22/02/2020
il n’a rien fait, rien écrit, que muni de la permission expresse de son héros, et de son ordre positif, qu’il garde soigneusement
... Edouard Philippe ? Le saura-t-on un jour ? Qui peut être le "héros" de ce barbu qui rêve d'être le premier dans sa ville plutôt que second dans l'Etat ?
« A Louis-François-Armand du Plesssis, duc de Richelieu
19è décembre 1764 à Ferney
Remontre très humblement François de V. l’aveugle à son héros :
1° Que son héros n’a pas autant de mémoire que d’imagination et de grâces ; qu’il daigna mander le 1er de septembre à son vieux courtisan : « Vous êtes et serez toujours le maître des rôles de toutes vos pièces ; c’est un droit qui vous serait moins disputé qu’à personne, et une loi où l’on obéira en vous battant des mains ; je le veux absolument. »
Voilà les propres paroles de monseigneur le maréchal.
2° Que ces propres paroles étaient en réponse d’un placet présenté par l’aveugle, dans lequel ledit aveugle avait supplié son héros de lui permettre de faire une nouvelle distribution de ces rôles .
3° Que ledit suppliant a été, depuis environ quarante ans en çà, berné par son dit héros, lequel lui a donné force ridicules le plus gaiement du monde .
4° Que ledit pauvre diable ne mérite point du tout le ridicule d’être accusé d’avoir entrepris quelque chose de sa tête dans cette importante affaire, et qu’il n’a rien fait, rien écrit, que muni de la permission expresse de son héros, et de son ordre positif, qu’il garde soigneusement .
5° Qu’il écrivit en conséquence au grasseyeur Grandval, qu’il instruisit ledit grasseyeur de la permission de monseigneur le maréchal, et que, partant, il est clair que le berné n’a manqué à aucun de ses devoirs envers son héros le berneur .
6° Qu’il n’a consulté en aucune manière Parme et Plaisance 1 sur les acteurs et actrices du tripot de Paris ; mais que, sur le rapport de plusieurs farceurs, grands connaisseurs, barbouilleurs de papier, et autres grands personnages, il a distribué ses rôles, selon toute justice, selon le bon plaisir de monseigneur le maréchal et des autres gentilshommes de la chambre ; ce qu’il a expressément recommandé dans toutes ses lettres aux connaisseurs représentant le parterre .
7° Qu’il n’a envoyé au grasseyeur ses dernières dispositions, sous une enveloppe parmesane, que pour éviter les frais de la poste au grasseyeur, et pour faire parvenir la lettre plus sûrement, une première ayant été perdue.
Ces sept raisons péremptoires étant clairement exposées, le suppliant espère en la miséricorde de son héros et en ses plaisanteries.
Il supplie son héros d’examiner la chose un moment de sang-froid, sans humeur et sans bons mots, et de lui rendre justice.
Il y a plus de quinze jours que j’ai écrit pour faire venir quatre exemplaires de ce cher Julien l’apostat 2, pour vous en faire parvenir un par la voie que vous m’avez ordonnée.
Vous croyez bien que j’ai reçu de mon mieux l’ambassadeur de Mme d’Egmont. Je vois que votre voyage dans mon pays des neiges est assez éloigné encore ; mais si jamais madame d’Egmont veut passer le mont Cenis et aller à Naples, je me ferai prêtre pour l’accompagner en qualité de son aumônier Poussatin 3.
Je suis honteux de mourir sans avoir vu le tombeau de Virgile, la ville souterraine, Saint-Pierre de Rome et les facéties papales.
Je me mets aux pieds de mon héros avec une extrême colère, un profond respect, et un attachement sans bornes.
V. »
1 Allusion à d'Argental, représentant de Parme à Paris .
2 La Défense du paganisme, traduit par d’Argens : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61992d.texteImage
3 Poussatin est un personnage des Mémoires du comte de Gramont, ouvrage de Antoine Hamilton dont V* admire le style et l'esprit . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Hamilton
et https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k29220q.texteImage et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k292212
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On est las de toutes ces disputes
...
« A Etienne-Noël Damilaville
19 décembre 1764 1
Gabriel Cramer attend le manuscrit, mon cher frère ; mais moi, je vous prie de m'envoyer des imprimés . On doit avoir actuellement les édits, j'en suis curieux comme d'une pièce nouvelle . Mandez-moi je vous prie si cette pièce réussit ou si elle est sifflée .
L’Arbitrage ne fera pas une grande sensation . On est las de toutes ces disputes ; et quand il s'agit de sottises présentes, on se soucie fort peu de celles qui sont attribuées au cardinal de Richelieu .
Il y a d'autres sottises qui doivent être l'objet éternel de l'attention des frères . Partant, écr l'inf . »
1 Copie par Wagnière qui amalgame ce fragment de lettre à celle du 26 décembre 1764, en dépit d ela contradiction entre les débuts rerspectifs des deux lettres ; le "manuscrit " est en effet l'ouvrage dont il est question dans la première phrase de la lettre du 26 décembre 1764 ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/09/correspondance-annee-1764-partie-41.html
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21/02/2020
l'Académie française est très escandalisée
... par le français parlé/ânonné de nos jours, infiniment loin de la langue de Jean Daniel qui vient de mourir : https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2020/02/20/je...
« A Gabriel Cramer
19 décembre 1764
Monsieur Gabriel saura que l'Académie française est très escandalisée 1 qu'on ne lui ait pas envoyé un Corneille pour sa bibliothèque, comme il l'avait promis solennellement au secrétaire perpétuel . Mon cher Gabriel ne veut pas sans doute me brouiller avec quarante personnes à la fois .
Je le prie de mander sur-le-champ à son correspondant à Paris, de faire relier sur-le-champ un Corneille, et de le porter incontinent à monsieur le secrétaire . Je lui aurai la plus sensible obligation . Je l'embrasse de tout mon cœur . »
1 La forme est employée par plaisanterie, mais elle a été attestée à une époque plus ancienne ; le mot en venu en français par l’intermédiaire de l'espagnol ou du provençal .
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20/02/2020
Je vous supplie de me mander en quel état est cette tracasserie théâtrale
... Si jamais vous pouvez m'en faire un résumé plus complet que "fiasco"
http://www.leparisien.fr/politique/retraites-a-l-assemble...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
19è décembre 1764 1
Vous saurez, mes divins anges, que M. le maréchal de Richelieu m’a écrit une lettre fulminante sur la distribution des bénéfices du tripot. Il m’accuse d’avoir conspiré avec vous contre les quatre premiers gentilshommes de la chambre : je viens de le confondre par des raisons auxquelles on ne peut répondre que par humeur et par autorité. Je lui ai envoyé la copie de sa lettre, par laquelle il m’avait non seulement permis de disposer des dignités comiques, mais dans laquelle même il m’assurait que c’était mon droit, qu’on ne me l’ôterait jamais, et qu’il voulait que j’en usasse.
Je lui ai certifié que vous n’aviez nulle part aux résolutions que j’ai prises en conséquence de ses ordres. Je ne sais ce qui arrivera de cette grande affaire, mais je n’ai pas voulu que vous souffrissiez pour ma cause. Il serait injuste qu’on vous fît une affaire d’État, dans le temps présent, pour les héros du temps passé. Je vous supplie de me mander en quel état est cette tracasserie théâtrale.
Je soupçonne le Portatif d’avoir été noyé dans les flots d’édits portés en parlement ; et quand on voudra le mettre en lumière, après l’aventure des édits, ce ne sera que du réchauffé. On ne saura pas seulement de quoi il est question, et maître Omer en sera pour son réquisitoire.
On dit que quelques philosophes ont ajouté plusieurs chapitres insolents au Portatif 2, qu’on l’a imprimé en Hollande avec ces additions irréligieuses, qu’il s’en est débité quatre mille en huit jours, et que la sacro-sainte baisse à vue d’œil dans toute l’Europe. Dieu bénisse ces bonnes gens ! ils ont rendu un service essentiel à l’esprit humain. On ne peut établir la tolérance et la liberté qu’en rendant la persécution ridicule. Il faut avoir les yeux crevés pour ne pas voir que l’Angleterre n’est heureuse et triomphante que depuis que la philosophie a pris le dessus chez elle . Auparavant elle était aussi sotte et aussi 3 malheureuse que nous.
Il fait un temps assez doux dans notre grand bassin entre les Alpes et le mont Jura . Si cela continue, je pourrai bientôt relire les Roués. Daignez me mander, je vous prie, si l’on a reçu au tripot quelque héros qui ait une voix sonore, la mine fière, la contenance assurée, la poitrine large et remplie de sentiments, avec des yeux pleins de feu qui sachent parler plus d’un langage.
J’ai lu mes Lettres secrètes. Voilà de plaisants secrets ! Le polisson qui a fait ce recueil n’y fera pas une grande fortune.
Je baise le bout de vos ailes avec une effusion de cœur remplie d’onction et de la plus respectueuse tendresse.
Comme cette lettre allait partir, je reçois celle de mon ange, du 11è décembre. On doit avoir reçu ma réponse au sujet de Luc 4, envoyée sous l’enveloppe de M. le duc de Praslin. J’ai vu depuis un des meurtriers appartenant à Luc ; il confirme sa bonne santé ; mais je crois qu’il ne sait rien ni pour ni contre. J’espère savoir dans peu quelque chose de plus positif.
Je suis très fâché de la mort de madame de La Marche 5, car on dit qu’elle était très aimable.
J’aurai bien de la peine avec les Roués. La scène du 3è acte, étant toutes en mines et en gestes, pourrait devenir comique, si les personnages exprimaient en vers la crainte qu’ils ont d’être reconnus. Je crains l’arlequinade. D’ailleurs je ferai ce que je pourrai, et non pas ce que je voudrai. Tout ce que je puis dire, c’est qui faut des hommes à la Comédie, et que nous en manquons.
Permettez que je vous adresse ce petit billet pour le grasseyeur Grandval 6.
Je suis pénétré de toutes vos bontés .
N.B. – Voyez comme on se trompe dans ses conjectures ! Vous pensiez que le tyran Richelieu serrait fâché de l'hostie ; je vous assure qu'il ne s'en soucie pas plus que du testament qu'il n'a jamais lu . Vous avez eu seulement la rage inutile de retrancher une anecdote historique très vraie et très importante . Vous pensiez qu'il approuverait les lettres patentes comiques, elles ont excité sa colère . Mais il faut espérer qu'il se rendra à la raison, et qu'il ne plaidera pas contre sa signature .»
1 L'édition de Kehl n'a pas les trois derniers paragraphes, biffés sur la copie Beaumarchais .
2 Sur cette prétendue édition collective, voir lettre du 11 décembre 1764 à Damilaville : . Ce qui est vrai c'est qu'au moins quatre éditions augmentées, comportant notamment sept articles nouveaux (Catéchisme du jardinier, Enthousiasme, Liberté de penser, Nécessaire, persécution, Philosophie, Sens commun ), sans compter d'autres additions, corrections ou amplifications (notamment celle de l'article Tolérance ), parurent au début de 1765 .
3 Les trois mots qui précèdent ne figurent pas sur la copie Beaumarchais .
4 Voir la lettre du 10 décembre 1764 à d'Argental dont les deux premiers paragraphes, relatifs au roi de Prusse qui consultait Tronchin :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/02/07/votre-sorbonne-est-toujours-la-sorbonne-je-ne-dis-rien-de-votre-parlement-c.html
; voir également la lettre du 9 décembre 1764 à Frédéric II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/02/07/si-cette-hydre-ne-renaissait-sans-cesse-du-fond-de-superstition-repandue-su.html .
5 Anne de Berbis-Cromey, femme de Jean-Philippe Fyot de La Marche le jeune, est morte le 29 novembre 1764 : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=catherine&n=de+berbis&oc=1
6 Ce billet n'est pas connu .
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19/02/2020
Je ne me suis mêlé en aucune manière du temporel : j'ai eu beaucoup de peine avec le spirituel , et je me repentirai toute ma vie d'avoir été trop indulgent
... Monsieur le Président, c'est avec raison que vous vous repentiriez de n'avoir rien dit ni fait contre des exaltés malveillants qui, sous couvert de religion, ne veulent que prendre le pouvoir et le butin qui va avec . Qu'ils prient qui leur plait, mais qu'ils ne se prennent pas pour autant comme l'élite du monde à qui tout est dû .
« A Jean Le Rond d'Alembert
19 de décembre [1764]
Mon cher philosophe, à la réception de votre billet 1, j'écris à Gabriel Cramer, et je lui remontre son devoir . Il aurait dû commencer par envoyer des exemplaires à l'Académie . Je ne me suis mêlé en aucune manière du temporel : j'ai eu beaucoup de peine avec le spirituel , et je me repentirai toute ma vie d'avoir été trop indulgent . Je respecte fort Pierre Corneille ; j'aime sa nièce, mais je suis pour ses tragédies ce que La Couture était pour les sermons 2 ; il disait qu'il n'aimait pas le brailler, et qu’il n'entendait pas le raisonner .
J'attends certains papiers dont vous ne me parlez pas, et dont je vous rendrai bon compte quand ils me seront parvenus . On gardera le secret comme chez les initiés et les conjurés .
Je crois que les malins et les gens à réquisitoires sont trop occupés de finances pour brûler de la philosophie ; c’était, comme je vous l'avais dit 3, cet honnête abbé d'Estrées qui avait été le premier délateur . Vous savez qu'il est généalogiste ; c'est une belle science, et dans laquelle on met souvent du génie . Il était à la campagne en qualité de généalogiste et de polisson, chez M. de La Roche-Aymon 4, dont le terre touche à celle du procureur général .
C'est là qu'il fit sa belle manœuvre . Il a un petit bénéfice auprès de Ferney ; il vint se faire recevoir prieur, il y a un an, en grande pompe, monté sur une haridelle ; il se donna pour un descendant de Gabrielle d'Éstrées . Je n'allai pas au-devant de lui , parce que je ne suis pas un bon généalogiste ; il me sut fort mauvais gré de mon peu de respect ; si on me brûle, je lui en aurai l'obligation ; mais, pourvu que j'évite les décrets éternels de Dieu et ceux du parlement, je bénirai ma destinée .
Je vous embrasse , mon grand philosophe, avec bien de la tendresse . Écr l'inf.5 »
1 Il ne nous est pas parvenu .
2 Sans doute Jean-Baptiste Couture ( 1651-1728) , professeur d'éloquence au collège royal ; mais on s'attendrait plutôt que V* fit allusion à un orateur sacré . Voir : https://data.bnf.fr/fr/10650144/jean-baptiste_couture/
3 Voir lettre du 19 octobre 1764 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/12/04/par-la-ils-invitent-le-parlement-a-donner-de-nouveaux-arrets-6195510.html
4 Antoine-Louis-François, marquis de La Roche-Aymon : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+la+roche+aymon&oc=8&p=antoine
5 Formule finale ajoutée par Raynouard dans son édition .
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18/02/2020
tout ce qu'on vous dira, tout ce que vous direz, et tout ce qu'on fera, ne servira de rien
...Serait-ce le résumé des constats et consignes donnés, entre deux sanglots, par Mme Buzyn à son successeur Olivier Véran au ministère de la Santé ?
« A Gabriel Cramer
18è décembre [1764]
Mon cher Caro, tout ce qu'on vous dira, tout ce que vous direz, et tout ce qu'on fera, ne servira de rien . Soyez tranquille et songeons à notre besogne . Imprimons une tragédie intéressante, imprimons le très joli ouvrage d'Alembertin 1. Envoyez-moi des épreuves . Voyez si vous pouvez envoyer les ballots pour cette dame à Chalon-sur-Saône Saône à l’adresse qu'on vous donnera . Voilà tout ce que je peux vous mander pour le moment .
Quand vous pourrez venir dîner avec nous, nous en dirons davantage . »
1 Il ne s'agit pas des épreuves du livre de d'Alembert dont le manuscrit n'en est pas encore parvenu, mais de quelque ouvrage de Voltaire à l'impression .
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17/02/2020
Les sottises présentes occupent toujours tout le monde, et les sottises passées n’amusent qu'un très petit nombre de gens oisifs
... Mme Buzyn, qu'allez-vous faire en cette galère ? Le corona virus est infiniment moins nocif que le monde politique, vous devriez le savoir, votre rôle de contrefeu est vain . Dati, Buzyn, Hidalgo, etc., comment choisir autrement que pour le/la moins pire . Un vrai choix de lézard, se faire bouffer ou y laisser sa queue (métaphoriquement, messieurs ) ; qui aura l'honneur de ce sacrifice ?
Greame Allwright vient de mourir, et je dédie cette chanson à tous les électeurs encartés à quelque parti que ce soit : https://www.youtube.com/watch?v=BZNaIvvBhnM&list=RDEL... ( le choix du vieux con/vieille conne étant laissé à votre choix , la connerie d'ailleurs n'ayant pas d'âge pour sévir )
« A Etienne-Noël Damilaville
15è décembre 1764
Frère Cramer est d'accord, mon cher frère, ainsi, envoyez au plus tôt l'histoire de messieurs de Loyola 1, mais n'oubliez pas de me parler des nouveaux édits . Tous mes correspondants me mandent d'ordinaire quand il s'agit d'une chose bien intéressante , Je ne vous la mande pas, car vous la savez . Gardez-vous bien de les imiter, dites-moi tout, car je ne sais rien .
On parle de la suppression de tous les receveurs et contrôleurs du dixième . Je crois encore que cela ne vous regarde pas 2, et que votre emploi est à l'abri d'un nouveau règlement ; je vous prie de m'en instruire ; je suis un vrai frère , je m'intéresse à vous spirituellement et temporellement .
Je crois que dans le moment présent on ne s’intéresse guère aux rêveries du testament du cardinal de Richelieu . Les sottises présentes occupent toujours tout le monde, et les sottises passées n’amusent qu'un très petit nombre de gens oisifs .
Les nouveaux édits retarderont probablement le beau morceau d’éloquence qu'Omer prépare ; s'il est encore aidé par Chaumeix cela sera divin . Continuez à échauffer le génie de Protagoras . Dieu le destine sans doute à un grand apostolat . Il faut qu'il écrase le monstre . N'est-ce pas une chose honteuse qu'on ait tant reproché aux philosophes de s'unir pour faire triompher la raison, et qu'aucun d'eux n'écrive en sa faveur ? Il faudrait au moins qu'ils méritassent les reproches qu'on leur fait . Mourrai-je sans avoir vu les derniers coups portés à l'hydre abominable qui empeste et qui tue ?
Je vous embrasse bien tendrement . Écr l'inf . »
1 Voir lettre du 11 décembre 1764 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/02/13/je-ne-suis-point-surpris-que-les-welches-fassent-des-difficultes-sur-cet-ou.html
2 Voir lettre du 12 octobre 1764 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/11/30/lisez-je-vous-prie-les-questions-proposees-a-qui-pourra-les-resoudre.html
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