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26/05/2016

j'espère que notre nation égalera l'Angleterre en générosité

... Oups !

Mais de quelle générosité peut-il s'agir à l'heure où il est envisagé une sortie de l'United Kingdom de la Communauté européenne ? Quelle générosité à l'heure où les migrants à Calais n'ont aucune facilité pour rejoindre l'Angleterre ?

Une égale générosité française est-elle possible ? souhaitable ? Va savoir !

Rugbystiquement parlant, je ne suis pas pour les matches nuls, mais politiquement  il est des supériorités de scores qui ne sont pas toujours honorables , être le meilleur mauvais est indigne .

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Thanks a lot ! No ?

 

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

Aux Délices par Genève 25 juin 1761

Eh bien monseigneur, Scipion est donc à Linterne et gaudet tellus cardinale aratore 1. En qualité d'homme retiré du monde, j'ai droit à vos bontés . J'en ai encore plus comme tuteur de Mlle Corneille . Vous savez que l'Académie se propose de donner les auteurs classiques du siècle de Louis XIV avec des remarques . Elle et notre siècle seraient honorés si vous daigniez vous charger des Oraisons funèbres de Bossuet . Je n’ai pris la liberté de me faire le commentateur de Corneille qu'en me flattant qu'un de ses faibles élèves qui a chez lui l'héritière de ce grand nom serait plus excusable qu'un autre . Je compte mettre des notes historiques et critiques au bas des pages dans les pièces qui sont dignes du père de notre scène 2. Cet ouvrage pourra être utile aux étrangers , et même aux Français . On imprimera par souscription . On ne payera rien d'avance . Toute l'Académie souscrit . M. le duc de Nivernais souscrit pour dix exemplaires . Le bénéfice sera pour le père et pour la fille, seuls restes de la famille de Corneille . Vous savez dans quelle misère affreuse cette demoiselle est née, et quelle triste éducation elle a reçue . Elle est arrivée à 18 ans sans savoir ni lire ni écrire . Mais son âme est celle de Cornélie . Quand les Anglais apprirent qu'il y avait une fille de Milton dans la pauvreté, elle fut riche en une demi-heure . J’y étais ; je m'en souviens ; et j'espère que notre nation égalera l'Angleterre en générosité . L'exemplaire coûtera 40 livres . On ne paiera rien d'avance . On n'attend qu'un nombre convenable de souscripteurs pour commencer . Votre nom imprimé à la tête du prospectus encouragera la nation . Cette entreprise terminera heureusement ma carrière . Il est dur de la finir sans revoir Votre Éminence . Je ne vois pas ce qui vous empêcherait de passer par la Bourgogne, quand vous repasserez, car il faudra bien que Votre Éminence repasse . Elle est encore jeune . Elle a un beau présent et un bel avenir . Si alors elle daignait Coricum videre senem cui pauca beati jugera ruris erant 3, je mourrais content . Agréez le tendre respect de votre vieux serviteur et indigne confrère .

Voltaire . »

1 Et la terre se réjouit d'avoir un cardinal comme laboureur ( le cardinal de Bernis en disgrâce vit retiré dans ses terres ) ; on a ici une lointaine réminiscence d'Horace, Odes , I, iv, 3 .

2 V* avait d'abord écrit siècle .

3 D'après Virgile, Georgiques, IV, 127-128 ; voir le vieillard Coricus, qui possédait quelques arpents d'une campagne heureuse .

 

25/05/2016

J’ai toujours l’air du plus grand paresseux du monde

... Sans me vanter !

Toutefois, je dois à la vérité d'ajouter que je n'ai que l'air, pas les paroles, et qu'un paresseux est incontestablement l'être le plus doué pour trouver le moyen d'accomplir sa tâche avec le moindre effort  . L'inventeur de la roue devait être un sacré paresseux génial .

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Top modèle !

 

 

 

« A François-Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

etc.

En son château de Dirac

par Angoulême

J’ai toujours l’air du plus grand paresseux du monde, monsieur, et vous savez que je ne le suis pas. Je n’ai pas réellement le temps d’écrire une lettre. Je suis surtout occupé actuellement à une édition des tragédies du grand Corneille, avec des remarques instructives sur la langue et sur l’art du théâtre : c’est un surcroît de fardeau à tous ceux que je porte ; mais c’est un fardeau qui m’est cher. L’édition sera magnifique ; elle se fait par souscriptions, et le produit sera pour mademoiselle Corneille, et pour son père, seuls descendants de ce grand homme, qui n’ont que son nom pour héritage. On ne paiera rien d’avance. L’Académie française prend un grand intérêt à cet ouvrage. Le roi sera probablement à la tête des souscripteurs, et je me flatte que vous me permettrez de mettre votre nom dans la liste. Il n’en coûtera que quarante livres pour chaque exemplaire. Prenez-vous-en à Cinna et à Rodogune, et à une nouvelle histoire très longue des horreurs et des superstitions du genre humain, si, après un si long silence, je vous écris une si courte lettre. Je suis d’un mauvais commerce ; mais je vous suis tendrement attaché pour la vie.

V.

25è juin 1761 aux Délices »1

1 Wagnière avait d'abord daté « mai » corrigé en « juin » ; d'Argence cependant endosse « mai ».

 

24/05/2016

vous n'avez peut-être pas beaucoup de temps, ni moi non plus, cependant il faut donner signe de vie

... On croirait une apostrophe de candidat, improbable à la présidentielle, à un de ses concurrents , tout aussi aléatoire .

 

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« A Jean Le Rond d'Alembert

Aux Délices, 25 de juin [1761]

Mon cher philosophe, vous n'avez peut-être pas beaucoup de temps, ni moi non plus, cependant il faut donner signe de vie . Dites-moi en conscience à quelle distance vous croyez que nous sommes éloignés du soleil, depuis le passage de Vénus,1 et si vous pensez que cette Vénus ait un laquais 2, comme on le prétend . Pour moi, je suis occupé actuellement de Mlle Corneille, et je vous prie de faire beau bruit à l'Académie pour l'édition des ouvrages de ce grand homme .

M. l'abbé Grizel 3 me charge de vous faire ses compliments . Omitte res coelestes 4, et envoyez un petit mot à votre vieil ami V. chez M. Damilaville . »

1 Transit de Vénus devant le soleil : https://fr.wikipedia.org/wiki/Transit_de_V%C3%A9nus_de_1761

2 Plusieurs astronomes du XVIIè et XVIIIè siècle affirmaient avoir vu un satellite de Vénus . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Neith_%28lune%29

3 Allusion à Conversation de M. l'intendant des Menus en exercice et de l'abbé Grizel ; pour Joseph Grisel : http://www.wikimanche.fr/Joseph_Grisel

4 Laisse les choses au ciel .

 

Je crois qu'à la fin le parlement sera forcé d'envoyer des commissaires dans nos montagnes, en fin fond de barbarie

... Bis repetita ! nous revivons  sous Fanfoué le Gros les mouvements d'humeur connus sous Nicolas le Petit , hélas, mille fois hélas .

L'art de semer le soukh ne nous vient pas d'outre Grande Bleue, il semblerait plutôt inné dans notre pays où révolution rime avec déprédations, négociation avec négation, syndicat avec y'a qu'à . Basta !

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"Quand l'équipage se mutine, le rivage est détestable" : James,  2016 .

[NDLR : le livre de Mailer n'est choisi que pour son titre . ]

 

 

« A monsieur le président Germain-Gilles Richard

de Ruffey etc.

à Dijon

J'ai reçu mon cher président, votre belle épître morale . Je vous dirai d’abord qu'il n'est point vrai que l'abbé d'Olivet ait quitté l'Académie française, ni qu'on l'ait appelé maraud ; ce mot entre bien dans notre Dictionnaire, mais non pas dans nos séances . L'affaire de mon église de Ferney est plus sérieuse, car elle me ruine . Je me suis avisé de faire un portail d'une pierre aussi chère que le marbre, et plus difficile à tailler . L’official et le promoteur sont encore plus durs que cette pierre ; au lieu de me remercier et de m'encourager, ils ont commencé un procès avec autant d'ingratitude que d'impertinence . J'ai même des preuves, ou du moins des semi-preuves qu'ils ont suborné des témoins . Mais je n'ai certainement rien à craindre, puisqu'un homme tel que M. de Quintin est procureur général de Bourgogne 1.

Premièrement je n'ai rien fait que de concert avec mon curé et les habitants, ayant préalablement l'agrément de l'évêque , il y a plus d'un an .

2° Si on avait manqué à quelques formalités (ce que je ne crois pas ) c'était au promoteur et à l'official à en avertir amiablement . Ils ont manqué au devoir de l'honnêteté et au devoir de leur place .

3° Le prétendu official a instrumenté sans l'intervention du juge séculier, ce qui est un attentat contre les lois .

4° Il n'est pas plus official, et le promoteur n'est pas plus promoteur que vous et moi ; il est défendu par les canons, et par l'ordonnance du roi de 1627, article 14, Qu’un curé fasse les fonctions d'official ou de promoteur . La raison en est bien sensible, il serait alors juge de lui-même . Tout est donc irrégulier et répréhensible dans les procédés et procédures de ces Allobroges .

5° Toute cette affaire n'est que la suite des animosités qui ont divisé la province au sujet de l'assassinat dont un curé du pays a été accusé . Je crois qu'à la fin le parlement sera forcé d'envoyer des commissaires dans nos montagnes, en fin fond de barbarie . Venez me voir avec M. de La Marche . Il y aura toujours une messe pour lui, soit que mon église soit bâtie ou non . Mes respects à Mme de Ruffey . Nous aurons de quoi la loger si elle veut être du voyage .

Je vous parlerai dans quelque temps d'une entreprise où il s'agit de l'honneur de la nation et point du tout des barbares du pays de Gex .

Vale .

V.

J'ai pris la liberté d'envoyer des paquets sous l'enveloppe de M. de Varenne . Le permet-il ?

Aux Délices 24 juin [1761] »

 

23/05/2016

malgré mes profusions, il me reste encore quelque chose

... Peut dire chacun des ministres de notre généreuse France de fonctionnaires .

http://www.bfmtv.com/politique/budget-nouveau-serrage-de-...

 Serrer la ceinture , pour autant que je sache, ne fait pas maigrir, et le coup de fourchette continue à s'ajouter au coup de louche dans la manne des impôts .

 

DSCF0504 dernier rogaton.JPG

Et puis viendra le temps des rogatons ...

 

 

« A Jean-Robert Tronchin Banquier

à Lyon

Aux Délices 23è juin 1761

Voilà donc pour le coup les deux frères ensemble 1; ils ne seront jamais en meilleure compagnie . Votre lettre, mon cher monsieur, est consolante ; elle me fait voir que malgré mes profusions, il me reste encore quelque chose . Je vous prie de vouloir bien avoir la bonté de m'envoyer un petit rouleau de cent louis d'or, et je vous laisserai en repos jusqu'à la fin de juillet .

Je viens de faire un plaisant arrangement aux Délices . Il se trouve qu'il y a quinze pièces de plain-pied . Je lui donne la préférence sur Ferney ; il n'y a pas de comparaison pour l’agrément et la commodité ; mais il m'est bien doux de posséder ces deux retraites . On ne peut finir plus doucement sa vie . Le mal est que je n'y ai guère de loisir . Je suis aussi occupé de bagatelles que vous l'êtes de choses utiles . Vous cherchez à vous sauver des orages où nous sommes , et il faut que j'en fasse l'histoire . Le tableau des folies des hommes m'occupe, vous vous contentez d'être sage, votre lot vaut mieux que le mien . La nièce, Mlle Corneille, et moi nous embrassons les deux frères .

Je supplie monsieur Tronchin de vouloir bien faire parvenir ce petit billet à l'abbé Pernetti .

V. »

 

Je vais d’abord tâter le roi.

... Avec des pincettes !

Puis la reine, avec tact et mesure .

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Souhaitez-moi bonne chance !

Santé gaillards !!

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

23 [juin 1761] aux Délices

Ô mes anges ,

Le coup est violent, le trait est noir, l’embarras est grand. 1

Zulime, soit : la voilà baptisée, la voilà Africaine ; elle a affaire à un Espagnol, il n’y a plus moyen de s’en dédire. Voici une petite lettre à Nicodème Thieriot 2 qu’il ne serait pas mal de faire courir. Allons donc ; je vais songer à cette Zulime ; la tête me bout. Serai-je toujours comme Arlequin, qui voulait faire vingt-deux métiers à la fois ? Patience. 

Mille respects, je vous en conjure, à M. le comte de Choiseul ; comment va sa santé ? 

Ayez la charité d’envoyer à M. le duc de Choiseul le présent paquet 3, après en avoir ri. 

Qui est ambassadeur à Rome ?4 je n’en sais rien. Quel qu’il soit, il faut qu’il fasse mon affaire au plus vite. M. le comte de Choiseul, protégez-moi prodigieusement . Je veux que Rezzonico 5 m’accorde tout ce que je demande. Quand le seigneur, le curé, et toute une paroisse présentent une supplique au pape, et que cette paroisse est auprès de Genève, et que c’est à moi qu’elle appartient, le pape est un benêt s’il nous refuse. 

J’espère bien que tous les Choiseul me permettront de mettre leur nom en gros caractères parmi les souscripteurs de Corneille . Je vais d’abord tâter le roi

Mes anges, si vous avez deux ou trois âmes à me prêter, envoyez-les moi par la poste car je n’ai pas assez de la mienne . Toute chétive qu’elle est, elle vous adore.

Songez mes anges qu'il y a un paquet pour M. le duc de La Vallière dans celui de M. le duc de Choiseul, et pardonnez-moi ma profusion d'importunités .6

Avez-vous reçu la cargaison de Grizel 7 ?

Et les yeux ? »



1 Allusion à la publication de Zulime . Elle était annoncée par une lettre de d'Argental à Malesherbes du 22 juin 1761 : « Zulime se dédite malgré votre défense . L'Emery s'entend selon les apparences avec les débitants . Plusieurs libraires vendent la pièce en question . Je suis sûr entre autres de Lambert [...] »

4 C'était le cardinal Jean-François-Joseph de Rochechouart, duc évêque de Laon : http://data.bnf.fr/15049741/jean-francois-joseph_de_rochechouart/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois-Joseph_de_Rochechouart

5 Carlo della Torre Renzonico, pape Clément XIII . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_XIII

6 Ce paragraphe rayé sur la copie Beaumarchais est supprimé dans l'édition de Kehl .

 

22/05/2016

notre évêque est savoyard, et refuse aux Savoyards la permission de faire leur devoir d'hommes les jours de fêtes, c'est à dire travailler

...  Travailler ! Devoir .

Travailler ! Droit aussi .

Je ne sais l'origine des dirigeants syndicaux, mais bon nombre sont de la trempe de ce détestable évêque savoyard du XVIIIè siècle .

Tout simplement, je les pense pantouflant dans leurs bureaux climatisés, bien planqués, à l'abri du besoin,  déniant le droit de travailler le dimanche, - bien souvent aussi au nom d'une opposition stérile au nom de tout et de rien -, et mettant la majorité des travailleurs dans la mouise en bloquant tous moyens de transport et ravitaillement . Que croyez-vous aussi que vont faire les entrepreneurs étrangers qui vont ne voir en France que des sources d'embrouilles ? il vont nous zapper ! et vive l'opposition imbécile !

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« A Son Excellence le cardinal Domenico Passionei

[23 juin] 1761, à Ferney 1

Monsignor,

Non voglio morire senza augurare a vostra Em. Gli anni di corn.2 Non posso imitare il vecchiorel canuto e bianco

che quanto po col bon voler s'aira

e vein a Roma seguendo il desio .3

Non vedero ne san Piero, ne il cardinale Passioneiche tutti due meritano il viaggio, ma e mi conforto nel coll augurare a v. Eminenza molti e felicissimi anni . Quando ella si degnara di scriver mi toccante le piccoline operette del frate Bouhours et la longa riposta dell Orsi 4 non credeva forte che io dovessi al fine ricorrere alla sua protezzione intorno alle cose divine .

Aedifico une chieza sopra le ravine d'une sordida stalla chiamata parochia . Ecco ni il disegno . Domando tre grazie al papa e tutte tre sono necessarie per me . Non demando un corpo santo . Sono indigno d'un tanto onore, basta per me un dito, un capelo, e se la sua santita lo concede, e lo manda al signor Monsignor il duca di Choiseuil , che ama molto i santi, et si degna d'amar me ancora un poco ; sublimi feriam sidera vertice 5.

L'indulgenza in articulo mortis non e come jo lo credo un negozio molto intricato .

Quello del cimetterio e necessario per la sanita . La licenza di cultivar la terra trenta feste dell anno non puo essere combattuta che da cauponibus malignis 6 qui putant melius esse cessare et bibere quam laborare .

Mi recomando alla vostra protezzione, come catholico, come benefattore della mia parocchia, ed especialmente in qualita di vostro ammitore .

Tutta la nobilita di Gex cantarebbe vostra Eminenzia se potesse conseguire cotale grazie, ma la domando per me , se non posso ottenerla per la provincia . Questo paese come sa l'eminenza sua, non e francese quanto alla relligione . Il est savoyard, notre évêque est savoyard, et refuse aux Savoyards la permission de faire leur devoir d'hommes les jours de fêtes, c'est à dire travailler .

J Svizzeri di Berne si burlano di me quando veggono che io non posso arare i miei campi di tre volte e che i loro sono lavorati quattro volte .

In fine la supplico di conceder me le grazie che io domando in qualita di agricoltore, d'architetto d'una chiesa, di benefattore d'un parocchia e specialmente in forma d'un povero ammalato il quale i funesti vapori d'un cimeterio manderrebero troppo presto sotto questo sacro terreno .

Je serai très obligé à Votre Eminence si elle veut bien me protéger dans tout ce que je demande à nostro signore pour la vie présente et future . 7»

1 Minute olographe, sauf la date et le nom du destinataire, par endroits fortement corrigé ; Fernand Caussy « Voltaire à Ferney », 1913, ne précise pas sa source .

2 L'édition Lyublinsky donne del cor di Cornaro , ce qui éclaire l'allusion . Luigi Alvise Cornaro, tombé malade après une vie de dissipations, se soumit à un régime strict, publia quatre ouvrages sur les vertus de la sobriété, écrits respectivement à l'âge de quatre-vingt-trois ans, quatre-vingt-onze et quatre-vingt-quinze ans, et mourut presque centenaire .

3 Vers de Pétrarque dans le sonnet « Movesi il vecchierel »

4 Le 15 septembre 1745, le cardinal Passionei avait envoyé à V* une réponse du marquis Giovanni Gioseffo Orsi, Considerazioni […] sopra la maniere di bien pensare ne componimienti, gia pubblicato dal padre Domenico Bouhours, 1735 .

5 Horace, Odes, I, 1, 36 .

6 Horace, Satires, I, 1, 36 . La phrase qui suit est en latin de cuisine .

7 Je ne veux pas mourir sans souhaiter à Votre Éminence des année [d'abondance ?] . je ne puis imiter le petit vieillard chenu et blanc qui s'aide de toute sa bonne volonté et vient à Rome pour satisfaire son désir . Je ne verrai ni saint Pierre , ni le cardinal Passionei qui tous deux méritent le voyage, mais je me console en souhaitant à Votre Éminence de nombreuses et très heureuses années . Quand vous avez daigné m'écrire au sujet des œuvrettes de frère Bouhours et de la longue réponse d'Orsi vous ne pensiez pas sans doute que je devrais finalement recourir à votre protection concernant les choses divines . Je fais construire une église sur les ruines d'une étable sordide appelée paroisse . En voici le plan . Je demande trois grâces au pape et toutes trois sont nécessaires . Je ne demande pas un corps saint . Je suis indigne d'un tel honneur , il me suffit d'un doigt, d'un cheveu, et si Sa Sainteté me l'accorde, et l'envoie à Mgr le duc de Choiseul qui aime beaucoup les saints, et daigne m'aimer encore un peu ; de ma tête j’irai frapper les astres . L'indulgence à l'article de la mort n'est pas , à ce que je crois, une affaire très compliquée . L'article du cimetière est nécessaire pour la salubrité . La permission de cultiver la terre pendant les trente jours de fête de l'année ne peut trouver d'adversaires que parmi les fripons de cabaretiers qui pensent qu'il vaut mieux chômer et boire que travailler . Je me recommande à votre protection , comme catholique, comme bienfaiteur de ma paroisse, et surtout au titre de votre admirateur . Toute la noblesse de Gex ferait l'éloge de Votre Éminence si Elle pouvait obtenir de telles grâces, mais je la [sic] demande pour moi, si je ne puis l'obtenir pour la province . Ce pays comme le sait Votre Éminence n'est pas français quant à la religion […] Les Suisses de Berne se moquent de moi quand ils voient que je ne puis labourer mes champs plus de trois fois et que les leurs sont travaillés quatre fois . Enfin je vous supplie de m'accorder les grâces que je demande en qualité d'agriculteur, d'architecte d'une église, de bienfaiteur d'une paroisse et spécialement en tant que pauvre malade que les funestes exhalaisons d'un cimetière n'enverront que trop tôt sous cette terre sacrée . »