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09/02/2019

Tout va bien, préparez du papier pour les contes , il ne faut pas rester oisif

... Vous  disent  les conseillers (conseilleurs mais pas payeurs ! ) de Pôle emploi .

-- Traversez la rue dit un président .

-- Et regardez bien à gauche et à droite avant de le faire , comme me le conseillaient mes parents attentionnés .

 -- Rien à gauche ! rien à droite ! rien à l'extrême gauche ! rien à l'extrême droite ! j'ai le champ libre .

 

 

« A Gabriel Cramer

[janvier-février 1764]

Tout va bien, préparez du papier pour les contes 1, il ne faut pas rester oisif . Posuit hominem in paradiso ut operaretur eum 2.

Eh mon Dieu, à qui ai-je prêté le droit public d'Allemagne, en trois volumes 3? Bon ouvrage, que je regrette beaucoup qu'on ne retrouve point à Genève , car Dieu merci on n'y trouve rien . Je prie Caro Gabriele d'écrire au sec Duclos pour savoir s'il a reçu la Tolérance que vous lui avez envoyée . »

1 Contes de Guillaume Vadé .

2 Genèse, II, 15 : il a placé l'homme dans le paradis pour qu'il le travaillât .

3 Il s'agit sans doute des Institutiones juris […] de Vitriarius, mentionnées à propos de la lettre du 23 novembre 1753 à Mme de Fontaine : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1753-partie-12-112530487.html

et : https://en.wikipedia.org/wiki/Johann_Jacob_Vitriarius

08/02/2019

vous me rendrez raison si vous pouvez, de toutes les sottises, de toutes les inconséquences, de toutes les contradictions de la Gaule transalpine

... Ceci étant dit par des Italiens qui faute d'être des modèles universels, mais tartuffes patentés, se croient tout permis, y compris soutenir les Gilets jaunes et descendre en flammes le président Macron , au grand dam de l'ambassadeur de France qui doit quitter son palais d'Italie

http://www.leparisien.fr/politique/diplomatie-brouille-sa...

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J'entends comme un bruit de botte(s)

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche

Ferney 30è janvier 1764 1

Digne magistrat, bienfaisant philosophe, citoyen digne d'un meilleur siècle, belle âme auprès de qui j'aurais voulu raboter la mienne, il ne sera pas dit, assurément, que je sois assez sot pour mourir sans vous avoir vu dans votre paradis de La Marche . Vous y fondez un hôpital 2, voilà tout juste mon affaire , j'y viendrai en qualité d'impotent, si nos vilains vents continuent, et en qualité d'aveugle si ma fluxion sur les yeux ne guérit pas . J'y viendrai sain et sauf, en litière ou en brancard, en bonnet de nuit ou en perruque . Vous éclairerez mon esprit, et cela vaut bien la guérison de mes yeux que vous me faites espérer ; vous me rendrez raison si vous pouvez, de toutes les sottises, de toutes les inconséquences, de toutes les contradictions de la Gaule transalpine, et des pauvres petits royaumes des Bourguignons et des Francs .

Vous me direz quel chemin il faut prendre pour arriver de ma chaumière à votre palais de La Marche . J'envoie le livre de la Tolérance que l'auteur m'ordonne de vous présenter par la voie de M. de Raimond, directeur des postes de la Franche-Comté . Je ne sais pas si c'est la voie la plus sûre et la plus prompte, je hasarde celle-là , parce que vous ne m'en avez pas donné d'autre . Le paquet doit arriver franc ; s'il fait naufrage en chemin on tâchera de prendre une autre route .

J'ai actuellement une grande affaire avec monsieur votre fils . Je ne sais si vous savez qu'il est venu aussi à Ferney . Je suis à peu près dans le cas du roi, j'ai eu affaire à trois parlements du royaume à la fois, je m'en suis tiré jusqu'ici assez heureusement, nous verrons si je réussirai avec le vôtre . Savez-vous bien que mon affaire est très délicate, et que j'ai obtenu du roi une belle lettre dont on n'a pas fait grand cas . Ce monde-ci est plaisant, et moi aussi en vérité . Mon Dieu que j'ai envie de venir philosopher à La Marche ! J'ai trois jours à vivre, que j'en passe un avec vous, et je suis content . Conservez-moi les bontés dont vous m'honorez, et soyez sûr que vous êtes autant aimé que respecté du vieux de la montagne .

V. »

1 D'après l'édition Correspondance inédite .

2 Note du précédent éditeur : « A Mervans, bourg dépendant de la terre de La Marche . Cette fondation a été transférée à Chalons-sur-Saône. »

tous les livres écrits depuis quelque temps respirent je ne sais quoi de sombre et de pédantesque, à commencer par l’Ami des Hommes , et à finir par les Richesses de l’État . Je ne vois que des fous qui calculent mal

... C'est malheureusement vrai .

 

« A Etienne-Noël Damilaville

30è janvier 1764 1

Est-il vrai, mon cher frère, qu’on a mis en lumière, au bas de l’escalier du Mai 2, la pastorale de monseigneur ? L’auteur sera assurément inséré dans le martyrologe romain. Tout ceci ne fait pas de bien à l’infâme . Nos plus grands ennemis combattent pour la bonne cause, sans le savoir. Tout ce que je crains, c’est qu’un esprit de presbytérianisme ne s’empare de la tête des Français, et alors la nation est perdue. Douze parlements jansénistes sont capables de faire des Français un peuple d’atrabilaires. Il n’y a plus de gaieté qu’à l’Opéra-Comique , tous les livres écrits depuis quelque temps respirent je ne sais quoi de sombre et de pédantesque, à commencer par l’Ami des Hommes 3, et à finir par les Richesses de l’État 4. Je ne vois que des fous qui calculent mal.

Vous m’aviez promis le livre du lourd Crevier. Je vous demande en grâce de le joindre aux Fonctions du Parlement (1)5. on peut charger Briasson ou Merlin d'adresser le paquet par la diligence à M. Camp, banquier à Lyon .

Voulez-vous bien avoir la bonté de faire rendre ce billet à Protagoras ?6 Je souhaite que le livre attribué à Saint-Evremond, dont vous m’avez régalé, puisse être sur toutes les cheminées de Paris. Il a beau être farci de fautes d’impression, il fera toujours beaucoup de bien.

Ecr l’inf… Écr. l’inf… »

1 Une copie contemporaine fait un amalgame avec la lettre du 27 janvier 1764 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1764-partie-5.html

2 Au pilori .

5 Lettres historiques sur les fonctions essentielles du parlement, sur les droits des pairs, et sur les lois fondamentales, 1753-1754 ; de Louis-Adrien Le Paige . Sur son exemplaire, V* a écrit : « Par Le Page avocat, livre sans méthode et peu instructif. »

07/02/2019

faites rire, et les sages triompheront

...

 

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 Martinez and Co

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

30 de janvier [1764] 1

Mon illustre philosophe m'a envoyé la lettre d'Hippias-B 2 . Cette lettre B prouve qu'il y a des T 3, et que la pauvre littérature retombe dans les fers dont M. de Malesherbes l’avait tirée . Ce demi-savant et demi-citoyen d'Aguesseau était un T : il voulait empêcher la nation de penser . Je voudrais que vous eussiez vu un animal nommé Maboul 4; c'était un bien sot T, chargé de la douane des idées sous le T d'Aguesseau . Ensuite viennent les sous-T qui sont une demi-douzaine de gredins dont l'emploi est d'ôter pour quatre cents francs par an tout ce qu'il y a de bon dans les livres .

Les derniers T sont des polissons de la chambre syndicale ; ainsi je ne suis pas étonné qu'un pauvre homme, qui a le privilège des fiacres à Lyon, ne veuille pas s'exposer à la colère de tant de T et de sous-T . J'avoue qu'il ne doit pas risquer des fiacres pour faire aller Gabriel Cramer en carrosse .

Vous remarquerez, s'il vous plait, mon cher philosophe , que l'auteur de la Tolérance est un bon prêtre, un brave théologien, et qu'il y aurait une injustice manifeste à m'attribuer cet ouvrage . Je conseille à l'auteur de ne le pas publier si tôt ; il n'est pas juste que la raison s'avise de paraître si tôt au milieu de tant de remontrances, de mandements, d'opéras-comiques qui occupent vos compatriotes .

On dit qu'un naturaliste fait actuellement l'histoire des singes . Si cet auteur est à Paris, il doit avoir d'excellents mémoires .

Je ne sais encore si le carnifex 5 de Messieurs a brûlé la pastorale de monseigneur . Que vous êtes heureux ! Vous devez rire du matin au soir de tout ce que vous voyez . Vous avez assurément l'esprit en joie ; vous m'avez écrit une lettre charmante .

Je crois que l'auteur des Quatre saisons 6 ne fera la pluie et le beau temps que dans un diocèse . Il a la rage d'être archevêque ; j'en suis bien fâché . Je lui dirais volontiers :

Nec tibi regnandi veniat tam dira cupido 7.

Au milieu de toute votre gaieté, tâchez toujours d'écraser l'inf... ; notre principale occupation dans cette vie doit être de combattre ce monstre . Je ne vous demande que cinq ou six bons mots par jour, cela suffit ; il n'en relèvera pas . Riez, Démocrite ; faites rire, et les sages triompheront . Si vous voyez frère Damilaville, il peut vous faire avoir le livre de Du Marsais, attribué à Saint Evremond . Quand vous n'aurez rien à faire, écrivez-moi ; vos lettres me prolongeront la vie : je les relis vingt fois, et mon cœur se dilate . Une lettre de vous vaut mieux que tout ce qu'on écrit depuis vingt ans.

Je vous aime comme je vous estime . »

1 V* répond à une lettre du 15 janvier 1764 .

2 Bourgelat . V* l'appelle Hippias à la fois par un jeu de mots sur le radical grec signifiant cheval ( Bourgelat est vétérinaire ) et par allusion au tyran Hippias, suggérant ainsi à d'Alembert qu'il a fait trop confiance à cet ami , qu'il appelle « frère Hippolyte Bourgelat » (Hippolyte , proprement dit « qui dételle les chevaux ») , voir lettre du 8 décembre 1764 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/12/05/je-m-en-tiendrai-a-celle-la-ou-il-n-y-en-aura-point-du-tout-6110597.html

3 Certainement « Tyran ».

4 Intendant de la librairie .

5 Bourreau, carnifex s'emploie souvent au sens figuré .

7 Puisses-tu ne pas éprouver un aussi funeste désir de régner ; Virgile, Georgiques, I, 37 .

06/02/2019

L’historiographe des singes aura beau jeu quand il écrira l’histoire du temps

... Les singes étant ceux dont on voit le cul, préoccupés qu'ils sont à s'assoir sur la plus haute branche, leur histoire risque d'être fort emm...te . Ils sont bien entendu soigneusement entretenus par les lèche-culs .

Il y a quelques chimpanzés, macaques et ouistitis nationaux qui fricotent avec leurs semblables d'outre-frontière qui tentent de nous faire prendre des noisettes pour des noix de coco, leurs idées pour des traits de génie , leurs exactions pour des bienfaits . Réchauffement climatique ou pas, leur espèce n'est pas en voie de disparition ; dommage !

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Soit dit entre nous, t'as d'belles fesses tu sais !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

29è janvier 1764 aux Délices

Mes anges trouveront ici un mémoire qu’ils sont suppliés de vouloir bien donner à M. le duc de Praslin. On dit qu’ils sont extrêmement contents du nouveau mémoire de Mariette en faveur des Calas 1. Je crois que leur affaire sera finie avant celle des dîmes de Ferney. Melpomène, Clio, et Thalie, c’est-à-dire les tragédies, l’histoire, et les contes, n’empêchent pas qu’on ne songe à ses dîmes, attendu qu’un homme de lettres ne doit pas être un sot qui abandonne ses affaires pour barbouiller des choses inutiles.

Je sais la substance du mandement de votre archevêque ; mais je vous avoue que je voudrais bien en avoir le texte sacré. On dit que l’exécuteur des hautes-œuvres de Messieurs a brûlé la pastorale de monseigneur. Si monsieur l’exécuteur a lu autant de livres qu’il en a brûlé, il doit être un des plus savants hommes du royaume 2.

Monsieur du Puy en Velay n’a pas les mêmes honneurs : il voudrait bien être lu, dût-il être brûlé. L’historiographe des singes aura beau jeu quand il écrira l’histoire du temps.

Je suppose que mes anges ont reçu mes deux derniers mémoires envoyés à M. de Courteilles. Je cours toujours après mon cinquième acte et après mon conte, et je vois que les Enfers ne rendent rien.

J’ai reçu une lettre de M. de Thibouville. Lekain m’a écrit aussi, et je suis fâché qu’il soit dans le secret de la conspiration.

Je ne réponds à personne, je n’envoie rien ; mes raisons sont qu’on joue Castor et Pollux 3, qu’on va jouer Idoménée 4, qu’on est fou de l’Opéra-Comique, qu’il faut du temps pour tout, et que j’attends les ordres de mes anges, me prosternant sur 5 leurs ailes. »

1 Les Observations pour la dame Calas et sa famille, 1764, signées Mariette ; voir :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040700p.image

2 Réminiscence de la dernière phrase de la Conversation de M. l'intendant des menus en exercice avec M. l'abbé Grizel : « Si maître l'exécuteur des hautes œuvres avait pour ses honoraires un exemplaire de chaque livre qu'il a brûlé, il aurait vraiment une jolie bibliothèque. » ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Conversation_de_M._l%E2%80%99intendant_des_menus/%C3%89dition_Garnier

3De Jean-Philippe Rameau, livret de Pierre-Joseph Bernard, souvent représenté et qui vient d'être repris le 24 janvier 1764 ; voir : https://www.opera-online.com/fr/items/works/castor-et-pollux-bernard-rameau-1737

4D'Antoine-Marin Le Mierre, représenté le 13 février 1764 ; voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9770005h/f13.image.texteImage

5 Il faut sans doute lire sous au lieu de sur .

05/02/2019

Vous rendrez du moins justice à mes intentions ; je voulais qu’aucune voix ne manquât

... lors du RIC que je vous propose" espère Emmanuel Macron en rencontrant les dirigeants politiques . C'est supposer que les Français savent encore/enfin compter et juger de ce qui est faisable : le rêve !

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 Oui ! je vous le demande . L'enfer est pavé de bonnes intentions, dites-vous ? Et je vais prendre ces pavés sur le coin de la figure ? merci les gilets jaunes !

 

 

« A Jean-François Marmontel, de l'Académie française

chez madame de Geoffrin

à Paris

28è janvier 1764

Puisque les choses sont ainsi 1, mon cher ami, je n’ai qu’à gémir et à vous approuver. Vous rendrez du moins justice à mes intentions ; je voulais qu’aucune voix ne manquât à vos triomphes 2. Ce que vous m’apprenez me fait une vraie peine. Je me consolerai si la littérature jouit à Paris de la liberté sans laquelle elle ne peut exister ; si la philosophie n’est point persécutée ; si une secte affreuse de rigoristes ne succède pas aux jésuites ; si le petit lumignon de raison que vous contribuez à ranimer dans la nation ne vient pas bientôt à s’éteindre. On dit qu’un pédant de l’université écrit déjà contre l’Esprit des Lois 3. Le principal mérite de ce livre est d’établir le droit qu’ont les hommes de penser par eux-mêmes. Voilà les vraies libertés de l’Église gallicane qu’il faut que votre aimable coadjuteur de Strasbourg 4 soutienne. Il y aura toujours en France une espèce de sorciers vêtus de noir qui s’efforceront de changer les hommes en bêtes ; mais c’est à vous et à vos amis à changer les bêtes en hommes. On dit que ce Bougainville, à qui un homme de tant de mérite a succédé 5, n’était en effet qu’une très méchante bête, que c’était lui qui avait accusé Boindin d’athéisme, et qui l’avait persécuté même après sa mort. Si cela est, ce malheureux, connu seulement par une plate traduction d’un plat poème, méritait quelques restrictions aux éloges que vous lui avez donnés. Il se trouve que l’auteur et le traducteur étaient persécuteurs.

L’auteur de l’Anti-Lucrèce 6 sollicita l’exclusion de l’abbé de Saint-Pierre 7, et le translateur prosaïque de l’Anti-Lucrèce 8 priva Boindin de l’éloge funèbre qu’il lui devait 9. Cet Anti-Lucrèce m’avait paru un chef-d’œuvre quand j’en entendis les quarante premiers vers récités par la bouche mielleuse du cardinal ; l’impression lui a fait tort ; j’aime mieux un de vos contes moraux 10 que tout l’Anti-Lucrèce. Vous devriez bien nous faire des contes philosophiques, où vous rendriez ridicules certains sots et certaines sottises, certaines méchancetés et certains méchants ; le tout avec discrétion, en prenant bien votre temps, et en rognant les ongles de la bête quand vous la trouverez un peu endormie.

Faites mes compliments à tous nos frères qui composent le pusillum gregem 11. Que nos frères s’unissent pour rendre les hommes le moins déraisonnables qu’ils pourront ; qu’ils tâchent d’éclairer jusqu’aux hiboux, malgré leur haine pour la lumière . Vous serez bénis de Dieu et des sages.

Madame Denis et moi nous vous serons toujours bien attachés. »



2 Le duc de Pralin était contre l'élection de Marmontel .

3 Jean-Baptiste-Louis Crevier : Observations sur le livre de l'Esprit des lois .

4 Le prince Louis de Rohan .

5 « L'homme de mérite » est Marmontel

8 C'est Jean-Pierre de Bougainville qui a traduit du latin L'Anti-Lucrèce de Melchior de Polignac, 1749 . V* a aussi dans sa bibliothèque trois exemplaires de l'Anti-Lucretius . Voir : https://books.google.fr/books?id=fYCaQKnt2gUC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

9 Boindin, athée notoire, ne reçut pas , quand il mourut le 30 novembre 1751 , de sépulture ecclésiastique . On lui refusa aussi l'éloge d'usage à l'Académie des inscriptions et belles lettres dont il était membre .

10 Les Contes moraux, 1763 qui créèrent une sorte de sous-genre du conte . Voir : https://journals.openedition.org/feeries/413?lang=fr

11 Timide troupeau .

On est irrité des remontrances, et on invite à en faire ; ce monde est gouverné par des contradictions

... Constat d'une irritante actualité, fait par un homme qui savait tout à la fois rire des frivolités et lutter contre les injustices , Voltaire ! Pas un mot n'est à changer pour décrire l'état de la France de 2019, tristounet et vain .

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Avenir ?

 

 

« A Jean Ribote-Charron etc.

à Montauban

27è janvier 1764

D'une main on donne le fouet aux parlements, et de l'autre on les caresse ; on déclare que les commandants n'ont fait qu'obéir aux ordres supérieurs, et on les rappelle . On chasse les jésuites, et on en garde quatorze à la cour qui confessent, ou font semblant de confesser . On est irrité des remontrances, et on invite à en faire ; ce monde est gouverné par des contradictions . Nous verrons quelle contradiction résultera du procès des Calas qui est actuellement sur le bureau . Est-il vrai que votre parlement s'est avisé de casser l'arrêt de celui de Paris qui cassait le décret d'appréhension au corps du duc commandant de la province 1?

S'il y a quelque sottise nouvelle, monsieur Ribote est prié d'en faire part à celui qui rit de toutes les sottises qui sont frivoles, et qui tâche de réparer celles qui sont barbares. »