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26/02/2019

Je ne vous réponds pas de ressembler à la Vierge Marie qui tire tous les samedis une âme du purgatoire, ... je ferai tout ce qui dépendra de moi pour qu'on ne fasse plus de martyrs

... Pour le plus grand déplaisir de Satan , bête noire, et coupable idéal et tout trouvé par le pape et ses sbires . Satanas et Diabolo avaient au moins le don de nous faire rire, les calottés blanc, rouge, violet et noir sont de bien tristes sires à l'heure de la justice espérée .

Quant à l'ex-vierge Marie, elle n'est pas surchargée de travail puisqu'elle ne s'y colle que le samedi ; je suppose que c'est elle qui a inspiré Martine Aubry et ses 35 heures .

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Et ce serait eux les inspirateurs des prélats violeurs ?

 

 

« A Louis Necker , Négociant

à Marseille

15è février 1764 1

Ayez la bonté, monsieur, de m'envoyer les noms , surnoms, métiers, galères, numéros, de vos martyrs de la sottise, condamnés à ramer par le fanatisme ; il ne serait pas mal de spécifier en marge les mérites de chaque particulier . Par exemple , Isaac, pour être allé, armé, entendre la parole de Dieu. Jacob, pour avoir donné un soufflet à un prêtre . Daniel, pour avoir parlé irrévérencieusement de la présence réelle, etc.

Je ne vous réponds pas de ressembler à la Vierge Marie qui tire tous les samedis une âme du purgatoire, mais je vous réponds que j'enverrai la liste, et que je ferai tout ce qui dépendra de moi pour qu'on ne fasse plus de martyrs . On peut aller au ciel par tant de voies agréables, qu'il est ridicule d'y aller par celle-là . Je serai fort aise que l'ami Chaumont 2 vienne me faire une paire de souliers, et qu'il se souvienne surtout du proverbe, Ne sutor ultra crepidam 3.

L'affaire des Calas va à merveille . Cette cruelle aventure fera beaucoup de bien, en inspirant beaucoup d’horreur . Il y a encore quelques pédants et quelques hypocrites à Genève , mais il faut espérer que la race en finira . Celui qui vous écrit ces choses édifiantes est à vos ordres . »

1 Original avec cachet « Genève » ; l'édition d'Albert Rilliet « Deux lettres inédites de Voltaire », Journal de Genève du 25 février 1883, donne à tort Jacques Necker comme destinataire .

3 [Que le cordonnier] ne vise pas plus haut que la semelle ,( proverbe latin ).

25/02/2019

Puissent les frères être toujours unis contre les méchants ! Qu’ils fassent seulement pour l’intérêt de la raison la dixième partie de ce que les autres font pour l’intérêt de l’erreur, et ils triompheront

... La charge de travail est immense et je suis encore abasourdi par les déclarations du pape François qui sont un sommet de débilité infantile ; soit il est de bonne foi et digne des petites- maisons, soit il veut nous tromper et il est digne de la prison . C'est du grand Guignol, Jésus-Christ crie et Satan tente , le père Noël grimace et le Père Fouettard jubile, paroles d'experts inexcusables ; décidément toutes les religions nous prennent pour des abrutis , c'est le gagne-pain de ces sectes .

Dédicace à tous ceux qui croient à la poupée qui tousse et aux croquemitaines : https://www.youtube.com/watch?v=TasfaJRD4c8

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Le diable est franchement [bi]sexué, mais  que cherchent ces mains en dessous de la ceinture du pape ?

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

15 février 1764

Ah, mons Crevier 1! ah, pédant ! ah, cuistre ! vous aurez sur les oreilles ; vous l’avez bien mérité, et nous travaillons actuellement à votre procès. Vous entendrez parler de nous avant qu’il soit peu, mons Crevier.

Mes chers frères auront des contes de toutes les façons . Un peu de patience, et tout viendra à la fois. J’ai reçu la première partie des Lettres historiques sur les fonctions du parlement. Il est plaisant que cela paraisse imprimé à Amsterdam . Il faut que l’auteur croie avoir dit partout la vérité, puisqu’il a fait imprimer son livre hors de France. Je remercie bien mon cher frère, et j’espère qu’il aura la bonté de me faire tenir la seconde partie. Je fais venir souvent des livres sur leurs titres, et je suis bien trompé. Ils ressemblent presque tous aux remèdes des charlatans : on les prend sur l’étiquette, et on ne s’en porte pas mieux. Mais au moins il y a quelque chose de consolant dans les mauvais livres ; quelque mauvais qu’ils soient, on y peut trouver à profiter, et même dans celui du lourd Crevier contre le sautillant Montesquieu.

Tout ce que j’apprends des dispositions présentes conduit à croire qu’on ne fera pas mal de répandre quelques exemplaires de la Tolérance. Tout dépend de l’opinion que les premiers lecteurs en donneront. Il s’agit ici de servir la bonne cause, et je crois que mon cher frère ne s’y épargnera pas.

Je ne sais si je lui ai mandé que cet ouvrage avait déjà opéré la délivrance de quelques galériens condamnés pour avoir entendu, en plein champ, de mauvais sermons de sots prêtres calvinistes. Il est évident que nos frères ont fait du bien aux hommes. On brûle leurs ouvrages ; mais il faudra bientôt dire : adora quod incendîsti, incende quod adorasti 2. Puissent les frères être toujours unis contre les méchants ! Qu’ils fassent seulement pour l’intérêt de la raison la dixième partie de ce que les autres font pour l’intérêt de l’erreur, et ils triompheront.

On dit que le contrôleur-général a fait retrancher les pensions sur la cassette, supprimer les tables officiers de la maison, et diminuer les revenant-bons des financiers. Ces ménages de bouts de chandelles ne sont peut-être pas ce qui fait fleurir un État ; mais, si on encourage le commerce et l’agriculture, on pourra faire quelque chose de nous.

J’embrasse tendrement mon cher frère et les frères.

Ecr. l’inf. »

1 Mons n'est pas une abréviation de monsieur mais un terme de mépris pour un inférieur .

2 Paroles adressées à Clovis par Remigius lors de son baptême : adore ce que tu as brûlé ; brûle ce que tu as adoré .

24/02/2019

nous lisons, nous imprimons ce qui nous plaît, nous ne demandons point permission de penser à un dominicain, et cela vaut mieux que des oliviers et des orangers

... Ecce homo , ecce Voltaire : Esprit libre .

A l'heure du Salon de l'Agriculture, la description de sa situation paysanne n'est pas sans rappeler certaines doléances actuelles, en exceptant bien entendu toute référence à la PAC .

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

Senatore di Bologna

à Bologna

14è février 1764, à Ferney 1

Votre ami, monsieur, me fait trop d'honneur, et je suis obligé de vous avouer ma turpitude et ma misère . Le goût de la liberté, le voisinage de la Bourgogne où j'ai quelque bien, la beauté de la situation dont on m'avait fait des éloges très mérités m'ont engagé à bâtir dans le pays que j’habite depuis dix ans ; mais une ceinture de montagnes couvertes de neiges éternelles, gâtent tout ce que la nature a fait pour nous . En vain nous sommes sous le quarante-sixième degré de latitude, les vents sont toujours froids et chargés de particules de glace ; presque aucune plante délicate ne réussit dans ce climat . On est obligé de semer de nouvelle graine de brocoli tous les deux ans ; toutes les belles fleurs dégénèrent ; les vignes quoique plus méridionales que celles de Bourgogne, ne produisent que de mauvais vin . Le froment qu'on sème rend quatre pour un, tout au plus . Les figues n'ont point de saveur ; les oliviers ne peuvent croître ; enfin , nous avons un très bel aspect avec un très mauvais terrain . Mais aussi , nous lisons, nous imprimons ce qui nous plaît, nous ne demandons point permission de penser à un dominicain, et cela vaut mieux que des oliviers et des orangers .

Je vous avoue à la fois ma misère et mon bonheur . Ce bonheur serait parfait si je pouvais jamais embrasser un homme de votre mérite ; ma vieillesse et mes maux me privent d'une si douce espérance, sans m'ôter aucun de mes sentiments .

V. »

1 Le manuscrit original porte mention « f[ran]co Milano » ; l'édition de Kehl, suivie des autres éditions, supprime « nous ne demandons point permission de penser à un dominicain ». Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1764-partie-7.html

23/02/2019

un ouvrage honnête, religieux, humain, utile, capable de faire du bien, et qui ne peut faire de mal , etc

... C'est ce que croit mettre en route le pape François avec ses monsignores qui sont tous aussi plein de bonne volonté que Donald Trump est plein de mansuétude pour les Mexicains et autres émigrants , belle brochette de tonsurés aussi francs qu'un âne qui recule (dignes héritiers de la mule du pape ) .

Sachant qu'il a fallu plus de trois siècles pour que l'Eglise convienne qu'elle avait injustement condamné Galilée, combien de temps lui faudra-t-il pour faire totalement le ménage chez ses prêtres de tous grades , agresseurs impunis et protégés ?

Le "peuple de Dieu" en a ras l'auréole ! Soit ! Les agnostiques et athées , citoyens honnêtes  n'ont pas de leçon à en recevoir .

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« A Etienne-Noël Damilaville

13è février 1764

Mon cher frère, j'ai des nouvelles assez satisfaisantes sur la Tolérance . On souhaite d'abord que vous en donniez quelques exemplaires à des personnes qui les trompetterons dans le monde, comme un ouvrage honnête, religieux, humain, utile, capable de faire du bien, et qui ne peut faire de mal , etc. Alors, il aura son passeport et marchera la tête levée . Rendez donc mon cher frère ce service aux honnêtes gens . Vous pouvez aisément prendre deux douzaines d'exemplaires dans l'endroit où ils sont . Frère Thieriot, dont on n'a jamais de nouvelles, pourra en placer quelques-uns . Je vous prierai d'en faire tenir à M. de Crosne, à M. de Montigny-Trudaine, à M. le marquis de Chimène, rue des Bons-Enfants près du Palais-Royal . C'est une œuvre charitable que je recommande à votre piété .

J'ai pris la liberté de vous adresser un certificat de vie pour M. de Laleu, car vous m'avez accoutumé à employer vos bontés pour le temporel comme pour le spirituel ; voici une petite lettre pour Protagoras qui ne regarde pas le temporel . Songez toujours que vous m'aviez promis les sottises de Crevier sur Montesquieu . Je le paierai sans faute de toutes ses peines, dès que j'aurai son mémoire final .

On doit aussi vous avoir envoyé une Seconde lettre du quakre, qui est un sermon très orthodoxe , et très charitable . Ces petits ouvrages font beaucoup de bien aux bonnes âmes, et nourrissent la dévotion . Je vous embrasse bien tendrement . Écr l'inf . »

22/02/2019

je me suis donné une nombreuse famille que la nature m’avait refusée, et je jouis enfin d’un bonheur que je n’ai jamais goûté que dans la retraite

... Ah ! que j'aimerais en dire autant mon cher Voltaire !

P. S. -- Question famille, la nature ne m'a rien refusé, contrairement à mon régime de retraite .

 

 

« A Jacques-François-Paul Aldonce de Sade 1

Ferney 12 février 1764

Vous remplissez, monsieur, le devoir d’un bon parent de Laure 2, et je vous crois allié de Pétrarque, non seulement par le goût et par les grâces, mais parce que je ne crois point du tout que Pétrarque ait été assez sot pour aimer vingt ans une ingrate. Je suis sûr que vos mémoires vaudront beaucoup mieux que les raisons que vous donnez de m’avoir abandonné si longtemps ; vous n’en avez d’autres que votre paresse.

Je suis enchanté que vous ayez pris le parti de la retraite ; vous me justifiez par là, et vous m’encouragez. Si je n’étais vieux et presque aveugle, Paul irait voir Antoine, et je dirais avec Pétrarque :

Movesi il vecchiarel canuto e bianco

del dolce loco ov’ ha sua et à fornita,

e da la famigliuola sbigottita,

Che vede il caro padre venir manco.3

J’irai vous voir assurément à la Fontaine de Vaucluse. Ce n’est pas que mes vallées ne soient plus vastes et plus belles que celles où a vécu Pétrarque , mais je soupçonne que vos bords du Rhône sont moins exposés que les miens aux cruels vents du nord. Le pays de Gex, où j’habite, est un vaste jardin entre des montagnes ; mais la grêle et la neige viennent trop souvent fondre sur mon jardin. J’ai fait bâtir un château bien petit, mais bien commode, où je me suis précautionné contre ces ennemis de la nature : j’y vis avec une nièce que j’aime ; nous y avons marié mademoiselle Corneille à un gentilhomme du voisinage qui demeure avec nous ; je me suis donné une nombreuse famille que la nature m’avait refusée, et je jouis enfin d’un bonheur que je n’ai jamais goûté que dans la retraite. Je ne puis laisser la famiglia sbigottita 4; vous feriez donc fort bien, vous monsieur, qui avez de la santé, et qui n’êtes point dans la vieillesse, de faire un pèlerinage vers notre climat hérétique. Vous ne craindrez pas le souffle empesté de Genève . Monsieur le légat vous chargera d’Agnus et de reliques . Vous en trouverez d’ailleurs chez moi ; et je vous avertis d’avance que le pape m’a envoyé par M. le duc de Choiseul un petit morceau de l’habit de saint François, mon patron. Ainsi vous voyez que vous ne risquez rien à faire le voyage . D’ailleurs la ville de Calvin est remplie de philosophes, et je ne crois pas qu’on en puisse dire autant de la ville de la reine Jeanne 5.

Il y a longtemps que je n’ai été à ma petite campagne des Délices . Je donne la préférence au petit château que j’ai bâti, et je l’aimerai bien davantage, si jamais vous daignez prendre une cellule dans ce couvent : vous m’y verrez cultiver les lettres et les arbres, rimer et planter. J’oubliais de vous dire que nous avons chez nous un jésuite 6 qui nous dit la messe . C’est une espèce d’Hébreu que j’ai recueilli dans la transmigration de Babylone : il n’est point du tout gênant, non tanta supervia victis 7; il joue très bien aux échecs, dit la messe fort proprement . Enfin c’est un jésuite dont un philosophe s’accommoderait. Pourquoi faut-il que nous soyons si loin l’un de l’autre, en demeurant sur le même fleuve !

Je suis bien aise que messieurs d’Avignon sachent que c’est moi qui leur envoie le Rhône ; il sort du lac de Genève, sous mes fenêtres, aux Délices. Il ne tient qu’à vous de venir voir sa source, vous combleriez de plaisir votre vieux serviteur, qui ne peut vous écrire de sa main, mais qui vous sera toujours tendrement attaché. 

Voltaire .»

2 Sade vient de faire paraître , anonymement, les Mémoires pour la vie de François Pétrarque, 1764-1767 . C'est dans cette lettre , disparue, de Sade à V* que le premier suggérait cette parenté en faisant de Laure la fille d'Audibert de Noves et la femme d'Hugues de Sade . Cette hypothèse est actuellement mise en doute par les spécialistes . Voir un état de la question concernant Laure , avec des références à Sade dans « Bilancio di una annosa questione : « Maurice Scève e la scorpera' della 'romba di Laura »   de Enzo Giudici, Quaderni di filologia e lingue romanze, Ricerche svolte d'all'Universita di macerato .

3 Il quitte, le vieillard chenu et à la barbe blanche, le doux pays où il a passé sa vie, et sa petite famille dans l'émoi, qui se voit abandonnée par le père chéri ; de Pétrarque, Sonnets, XIV .

4 Ma famille dans l'embarras .

5 Jeanne Ière, reine de Naples, avait vendu Avignon à Clément VI pour obtenir de lui l'absolution pour le meurtre de son mari . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_Ire_de_Naples

6 Le père Adam .

7 Tant d'orgueil ne sied pas aux vaincus ; Virgile, L'Enéide, I, 529 .

21/02/2019

Si rien de tout cela n'est arrivé, à quel saint désormais avoir recours ?

... Et ce n'est pas le pape qui nous le dira, chef d'une curie où l'incurie règne depuis des siècles et qui va devoir balayer devant sa porte avant tout .

Faut-il le rappeler : L'Élysée  dans la mythologie grecque, fait partie des Enfers où les héros et les gens vertueux goûtent le repos après leur mort .

Le repos "après" leur mort, donc les tourments "avant", d'où ce branle-bas de combat chez les vivants occupants actuels du palais , prétendus héros et illusoires gens vertueux : https://www.20minutes.fr/politique/2456311-20190221-apres...

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Il va falloir faire le ménage partout ! dur ! dur!

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

12 février [1764]

Si Pygmalion la forma,

Si le ciel anima son être,

L'amour fit plus, il l'enflamma :

Sans lui que servirait d'être .

Si mes anges trouvent ces versiculets supportables, à la bonne heure, sinon au rebut . J'aurai du moins eu le mérite de leur avoir obéi sur-le-champ, et c'est un mérite que j'aurai toujours .

Mes anges me donnent de très bonnes raisons d'avoir mis Lekain de la conspiration ; ils ont très bien fait : je les applaudis ; je leur ai toujours dit : Votre volonté soit faite ; mais je joins l'approbation à la résignation .

Je répète à mes anges que la nation a enfin trouvé son vrai génie, sa vraie gloire, qui est l'opéra-comique . On me mande pourtant qu'il y a de très belles choses dans Idoménée, car je suis encore assez bon français pour aimer le tripot de Melpomène .

Je joins ici la liste des tripotiers 1 que mes anges me demandent ; j'y joins aussi un petit extrait pour la Gazette littéraire, dont j'envoie le double à M. Arnaud ; je l'ai cru digne de votre curiosité . Tout Ferney (au curé près ) remercie mes anges et M. le duc de Praslin . Bien est-il vrai que M. le duc de Praslin m'a fait tenir hier un petit paquet de je ne sais où, et qui contient les sermons dont j'envoie l'extrait 2; mais pour le gros paquet délivré à M. le comte de Guerchy par Paul Vaillant, shérif de Londres, je n'en ai point de nouvelle 3; et tout ce que je peux faire, c'est de joindre ici un petit mémoire de ce que contenait ce tardif paquet qui était préparé depuis six mois, et qui viendra probablement en qualité d'almanach de l'année passée .

Mes yeux sont encore en très mauvais état ; mais dès que j'aurai des yeux et des livres nouveaux, je fournirai à M. l'abbé Arnaud tous les mémoires dont je pourrai m'aviser .

N. B. – Pour peu qu'il y ait encore de bonne foi chez les hommes, mes anges doivent avoir reçu un double des Trois manières . M. Jeannel lu-même doit leur avoir envoyé deux Olympie ; plus , des remontrances sur Olympie 4 accompagnées d'une lettre . Il y avait aussi une lettre avec Les trois Manières dans un paquet adressé à M. de Courteilles 5. Si rien de tout cela n'est arrivé, à quel saint désormais avoir recours ? Je présente à mes anges la plus respectueuse tendresse . »

1 L'Histoire de la langue française, tome VI, par A. François, enregistre ce mot .

2 V* ne semble avoir fait l'extrait, c'est-à-dire le compte-rendu d'aucun « sermon » . S'agit-il d'une référence voilée à la Seconde Lettre d'un Quakre, comme le pense Besterman ? En tout cas le 12 février, Praslin écrit effectivement à Montpéroux qu'il lui a fait passer « plusieurs paquets de brochures à l'adresse de M. de Voltaire […] Cette correspondance est relative à l’établissement de la Gazette littéraire qui commencera le mois prochain . » ; le 18, Montpéroux accuse réception des paquets , ajoutant les avoir fait passer à V*.

3 Voir lettre du 17 février 1764 au duc de Praslin : « Je reçus il y a quatre jours le gros paquet d'Angleterre, que vous eûtes la bonté de me faire parvenir . »

4 Ces « remontrances » ont été imprimées, avec les objections d'ArgentaI auxquelles elles répondaient, par Cayrol .

5 Cette lettre n'est pas connue .

20/02/2019

selon ce que j’entends dire, il n’y a personne qui vous ressemble aujourd’hui. Où est l’éclat, la gaieté, le brillant, qui vous accompagnaient

... M. Karl Lagerfeld ?

Vous avez plus fait pour le renom - et la balance commerciale - de la France que bien de nos incultes contemporains . J'ai toujours de l'admiration pour les créateurs dans tous les arts , alors "Chapeau l'artiste" !

 Lagerfeld

Choupette doit être triste maintenant

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

11è février 1764 à Ferney

Et, pour vous souhaiter tous les bonheurs ensemble,

Ayez un petit-fils, seigneur, qui vous ressemble.1

Cela est d’autant plus nécessaire que, selon ce que j’entends dire, il n’y a personne qui vous ressemble aujourd’hui. Où est l’éclat, la gaieté, le brillant, qui vous accompagnaient de mon temps ? Votre nom allait noblement et gaiement d’un bout de l’Europe à l’autre. Bien peu de gens soutiennent comme vous l’honneur de la nation, et mon héros laissera peu d’imitateurs.

Mgr le maréchal m’a bien fait l’honneur de me mander qu’il mariait M. le duc de Fronsac, mais le nom de la future 2 est resté au bout de la plume , ainsi je ne lui fais qu’un demi-compliment ; mais puisse votre maison s’éterniser comme vous avez immortalisé votre nom ! Je commence à espérer que je ne perdrai pas les yeux, quoiqu’ils soient dans un très piteux état ; et si jamais vous retournez à Bannières, je me ferai donner un ordre, signé Tronchin, pour vous y aller faire ma cour.

Je ne sais pas si vos noces sont déjà faites, mais je suis bien sûr que vous êtes le plus agréable et le plus gai de toute la compagnie. Jouissez longtemps de toutes les belles grâces que la nature vous a faites. Je ne dois pas vous importuner en vous félicitant ; et les occupations de la noce, des présentations, des visites, m’avertissent de vous renouveler mon tendre et profond respect sans bavarderie 3. »

1D'après Rodogune, act. V, sc. 4, de Corneille .

2 Adélaïde-Gabrielle d'Hautefort de Guillet qui va épouser le 25 février 1764 Louis-Sophie-Antoine du Plessis de Richelieu ; elle mourra le 4 février 1767 .

3 Ce mot est peut-être créé par V* et on le trouve déjà dans ses premières lettres ; lettre 2821 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1754/Lettre_2821

et lettre 4421 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1761/Lettre_4421

et lettre 2125 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37554k/texteBrut