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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je présume qu'on ne [se] soucie point du tout à la cour d'humilier ...

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http://books.google.fr/books?id=qTgWAAAAYAAJ&pg=PA63&...

 

http://www.theatrales.uqam.ca/foires/cal/cal1764.html

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental



Voici , mes anges, la lettre du conjuré de Turin [Chauvelin , ambassadeur à Turin, intéressé par le Triumvirat] qui m'est venue après le récit que vous m'avez fait de notre défaite [joué le 5 juillet sans succès Octave ou Le Triumvirat, fut retiré après cinq représentations et non repris]. Je suis persuadé que M. de Chauvelin vous a écrit dans le même goût. Les conjurés en agissent rondement les uns avec les autres . Il me paraît bien difficile que mes anges, M. le duc de Praslin, M. de Chauvelin, maman [Mme Denis que Mlle F. Corneille appelait « maman »] et moi (qui sommes assez difficiles) nous nous soyons tous si grossièrement trompés. Mon avis serait qu'au voyage de Fontainebleau , M. de Praslin ourdît sous main une petite brigue pour faire jouer les Roués . Je présume qu'on ne [se] soucie point du tout à la cour d'humilier Poinsinet de Sivry [à qui on a attribué la pièce ; le 12 juillet V* écrit : « ...hasardez deux ou trois représentations, car ce pauvre Poinsinet ayant protesté que le délit n'a pas été commis par lui, il se pourra que le public soit moins barbare. »], et que le ton de la pièce ne déplairait pas à beaucoup d'honnêtes gens qui sont plus familiarisés que le parterre avec l'histoire romaine.



Amusez-vous, je vous en prie, à me dire ce qui le plus révolté ce cher parterre dans l'œuvre de Poinsinet de Sivry. Comment se porte Madame l'ange ?



Respect et tendresse.



16é juillet [1764]. »

 

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16/07/2010 | Lien permanent

La mauvaise volonté est plus forte que jamais

Growing up Montague : http://www.deezer.com/listen-7109512

Pour (Elisabeth ?) Montagu : http://www.deezer.com/listen-1124557

Pour Lady Jane Montague : http://www.deezer.com/listen-5494165, soft, très tendre ...

 

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

 

7 octobre [1776]

 

Le vieux Raton, le malheureux Raton est tout ébaubi d'avoir cette fois-ci brûlé ses pattes [i] dans une occasion si honnête [ii]. Il n'y entend rien ; il soupçonne que monsieur le traducteur [iii], ne sachant comment se défendre, aura dit au hasard à l'homme dont il dépend [iv]: Monseigneur, il y a là de l'hérésie, du déisme,de l'athéisme, car il y en a partout. On l'aura cru sur sa parole, sans lire l'ouvrage, car on ne lit point.

 

Je vois bien que ni vous ni vos amis vous n'avez reçu les exemplaires que je vous avais envoyés. Je ne sais plus comment faire ; toute voie m'est interdite. La mauvaise volonté est plus forte que jamais . Je meurs désagréablement, mais je mourrai en vous aimant, mon très cher philosophe. J'aurai vu mourir la littérature en France ; vivez pour la ressusciter.

 

J'avais projeté une seconde Lettre [v] plus intéressante que la première, mais il ne m'appartient de faire aucun projet.

 

Je vous embrasse douloureusement. »

 

 

 

i Plaisanterie faisant référence à une fable de La Fontaine : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/singchat.htm

 

ii  Pour sa lettre à l'Académie faite en réponse au panégyrique de Le Tourneur pour Shakespeare en défaveur des auteurs français. Le 1er octobre, d'Alembert écrit que l'imprimeur de l'Académie, Moreau, a imprimé sa Lettre « ne doutant point qu'on ne lui accordât la permission de la vendre », ce qui fût refusé par le garde des Sceaux , il ajouta « On dit que les dévots de Versailles ont persuadé (au roi) que votre morceau sur Shakespeare était injurieux à la religion, quoiqu'on ait retranché soigneusement à la lecture publique tous les passages indécents du tragique anglais. »

 

iii  Le Tourneur, traducteur de Shakespeare.

 

iv  V* pense au garde des Sceaux dont dépend le secrétaire général de la Librairie ; en fait Le Tourneur a quitté la Librairie, et Condorcet le 6 octobre écrit qu'on lui a ôté cette place « dans le temps que les honnêtes gens étaient à la mode. » ; il est devenu bibliothécaire du comte de Provence.

 

v  Irène , composée à cette période, sera précédée d'une Lettre à l'Académie française qui répond à l'Apologie de Shakespeare de Mme Montagu, qui elle répondait à la première Lettre à l'Académie française.

 

Elisabeth Montagu :

http://www.facebook.com/topic.php?uid=30841695034&top...

http://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/Montagu/1...

http://www.oxforddnb.com/public/bluestockings/

elisabeth montagu.jpg

 

 

 

 

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07/10/2010 | Lien permanent

Voila l'homme que j'aimerai tant que j'aurai un souffle de vie, et tant que je détesterai les ennemis de la raison

 

Rédigé le 26 juin 2011 pour parution le 4 février 2011.

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

4 février 1767

 

Le discours de monsieur Thomas 1, mon cher ami, est un des plus beaux et des plus grands services rendus à la littérature . Voila l'homme que j'aimerai tant que j'aurai un souffle de vie, et tant que je détesterai les ennemis de la raison .

 

A propos de raison, avouez que j'ai un bon second dans mon conseiller au Grand Conseil 2; tous les oncles n'ont pas de pareils neveux . J'augure bien de l'affaire des Sirven . Le roi de Danemark m'écrit une lettre charmante de sa main sans que je l'aie prévenu, et leur envoie un secours . Tout vient du nord . N'admirez-vous pas encore une fois le roi de Pologne, qui a forcé doucement les évêques à être tolérants ? N'oubliez jamais la condamnation de l'évêque de Rostow pour avoir dit qu'il y a deux puissances 3. Vous n'aurez point de sitôt Les Scythes , il y a toujours quelque chose à changer à ces maudits ouvrages-là : j'espère que M. de La Harpe vous donnera à Pâques quelque chose de meilleur que Les Scythes 4.

 

On ne peut vous aimer plus tendrement que je vous aime . E[crasez] L['Infame] . »


1 Discours prononcé par Antoine-Léonard Thomas à sa réception à l'Académie française le 22 janvier 1767 .

Rechercher « Thomas » dans « Académie française » : http://www.academie-francaise.fr/recherche/index.html

et voir « discours de réception » : De l'homme de lettre considéré comme citoyen.

2 L'abbé Mignot ; allusion à la fin de l'affaire Lejeune, contrebande de livres, où il avait été compromis ; voir lettres du 2 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/01/02/j...

12 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/01/13/a...

2 février : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/02/n...

3 A Damilaville, le 25 janvier 1766 : « ... (l'impératrice) me dit qu'un évêque de Rostow qui avait prêché les deux puissances a été condamné par le synode auquel l'archevêque de Novgorod présidait, qu'on lui a ôté son évêché et qu'il a été mis dans un couvent. » ; voir page 351 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f356.image.r...

4 La Harpe abandonnera le sujet en juin après avoir écrit la moitié de la pièce à Ferney.

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ne voulant pas me brouiller avec le Saint-Office

... qui n'a de saint que le nom, fils aîné de la détestable Inquisition, père de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui sévit de nos jours, je reste sourd à  tout ce beau monde ensoutané : engagez-vous, rengagez-vous qu'ils disent !

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Plus fort qu'Astérix et Obélix réunis : Voltaire , ma potion magique .

 

 

« A Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais

[1764] 1

[Dit qu'il n'a pas répondu plus tôt à la lettre de Beaumarchais, à Bayonne, préférant attendre que son correspondant fût de retour à Versailles, de peur de lui créer des difficultés avec le Saint-Office.]

1 Beaumarchais, écrivant le 24 décembre 1764 de Madrid au duc de La Vallière, décrit la bibliothèque de l'Escurial , en disant : « Une des choses qui m'a le plus frappé dans ce très magnifique couvent, c'est la condamnation des livres de presque tous nos philosophes moderne qui est affichée publiquement auprès du chœur des moines . Les ouvrages proscrits y sont nommés ainsi que leurs auteurs, et par prédilection votre ami Voltaire, dont on ne condamne pas seulement les ouvrages qu'il a faits, mais encore ceux qu'il fera par la suite, ne pouvant sortir que du mal d'une plume aussi abominable . Je lui avais écrit de Bayonne pour lui envoyer la commission de M. le duc de Laval et la vôtre, monsieur le duc . Il est resté trois mois sans me répondre et m'a enfin écrit à mon adresse de Versailles, me comptant bien de retour, dit-il, et ne voulant pas me brouiller avec le Saint-Office en m'envoyant ici une lettre de lui ; mais elle m'y est parvenue sans accident . »Extrait de Beaumarchais et son temps, de Louis Léonard de Loménie ; voir page 502 et suiv. : https://books.google.fr/books?id=_TkBAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

C'est peut-être à la même lettre de V* que se réfère Beaumarchais dans une lettre à son père, non exactement datée (sans doute 1764-1765), où il lui dit : « J'ai reçu la lettre de M. de Voltaire ; il me complimente en riant sur mes trente-deux dents, ma philosophie gaillarde et mon âge . Sa lettre est très bonne, mais la mienne exigeait tellement cette réponse que je crois que je l'eusse faite moi-même . Il désire quelques détails sur le pays où je suis . » Extrait de Beaumarchais et son temps ; voir page 152 et suiv. : https://books.google.fr/books?id=_TkBAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

On ne sait que peu de choses de la correspondance entre Beaumarchais et V*, qui, curieusement , n'a laissé aucune trace matérielle .

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21/08/2019 | Lien permanent

vous dire tout ce que vous m’inspirez, ... vous le dire d’une manière digne de vous

... Monsieur Arnaud Beltrame, aucun mot autre que "merci" ne me semble suffisant, merci maintenant et pour demain, pour l'exemple que vous donnez . Avec tous mes respects et intentions pour votre famille et celles de tous ceux qui, comme vous, meurent en service pour le bien commun .

 Résultat de recherche d'images pour "beltrame"

 

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

Senatore di Bologna

à Bologna

Aux Délices 31è mars 1763

Je n’ai jamais été si fâché, monsieur, d’être réduit à ne pouvoir écrire de ma main ; je n’aime point à dicter ; il semble que le cœur perd toujours quelque chose. Quelles obligations ne vous ai-je point ? Vous m’embellissez, vous flattez à la fois mon goût, mon amitié et mon amour-propre.

Permettez-moi de renouveler mes remerciements à M. Paradisi 1.

J’ai reçu, monsieur, deux lettres de vous, des 9 et 22è Mars . Dans la dernière vous m’ordonnez de répondre à ce que vous m’avez mandé touchant le père Pacciandi 2, mais je n’ai jamais rien reçu de vous touchant ce religieux ; je ne sais qui il est ; il faut que la lettre où vous m’en parlez se soit perdue. Vous me faites rougir en me parlant de l’honneur que vous faites à Sémiramis 3, conjointement avec M. l’abbé Fabry . Pourquoi n’ai-je ni la force de traverser les Alpes pour venir vous dire tout ce que vous m’inspirez, ni assez de génie pour vous le dire d’une manière digne de vous ? Mais il faut que j’achève ma vie dans le petit pays où est mon établissement. Je viens d’y marier la descendante du grand Corneille ; me voilà devenu père de famille. Ne pouvant marcher sur les traces de Corneille, je me suis fait son allié pour me consoler de n’être pas son imitateur. Je reste dans ma solitude, et je ne regrette Paris qu’à cause de M. Goldoni.

Comptez toujours, monsieur, sur les tendres et respectueux sentiments de votre très humble et très obéissant serviteur. 

Voltaire»

1Dans la lettre du 22 mars 1763, Albergati avait annoncé à V* que lui-même et Paradisi donneraient à l'impression deux tomes de tragédies françaises et l'avait prié de leur permettre qu’ils les lui dédicaceraient .

2 Ou plutôt Pacciaudi, comme l'écrit Albergati dans la même lettre où il demande une réponse qu'il puisse montrer à ce qu'[il] a écrit concernant le père Pacciaudi ; le plus récent ouvrage archéologique de Pacciaudi était les Monumentia Peloponnesis, 1761 . Voir : https://books.google.fr/books?id=NPE6AAAAcAAJ&pg=PA186&lpg=PA186&dq=pacciaudi&source=bl&ots=HXOlptle02&sig=pwffNTwGjQmJNFluRw5orFJq-qU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjRs4DC2Y7aAhXLaVAKHaptAv8Q6AEIQTAG#v=onepage&q=pacciaudi&f=false

3 En la faisant jouer en italien .

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28/03/2018 | Lien permanent

il ne s’agit plus ici de plaisanter, il faut écraser ces sots monstres

... "Vaste programme ! " comme disait Charles de Gaulle quand on criait "mort aux cons !"

Mort aux cons - Bubble BD, Comics et Mangas

https://www.bubblebd.com/mort-aux-cons/album/A1Ec6CYhry

 

 

« A Jean-François Marmontel

de l'Académie

française

16 Mai 1767.

Comment, mon cher confrère, toute l’Académie française ne se récrie-t-elle pas contre l’insolente et ridicule absurdité des chats fourrés qui osent condamner cette proposition : « La vérité luit par sa propre lumière et on n’éclaire pas les esprits à la lueur des bûchers ?1 » C’est dire évidemment que les flammes des seuls bûchers peuvent éclairer les hommes, et que les bourreaux sont les seuls apôtres. Ce sera bien alors, que suivant Jean-Jacques, il faudra que les jeunes princes épousent les filles des bourreaux 2; et vous êtes trop heureux, après tout, que ces polissons aient dit une si horrible sottise. Il est bon d’avoir à faire à de si sots ennemis.

Pourquoi ne m’avez-vous pas envoyé par M. Bourret sur-le-champ toutes les bêtises qu’on a écrit 3 contre votre excellent ouvrage  4? Vous avez raison de ne point répondre, de ne vous point compromettre ; mais il y a des théologiens qui prendront votre parti sérieusement et vigoureusement ; il ne s’agit plus ici de plaisanter, il faut écraser ces sots monstres. Celui qui s’en chargera déclarera qu’il ne vous a pas consulté, qu’il ne vous connaît point, qu’il ne connaît que votre livre, et qu’il écrit au nom de la nation contre les ennemis de toute nation 5.

N.B. – Si vous avez lu le livre de la Tolérance, il y a deux pages entières de citations des Pères de l’Église contre la proposition diabolique des chats fourrés.

On vous embrasse le plus tendrement du monde.

16è mai 1767. »

1C'est une des propositions retenues par l'Indiculus propositionum ; elle a été signalée à V* par d'Alembert . V* s'en souvient dans L'Ingénu, chap. XI : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nu/Chapitre_XI

3 Noter l'absence d'accord du participe passé en position non finale de groupe .

4 Outre l'Indiculus propositionum, les principales pièces étaient L’Examen du Bélisaire de M. Marmontel et le Supplément du précédent , de François-Marie Coger .

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05/12/2022 | Lien permanent

Les succès ont donc été balancés l'année 1758, et le seront probablement encore l'année prochaine, et l'année d'après et

...Avec le monde, à n'en point douter !

En attendant on communique à tout va, chats chattant , merci Skype !

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« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA

Aux Délices, le 27 novembre [1758].

Madame, il y a trop longtemps pour mon cœur que je n'ai eu l'honneur d'écrire à Votre Altesse sérénissime 1. Pardonnez à la déplorable santé d'un vieux Suisse. Je n'en ai pas pris moins d'intérêt à tout ce qui vous regarde. Je demandais à tous les Allemands qui venaient dans nos montagnes, si les armées n'avaient point passé sur votre territoire, si on n'avait point fait quelque extorsion dans Altembourg, selon le nouveau droit des gens de ce temps-ci. J'ai dit cent fois Malheureux Leipsick! malheureux Dresde! mais que je ne dise jamais Malheureux Gotha . Les succès ont donc été balancés l'année 1758, et le seront probablement encore l'année prochaine, et l'année d'après et Dieu sait quand les malheurs du genre humain finiront! Plus je vois ces horreurs, plus je m'enfonce dans la retraite. J'appuie ma gauche au mont Jura, ma droite aux Alpes, et j'ai le lac de Genève au devant de mon camp; un beau château sur les limites de la France, l'ermitage des Délices au territoire de Genève, une bonne maison à Lausanne, rampant ainsi d'une tanière dans l'autre, je me sauve des rois et des armées, soit combinées, soit non combinées. Malheur à qui a des terres depuis le Rhin jusqu'à la Vistule! J'espère qu'au moins Vos Altesses sérénissimes seront tranquilles cet hiver. Votre prudence fera le bonheur de vos sujets, et détournera l'orage de vos États.

Je me mets aux pieds de votre auguste famille. Je joins mes jérémiades à celles que fait avec esprit la grande maîtresse des cœurs, je salue la forêt de Thuringe. Je supplie Votre Altesse sérénissime de ne jamais oublier le bon vieux Suisse, qui lui est attaché si tendrement avec le plus profond respect.

V. »

 

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17/12/2013 | Lien permanent

Les agneaux que vous croyez tolérants seraient des loups si on les laissait faire

 ... Il n'est rien de plus trompeur que de croire qu'un faible est par-là même gentil et innocent . Affamez-le et vous verrez sortir les armes .

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A M. Jean Le Rond d'Alembert
Aux Délices, 2 décembre [1757].

Dumarsais n'a commencé à vivre, mon cher philosophe, que depuis qu'il est mort ; vous lui donnez l'existence et l'immortalité 1. Vous faites à jamais votre éloge par les éloges que vous faites. On m'apprend que celui de Genève 2 se trouve dans le nouveau tome de l'Encyclopédie; mais on prétend que vous y louez la modération de certaines gens. Hélas ! vous ne les connaissez point ; les Genevois ne disent point leur secret aux étrangers. Les agneaux que vous croyez tolérants seraient des loups si on les laissait faire. Ils ont, en dernier lieu, joué saintement un tour abominable à un citoyen philosophe qu'ils ont empêché d'entrer dans la magistrature, par une calomnie trop tard reconnue et trop peu punie. Tutto il mondo è fatto come la nostra famiglia.3

Je suis persuadé que vous êtes toujours exactement payé de votre pension brandebourgeoise. J'ai consolé pendant deux mois le roi de Prusse à présent il faut le féliciter. Il est vrai que ses États ne sont pas encore en sûreté; mais il y a mis sa gloire, et il est encore en état de payer douze cents francs. Courage; continuez, vous et vos confrères, à renverser le fantôme 4 hideux, ennemi de la philosophie et persécuteur des philosophes.

Mme Denis vous fait mille compliments. »

1 Allusion à son Éloge, par d'Alembert, qui est dans le tome VII de l'Encyclopédie . Du Marsais était un des premiers collaborateurs de l’Encyclopédie . . V* a dû recevoir un tiré à part de cet éloge car il n'avait pas encore en mains le volume VII . Ce peut être aussi une allusion générale aux Éloges que d'Alembert fait des membres de l'Académie .

3 Tout le monde est fait comme notre famille, (proverbe italien) .

4 L'infâme fanatisme .

 

 

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08/02/2013 | Lien permanent

le plaisir ne laisse pas de fatiguer. Je vais me coucher à dix heures du matin

... Il est toujours 10h quelque part sur notre globe .

fuseaux horaires.jpg

 

 

 

 

« A Jacques-Abram-Elie Clavel de BRENLES 1

assesseur baillival, etc.

à Lausanne
4è novembre 1759 aux Délices .
Mon cher ami, le plaisir ne laisse pas de fatiguer. Je vais me coucher à dix heures du matin, cela est, comme vous dites, d'un jeune homme de vingt-cinq ans. Permettez que je ne réponde pas de ma main, parce qu'elle est encore toute tremblante de la joie que j'ai eue de voir jouer Mérope par Mme Denis, comme elle l'a été par Mlle Dumesnil dans son bon temps 2. Il ne manquait que vous à nos fêtes; j'espère que cet hiver nous viendrons vous enlever, vous et madame votre femme. Vous me direz peut-être qu'il n'est pas fort honnête d'avoir tant de plaisir, dans le temps que les affaires de notre patrie vont si mal ; mais c'est par esprit de patriotisme que nous adoucissons nos malheurs. Je vous dois sans doute des remerciements de m'avoir envoyé le porteur de votre lettre ; s'il ressemble à son frère, j'aurai encore plus de remerciements à vous faire.
Mme Denis vous fait mille compliments. Je n'en peux plus ; bonsoir à dix heures du matin.
Je vous embrasse tendrement.

V. »

 

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13/11/2014 | Lien permanent

ceux à qui on avait promis quelques rétributions pour leurs peines auront aussi la mine fort allongée

... Je paierais cher (locution proverbiale, vue de l'esprit , rien de concret ne me concernant ici , je me contenterai, au plus, de payer ma redevance audio-visuelle ) pour voir la tête des candidats recalés au soir du premier tour de la primaire de gauche .

gauche 1ere.png

Avant

gauche 1eresoir.png

Après !

camenbert !

à chacun son pourcentage (de voix , pas de monnaie, quoi que ...)

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

et à

Nicolas-Claude Thieriot

Aux Délices 18 janvier 1762 1

Vraiment, mes chers frères, j'apprends de belles nouvelles ! Frère Thieriot reste indolemment au coin de son feu et on va jouer Le Droit du seigneur tout mutilé, tout altéré, et ce qui était plaisant ne le sera plus , et la pièce sera froide, et elle sera sifflée, et frère Thieriot en sera pour sa mine de fève, et ceux à qui on avait promis quelques rétributions pour leurs peines auront aussi la mine fort allongée .

Un autre inconvénient qui n'est pas moins à craindre, c'est qu'on ne prenne votre frère pour le sieur Picardin, de l'académie de Dijon . Alors il n'y aurait plus d'espérance, tout serait perdu sans ressource . Je demande eux choses très importantes . La première, c'est qu'on m'envoie la pièce telle qu'on la jouera . La seconde, qu'on jure à tort et à travers que je n'ai nulle part à cet ouvrage . Mon nom est trop dangereux, il réveille les cabales . Il n'y en a point encore de formée contre M. Picardin, et M. Picardin doit répondre de tout .

Mes chers frères, interim estote fortes in Lucrecio et in philosophia 2. »

1 Copie ancienne qui a été suivie , voir lettre du 9 janvier 1762 aux mêmes : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/01/05/2-5894703.html

2 Entre temps soyez forts dans Lucrèce et dans la philosophie, phrase adaptée du fameux fortes in fide (lettre de Saint Pierre, I, v, 9) .

 

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14/01/2017 | Lien permanent

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