Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03/07/2020

La reine a bu, dit-on , à sa santé, mais ne lui a point donné de quoi boire

... Chère Elisabeth the Second, vous êtes bien dure avec votre petit-fils américain, votre fils Charles the None est désormais obligé de renflouer les caisses de son fils indigne . Haro sur Harry , et ... Megan, of course!

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

27è mars 1765

Mon cher frère, je ne sais si vous avez reçu un petit paquet adressé par Lyon à M. Gaudet, avec une seconde enveloppe pour vous . Vous recevrez incessamment un petit ballot pour M. Delahaye 1, fermier général , qui est venu ici mettre sa femme entre les mains de M. Tronchin .

M. d'Argental doit avoir actuellement l’objet de l'inimitié d'Omer . Je ne crois pas qu'il prenne plus de deux ou trois exemplaires pour lui ; tout le reste est pour vous et vos amis . Vous avez dû trouver dans mes paquets fraternels des lettres pour M. de Chimène . En voici encore une que je dois à M. Blin de Sainmore . Voilà un compte fidèle ; parlons à présent d'affaires .

Le mémoire de Sirven que vous devez avoir reçu n'est point à la vérité signé de lui, mais il est écrit de sa main . Il n'y a qu'à renvoyer la dernière page qui est numérotée, je la lui ferai signer à Gex par-devant notaire . Nous verrons s'il y a lieu de demander l'attribution d'un nouveau tribunal . La sentence par contumace qui condamne toute la famille, a été confirmée par le parlement de Toulouse . Il est à présumer que si cette pauvre famille va purger la contumace à Toulouse, elle sera rouée , ou brûlée, ou pendue par provision, sauf à tâcher de les faire réhabiliter au bout de trois années . Je crois qu'il serait bon que vous eussiez la bonté de faire parvenir ma lettre sur les Calas et les Sirven, contresignée, à M. Rousseau, directeur du Journal encyclopédique à Bouillon . Ce Rousseau là n'est pas comme celui de la montagne . Faites-m'en parvenir aussi je vous en supplie, deux exemplaires .

Hélas ! Mon cher frère, ces petites grenades qu’on jette à la tête du monstre, le font reculer pour un moment, mais sa rage en augmente , et il revient sur nous avec plus de furie . Les honnêtes gens nous plaignent quand l'hydre nous attaque, mais ils ne nous défendent pas comme Hercule . Ils disent, pourquoi osaient-ils attaquer l’hydre ?

Je viens de lire Le Siège de Calais ; l'auteur est mon ami ; je suis bien aise du succès inouï de son ouvrage, c'est au temps à le confirmer .

Voici encore une petite lettre pour Mme Calas . Est-ce que je n'aurai pas le plaisir de la féliciter de la pension du roi ? Est-ce que la lettre des maîtres des requêtes aurait été inutile ? La reine a bu, dit-on , à sa santé, mais ne lui a point donné de quoi boire . Gémissons , mon cher ami, et en gémissant écrasons l'infâme . »

1 Ce nom n'apparait pas dans les registres de Tronchin .

02/07/2020

Je le presserai de me répondre

... dit l'AP-HP à propos du "faux témoignage" de Didier Raoult : https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-l-ap-hp-accuse-...

 

 

 

« A François de Chennevières, Premier commis

des bureaux de la Guerre etc.

à Versailles

27è mars 1765

J'ai envoyé, mon cher ami, à M. Tronchin votre mémoire . Je demeure à deux lieues de lui ; il est accablé de consultations qui toutes sont chèrement payées, et qui emportent tout son temps . Je le presserai de me répondre, et je vous enverrai son ordonnance, à moins que la personne qui le consulte et dont j'ignore le nom, ne lui ait donné une adresse ; et qu'il ne réponde en droiture ; car on perd une poste , et quelquefois deux lorsqu'il faut envoyer de Genève à Ferney, et de Ferney à Genève .

J'ai lu Le Siège de Calais et je me suis vivement intéressé au succès de l'auteur dont je suis l’ami .

Toute ma petite famille embrasse tendrement la vôtre .

V. »

Je m’intéresse à tous vos enfants ainsi qu'à leur respectable mère

...

DSCF7280.JPG

 : la terre ."

 

 

« A Anne-Rose Calas

Au château de Ferney par Genève

27è mars 1765 1

J'ai reçu, madame, une lettre de monsieur votre fils Louis Calas . Ne sachant pas sa demeure je vous écris pour le remercier de son attention . Je m’intéresse à tous vos enfants ainsi qu'à leur respectable mère ; et j'espère que la famille sera dorénavant aussi heureuse qu'elle a été infortunée . Vos malheurs et votre vertu vous ont rendue chère au public . Je vous prie de me compter toujours parmi ceux qui vous sont entièrement dévoués .

J'ai l'honneur d'être, madame, votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. »

1 Original avec cachet « Genève » passé à la vente Rauch le 29 avril 1957 ; l'édition Gauthier-Villars change à tort l'année en 1763 .

01/07/2020

il est nécessaire que l'humanité combatte le fanatisme . La voix de ce monstre se fait encore entendre

... Sans commentaire , c'est toujours d'actualité .

 

 

« A Adrien-Michel- Hyacinthe Blin de Sainmore

rue des Capucins chez monsieur Bordes

Fermier général

à Paris

Vous avez servi, monsieur, la famille des Calas en vers comme M. de Beaumont en prose , c'est-à-dire avec bien de l'éloquence . J'ai en particulier des remerciements à vous faire . Si vous avez lu la lettre que j'ai écrite à M. Damilaville vous verrez combien il est nécessaire que l'humanité combatte le fanatisme . La voix de ce monstre se fait encore entendre . C'est à ceux qui pensent comme vous à l'étouffer . Comptez que je vous suis attaché avec autant d'estime que de reconnaissance .

Voltaire.

27è mars 1765 1»

1 L'édition Ricci est sans date ni signature . A partir de rue, l’adresse est complétée d'une autre main .Voir aussi : https://data.bnf.fr/12207208/adrien-michel-hyacinthe_blin...

30/06/2020

mais que doit-on en conclure? Vous n'osez le dire, ni moi non plus

...Les Verts, LFI, LR, LREM, RN, j'en passe et des plus mauvais, font leurs comptes et comme d'hab' cocoricotent . C'est reparti pour un tour, on verra à l'usage ce que valent ces élus municipaux .

150 petites experiences de psychologie des medias : Pour mieux ...

Il n'est jamais trop tard pour s'instruire !

 

 

« A Claude-Nicolas Le Cat, Secrétaire perpétuel de l'Académie de Rouen, etc., à Rouen

26è mars 1765, au château de Ferney

par Genève 1

Je n'ai reçu que depuis peu de jours, monsieur, le livre dont vous avez bien voulu m'honorer 2; le voyageur qui devait me l'apporter il y a longtemps l'avait oublié à Paris . Des fluxions horribles que j'ai sur les yeux ne m'ont pas empêché de le lire ; le plaisir de m'instruire l'a emporté sur les douleurs que je ressens . Je suis menacé depuis deux ans de perdre entièrement la vue, et vous seriez obligé en conscience de me guérir pour réparer le mal que vous m'avez fait en me donnant un plaisir extrême . Je dirai de vous ce que Halley disait de Neuton 3: nec propius fas est mortali attingere divos ? Vous touchez aux premiers principes ; il semble que vous deviniez le secret du créateur .

Je suis d'ailleurs entièrement de votre sentiment sur la sensibilité et l'irritabilité ; mais que doit-on en conclure? Vous n'osez le dire, ni moi non plus . Tout ce que je peux dire hardiment, c'est que je vous regarde non seulement comme un excellent physicien, mais comme un très grand philosophe . Je suis plein de vénération pour votre mérite, et je vous prie de me compter parmi ceux qui vous admirent le plus ?

C'est avec ces sentiments que j'ai l'honneur d'être , monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »

1 Edition Amédée Margry : « Un correspondant de Voltaire : le chirurgien Le Cat », dans Comptes rendus et mémoires : Comité archéologique de Senlis […], 1906 /

2 Traité de l'existence, de la nature et des propriétés du fluide des nerfs : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55265915.texteImage

3 Ayant lu les Philosophiae naturalis principia mathematica, de Newton (1687), Edmund Halley a composé, pour mettre en tête de l'ouvrage, des hexamètres dont le premier est en effet Nex fas est propius mortali attingere divos : « Et il n'est pas permis à un mortel d'approcher de plus près les dieux ». Voir : https://todayinsci.com/H/Halley_Edmond/HalleyEdmond-Quotations.htm

29/06/2020

en tout pays les bons cœurs et les bons esprits sont enchaînés par ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre

...coaching | Consultations Manon Blondin

 

 

 

« A Élie Bertrand, Premier pasteur de l’Église

française , membre de plusieurs académies

à Berne

Mon cœur est pénétré, mon cher philosophe , de vos démarches pleines d'amitié, et je ne les oublierai de ma vie . Les Calas ne sont pas les seuls immolés au fanatisme ; il y a une famille entière du Languedoc condamnée pour la même horreur dont les Calas avaient été accusés . Elle est fugitive dans ce pays-ci . Le Conseil de Berne lui fait même une petite pension . Il sera difficile d’obtenir pour ces nouveaux infortunés la justice que nous avons enfin arrachée pour les Calas après trois ans de soins et de peines assidues . Je ne sais pas quand l'esprit persécuteur sera renvoyé dans le fond des Enfers dont il est sorti, mais je sais que ce n'est qu'en méprisant la mère qu'on peut venir à bout du fils ; et cette mère, comme vous l'entendez bien est la superstition . Il se fera sans doute un jour une grande révolution dans les esprits . Un homme de mon âge ne la verra pas, mais il mourra dans l'espérance que les hommes seront plus éclairés et plus doux . Personne n'y pourrait mieux contribuer que vous ; mais en tout pays les bons cœurs et les bons esprits sont enchaînés par ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre .

Mes respects, je vous en supplie, à M. et Mme de Freüdenreich . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur .

V.

26è mars 1765. »

28/06/2020

sept cent mille têtes absurdes l'emporteront sur cinquante têtes bien faites

... Tel sera le bilan de quelques élections municipales dans les grandes villes ce soir .

Comme d'hab', me direz-vous . Oui !

La colline aux épouvantails – Langue sauce piquante

Chaque candidat fait de ses concurrents des épouvantails, c'est ainsi que je vois chaque élection

https://www.lemonde.fr/blog/correcteurs/2016/05/03/la-col...

 

 

 

« A Théodore Tronchin,

à Genève

Mon cher Esculape, vous qui connaissez les âmes comme les corps vous n'avez que trop raison quand vous me mandez que sept cent mille têtes absurdes l'emporteront sur cinquante têtes bien faites . Je conclus qu’il faut augmenter tant qu'on peut le petit troupeau, afin qu'on soit moins en proie à la horde immense des sots . On gagne tous les jours quelques âmes ; il ne faut pas se rebuter .

Jean-Jacques met le comble à ses insolences et à sa folie, il espère toujours rentrer chez vous par la brèche, je ne crois pas qu'il y parvienne .

Voulez-vous bien avoir la bonté de dire à Mme de Gourgue 1 combien je m'intéresse à sa santé, et de lui présenter mon respect ? Je vous embrasse bien tendrement mon très cher Esculape .

25è mars 1765. »