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21/05/2016

dans ce climat un jour de travail perdu détruit souvent toute l'espérance d'une année

... Mais dans notre glorieuse France , on croit qu'on peut avoir le beurre, l'argent du beurre, etc., etc. Quelle couillonnade ! scier la branche sur laquelle on est encore assis . Combien vont se retrouver avec une gueule d'accident de chemin de fer ? 

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Voila ce qui arrive quand on ne prend pas la bonne voie

 

« Au pape Clément XIII

[23 juin] 1761 à Ferney 1

Alla santita di nostro signore Clemente,

Francesco di Voltaire, gentiluomo della camera di sua maesta cristianissima, contre di Torney nel paese du Gex presso a Geneva, signore di Ferney nel'medesimo paese, Maria Denis, la sua ni pote, signora con esso di Ferney, si mettono col loro parocho, e tutti i loro vassali a ia sacri piedi di sua beatitudine.

La supplican'umilmente di degnari si di concedere loro alcune sante relliquie per l'altare della nuova chieza che Francesco di Voltaire edifica nel feudo di Ferney nella vicinanza della herzia, riputando che sia convenevole di spiegare tutti i segni della fede in faccia de gli inimici .

Riciedano Francesco di Voltaire et Maria Denis la facolta di donare a i loro vasssali un nuovo cimeterio a trecento passi di quelle che circumda l'antica chiesa, li cui funesti vapori sono molto nocivi alla sanita .

Eglino supplicano ancora sua santita di favorir li colla liberta pi far coltivare i loro poderi i giorni di feste doppo la santa missa derche in questo clime un giorno di lavore perduto distrugge spesso tutte le speranze dell'anno ; ed osservano inoltre che se i contadini del loro paese non lavorano, paesano il tempo nella dissolutezza e nelle risse .

I sopra detti fedeli domandono questi favori con premura, e bacciono i sacri piedi di sua beatitudine con ogni umilita e gratitudine 2»

1 Minute olographe endossée « Per la Chieza » (pour l’Église) . Cette lettre fut manifestement envoyée à d'Argental le 23 ; elle n'était pas prête quand partit la lettre du 21 juin 1761 aux d'Argental .

2 V* au bas de la page avait écrit d'al castello di , qu'il a biffé .

« A la sainteté de notre seigneur Clément, François de Voltaire , gentilhomme de la chambre de Sa Majesté Très chrétienne, comte de Tournay – dans le pays de Gex – près de Genève, seigneur de Ferney – dans le même pays, Marie Denis, sa nièce, dame avec lui de Ferney, se mettent avec le curé et tous leurs vassaux aux pieds sacrés de Sa Béatitude . Ils La supplient humblement de daigner leur accorder quelques saintes reliques pour l'autel de la nouvelle église que François de Voltaire édifie dans le fief de Ferney, dans le voisinage de l'hérésie, estimant qu'il convient de déployer tous les étendards de la foi face aux ennemis de celle-ci . François de Voltaire et Marie Denis demandent la permission de donner à leurs vassaux un nouveau cimetière à trois cents pas de celui qui entoure l'église, dont les exhalaisons pestilentielles sont très nuisibles à la santé . Ils supplient encore sa Sainteté de leur accorder la permission de faire cultiver leurs biens les jours de fête après la sainte messe – parce que dans ce climat un jour de travail perdu détruit souvent toute l'espérance d'une année ; et ils font en outre observer que si les citoyens de leur pays ne travaillent pas, ils passent le temps dans la débauche et dans les rixes . Les fidèles susdits demandent ces faveurs avec insistance, et baisent les pieds sacrés de Sa Béatitude avec toute l'humilité et la reconnaissance possibles . »

 

20/05/2016

Je me flatte que votre nom imprimé à la tête des souscripteurs engagera plusieurs personnes à donner le leur

... Belle accroche à mettre en tête de lettre par tous les candidats à l'élection présidentielle pour recueillir les fameux/fumeux 500 parrainages . Le plus difficile étant de trouver la tête de gondole qui amènera les autres à se rallier .

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« A Louis-Jules Barbon Mancini-Mazarini, duc de Nivernais

Aux Délices 21 juin [1761] 1

Vous devenez monseigneur le duc tout jeune que vous êtes, le père de l'Académie, et vos discours vous ont rendu cher au public . La protection que vous donnez aux descendants de Corneille, augmente encore s'il est possible la vénération qu'on a pour vous .

Tous mes soins deviendront infructueux s'il ne se trouve quelques âmes aussi sensibles et aussi nobles que la vôtre . Je me flatte que votre nom imprimé à la tête des souscripteurs engagera plusieurs personnes à donner le leur . On portera sans doute le roi à permettre en qualité de protecteur, qu'il soit regardé comme le premier bienfaiteur de la famille du grand Corneille . Je suis bien sûr que dans l'occasion vous voudrez bien appuyer mes propositions de votre crédit et de vos conseils . Je vous en fait mes très humbles remerciements . Mlle Corneille y joindrait déjà les siens, si les ménagements qu'on doit aux infortunés m'avaient permis de l'instruire de ce qu'on a fait pour elle .

J'ajouterai que je crois convenable que chaque académicien non seulement donne son nom , mais qu'il nous procure des souscripteurs, car lorsque les sieurs Cramer seront à Genève comment pourront-ils en avoir à Paris ?

Je vous demanderais pardon monseigneur de tous ces détails si vous aviez moins de générosité . J'ai seulement peur de n'avoir assez de santé pour conduire cette entreprise à sa fin . J'attends votre discours avec impatience et serait toute ma vie monseigneur avec autant d'estime que de respect

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Le duc de Nivernais a porté sur la lettre la mention « la réponse au dos » ; elle y figure en effet, datée du 27 juin 1761 . Nivernais s'excuse à l'avance sur son grand âge et sur sa vie recluse qui l'empêcheront de faire conclure autant de souscriptions qu'il le souhaiterait .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Jules_Mancini-Mazarini

et : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/06/22/j-ai-jete-par-terre-toute-l-eglise-pour-repondre-aux-plainte.html

 

19/05/2016

Les frères seront bien surpris quand ils verront que je ne suis qu'un plaideur

... Mais non, mais non, frère Nicolas, aucune surprise de ce côté là ! les primates ( candidats à la primaire des Républicains ) n'ont aucun doute sur ce sujet .

Ton caractère et ton mode de vie, ta mauvaise foi, ton âpreté au gain et tes dents qui rayent le parquet/Parquet ne peuvent que te rendre assidu familier des tribunaux .

 Bolloré Sarkozy

 Bolloré - Sarkozy : même combat, fric à tout va !  Asinus asinum fricat .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

20 juin 1761

Les frères seront bien surpris quand ils verront que je ne suis qu'un plaideur et que je leur envoie des lettres pour des avocats au conseil au lieu de celles de M. Formey . J'abuse un peu de la patience philosophique des frères , mais je voudrais que frère Thieriot se chargeât du penny post et qu'il mît tous ces petits déboursés dans ses archives, car il ne faut pas fouler ses frères . Quand on aura des nouvelles du conseiller de Dijon, on les communiquera sur-le-champ . Nous aimons assez ici Mlle Arcante 1, mais nous n'osons rien aimer avant que le public nous en ait donné la permission .

Voilà donc Belle-Île pris 2! On ne nous rendra jamais la Guadeloupe . Le sucre sera cher . »

1 Dans Le Droit du seigneur .

 

18/05/2016

Les hommes aiment à entendre parler du droit des gens, ce sont des malades à qui on parle du remède universel

... Malheureusement, à mes yeux , il est un droit , la grève , dont l'abus mène à la déchéance d'un pays --La France --  face à ceux qui ont le courage de travailler au lieu de défendre des avantages irréalistes . J'en ai marre de ce bordel organisé/fumeux chronique .

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« Au baron Jacob Friedrich von Bielfeld 1

Je crois monsieur, que votre lettre m'a guéri, car le plaisir est un souverain remède, et j'ai senti un plaisir bien vif en voyant que vous vous souvenez de moi . Je ne songe plus qu'à m'amuser et à finir gaiement ma carrière, mais je m'intéresse beaucoup aux ouvrage sérieux que vous donnez au public . J’attends avec impatience celui que vous m'annoncez 2. Apprendre aux hommes à être justes c'est toujours une consolation pour ceux qui souffrent de leur ambition, de leurs caprices, de leurs injustices, de leurs méchancetés . Les hommes aiment à entendre parler du droit des gens, ce sont des malades à qui on parle du remède universel . N'avez-vous pas dit aussi quelque petit mot sur la liberté ? Je m'imagine que vous goutez à votre aise à Hambourg . Pour moi j'en jouis et je suis heureux depuis six ans dans l’ivresse de la jouissance, étant assez heureux pour posséder des terres libres sur les frontières de France, et me trouvant dans une indépendance entière ; vous souvient-il des temps où il ne vous était pas permis d'aller dans vos terres ? C'est bien cela qui est contre le droit des gens .

Je souhaite la paix à votre Allemagne, mais je ne peux exalter mon âme au point de diviner le temps où toutes ces horreurs cesseront . Le secret de prévoir l'avenir s'est perdu avec le modeste président 3 . Je vous embrasse de tout mon cœur, sans cérémonie, il n'en faut point entre les philosophes, c'est assez de dater sa lettre, et de signer la première lettre de son nom

V.

Aux Délices, le 20 juin 1761

N.B. – Votre lettre du mois de février ne m'a pas été rendue par des gens pressés de s'acquitter de leurs commissions . »

 

1 La lettre à laquelle V* répond ne nous est pas parvenue .

 

17/05/2016

Vous pensez en excellent citoyen, et vous vous exprimez en grand poète

... Voilà bien ce que l'on ne dira jamais sans rire à Arnaud Montebourg, montagnard hors pair qui a juste omis de mettre une cravate pour la redoutable ascension des 821m du mont Beuvray . Pale imitation de François Mitterand .

Pourquoi aller en altitude pour énoncer autant de platitudes ! Vu le lieu, son perchoir anachronique m'a furieusement fait penser à Abraracourcix , grand couillon devant l'éternel , sans potion magique . On est bien loin du Saint Esprit et très  près du simple d'esprit .

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Et pour être raccord avec la lettre suivante ...

 

 

« A Jacques Delille 1

A Ferney 19 juin 1761

On est bien loin, monsieur, d'être inconnu comme vous le dites quand on a fait d'aussi beaux vers que vous 2, et surtout quand on y répand d'aussi nobles vérités et des sentiments si vertueux . Vous pensez en excellent citoyen, et vous vous exprimez en grand poète . Je m'intéresse d'autant plus à la gloire que vous assurez à M. Laurent, que je m'avise de l'imiter en petit dans une de ses opérations . Je dessèche actuellement des marais ; mais j'avoue que je ne fais point de bras . Cependant vous avez daigné parler de moi dans votre belle épître à cet étonnant artiste . J'avais déjà lu votre ouvrage qui a concouru pour le prix de l'Académie . Je ne savais pas que je dusse joindre le sentiment de la reconnaissance à celui de l'estime que vous m'inspirez . Je vous félicite, monsieur, d'être en relations avec M. Duverney . Il forme un séminaire de gens 3 dont quelques-uns demanderont probablement un jour à M. Laurent des bras et des jambes . La noblesse française aime fort à se les faire casser pour son maître .

Je fais aussi mon compliment à M. Duverney d'aimer un homme de votre mérite , il en a trop pour ne pas distinguer le vôtre . Je me vante aussi, monsieur, d'avoir celui de sentir tout ce que vous valez . Recevez mes remerciements, non seulement de ce que vous avez bien voulu m'envoyer vos ouvrages, mais de ce que vous en avez faites de si bons .

J'ai l'honneur d'être etc.

Voltaire. »

2 Jacques De Lille : Épître à M. Laurent , chevalier de l'Ordre de Saint Michel, à l'occasion d'un bras artificiel qu'il a fait pour un soldat invalide, 1761 ; était à l'origine ingénieur hydraulique .

Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5451602j

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Joseph_Laurent

3 L’École militaire, fondée par le financier Pâris-Duverney ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_militaire_%28France%29

 

16/05/2016

Cette loi, qui est de 1627, me paraît fort sage : c'est ce qui fait qu'elle n'est point exécutée

... Changeons la date, et nous saurons le devenir de la loi sur le travail , au rythme où vont se développer les grèves , qui , c'est bien connu, sont pour certains syndicalistes un travail à plein temps . Pauvre France !

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« A Etienne-Noël Damilaville

Le 19 juin [1761]

En voyant la mine de ce pauvre abbé du Resnel 1, je n'ai pu m'empêcher de dire :

Quoiqu'il eût cette mine, il fit pourtant des vers ;

Il fut prêtre, mais philosophe ;

Philosophe pour lui, se cachant des pervers .

Que n'ai-je été de cette étoffe !

Frère Thieriot n'aura pas autre chose de moi . Il n'y a pas moyen de faire une inscription à moins qu'elle ne soit un peu piquante, et je ne trouve rien de piquant à dire sur l'abbé du Resnel . C'était un homme aimable dans la société ; je le regrette de tout mon cœur, je le suivrai bientôt, et puis c'est tout .

J'ai pris la liberté d'envoyer sous votre enveloppe, une lettre pour M. Héron 2, dans laquelle je lui demande une grâce qui m'est très nécessaire : c'est de vouloir bien me faire parvenir une ordonnance du roi qui défend aux archevêques et aux évêques de prendre des curés pour leurs promoteurs ou officiaux . Cette loi, qui est de 1627, me paraît fort sage : c'est ce qui fait qu'elle n'est point exécutée . Comme j'aime un peu le remue-ménage , j'ai envie de faire quelques niches aux prêtres de mon canton . Rien n'est plus amusant dans la vieillesse .

Je me recommande à tous les frères, en corps et en âme . »

1 Le 9 juin 1761 Thieriot annonçait à V* : « Mme Dupin […] m'a remis deux copies du portrait [par Carmontelle] de l'abbé du Resnel […] qui vous sont destinées, l'une pour vous être envoyée sur-le-champ et qu'on sacrifie à être fripée et gâtée, l'autre que je garde pour vous la transmettre proprement à la première occasion qui se présentera, [elles] vous font assez connaître le désir que l'on a que vous rendiez à la mémoire du défunt abbé [il était mort le 25 février] qui était votre client et votre protégé , le même honneur que vous avez fait à la mémoire de plusieurs autres […] Le portrait de l'abbé du Resnel ne ressemble-t-il pas si fort qu'il en fait rire ? » Voir : http://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/jean-francois-du-resnel-du-bellay-l1692-1761-en-1761_eau-forte

Et voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Du_Resnel_du_Bellay

et : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/248-jean-francois-du-bellay-du-resnel

et : http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/jean-francois-du-bellay-du-resnel

2 Héron est le destinataire de la lettre du 23 juin 1761 à Thieriot ; cette dernière lettre à lui adressée ne nous est pas parvenue .Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/23/quand-on-vexe-un-pauvre-auteur-les-dix-neuf-vingtiemes-du-mo.html

 

15/05/2016

il faut dans une terre connaître le caractère de ses vassaux

... Qui, de l'électeur ou de l'élu, est le vassal de l'autre ? Je pense que c'est l'élu qui est le plus dépendant, asservi par son ambition, et le plus vénal .

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« A Louis-Gaspard Fabry, Maire et

subdélégué

à Gex

Ferney ce 18è juin 1761

Monsieur, il m'est extrêmement important pour maintenir le bon ordre dans la terre de Ferney, de savoir qui sont ceux qui ont osé déposer la calomnie en question le 9 juin dernier, devant le sieur Castin qui se dit official de Gex ; je sais bien qu'il a fait une procédure très illégale et très répréhensible en procédant contre les séculiers, sans intervention de la justice du roi, je sais encore qu'il a manqué  aux lois, en faisant comparaître un nommé Brochu qui était décrété de prise de corps, je sais de plus qu'il n'est nullement en droit d'exercer la charge d'official attendu qu'il est curé . Ce n'est pas de toutes ces procédures méprisables et punissables que je suis inquiet , mais je le suis beaucoup de savoir qu'il y a dans mes terres des malheureux assez lâches et assez ingrats pour déposer des calomnies absurdes contre leur bienfaiteur ; ils sont coupables même d'avoir comparu, car aucun séculier ne doit répondre en pareil cas à aucun juge d'église . Je vous aurais monsieur la plus sensible obligation si vous vouliez bien m'apprendre leurs noms, il faut dans une terre connaître le caractère de ses vassaux .

Si vous voulez monsieur joindre à cette bonté, celle de me renvoyer les plans que vous avez bien voulu permettre que je misse entre vos mains, et dont j'ai besoin pour mes ouvriers, vous me ferez un sensible plaisir . Je vous renouvelle mes remerciements et mon attachement . J'ai l'honneur d'être dans ces sentiments,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire .»