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01/11/2019

il n'a pas mal fait de refuser les honneurs qui l'attendaient dans le Nord

... Remplacez "il" par elle et vous connaitrez Greta Thunberg qui ne baisse pas les bras et ne se laisse pas acheter ; elle sent bien que le don promis n'est qu'un polluant de plus et doit être rejeté . 

Courage Greta : https://www.franceinter.fr/environnement/greta-thunberg-r...

Greta Thunberg lors d'un événement Fridays for Future, le 11 octobre 2019 dans le Colorado (États-Unis)

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

[vers le 12 septembre 1764] 1

[…] Il me semble qu'il 2 n'a pas mal fait de refuser les honneurs qui l'attendaient dans le Nord . Il aurait eu beau se vêtir de peau de martre, il y aurait laissé la sienne , car sa santé n'est pas digne de ce beau climat ; et tout bon géomètre qu'il est il aurait eu peine à résoudre le problème qui vient de se passer aux bords de la mer Baltique . On conte cet événement avec des circonstances si atroces qu'on croirait que ce sont des dévots qui ont conduit toute l'aventure . Après tout, cette barbarie n'est pas encore bien tirée au clair .

Mais les horreurs de ce monde ne doivent pas nous dégoûter de la philosophie . Au contraire, nos philosophes devraient tous sentir qu'ils passent leur vie entre des renards et des tigres et par conséquent s'unir ensemble et se tenir serrés . »

1 L'édition Correspondance littéraire insère ce passage à la fin d ela lettre du 7 septembre 1764 .

2 Protagoras, c'est -à-dire d'Alembert .

31/10/2019

si vous y avez assez de liberté ( j'entends la liberté de penser, de parler et d'écrire ) on peut vivre à Pise comme ailleurs dans le sein de sa famille

... Cette liberté semble diablement menacée quand on entend le chef d'Etat  :"C'est un gouvernement né sur la peur de lâcher son fauteuil, sans dignité, sans idéal", a dénoncé Matteo Salvini, décidément très doué pour la démolition ; voir : https://www.france24.com/fr/20190905-crise-politique-ital...

Le bon sens, comme sa tour de Pise, semble bien se casser la figure en Italie .

 

 

« A Lorenzo Guazzesi 1

à Pise

12è septembre 1764, à Ferney 2

Je paie bien tard, monsieur, une dette qui m'est chère ; mais vous savez que je ne peux écrire de ma main, et j'ai été très longtemps sans mon secrétaire . Je ne sais si vous êtes encore à Pise, vous me paraissiez, par votre dernière lettre, fort dégouté de ce séjour , mais si vous y avez assez de liberté ( j'entends la liberté de penser, de parler et d'écrire ) on peut vivre à Pise comme ailleurs dans le sein de sa famille . Tout ce que je soupçonne, c'est que l'Italie était plus agréable pour les gens de lettres, du temps de Cicéron et de Virgile qu'elle ne l'est du temps des dominicains et des autres moines . Il est bien étrange que le plus spirituel de tous les peuples soit précisément celui qui est le plus esclave . Je conçois que les philosophes ont beaucoup à souffrir dans un pays où l'on a mis Galilée en pénitence pour avoir reconnu que la terre tourne autour du soleil . La raison, monsieur, pour laquelle vous êtes peut-être mécontent de Pise, est la raison pour laquelle je n'ai jamais voulu aller en Italie, mais je ferais le voyage si le sacré collège était philosophe .

Je vous prie, monsieur, d'être persuadé de l'estime et de l'attachement de celui qui a l'honneur de vous écrire . »

2 Mention sur le le manuscrit original « f[ran]co Milano ».

30/10/2019

Sans les femmes, point de salut en aucun genre . J’en parle en homme très désintéressé

...Résultat de recherche d'images pour "Sans les femmes, point de salut"

Voltaire est affirmatif, là où le père dominicain Henri-Marie Manteau-Bonamy est interrogatif . Lequel des deux, selon vous, aime et connait le mieux les femmes ?

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

12è septembre 1764 1

Je ne vois pas trop, monsieur, quel rapport ce pauvre Algarotti avait avec Ovide, sinon qu’ils avaient tous deux un grand nez. M. Guazezzi qui a, je crois, tous ses papiers, peut donner un beau démenti à la dame dont vous me parlez. Il faut, en effet, que cette dame soit un peu méchante, j’ajouterais même, si j’osais, un peu folle. A propos de dame, je suis bien étonné que vous n’en ayez pas pour jouer la comédie, comment peut-on s’en passer et qui peut les remplacer ? Nous en avons nous autres et d’excellentes en comique et en tragique. Sans les femmes, point de salut 2 en aucun genre . J’en parle en homme très désintéressé ; car à soixante et onze ans, on n’est pas soupçonné d’être subjugué par elles ; je ne connais que l’amitié, et vous m’en faites éprouver le charme. »

1 L'édition Supplément au recueil, II, 4, supprime le nom de Guazzesi . La lettre à laquelle répond V* n'est pas connue .

2 L'édition Beuchot met plaisir au lieu de salut , ce qui me semble plus logique compte tenu de la phrase suivante .

29/10/2019

Ce qui est bien sûr, c’est que ce maraud-là ne m’enterrera pas

... Ce maraud étant le pape, porte étendard et caution suprême pour des petits peigne-culs se prétendant grands représentants du dieu unique :

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/les-trois-religions-monotheistes-unies-pour-condamner-euthanasie-et-suicide-assiste-20191028

Image associée

Les pieds nickelés du XXIè siècle !

 

 

« A Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude Clairon

10 septembre 1764

Votre estampe est digne de vous et de M. Van Loo, mademoiselle 1; c’est un très beau tableau qui passera à la postérité, ainsi que votre nom. La grâce que le roi vous a faite 2 montre que les arts ne sont pas entièrement abandonnés. Je me flatte que le roi ne fera pas la même grâce au curé de Saint-Sulpice. J’ai vu, dans quelques papiers publics, que ce prêtre avait fait banqueroute, et j’en ai été très édifié. Ce qui est bien sûr, c’est que ce maraud-là ne m’enterrera pas. Je souhaite que vous enterriez tous ceux de Paris, et que vous ayez autant de bons acteurs qu’il y a de curés et de vicaires. Comptez, mademoiselle, sur le véritable attachement de celui qui a l’honneur de vous écrire.

2 Louis XV fit graver le portrait de mademoiselle Clairon, que la princesse Gallitzin avait fait peindre par Van Loo, et donna la planche à l’actrice. (Georges Avenel ) . Sur le portrait par Van Loo et sur la gravure de Laurent Cars et Jacques Beauvarlet, voir Edmond de Goncourt : Mademoiselle Clairon, 1890 , voir : https://www.persee.fr/doc/cejdg_1243-8170_2010_num_1_17_1032

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1148937.texteImage

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1148937/f486.image.texteImage

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1148937/f507.image.texteImage

et : http://www.collin-estampes.fr/?idr=136&idp=5616

28/10/2019

Les hommes sont presque tous paresseux et poltrons, à moins qu'une grande passion ne les anime

... Vous le savez mesdames, que ne ferait-on pas pour vous plaire !

Passionnés ? Peut-être ! Passionnants ? Eux seuls le croient .

 

« A Etienne-Noël Damilaville

7è septembre 1764 1

Mon cher frère, ne donnerez-vous pas un de ces quatre volumes diaboliques à frère Protagoras ? Nos philosophes devraient tous sentir qu'ils passent leur vie entre les renards et les tigres 2, et par conséquent s'unir ensemble et se tenir serrés .

C'est en Hollande qu'on a imprimé le petit ouvrage attribué à Saint-Evremond . Mais je ne pourrai de plus de dix semaines en avoir des exemplaires . Eh bien, cher frère, vous voyez que de tous les gens de lettres qui m'ont écrit que je n’avais pas assez critiqué Corneille, il n'y a que M. Blin de Sainmore qui ait pris ma défense . Soyons étonnés après cela que les philosophes nous abandonnent ! Les hommes sont presque tous paresseux et poltrons, à moins qu'une grande passion ne les anime . Adieu, vous êtes courageux, et n'êtes point paresseux ; non sic Thieriot, non sic 3. Mon cher frère écr l'inf. »

1 L'édition de Kehl fond une partie de cette lettre avec celle du 24 août 1764, suite à la copie Beaumarchais ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/correspondance-annee-1764-partie-29.html

2 Nouvelle variante de cette image animale appliquée aux jésuites et au jansénistes

3 Non pas de même .

Pouvait-il applaudir à des pensées outrées, à des raisonnements captieux et alambiqués, à des intrigues froides, à des amours insipides, aux solécismes innombrables

... Telle sera la question après l'attribution du prix Goncourt, et donc le rejet de bien des concurrents qui ne toucheront pas le pactole .

 

 

« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore

7 septembre [1764]

Vous voilà, monsieur, engagé dans une grande guerre dont assurément vous vous tirerez avec honneur. Vos deux aides de camp sont la raison et le goût, et j'ose dire que vous combattez contre des ennemis qui n'ont pas tout à fait le même avantage.

Y a-t-il rien de plus déraisonnable et de plus injuste que de reprocher d'avoir écrit pour dégrader Corneille à un homme qui ne s'est réduit au métier pénible et désagréable de commentateur que pour faire du bien à la famille de ce même Corneille, qui a marié sa petite-nièce et qui entretient chez lui sa famille ? Il me semble qu'il y a bien peu de générosité à insulter le seul des commentateurs qui en ait usé ainsi envers la famille de son auteur.

Il n'y a pas moins d'injustice à prétendre qu'on n'a écrit que pour décrier Corneille. Il suffit de lire la remarque qui se trouve dans l'examen de Cinna, page 318. La peine que le commentateur s'est donnée de traduire le César de Shakespeare et l'Héraclius de Calderon fait bien voir qu'il élève Corneille, non seulement au-dessus des Français ses contemporains, mais au-dessus des auteurs de toutes les nations.

L'attention même du commentateur de ne pas relever la moitié des fautes de Corneille prouve assez que, s'il a péché, c'est plutôt par excès d'indulgence que par trop de critique. Vous avez vu, monsieur, ces vers de Cinna qui ont été épargnés et qui ne méritent pas de l'être. Il n'y a point de tragédie de Corneille et dans ces tragédies point de scènes sur lesquelles vous ne puissiez faire la même réflexion. Il vous sera bien facile de citer au moins une centaine de vers, et ce morceau de critique sage et vrai sera fort utile ; car enfin il s'agit de perfectionner l'art et non de prendre parti pour un homme qui n'est plus et à qui on ne doit que la vérité .

A l'égard du goût, il est très vrai qu'on doit mettre Racine au premier rang des auteurs. Personne ne peut lui contester cette place. Mais sait-on bien en quoi consiste ce goût ? Se tromperait-on assez pour croire que le goût puisse subsister sans génie ? N'est-ce pas ce goût qui produit des caractères, vrais et intéressants, des Acomats et des Burrhus ? N'est-ce pas en inventant toutes les nuances de ces beaux caractères que Racine a montré un génie perfectionné, et avec quel art, avec quelle éloquence sont-ils rendus !

Oui, sans doute, l'auteur des Commentaires a été forcé d'opposer souvent Racine à Corneille, pour montrer combien il faut écrire avec naturel et avec grâce, comment il faut orner sa pensée par l'expression. Il a cherché non seulement des exemples dans Racine, mais encore dans Quinault. L'auteur des Commentaires a rendu un service éternel aux belles lettres par ces comparaisons fréquentes, qui sont la plus sûre manière de former le goût. Tantôt il fait voir comment Racine a mis dans la bouche d'Esther les mêmes choses que Sévère dit dans son monologue :

Ils font des vœux pour nous qui les persécutons 1.

Tantôt 2 il montre pourquoi Corneille a dû resserrer cette pensée en un vers et pourquoi Racine a dû l'étaler en quatre. Il rapporte dans ses remarques sur Cinna la délibération d'Auguste qu'on trouve dans Dion Cassius et il nous a seul appris à quel point Corneille est supérieur à l'auteur grec dans ce morceau de politique.

Enfin, pour peu qu'on ait de justice, on voit que le commentateur cherche à faire toujours l'éloge de Corneille. Mais, de bonne foi, pouvait-il louer ses défauts ? Pouvait-il ne pas convenir que Théodore, Pertharite, Don Sanche, Attila, Pulchérie, Tite et Bérénice, Suréna, Othon et Agésilas 3 n'étaient pas dignes de Cinna ? Pouvait-il applaudir à des pensées outrées, à des raisonnements captieux et alambiqués, à des intrigues froides, à des amours insipides, aux solécismes innombrables dont toutes les dernières pièces de Corneille fourmillent ; et dans quel temps écrivait-il si mal ? C'était lorsque Pascal avait fixé la langue et que Racine l'embellissait.

Cependant, le commentateur appelle toujours Corneille le père du théâtre. Et en cela il va peut-être trop loin, car Mairet est le premier qui ait fait une pièce régulière et qui ait observé les trois unités. Sa Sophonisbe 4, au bout de trente ans, l'emporte encore sur celle de Corneille. Mairet avait le premier saisi le véritable esprit de la tragédie, qui est la crainte et la pitié. Sa Sophonisbe, malgré ses énormes défauts, inspira ces deux sentiments, et Corneille, dans la sienne, ne fit que raisonner.

Le reproche d'avoir imprimé les morceaux de Corneille imités du latin ou traduits de l'espagnol est encore très injuste, puisqu'on s'est conformé en cela à Corneille lui-même qui fit imprimer tous les textes imités dans une petite édition de 1744 5 qui est très curieuse et aujourd'hui très rare .

Il faut que l'auteur de la lettre contre les Commentaires ait senti combien sa cause était mauvaise, puisque pour la défendre il a recours au goût des Hollandais. Il croit, sur la foi de Lagrange Chancel 6, que l'on joue souvent les pièces de Corneille en langue hollandaise . C'est en quoi il se trompe beaucoup et on peut l'assurer qu'on n'en joue pas une seule à Londres. On sait assez quelles sont nos pièces dramatiques qui sont représentées à Londres avec le plus de succès.

Je voudrais bien savoir surtout à quoi bon citer Crébillon dans cette querelle ? Que fait-il là ? S'agit-il de lui ? L'auteur des Commentaires en a-t-il parlé ? Il y a de beaux endroits dans son Radamiste et même dans sa très mauvaise Electre, sottement amoureuse du sot Itis . Mais Crébillon parle-t-il français ? L'auteur barbare de Catilina, de Xerxès, de Pyrrhus, de Sémiramis, du Triumvirat sera-t-il jamais cité par les honnêtes gens ?

Enfin, monsieur, vous avez devant vous une immense carrière dans laquelle vous pouvez terrasser votre ennemi à chaque pas. Combattez, vous avez des armes d'une très bonne trempe.

Vous pouvez, monsieur, faire un ouvrage très instructif. Ce n'est pas moi qu'il faut obliger, c'est le public, quoique je sois plus reconnaissant qu'il ne l'est d'ordinaire. Je ne parle pas des injustices et des mensonges de la lettre. L'auteur ose avancer que tout le public a été indigné de voir Corneille critiqué. Cependant, tous les journaux, excepté les malsemaines de Maître Aliboron dit Fréron, ont trouvé les critiques aussi justes que les éloges et le commentaire très impartial. Il n'y a point d'homme de lettres qui ne m'ait écrit que je n'avais pas été assez sévère. Votre antagoniste parle de mon adresse. Je suis assurément l'homme du monde le moins adroit. Personne peut-être n'a dit plus hardiment la vérité. Enfin, je crois me connaître en poésie tout aussi bien que ce prétendu doyen d'une académie de province. Vous me feriez un vrai plaisir de m'apprendre le nom de cet écrivain qui dans sa brochure a parlé beaucoup pour ne rien dire du tout. Soyez sûr, monsieur, de mon attachement et de ma reconnaissance.

V. »

2 Mot ajouté par V* sur le manuscrit .

3 Ibid .

4 Sophonisbe, de Mairet, que l'on considère comme la première tragédie « régulière », date de 1635 . Le parallèle entre les diverses Sophonisbe devient un des lieux communs de la critique dramatique vers l'époque où écrit V* . On les publia même ensemble pour faciliter les comparaisons . V* lui-même présentera al Sophonisbe de Mairet « réparée à neuf » en 1770 .

5 Lapsus pour 1664 .

27/10/2019

je ne veux pas croire tout ce qu’on dit

... Ni tout ce qu'on écrit , par exemple ceci que je vous laisse détailler, et où je n'ai appris qu'une chose, les effets et  la recette du space cake ( n'ayant pas de beuh, je vais peut-être l'essayer sur mon chat avec de la cataire ! ): https://news.google.com/topics/CAAqJggKIiBDQkFTRWdvSUwyMH...

P.S. -- Qui de vous croit tout ce que je dis ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

7 septembre [1764]

Mes divins anges, je vous crois à présent bien établis dans votre nouvelle maison. Vous vous êtes rapprochés de M. le duc de Praslin, et vous avez très bien fait. J’ai montré vite votre dernière lettre au petit défroqué . Elle ne l’a point effrayé. C'est un ingénu personnage . Je m'étais toujours défié , m'a-t-il dit, de cette Julie qu’on envoyait réciter son office dans sa chambre, et de ce Pompée qui se disait soldat, et de bien d’autres choses sur lesquelles cependant je me faisais illusion. J’étais si rempli de la prétendue beauté de quelques situations et de quelques caractères, que j’étouffais mes remords sur le reste.

Faites choix d’un ami dont la raison vous guide,

Et dont le crayon sûr d’abord aille chercher

L’endroit que l’on sent faible, et qu’on veut se cacher.1

Il m’assure que Pompée ne sera plus soldat . Il voit bien que ce changement en exige d’autres, et qu’il faut raccommoder le bâtiment de manière que l’architecture ne soit point gâtée . Cela demande un peu de soins . Il est près de s’y livrer . Il dit que la destinée de son pauvre drame est de voyager . Il supplie mes anges de le lui renvoyer . Il veut en venir à votre bonheur et au sien . Il proteste qu’il n’omettra rien pour gagner en dernier ressort ce procès qu’il a perdu en première instance . Il aime à plaider quand vous prenez en main sa cause . Il n’en démordra pas, je connais sa tête.

Mes anges, il me paraît que Catherine fournit de grands sujets de tragédie. Un faiseur de drames aurait beaucoup à apprendre chez Catherine et chez Frédéric . Mais je ne veux pas croire tout ce qu’on dit.

Quelque chose qui se passe dans le Nord, renvoyez-nous nos Roués du Midi . Notre jeune homme vous en renverra d’autres c’est sa consolation.

Il est venu quatre-vingts personnes dans sa chaumière avec MM. les ducs de Randan, de La Trémoille, non pas de La Trimouille de Dorothée 2, etc., etc. Madame Denis leur a joué Mérope, leur a donné une fête ; et moi, je me suis mis au lit.

Vous ne m’avez pas seulement parlé du décès de M. d’Argenson, mon contemporain . Vous ne vous souvenez pas que nous l’appelions la chèvre ? Vous ne vous souvenez de rien, pas même du prince Ivan. Cependant je baise le bout de vos ailes.

V.

À qui faut-il que j'adresse mes lettres ? »

1Art poétique, IV, 71-73, de Boileau : http://wattandedison.com/Nicolas_Boileau1.pdf