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12/11/2019

Courage, le royaume de Dieu n'est pas loin ; les esprits s'éclairent d'un bout de l'Europe à l'autre

... Si au moins c'était vrai !

Hélas, avec ou sans Dieu, l'extême- droite espagnole progresse, d'une manière inquiétante pour ceux qui ont encore pour deux sous de jugeotte . Esprits éclairés ? vous êtes plutôt aveuglés .

A qui le tour maintenant ?

https://www.lefigaro.fr/international/en-espagne-l-extreme-droite-s-affirme-dans-le-jeu-politique-20191111

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

24è septembre 1764

Vous savez je crois , mon cher frère, ce que c'est que ce Dictionnaire philosophique que des malavisés m'ont imputé si injustement . C’est un ouvrage qui me parait bien fort . Je l'ai fait acheter à Genève, il n'y en avait alors que deux exemplaires . Le consistoire des prêtres pédants sociniens l'a déféré aux magistrats . Alors les libraires en ont fait venir beaucoup . Les magistrats l'ont lu avec édification, et les prêtres ont été tout étonné de voir que ce qui eût été brûlé il y a trente ans est aujourd'hui très bien reçu de tout le monde . Il me paraît qu'on est beaucoup plus avancé à Genève qu'à Paris . Votre parlement n’est pas encore philosophe . Je voudrais bien avoir des factums des capucins . Mais pourquoi faut-il qu'il y ait des capucins ? Courage, le royaume de Dieu n'est pas loin ; les esprits s'éclairent d'un bout de l'Europe à l'autre . Quel dommage encore une fois, que ceux qui pensent de la même manière ne soient pas tous frères ! Que ne suis-je à Paris ! Que ne puis-je rassembler le saint troupeau ! Que ne puis-je mourir dans les bras des véritables frères ! Interim écr l'inf. »

11/11/2019

Inventez des ressorts qui puissent m'attacher

...

 

« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sain more

24 septembre 1764 à Ferney 1

Vous faites très bien, monsieur, de ne pas répondre directement à la plate critique de votre ouvrage ; elle n'en vaut pas la peine ; mais elle peut fournir l'occasion de faire d'excellentes dissertations qui seront très utiles au théâtre de France, et dans lesquelles vous suppléerez à tout ce que je n’ai pas dit . Vous réussirez d'autant plus que , n'ayant jamais fait de tragédies, vous serez moins suspect de partialité . Il ne s'agit pas de renouveler ces comparaisons vagues et inutiles de Racine et de Corneille, mais d’établir des règles certaines et inviolables et de faire voir par des exemples à quel point Corneille a transgressé toutes ces règles, et avec quel art enchanteur Racine les a observées .

Pureté de style . Vous ferez voir combien le style de Corneille est barbare .

Pensées . Vraies , sans enflure . Vous en trouverez mille exemples que la nature désavoue .

Convenances . Il n'y en a presque jamais . Phocas se laisse accable d'injures par une fille qui demeure chez lui et par une vieille gouvernante, etc.

Amour . Jamais l'amour passion n'est traité dans Corneille ; c'est presque toujours un amour insipide et bourgeois, excepté dans le Cid, et dans les seuls endroits du Cid qu'il a imités de l'espagnol .

Intérêt . C'est ce que Corneille a le plus négligé dans presque toutes ses pièces . Son principal mérite consiste dans quelques dialogues forts et vigoureux, dans quelques scènes de raisonnement qui ne sont pas la véritable tragédie . Il a bien rarement suivi ce grand précepte de Boileau

Inventez des ressorts qui puissent m'attacher .

En un mot, monsieur, vous pouvez en vous attachant à cette méthode et en citant des exemples dans tous les genres, faire un ouvrage extrêmement utile et agréable qui vous fera beaucoup d'honneur . Je vous y exhorte avec instance .

Ce que vous m'apprenez d'une dame qui se déclare contre Racine, m'étonne beaucoup . Il me semble que c'était surtout aux dames à prendre son parti . Je ne suis point du tout à portée de faire valoir un ouvrage périodique à Genève où je ne vais jamais . Je passe ma vie à la campagne assez loin de cette ville ; mes maladies ne me permettent pas de sortir de chez moi . Je perds les yeux et je désire surtout de conserver la vue pour lire l’ouvrage que j'attends de vous . Permettez que je supprime ici toutes les cérémonies qui ne conviennent ni à l'estime, ni à l'attachement que vous m'avez inspirés .

Voltaire . »

1Manuscrit passé à la vente Dubrunfaut à Paris , le 27 décembre 1890 .

10/11/2019

mais il doit payer les frais de justice qui doivent lui être remboursés par le village

... C'est ce que croit Patrick Balkany, encouragé en cela par ces abrutis ( au sens propre du terme) qui veulent créer une cagnotte pour aider ce "pauvre homme" ,nécessiteux comme chacun le sait , pomme pourrie adorée par les limaces . La seule chose qui me rassure , si j'ose dire, en voyant cette tentative, c'est de penser que ce sont des tordus en quête d'une escroquerie et non pas de vrais partisans de cette famille de délinquants .

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« A Joseph-Marie Balleidier

Si on a condamné Deplace, on a donc jugé . Si on [a] pu juger cette affaire on peut donc juger celle du pré de Vuaillet . M. de Voltaire prie donc instamment monsieur Balleidier de suivre cette affaire, comme aussi celle de Des Touches, et de me dire où en est celle de Bétems la Piote 1.

On a fait grâce à Joseph l'archevêque syndic de l'amende ; mais il doit payer les frais de justice qui doivent lui être remboursés par le village . Il n'y a nul ordre dans la paroisse . Les ordonnances portent que la justice s'y transpor[ter]ait une fois par semaine , et jamais elle n'y vient .

Le garde qui est porteur de la présente a trouvé onze vaches qui dévastaient un pré, et il vient faire son rapport . Il connait ceux à qui les vaches appartiennent . Nous n’avons point de curial dans le village . On avait choisi Charles Bétems de Prégny, mais il a négligé de se faire recevoir, et d'ailleurs, c'est un homme sur lequel il ne faut pas compter . Il y en a un, dit-on, qui demeure à Gex, mais c'est comme s'il demeurait aux antipodes et on ne le connait pas . Monsieur Balleidier est prié de venir mettre quelque ordre dans cette confusion .

A Ferney 24è septembre 1764, au soir . »

1 En patois savoyard la piote ou pyote est la jambe, un grand piotu est doté de longues jambes .

09/11/2019

votre substitut ne s’applique au cul que des sangsues et se fait charpenter les testicules

... Sacré constat !

Vision d'enfer !

Est-ce pris en charge par la Sécu ou est-ce mis dans le même tonneau que l'homéopathie ?

https://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-les-sangsues-au-service-de-la-medecine_117.html

A votre santé !

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

A Ferney 21è septembre 1764

Mon héros ne m’a point appris dans quel temps madame la comtesse d’Egmont irait dans ses terres papales. Je me mets aux pieds du père et de la fille ; mais je voudrais savoir si c’est cet automne qu’ils iront du côté des Alpes. Les fêtes que mon héros a données dans son royaume d’Aquitaine ont retenti jusque dans nos déserts. Il soutient toujours l’honneur de la France, en paix comme en guerre. Assurément on lui a bien de l’obligation ; mais on ne l’imite guère en aucun genre.

Je ne sais s’il accompagne Mme d’Egmont en Italie, et s’il veut avoir le plaisir de voir la ville souterraine. Nous voudrions bien lui donner quelque pièce nouvelle sur le théâtre des marionnettes de Ferney. C’est tout ce que nous pouvons lui offrir sur son passage, à moins que nous n’ayons quelque parente de Mme Ménage 1 à lui présenter . Nos Genevoises ne sont pas dignes de lui. La jolie vie que vous menez, Monseigneur le gouverneur de Guyenne ! tandis que votre substitut 2 ne s’applique au cul que des sangsues et se fait charpenter les testicules . Ma misérable santé m’empêche de l’aller voir. Je ne sors point de Ferney, et je n’en sortirai que pour vous. J’ai renoncé à la vie ambulante et bruyante . Car si vous êtes jeune, je suis vieux, et je ménage le peu de temps qui me reste.

M. le duc de Rendan est venu à Genève avec M. le duc de La Trémoille 3 et quarante officiers. Il y avait là de quoi prendre la ville. Cependant on ne leur a pas fait les plus légers honneurs. La garnison se met sous les armes, et ne s’y est pas mise pour des commandants de province. Cela est assez ridicule. On ne s’empresse pas aujourd’hui à fêter notre nation . Il n’y a que vous qu’on distingue.

Je vous crois à présent à Paris. On dit que le tripot de la comédie va comme les autres tripots, misérablement, mais vous brillez par l’opéra-comique ; et cela soutient la gloire d’un pays.

Si vous venez dans notre tripot, madame Denis vous donnera une ombre-chevalier 4 et la comédie . Mais donnez vos ordres à l’avance. Je suis bien indigne de paraître devant vous et devant Mme d’Egmont . Je ne fais que radoter . Pardonnez à ma misère. »

2 Le duc de Lorges .

3 Jean Bretagne Charles Godefroy, duc de la Trémoille, dont l'arrivée est signalée sur les registres du conseil en même temps que celle du duc de Rendan ; voir lettre du 3 août 1764 à Mme Pajot de Vaux : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/09/27/il-nous-vient-un-monde-prodigieux-mais-il-n-y-a-point-de-fetes-agreables-sa.html Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Bretagne-Charles_de_La_Tr%C3%A9moille

4 V* , comme beaucoup de gens dit ombre chevalier au lieu de omble chevalier .

08/11/2019

Je suis indigné qu’un homme qui avait le sens commun ait passé les cinq dernières heures de sa vie avec un prêtre . Deux minutes suffisaient

... Exactement .

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

21 septembre [1764] 1

Eh bien ! Oui, madame, il serait tout aussi bon, pour le moins, de n’être pas né. L’Évangile 2 ne l’a dit que de Judas, mais l’Ecclésiaste 3 l’a dit de tous les hommes . Et si Salomon a fait l’Ecclésiaste, vous êtes de l’avis du plus sage et du plus voluptueux de tous les rois. Remarquez seulement que Salomon ne parlait ainsi que quand il digérait mal. L’abbé de Chaulieu, qui valait bien Salomon, a dit :

Bonne ou mauvaise santé

Fait notre philosophie.4

Je suis donc volontiers de votre avis quand je souffre, et nous n’aurons plus de querelle sur cet article. Je croirai avec vous qu’il eût beaucoup mieux valu au prince Ivan de n’être pas né, que d’être empereur au berceau pour vivre vingt-quatre ans dans un cachot, et pour y mourir de huit coups de poignard.

Je serais homme à souhaiter de n’être pas né, si on m’accusait d’avoir fait le Dictionnaire philos[ophique] ; car, quoique cet ouvrage me paraisse aussi vrai que hardi, quoiqu’il respire la morale la plus pure, les hommes sont si sots, si méchants, les dévots sont si fanatiques, que je serais sûrement persécuté. Cet ouvrage, que je crois très utile, ne sera jamais de moi . Je n’en ai envoyé à personne ; j’ai même de la peine à en faire venir quelques exemplaires pour moi-même. Dès que j’en aurai, je vous en ferai parvenir . Mais par quelle voie ? je n’en sais rien. Tous les gros paquets sont saisis à la poste. Les ministres n’aiment pas qu’on envoie sous leur nom des choses dont on peut leur faire des reproches . Il faut attendre l’occasion de quelque voyageur 5.

Je suis indigné qu’un homme qui avait le sens commun ait passé les cinq dernières heures de sa vie avec un prêtre . Deux minutes suffisaient. S’il faut payer chez vous ce tribut à l’usage, on doit acquitter cette dette le plus vite qu’il est possible. Je vous prie de dire à M. le président Hénault combien je regrette son ami. Mais si nous avions eu le malheur de perdre M. Hénault, aurait-il fallu écrire à M. d’Argenson ?6 Je n’ai point écrit à son fils, parce que son fils ne m’écrirait pas sur la mort de son père. Savez-vous, madame, qu’il m’en coûte infiniment d’écrire ? Je vois à peine mon papier, et je suis très malade. Je vous écris parce que vous vous croyez très malheureuse, et que vous avez une âme forte à qui je dis quelquefois des vérités fortes, parce que vous m’avez dit quelquefois que mes lettres vous consolaient un moment ; parce que j’aime à vous parler des malheurs de la vie humaine, des préjugés qui l’empoisonnent, et des horreurs ridicules dont on accompagne la mort. Soyons philosophes au moins dans nos derniers jours ; ne les employons pas à nous sacrifier aux vanités du monde, à suivre des fantômes, à nous éviter nous-mêmes, à nous prodiguer au dehors, à nous repaître de vent. Vivez, philosophez avec vos amis ; qu’ils trompent le temps avec vous ; qu’ils égaient avec vous le chagrin secret de la vieillesse ; qu’ils vivent pour eux et pour vous.

Adieu, madame ; je vous aime de loin, et je vous aimerais encore plus de près. »

1 V* répond à une lettre du 10 septembre 1764, déjà citée à propos de la mort d'Argenson : lettre du 31 août 1764 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/10/23/la-premiere-lecon-que-je-crois-qu-il-faut-donner-aux-hommes-c-est-de-leur-i.html

2 Évangile selon Marc , XIV, 21 : https://www.aelf.org/bible/Mc/14

4 On a déjà vu dans la lettre du 12 avril 1756 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/06/21/quoique-j-y-aie-dit-tout-ce-que-je-pense-je-me-flatte-pourta.html

que ces vers sont de Chaulieu, et terminent la pièce intitulée Sur la première attaque de goutte que j'eus en 1695 . En supprimant l'article (La) en tête du vers de Chaulieu, V* passe du vers mêlé à une suite d'heptasyllabes .

5 Mme Du Deffand se serait plainte de n'en pas recevoir : « Je suis très fâchée contre vous, tout le monde me vient dire des traits et des articles d'un ouvrage qui fait grand bruit, et je n'apprends tout cela que par le public […] ; ne prenez pas la peine de vous excuser par de mauvaises raisons, elles augmenteraient mon mécontentement. »

6 « N'écrivez-vous donc point au président ? M. d'Argenson lui a laissé un manuscrit des lettres de Henri IV . Il a reçu des compliments de tout le monde . »

07/11/2019

il veut que son drame soit aussi intéressant que politique. Ces deux avantages se trouvent rarement ensemble

... Serait-ce la raison de la disparition de L'Echo ? https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitain...

Je ne l'ai jamais acheté ni lu, de ce fait, pas d'émotion chez moi . Seul m'attriste un peu le chomage qui attend le personnel . Que faire ?

Un cercueil symbolique déposé sur le parvis de la Cité Judiciaire de Limoges en soutien au journal L'Echo et à ses salariés. / © Delphine Roux

 

 

« A Bernard-louis Chauvelin

Ferney 21 septembre 1764

J’ai été si occupé de mon petit ex-jésuite, et ensuite si malingre, que je n’ai pas remercié Votre Excellence de l’extrême bonté qu’elle a eue de daigner s’intéresser pour un gentilhomme savoyard. Ce Savoyard, nommé M. de La Balme 1, fera tout ce qui lui plaira ; il suivra, s’il veut, les bons conseils de Votre Excellence. Je vous présente mes très humbles remerciements et les siens, et reviens à mon défroqué. Il veut absolument justifier la bonne opinion que vous avez eue de son entreprise ; il veut que son drame soit aussi intéressant que politique. Ces deux avantages se trouvent rarement ensemble, témoin les douze ou treize dernières pièces du grand Corneille, qui raisonne, qui disserte, et qui est bien loin de toucher. Notre petit drôle ajoute encore qu’il faut que le style soit de la plus grande pureté, sans rien perdre de la force qui doit l’animer ce qui est extrêmement difficile ; que toute tragédie doit être remplie d’action, mais que cette action doit toujours produire dans l’âme de grands mouvements, et servir à développer des sentiments qui aient toute leur étendue ; car c’est le sentiment qui doit régner, et sans lui une pièce n’est qu’une aventure froide, récitée en dialogues. Enfin il veut vous plaire, et il vous enverra sa pièce, que vous ne reconnaîtrez pas.

Malheureusement il n’y a point de rôle ni pour mademoiselle Clairon de Paris ni pour celle de Turin . Je me mets aux pieds de madame Chauvelin-Clairon, dont il faut adorer les talents et les grâces. Que l’une et l’autre Excellence conservent leurs bontés au vieux laboureur de Ferney, qui a quitté le cothurne pour le semoir, et qui fait des infidélités à Melpomène en faveur de Cérès, mais qui ne vous en fera jamais. »

06/11/2019

Je n'ai point voulu vous remercier, madame, sans avoir joui de vos bienfaits

... Honni soit qui mal y pense !

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« A Marie-Anne Fiquet du Boccage

Ferney 19è septembre 1764

Je n'ai point voulu vous remercier, madame, sans avoir joui de vos bienfaits . C’est en connaissance de cause que je vous réitère les sentiments d'estime et de reconnaissance que je vous avais voués dès longtemps . J'ai lu la très jolie édition 1, dont vous avez voulu me gratifier . Je ne connaissais point vos agréables lettres sur l'Italie ; elles ont supérieures à celles de Mme de Montaigu 2. Je connais Constantinople par elle, et Rome par vous ; et grâce à votre style , je donne la préférence à Rome . Je ne m'attendais pas, madame, de voir mon petit ermitage auprès de Genève, célébré par la main brillante qui a si bien peint les vignes des cardinaux 3. Les grands peintres savent également exercer leur talents sur les palais et sur les chaumières .

Soyez bien sure, madame, que je suis aussi reconnaissant qu'étonné de l’extrême bonté avec laquelle vous avez bien voulu parler de moi . Je ne nie pas que je ne sois infiniment flatté de voir mon nom dans vos lettres, qui passeront à la postérité ; mais mon cœur, j'ose le dire, est encore plus sensiblement touché de recevoir ces marques d'amitié de la première personne de son sexe et de son siècle . J'ose dire, madame, que personne n'a plus senti votre mérite que moi ; mais je ne me bornerai pas à vous admirer, j'aimais votre caractère autant que votre esprit, l'éloignement des lieux n'a point diminué ces sentiments . Mme Denis les partage, elle est pénétrée comme moi de ce que vous valez ; recevez les hommage de l'oncle et de la nièce, vous êtes au-dessus des éloges, vous devez en être fatiguée ; on est bien plus sûr de vous plaire quand on vous dit qu'on vous est très tendrement attaché, et c'est bien certainement ce que je suis, avec le plus sincère respect .

V. »

2 Sur les lettres de Mme Marie Wortley Montagu, voir lettre du 21 septembre 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/09/17/il-cherit-ses-sujets-comme-il-est-aime-d-eux-c-est-un-pere-e-6085187.html