19/02/2019
Mais puisque je l'ai oublié je répare ma faute
... Mea culpa .
Oui, comment ai-je oublié de crier qu'enfin, Cyril Hanouna-"mes chéris", quitte (fortune faite) TPAMP .
Alléluiah ! Dieu existe et il travaille encore, il purge le paysage audio-visuel d'un de ses pires déchets . Le malheur est que l'énergumène va continuer à sévir . Je ne cesserai pas de le vomir . On ne peut pas, et il en est une preuve, rire avec tout le monde . Si jamais c'est une fausse nouvelle, je fais des voeux pour qu'elle devienne vraie , et donne un cierge à Sainte Claire pour qu'elle nous délivre de ce parasite .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
[vers le 13 février 1764] 1
Je croyais avoir envoyé Thélème à mes anges . Mais puisque je l'ai oublié je répare ma faute . Il se peut faire qu'aucun de mes anges ne sache le grec, mais comme ils ont le nez fin ils verront bientôt que Thélème signifie la volonté, le désir, et que Macare signifie le bonheur ; et puis ils ont Macare chez eux, et ils feront avec lui le commentaire .
Il me semble encore que mes anges m'avaient ordonné de donner Olympie à Mlle Dubois, l'ai-je fait ? je n'en sais rien . Tout ce que je sais, c'est que j'adore toujours mes anges du culte d’hyperdulie 2.
Permettez-vous que je fourre ici l'incluse ?3 »
1 L'édition Supplément au recueil place la lettre en avril-juin 1764 . La date est donnée par la référence à Macare et Thélème .
2 V* a déjà employé ce terme dans une lettre à Frédéric II ; voir aussi Œuvres posthumes de Frédéric II , page 82 : https://books.google.fr/books?id=M0QDAAAAYAAJ&pg=PA82&lpg=PA82&dq=hyperdulie+voltaire+fr%C3%A9d%C3%A9ric&source=bl&ots=M0KzGxjyLa&sig=ACfU3U37Ic4mlUw-dOv4bNKUxjvnHK0whw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjhs_nvs8fgAhW8AmMBHUAjALUQ6AEwC3oECAQQAQ#v=onepage&q=hyperdulie%20voltaire%20fr%C3%A9d%C3%A9ric&f=false
3 Faute de connaître la date exacte de cette lettre, on n'est pas sûr de ce qu'est « l'incluse ».
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18/02/2019
Quand les mulets de ce pays-là ruent, c'est une preuve qu'ils ont senti les coups de fouet
... Les mulets sont-ils ces fameux Gilets jaunes qui cherchent sottement une reconnaissance illusoire . Mulets vous êtes bien, car, comme eux, vous êtes stériles .
A moins que les mulets soient les gouvernants . C'est bête, non ? Quelle écurie d'Augias que notre France !
« A Etienne-Noël Damilaville
8è février 1764 1
Bon, tant mieux ! Ils sont piqués, et c'est ce que nous voulions . Quand les mulets de ce pays-là ruent, c'est une preuve qu'ils ont senti les coups de fouet . Mon cher frère doit avoir reçu Thélème, et je suis bien sûr que Macare est chez lui . J'ai été bien content des deux tomes de figures que j'ai reçus de Briasson . Je vois que l'Encyclopédie sera un des plus beaux monuments de la nation française, malgré certains petits polissons qui y ont mis la main, et d'infâmes polissons qui ont voulu nous priver d'un ouvrage si utile . Je ne sais rien de nouveau de votre pays, et dans le nôtre il n'y a que de la pluie . Ma santé est toujours bien mauvaise . Les fenêtres et la maison tombent 2; les Fréron seront bien aises, exoriare aliquis nostris ex ossibus ultor 3. Il y a des gens qui font du bien dans les provinces ; faites-en à Paris, mon cher frère, écr l'inf . »
1 L'édition de Kehl, d'après la copie Beaumarchais, suivie des autres éditions, fond cette lettre avec celle du 13 février 1764 à Damilaville . Outre des raisons « esthétiques » qui peuvent expliquer ce genre d'amalgame, il semble que les éditeurs de Kehl aient voulu dissimuler l'extraordinaire fréquence des lettres à Damilavile et la formule obsédante « écr l'inf ». Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1764-partie-6.html
2 Voir lettre du 26 janvier 1764 à Collini : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/02/01/je-porte-toujours-envie-a-ceux-qui-ont-le-bonheur-d-etre-a-sa-cour.html
3 Que de nos ossements sorte notre vengeur ; Virgile, Enéide, IV, 625 .
01:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
Pas de texte disponible
... Que dire ?
-- Pas mieux !
Ou alors comme le grand Jacques , dire une Chanson sans paroles : https://www.youtube.com/watch?v=Pv-uQfknfjM
« A François Arnaud 1
8è février 1764 2
[Pas de texte disponible]
2 L'original de deux pages est passé chez Laverdet, janvier-février 1858 . D'après ce catalogue, la lettre serait datée des Délices, ce qui est impossible à cette date, laquelle semble pourtant correcte .
00:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/02/2019
on ne fait que des sottises, quand on travaille en contredisant son goût
... Il est donc souhaitable que le goût du gouvernement ne soit pas trop contrarié .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
7è février 1764
Voici deux Olympie rentrayées 1, je les mets sous les ailes de mes anges . L’une sera pour mademoiselle Clairon, l’autre pour Lekain. Les changements ne regardent qu’eux, et il n’y a qu’un vers de changé pour le grand-prêtre. J’ai cherché principalement à rendre le dialogue plus animé et plus intéressant, c’est cela seul qui fait le succès des pièces tragiques ; quand on intéresse, on a toujours raison.
Je joins à ce paquet un petit résumé que je fis, il y a quelque temps, de tous les motifs qui m’ont déterminé à ne point faire mourir Statira au 5è acte. J’ai ce changement en horreur ; et on ne fait que des sottises, quand on travaille en contredisant son goût : l’éloquence n’appartient qu’aux persuadés.
Mais encore une fois, pourquoi avoir abandonné la conspiration ? Vous étiez de si braves conjurés , vous avez molli, je vois bien que M. le duc de Praslin, ni vous, n’avez pas l’âme assez noire.
Je ne savais pas qu’il y eût un Créquy qui fût philosophe et si plaisant 2; il n’y a rien de comparable à son exploit ; j’en enverrai un tout pareil à mon curé, pourvu qu’il ne me vole pas mes dîmes.
Cette lettre fut commencée il y a environ quinze jours ; on s’est tué, depuis ce temps-là, à chercher des moyens d’accommoder l’affaire d’Olympie. On s’est aperçu que plus on y travaillait, plus on gâtait l’ouvrage. On a reconnu l’inutilité de ces efforts, et on envoie humblement ce qu’on peut. On y joint un petit mémoire de justification qui, s’il ne prouve pas qu’on a raison, prouvera du moins qu’on est stérile.
J’apprends que la Gazette littéraire a gagné son procès. J’ignore toujours ce qu’est devenu un paquet adressé pour moi à M. le duc de Praslin, par M. de Guerchi, ou par M. Déon, dans le temps que j’avais encore des yeux, et que je pouvais servir.
Je crois que c’est aujourd’hui que M. le duc de Praslin a daigné rapporter notre cause contre le concile de Latran ; je me mets toujours à l’ombre de ses ailes et de celles de mes anges. »
1 Rentrayer veut dire recoudre deux pièces d'étoffe ou des peaux qui ont subi quelque dommage lors de l'apprêt (Littré).
2 Voir lettre du 27 janvier 1764 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/02/03/les-francais-ont-actuellement-l-estomac-surcharge-de-mandements-de-remontra.html
08:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
16/02/2019
on ne lui fera pas cette injure
... de croire et dire que le président de la république sous prétexte de grand débat fait en douce une campagne électorale inavouée .
Quel mal y a-t-il à tout faire pour améliorer le dialogue ? les Français sont-ils vraiment et incurablement surdoués pour vouloir tout et son contraire, demander à être écouté et ne pas vouloir entendre l'interlocuteur, lui prêter des calculs tordus pour le discréditer , continuer à jeter le bébé avec l'eau du bain ?
Et m... aux sondages !
« A Louis-César de La Baume Le Blanc, duc de La Vallière 1
Je crois Macare à Montrouge ; monsieur le duc est encore plus fait pour Macare que pour les faucons . S'il était un de ces ducs et pairs qui en savent pas le grec, on lui dirait que Macare signifie bonheur et Thélème volonté : mais on ne lui fera pas cette injure .
6è février 1764 .2 »
1 La Vallière est grand fauconnier de France .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-C%C3%A9sar_de_La_Baume_Le_Blanc_de_La_Valli%C3%A8re
2 Copie ancienne faite d'après l'édition qui a été suivie ; l'édition « Lettre de l'auteur à M. le D. D. L. V. en lui renvoyant la pièce suivante » dans Macare et Thélème, 1764 ; ce conte en vers fut réimprimé dans les Contes de Guillaume Vadé . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Contes_en_vers_(Voltaire)/Th%C3%A9l%C3%A8me_et_Macare et sa note 2 .
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15/02/2019
De tous les contes j'ai choisi le plus court et le plus philosophique pour l 'envoyer à mon cher frère . Les dames n'y entendront rien
... Misogynie ? Non point . Réalité ? pourquoi pas . Provocation ? possible .
Remarquez , distingo, le "les dames" et non un "les femmes", subtile distinction bien dans le style de maître Voltaire .

Qu'en dit la "Dame de fer" ?
« A Etienne-Noël Damilaville
6è février 1764 1
De tous les contes j'ai choisi le plus court et le plus philosophique pour l 'envoyer à mon cher frère . Les dames n'y entendront rien, mais les philosophes devineront plus qu'on ne leur dit .
Je suppose à présent tout tranquille, ce qui est bien triste pour des Français ; il ne s'agit plus que des plaisirs qu'ils peuvent goûter à la Comédie-italienne, ou à Idoménée 2. Qu'est-ce que c'est que cette Idoménée ? l'a-t-on jouée ? cela vaut-il mieux que celle de Crébillon 3?
Je n'entends point parler du terrible ouvrage du lourd Crevier contre Montesquieu 4, ni du livre intitulé, Les Fonctions du parlement 5. Si frère Thieriot veut bien m'envoyer ces livres à l'adresse de M. Camp à Lyon par la diligence, il me fera plaisir .
Au reste, Thélème ne doit trouver place que dans un petit recueil que les gens de bien feront un jour . L'ouvrage est trop petit et trop sage pour être imprimé séparément . Je prie mon frère de vouloir bien faire parvenir l'incluse à frère Du Molard au Gros-Caillou . Frère Du Molard est un bon cacouac.
Et sait du grec, Madame, autant qu'homme de France .6
Mes compliments aux frères . Écr l'inf . »
1 Copie par Wagnière ; l'édition de Kehl fond des fragments de cette lettre avec une phrase de la lettre du 1er février et de celle du 3 février 1764 .
2 Voir lettre du 29 janvier 1764 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/02/06/l-historiographe-des-singes-aura-beau-jeu-quand-il-ecrira-l-histoire-du-tem.html
3 Voir lettre du 25 août 1762 à Albergati Capacelli : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/07/19/il-n-avait-pu-passer-chez-moi-parce-qu-il-a-sa-femme-mais-certainement-je-n.html
4 Voir lettre du 18 janvier 1764 à Marmontel : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/02/05/vous-rendrez-du-moins-justice-a-mes-intentions-je-voulais-qu-aucune-voix-ne.html
5 Voir lettre du 30 janvier 1764 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/02/08/tous-les-livres-ecrits-depuis-quelque-temps-respirent-je-ne-sais-quoi-de-so.html
6 Les Femmes savantes, III, 5, de Molière . Sur les cacouacs, voir lettre 5 janvier 1758 à Thieriot : « Ils [les jésuites] font précéder ce grand ouvrage [La Religion vengée] d'une satire allégorique assez ingénieuse et assez piquante dans laquelle ils vous appellent des Kakouacs, d'après le mot grec Kakos, méchant, et tâchent de vous rendre aussi odieux qu'il leur est possible . » ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1758-partie-1-116903065.html
01:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
14/02/2019
je ne sais rien de ce qui se passe, mais je vois à vue de pays, la paix renaître dans l’intérieur du royaume, l’argent circuler, l’Opéra-Comique triompher
... Fiction ou réalité ? A vous de décider .
Bonne Saint Valentin aux fleuristes, parfumeurs, salles de spectacles, restaurateurs et hôteliers, chocolatiers, sans oublier les marchands de cravates, de lingerie et de ...

...literie !
« A Etienne-Noël Damilaville
3è février 1764 1
Mon cher frère, je suis dans les limbes de toute façon, car mes yeux ne voient plus, et je ne sais rien de ce qui se passe, mais je vois à vue de pays, la paix renaître dans l’intérieur du royaume, l’argent circuler, l’Opéra-Comique triompher, Grandval revenir grasseyer à l’hôtel des comédiens ordinaires du roi 2, et l’opéra attirer la foule dans la belle salle du Louvre . Mais, si j’étais à Paris, j’aimerais bien mieux souper avec vous et Platon que de voir toutes ces belles choses. Laissons toujours dormir la Tolérance. Le bon prêtre qui est l’auteur de cet ouvrage me mande qu’il serait au désespoir de scandaliser les faibles, qu'il faut attendre un temps plus favorable, et pourvu que vous en ayez quelques exemplaires pour vos amis il sera très content .
Vous avez dû recevoir une lettre pour Protagoras 3. Permettez-moi de vous adresser ce petit certificat de vie que je vous supplie d'envoyer par votre petite poste à M. de Laleu notaire .
A propos de notaire, comment va l'affaire de frère Thieriot ? est-il sorti des pattes du sieur Deshayes ? le petit livret attribué à Saint-Evremond fait-il un peu de fortune ? L'âge, la maladie, les fluxions sur les yeux, n'attiédissent point mon saint zèle .
Vivez heureux, et écr l’inf. »
1 Copie par Wagnière . L'édition de Kehl, faite d'après la copie Darmstadt, fond des fragments de cette lettre avec une phrase de la lettre du 1er février et l'ensemble de la lettre du 6 février ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1764-partie-6.html
2 Grandval , retiré en 1762, vient de revenir ; voir lettre du 20 avril 1762 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/18/2-5922869.html
3 C'est la lettre du 30 janvier 1764 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/02/07/faites-rire-et-les-sages-triompheront.html
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