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15/05/2016

Il faudra voir de plus ... si un évêque étranger, sous prétexte qu’il n’est pas riche, peut contrevenir à ces lois

... Mgr Di Falco , - simplement "étranger" à la commune de St Etienne-le-Laus- , en toute modestie désire se faire inhumer dans sa cathédrale, se fait botter en touche par le conseil municipal, ce qui n'est que justice, conformément au règlement communal . Tout comme les élus , il veut péter plus haut que sa mitre , plus people que curé, ne pas être avec le commun des mortels , pour qui se prend-il ?

http://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes/hau...

 

eveque etranger.png

Il en est qui veulent inverser la donne .

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry, Maire et

subdélégué

à Gex

17è juin 1761 à Ferney

Je vous réitère, monsieur, mes sincères remerciements. On voit évidemment que toute cette persécution odieuse n’est que la suite de l’aventure du curé Ancian. Si les interrogés ne m’ont point trompé, il n’y a que le nommé Brochu qui ait fait la déposition dont vous m’avez parlé, sans pourtant oser se servir du mot que le sieur Castin 1 allègue. Il est clair que ce Brochu, qui avait accompagné Ancian dans l’assassinat dont ils ont été accusés, n’est qu’un faux témoin complice du curé Ancian, et que son témoignage n’était pas même recevable par le sieur Castin. Tous les autres protestent et jurent qu’ils n’ont pas dit un mot de ce qu’on leur fait dire, et que s’ils avaient fait la déposition qu’on leur impute, ils seraient infiniment coupables 2 .

Je vous supplie, monsieur, de vouloir bien m’éclaircir de ce mystère d’iniquités. Le sieur Castin joue un rôle infâme, et celui qui le lui fait jouer est encore plus méprisable. Des gens qui se portent pour juges, et qui disent qu’ils écriront à M. de Saint-Florentin, ne sont que de malheureux délateurs que je couvrirai d’opprobre, et leurs lâches calomnies ne me font aucune peur. On sera assez instruit qu’ils cherchent à se venger, de la manière la plus lâche, de la protection que j’ai pu donner à de Croze, mais je n’ai rempli en cela que mon devoir, puisque de Croze est mon vassal ; nous verrons alors qui l’emportera d’un seigneur qui a vu son vassal blessé et le crâne entr’ouvert, qui a déposé de ce crime, et qui n’a à se reprocher que de dépenser douze mille francs pour rebâtir une jolie église, ou d’un curé accusé d’un assassinat et déjà convaincu de mille violences, qui fait agir secrètement ses confrères en sa faveur. Il faudra voir de plus, si en effet ses confrères sont en droit de faire les fonctions d’official et de promoteur, malgré les lois du royaume, et si un évêque étranger, sous prétexte qu’il n’est pas riche, peut contrevenir à ces lois. Il n’y a que votre esprit de conciliation, monsieur, qui puisse mettre ces messieurs à la raison. Je suis aussi touché de la noblesse de vos procédés, qu’indigné de la bassesse des leurs.

J’ai l’honneur d’être avec la plus tendre reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire .»

1 Anthelme Castin, curé de Gex, était official de la partie française du diocèse de Gex ; voir Dictionnaire du clergé séculier et régulier du diocèse de Genève-Annecy, I, de C.-M. Rebord et A. Gavard, 1920, page 148 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65438696/f158.item.r=anthelme%20castin

et voir aussi : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6543664f

 

14/05/2016

J'ai quelques arrangements à prendre auxquels je ne peux me déterminer sans savoir l'état de mes petites finances

... Mais permettez-moi de constater que l'état des petites finances des citoyens français les incite plus à faire appel au crédit qu'à se serrer la ceinture à court terme . A long terme, on doit toujours rétrécir la ceinture, avec pour seule consolation d'avoir profité immédiatement d'un superflu qui aurait pu/dû attendre des jours meilleurs . La pub est toujours diablement efficace ...Afficher l'image d'origine

Magique !!

 

 D'autre part, faites appel à Anne Lauvergeon, si vous avez quelques doutes sur vos petites finances, elle aura l'art et la manière de blouser votre banquier , elle travaillait dans la cour des grands ( filous ) ; http://www.liberation.fr/france/2016/05/13/affaire-uramin...

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin Banquier

à Lyon

16 juin [1761] 1

Vous avez donc actuellement , mon cher correspondant, le conseiller d’État auprès de vous . Je voudrais bien être entre vous deux . On vous a mandé sans doute de Paris qu'on allait anéantir les actions sur les fermes et les convertir en rentes afin qu'il ne reste rien au passage de Silhouette .

N'êtes-vous pas émerveillé que depuis trois mois je ne vous aie rien demandé, et que je n'aie rien tiré sur vous ? Je ne resterai pas longtemps dans cette inaction . Mais j'ai préalablement une grâce à vous demander, c'est de vouloir bien me dire de mes nouvelles et m'instruire de mon état . J'ai quelques arrangements à prendre auxquels je ne peux me déterminer sans savoir l'état de mes petites finances . Elles ne doivent pas être fort considérables . Vous savez que j'ai troqué mes louis d'or contre des pierres et des charrues . Daignez donc monsieur m'envoyer un petit bilan . Je vous serai très obligé . On ne peut être ni plus honteux ni plus reconnaissant de toutes les peines que je vous donne 2. Mme Denis vous fait comme moi mille remerciements . Nous embrassons les deux frères .

Permettez-moi de vous supplier de faire rendre l'incluse 3 à M. l'abbé Pernetti .

V. »

1 Date portée deux fois sur le manuscrit .

2 A cet endroit V* a porté son initiale, puis l'a rayée pour continuer .

3 Elle ne nous est pas parvenue, mais doit avoir été lourde car le manuscrit mentionne son poids : « 1/2 once » avec un port de 14 sols, au lieu de 4 sols ordinairement .

Abbé Jacques Pernetti : voir :https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Pernetti et : http://lire.ish-lyon.cnrs.fr/IMG/pdf/6116_couv_13_juil_2015.pdf

 

13/05/2016

qui est ce M. Poinsinet ?

... Eh bien , ne cherchez plus, -sauf erreur grossière de ma part, ce qui m'étonnerait diantrement-, c'est l'un des innombrables candidats à la primaire des Républicains, lesquels Républicains sont aussi couillons que leurs équivalents américains à ceci près que les US ont un sinistre-blondin-made-in-USA et les frenchies un petit-brun-arriviste-malpoli .

Alors "Vive Poinsinet !"

"Poinsinet président !!"

Il sait tout, il peut tout : disparition du chomage, baisse des impôts, victoire à l'Eurovision, Carla Bruni qu'on puisse entendre sans ampli, Fanfoué qui se marie, Nicolas au monastère (encore une promesse non tenue !), un Jean-Marie au musée des horreurs, un Jean-Luc modeste, une Marine bleue, etc., etc.

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« A Etienne-Noël Damilaville

[juin 1761] 1

[…] J'ai eu aujourd'hui à dîner un M. Poinsinet 2 revenant d'Italie . Fratres, qui est ce M. Poinsinet ? Il m'a récité d'assez passables vers . Valete fratres . »

2 Il ne doit pas s'agir d'Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet auteur de pièces destinées aux théâtres des boulevards,[http://data.bnf.fr/12006569/antoine-alexandre-henri_poins... et voir aussi : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Alexandre-Henri_Poi... ] mais de Poinsinet de Sivry, cousin germain du précédent, auteur de la tragédie de Briséeis ou La Colère d'Achille, 1759 ; [voir : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journalis... ]

 

 

12/05/2016

après cela on voit ce qu'il y a à refaire

... Après le 49.3, y a-t-il encore un temps pour la réflexion ? j'en doute quand on voit qu'il y en a eu si peu avant .

Une motion de censure, quelle rigolade , gesticulation de bac à sable .

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Méli mélo ! Bonjour la prise de tête !

 

 

Nicolas-Claude Thieriot

[vers le 15 juin 1761]1

Voici mon cher et ancien ami lettre de change et lettre d'avis . Je vous prie de faire rendre les deux incluses par le penny post 2.

Faites toujours lire Le Droit du seigneur au tripot , après cela on voit ce qu'il y a à refaire . Je n'ai pas un moment . Je vous embrasse . »

1 Cette lettre est sans doute une réponse à celle de Thieriot du 9 juin 1761 qui écrivait : « Vous m'avez demandé deux ou trois fois le mémoire des déboursés que j'ai faits pour les livres et les brochures que je vous ai envoyés depuis avril 1760 […] Je différais et je prenais patience parce que j'espérais que l'impression des brochures réussirait . […] Le comité de la porte Saint Bernard [*** ] attend la réponse de M. le conseiller de Dijon aux observations et remontrances que je vous ai fait savoir sur sa comédie . La présentation attend . »

*** Thieriot, Damilaville et Diderot ; voir par ex . : https://rde.revues.org/4925

2 V* parle ici de l'équivalent français du penny post ; voir : https://en.wikipedia.org/wiki/Penny_Post

 

 

Je m’instruirai moi-même en cherchant à instruire les autres.

.... Ceci résume le but de ce blogounet voltairien, connaitre et aimer Voltaire comme moi .

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«A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet

Mon cher maître, j’avais prié frère Cramer de vous demander vos conseils sur cette édition de Pierre Corneille, qui ne me donnera que bien de la peine, mais qui pourra être utile aux jeunes gens, et surtout au petit-neveu et à la petite-nièce, qui ne la liront point ; du moins mademoiselle Corneille ne la lira de longtemps. Son petit nez retroussé n’est pas tourné au tragique. Il me faudra pour le moins encore un an avant que je la mette au Cid, et je lui en donne deux pour Héraclius.

Je vois avec douleur, mon cher maître, que le secrétaire perpétuel 1 n’a pas eu pour vous toutes les attentions qu’on vous doit. Mais je crois que vous n’en adopterez pas moins un projet que vous avez eu il y a longtemps, et que vous m’avez inspiré. Je n’attends que la réponse à ma lettre, que M. de Niversais 2 a communiquée à l’Académie, pour entreprendre cet ouvrage. Il sera la consolation de ma vieillesse. Je m’instruirai moi-même en cherchant à instruire les autres. J’aurai le bonheur d’être utile à une famille respectable . Je ne peux mieux prendre congé. Ayez donc la bonté de me guider. Conseillez, pressez ces éditions de nos auteurs classiques.

Un imbécile qui avait autrefois le département de la librairie fit faire par un malheureux Lasserre les préfaces des pièces de Molière ; il faut effacer cette honte.

Au reste, mon cher sous-doyen, vivons . Vous avez déjà vécu environ quinze ans de plus que Cicéron, et moi plus que La Motte. Achevons à la Fontenelle. C’est la seule chose que je vous conseille d’imiter de lui.

A Ferney 15 juin [1761] 3»

1 Duclos .

3 L'édition Desoer place cette lettre en 1762, suivie par les autres éditions jusqu'à ce que Georges Avenel la place correctement en 1761 .

 

11/05/2016

Je suis bienfaiteur de l’Église ; je veux m’en faire craindre et aimer.

... Et ce n'est que justice .

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« A Etienne-Noël Damilaville 

Il ne faut pas rire ; rien n’est plus certain que c’est un homme de l’Académie de Dijon 1 qui a fait cette drôlerie. Il est fort connu de madame Denis ; et cette madame Denis, quoique fort douce, mangerait les yeux de quiconque voudrait supprimer la tirade des romans 2, surtout dans un second acte.

J’ai trouvé, moi qui suis très pudibond, que les jeunes demoiselles que leurs prudentes mères mènent à la comédie pourraient rougir d’entendre un bailli qui interroge Colette, et qui lui demande si elle est grosse. Je prierai mon Dijonnais d’adoucir l’interrogatoire.

Je remercie infiniment M. Diderot de m’envoyer un bailli qui sans doute vaudra mieux que celui de la pièce. Je crois qu’il faut qu’il soit avocat, ou du moins qu’il soit en état d’être reçu au parlement de Dijon ; en ce cas, je l’adresserais à mon conseiller, qui me doit au moins le service de protéger mon bailli. Sûrement un homme envoyé par M. Diderot est un philosophe et un homme aimable. Il pourrait aisément être juge de sept ou huit terres dans le pays, ce qui serait un petit établissement.

Je ne sais pas trop comment frère Thieriot s’ajuste avec les excommuniés du sieur Le Dains 3. Frère Thieriot ne doit pas paraître : je m’en rapporte à lui, il est sage.

J’ai mis mes prêtres à la raison, évêque, official, promoteur, jésuite ; je les ai tous battus, et je bâtis mon église comme je le veux, et non comme ils le voulaient. Quand j’aurai mon bailli philosophe, je les rangerai tous. Je suis bienfaiteur de l’Église ; je veux m’en faire craindre et aimer.

Je lève les mains au ciel pour le salut des frères.

V.

Frère Thieriot a-t-il le diable au corps de vouloir qu’on imprime la Conversation du cher Grizel ?

15 juin [1761] »

1 V* dit vrai puisqu'il est maintenant membre de l'académie de Dijon .

 

Je dois joindre la reconnaissance à l'estime et je vous assure que je remplis bien ces deux devoirs

... Combien de fois dans une vie peut-on dire cela ? une fois ? deux ? plus ? jamais ?

 Et à qui ?

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Estime et reconnaissance

 

 

« A Jean-Louis Aubert

Au château de Ferney le 15 juin 1761

Vous vous êtes mis, monsieur, à côté de La Fontaine, et je ne sais s'il a jamais écrit une meilleure lettre en vers que celle dont vous m'honorez . Tous les lecteurs vous saurons gré de vos fables 1, et j'ai par dessus eux une obligation personnelle envers vous . Je dois joindre la reconnaissance à l'estime et je vous assure que je remplis bien ces deux devoirs . Il y en a un troisième dont je devrais m'acquitter, ce serait de répondre en vers à vos vers charmants ; mais vous me prenez trop à votre avantage 2. Vous êtes jeune, vous vous portez bien ; je suis vieux et malade . Mon malheur veut encore que je sois surchargé d'occupations qui sont bien opposées aux charmes de la poésie . Je peux encore sentir tout ce que vous valez, mais je ne peux vous payer en même monnaie . Faites-moi donc grâce, en me rendant la justice d'être bien persuadé que personne ne vous en rend plus que moi . J'ai honte de vous témoigner si faiblement, monsieur, les sentiments véritables avec lesquels j'ai l'honneur d'être,

Votre etc. »

2 Sur l'anecdote à laquelle pense V* en employant ce tour, voir lettre du 16 août 1759 à Allamand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/09/20/je-serais-fort-aise-d-entendre-votre-parole-quoique-ni-vous-5451443.html