18/02/2017
Nous allons dans le moment répéter une comédie
... Se disent in petto tous les candidats à quelque élection que ce soit, avant de faire les beaux lors de meetings qui n'ont d'intérêt que pour les loueurs de salles et quelques traiteurs et marchands de limonade . De la comédie au grand Guignol, il n'y a pas plus loin que d'une Marine Le Pen à une charretée de mensonges, entre autres .
http://www.nawak-illustrations.fr/tag/extremisme/
Drôles de cuisines avec de drôles de chefs : irrécupérables, même pour Gordon Ramsay !
« A Ami Camp
1er mars [1762] Ferney 1
Voulez-vous bien monsieur que je vous adresse cette lettre pour votre mari 2 dont j'ignore la demeure .
Je vous supplie de ne point oublier que vous m'avez toujours conservé le peu de santé dont je jouis . C'est à vous que je dois cette précieuse casse que le grand docteur Tronchin m'a recommandée . Il y a sept ans que je suis fidèle à ses ordres , et que vous daignez me faire avoir ce secours étranger dont vous n'avez pas besoin .
C'est donc en vertu de la décision positive du docteur que je vous prie hardiment d'ordonner au droguiste le plus fameux de Lyon de m'envoyer sur-le-champ à Meyrin 24 livres de la meilleure casse du Levant . Mes entrailles et moi nous vous serions bien obligés .
Nous allons dans le moment répéter une comédie . Que n'êtes-vous là ?
V.
Je vous embrasse . Mlle Corneille et Mme Denis vous baisent des deux côtés .
V. »
1 Date complétée par Camp .
2 Cette lettre à Jean-Robert Tronchin ne nous est pas parvenue .
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17/02/2017
on ne s’intéresse guère qu’à nos passions, et très peu à nos dévotions
... Dans un monde normal, laïc . Pour ce qui est des théocraties, c'est bien évidemment exactement le contraire , les exemples ne manquent pas, encore aujourd'hui, où religion officielle et nationalité sont indissociablement obligatoires , véritables lois insultantes pour la liberté de pensée .
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_islamique
« A Bernard-Louis Chauvelin
A Ephèse 1 26 février 1762
Votre excellence est bien persuadée de tous les sentiments que le roi mon maître 2 a pour elle. Il s’intéresse à votre santé ; il m’en a parlé avec une sensibilité qui est bien rare dans les personnes occupées de grandes affaires. C’est un exemple que vous lui avez donné ; il sait que, dans la guerre et dans les négociations, vous avez toujours cultivé l’amitié, et que vous paraissez toujours occupé de vos amis comme si vous aviez du temps de reste. Votre caractère l’enchante. Il a été lui-même assez malade ; mais, dès que sa majesté macédonienne a été en état de raisonner, je lui ai fait part de vos remontrances. Il admire toujours la sagacité de votre génie et la facilité de vos moyens ; il dit qu’il n’a jamais connu d’esprit plus conciliant. J’ai pris ce temps pour lui dire : faites donc ce qu’il vous propose . Il m’a répondu que cela lui était impossible. Mettez-vous à ma place, m’a-t-il dit, que m’importe d’avoir autrefois donné un coup de sabre à une Persane ? Quels si grands remords pourrai-je en avoir, si je n’étais pas éperdûment amoureux de sa fille ? n’ai-je pas dit exprès à mon maître de la garde-robe :
Ces expirations, ces mystères cachés,
Indifférents aux rois, et par moi recherchés,
Elle en était l’objet ; mon âme criminelle
N’osait parler aux dieux que pour approcher d’elle.3
Vous savez, a-t-il ajouté, qu’on ne s’intéresse guère qu’à nos passions, et très peu à nos dévotions . Si je me suis confessé, et si j’ai communié, on sent bien que c’est pour Olympie. J’insiste encore sur les ridicules qu’on me donnerait si mon père et moi avions eu pendant treize ans la fille d’Alexandre entre nos mains, après l’avoir prise dans son palais, et que nous n’en sussions rien.
Je ne vois d’autre réponse à cet argument que de bâtir un roman à la façon de Calprenède 4, et de supposer un tas d’aventures improbables, d’amener quelque vieillard, quelque nourrice qu’il faudrait interroger ; et ce nouveau fil romprait infailliblement le fil de la pièce. L’esprit partagé entre tant d’événements perdrait de vue le principal intérêt. Il y a bien plus, dit-il, une reconnaissance est touchante quand elle se fait entre deux personnes qui ont intérêt de se reconnaître . Mais Cassandre, en apprenant que sa maîtresse est la fille de Statira, n’apprendrait qu’une très fâcheuse nouvelle. De plus, il faudrait deux reconnaissances au lieu d’une, celle d’Olympie et celle de Statira ; l’une ferait tort à l’autre. Je vous avoue que j’ai été fort ébranlé de toutes ces raisons que le roi mon maître m’a déduites fort au long, et dont je communique le faible précis à Votre Excellence. Je l’en fais juge, et je la supplie de considérer dans quel embarras elle nous jetterait, s’il fallait refondre 5 toute la pièce uniquement pour faire apprendre par Antigone ce qu’on peut très bien savoir sans lui.
On m’a envoyé du petit royaume des Gaules, situé au bout de l’Occident, un petit écrit 6 concernant des prêtres des idoles, qu’on appelle jésuites . Je ne sais ce que c’est que cette affaire ; on ne s’en soucie guère à Ephèse. J’en fais part, à tout hasard, à Votre Excellence. Statira, Olympie, et l’hiérophante, font mille vœux pour vous et madame l’ambassadrice. »
1 Lieu où se place la pièce d'Olympie .
2 V* joue à se présenter comme le ministre du roi de Macédoine ; dans la pièce, Statira est la veuve d'Alexandre le Grand .
3 Olympie, IV, 4 .
4 Dont précisément l'un des romans les plus célèbres est intitulé Cassandre .
5 L'édition de Kehl donne par erreur résoudre .
6 Voir dans les Facéties : La Balance égale . Voir lettre du même jour à d'Argence : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/02/16/celui-la-a-non-seulement-perdu-les-yeux-mais-les-mains-j-ent-5911502.html
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16/02/2017
Maudit soit le marchand qui est cause que nous buvons du café détestable
...El senor gringo heureusement est là avec sa commère Grand'Mère pour relever le niveau ; les capsules Clooney and C° donnant de la pisse d'âne pour le prix d'un grand cru millésimé , ne reste que le plaisir de l'avoir aussitôt dit aussitôt fait, sans plus . Fast food, fast coffee : néfastes !
Tout juste bons pour jouer aux dames
« A Ami Camp,
Banquier
à Lyon
Ferney 26 février [1762] 1
Maudit soit le marchand qui est cause que nous buvons du café détestable . Vos bontés monsieur répareront le tort que nous fait la négligence de ce Lyonnais . Voulez-vous bien avoir la bonté de me faire un autre plaisir ? c'est de prier la personne qui est chargée de mes deux lettres de change sur les intendants des ducs de Richelieu et de Villars de se présenter chez l'un et chez l'autre pour être payée . L'un et l'autre mandent qu'ils acquitteront ces lettres au commencement de mars . Elles sont l'une et l'autre de 3000 livres chacune . Je vous supplie de vouloir bien envoyer cent louis chez M. Cathala la première semaine de mars . On ne défalquera les dépenses que dans les mois suivants . Je ne crois pas que la lettre de change de 2400 livres pour de Croze ait lieu sitôt . Si je la donne je vous supplierai de lui faire honneur . Vous a-t-on mandé que Mme de Pompadour 2»
1 Date complétée par Camp .
2 V* a laissé la lettre incomplète, sans formule ni signature .
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Celui-là a non seulement perdu les yeux, mais les mains. J’entends les mains avec lesquelles on donne : car pour celles avec lesquelles on prend, il en a plus que Briarée
... Il me semble bien que ça me rappelle quelqu'un qui prétend obtenir la fonction présidentielle , apparemment soutenu par son ex-patron qui boit du petit lait devant cette situation : l'union de deux loosers, tableau remarquable où l'on ne sait plus lequel est le plus détestable, l'avidité de l'un égalant la servilité de l'autre prêt à courber l'échine -il en a pris l'habitude- pour tenter de l'emporter ; vous saurez faire le casting sans peine .
Looser donnant la leçon : deux faux jetons .
« A François-Achard Joumard Tison, marquis d'Argence
à son château de Dirac
par Angoulême
A Ferney 26 février 1762
Je ne savais où vous prendre, monsieur ; vous ne m’avez point informé de votre demeure à Paris . Je ne pouvais vous remercier ni de votre souvenir ni de votre excellent pâté. Je vous crois actuellement dans votre château ; le mien est un peu entouré de neige. Je crois le climat d’Angoulême plus tempéré que le nôtre ; et je vous avoue que si je m’applaudis en été d’avoir fixé mon séjour entre les Alpes et le mont Jura, je m’en repens beaucoup pendant l’hiver. Si on pouvait être Périgourdin en janvier et Suisse en mai, ce serait une assez jolie vie. Est-il vrai que vous avez des fleurs au mois de février ? pour moi, je n’ai que des glaces et des rhumatismes.
Je reçois, dans ce moment, monsieur, votre lettre du 13 Février . Je vois que je ne me suis pas trompé. Je vous tiens très heureux d’être loin de toutes les tracasseries qui affligent Paris, la cour, et le royaume. Je n’ai point encore vu le mémoire de M. le maréchal de Broglie 1, mais j’augure mal de cette division. Voici un petit mémoire en faveur des jésuites 2; j’ai cru qu’il vous amuserait . On me mande que madame de Pompadour est attaquée d’une goutte sereine 3 qui lui a déjà fait perdre un œil, et qui menace l’autre. L’Amour était aveugle, mais il ne faut pas que Vénus le soit. Il y a un autre dieu aveugle, c’est Plutus 4. Celui-là a non seulem[ent]5 perdu les yeux, mais les mains. J’entends les mains avec lesquelles on donne : car pour celles avec lesquelles on prend, il en a plus que Briarée 6. J’ai fait une très grande perte dans l’impératrice de Russie, et je ne la réparerai pas . Elle m’accablait de bontés. Elle venait de souscrire pour deux cents exemplaires en faveur de mademoiselle Corneille. La philosophie console de tout ; et il n’y a de philosophie que dans la retraite. Jouissez de la vôtre, jouissez de vous-même, et conservez-moi vos bontés. »
1 Le 18 février 1762 le roi avait écrit au duc de Broglie : « Ayant jugé que la forme et le fond de la démarche que vous avez faite en me présentant un mémoire sur les événements de la campagne dernière étaient aussi contraires au bien de mon service que d'un mauvais exemple dans mon royaume, je vous en marque mon mécontentement en vous ôtant le commandement de ma province d'Alsace et en vous ordonnant de partir pour votre terre de Broglie [...] » . Voir la Correspondance secrète du comte de Broglie avec Louis XV, 1956, éditée par D. Ozanam et M. Antoine . En fait la décision communiquée par le roi représentait la victoire de la faction Soubise sur le clan des Broglie , à l'occasion de sa brouille avec le maréchal d'Estrées .
2 Il doit s'agir de La Balance égale à laquelle d'Alembert fait allusion dans une lettre du 31 mars ; voir aussi les Mémoires secrets à la date du 10 mars 1762 : https://books.google.fr/books?id=874WAAAAQAAJ&pg=PA56&lpg=PA56&dq=M%C3%A9moires+secrets+%C3%A0+la+date+du+10+mars+1762++voltaire&source=bl&ots=HhI4Sn-GgQ&sig=QhYHL0vfgE2PE8b8shxgfFLDuUM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwimq4fuopPSAhUE0xoKHYqbCcwQ6AEIJTAB#v=onepage&q=M%C3%A9moires%20secrets%20%C3%A0%20la%20date%20du%2010%20mars%201762%20%20voltaire&f=false
3 La goutte sereine est une maladie qui prive de la vue par la paralysie du nerf optique .
5 Le papier a été abimé par le cachet .
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15/02/2017
je vous prie d'écrire à l'un de vos correspondants de Paris de porter dix louis d'or chez la mère de Mlle Corneille qui a été malade
... Pourquoi j'aime Voltaire me demande-t-on parfois ? entre autres pour ses actions, ses bonnes actions, ses BA comme disent les scouts . Pour son état d'esprit aussi . Pour tout dire, c'est un homme aimable .
« A Gabriel Cramer
[vers le 25 février 1762]
Mon cher Gabriel je vous prie d'écrire à l'un de vos correspondants de Paris de porter dix louis d'or chez la mère de Mlle Corneille 1 qui a été malade , elle demeure rue Saint-Denis ou Saint-Martin . On peut aisément distraire dix louis de l'argent des souscriptions destinées au soulagement de la famille .
Mme Corneille demeure aux dames de la Trinité rue du Petit-Reuilly, faubourg Saint-Antoine . Je recommande cette bonne œuvre à mon cher Gabriel qui est actif en ces occasions . Nous réitèrerons ces petits secours .
Il sera d’ailleurs nécessaire de faire parler aux seigneurs souscripteurs, comme princes ducs et autres pour leur contingent, avant que la campagne s'ouvre ; et longtemps avant .
Plus Caro Gabriele est prié d'avoir réponse de Vaillant à ce petit billet ci-joint .
Plus point de nouvelles sur Héraclius 2. »
1 La seule trace d'un paiement à Mme Corneille figure aux archives de Genève, Commerce F57 ( grand livre des Cramer f° 163) et il s'agit précisément de 144 francs de Genève, soit dix louis .
2 L'Héraclius de Calderon .
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14/02/2017
Il est juste que je travaille un peu pour mon plaisir
... Voltaire en vaut la peine, et Mam'zelle Wagnière le sait/fait aussi .
« A Henri Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville
25 février [1762] 1
Non, cela n’est pas vrai, avec le respect que je vous dois . Vous n’avez point lu Cassandre . Vous avez lu, monsieur le marquis, une esquisse de Cassandre, à laquelle il manque cent coups de pinceau, et dont quelques figures sont estropiées . Dieu seul peut créer le monde en huit jours ; mais je n’ai pu créer que le chaos . Ce n’est pas sans peine que je crois enfin l’avoir débrouillé . Cassandre et Olympie n’intéressaient pas assez, et toutes les critiques qu’on peut faire n’approchent pas de celle-là . C’est l’intérêt de ces deux amants qui doit être le pivot de la pièce, sans préjudice de vingt autres détails . La première chose qu’il faut faire est donc que M. d’Argental ait la bonté de me renvoyer l’original, sur lequel on recollera proprement une soixantaine de vers absolument nécessaires ; ensuite Mlle Clairon verra peut-être que le rôle d’Olympie est plus intéressant que celui d’Electre, qu’elle a joué quand mademoiselle Dumesnil a joué Clytemnestre .
Au reste, j’ai très peu d’empressement pour donner cette pièce au théâtre . Nous allons la jouer à Ferney . Il est juste que je travaille un peu pour mon plaisir et pour celui de madame Denis. Si je livrais cette pièce aux comédiens, je ne voudrais pas leur abandonner la part d’auteur, comme j’ai fait dans les pièces précédentes. Je voudrais que cette part fût pour mademoiselle Clairon, mademoiselle Dumesnil, et Lekain. Mais nous n’en sommes pas là . Il faudrait que je fusse à Paris pour diriger cette pièce, qui est toute d’appareil et de spectacle, et qui d’ailleurs n’est guère du ton ordinaire . Le ridicule est fort à craindre dans tout ce qui est hasardé . Mais il est impossible que j’aille à Paris . Ni mon goût, ni mon âge, ni ma santé, ni Corneille, ne le permettent. Je me vois avec douleur privé de la consolation de vous revoir : car vous ne quitterez point le théâtre de Paris pour celui de Ferney. Conservez-moi vos bontés, et soyez sûr que j’en sens tout le prix .
V. »
1 La lettre à laquelle répond V* n'est pas connue .
15:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
Iriez-vous leur donner des coups de bâton à l'autel ? n'attendriez-vous pas qu'ils allassent de l'église au bordel ? Vous ne savez pas combien les cérémonies de l’Église sont respectables
... Il en est de certains chrétiens d'aujourd'hui, comme de certains chrétiens d'hier si dignes de moqueries voltairiennes . Suivre la loi n'est pas toujours suffisant pour être un honnête homme , époux d'une honnête femme, père d'honnêtes enfants tous prêts à aider papa dans le besoin et grossir le pécule familial .
That's life ! Le temps de l'église est dépassé, l'heure du bordel est arrivée . Gare aux MST .
Trop loin ? Précisément , il est à La Réunion (aux frais de Marianne ), ça fait un requin de plus dans l'océan Indien .
« A Jean Le Rond d'Alembert
Ferney 25 février [1762] 1
Mon cher universel, vous avez le nez fin et c'est pour cela que j'ai voulu que vous lussiez icelle 2. Mais après avoir mandé à Mme de Fontaine de vous donner cette corvée, je lui mandai de n'en rien faire, attendu que j'ai le nez fin aussi, et que je m'étais très bien aperçu que Cassandre et Olympie ne remuaient pas comme ils doivent remuer . J'avais, Dieu et le duc de Villars m'en sont témoins, j'avais broché en six jours cette besogne . Il n'appartient qu'au Dieu de Moïse de créer en six jours un monde . J'avais fait le chaos . J'ai débrouillé beaucoup, et voilà pourquoi je ne voulais plus que vous vissiez mon ours avant que je l'eusse léché . Toutes vos critiques me paraissent assez justes . Ce n'est pas peu pour un auteur d'en convenir . Il n'y en a qu'une qui me paraît mauvaise . Vous voulez qu'un homme qui est à la porte d'une église interrompe une cérémonie qu'on fait dans le sanctuaire et à laquelle il n'a nul droit , nul prétexte de s'opposer . On voit bien que vous n'allez jamais à la messe . Je suppose que vous vissiez Fréron et Chaumeix etc. communier à Notre-Dame . Iriez-vous leur donner des coups de bâton à l'autel ? n'attendriez-vous pas qu'ils allassent de l'église au bordel ? Vous ne savez pas combien les cérémonies de l’Église sont respectables . Il y a encore d'autres remarques sur lesquelles je pourrais disputer, mais le grand point est d'intéresser . Tout le reste vient ensuite .
J'ai choisi ce sujet moins pour faire une tragédie que pour faire un livre de notes à la fin de la pièce, notes sur les mystères, sur la conformité des expiations anciennes et des nôtres, sur les devoirs des prêtres, sur l’unité d'un dieu prêchée dans tous ses mystères, sur Alexandre et ses consorts, sur le suicide, sur les bûchers où les femmes se jetaient dans la moitié de l'Asie . Cela m' a paru curieux , et susceptible d'une hardiesse honnête . Meslier est curieux aussi . Il part un exemplaire pour vous . Le bon grain était étouffé dans l'ivraie de son in-folio . Un bon Suisse a fait l'extrait très fidèlement, et cet extrait peut faire beaucoup de bien . Quelles réponse aux insolents fanatiques qui traitent les sages de libertins ! Quelle réponse (misérables que vous êtes) que le testament d'un prêtre qui demande pardon à 3 Dieu d'avoir été chrétien ! Le livre de Mords-les 4 sur l'inquisition me met toujours en fureur . Si j'étais Candide un inquisiteur ne mourrait que de ma main .
Mlle Corneille est bien élevée . Il faut remercier Dieu d'avoir arraché cette âme à l'horreur d'un couvent !
Je fais un peu de bien dans la mission que le ciel m'a confiée . Ô mes frères travaillez sans relâche, semez le bon grain, profitez du temps, pendant que nos ennemis s'égorgent.
Mme Denis est très contente de votre musique .
Quoi, Meslier en mourant aurait dit ce qu'il pense de Jésus, et je ne dirais pas la vérité sur vingt détestables pièces de Pierre ! et sur les défauts sensibles des bonnes ! Oh par Dieu je parlerai . Le bon goût est préférable au préjugé . Salva reverentia 5.
Écrasez l'infâme je vous en conjure . »
1 La lettre à laquelle répond ici V* n'est pas connue .
2 La pièce qui deviendra Olympie .
3 à ajouté au dessus de la ligne sur le manuscrit .
4 L'Abbé Morellet qui a traduit le Manuel des inquisiteurs de Nicolaus Eymericus (1762).
5 En respect .
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