02/03/2017
J'en suis hors de moi . Je m'y intéresse comme homme, un peu même comme philosophe . Je veux savoir de quel côté est l'horreur du fanatisme
... Voila des paroles d'un homme d'honneur, engagé , respectable, Voltaire !
Voila qui me console d'avoir à entendre et voir hommes et femmes en quête de pouvoir pour satisfaire leur égo, rien que leur égo, tout leur égo .
Pour paraphraser mon ami Voltaire, "voilà un abominable siècle", des Bachar El Assad, des Daech, des Trump, des Marine Le Pen, des Fillon, des Kim Jong Un, des Congos, des Kim Kardashian, des Cyril Hanouna, des gaz de schiste, usw/etc.
Je n'ai rien contre les ambitieux, mais je ne peux pas souffrir les ambitieux méprisants
« A Claude-Philippe Fyot de La Marche
A Ferney 25 mars 1762
Il y a longtemps que je n'ai eu l'honneur d'écrire à celui qui sera toujours mon premier président . J'ai bien des choses à lui dire . Premièrement son parlement m'afflige . Le roi se soucie fort peu qu'on juge ou non les procès auxquels je m'intéresse ; mais moi je m'en soucie . Voilà une plaisante vengeance d'écolier de dire, je ne ferai pas mon thème parce que je suis mécontent de mon régent . C'est pour cela même au contraire qu'il faut bien faire son thème . J'apprends que vous faites tous vos efforts pour parvenir à une conciliation . Qui peut y réussir mieux que vous ? Vous serez le bienfaiteur de votre compagnie, c'est un rôle que vous êtes accoutumé à jouer . Je vous demande pardon de donner des fêtes quand la 1 province souffre , mais il est bon d’égayer les affligés . Il y en a de plus d'une sorte . Il vient de se passer au parlement de Toulouse une scène qui fait dresser les cheveux à la tête . On l'ignore peut-être à Paris, mais si on en est informé, je défie Paris tout frivole, tout opéra-comique qu'il est, de n'être pas pénétré d'horreur . Il n'est pas vraisemblable que vous n'ayez appris qu'un vieux huguenot de Toulouse nommé Calas, père de cinq enfants, ayant averti la justice que son fils ainé, garçon très mélancolique s’était pendu, a été accusé de l'avoir pendu lui-même en haine du papisme pour lequel ce malheureux avait dit-on quelque penchant secret . Enfin le père a été roué ; et le pendu tout huguenot qu'il était a été regardé comme un martyr et le parlement a assisté pieds nus à des processions en l'honneur du nouveau saint . Trois juges ont protesté contre l'arrêt . Le père a pris Dieu à témoin de son innocence en expirant, a cité ses juges au jugement de Dieu, et a pleuré son fils sur la roue . Il y a deux de ses enfants dans mon voisinage qui remplissent le pays de leurs cris . J'en suis hors de moi . Je m'y intéresse comme homme, un peu même comme philosophe . Je veux savoir de quel côté est l'horreur du fanatisme . L'intendant de Languedoc 2 est à Paris . Je vous conjure de lui parler ou de lui faire parler . Il est au fait de cette aventure épouvantable . Ayez la bonté je vous en supplie de me faire savoir ce que j'en dois penser . Voilà un abominable siècle, des Calas, des Malagrida, des Damiens, la perte de toutes nos colonies, des billets de confession et l'opéra-comique .
Mon cher et respectable ami, ayez pitié de ma juste curiosité . Je soupçonne que c'est vous qui m'avez écrit il y a environ deux mois, mais les écritures quelquefois ressemblent à d'autres . Quand vous aurez la bonté de m'écrire mettez un M au bas de la lettre, cela avertit . Je devrais vous reconnaître à votre style et à vos bontés, mais mettez un M. Car quand je vous renouvelle mon tendre et respectueux attachement je mets un V. »
1 V* , en changeant de page a répété la .
2 Jean-Emmanuel de Guignard, vicomte de Saint-Priest qui était à l'époque intendant du Languedoc .
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01/03/2017
On prétend que trois juges ont protesté contre l’arrêt ; cette aventure me tient au cœur ; elle m’attriste dans mes plaisirs, elle les corrompt
... Non, il ne s'agit pas ici de Fanfoué Fillon qui lui, au contraire , s'estimant au-dessus des lois, dit que les trois juges désignés sont à la solde du gouvernement, et leur reproche leur célérité, leur parti pris . As-tu jamais intercédé, toi châtelain nanti, auprès d'un juge pour faire sursoir à une expulsion de domicile ? non, que je sache ; alors vaux-tu mieux que ceux qui se retrouvent dehors faute d'argent ?
Mon cher petit bonhomme aux sourcils broussailleux, tu nous déclare avec emphase que tu ne te retireras jamais, mais cela nous le savions déjà, et Pénélope aussi : bilan cinq enfants !
Voltaire défendrait-il Fillon ? et Marine la harengère ? Non ! je ne crois pas .
Bien avant le Salon de l'agriculture 2017, Fillon connaissait l'amour vache .
« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis
A Ferney, le 25 mars [1762]
Permettez, monseigneur, que ce vieux barbouilleur vous remercie bien sincèrement du plaisir qu’il a eu. Sans vos bontés, sans vos conseils, mon œuvre de six jours eût toujours été le chaos : permettez que je fasse lire à Votre Éminence la petite relation historique que j’envoie à M. le duc de Villars 1. Quand elle l’aura lue, si tant est qu’elle daigne lire un tel chiffon, un peu de cire mis proprement sous le cachet par un de vos secrétaires rendra le paquet digne de la poste. Voilà de plaisantes négociations que je vous confie.
Je profite de tous vos conseils ; je me donne du bon temps, peut-être un peu trop, car il ne m’appartient pas de donner à souper à deux cents personnes. J’ai eu cette insolence. Nota bene que nous avions deux belles loges grillées. Nous avons combattu à Arques : où était le brave Crillon ?2 pourquoi était-il à Montélimar 3?
Voulez-vous, quand vous voudrez vous amuser, que je vous envoie le Droit du Seigneur ? Cela est gai et honnête ; on peut envoyer cette misère à un cardinal. Je ne dis pas à tous les cardinaux, Dieu m’en garde : Pauci, quos æquus amavit Jupiter 4.
J’ai encore à vous dire que je suis très soumis à la leçon que vous me donnez de ne point lire, ou de ne lire guère, tous ces livres où des marquis 5 et des bourgeois gouvernent l’État. Connaissez-vous, monseigneur, la comédie danoise du Potier d’étain 6 ? c’est un potier qui laisse sa roue pour faire tourner celle de la fortune, et pour régler l’Europe . On lui vole son argent, sa femme, sa fille, et il se remet à faire des pots.
Oserai-je, sans abandonner mes pots, supplier Votre Éminence de vouloir bien me dire ce que je dois penser de l’aventure affreuse de ce Calas 7, roué à Toulouse pour avoir pendu son fils ? c’est qu’on prétend ici qu’il est très innocent, et qu’il en a pris Dieu à témoin en expirant. On prétend que trois juges ont protesté contre l’arrêt ; cette aventure me tient au cœur ; elle m’attriste dans mes plaisirs, elle les corrompt. Il faut regarder le parlement de Toulouse, ou les protestants, avec des yeux d’horreur. J’aime mieux pourtant rejouer Cassandre, et labourer mes champs. Oh ! le bon parti que j’ai pris !
Le rat retiré dans son fromage de Gruyère souhaite à votre très aimable Éminence toutes les satisfactions de toutes les espèces qui lui plairont ; il est pénétré pour elle du plus tendre et du plus profond respect.»
1 Voir lettre du même jour à De Villars : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-10-122922472.html
2 Souvenir de l'exclamation attribuée à Henri IV ; voir : http://charte.de.fontevrault.over-blog.com/article-henri-iv-a-crillon-en-1589-pends-toi-brave-crillon-nous-avons-combattu-a-arques-et-tu-n-y-et-78100603.html
et : http://www.dicoperso.com/term/adb1aead5e60a55c5e,,xhtml
3 Où habitait Bernis .
4 Il en est peu qu'aima Jupiter favorable ; Virgile, Enéïde, VI, 129-130 .
5 Allusion à Victor Riqueti, marquis de Mirabeau, auteur de L'Ami des hommes ou Traité de la population, 1756-1758, et de la Théorie de l'impôt, 1760 . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Livre:Mirabeau_-_L%E2%80%99Ami_des_hommes,_ou_Trait%C3%A9_de_la_population,_1759,_t1.djvu
6 La première pièce de Holberg, intitulée en danois Den Politiske Kandestöber, 1722 . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1832_-_tome_7.djvu/55
7 Première fois que Calas est nommé dans la correspondance .
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Vous m'avez fait présent d'un sac de navets dont je fais plus de cas que de tous les sacs de procès qui pendent au croc des juges
... Reconnait Marine Le Pen-fleur-de-nave lors de sa visite au Salon de l'agriculture .
Son allure , sa démarche me font préférer celles des animaux qu'on dit bêtes , elle est d'une inélégance égale à celle de Trump , des idées ineptes, une lâcheté innée ; ah ! quel beau couple ils feraient nos deux blondies , mais pourvu que Dieu ne leur permette pas de procréer !
« Au Président Germain-Gilles-Richard de Ruffey
à Dijon
Ferney 22è mars 1762
Beaucoup de comédies à jouer et à faire, Corneille à commenter, mes terres à labourer etc., etc., m'ont empêché mon cher Président de vous remercier aussi vite que je l'aurais voulu . M. de Vivey 1 n'est-il pas conseiller de votre parlement non séant ? n'est-ce pas lui qui est venu à Ferney un jour que nous avions trois cents spectateurs et soupeurs ? Il arriva tout harassé au milieu de la cohue .
Moi aller à Paris ! Quelle idée ! J’ai cherché le repos, je l'ai trouvé, je ne le hasarderai pas ; et d’ailleurs puis-je m'absenter de ma charrue, et de Corneille ?
Vous m'avez fait présent d'un sac de navets dont je fais plus de cas que de tous les sacs de procès qui pendent au croc des juges . Il me semble qu'on ménage votre parlement plus qu'on n'a ménagé celui de Besançon 2. Pour les frères jésuites, je crois qu'ils seront conservés et réformés et en voici la raison dans le papier honnête et modéré qui m'est venu de Paris .
Je vous embrasse tendrement ; je vous aime et regrette .
V. »
1 Vivey n'est pas connu comme parlementaire de Dijon .
2 Le parlement de Besançon avait été puni par l'exil et l'emprisonnement de quelques meneurs ; dans des circonstances similaires, à propos de Varenne, le parlement de Dijon eut l'avantage . Voir : http://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?a.88:1:11./var/artfla/encyclopedie/textdata/IMAGE/
et : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k426180/texteBrut
et à propos de Varenne , note 3 : http://www.buffon.cnrs.fr/correspondance/corr_buffon_affi_lettre.php?lang=fr&table=buffon_corr_main&bookId=66
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28/02/2017
Ils furent si effarouchés de notre désordre que je n'ai plus entendu parler d'eux . J'en suis très fâché
... Nous avoue Warren Beatty , après la cérémonie des Oscars, où accompagné de Faye Dunaway qui, emportée par son enthousiasme, avait déclaré "La la land" meilleur film au lieu de "Moonlight" . Nouvelle pépite pour bêtisier, dans le genre bénin .
http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/02/27/mauv...
Mai 2017 - France : "And the new president is ... ! O sorry , I beg your pardon, it is ... "
« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault, Conseiller
du Parlement
à Dijon
22è mars à Ferney
Je crois monsieur que les voyageurs que vous avez eu la bonté de m'adresser auront été un peu étonnés de la cohue qu'ils trouvèrent dans un ermitage qui devrait être consacré au repos . Nous leur donnâmes la comédie et le bal, mais monsieur votre parent eut bien de la peine à trouver un lit . Ils furent si effarouchés de notre désordre que je n'ai plus entendu parler d'eux . J'en suis très fâché . Votre parent, monsieur, m'a paru infiniment aimable, dans la presse ; et j'entrevis que dans la société il doit être de la meilleure compagnie du monde .
Vous ne voulez donc pas que je boive du vin de Mme Le Bault . Vous m'avez abandonné, vous ne me jugez ni ne m'abreuvez . Je n'ai plus je crois de procès avec M. le président De Brosses mais aussi je n'ai plus de son vin de Tournay . J'ai abandonné le tout à un fermier pour éviter toute noise .
Vous avez entendu parler peut-être d'un bon huguenot que le parlement de Toulouse a fait rouer pour avoir étranglé son fils 1. Cependant ce saint réformé croyait avoir fait une bonne action, attendu que son fils voulait se faire catholique , et que c’était prévenir une apostasie . Il avait immolé son fils à Dieu, et pensait être fort supérieur à Abraham, car Abraham n'avait fait qu'obéir, mais notre calviniste avait pendu son fils de son propre mouvement, et pour l’acquit de sa conscience . Nous ne valons pas grand-chose, mais les huguenots sont pires que nous, et de plus ils déclament contre la comédie .
J'ai l'honneur d'être avec bien du respect monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Première référence de V* à l'affaire Calas . Ce doit être un jour ou deux après avoir écrit cette lettre qu'il reçut la visite dont il parle dans une lettre à Damilaville le 1er mars 1765 , car, dès le 25 mars 1762, son jugement sur l'affaire avait changé (voir lettre du 25 mars 1762 à C.P. Fyot de La Marche ) . Voir Jacques Van den Heuvel, Voltaire , L'Affaire Calas , 1975, et Besterman qui donne une chronologie de l'affaire Calas 1761-1765 . Voir aussi : http://www.monsieurdevoltaire.com/tag/affaire%20calas/
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27/02/2017
Vous auriez la comédie et l'opéra-comique, car nous jouons tout cela
... Sans sourciller, nous autres candidats à la présidentielle . Malheureusement, le texte de nos déclarations n'est pas de la veine d'un Voltaire, tant s'en faut ; mais cela ne nous empêchera pas de dégoiser à gogo jusqu'à la dernière seconde de notre propagande électorale ."
Il va nous falloir trouver le moins mauvais, faute d'en avoir un vrai bon .
Aurons - nous besoin des talents (sic) divinatoires de M'ame Irma ?
« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian 1
19 mars [1762]
Le grand écuyer de Cyrus va donc devenir Picard . J'en fais mon compliment à ma nièce ; je vous en remercie, et je m'en félicite . Tout mon chagrin, monsieur, est que la noce ne se fasse pas chez moi . Vous auriez la comédie et l'opéra-comique, car nous jouons tout cela . Je ferais votre épithalame . Tout ce que je peux faire à présent, c'est de m’enorgueillir de me trouver votre oncle, et de vous dire combien cet oncle vous aime, et vous aimera toujours .
Viviez heureux neveu et nièce . »
1 Voir : http://portalis.name/webtrees/individual.php?pid=I112629&ged=jemportalis
et voir : https://www.cairn.info/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-2009-1-page-197.htm
15:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vos arrangements, dont vous voulez bien me faire part, me paraissent très convenables pour toutes les parties intéressées
... Ce qui n'est sans doute pas l'avis de toute la base des partis politiques, qu'elle soit de gauche comme de droite . Hamon, Macron, Fillon , Mélenchon, Marine, etc. signent des PACS à tour de bras, sachant bien que le divorce est inévitable, sinon désirable, à plus ou moins brève échéance . Je tiens le pari .
Les arrangements, qu'ils soient floraux ou politiques, sont périssables, toujours .
« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine
Ferney 19 mars [1762] 1
Ma chère nièce, je n’ai qu’un moment pour vous dire combien je vous approuve et je vous félicite. Il n’y a rien de si doux ni de si sage que d’épouser son ami intime 2. Vos arrangements, dont vous voulez bien me faire part, me paraissent très convenables pour toutes les parties intéressées . Hornoy y gagnera, votre château s’embellira, la vie y sera plus animée . Tout le mal est dans cette horrible distance de votre château au mien.
Je vous prierai de m’instruire du jour de votre départ : il faut qu’un oncle s’arrange pour un petit présent de noces. Je voudrais bien être de la cérémonie ; et signer au contrat. Je vais annoncer dans l’instant cette nouvelle à madame Denis, qui répète actuellement son rôle de Statira, et qui le jouera bientôt sur un théâtre mieux entendu, mieux orné, mieux éclairé que celui de Paris.
Je suis très fâché de ne vous pas marier dans mon église, en présence du grand Jésus, doré comme un calice, qui a l’air d’un empereur romain, et à qui j’ai ôté sa physionomie niaise. Nous vous donnerions vraiment une belle fête ; car nous sommes en train, et la tête m’en tourne.
Madame Denis arrive ; elle pense comme moi ; nous vous embrassons tendrement, vous et le grand écuyer de Cyrus, devenu mon neveu. »
1 L'original est passé à la vente Edouard Meaume le 15 février 1887 ; l'édition de Kehl place à tort cette lettre en 1764 .
2 Le marquis de Florian .
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Je conclus que l'argent est rare à Paris puisqu'on en va chercher dans nos montagnes
... L'or blanc, pour Bercy, n'est pas qu'une goutte d'eau dans le PIB . A l'heure du Salon de l'Agriculture, il est temps d'évoquer le génie des paysans français qui ont permis ce développement .
« A Ami Camp et compagnie
à Lyon
A Ferney 19 mars 1762
J'ai reçu mon cher monsieur les deux billets de M. d'Albertas . Je conclus que l'argent est rare à Paris puisqu'on en va chercher dans nos montagnes . La paix entre les Russes et les Borusses paraît rencontrer des difficultés . Mes petites affaires en éprouvent aussi . Je prête beaucoup et on ne me paye rien . Les fêtes vont leur train, la dépense augmente, la ruine avance . Je suis le plus pauvre de vos correspondants . N'est-ce pas le neveu de M. Tronchin qui est votre associé ?
J'embrasse l'un et l'autre tendrement .
V. »
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