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05/12/2016

J'espère trouver dans cette tragédie le style et la morale de Télémaque

... A savoir: «N'oubliez jamais que les rois ne règnent point pour leur propre gloire mais pour le bien de leurs peuples.».

Et pour cela, rien de mieux qu'un engagement de chaque citoyen pour le bien de tous,  y compris le sien . C'est, ce me semble, ce qui motive l'engagement d'Alexandre Jardin . Plus sérieux que celui de Coluche, mais dû aux mêmes causes, l'insatisfaction devant l'impuissance peureuse des politiques et l'envie de redonner le pouvoir à ceux qui savent faire .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Jardin

 Telemachus_and_Mentor

Présentation de la mode mai 2017 . Messieurs, finissons-en avec la frilosité !

 

 

« A Philibert-Charles-Marie Varenne de Fénille , Commis de

Mgr le Contrôleur général

4 décembre 1761 , Ferney

J'ai reçu, monsieur, la tragédie dont M. de Fénelon a bien voulu enrichir notre théâtre 1 . Si c'est vous qui me l'envoyez, recevez mes remerciements ; si c'est M. de Fénelon qui me fait ce présent, je vous supplie de vouloir bien avoir la bonté de l'en remercier de ma part . Je ne doute pas que le petit-neveu du grand archevêque de Cambray , ne soit digne en vers de la prose de son grand-oncle . J'espère trouver dans cette tragédie le style et la morale de Télémaque, et que la lecture que je vais en faire augmentera l'obligation que j'ai à l'auteur de l'attention dont il m'a honoré .

J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

 

04/12/2016

Je me suis avisé de devenir citoyen après avoir été longtemps rimailleur et mauvais plaisant

... Dit en substance Alexandre Jardin qui ajoute une rubrique (à brac) à ses talents(?) en se portant candidat à la présidentielle . Alex, pour Les Citoyens, c'est très méritoire de vouloir faire partager sa bonne volonté, mais manque le nerf de la guerre -money money- que possèdent les gros partis, qui pour se renflouer font payer le vote lors de primaires (suivez mon regard ) .

 alex jardin.png

https://www.actualitte.com/article/monde-edition/alexandr...

 

 

 

« A l'abbé Augustin-Simon Irail 1 etc.

chez Mme de Fontaine maîtresse des

Comptes

rue Saint-Antoine près de la rue de Fourcy

à Paris .

Au château de Ferney 4è décembre 1761

Vous serez étonné monsieur, de recevoir par la petite poste de Paris les remerciements d'un homme qui demeure au pied des Alpes . Mais j'ai éprouvé tant de contretemps et d'embarras par la poste ordinaire, que je suis obligé de prendre ce parti .

J'avais envoyé il y a plusieurs mois à Mme de Fontaine deux paquets, l'un pour elle, l'autre pour M. l'abbé Mignot, qui devaient être contresignés, et que probablement ils n'ont pas reçus ; car depuis ce temps-là, je n'ai entendu parler ni de madame, ni de monsieur l'abbé .

Vous vous occupez paisiblement, monsieur, des querelles des gens de lettres , pendant que les querelles des rois font un peu plus de tort à nos campagnes que toutes les disputes littéraires n'en ont fait au Parnasse . Il faut être continuellement en guerre dans quelque état qu'on se trouve . Je combats aujourd'hui contre les fermiers généraux, au nom de notre petite province . Il ne tiendra qu'à vous d'ajouter mes mémoires sur le blé, le tabac et le sel, à toutes mes autres sottises .

Je me suis avisé de devenir citoyen après avoir été longtemps rimailleur et mauvais plaisant . J'ennuie le conseil de Sa Majesté au lieu d'ennuyer le public . Il me semble que vous dites un petit mot du roi de Prusse dans l'Histoire des querelles 2. J'avais remis mes intérêts à trois ou quatre cent mille hommes qui ne m'ont pas si bien servi que vous . Les Russes mêmes, qui sont mes plus fidèles alliés, m'ont manqué de parole au siège de Colberg . Je dois vous regarder comme un de mes alliés le plus fidèle . Mme Denis et moi, nous vous prions, monsieur, de faire mille compliments à toute notre famille . Nous ne savons point encore les marches de Mme de Fontaine et de M. d'Hornoy ; nous nous 3 flattons d'en être instruits quand elle sera à Paris en bonne santé .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments qui vous sont dus, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Le Suisse V. »

2 Querelles littéraires ou Mémoires pour servir à l'histoire des révolutions de la république des lettres, passage exposant les tenants et aboutissants de la querelle de V* avec Maupertuis .Voir pages 72 et suiv. :https://books.google.fr/books?id=ArMOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=maupertuis&f=false

3 nous ajouté par V* au-dessus de la ligne .

 

03/12/2016

vous verrez que j'ai passé sous silence plus de deux cents fautes

... "Ce qui ne doit pas vous étonner , je suis normal !"  Fanfoué Hollande, 2016 .

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- Le mossieu il a tout planqué sou'l tapich' . Va falloir faire la ménach' !

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

2 décembre [1761] 1

Divins anges, si vous êtes difficiles je le suis aussi . Voyez s'il vous plait combien il est mal aisé de faire un ouvrage parfait . Si ces notes sur Héraclius ne vous ennuient point, lisez-les, et vous verrez que j'ai passé sous silence plus de deux cents fautes . Mme du Châtelet avait de l'esprit, et l'esprit juste . Je lui lus un jour cet Héraclius . Elle y trouva quatre vers dignes de Corneille 2, et crut que le reste était de l'abbé Pellegrin avant que cet abbé fut venu à Paris 3. Voulez-vous ensuite avoir la bonté de donner mes remarques à Duclos ? Je suis bien aise de voir comment l'Académie pense, ou feint de penser . Je sais bien que c'est avec une extrême circonspection que je dois dire la vérité, mais enfin je serai obligé de la dire . Je serai poli, c’est je crois tout ce qu'on peut exiger .

Vous avez sans doute plus de droits sur moi mes anges, que je n’en ai sur Corneille . Il ne peut plus profiter de mes critiques, et je peux tirer un grand avantage des vôtres .

Plus je rêve à Olympie, plus il m'est impossible de lui donner un autre caractère . Elle n'a pas quinze ans . Il ne faut pas la faire parler comme sa mère . Elle me paraît au 5è acte fort au-dessus de son âge .

J'ai relu Zulime, c'est du vin de Brie 4 en comparaison de Cassandre . Si on était honnête on jouerait Cassandre au lieu de Zulime .

Ces initiés, ces expiations, cette religieuse, ces combats, ce bûcher ! En vérité il y a là du neuf . Vous ne voulez pas jouer Cassandre, eh bien nous allons le jouer, nous .

Nous baisons le bout de vos ailes . »

1 L'édition de Kehl suivie des autres omet le paragraphe J'ai relu Zulime ...biffé sur la copie Beaumarchais . Wagnière par inadvertance a porté la date sur la troisième page de la lettre ; d'Argental a ajouté l'année .

2 Les deux passages où Mme du Châtelet parle d'Héraclius dans sa correspondance sont très favorables à cette pièce, qu'elle appelle « le chef-d’œuvre de l'esprit humain » . V*, vingt-cinq ans plus tard attribue ses propres opinions à la marquise .

4 Le vin de Brie était de qualité fort médiocre ; même expression au sens propre dans sa lettre du 5 décembre 1761 à Le Bault .Voir : http://www.vin-vigne.com/commune/Brie-02870.html

 

Songez aux Étrennes pour les sots

... Que nous avons reçues d'avance à la primaire de la droite, et aussi  hier par la voix de Fanfoué . Le bonhomme Janvier a mis le turbo , il est en avance ; attendons la primaire du PS, on va avoir une deuxième dose . Grand guignol à gogo !

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 Mélenchon ! tais toi ! tu marches sur les pas de Marine ...

 

 

« A Gabriel Cramer

[novembre-décembre 1761] 1

De la copie ? vous allez donc un train de chasse ! Ah ! donnez-moi du temps . Je ne vais pas si vite .

Cet avocat général me paraît vraiment plus traitable que Joly de Fleury . Dieu soit béni !

Songez aux Étrennes pour les sots 2.

Ne manquez pas de dire à madame Gabriel combien je m'intéresse à elle . Vale caro . »

1 L'éditeur Gaullieur trouve le moyen de mêler cette lettre à une lettre ou fragment de lettre d'octobre-novembre au même .

 

Je renoncerais volontiers aux épiceries et à la morue, mais il n'y a pas moyen de se passer du café que le docteur défend

... Pour vivre bien, surtout ne pas voir de médecin, se garder du pharmacien, éviter l'infirmier et tous les ...pathes de la création, manger et boire du vin sans remords , du café peu ou prou, en gardant le sourire .

 voltaire café.png

 

 

« A Jean-Robert Tronchin Banquier

à Lyon

A Ferney 29 30 novembre [1761] 1

Par la vierge Marie monsieur notre religion est plus chère que la vôtre . J'ai lâché au sieur Perrache 2 un billet de 1200 livres pour un christ de cinq pieds et demi 3. On croirait que cela m'a valu des bénédictions . Point du tout . Mille livres de café et d'épiceries que je faisais venir de Hollande, viennent d'être englouties dans votre lac protestant . Il faut se contenter de la vie éternelle, car pour cette vie passagère, elle est pleine d'anicroches . J'ai donc recours à vous en mes détresses . Comment ferez-vous pour nous faire avoir une grosse balle de café ? en avez-vous en France ? y a-t-il encore quelque chose ? comment s'y prendra-t-on dorénavant pour avoir seulement un clou de girofle ? Je renoncerais volontiers aux épiceries et à la morue, mais il n'y a pas moyen de se passer du café que le docteur défend . Ayez donc la charité de nous dépêcher une balle, pour réparer les sottises du lac de Genève .

Nous vous embrassons tous, vous et M. Camp, pour qui Mlle Corneille a toujours un faible . Adieu, monsieur, pardonnez à l'importun de Ferney qui devra à vos bontés huile, chocolat, café, outre un christ de 5 pieds et demi .

Votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

1 Date portée deux fois sur le manuscrit .

2 Antoine-Michel Perrache, sculpteur et ingénieur, qui fit les plans du quartier de Lyon qui porte son nom .

3 Nouveau détail qui a pu inspirer le Pot pourri, chapitre 5 ; voir : http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-101503&M=tdm

 

02/12/2016

j'ai à peine un moment à moi, mais je tiendrais tous mes moments bien employés

... à glisser des peaux de bananes sur le chemin de ceux qui n'ont rien fait pour moi ! Euh euhhhhh ! paroles de président normal .

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« A Jacques Duval d'Eprémesnil

Rue Notre-Dame-des-Victoires près la rue

Montmartre

à Paris .

Au château de Ferney 29è novembre 1761

Je vous prie de pardonner, monsieur, à mon âge, à mes maladies, et à mes occupations, si je n'ai pas répondu plus tôt à la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire . Elle m'a fait naître beaucoup d'estime pour vous, et je n'ai jamais senti si vivement l'état où me réduisent mes maladies, que lorsqu'elles m'empêchent de répondre comme je le voudrais aux prévenances d'un homme de votre mérite ; j'ai à peine un moment à moi, mais je tiendrais tous mes moments bien employés à vous prouver combien j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. »1

1 La signature ne semble pas de la main de V*, mais la lettre est bien de celle de Wagnière . Le destinataire de la lettre ( à ne pas confondre avec son fils Jean-Jacques) avait peut-être envoyé à V* sa Lettre à l'abbé Trublet sur l'histoire , 1760, qu'il avait envoyée un an plus tôt à JJ Rousseau .Voir : http://data.bnf.fr/14648986/jacques_duval_d__epremesnil/#allmanifs

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas-Charles-Joseph_Trub...

 

Patience , je suis un déterminé . J'ai peu de temps à vivre . Je dirai la vérité

... "Et sachez-le, je ne me représente pas à l'élection présidentielle" dixit Fanfoué Hollande .

Ouf , et merci pour ces moments ! 

Vous avez fait ce que vous avez cru bon, mais vous êtes resté normal, énarque sans plus , président parfois, mal accompagné presque toujours , privé de cour heureusement, Louis XVI du XXIè siècle , aimable impopulaire . Dure va être la reconversion, agréable à toucher la pension de retraite , possible de prendre un parapluie en cas de besoin, dire merde à tous ceux qui le méritent , etc., etc.

A ciao bonsoir !

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Suis-je bien descendu ? On a frôlé le carton rouge !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI

29 novembre [1761] 1

Divins anges, lisez, jugez, mais sans préjugés . Pour l'amour de Dieu n'imaginez pas qu'une Olympie doive clabauder d'abord contre son amour pour Cassandre . Elle ne doit pas soupçonner seulement qu'elle l'aime encore, dans le moment qu'elle reconnaît sa mère . Ensuite elle doit faire soupçonner qu'elle pourrait bien l'aimer, et ce n'est qu'au dernier vers qu'elle doit avouer qu'elle l'adore . Si nous sortons de ces limites, nous sommes perdus .

Vous m'avez mis les points sur les i . Vous m'avez rabâché des empoisonneurs . Faut-il donc tant insister sur un mot corrigé en un moment ? qu'elle rage avez-vous mes anges ?

L’œuvre des six jours prouve que le sujet portait son homme, qu'il volait sur les ailes de l'enthousiasme . Si le sujet n'eût pas été théâtral je n'aurais pas achevé la pièce en six ans . Tout dépend du sujet . Voyez Le Cid et Pertharite, Cinna et Suréna, etc.

À propos l’Académie ne veut pas paraître philosophe . Quelles pauvres observations, que ses observations sur mes observations 2 concernant Polyeucte ! Patience , je suis un déterminé . J'ai peu de temps à vivre . Je dirai la vérité .

Interim je vous adore . »

1 Date complétée par d'Argental . L'édition de Kehl ne donne que la première moitié de la lettre .

2 Observations est changé en remarques par d'Argental sur le manuscrit .