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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il était d'un caractère à se faire détester de tous ceux qui avaient affaire à lui . Ce n'est pas une raison pour couper

... Alpha Condé, (ex-?) président de la Guinée, correspond bien , --en tout cas selon ses opposants qui ne font pas dans la dentelle,-- au présent en-tête : https://www.huffingtonpost.fr/entry/guinee-des-militaires-annoncent-un-coup-detat-le-gouvernement-dement_fr_6134c6dae4b0df9fe277e521

L'accusé selon lui-même : https://www.youtube.com/watch?v=rf2vljKTwzw

In the meanwhile in Africa - Cartooning for Peace

Il n'est pas seul à s'incruster : https://www.cartooningforpeace.org/en/editos/in-the-meanw...

 

 

 

« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches etc.

chez M. le comte de Busenval

Commissaire général des Suisses

en son hôtel

à Paris

14è juin 1766

Le bon vieillard Siméon, monsieur, dira son cantique d’actions de grâce quand il aura vu Germanicus, et s'il daigne en effet honorer de sa présence les tracassiers genevois, et je vous serai très obligé de vouloir bien m'avertir du jour de son départ .

J'ai fort connu ce pauvre Lally dont vous me parlez . J'ai eu même avec lui une correspondance très singulière . Je le connaissais pour un homme violent, chimérique, et un peu intéressé ; mais je suis très sûr qu'il n'a ni trahi, ni pu trahir le roi . Il était d'un caractère à se faire détester de tous ceux qui avaient affaire à lui . Ce n'est pas une raison pour couper le cou d'un homme . Les factums pour et contre que j'ai lus attentivement ne contiennent que des injures, et pas la moindre preuve . L'arrêt ne dit rien que de vague ; il aurait dû spécifier au moins une concussion, et on ne se sert que du mot de vexation qui ne signifie rien . M. d'Aché 1 et lui ne sont reproché que de mauvaises opérations militaires, et il est bien étrange que la conduite militaire ait été jugée par des bonnets carrés . La France d'ailleurs est le seul pays de l'Europe où les arrêts ne sont pas motivés , c'est insulter le genre humain que de faire mourir par la main d'un bourreau un général, sans lui dire précisément pourquoi on le fait mourir .

Vous voilà Français, monsieur, j''espère qu'ayant retrouvé vos titres vous retrouverez aussi la fortune . Elle sera toujours au-dessous de votre mérite .

Tout le petit ermitage vous fait les plus tendres compliments .

V. »

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06/09/2021 | Lien permanent

Qui ne craint rien ne déguise rien ; qui peut penser librement ne pense point en esclave ; qui n'est point courbé sous l

... Conclusion : faites vous votre propre opinion, analysez les propositions, souvenez vous des réalisations et des mensongères promesses de tous bords, des menaces et gesticulations des dirigeants politiques, et votez , même si ça vous fait mal au coeur de choisir un camp [gauche - sauf l'extrême-, centre , écolo ou droite] seulement parce que l'autre [FN] est trop imbuvable au figuré comme au réel, à vomir .

 

 lepen imbuvable.png

"Et à en croire le sommelier du jour, qui officie sur le point de vente où est proposé le cru à l'entrée de l'auditorium de l'Acropolis de Nice, le breuvage "est imbuvable". Il a mal vieilli. Sans doute."

 http://www.francetvinfo.fr/politique/a-nice-une-cuvee-imbuvable_259939.html

 

« A Saverio BETTINELLI de la

Société de J.
24 mars 1760, par Genève,

aux Délices. 1
Le paquet dont vous m'avez honoré, monsieur, me fait regretter plus que jamais votre personne ; vous me paraissez furieusement riche; vous me comblez de biens qui semblent ne vous rien coûter. Tout ce que vous m'apprenez coule d'une source bien abondante ; tous les arts vous sont présents, ainsi que tous les siècles. Vous ajoutez encore à mon estime pour l'Italie. Je vois plus que jamais qu'elle est en tout notre maîtresse. Mais puisque nous sommes à présent des enfants drus et forts, qui sommes sevrés depuis longtemps, et qui marchons tout seuls, il n'y a pas d'apparence que j'aille voir notre nourrice, à moins que je ne sois cardinal. Comme j'ai eu, je crois, l'honneur de vous le dire, je respecte fort Ignace Danti ; mais je n'aime point du tout les jacobins, et j'étranglerais saint Dominique 2 pour avoir établi l'Inquisition. Je ne peux vous passer que vous disiez qu'il y a des hypocrites en Angleterre. Ne seriez-vous pas comme cette femme honnête qui croyait que tous les hommes avaient l'haleine puante, parce que son mari puait comme un bouc ? Non, il n'y a point d'hypocrites en Angleterre. Qui ne craint rien ne déguise rien ; qui peut penser librement ne pense point en esclave ; qui n'est point courbé sous le joug despotique séculier ou régulier marche droit et la tête levée. Nôtez pas au seul peuple de la terre qui jouit des droits de l'humanité ce droit précieux envié par les autres nations. Il a été autrefois fanatique et superstitieux, mais il s'est guéri de ces horribles maladies ; il se porte bien, ne lui contestez pas la santé.
Comme les Français ne sont qu'à demi libres, ils ne sont hardis qu'à demi. Il est vrai que Buffon, Montesquieu, Helvétius, etc., ont donné des rétractations ; mais il est encore plus vrai qu'ils y ont été forcés, et que ces rétractations n'ont été regardées que comme des condescendances qu'on a pour des frénétiques. Le public sait à quoi s'en tenir : tout le monde n'a pas le même goût pour être brûlé comme 3 Jean Hus et Jérôme de Prague. Les sages, en Angleterre, ne sont point persécutés : et les sages, en France, éludent la persécution. Pour les petits pédants de la petite ville de Genève, je vous les abandonne. S'ils sont assez sots pour prendre le parti d'Arius contre celui d'Athanase, et pour prétendre que 4 et 4 font 7, contre des gens qui disent que 4 et 4 font 9, ces maroufles-là devraient au moins être assez hardis pour l'avouer. J'ai pour eux presque autant de mépris que pour les convulsionnaires de Saint-Médard.
Avez-vous entendu parler des Poésies du roi de Prusse imprimées ? C'est celui-là qui n'est point hypocrite : il parle des chrétiens comme Julien en parlait 4. Il y a apparence que l'Église grecque et l'Église latine, réunies sous M. de Soltikof et sous M. Daun, l'excommunieront incessamment à coups de canon. Il se défendra comme un diable : nous sommes bien sûrs qu'il sera damné; mais nous ne sommes pas si c[ertains]5 qu'il sera battu.
Pour nous autres Français, nous sommes écrasés sur terre, anéantis sur mer, sans vaisselle, sans espérance : mais nous dansons fort joliment. Je ne danse point ; mais je sens tout votre mérite, et suis à vous pour jamais : e da banda le ceremonie 6.

V. »

1 Bettinelli avait adressé à V* le 25 janvier 1760 un « petit tribut » de recherches sur la littérature italienne , qui devait plus tard être traduit par P[ommereul] sous le titre de Lettres sur la littérature et la poésie italienne, 1778 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76323b.r=La+F%C3%AAte+des+Caf%27Conc.langFR

2 Sur le manuscrit, une main étrangère a soigneusement rayé Saint Dominique et remplacé par Innocent et Frédéric .

3 Mot rayé et remplacé (par V*?) par que .

5 Le papier est déchiré .

6 Et sans cérémonie .

 

 

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22/03/2015 | Lien permanent

cette tragédie n'est pas de moi, je ne suis pas un homme à combattre le lendemain d'une bataille

... Ce qui veut dire que rien d'important ne va se passer dans l'immédiat sur le front électoral .

Ouf ! me voila rassuré !

Mais au fait, il est vrai qu'il ne s'agit pas de tragédie, mais plutôt de commedia del arte .

 

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«  A M. le comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, 10 décembre [1755]

Je vous envoie, mon cher ange, une tragédie 1 que vous recevrez par une occasion. Ne vous alarmez pas, cette tragédie n'est pas de moi, je ne suis pas un homme à combattre le lendemain d'une bataille. La pièce est d'un de mes amis, à qui je voudrais bien ressembler. Je crois qu'elle peut avoir du succès, et je crains que l'amitié ne me fasse illusion. Je soumets l'ouvrage à vos lumières; l'auteur et moi, nous nous en rapportons à vous avec confiance. Soyez le maître de cette tragédie comme des miennes , vous pouvez la faire donner secrètement aux comédiens. Mon cher ange, pendant que vous vous amuserez à faire jouer celle-là, je vous en mettrai une autre sur le métier, afin que vous ne chômiez pas, car ce serait conscience. Est-il vrai qu'il parait dans Paris deux ou trois éditions d'une pauvre héroïne nommée Jeanne, et qu'il y en a d'aussi indécentes que fautives et défigurées?2 C'est Thieriot qui me mande cette chienne de nouvelle. Mettez-moi au fait, je vous en supplie, de mes enfants bâtards, qu'on expose ainsi dans les rues. Il faut que les gens aient le cœur bien dur pour s'occuper de ces bagatelles, pendant qu'une partie du continent est abîmée 3 et que nous sommes à la veille du jugement dernier.

Je vais d'Alpe en Alpe passer une partie de l'hiver dans un petit ermitage appelé Monrion, au pied de Lausanne, à l'abri du cruel vent du nord. Adressez-moi toujours vos ordres à Lyon.
Mille tendres respects à tous les anges. »

 



 

1 Nicéphore, tragédie de François Tronchin, conseiller d'État à Genève. Voir lettre du 4 août 1755 à d'Argental  : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/week10/index.html

 

2 Cette question de V* est étonnante quand on sait ce qu'il sait de ces éditions frauduleuses depuis quelques mois .

 

3 Tremblement de terre du 1er novembre à Lisbonne .

 

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24/04/2012 | Lien permanent

je vais selon le temps, et ce n'est pas assurément le temps de décorer des châteaux. J'ai peur que cette année la paix n

... Sauf ceux de cette architecture

 chateau décoré.jpg

 

 

« A Elie BERTRAND

premier pasteur de l'Eglise

française

à Berne
22 janvier 1760
Mon cher ami, j'aurais été bien étonné si Leurs Excellences, qui pensent si noblement, et qui ont tant de sagesse, s'étaient laissé surprendre aux insinuations d'un scélérat tel que Grasset 1.
Je suis toujours enchanté des bontés inaltérables de M. de Freydenrick. Si tous les hommes d'État lui ressemblaient, les choses en iraient mieux, et maître Pangloss trouverait avec moins de peine
le meilleur des mondes possibles. Je ne sais ce que c'est que les pauvretés de Fréron, et toutes ces misérables brochures dont on est chargé, rassasié, dégoûté à l'excès, et qui tombent, au bout de
deux jours, dans l'éternel oubli qu'elles méritent. Nos affaires de France sont un objet plus intéressant ; on n'a point encore de topique pour les blessures faites à nos finances. Je me ralentis
sur mes bâtiments ; je vais selon le temps, et ce n'est pas assurément le temps de décorer des châteaux. J'ai peur que cette année la paix ne soit un château en Espagne.
A propos, je me suis mis à lire Litteras obscurorum virorum, que je n'avais daigné jamais regarder, par préjugé contre le siècle de barbarie où elles furent faites 2. Je suis émerveillé, cela vaut mieux que Rabelais. C'est dommage que notre sainte Église romaine y soit tournée en ridicule. Mais quelle naïveté ! quelle bonne plaisanterie ! je pouffe de rire. Je vois qu'à la fin du XVe siècle on savait déjà du grec en Allemagne, et rien en France.
Nous sommes venus les derniers en tout, et nous sommes actuellent ultimi hominum. Interim vale 3.

V. »

2 Les Epistolae obscurorum virorum (Lettres des hommes obscurs) , satire de l'ignorance monastique, avaient été publiées en 1515 ; elles étaient , au moins en partie l'oeuvre d'Ulrich van Hutten .

3 Les derniers des hommes . En attendant porte-toi bien .

 

 

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26/01/2015 | Lien permanent

Ce n'est pas sa faute assurément si je ne suis pas payé, mais c'est sa faute de promettre ce qu'il ne peut exécuter

... Et je ne suis pas le seul à en vouloir au gouvernement .

BLReview - Le droit à l'erreur, fausse route ou obligation d'expérimenter ?

 

 

 

« A Sébastien Dupont

A Ferney 31 octobre 1767

Mon cher ami, je reçois votre lettre, et celle du procureur que vous avez choisi 1. Je vous demande en grâce d'exiger de lui qu'il fasse sur-le-champ une opposition entre les mains des régisseurs de Riquewirh et des fermiers du Martinet. Il est essentiel que mes démarches soient faites en même temps en Alsace et en Franche-Comté . Je crois qu'on peut toujours faire une opposition sans avoir la grosse en main, sauf à la produire ensuite . Tout mon but est de forcer M. le duc de Virtemberg de mettre de l'ordre dans ses affaires, à ne se pas ruiner, et à ne pas ruiner ses créanciers. Quand il verra qu'on fait des saisies en France, tandis que la commission impériale lui impose des lois en Souabe, il faudra bien qu'il prenne un parti raisonnable, dans la crainte de se voir en tutelle . Il aurait même la douleur de ne pouvoir s'opposer à la vente de ses terres, s'il ne prenait incessamment une résolution digne de son rang. Il est fort mal à M. Jeanmaire de ne m'avoir point averti du désordre des affaires, et de m'avoir toujours donné des paroles qu'il savait bien ne pouvoir tenir. Il m'a envoyé, en dernier lieu, quatre mille cinq cents livres, au lieu de soixante-deux mille qu'il m'avait promises . Ce n'est pas sa faute assurément si je ne suis pas payé, mais c'est sa faute de promettre ce qu'il ne peut exécuter . M. De Montmartin a été plus sincère que lui. En un mot, mon cher ami, je compte sur vous comme sur ma seule ressource . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur. ·

Voltaire.

Je vous prie de me mander à quoi se monte la créance du baron banquier Dietrich, et celle des marchands de Lyon qui ont fourni de belles étoffes à des filles. »

1 Simon ; voir lettre du 3 novembre 1767 à Dupont.

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31/05/2023 | Lien permanent

que de châteaux en Espagne nous avons bâtis! Il est vrai que ce n'est pas actuellement en France qu'on en fait d'agréabl

... Aurait pu dire le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert en déclarant: "On ne peut pas graver dans le marbre une situation qui dépend d'un contexte international que nous ne maîtrisons pas", ce qui laisse à penser que nous n'avons que des châteaux de sable .

 chateau-de-sable.jpg

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
A Tournay, 5 novembre [1759] par Genève.
Divins anges, les députés de votre hiérarchie 1 vous auront peut être rendu compte de la descente qu'ils ont faite dans nos cabanes. Baucis et Philémon ont fait de leur mieux. Deux tragédies en deux jours ne sont pas une chose ordinaire dans les vallées du mont Jura. Mme de Chauvelin nous a payés comme les sirènes, en chantant d'une manière charmante, et en nous ensorcelant. J'ai retrouvé monsieur l'ambassadeur tout comme je l'avais laissé, il y a environ quatorze ans, ayant tous les moyens de plaire, sans avoir lu Moncrif 2, et expédiant dans ce département dix ou douze personnes à la fois. J'ai retrouvé ses grâces et ses mœurs faciles et indulgentes, que ni les Corses ni les Allobroges n'ont pu diminuer. Vous savez que, malgré cette envie et ce don de plaire à tout le monde, vous avez le fond de son cœur, dont il distribue l'écorce partout. Nous nous sommes trouvés tous réunis par le plaisir de vous aimer. Combien nous avons tous parlé de vous ! combien nous vous avons regrettés ! et que de châteaux en Espagne nous avons bâtis! Il est vrai que ce n'est pas actuellement en France qu'on en fait d'agréables. Les nouvelles foudroyantes qui nous ont atterrés coup sur coup ne paraissent pas rendre le séjour de Paris délicieux.
Divins anges, je ne me sens porté ni à revoir Paris ni à y envoyer mes enfants. Notre Chevalerie demande, ce me semble, à être jouée dans un autre temps que celui de l'humiliation et de la disette. Nous l'avons jouée trois fois sur mon théâtre de marionnettes, dans ma masure de Tournay ; deux fois devant les Allobroges et les Suisses, sans avoir la moindre peur. Mais, quand il a fallu paraître devant vos députés, nos jambes et nos voix ont tremblé. Nous avons pourtant repris nos esprits, et nous avons fait verser des larmes aux plus beaux et aux plus vilains visages du monde, aux vieilles et aux jeunes, aux gens durs, aux gens qui veulent être difficiles. Les deux députés célestes ont vu qu'en un mois de temps nous avions profité de tous les commentaires de Mme Scaliger. Je leur laisse le soin de vous mander tout ce qu'ils pensent de la pièce et des acteurs.
Vous serez sans doute surpris que la Chevalerie ne vous parvienne pas avec ma lettre ; mais il faut que vous conveniez que trois représentations doivent éclairer assez un auteur pour lui faire encore retoucher son tableau. Il a été d'abord esquissé avec fougue, il faut le finir avec réflexion. Passez, encore une fois, Vamir et Spartacus 3; passez. J'augure beaucoup du gladiateur, et je souhaite passionnément que Saurin réussisse. Mon cher ange, je crois que cet hiver doit être le temps de la prose, du moins pour moi. Saurin d'ailleurs a besoin d'un succès pour sa considération et pour sa fortune. Je vous avoue que, si j'ai aussi quelque petit succès à espérer, je le veux dans un temps moins déplorable que celui où nous sommes. Je veux que certaines personnes 4 aient l'âme un peu plus contente. Ce n'est pas à des cœurs ulcérés qu'il faut présenter des vers ; c'est aux âmes tranquilles, et douces et sensibles, à la fois, comme la vôtre.
Mérope-Amènaïde-Denis vous fait mille compliments, et moi, je vous adore plus que jamais.

V. »

1 Les Chauvelin . Voir lettre du 31 octobre 1759 à Jacob Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/11/10/il-nous-faut-des-gens-aimables-5486798.html

2 Allusion à l'ouvrage de Moncrif, intitulé Essais sur la nécessité et sur les moyens de plaire ; http://books.google.fr/books?id=ZLmz3XtsqbwC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

V* y fait allusion dans Jeannot et Colin ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-30401420.html

3Sur ces pièces, voir la lettre du 24 octobre 1759 à d'Argental :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/24/on-paye-cher-les-malheurs-de-nos-generaux.html

Dans la phrase qui suit, Passez est ajouté au-dessus de la ligne ; dut-il même payer mes sentiments d'ingratitude, omis dans la copie de l'édition de Kehl manque dans les éditions suivantes .

4 La Pompadour, entre autres.

 

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13/11/2014 | Lien permanent

s’il n’est pas un jour votre secrétaire, vous ne pourrez mieux faire que de le faire agréer à la bibliothèque du roi, pl

... Je vois bien ce conseil donné à E. Macron à propos de cette Perrette-Mélenchon qui se hausse du col pour réclamer le poste de premier ministre : ce serait risible si ce n'était un bluff gros comme l'orgueil de ce hableur . Le bordel risquerait d'être infailliblement à notre portée .

 

NDLR- Rédigé le 7 mai pour parution le 28 avril 2022.

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

13 janvier [1767] au soir, par Genève, malgré les troupes.

Après avoir eu l’honneur de recevoir votre lettre de Bordeaux, concernant Gallien, je vous écrivis, monseigneur, le 9 de janvier. Je reçois aujourd’hui votre lettre du 29, par laquelle je vois que je suis heureusement entré dans toutes vos vues, et que j’avais heureusement prévenu vos ordres concernant ce jeune homme.

Je suis encore fort incertain si je partirai ou non pour aller chez monsieur l’ambassadeur en Suisse, et de là régler mes affaires avec M. le duc de Virtemberg. Vous seriez d’ailleurs bien étonné de la raison principale qui peut me forcer d’un moment à l’autre à faire ce voyage. C’est un homme que vous connaissez, un homme qui vous a obligation, un homme dont vous vous êtes plaint quelquefois à moi-même, un homme qui est mon ami depuis plus de soixante années, un homme enfin qui, par la plus singulière aventure du monde, m’a mis dans le plus étrange embarras Je suis compromis pour lui de la manière la plus cruelle ; mais je n’ai à lui reprocher que de s’être conduit avec un peu trop de mollesse ; et, quoi qu’il arrive, je ne trahirai point une amitié de soixante années, et j’aime mieux tout souffrir que de le compromettre à mon tour. Je vous défie de deviner le mot de l’énigme, et vous sentez bien que je ne puis l’écrire ; mais vous devinez aisément la personne 1. Tout ce que je sais, c’est qu’il faut s’attendre à tout dans cette vie, se tenir prêt à tout, savoir se sacrifier pour l’amitié, et se résigner à la fatalité aveugle qui dispose des choses de ce monde.

Cela n’empêchera pas que je ne vous envoie ma tragédie des Scythes pour votre carnaval, dès que vous m’en aurez donné l’ordre ; cela vous amusera, et il faut s’amuser.

Je vous demande très humblement pardon de la prière que je vous ai faite 2; mais l’état où je suis m’y a forcé. Si je reste dans mes montagnes, nous serons obligés d’envoyer à dix lieues chercher des provisions, parce que la communication est interrompue avec Genève par des troupes ; nos fermiers se sont enfuis sans nous payer ; et, si je vais en Suisse et ailleurs, le secours que j’ai pris la liberté de vous demander ne me sera pas moins nécessaire.

Je suis bien de votre avis quand vous me marquez que Gallien 3 n’est pas encore en état de faire l’histoire du Dauphiné ; mais je pense qu’il est très à propos de lui laisser amasser les matériaux qu’il trouve dans ma bibliothèque, et dans celles de plusieurs maisons de Genève, où on se fait un plaisir de l’aider dans ses recherches. Il travaille beaucoup, et même avec passion ; il cultive sa mémoire, qui est, comme tout le monde en conviendra, tout à fait étonnante ; et, s’il n’est pas un jour votre secrétaire, vous ne pourrez mieux faire que de le faire agréer à la bibliothèque du roi, place très conforme au genre d’étude vers lequel il se porte avec une espèce de fureur. Quand même je ne serais pas à Ferney, il pourra toujours assembler ses matériaux dans ma bibliothèque et dans celles dont je vous ai parlé ; après quoi son style, que je ne trouve rien moins que mauvais, venant à se perfectionner au bout de quelque temps, on le confiera à quelque savant bénédictin du Dauphiné, pour en tirer les anecdotes les plus curieuses pour l’embellissement de l’histoire de cette province, pour laquelle il a un violent penchant, et sur laquelle il a déjà huit portefeuilles d’anecdotes et de recherches qu’il a faites depuis son arrivée, sans compter ce qu’il avait déjà recueilli dans l’endroit 4 où vous l’avez si judicieusement tenu pendant deux ans, temps qu’il a mis à profit, contre l’ordinaire. Enfin j’augure bien de cette histoire du Dauphiné. Cette province, heureusement pour lui, n’a pas un écrivain dont la lecture soit supportable. Elle peut être enfin le fondement de sa fortune.

En vous priant d’agréer mes hommages et ceux de Mme Denis, permettez que je vous envoie un fragment d’un endroit de ma lettre 5 à la personne dont je vous ai parlé . Vous verrez par là à quel homme j’ai affaire. Je vous conjure de me garder le plus profond secret.

V. »

1 D’Argental. Voltaire explique encore ici les choses à sa manière. (Georges Avenel.)

2 Voltaire, créancier de Richelieu, avait demandé deux cents louis à son débiteur ; voir lettre du 9 janvier 1767 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/04/20/votre-banquier-de-bordeaux-peut-aisement-vous-avancer-pour-s-6377475.html

4 Ce doit être quelque maison de correction.

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28/04/2022 | Lien permanent

N'est-il pas vrai qu'il est honteux de faire une muraille le long d'un grand chemin

... Suivez mon regard, vers le sud-est ...

Oui, vous y êtes : Palestine-Israël . Stop !

Dites-moi si ce mur arrête les missiles et les roquettes ?

Si non, à quoi sert-il si ce n'est à borner l'esprit plus encore que le territoire qu'on déclare sien les armes à la main faute de bon droit . Un peu de béton pour exacerber les haines qui n'en demandaient pas tant . L'histoire montre que toujours, toujours ces murs tombent, ou qu'on passe à côté, ou dessous, ou par-dessus, toujours , le mur d'Hadrien, la muraille de Chine, le mur de Berlin ... J'ai hâte de voir tomber cette imbécillité de fanatiques .

 

http://chroniquesetudiantes.com/dossier-sur-israel-3eme-partie/mur israel palestine.jpg

 

 

« A François Tronchin

conseiller d’État

[vers le 12 juillet 1759]1

Mon cher ami, vous avez du goût, et vous aimez besogne bien faite . N'est-il pas vrai qu'il est honteux de faire une muraille le long d'un grand chemin qui ne va pas au bout de ce chemin ? Sept toises de haies la terminent, et desinit in piscem mulier formosa superne 2.

N'êtes vous pas d'avis que monsieur votre frère et moi réparions la honte de la république, de Murani, des Délices et du grand chemin de Lyon ? Ne voulez-vous pas que nous achevions la grande muraille ? Il eût fallu mettre cette condition au marché .

Mais l'argent de monsieur votre frère et le mien suppléeront à tout .

Votre très humble obéissant serviteur

V. »

1 Pour la date, on observe que Tronchin a répondu à cette lettre le 23 juillet 1759 ; mais V* a dû lui écrire avant son départ pour Lyon (voir lettre du 16 juillet 1759 à Jean-Robert Tronchin et Ami Camp :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/08/20/je-voudrais-bien-qu-il-y-eut-une-academie-de-la-paix-je-sais-5431424.html  et lettre du 21 juillet à Jean-Robert Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/08/20/environ-400-livres-au-plus-pour-payer-la-chambre-des-comptes-5431431.html)

2 Une femme au beau voile se termine en queue de poisson ; ce membre de vers de L'Art poétique d'Horace, constituait à l'origine l'épigraphe de La Pucelle dans l'édition de Genève , 1757.

 

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20/08/2014 | Lien permanent

Sincerum nisi est vas, quodcumque infundis, acescit / Si le vase n'est pas net, tout ce qu'on y verse s'aigrit

... D'où la nécessité, que certains rejettent, de faire le ménage dans les institutions parlementaires et gouvernementales . Je me vois mal accepter une loi édictée par des ministres , députés et sénateurs, appliquée par des fonctionnaires corrompus et bénéficiant de la trop fameuse/fumeuse immunité parlementaire .

 Image associée

Heureusement il est des recettes contre l'aigreur

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche,

ancien premier président du

impossible Parlement de Bourgogne

Au château de La Marche

par Dijon 1

A Ferney 20 septembre [1762] 2

J'ai besoin plus que jamais de la tranquillité de la retraite de mon grand magistrat, mon indulgent et aimable philosophe ; me voilà aux prises avec des ducs, des acteurs, des décorateurs . Tout cela ne convient pas trop à mon âge . J'imagine qu'on est plus à soi dans le beau château de La Marche . Rien n'est plus triste que les plaisirs quand on n'a point de santé, et qu'on perd ses oreilles .

Sincerum nisi est vas, quodcumque infundis, acescit 3.

J'ai reçu une nouvelle estampe dessinée par M. de Vosges . Nouveaux remerciements à vous faire, mais il faut qu'il en ait sa part . Je vous prie de permettre qu'il trouve dans cette lettre les expressions de ma reconnaissance . Je suis trop languissant, trop misérable pour écrire à d'autres qu'à vous . Nous verrons si avant votre départ pour Paris je serai assez heureux pour venir vous dire que vous n'aurez jamais de serviteur plus tendrement attaché que

V. »

1Une autre main a rayé Dijon remplacé par Chalons, et enfin a quitté , à Dijon . Du reste on ne comprend guère la formule du impossible ; il semble bien y avoir là une erreur de lecture .

2 La date complète est endossée sur le manuscrit .

3 Si le vase n'est pas net, tout ce qu'on y verse s'aigrit ; Horace, Épîtres, I, II, 54 .

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15/08/2017 | Lien permanent

Il faut plaire au grand nombre des lecteurs, et ce n'est qu'en sachant jeter de l'intérêt et de la vérité dans son ouvra

 ... Et pour tous les politiciens plumitifs, un simple semblant de vérité  leur suffit amplement , "le roi est nu" n'est pas la phrase qu'ils préfèrent entendre .

"Les carnets secrets du pouvoir" de Jean-Louis Debré sont édifiants et ce livre a le mérite des qualités reconnues par Voltaire .

Afficher l'image d'origine

 

 

 

« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

Au château de Ferney 1er juin 1761 1

Monsieur, j'ai l'honneur d'envoyer à Votre Excellence un second cahier, c'est-à-dire un second essai qui a besoin de vos lumières et de vos bontés . Ce sont plutôt des matériaux, d'un édifice commencé, et c'est à vous à daigner me dire si ces matériaux doivent être employés ; et à m'indiquer les nouveaux qui pourraient me servir . J'ai été obligé de me servir de tout ce que j'ai pu découvrir . Il y a un an que je fais des recherches dans toute l'Europe . La matière est bien belle ; mais les secours sont bien rares . Presque tous ceux qui pouvaient m'instruire de bouche sont morts ; et il est difficile de démêler la vérité dans la foule des mémoires contradictoires qui me sont parvenus . On m'a communiqué beaucoup de petits détails indignes de la majesté de l'histoire, et du héros dont j’écris la vie . Je marche toujours à travers des broussailles 2 et des épines pour arriver jusqu'à la personne de Pierre le Grand . C'est lui que je songe à rendre toujours plus grand, jusque dans les plus petites choses , et il me semble que cette grandeur rejaillit sur son épouse l'impératrice Catherine .

J'ai pensé qu'il fallait un peu adoucir quelquefois le style sévère qu'imposent les grands objets de la politique et de la guerre, varier son sujet, l'égayer même avec discrétion et avec mesure , lui ôter l'air insipide d'annales, l'air rebutant de la compilation, l'air sec que donnent les petits faits rangés scrupuleusement suivant leurs dates . Il faut plaire au grand nombre des lecteurs, et ce n'est qu'en sachant jeter de l'intérêt et de la vérité dans son ouvrage qu'on peut se faire lire, ou plutôt monsieur ce n'est qu'en vous consultant .

Il y aura des défauts qu'il faudra imputer à la faiblesse de ma santé, à mon age avancé, et non au défaut de mon zèle . Je reprendrais de nouvelles forces si je pouvais me flatter de satisfaire votre cour par mon travail et surtout l'auguste fille du héros dont j'écris l'histoire . Peut-être en lisant les deux essais que je vous soumets, il vous viendra quelque idée nouvelle, vous pourrez  monsieur me faire fournir quelque pièce utile . Disposez de moi et du peu de temps qui me reste à travailler et à vivre .

J'ai l’honneur d'être avec le zèle le plus empressé et les plus respectueux sentiments

monsieur

de Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

 

1 Sur le manuscrit il y a un post scriptum de la main de V* ; « Le cahier a été envoyé à M. de Soltikoff près de Genève ».

2 V* se sert d'une ancienne forme du mot dérivé de brosse, buisson, mot aussi employé dans des noms géographiques ( comme celui du président De Brosses .)

 

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02/05/2016 | Lien permanent

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