17/11/2019
Non seulement il faut crier, mais il faut faire crier les criailleurs en faveur de la vérité
... Et mettre en taule les casseurs, sans circonstances atténuantes .
Gilets jaunes, au bout de tant de temps , manifestation après manifestation, vous ne pouvez ignorer que vous êtes complices des Black blocs ; même si ce n'est pas votre but premier, avouez, que dans le fond, vous n'êtes pas mécontents qu'on s'en prenne à l'autorité publique que vous rejetez, et aux biens que vous désireriez avoir .
Quant aux geignards parlementaires qui se plaignent du manque d'attention des policiers à leur égard, et que les gaz lacrymogènes sont exagérés, je dis "shut up, mouchez vos nez sales, et rentrez chez vous".
Délinquants en action ! Impunis .
« A Etienne-Noël Damilaville
29è septembre 1764 1
Votre fidèle frère recommande toujours à son cher frère de détruire l'opinion aussi dangereuse qu'erronée que je peux avoir quelque part à l'infernal Portatif . Non seulement il faut crier, mais il faut faire crier les criailleurs en faveur de la vérité . Rien ne serait d’ailleurs plus dangereux pour l'Encyclopédie que l'imputation d'un Dictionnaire philosophique à un homme qui a travaillé quelquefois pour l'Encyclopédie même . Cela réveillerait la fureur des Chaumeix, et le journal chrétien ferait beau bruit . Je me flatte que Protagoras me défendra vivement contre la calomnie .
Est-il vrai que l'archevêque de Paris revient à Conflans ?2 Il fera peut-être un mandement contre le Portatif pour s'amuser, mais il n'amusera pas le public .
Je ne peux avoir sitôt le recueil que je vous avais promis 3, mais est-il possible qu'il ne vienne rien de Paris dans ce goût ? Vos prophètes sont muets, les oracles ont cessé 4. Il y a trop peu de Meslier, trop peu de sermons, et trop de fripons .
Je vous prie de m'envoyer des remarques imprimées depuis peu sur l'Encyclopédie, en forme de lettres 5. C'est apparemment le secrétaire de l'envie qui a fait cet ouvrage . Mandez-moi si on daigne y répondre, et s'il serait à propos que les héritiers de Guillaume Vadé s'égayassent sur cet animal, quand ils n'auraient rien à faire ?
Thieriot est-il grand vicaire de Cambrai ? Il me paraît qu'il justifie un peu ce qu'a dit Jean-Jacques .
J'embrasse tendrement mon frère .
Écr l'inf . »
1 L'édition de Kehl , suite à la copie Beaumarchais, amalgame des versions abrégées de cette lettre et de celle du 1er octobre 1764, le tout daté du 29 septembre 1764 .
A la date du 27 septembre, on lit dans les mémoires secrets : « M. de Voltaire , suivant son usage, persifle le public et désavoue le Dictionnaire philosophique . Voici une anecdote à ce sujet, que nous tenons du sieur Cramer, son imprimeur à Genève, et qui est à Paris . Il nous a conté qu'il avait écrit […] une lettre à M. de Voltaire, dans laquelle , en lui rendant compte de ce nouveau livre dont on parlait à Paris, fort scandaleux, fort connu, fort couru, et très bien fait, au dire des connaisseurs, il ajoutait qu'on le lui attribuait, qu'il le priait en conséquence de vouloir bien lui en envoyer un exemplaire . M. de Voltaire lui a répondu qu'il [en] avait […] ouï parler […] qu'il désirait , ainsi que M. Cramer , très ardemment l'avoir ne sa possession ; qu'il lui demandait en grâce de lui en procurer la lecture, dès que ce livre tomberait entre ses mains . M. Cramer a riposté […] qu'il avait fait voir sa lettre à tout le monde, suivant ses intentions qu'il présumait […] qu'actuellement que la farce était jouée, il le suppliait de nouveau très instamment de lui envoyer un exemplaire de cet ouvrage ? »
Et le 26 septembre 1764, Montpéroux écrit au duc de Praslin , de Genève , que la bourgeoisie a marqué' « tant d'indignation contre cet ouvrage » que le conseil n’avait pu que le condamner « comme téméraire, impie, scandaleux, destructif de la Révélation » et qu'il avait en conséquence été « lacéré et brûlé par l’exécuteur de la haute justice devant la porte de l'Hôtel de Ville »
2 Voir lettre du 27 janvier 1764 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/02/02/e... . Il a en effet quitté la Trappe .
3 L’Évangile de la raison ; voir : https://books.google.fr/books?id=FY2_PsfRjgsC&pg=RA4-PA25&lpg=RA4-PA25&dq=L%27Evangile+de+la+raison+1764&source=bl&ots=QtdOo9jeDg&sig=ACfU3U2vMprXUhQzghfSX_j_zPTmICm24Q&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwikvKqF6vDlAhXQA2MBHTUJB3AQ6AEwBXoECAkQAQ#v=onepage&q=L'Evangile%20de%20la%20raison%201764&f=false
4 Rappel de Milton , Hymn on the morning of Christ's nativity
Vers 173- 180 de https://www.poetryfoundation.org/poems/44735/on-the-morning-of-christs-nativity
The Oracles are dumb;
No voice or hideous hum
Runs through the arched roof in words deceiving.
Apollo from his shrine
Can no more divine,
With hollow shriek the steep of Delphos leaving.
No nightly trance or breathed spell
Inspires the pale-eyed priest from the prophetic cell.
Les oracles sont muets, aucune voix ni murmure horrible ne passe en mots trompeurs à travers la voûte du toit . Apollon de son autel ne peut plus vaticiner avec des cris caverneux s'échappant de escarpement de Delphes . Plus de transe puissante, d'incantation exhalée inspirant le prêtre aux yeux pales dans sa cellule prophétique .
On disait que les oracles antiques s’étaient tus à la venue du Christ .
5 Jean Saas : Lettres sur l'Encyclopédie, pour servir de supplément aux sept volumes de ce dictionnaire : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9626805h
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16/11/2019
Vous avez encore un mérite qui vous distingue bien singulièrement de vos confrères, c'est que vous aimez la vérité
... Journaliste ? Parlementaire ? Ministre ? Président de la République ? Mais qui diable de tous ceux là aime la vérité pure et simple ?
En passant, au hasard, j'ai trouvé ceci : https://www.instagram.com/p/B4pZoPUBCjK/?utm_source=ig_em...
Merci Adibsamoud .
« A Paul-Claude Moultou
à Genève
26è septembre 1764
Mon cher philosophe, seriez-vous assez bon , et auriez-vous assez de loisir pour jeter sur le papier quelque chose d'un peu détaillé sur les ophionites ?1 Calmet qui parle de tout avec une ingénuité et une bonne foi imbécile qui enchante, ne dit rien sur cette matière . Je n'ai presque point de Pères de l’Église dans ma bibliothèque, et c'est bien dommage, car ce sont de bons recueils de subtiles bêtises .
Vous travaillez, sans doute, à votre grand ouvrage. Pourquoi n'en apporteriez-vous pas quelques cahiers à Ferney ? Il y a deux choses que j'aime passionnément, c'est tout ce que vous dites, et tout ce que vous écrivez . Vous avez encore un mérite qui vous distingue bien singulièrement de vos confrères, c'est que vous aimez la vérité . Ainsi c'est avec une vérité extrême que je vous suis attaché pour toute ma vie . »
1 Le mot ophionite n'est pas enregistré dans les dictionnaires, la racine grecque du mot signifie serpent, ce qui suggère le sens .
On trouve des insectes de ce nom : https://books.google.fr/books?id=QMd1ecHUVN8C&pg=PA169&lpg=PA169&dq=ophionite&source=bl&ots=att5F3kcxi&sig=ACfU3U1figolKE91x43bJCG8_z5xTVyYZA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj-ka-EuO_lAhVSTBoKHWY5CpsQ6AEwDnoECAYQAQ#v=onepage&q=ophionite&f=false
20:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
C'est à vous à juger de ses talents et à les encourager
... Parlons sport pour une fois, bien que non fan du tennis (et toutefois nettement plus amateur que du foot ), voyons un jeune prometteur Stefanos Tsitsipras
« A Henri-Louis Lekain
Mon cher grand acteur, je vous adresse un jeune homme, qui par les lettres que j'ai reçues de lui me paraît avoir beaucoup de mérite . C'est à vous à juger de ses talents et à les encourager . Pour peu qu'il ait de succès on le recommandera à M. le maréchal de Richelieu . Je vous embrasse de tout mon cœur .
V.
26è septembre 1764 à Ferney . »
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j'ai eu le bonheur de quitter les rois pour la charrue
... La seconde est plus fiable que les premiers .
« A Louis-René de Caradec de La Chalotais 1
A Ferney, le 26 septembre [1764]
Agréez, monsieur, que M. de La Vabre, qui vous présenta l'an passé , une lettre de ma part, et que vous reçûtes avec tant de bonté, ait encore l'honneur de vous en présenter une . Il vous parlera de son affaire ; mais moi je ne peux vous parler que de vous-même, de votre éloquence, des excellentes méthodes que vous avez daigné donner pour élever des jeunes gens en citoyens et pour cultiver leur raison qu'on a si longtemps pervertie dans les écoles . Vous me paraissez le procureur général de la France entière .
J'ai relu plusieurs fois tout ce que vous avez bien voulu rendre public, et toujours avec un nouveau plaisir . Vous ne vous contentez pas d’éclairer les hommes, vous les secourez . J'ai vu dans des mémoires d'agriculture combien vous l’encouragez dans votre patrie . Je me suis mis au rang de vos disciples ; j'ai semé du fromental à votre exemple, et j'ai forcé les terres les plus ingrates à rapporter quelque chose . Je trouve que Virgile avait autant de raison de dire : o fortunatos nimium sua si bona norint 2 qu'il avait tort de quitter la vie dont il faisait l’éloge . Il renonça à la charrue pour la cour, j'ai eu le bonheur de quitter les rois pour la charrue . Plût à Dieu que mes petites terres fussent voisines des vôtres ! Les hommes qui pensent sont trop dispersés ; et le nombre de philosophes est encore bien petit, quoiqu'il soit beaucoup plus grand que dans notre jeunesse . J'ai vu l'empire de la raison s'étendre, ou plutôt ses fers devenus plus légers . Encore quelques hommes comme vous, monsieur, et le genre humain en vaudra mieux .
Je vous supplie d'être bien persuadé du respect infini avec lequel je serai toute ma vie etc.
Voltaire. »
2 Trop heureux s'ils connaissaient leur bonheur , Virgle, Les Géorgiques, II, 458 : http://bacdelatin-ts5.blogspot.com/2008/04/virgile-gorgiques-ii-458-474-le-bonheur.html
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15/11/2019
C’est une chose étonnante, que presque tout le monde commence à croire qu’on peut être honnête homme sans être absurde; . Cela me fait saigner le cœur
...
« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay
[Madame de La Lire d'Epinay
place Vendôme
à Paris
Rue Neuve-des-Petits-Champs
vis-à-vis M. Le Roy maître fruitier 1]
Un de nos frères, madame, que je soupçonne être le prophète bohémien 2, m’a écrit une belle lettre par laquelle il veut quelques exemplaires d’un livre diabolique, auquel je serais bien fâché d’avoir la moindre part. Ma conscience même serait alarmée de contribuer au débit de ces œuvres de Satan . Mais comme il est très doux de se damner pour vous, madame, et surtout avec vous, il n’y a rien que je ne fasse pour votre service. Je fais chercher quelques exemplaires à Genève , ces hérétiques les ont tous fait enlever avec avidité. La ville de Calvin est devenue la ville des philosophes ; il ne s’est jamais fait une si grande révolution dans l’esprit humain qu’aujourd’hui. C’est une chose étonnante, que presque tout le monde commence à croire qu’on peut être honnête homme sans être absurde . Cela me fait saigner le cœur.
Je vous prie, madame, de me recommander aux prières des frères. Je prie Dieu continuellement pour eux comme pour vous, et pour la propagation du saint Évangile. Vous savez qu’Esculape-Tronchin va inoculer les Parmesans 3 tandis que vos Welches condamnent l’inoculation 4. Il n’y [a], révérence parler, parmi les Welches que nos frères qui aient le sens commun. Vous, madame, qui joignez à ce sens commun les grâces et l’esprit, vous êtes française et nullement welche ; et moi, madame, je suis à vos pieds pour toute ma vie.
25è septembre 1764 . »
1 Les deux dernières lignes de l'adresse sont ajoutées d'une autre main.
2 Grimm .
3 Voir la lettre de Tronchin à Grimm, de Parme, du 22 octobre 1764 ; voir : https://books.google.fr/books?id=fE4tBAAAQBAJ&pg=PT392&lpg=PT392&dq=lettre+de+Tronchin++%C3%A0+Grimm,+de+Parme,+du+22+octobre+1764&source=bl&ots=RT9Kav5p88&sig=ACfU3U1Mb5UPaLCdxQQ1YUAkuocbCEHuig&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwitwvnm5erlAhU94eAKHU_7DL0Q6AEwAHoECAkQAQ#v=onepage&q=lettre%20de%20Tronchin%20%20%C3%A0%20Grimm%2C%20de%20Parme%2C%20du%2022%20octobre%201764&f=false
4 Le 3 septembre , la Faculté de médecine de Paris a voté la « tolérance de l'inoculation » à une majorité des deux tiers . Mais elle revint le 11 sur sa décision .
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14/11/2019
Je ferais volontiers quatre-vingts lieues pour voir un ami, mais non pour voir des souverains
...
« A Sébastien Dupont
Au château de Ferney
25 septembre [1764]
Voici mon cher mai de quoi il s'agit . J'ai donné déjà cent mille livres ces jours-ci au sieur Jeanmaire sur son simple billet . Mgr le duc de Virtemberg doit être content de ce procédé . Je vous envoie une lettre de change de 79 995 livres que je vous prie de faire remettre au dit sieur Jeanmaire quand vous aurez la bonté de lui faire passer l'acte . Je lui envoie encore 20 005 livres, ainsi il aura 200 000 net .
Je joins ici un croquis d'acte qui n'est pas prolixe, mais qui dit tout, et que je soumets à vos lumières et à vos bontés . Vous serez peut-être étonné de ma confiance dans les princes, mais il y a longtemps que je sais qu'il vaut mieux placer sur eux que sur particuliers . M. le duc de Virtemberg a six cent mille livres de rente en France de biens libres .
M. Jeanmaire est chargé de vous présenter vos honoraires . Voilà en peu de mots tout ce qui regarde cette affaire pécuniaire sur laquelle je vous demande le secret . J'ai été bien tenté de venir vous voir, mais il aurait fallu aller chez le duc de Virtemberg et chez l’Électeur palatin . Je ferais volontiers quatre-vingts lieues pour voir un ami, mais non pour voir des souverains . Vous vous apercevrez par ma petite écriture que nos yeux sont en meilleur état . Mais gare les neiges . C'est alors que je suis aveugle .
Je vous embrasse très tendrement . Mme Denis en fait autant .
V. »
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13/11/2019
ce qui est nécessaire n’ennuie point
... Et ne réjouis cependant pas toujours .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
25 septembre [1764] 1
Je ne manque jamais de faire lire au petit prêtre les ordres célestes des anges ; il a dévoré le dernier mandat, et voici comme il m’a parlé .
J’avais déjà travaillé conformément à leurs idées, de sorte que les derniers ordres ne sont arrivés qu’après l’exécution des premiers. On trouvera des prêtres plus savants, mais non de plus dociles.
J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir ; et si je n’ai pas réussi, je suis un juste à qui la grâce a manqué.
J’ai ôté toutes les dissertations cornéliennes qui anéantissent l’intérêt. Je respecte fort ce Corneille ; mais on est sûr d’une lourde chute quand on l’imite.
Il me paraît qu’à présent toutes les scènes sont nécessaires, et ce qui est nécessaire n’ennuie point.
Il paraît qu’on s’est trompé quand on a dit que la pièce manquait d’action : il fallait dire que l’action était refroidie par les discours qu’Octave et Antoine tenaient sur l’amour et sur le danger qu’ils ont couru.
L’action, dans une tragédie, ne consiste pas à agir sur le théâtre, mais à dire et apprendre quelque chose de nouveau, à sortir d’un danger pour retomber dans un autre, à préparer un événement, et à y mettre des obstacles. Je crois qu’il y a beaucoup de cette action théâtrale dans mon drame, de l’intérêt, des caractères, de grands tableaux de la situation de la République romaine ; que le style en est assez pur et assez vif ; et qu’enfin tous les ordres de vos divins anges ayant été exécutés, je dois m’attendre à une réparation d’honneur, si la pièce est bien jouée.
Je présume qu’il faut obtenir qu’on la représente à Fontainebleau, et que, si elle y réussit, on sera sûr de Paris . Ce n’est pas la première fois qu’on a gagné un procès perdu en première instance, témoin Brutus, Oreste, Sémiramis.
Il n’est ni de l’intérêt de Lekain, ni de celui de l’auteur, ni de celui des comédiens, qu’on commence par imprimer ce qui, étant tombé à la représentation, n’engagerait pas les lecteurs à jeter les yeux sur l’ouvrage.
Ainsi a parlé le jeune prêtre, et il a fini par chanter une antienne à l’honneur des anges.
J’ai commencé, comme de raison, par le tripot ; je passe aux dîmes.
Je n’ai point de termes, ni en prose ni en vers, pour exprimer ma reconnaissance. J’écrirai donc à ce M. Foutete ou Fontete 2, car je n'ai pu bien lire son nom, et je compte toujours sur les bontés de M. le duc de Praslin .
Passons aux seigneurs Cramer. On a un peu gâté les Genevois ; ils n’ont pas daigné seulement faire prendre les armes à leur garnison pour MM. les ducs de Randan, de La Trémoille et de Lorges, tandis qu’elle les prend pour un conseiller des 25, lequel, en parlant au peuple assemblé, l’appelle mes souverains seigneurs. Ce pays-ci est l’antipode du vôtre.
Tout ce que je peux vous dire des princes en question , c’est que, quand j’arrivai, ils n’avaient pas de chausses, et qu’ils sont à présent fort à leur aise.
Ils m’avaient toujours fait accroire qu’ils avaient écrit à un libraire de Florence pour me faire avoir les livres italiens nouveaux. M. de Lorenzi 3 m’a mandé que ce libraire n’avait pas reçu de leurs nouvelles . C’est ce qui fait que j’ai si mal servi votre Gazette littéraire.
Il n’y a pas, je crois, d’autre voie que celle de M. le duc de Praslin pour vous faire tenir le livre infernal . Je mettrai sur votre enveloppe, mémoire aux anges ; mais donnez-moi vos ordres. »
1 L'édition de Kehl est incomplète ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/correspondance-annee-1764-partie-30.html
2 Le 18 septembre, Crommelin mentionne qu'il a vu le conseiller Fontette en présence de d'Argental, lequel a été aussi peu satisfait que Crommelin lui-même de l'atttitude de Fontette . À la suite d'un remaniement de la copie Beaumarchais, cette fin de paragraphe figure ainsi dans les éditions : J'écrirai donc à ce M. Fontette .
3 Frère du comte de Lorenzi .
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