembre de d'Alembert : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/03/correspondance-avec-d-alembert-partie-50.html

3 Il a déjà été question de cette lettre à Damilaville, qui est perdue, dans les lettres du 2 septembre 1768 et du 15 octobre 1768 à d'Alembert.

Voir dernière lettre connue à Damilaville du 16 avril 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/12/18/encore-une-fois-ne-croyez-rien-de-tout-ce-qu-on-dit-6476267.html

4 Tout le début du paragraphe est omis dans l'édition Kehl ; conséquemment, plus loin, la même édition porte dans quel état est Damilaville, au lieu de dans quel éta il est .

5 Au début de 1743 La Bletterie a été élu à l'Académie mais le roi a refusé de confirmer le vote . La Bletterie a fait appel de la bulle Unigenitus et meurt en 1772 sans être de l'Académie .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Philippe-Ren%C3%A9_de_La_Bl%C3%A9terie

6 Voir les Nouvelles de divers endroits, du 7 décembre 1768 .

Voir aussi Gazette de France page 404 :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6241419k/f4.image.r=danois

7 Allusion à la traduction russe de Bélisaire.

8 Que Voltaire appelle la Charte des libertés d’Angleterre, page 423 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome11.djvu/443

9 Cette faute a été corrigée dans les éditions postérieures à 1768

 

 

17/06/2024

A te principium : tibi desinet / Il a commencé avec toi ; il finira avec toi

... Ce quinquennat , Emmanuel !

Mais quel bordel ! Réussir à faire s'unir autant de partis d'opposition avides de pouvoir . Et des finances y attachées ça va de soi  . Une droite extrême et une gauche qui ne l'est pas moins, peste et choléra que suivent la fleur au fusil tant d'inconscients dont le seul crédo est "à bas Macron !". Nous allons manger du pain noir, et encore heureux si nous avons encore du pain .

PS -- Sophia Aram, femme remarquable et chroniqueuse le dit infiniment mieux que moi ce matin  ; heureusement il y a encore quelques grains de raison à semer : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-sophia-aram

 

 

« A Charles Pinot Duclos, Secrétaire perpétuel à l’Académie française

au Louvre

à Paris

8è décembre 1768 1

J'ai appris, monsieur, que vous avez été malade, ne doutez pas que je n'y aie été très sensible, non seulement je vous suis véritablement attaché, mais je sens combien vous êtes nécessaire aux belles-lettres et à la raison dans le temps où nous sommes . J’ai l'honneur de vous adresser Le Siècle de Louis XIV que vous voulez bien présenter à l'Académie. C'est le siècle du bon goût ; et j'ai dit expressément que ce siècle ne commença qu'à la fondation de l'Académie française, je dis à la fin qu'elle le soutient encore.

A te principium : tibi desinet .2

Je vous supplie de lui faire agréer mon respect et de me conserver vos bontés .

Votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

1 L'original a appartenu à M. Faisant, à Montfort ; édition Édouard Question : « Lettres adressées à M. Duclos par Mme de Pompadour, le duc de Nivernois et Voltaire », Bulletin du comité des travaux historiques et scientifiques ; section d'histoire, d'archéologie et de philologie, 1882.

2 Il a commencé avec toi ; il finira avec toi . Noter que tibi ne paraît pas d'une syntaxe très classique . On attendrait tecum .

16/06/2024

cette somme, je vous renouvelle ma prière de la joindre avec ce qui produit du revenu

... Conseil ou consigne de Gabriel Attal pour améliorer -si c'est encore Dieu possible- notre pouvoir d'achat en péril ?

https://www.midilibre.fr/2024/06/16/legislatives-2024-que...

 

 

 

« A Gaspard-Henri Schérer et Cie

Banquier

à Lyon

Je vous prie, monsieur, de vouloir bien me mander si vous avez quelques nouvelles touchant la lettre de six mille livres présentée à Paris à M. de Laleu. En cas que vous ayez touché cette somme, je vous renouvelle ma prière de la joindre avec ce qui produit du revenu. Je n'ai pas besoin actuellement d'argent comptant .

J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Voltaire.

A Ferney 7è décembre 1768. »

il faut chercher la paix de l’âme dans la vérité, et fouler aux pieds des erreurs monstrueuses qui bouleverseraient cette âme, et qui la rendraient le jouet des fripons

... Et c'est ce qui est arrivé : François Hollande est candidat , jouet des fripons de gauche pour s'opposer aux truands de droite, donc doublement joué : https://www.bfmtv.com/politique/elections/legislatives/le...

 

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

7è décembre 1768

Puisque vous vous êtes amusée de cela 1, madame, amusez-vous de ceci : c’est un ouvrage de l’abbé Caille 2, que vous avez tant connu, et qui vous était bien tendrement attaché.

Eh, pardieu ! madame, comment pouvais-je faire avec le président ? Mille gens charitables, dans Paris, m’attribuaient cet ouvrage contre lui ; on me le mandait de tous côtés. Jamais Ragotin n’a été plus en colère que moi. Je n’ai découvert l’auteur que d’aujourd’hui, après trois mois de recherches. Ce n’est point sans doute le marquis de Belestat 3, c’est un gentilhomme de sa province, qu’on appelle aussi monsieur le marquis. Il est très profond dans l’histoire de France, c’est une espèce de comte de Boulainvilliers, très poli dans la conversation, mais hardi et tranchant la plume à la main. Il est bien injuste envers M. le président Hénault, et bien téméraire envers le petit-fils de Shah-abas 4. Si j’ai assez de matériaux pour le réfuter, j’en userai avec toute la circonspection possible. Je veux que l’ouvrage soit utile, et qu’il vous amuse. Il s’agit de Henri IV ; j’ai quelque droit sur ce temps-là ; je compte même dédier mon ouvrage 5 à l’Académie française, parce que j’y prends le parti d’un de ses membres. La plupart des gens voient déchirer leur confrère avec une espèce de plaisir . Je prétends leur apprendre à vivre.

Vous savez sans doute que quand l’évêque du Puy ennuyait son monde à Saint-Denis 6, une centaine d’auditeurs se détacha pour aller visiter le tombeau d’Henri IV. Ils se mirent tous à genoux autour du tombeau, et, attendris les uns par les autres, ils l’arrosèrent de leurs larmes. Voilà une belle oraison funèbre et une belle anecdote. Cela ne tombera pas à terre 7.

Je me flatte, madame, que votre petite mère 8 n’a rien à craindre des sots contes que l’on débite dans Paris contre son mari, que je regarde comme un homme de génie, et par conséquent comme un homme unique dans le petit siècle qui a succédé au plus grand des siècles.

Oui, sans doute, la paix vaut encore mieux que la vérité . C’est-à-dire qu’il ne faut pas contrister son voisin pour des arguments . Mais il faut chercher la paix de l’âme dans la vérité, et fouler aux pieds des erreurs monstrueuses qui bouleverseraient cette âme, et qui la rendraient le jouet des fripons.

Soyez très-sûre qu’on passe des moments bien tristes à quatre-vingts ans, quand on nage dans le doute. Vos amis les Chaulieu et les Saint-Aulaire sont morts en paix. "

1 C’était l’A, B, C ; voyez la lettre du 22 novembre 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/06/05/m-6501606les-idees-les-plus-absurdes-et-les-plus-detestables-que-la-fureur.html

On a ici la réponse à la lettre de la marquise du 29 novembre 1768 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1768/Lettre_7404

3 Dans la lettre du 28 novembre 1768 à Marmontel , Voltaire a dit qu’il n’y avait point de marquis de Belestat : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/06/08/la-censure-contre-dans-le-cul-6502046.html

4 Louis XV, ainsi qu'on l'a vu , voir passages cités dans la lettre du Voyez les passages cités dans la lettre du 13 septembre 1768 à Hénault : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/06/08/la-censure-contre-dans-le-cul-6502046.html

5 Voltaire n’a point fait cet ouvrage pour la défense du président Hénault ; il a rédigé seulement quelques notes dont nous avons parlé ; voir page 532 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome15.djvu/542

6 Sur l'oraison funèbre prononcée par Lefranc de pompignan, voir lettre du 9 septembre 1768 à Chabanon : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/24/les-droits-des-hommes-et-les-usurpations-des-autres-6491084.html

7 Voltaire en parla dans l’édition suivante de son Essai sur les Mœurs ; voir page 562 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome12.djvu/572

 

8 Mme de Choiseul, que Mme du Deffand appelait sa grand-maman.

15/06/2024

Le siècle me chicane ; il y a des gens qui n’aiment pas la vérité

... Qui peut me dire le contraire ?

Si la droite extrême n'est pas reluisante, la gauche est tout bonnement pourrie, puante .

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Et on se retrouve alors avec un RN and Co et un nouveau Front populaire (très bas du front )

 

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon

Je présente mes tendres respects à Eudoxie, et j’embrasse de tout mon cœur monsieur son père ; mais je le gronde très vivement d’avoir imaginé que j’aie pu l’oublier à propos d’un Siècle. Je vivrais des siècles que je ne l’oublierais pas.

Le Siècle de Louis XIV fut envoyé à Genève, il y a huit jours, pour être mis à la diligence de Lyon. Il se trouve que cette diligence ne va plus à Genève, mais à Versoix. Le paquet a été remis à Versoix. Le paquet arrivera quand il plaira à Dieu et au directeur des coches.

On ne trouve plus de Princesse de Babylone. J’ai encore une ou deux Guerre de Genève : cela pourrait s’envoyer par la poste, pourvu que vous ayez une adresse sûre.

Le siècle me chicane ; il y a des gens qui n’aiment pas la vérité, quoique mesurée et circonspecte. Ce qui a été permis aux gazetiers ne l’est plus aux historiens. Cela est aussi fou qu’injuste.

On dit qu’il y a du remue-ménage à quatre lieues de Paris 1 ; si la chose est vraie, j’en suis très affligé. Je n’ai plus qu’un souffle de vie, mais il est à vous.

V.

7è décembre 1768 à Ferney.»

1 À Versailles, à l’occasion des remontrances du parlement sur les édits d’impôts. (A. F.)

Par une évidente usurpation d'attributions, le Parlement a fait a Versailles des remontrances sur le prix du pain . ; voir page VII et suiv. : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6534853c/f21.item.r=versailles

14/06/2024

On les attendra entre une et deux heures

...Ou autre : https://www.20minutes.fr/politique/assemblee_nationale/40...

 

 

 

« A François de Caire

ingénieur en chef , etc.

à Versoix 1

Le vieux malade de Ferney sera bien consolé et bien flatté d'avoir l'honneur de recevoir demain jeudi toute la famille, sans oublier Mlle de Caire . On les attendra entre une et deux heures . Si Mme Racle veut en être, elle fera un extrême plaisir.

Mille respects .

V.

Ce mercredi 7 décembre 1768. »

13/06/2024

le dénoûment est fondé sur l’amour de la justice et du bien public

... Ah ! rions un peu! ce serait trop beau ; pour le moment on joue furieusement à "je te tiens , tu me tiens par la barbichette" et "ôtes-toi de là que je m'y mette" .

Alors rendez-vous en terre inconnue au soir du 7 juillet 2024 .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

5 décembre 1768

Le petit possédé demande bien pardon à son ange de le fatiguer continuellement des détails de son obsession. Voici un petit chiffon qui contient les changements demandés, ou du moins ceux qu’on a pu faire. Mais, quelque adoucissement qu’on puisse mettre au portrait des prêtres d’Apamée, le fond restera toujours le même, et c’est ce fond qui est à craindre. J’interpelle ici mes deux anges, et je m’en rapporte à leur conscience. N’est-il pas vrai que le nom du diable qui a fait cet ouvrage leur a fait peur ? n’est-il pas vrai que ce nom fatal a fait la même impression sur le philosophe Marin ? N’ont-ils pas jugé de la pièce par l’auteur, sans même s’en apercevoir ? Ce sont là les tristes effets de la mauvaise réputation ; autrement comment auraient-ils pu soupçonner des païens de Syrie d’avoir la moindre ressemblance avec le clergé de France ? Ce clergé n’a aucun tribunal, ne condamne personne à mort, ne persécute aujourd’hui personne.

Si Les Guèbres pouvaient ressembler à quelque chose, ce ne serait qu’aux premiers chrétiens, poursuivis par les pontifes païens pour n’avoir adoré qu’un seul Dieu ; et même on pourrait dire que la pièce de La Touche 1 était originairement une tragédie chrétienne, mais que la crainte de retomber dans le sujet de Polyeucte, et le respect pour notre sainte religion, qui ne doit pas être prodiguée sur le théâtre, engagèrent l’auteur à déguiser le sujet sous d’autres noms.

La pièce même, présentée à la police sous ce point de vue avec un avertissement, serait-elle rejetée sous prétexte qu’il y a des prêtres en France, comme il y en a eu de tout temps dans tous les États du monde ? Il n’y a certainement pas un mot qui puisse désigner nos évêques, nos curés, ou même nos moines. On pourrait, tout au plus, chercher quelque analogie entre les prêtres d’Apamée et ceux de l’Inquisition . Mais l’Inquisition est abhorrée en France, et réprimée en Espagne ; et certainement M. le comte d’Aranda ne demandera pas qu’on supprime cet ouvrage à Paris.

Si on reproche à feu M. Guimon de La Touche d’avoir rendu les prêtres d’Apamée trop odieux, il semble qu’on peut répondre que, s’ils ne l’étaient pas, l’empereur aurait tort de les abolir ; que d’ailleurs la loi contre les Guèbres a été portée, non par les prêtres, mais par l’empereur lui-même ; que tous les personnages ont tort dans la pièce, excepté le vieux jardinier et sa fille ; que l’empereur, en leur pardonnant à tous, fait un grand acte de clémence, et que le dénoûment est fondé sur l’amour de la justice et du bien public.

Si, avec ces raisons, la pièce ne passe point à la police, il faudra s’en consoler, en l’imprimant soit sous le nom de La Touche, soit sous un autre.

J’ai bien de l’inquiétude sur un objet beaucoup plus important, qui est la vie ou la mort de M. le comte de Coigny, que nos malheureuses gazettes étrangères ont tué en Corse. Il était venu coucher quelques jours à Ferney, l’année passée 2 ; il m’avait paru très aimable, fort instruit, et fort au-dessus de son âge ; il passait déjà pour un excellent officier. Je veux encore me flatter que les gazettes ne savent ce qu’elles disent : cela leur arrive fort souvent.

Je ne suis que trop sûr de la mort du chevalier de Béthisy 3, qui était bien attaché à la bonne cause, et que je regrette beaucoup ; mais je veux douter de celle de M. de Coigny.

Donnez-moi donc, pour me consoler, quelques espérances sur un certain duché 4 qui ne vaut pas celui de Milan, mais pour lequel j’ai pris un vif intérêt.

Je persiste plus que jamais dans mon culte de dulie.

V. »

1 C’était sous le nom de Guimond de La Touche que Voltaire avait pensé à donner Les Guèbres : voir la lettre à d'Argental du 18 septembre 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/05/apparemment-qu-on-a-voulu-la-dedommager-un-peu-de-ses-pertes-et-qu-on-a-cru.html

3Les informations de V* sont fausses car Eustache de Béthisy vivra jusqu'en 1823 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Eustache_de_B%C3%A9thisy

4 Castro et Ronciglione, que M. de Voltaire voulait voir réunis au duché de Parme. (Kehl.) — Voir page 204. : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/212

et lettre du 18 septembre 1768 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/05/apparemment-qu-on-a-voulu-la-dedommager-un-peu-de-ses-pertes-et-qu-on-a-cru.html