10/03/2016
Nous comptions sur vous ; et nous ne comptons plus sur rien
... Voilà ce que disent ces jeunes qui ont été lâchement et stupidement abandonnés dans le programme de gouvernement mensonger de ce Fanfoué Hollande qui, décidément n'est pas doué pour autre chose que faire pleuvoir, et distribuer des hochets à des émirs et princes autoproclamés et autres gugusses peu fréquentables démocratiquement parlant .
Pourquoi faut-il en arriver là ?
« A Henri-Louis Lekain
Au château de Ferney pays de Gex
23 mars [1761]
Nous comptions sur vous ; et nous ne comptons plus sur rien, que sur notre amitié pour vous et sur vos sentiments . Mandez-nous mon cher Roscius ce que c'est que votre triste aventure à laquelle nous nous intéressons bien vivement Mme Denis et moi . Il y a près d'un mois que je n'ai reçu de lettres de M. d'Argental . Le petit Prault ne m'a pas seulement envoyé un exemplaire de Tancrède . Vous voyez que je suis aussi abandonné que vous êtes persécuté . Au surplus prenez tout gaiement, faites-vous applaudir ; cela console de tout .
J’ignore si on pourra déterminer Mlle Dumesnil à jouer Clytemnestre, mais je sais que vous feriez bien valoir le rôle d'Oreste . Je suis déterminé à ne rien donner à moins qu'on ne joue cette pièce . Vos camarades me doivent peut-être cette complaisance . Je vous prie d'en parler à M. d'Argental, et de me répondre sur tous ces articles . Celui qui vous regarde est le plus intéressant pour moi . Je vous em[brasse.]1
V. »
1 Le manuscrit en fin de lettre est abimé .
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09/03/2016
Si cette proposition vous convient, voulez-vous me dire combien vous en voulez ?
... Car, ne nous voilons pas les yeux, toutes les manifestations présentes et à venir contre les projets de lois ne sont que des discussions de chiffonniers, des tentatives d'intimidation pour des questions de gros sous, des réclamations à courte vue .
Hâtons-nous de ne rien changer surtout si on n'y comprend rien .
Yes ! chic !(pour les frenchies) une option supplémentaire par rapport au pile-ou-face !
« A Hyacinthe de Pingon, comte de Sallenove , seigneur de Feuillasse etc.
à Sallenove en Savoie
à Annecy 1
A Ferney 22 mars [1761] 2
Monsieur, voici ce qu'un de vos voisins a l'honneur de vous proposer . Voulez-vous vendre à vie la terre de Feuillasse à un gentilhomme qui l'embellira et l'améliorera, elle vous reviendra un jour en meilleur état que vous ne l'aurez donnée . Si cette proposition vous convient, voulez-vous me dire combien vous en voulez ? on vous paiera argent comptant . Je m'acquitte de la commission qu'on m'a donnée,3 et je profite de cette occasion pour vous assurer des sentiments respectueux avec lesquels j'ai l'honneur d'être
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
gentilhomme ordinaire du roi. »
1 L'adresse a été complétée par une autre main sur le manuscrit .
2 Le comte répondra le 28 mars 1761 , voir Bestermann D 9704 .
3 Le comte de Sallenove avait acquis la Feuillasse à Saconnex en 1745 d'un certain Jean Trembley ; mais l'histoire de ce domaine devient par la suite obscure ; V* dans une lettre à Ximénès du 1er octobre 1773 , dira qu'elle avait été acquise par ce dernier .
15:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
L'éditeur doit par probité et par intérêt ne me point charger de l'iniquité d'autrui
... Ô combien de nos hommes politiques touchés par la grâce de Calliope, Terpsichore, et Clio se permettant des compilations de mea culpa hypocrites, de déclarations incendiaires-feux de paille, de projets fumeux, de y'a-k'a, de redites inutiles , sont à mille lieues de se charger ou d'être chargés de l'iniquité d'autrui ; leur propre iniquité me semble largement suffisante pour ne plus leur accorder crédit .
A combien de mini et micro-dictateurs avons-nous à faire chaque jour ? si nous pouvons en rejeter les plus vicieux, ne nous en privons pas ! Votons ! manifester ne suffit plus .
« A Louis-François Prault
Au château de Ferney 21 mars 1761
J'espérais que monsieur Prault me ferait tenir un exemplaire de la tragédie de Tancrède . On lui a remis un manuscrit qui a je crois pour titre Appel à toutes les nations de l'Europe du jugement des Anglais 1.
Monsieur Prault a mandé que cet ouvrage est de moi , il n'en est point : et si monsieur Prault me l'attribue je me plaindrai .
Il imprime un volume contenant plusieurs pièces fugitives ; comme La Mort de Socrate, Candide, etc . Je serais extrêmement affligé si je voyais mon nom à la tête de cette collection . Il y a plusieurs pièces qui ne m'appartiennent point, et que je désavouerai en justice . L'éditeur doit par probité et par intérêt ne me point charger de l'iniquité d'autrui . Cet avertissement sera produit si j'ai le malheur de voir mon nom exposé par l'éditeur . D'ailleurs je ferai à monsieur Prault les plaisirs qui dépendront de moi .
Voltaire . »
1 Le titre exact est Appel à toutes les nations de l'Europe des jugements d'un écrivain anglais, 1761 , dasn lequel il défend les écrivains dramatiques français contre les « Gilles » anglais .Voir page 246 : https://books.google.fr/books?id=cjATAAAAQAAJ&pg=PA630&lpg=PA630&dq=Appel+%C3%A0+toutes+les+nations+de+l%27Europe+des+jugements+d%27un+%C3%A9crivain+anglais&source=bl&ots=eO2ES2wzY4&sig=3Kt6HX5hOQ4HUkoD9SCBJnCqgVo&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjvgZjbsrLLAhXoFJoKHcCFA_wQ6AEIITAB#v=onepage&q=Appel%20%C3%A0%20toutes%20les%20nations%20de%20l%27Europe%20des%20jugements%20d%27un%20%C3%A9crivain%20anglais&f=false
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08/03/2016
Je vous embrasse de tout mon cœur
... Mam'zelle Wagnière
WOMAN ...
https://www.youtube.com/watch?v=f-x1FsvOAz4
... HOW DEEP IS YOUR LOVE
https://www.youtube.com/watch?v=XpqqjU7u5Yc&list=RD4X...
« A Jean-François Marmontel
Au château de Ferney 21 mars [1761]
Consolons-nous mon cher ami, vous avec l'espérance, moi avec ma charrue . L'abbé Cotin était de l'Académie mais des hommes de mérite en furent aussi et vous en serez . Interea facit indignatio versum . Je vous envoie mes motifs de consolation 1. Courage mon cher élève ; le public vous nomme, et il siffle l'abbé Trublet . Vous avez pour vous Mme de Pompadour et vos talents . Continuez à nous aimer . Puissiez-vous revenir aux Délices et ne jamais souper avec M. et Mme de Volmar .
Je vous embrasse de tout mon cœur .
V. »
1 D'après les Satires, I, 79, de Juvénal : entre-temps l'indignation se fait poète ; les « motifs de consolation » sont les vers que l'indignation a dictés à V* .
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en les assurant de l'estime infinie que j'ai pour leurs talents
... Chers Enfoirés d'aujourd'hui et d'hier ... Au père de tous les enfoirés ... A l'aïeul de tous ceux-ci : Voltaire ...
https://www.youtube.com/watch?v=osk5BI-snio
« À la Comédie Française
Je prie messieurs les comédiens du roi qui me font l'honneur de représenter mes ouvrages de vouloir bien se prêter aux arrangements des rôles de Tancrède en les assurant de l'estime infinie que j'ai pour leurs talents et des sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être leur très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire
Au château de Ferney 20 mars 1761. »
01:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
07/03/2016
Je voudrais que vous parlassiez de mon idée
... Pourrait dire Fanfoué Hollande au porte-parole de l'Elysée, pour autant que cette idée en vaille la peine et ne ressemble pas à celles que lui prête Canteloup quotidiennement .
Par exemple à la minute 11.05 de http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presque/donal...
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/leur-ra...
« A François de Chennevières
Mon cher correspondant il y a longtemps que je ne vous ai écrit, et je ne suis plus qu'un laboureur et qu'un jardinier ; il me vient cependant une idée qui est d'un mauvais physicien ou d'un mauvais médecin . N'a-t-on pas fait une ouverture à la cuisse de M. le duc de Bourgogne ? n'était-il pas tombé longtemps avant cette opération ? la plaie ne jette-t-telle pas toujours de la matière ? n'a-t-ton pas soupçonné l'os carié ? n'a-t-il pas eu souvent la fièvre dans cette suppuration continuelle ? C'est précisément le cas où est depuis six mois un de mes parents nommé Daumart, mousquetaire du roi âgé de vingt ans . Les médecins, les chirurgiens l'avaient condamné, il vit et il vivra . Il sera probablement boiteux, mais on peut boiter et être heureux . Je voudrais que vous parlassiez de mon idée à M. Sénac si vous croyez qu'il y ait entre la maladie de mon parent et celle de M. le duc de Bourgogne quelque conformité .
Voudriez-vous avoir la bonté de faire parvenir l'incluse à M. l'abbé de La Tremblaye au château de La Tremblaye par Angers . Mille amitiés à la sœur du pot .
A Ferney 20 mars [1761] pays de Gex . 1»
1 Le même jour, Du Pan écrivait à Mme de Freudenreich : « Le marquis de Chimène ou Ximenès a envoyé à Paris se quatre lettres contre Rousseau , elles y ont été sifflées . La cinquième contre lui a été applaudie, et on a trouvé bon qu'on mit les mar . De France au-dessous des soldats prussiens, comme on a trouvé bon tout ce que Rousseau a dit contre les Français […] Ce marquis de Chimène qui a mangé son héritage paternel, et dont le maternel est saisi par ses créanciers a offert sa main à Mme Denis qui ne s'est pas souciée d'être marquise . C'est un homme sans considération dans le monde . »
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Voici une goutte d'eau , mais je dépense des torrents .
... Histoire d'eau ... Chaque goutte compte ...
« A Jean-Robert Tronchin
Ils ont dit la paix, la paix et il n'y avait point de paix 1, et ce fou de Diogène Rousseau propose la paix perpétuelle 2.
Mon cher correspondant, sauve qui peut . Voici une goutte d'eau 3, mais je dépense des torrents .
Je vous supplie de vouloir bien donner cours à la lettre de mon procureur , et de l'affranchir . Je vous souhaite en son temps la nonantième année du père du procureur général de Genève 4.
V.
A Ferney 19 [mars 1761] »
1Jérémie, VI, 14 : http://www.enseignemoi.com/bible/jeremie-6.html
2 Voir lettre du même jour à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/03/05/j-ai-l-histoire-universelle-et-une-demi-lieue-de-pays-a-defr-5769440.html
3 Tronchin a noté ici entre les lignes : « 2240 [livres tournois] 11.6 du 17 févr. À 90 j. »
4 Jean Tronchin, frère de Jean-Robert Tronchin (-Boissier) et de Jacob Tronchin était mort le 5 mars 1761 dans sa quatre-vint-dixième année .
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