03/09/2016
je porte en fardeau immense, et j'en suis charmé
...Charmée, je le crois Mam'zelle Wagnière, LoveVoltaire , sous votre clavier l'oeuvre de notre ami Voltaire est mise au jour pour tous, travail de Romain (NDLR - pas de Fred ;-), private joke ) . Plus modestement je m'en tiens à la correspondance, travail de Bénédictin ( avec renfort de Bénédictine ) .
Notre cher Fanfoué , lui, Président Normal (pas Sup), au contraire , est comme le 'Tit Gibus : "Si j'aurais su j'aurais pas venu !" ; alors : "Ciao et bon vent ! on ne vous retient pas ."
Le charme opère, je me sens pousser des ailes !
« A Pierre-Joseph Thoulier abbé d'Olivet, de
l’Académie française
à Paris
Ferney 19è septembre 1761
Je vous demande deux grâces, mon cher maître, la première, de convenir que les remords de Cinna auraient fait un effet admirable, s'il les avait éprouvés dans le temps même qu'Auguste lui dit Je partagerai l'empire avec vous, et je vous donne Émilie . Une fourberie lâche et abominable dans laquelle Cinna persiste, ôte à ses remords tardifs toute la beauté, tout le pathétique, toute la vérité même qu'ils devraient avoir ; et c'est sans doute une des raisons qui font que la pièce est aussi froide qu'elle est belle . M. le duc de Villars vient d'en raisonner avec moi . Il connait le théâtre mieux que personne . Il ne conçoit pas comment on peut être d'un autre avis ; relisez je vous en prie mes observations sur Cinna que je renvoie à M. Duclos . Je vous dirai, comme à lui, qu'il faut à la fois de l'encens à Corneille, et des vérités au public .
L'impératrice de Russie souscrit comme le roi pour deux cents exemplaires . L'empressement pour cet ouvrage est sans exemple .
La seconde grâce que je vous demande est de vouloir bien mettre M. Watelet dans la liste de nos académiciens qui encouragent les souscriptions pour Mlle Corneille . Non seulement M. Watelet prend cinq exemplaires, mais il a la bonté de dessiner et de graver le frontispice . Il nous aide de ses talents et de son argent . Gardez donc que l'ami Thieriot ne l'oublie . Ces petits soins peuvent vous amuser dans votre heureux loisir ; je porte en fardeau immense, et j'en suis charmé . Aidez-moi, instruisez-moi, écrivez-moi .
V. »
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02/09/2016
nous devons au public des vérités et des instructions
... Dans toute autre bouche que celle de Voltaire ces paroles ne sont que du vent, de franches hypocrisies si j'ose dire . Nous en avons entendu suffisamment et pourtant nous allons en avaler jusqu'à plus soif dans l'année qui vient, ça va nous saouler , comme d'habitude, et comme d'habitude on n'a que le choix du moins mauvais, sans plus . Des vérités : peu, des instructions : prou .
Des vérités : prou ; des instructions : peu , c'est mieux .
« A Charles Pinot Duclos
Ferney, 19 septembre 1761
Je vous demande en grâce, monsieur, de vouloir bien engager nos confrères à daigner lire les corrections, les explications, les nouveaux doutes que vous trouverez dans le commentaire de Cinna . Vous vous intéressez à cet ouvrage : je sais combien il est important que je ne hasarde rien sans vos avis . M. le duc de Villars est chez moi . Je ne connais personne qui ait fait une étude plus réfléchie du théâtre que lui . Il sent comme moi combien ces remords sont peu naturels et par conséquent peu touchants après que Cinna s'est affermi dans son crime, et dans une fourberie aussi réfléchie que lâche qui exclut tout remords . Il est persuadé avec moi que ces remords auraient produit un effet admirable, s'il les avait eus quand il doit les avoir, quand Auguste lui dit qu'il partagera l'empire avec lui et qu'il lui donne Émilie . Ah ! si dans ce moment-là même , Cinna avait paru troublé devant Auguste ! si Auguste ensuite se souvenant de cet embarras en eût tiré un des indices de la conspiration ! que de beautés vraies ! que de belles situations un sentiment si naturel eût fait naître !
Nous devons de l’encens à Corneille et assurément je lui en donne, mais nous devons au public des vérités et des instructions . Je vous demande en grâce de m'aider . Le fardeau est immense . Je ne peux le porter sans secours . Je vous importune beaucoup . Je vous importunerai encore davantage . Je vous demande la plus grande patience et les plus grandes bontés . L'Europe attend cet ouvrage, on souscrit en Allemagne et en Angleterre, l'impératrice de Russie pour deux cents exemplaires comme le roi . Je vous conjure de me mettre en état de répondre à des empressements si honorables . Présentez à l'Académie mes respects, ma reconnaissance et ma soumission et renvoyez-moi ce manuscrit , c'est la seule pièce que j'aie . »
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nous essuyâmes tous les contretemps possibles, la vie en est semée
... Pourra dire, lors d'une énième entrevue de bilan avec des journalistes ce Fanfoué Hollande intelligent et nul à la fois ; je vous laisse libre d'évaluer les proportions . Parler de trahison en évoquant la démission de Macron, c'est perdre complètement le sens des réalités . Vals n'a pas eu les couilles d'en faire autant (démissionner), mais garder le verbe haut et dire des âneries, ça oui, on croirait Nicolas l'Enfumeur dans ses bons jours .
Contretemps ! monotones, non ?
Pas toujours ! https://vimeo.com/121965663 : Ecoutez bien les deux dernières répliques, ça doit vous évoquer les personnages sus-nommés .
« A Louise-Suzanne Gallatin Vaudenet
à Pregny
Nous comptions revenir tous souper à Ferney après la comédie, madame . M. le duc de Villars nous retint ; notre carrosse se rompit, nous essuyâmes tous les contretemps possibles, la vie en est semée ; mais le plus grand de tous est de n'avoir pas eu l'honneur de souper avec vous .
V.
Ferney 18è septembre [1761] 1»
1 Date complétée sur le manuscrit .
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01/09/2016
On présente ses respects au cul de Mme la princesse
... Il est des culs plus respectables que d'autres, et certains honorables selon la volonté du porteur , on ne le dira jamais assez .
P.S.-- La princesse de Palestrine est la mère de la "vieille" dans Candide, le père étant le pape Urbain X ; cette vieille, comme Candide , ayant une vie absolument étonnante, je vous la recommande .
http://litgloss.buffalo.edu/voltaire/text11.shtml
Illustration inimitable par Joann Sfar pour un Candide génial
« A Gabriel Cramer
[vers le 17 septembre 1761] 1
On présente ses respects au cul de Mme la princesse de Palestrine .
On prie monsieur Caro d'ordonner qu'on ait grand soin des chiffres des pages .
J'attends la feuille O . Je prie monsieur Caro de m'envoyer au plus vite le premier tome du czar Pierre broché .
Je ne sais si je ne l'ai pas prié de tirer quelques exemplaires des premières feuilles du tome 3 . J'ai envoyé quelques-unes de ces feuilles à Mme du Deffand, j'en envoie à M. de Chauvelin ; cela met les gens en goût . Monsieur Caro peut-il m'en envoyer deux ou trois exemplaires ? »
1 La date a été donnée d'après l'hypothèse que les « premières feuilles du tome 3 » seraient les « cinq cahiers » envoyés à Mme Du Deffand ( voir lettre du 16 septembre 1761 à celle-ci : ) . Mais comme le premier paragraphe de la présente lettre ne peut être expliqué, cette hypothèse est loin d'être assurée .
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31/08/2016
Je ne sais pas encore ce qu'ils feront demain
... Par contre je sais fort bien ce que n'ont pas fait les techniciens de SFR : ils ne sont pas venus réparer ma ligne internet en panne depuis le 23 août , donc pas de téléphone fixe, donc pas de télé-alarme, c'est du grand foutage de gueule .
SFR : Société Foncièrement Répréhensible .
SFR : Services Fameusement Ridicules .
Si vous perdez des clients, ne cherchez pas, il est difficile de trouver pire fournisseur d'accès , la preuve : http://www.zdnet.fr/actualites/sfr-l-ufc-que-choisir-cons...
Les notes mises en ligne l'ont été par l'ordi de la médiathèque le 27 /08 et grâce à la programmation de parution .
And the winner is : SFR the worst !
« A Abraham et Louise-Suzanne Gallatin Vaudenet
Monsieur, Madame,
M. et Mme de Villeneuve 1 souperont ici . Je ne sais pas encore ce qu'ils feront demain . Faites-nous l'honneur de venir dîner ou souper avec madame Gallatin.
Votre très humble et très obéissant serviteur
V.
17 [septembre 1761] 2»
1 Il s'agit de l'intendant de Bourgogne et de sa femme, arrivés à Genève le 15 septembre 1761 ; voir lettre du 12 septembre 1761 à Fabry : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/08/16/n...
2 L'année a été portée sur le manuscrit .
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30/08/2016
Vous avez un beau champ pour rendre justice à notre nation
... Monsieur le président ...
Vous nous en avez fait voir des vertes et des pas mures, on en garde des bleus à la croissance !
« A Pierre Rousseau
Château de Ferney, en Bourgogne, par Genève,
16 septembre [1761]
Je ne connais plus, monsieur, la lettre de M. de Formey 1 que l'Ode sur la guerre 2. Cette ode me paraît d'un homme de génie ; mais il y a trop de fautes contre la langue . Elle commence par des idées très fortes, peut-être trop fortes, mais elle ne se soutient pas . Elle est d'un étranger qui a beaucoup d'esprit . Voici un autre objet qui m'intéresse véritablement . M. l'abbé d'Olivet me mande que cette lettre 3, que je vous envoie, doit être publique, j'y consens très volontiers . Elle tiendra lieu d'un programme en forme, dont je n'aime pas trop l’étalage .Vous verrez par cette lettre de quoi il est question, et je crois qu'elle fera un très bon effet dans votre journal . Vous avez un beau champ pour rendre justice à notre nation , qui encourage avec tant de zèle une entreprise honorable et utile . J'ai l'honneur d'être, etc. »
1 « Lettre de M. Formey qui peut servir de modèle aux lettres à insérer dans les journaux » de V*, qui fut d'abord publiée dans Réponse de M. de Voltaire au sieur Fez (Aux Délices [1762])
2 Cette Ode sur la guerre est de Bordes ; le Journal encyclopédique, lorsqu'il la publia (Bouillon, 1er août 1761, V, iii,117-123) l'attribua à « un illustre auteur » . Voir : https://books.google.fr/books?id=rExbAAAAQAAJ&pg=PA33...
3 C'est la lettre du 20 août 1761 à d'Olivet, qui fut en effet publiée dans le Journal encyclopédique .
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29/08/2016
Je donne quelquefois des coups de pieds dans le ventre à Corneille, l'encensoir à la main, mais je serai plus poli
... Oui, messieurs et mesdames les politiciens restez polis, démolissez à votre gré vos chefs de partis sous couvert d'admiration et de respect mutuel .
Comme c'est beau et touchant un homme qui pense !
« A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet
16è septembre 1761, Ferney
Je vous envoie, mon très cher maitre, ma lettre du 20è august, à laquelle j'ai ajouté des détails nécessaires, qui tiendront lieu d'un programme, que je n’aime point . Envoyez-moi quatre lignes en réponse, et faites imprimer le tout au moyen de frère Thieriot .
Je vous réitère que j'ai déjà mandé à notre secrétaire perpétuel, que je vous envoie mes ébauches, et que je travaillerai à tête reposée sur les observations que l'Académie veut bien mettre en marge . Je donne quelquefois des coups de pieds dans le ventre à Corneille, l'encensoir à la main, mais je serai plus poli .
Vous souvenez-vous de Cinna ? C'est le chef-d’œuvre de l'esprit humain, mais je persiste toujours, non seulement à croire, mais à sentir vivement qu'il fallait que Cinna eût des remords , immédiatement après la belle délibération d'Auguste . J'étais indigné, dès l'âge de vingt ans, de voir Cinna confier à Maxime qu'il avait conseillé à Auguste de retenir l'empire pour avoir une raison de ne plus l'assassiner . Non, il n'est pas dans le cœur humain qu'on ait des remords après s'être affermi dans cette horrible hypocrisie . Non, vous dis-je, je ne puis approuver que Cinna soit à la fois infâme et en contradiction avec lui-même . Qu’en pense M. Duclos ? Moi je dis tout ce que je pense, sauf à me corriger . Vale .
V. »
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