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04/05/2020

Nous avons été d'autant plus alarmés, que nous ne pouvions avoir le bonheur de vous voir et de causer avec vous

... notre si tendre et aimable ami Kim Jung Un . Dieux merci, comme il n'y a que la tête des fous qui ne blanchit pas, nous pouvons encore en avoir la preuve grâce à vous .

Kim Jong-un. Le virus de la mégalomanie | Les Echos

Verticalement et en tous sens , en huit lettres : espèce d'enflure .

 

 

« A François Tronchin

Conseiller d’État

à Genève

Mon cher ami, en vérité, Labat n'a pas mieux réussi en faisant le gille aux Délices qu'en le faisant à Paris . Mme Denis a eu certainement raison de se plaindre de ses procédés à monsieur votre frère 1. Non seulement Labat a dit à Racle, l'ingénieur des ponts et chaussées, que si j'avais mis des cheminées de marbre au lieu de cheminées de plâtre, je devais payer le plâtre que j'avais ôté, mais il est allé demander aux petits garçons du vigneron, s'ils n'avaient pas vu (quand ils étaient en nourrice ) deux pressoirs dans les dépendances . Il est certain qu'il n'y en a jamais eu qu'un qui commençait à se pourrir, et que j'ai fait à neuf celui qui y est aujourd’hui .

Cette conduite a indigné Mme Denis ainsi que toutes les personnes qui en ont été informées , et cela je vous le jure, sans aucune exception .

Nous avons senti combien il est plus doux d'avoir à faire à vous qu'à lui . Si les Délices valent moins aujourd'hui que lorsque je les ai reçus, il est juste que je paie une indemnité ; et si elles valent davantage, je suis bien loin d’imaginer que je puisse prétendre le moindre dédommagement . Quel homme était plus propre à décider la question qu'un arbitre accepté par M. Labat lui-même ? Arbitre qui est à la fois agriculteur et architecte, et qui fait tous les marchés de la province . Il a décidé que les améliorations, indépendamment des embellissements, c'est-à-dire les écuries, remises , greniers, chambres des domestiques, nouveaux potagers, citernes, conduites d'eau, étaient aux détériorations comme huit sont à deux . Cela pouvait arrêter la petite envie qu'a eue M. Labat de nous mettre dans l'embarras .

Nous avons été d'autant plus alarmés, que nous ne pouvions avoir le bonheur de vous voir et de causer avec vous . Vous êtes bien persuadé que Mme Denis, principale intéressée dans cette affai[re] , et moi qui n'ai plus, Dieu merci, d'intérêt pour rien, nous avons toujours été prêts à nous rendre à toutes vos volontés . Nous serons attachés sans réserve à tout ce qui porte votre nom . Mme Denis vous renouvelle les assurances de la plus tendre amitié, de l'entière déférence à tout ce qu'il vous plaira de régler ; mes sentiments sont les mêmes, je vous embrasse, et j'ai la plus grande envie de vous voir 2.

V.

14è février 1765 à Ferney .3 »

1 Voir lettre écrite par Jean-Robert à son frère François le 9 février 1765 : « […] J'attendrai l'effet des soins du baron sur l'arbitrage des dégradations aux Délices, puis on se mettra en règle avec V, puis tu feras pour la suite de cette affaire tout ce que tu croiras convenable etc. Cette famille de punaises est originale, si elle n’était pas établie avant l'habitation du duc de V. Il faut bien les faire déguerpir etc. , boucher les trous, blanchir avec de la chaux vive . Elles ne peuvent pas tenir contre le vernis, mais tu connais mieux que moi tous les bons secrets […] Voici cher ami, des papiers que j'ai reçus de Mme Denis, avec ma réponse que tu voudras bien lui faire parvenir, ou la lui remettre toi-même, si tu le juges à-propos . Je ne sais si j'aurai rencontré tes idées . Si cela n'est pas, comme elle ne contient que de la décence et des généralités, j'estime qu'il ne peut y avoir des conséquences . Tout ce qui me chagrine beaucoup là-dedans c'est les embarras que je te donne . Je m'était flatté que le premier expédient t'en affranchirait, mais M. Racle, ou Rafle qui veut sans doute faire sa cour etc., se trouve par malheur pour les parties intéressées chez M. de V, en sorte qu'il faut prendre une autre route . Je suis toujours dans le sentiment qu'il ne faut avoir ni difficultés ni procès, et je t'avoue que j'aime mieux être lésé que de lutter contre V. Ta dextérité à manier les affaires et à saisir les faibles établira un juste milieu et un dénouement raisonnable , car avec leur façon de penser sur le compte du baron, il est fort inutile de persister à employer ses bons offices […] Une circonstance qui n'a pas trait à l’affaire des Délices, et qu'il est à-propos cependant que tu n'ignores pas, c'est que l'ami Camp et moi avons toujours traité M. de V, sur la matière d'intérêt, comme toi-même, nous le regardions comme notre parent, sans provision usitée dans les affaires de commerce, et sans aucun bénéfice sur les achats ; etc. […] Voici encore copie d'une lettre que je viens de recevoir de M. de V et je mettrai au bas si j'ai le temps le projet de la réponse que je me propose de faire partir par le courrier de mardi […] Le baron me marque qu'on le regarde dans cette maison comme le loup-garou, qu'il ne s'en embarrasse guère , et qu'il est parvenu au point qu'il désirait, qui est de mettre cette affaire en mains de deux avocats , MM. Delorme et Vasserot . […] Je vois bien dans mes réponses à Mme D et à M. de V qu'il y a une espèce de contradiction dans les manières de procéder que je propose, mais je crois de répondre à chacun ce qu'il faut, et en faisant ma lettre à Mme Denis, je n'avais pas connaissance de celle de M. de V , et comme il semble indiquer que je devrais m'en tenir à l'arbitrage de l'ingénieur, j'ai cru devoir l'écarter, et persister dans le besoin d'autres tiers arbitres . Je n'ai pas dû mettre dans la main de V un instrument qui l'autorise à prononcer lui-même la voie à l'amiable, ou l'arbitrage quelconque . »

2 Réponse de François Tronchin à V* le même jour -14 février 1765 : « J'avais bien raison hier au soir mon cher ami, de vous signifier qu'aucun juge ou arbitre ne prononcerait entre vous et mon frère ; je n'ai pas même besoin d'attendre ses réponses à ma lettre d’avant-hier puisque, sur mes premiers avis, mon frère a dans le cœur tout ce que je vous ai marqué, et s'en remet à moi . Et moi je vous déclare que je suis prêt à recevoir pour lui les Délices telles que vous jugerez à propos de me les remettre ; m'en remettant parfaitement et uniquement à vous seul et à la bonne nièce pour qui je reçois la lettre que je joins ici . J'aurai été vous le dire moi-même s'il m'eût été possible de quitter . Gardez-vous d’imaginer que j'aie pu être un moment spectateur tranquille ; jugez différemment du silence apparent que j'ai gardé pendant quelques jours avec vous, et croyez-moi, mon cher ami, très véritablement à vous et très en droit d’exiger votre amitié et votre approbation . »

3 Le manuscrit original a été endommagé par le cachet .

Nous n’avons eu depuis les premiers jours de février que des nouvelles vagues et incertaines.

... Mondialement parlant, bien sûr , car en France ... ;-))

 

 

« A François Rougeot

Le 15 [13] février 1765 1

Monsieur, la personne à qui vous avez prêté trois volumes ne peut les rendre que dans quelques semaines aux personnes que vous avez indiquées. Elle vous envoie le mémoire ci-joint, qui est assez important. Vous être prié très instamment d’en accuser la réception. Vous sentez bien pourquoi ce mémoire ne doit être confié qu’à peu de personnes. On s’en remet à votre prudence. Tous ceux qui demeurent dans le château, vous assurent de leurs très humbles obéissances.

P.S. – Nous faisons encore la garde toutes les nuits.



Le 27 Janvier 1765, les sieurs Galline et Bacle, citoyens de Genève, donnèrent avis au bailli de Nyon, en Suisse, près de Gex, qu’une troupe de voleurs devaient le lendemain piller un château en France. Ils donnèrent le signalement de deux chefs de brigands, et promirent de les livrer à la justice, soit en Suisse, soit en France.

Le bailli de Nyon communiqua cet avis à tous les juges des environs. Les possesseurs de châteaux mirent leurs vassaux sous les armes pendant huit jours. La maréchaussée et les employés patrouillèrent exactement.

Les deux Genevois Galline et Bacle firent le même rapport au maire de la petite ville de Gex, ce qui augmenta les alarmes.

Pendant ce temps-là, quarante contrebandiers à cheval passèrent par le territoire de Genève, traversèrent tranquillement le Rhône au bac de Peney, et les deux Genevois ne revinrent plus dans le pays.

Le garde-magasin de la douane de Genève avoue que, depuis trois mois, les contrebandiers qu’on appelle camelotiers ont chargé dans Genève plus de quatre cents ballots de marchandises . Ils en prennent par année environ douze cents.

Nous n’avons eu depuis les premiers jours de février que des nouvelles vagues et incertaines.

Le 10 Février, deux inconnus sont  venus rôder autour du château ; on les a chassés ; on aurait dû les arrêter.

La nuit du 12 au 13 février, un nommé Matringe, natif de Savoie, est venu à onze heures à une noce du village. Il a dit ensuite à un maréchal-ferrant qu’il connaît : « Quand vous entendrez des coups de fusil, ne sortez point. Je serai avec quatre-vingts hommes. J’ai sous moi cinq fusiliers ; nous ferons de bons coups. »

Le maréchal est venu déposer chez moi, quoiqu’un peu tard. J’ai envoyé chercher la maréchaussée de Gex. Elle a arrêté le nommé Matringe, lorsqu’il voulait partir de Ferney pour Genève ; j’ai fait tenir à Gex sa déposition.

J’ai appris depuis que ce Matringe est un des plus forts contrebandiers . On peut par son moyen découvrir sa troupe ; mais il est fort à craindre qu’elle ne vienne ravager le pays.

C’est à la prudence de messieurs les fermiers-généraux, chargés du détail de cette province, à voir ce que l’on peut faire.

Il est très certain que toute la contrebande se fait par Genève, et que les employés ne peuvent l’empêcher. Il n’y a qu’un régiment qui puisse en imposer à ces vagabonds, devenus de jour en jour plus dangereux. Il est à croire que MM. les ministres de la guerre et des finances se concerteront pour prévenir les suites de ce brigandage.

13 f[évri]er au soir, partira le 15. »

 

 

 

1La copie semble être une pièce officielle sur laquelle on a inscrit : « Rien à faire / 19 mars 1765 » . En tête on lit : « Copie du mémoire envoyé par id. à id. Pour être examiné dans un comité des seuls fermiers généraux chargés du département de Bresse, Gex et Valromey. » Rougeot est un des fermiers généraux itinérants ; voir l’Almanach royal de 1765 , voir page 9 : http://archives.paris.fr/_depot_ad75/_depot_arko/ead/INV0504.pdf

en parcourant une page, j'ai trouvé deux ou trois sottises de prime abord . Mais je les pardonnerai si je trouve quelque chose de raisonnable

... Ce qui va être une mission bien ardue après  lecture des conditions de déconfinement actuelles .

Et toujours les mêmes messages "alerte... etc., etc." et toujours pas un seul message pour indiquer le port correct du masque ! J'enrage quand je vois les reportages et les masques absolument  inefficaces tels qu'ils sont portés par mes zozos de concitoyens ; c'est aussi logique que de se protéger de la foudre en tenant le paratonnerre à la main !

https://www.lopinion.fr/sites/nb.com/files/styles/w_400/public/styles/paysage/public/images/2020/03/20200326_coronavirus_crise_sanitaire_les_lecons_asiatiques_web.jpg?itok=mL8cVwnK

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

13è février 1765 1

Mon cher frère, permettez que je vous adresse cette consultation pour M. de Beaumont, et cette lettre pour M. de Lavaysse ; je l'ai décachetée afin que vous la lisiez . Vous serez convaincu que la raison n' a pas encore fait de grands progrès chez les Languedochiens 2, et qu'ils tiennent toujours un peu des Wisigoths .

Je crois la Destruction entièrement finie, quoique le joufflu Gabriel ne soit pas fort assidu à m'envoyer les épreuves .

J'ai reçu Le Fatalisme ; et en parcourant une page, j'ai trouvé deux ou trois sottises de prime abord . Mais je les pardonnerai si je trouve quelque chose de raisonnable .

Je vois avec douleur que vous n'avez pas reçu un paquet de Franche-Comté . Ceux de Metz auraient le même sort . La raison est bien de contrebande ; consolons-nous tous deux en aimant passionnément cette infortunée . »

1 L'édition Clogenson amalgame cette lettre à celle du 8 février 1765 : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/09/correspondance-annee-1765-partie-5.html

03/05/2020

You seem sollicitous about that pretty thing call'd soul . I do protest you I know nothing of it . Nor neither it is, nor what it is, nor what it shall be /... inquiet au sujet de cette jolie chose qu'on appelle l'âme ...je n'en ai aucune connaissance...

... Ami Voltaire, je n'en sais pas plus que toi, et toute personne sensée ne devrait rien affirmer à ce sujet . Poussière d'étoiles, je suis, tu es, nous sommes tous ... seule certitude si j'ose dire, certitude en quoi que ce soit est bien présomptueux .

Cent mètres sous ton château de Ferney on cherche un fragment de réponse sur l'origine de l'univers, l'âme n'est pas envisagée dans les équations aux milliers d'inconnues . Nous ne saurons rien, nous croirons savoir, sans plus .

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Si ce pissenlit, être vivant, a une âme, je veux bien en avoir une aussi, sans plus

 

 

« A James Boswell 1

chez messieurs Paul et Pierre

Torraz

à Turin

11è février 1765 au château de Ferney

par Genève

My distempers and my bad eyes do not permit me to answer with that celerity and exactness that my duty and my heart require . You seem sollicitous about that pretty thing call'd soul . I do protest you I know nothing of it . Nor neither it is, nor what it is, nor what it shall be . Young scolars , and priests know all that perfectly . For my part I am but a very ignorant fellow .

Let it be what it will , I assure you my soul has a great regard for your own when you will make a turn into our deserts, you shall find me ( if alive ) ready to show you my respect and obsequiousness .2

V. »

1 Écossais qui rencontrera Paoli en novembre 1765 et plaidera en Angleterre pour Corse : voir dans https://cronicadiacorsica.pagesperso-orange.fr/Repertoire/RepertoireP.html

et voir page 11 : https://www.academia.edu/16868597/ROCCHE_-_Revue_On-Line_Cap_Corse_Historique_vol._2_2015

2 Le mauvais état de ma santé et de mes yeux ne m'a pas permis de vous répondre avec la célérité et l'exactitude que ce que mon devoir et mon cœur vous doivent exiger . Vous semblez inquiet au sujet de cette jolie chose qu'on appelle l'âme . Je vous proteste que je n'en ai aucune connaissance . Ni si elle est , ni de ce qu'elle est, ni de ce qu'elle doit être . De jeunes écoliers et des prêtres savent parfaitement tout cela . Mais pour moi je ne suis qu'un complet ignorant . Qu'il en soit ce qu'il voudra , je vous assure que mon âme a la plus grande considération pour la vôtre . Si vous voulez venir dans nos déserts vous me trouverez ( si je suis vivant ) prêt à vous témoigner que je suis votre très humble et très obéissant serviteur . »

02/05/2020

Est-il possible que vous n'ayez pas encore reçu le petit paquet qui doit vous être venu par Besançon ?

... Un masque, made in France !

https://www.lepoint.fr/sante/deconfinement-la-course-aux-masques-a-commence-01-05-2020-2373686_40.php?M_BT=443989616563#

Objet de tous les désirs ?

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

[vers le 10 février 1765] 1

Est-il possible que vous n'ayez pas encore reçu le petit paquet qui doit vous être venu par Besançon ? Je prendrai mes mesures pour vous faire parvenir ceux que je vous destine par le premier Anglais qui partira de Genève pour Paris .

Je vous ai prié, mon cher frère, de me faire avoir le Fatalisme de l'enchanteur Merlin . S’il y peut ajouter le Judicium Franciscorum, il me fera grand plaisir ; mais me laissera-t-on mourir sans avoir le Dictionnaire philosophique complet ?

Adieu, mon cher philosophe, mon cher frère . »

01/05/2020

assurément je vous remercie de tout mon cœur de l'amitié que vous me témoignez dans toutes les occasions

... Mam'zelle Wagnière .

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« A Claude-Germain Le Clerc de Montmercy

10 février 1765 1

Je vous remercie bien tard, mon cher confrère en Apollon, mais assurément je vous remercie de tout mon cœur de l'amitié que vous me témoignez dans toutes les occasions . Il est vrai que j'ai peu d'obligation à M. Robinet . C'est un grand indiscret, sans doute, que ce M. Robinet qui publie ainsi les secrets des gens qu'il ne connait pas, et le tout pour vingt-cinq louis d'or ; en vérité, c'est trop payé . Encore s'il avait imprimé fidèlement mes secrets, il n'y aurait que demi-mal ; il ressemble aux honnêtes gens qui pendent les autres en effigie ; ils ne s'embarrassent pas que le portrait soit ressemblant . Les beaux vers que vous avez bien voulu faire pour moi me consolent ; vous faites mon apothéose quand d'autres me damnent . Ma santé et ma vue s’affaiblissent tous les jours . Je serais bien fâché de mourir sans avoir pu souper entre vous et M. Damilaville, à qui j'adresse ce petit billet pour vous . Je supprime toutes les cérémonies, le sentiment ne les admet pas.

V. »

1 La lettre à laquelle répond V* n'est pas connue . Voir lettre du 12 décembre 1764 à Montmercy : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/02/14/le-plus-dangereux-des-metiers-de-ce-monde-est-donc-celui-d-aimer-la-verite.html

L'ouvrage paraît plutôt la production d'un politique oisif, que d'un ministre vieilli dans les grandes affaires

... 1er mai oblige, je ne travaille pas !

Quelle différence avec hier, ou demain ?

Aucune .

N'en concluez pas que le "politique oisif" est votre serviteur , ma flemme ne consistant aujourd'hui qu'à vous laisser le soin/travail de trouver le nom du "ministre vieilli" , je sais qu'on n'a que l'embarras du choix en France, de toute éternité .

Petit a parte : certains esprits supérieurs (c'est indéniable ! ) prônent un concert de casseroles pour remplacer les défilés ; je leur suggère de prendre Sarkozy comme chef d'orchestre .

Personnellement je préfère ceci : Cameron Carpenter : https://www.arte.tv/fr/videos/097203-000-A/cameron-carpen...

Politique Étrangère : Clarendon Ministre. Vanity Fair espion ...

A cet âge, vieille tige, les clochettes sont tombées

 

 

« [A Valbéne ?]1

Le septuagénaire de Ferney doit monsieur, une réponse à votre lettre ingénieuse et pleine de raisons séduisantes 2 . Une fluxion sur les yeux et son âge ne lui permettent pas toujours de s'acquitter de ses devoirs aussi promptement qu'il le désirerait .

Si vous joignez à mes doutes sur le testament politique de Richelieu, 1° que le manuscrit de cet ouvrage n'a jamais été vu ni par ses héritiers, ni par les ministres qui lui succédèrent ; 2° qu'il fut mis sous presse trente ans après sa mort, sans avoir été connu auparavant ; 3° que le style est différent de celui des autres écrits du cardinal ; 4° que l'ouvrage fourmille d'idées et expressions peu convenables à un grand ministre qui parle à un grand roi ; 5° que l'éditeur ou le faussaire lui fait signer son nom d'une manière qu'il n'employa jamais ; 6° que cet éditeur ne dit ni de qui il tient le manuscrit, ni en quelles mains il avait été déposé , vous aurez quelques soupçons sur son authenticité .

L'ouvrage paraît plutôt la production d'un politique oisif, que d'un ministre vieilli dans les grandes affaires . En le relisant avec attention, vous finirez par penser comme moi sur un livre très médiocre, qu'on a voulu accréditer par un nom illustre .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, etc., etc .

Au château de Ferney, 10 février 1765 .»

1D'après l'édition L. M. C. [Louis Mayeul Chaudon] , « Réponse inédite de M. de Voltaire », Bulletin polymathique du Museum d'instruction publique de Bordeaux, nov. 1815, qui a servi de source à la copie manuscrite, et qui par conséquent, a été suivie . Cette lettre répond à une « Lettre à M. de Voltaire, sur les doutes touchant l’authenticité du testament du cardinal de Richelieu » publiée ibid, et suivie de la note suivante : « Cette lettre écrite à Voltaire par un gentilhomme d’Avignon fut composée par son ami M. l'abbé C..., auteur du Nouveau dictionnaire historique ». Le même Bulletin polymathique a publié dans son numéro précédent , d'octobre 1815 une lettre du même « gentilhomme » à Voltaire avec la réponse ; voir lettre du 11 novembre 1763 à Valbène : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/11/05/l... .

C'est pourquoi il a été préféré désigner Valbène comme destinataire plutôt que l'abbé Mayeul-Chaudon, comme le fait Besterman .

2 Voir note ci-dessus ; cette lettre est datée d’Avignon, le 10 décembre 1764 (Bester. D. 12235).