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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

il est bon d’être ferme, mais il ne faut pas être impitoyable

La beauté a de nombreuses formes et ce matin je ne regrette pas mon surf électronique ; je pense que vous partagerez mon émotion (si, si, même moi, je peux être ému ) : cadeau, no comment : http://www.linternaute.com/savoir/magazine/photo/les-plus...

 

Vous pourrez explorer le reste du diaporama, ça vaut le coup d’œil ! Avec une petite prime cadeau-bonus, non pas envoyé par une cloche de Pâques en rase-motte, mais par un blogger bien intentionné : http://www.linternaute.com/savoir/magazine/photo/

 

Bonne balade (ou ballade, je ne sais plus laquelle se fait sur deux pieds et l’autre sur mille pattes – ou pâtes comme dit mon pâtissier-). Ah ! si ça me revient, petit moyen mnémotechnique (ta mère !! - Oh horreur, je ne résiste pas à la tentation ! Vade retro jeu de mots à la c.. ! Priez pour moi pauvre blogger !! ) :donc : ballade = chanson à danser = pour danser il faut être léger = pour être plus léger, il faut deux ailes = ll ; oui, ça vient de sortir de ma cervelle en ébullition, brut de décoffrage, je livre à domicile …

 

 

 

Pour en revenir à Volti, il prône ce jour les vertus de l’union . Je crois entendre encore le slogan éructé lors d’une campagne publicitaire-présidentielle ou présidentielle-publicitaire :  « tous ensemble, tous ensemble, la, la, la,…. », et que j’ai compris comme : « tous pour moi , tous pour moi, bande de noix !!».

 

 

 

«  A Jean Le Rond d’Alembert

 

 

                            Mon cher philosophe, il est bon d’être ferme, mais il ne faut pas être impitoyable. Ne résistez plus au cri du public, et au mémoire des libraires qui sont à vos genoux. [Mémoire des libraires associés à l’Encyclopédie, sur les motifs de la suspension actuelle de cet ouvrage, Paris 1758]. Faites vous tirer à quatre, et puis donnez grâce [V* alors s’engagerait à corriger les articles redemandés et les ferait publier si Diderot l’en priait]. Mais quand vous aurez repris les rênes empêchez les déclamations. Quelle pitié ! quels plats articles à côté des vôtres !

 

                            Mandez-moi, je vous prie, quel parti vous aurez pris. J’ai à vous remercier de vos deux volumes qu’un libraire de Lausanne m’a donné de votre part [Mélanges de littérature, d’histoire et de philosophie de d’Alembert]. Ce sera l’ornement de mon petit muséum lausannois.

 

                            On dit qu’on vient de faire encore un libelle atroce contre Diderot. C’est une nouvelle raison pour que vous ne l’abandonniez pas pourvu qu’il soit entièrement uni à vous .Faudrait-il d’ailleurs que Duclos vous remplaçât ? et comment vous remplacerait-il ? Enfin mon avis est toujours que les encyclopédistes et consorts soient inséparables, qu’ils quittent tous ensemble, et qu’ils reprennent tous ensemble, et qu’ils terrassent leurs indignes ennemis.

 

                            Voltaire

                            Aux Délices 10 avril 1758. »

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11/04/2009 | Lien permanent

Je n'en suis pas moins persuadé que le commerce est l'âme d'un État

... Sans état d'âme ! Dame oui !!

Commerce équitable ?

 

commerce_equitable.jpg

http://ledaoen.over-blog.com/article-35641607.html


Le corps est formé des paysans et des ouvriers, de ceux qui les soignent, de ceux qui les protègent, de ceux qui leur montrent de belles choses . Ni plus, ni moins, je crois .

 

 

 

« A M. Nicolas-Claude THIERIOT.

Au Chêne, 26 octobre [1757].

Je vous envoie, mon cher ami, la réponse que je devais à M. Déguerti 1, elle a traîné quelques jours sur mon bureau. Si vous le voyez, je vous prie de lui dire combien je suis satisfait de son ouvrage et reconnaissant de son présent. J'aime le commerce pour le bien public, car, pour le mien, je ne devrais pas trop l'aimer. Je m'étais avisé, il y a quelques années, de mettre une partie de mon avoir entre les mains des commerçants de Cadix. Je trouvais qu'il était beau de recevoir des lettres de la Vera-Cruz et de Lima. Messieurs de Gades 2 et des Colonnes d'Hercule peuvent y avoir gagné et j'y ai beaucoup perdu. Je n'en suis pas moins persuadé que le commerce est l'âme d'un État. C'est ainsi que j'aime les beaux-arts et que je les crois toujours utiles, malgré tout le mal que l'envie attachée aux arts m'a pu faire. Dites-moi, je vous prie, à propos de ces arts que tant de coquins déshonorent, s'il est vrai que le misérable La Beaumelle soit sorti 3 de sa Bastille en même temps que votre archevêque est revenu de Conflans, et l'abbé Chauvelin de son exil. Puisque le roi est en train de donner la paix à ses sujets, j'espère qu'il la donnera à l'Europe. Si, dans les circonstances présentes, il en est le pacificateur, il jouera un plus beau rôle que Louis XIV.
Vous ne m'avez point parlé de Mme de Sandwich; ne vous a-t-elle pas laissé par son testament quelque marque de son souvenir ? Qu'est devenu le diamant que vous avait laissé cette pauvre
Mme de La Popelinière? Êtes-vous encore puni de vous être attaché à elle?

 

26 octobre [1757] à Lausanne aux Chênes
Je n'ai rien reçu encore de Pétersbourg pendent opera interrupta, minaeque murorum ingentes 4.
J'ai grand'peur que l'hydropisie d'Élisabeth ne nuise à l'Histoire de Pierre. Ce qui se passe à présent mérite un petit morceau curieux. Il fournira, si je vis, un ou deux chapitres à l'Histoire générale que vous aimez. Il ne sera pas inutile de faire voir comment le pays sablonneux de Brandebourg avait formé une puissance contre laquelle il a fallu de plus grands efforts qu'on n'en a jamais fait contre Louis XIV. J'ai sur ces événements des anecdotes uniques mais c'est à présent le temps de se taire.
Quant à cette pauvre Jeanne, je vous réitère que personne ne connaît la véritable. Si jamais vous venez sur les bords de mon lac, nous la lirons au pied de la statue de messer Ludovico Ariosto.
Interim, vale. Sed quid novi

 

V.»

 

 

 

 

 

1 P. A. O'Heguerty, comte de Magnières Ce négociant, qui avait fait paraître, en 1754, un Essai sur les intérêts du commerce maritime, venait de publier (1757, deux volumes in-12) des Remarques sur plusieurs branches de commerce et de navigation, et il avait envoyé cet ouvrage à Voltaire par Thieriot . Thieriot notera dans sa lettre du 9 novembre qu'il a remis la lettre pour d'Heguerty qui est encore « à la campagne ». Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Andr%C3%A9_d'H%C3%A9guerty

 

2 Gades = ancien nom de Cadix .

 

3 Le 1er septembre 1757.

 

4 Les ouvrages interrompus sont suspendus, et les masses énormes des murs menacent le ciel : Virgile, Enéïde, IV, 88-89 .

 

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16/01/2013 | Lien permanent

des magistrats de sa république parmi lesquels il n'y en a pas un qui ne le regarde comme un insensé

... Voilà ce qui correspond, j'espère, à la situation face au candidat Donald Trump-Trompe , mais mes désirs ont peu de chance d'être suivis d'effets dans un fichu pays où le dollar est roi et l'hypocrisie reine .

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"J'en ai une petite, et les idées larges comme ça !" D. T.

 

« A Etienne-Noël Damilaville

19 mars [1761] à Ferney 1

Je suis fâché contre M. Thieriot le paresseux . Je suis enchanté de monsieur Damilaville le diligent . Je reçois L'Interprétation de la nature 2, livre auquel je n'avais pu encore parvenir, non plus qu'au sujet qu'il traite . Je vais le lire et je suis sûr que je trouverai cent traits de lumière dans cet abîme .

Voilà donc Jean-Jacques politique 3. Nous verrons s'il gouvernera l'Europe comme il a gouverné la maison de Mme Volmar . C'est un étrange fou . Il m'écrivit il y a un an , vous avez corrompu la ville de Genève pour prix de l'asile qu'elle vous a donné . Ce pauvre bâtard de Diogène voulait alors se faire valoir parmi ses compatriotes en décriant les spectacles : et dans son faux enthousiasme il s'imaginait que je vivais à Genève, moi qui n'y ai pas couché deux nuits depuis cinq ans 4. Il a l'insolence de me dire que j'ai un asile à Genève , à moi qui ai pour vassaux plusieurs des magistrats de sa république parmi lesquels il n'y en a pas un qui ne le regarde comme un insensé . Il m'offense de gaieté de cœur moi qui lui avait offert, non pas un asile, mais ma maison où il aurait vécu comme mon frère . Je fais juge M. Diderot, M. Thieriot et tous vos amis du procédé de Jean-Jacques, et je leur demande si quand un détracteur de Corneille, de Racine, de Molière fait un roman dont le héros va au bordel, et dont l'héroïne fait un enfant avec son précepteur, ne mérite pas bien le mépris dont M. de Chimènes daigne l'accabler .

L'abbé Trublet a donc la place du maréchal de Belle-Isle ? Vous verrez qu'il n'aura jamais que celle de l'abbé Cotin .

Monsieur Thieriot le paresseux, un petit mot je vous prie .

Quand il faudra écrire à M. de Courteilles – ordonnez.

Je crains de grossir trop le paquet en y mettant une Épître sur l'agriculture 5 dans laquelle je parle heureusement très peu d'agriculture . Elle est dans le paquet de M. d’Alembert 6. Son nom et celui de M. Diderot s'y trouvent . Il vous la donnera, le comité en jugera . En attendant, je plante et je défriche . »

1 L'édition de Kehl omet le dernier paragraphe .

4 Alors, St Jean et les Délices étaient hors les murs de Genève .

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06/03/2016 | Lien permanent

Moi, qui suis jeune, et qui n’ai que soixante-huit ans, je dois travailler pour mériter un jour de me reposer.

... Disent en choeur les membres de l'Académie française, les sénateurs et bon nombre d'élus , le jury Goncourt, etc., à quoi fait écho Alain Juppé (quitte à se rajeunir un peu) qui passe pour les uns comme un vieux barbon, et pour les autres d'un qui a encore beaucoup à apprendre .

Sarko le Frégoli du retournement de veste , oublie son opinion favorable pour Hillary, et donne sa bénédiction au changement incarné par Donald , âgé de 70 ans  passés, dans le même temps qu'il casse du sucre sur le dos de Juppé jugé trop vieux pour faire du neuf . Belle logique de ce sale type !

Toujours est-il qu'un excité va-t-en-guerre du style Sarkozy doit aujourd'hui se sentir rassuré par le succès du Trump , victoire de la bêtise crasse et des coups de menton , succès égal à celui des  Chtis contre les Marseillais (ou autre ânerie télévisée)  . 

Il y a quelque chose de pourri dans la confédération des States . Et le ver est aussi de ce côté de l'Atlantique .

Voici un exemple des électeurs, inconditionnels du Donald T(ordu) , belle bande de trous duc' :  https://www.youtube.com/watch?v=aOexMaqNQts

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Tant de crétinisme et de malfaisance me donne des idées noires : vite ressortons la machine à baffes !

 

 

« A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet

4 novembre [1761] 1

Mon cher Cicéron, je vous remercie de votre anecdote de Théodore Bèze, et, sans vanité, je sais bon gré à Bèze d’avoir pensé comme moi 2. Je n’aurais pas soupçonné ce Bèze, ce plat B... – B... veut dire 3 Bèze, – ce plat traducteur de David 4, d’avoir eu de l’oreille. Peu de gens en ont, peu ont du goût . Bien peu connaissent le théâtre. Je me suis pressé d’obtenir des instructions de l’Académie ; mais je ne me presserai pas d’en donner au public. Je travaillerai à loisir, et je dirai la vérité avec tout le respect qu’on doit à Corneille, avec toute l’estime que j’ai pour lui ; mais n’ayant jamais flatté les souverains, je ne flatterai pas même l’auteur que je commente. Les Cramer ne diront leur dernier mot que cet hiver . Il faut que j’achève Pierre-le-Grand avant d’achever le grand Corneille. Je peux mal employer mon temps ; mais je ne suis pas oisif. Je m’aperçois tous les jours, mon cher maître, que le travail est la vie de l’homme. La société amuse et dissipe ; le travail ramasse les forces de l’âme, et rend heureux. Vivez, vous qui avez utilement travaillé ; car vous commencez à entrer dans la vieillesse. Moi, qui suis jeune, et qui n’ai que soixante-huit ans, je dois travailler pour mériter un jour de me reposer. J’ai quelquefois du chagrin de ne vous point voir. Il faut que, dans quelques années, l’un de nous deux fasse le voyage. Venez à Ferney dans dix ans, ou je vais à Paris.

V. »

1 Les éditeurs jusqu'à Moland qui corrige ont placé cette lettre en 1762 .

3 Les copies contemporaines et les éditions suppriment les mots plat […] dire .

 

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09/11/2016 | Lien permanent

Je ne me suis mêlé en aucune manière du temporel : j'ai eu beaucoup de peine avec le spirituel , et je me repentirai tou

... Monsieur le Président, c'est avec raison que vous vous repentiriez de n'avoir rien dit ni fait contre des exaltés malveillants qui, sous couvert de religion, ne veulent que prendre le pouvoir et le butin qui va avec . Qu'ils prient qui leur plait, mais qu'ils ne se prennent pas pour autant comme l'élite du monde à qui tout est dû .

https://actu.orange.fr/france/macron-s-engage-contre-l-islam-politique-qui-n-a-pas-sa-place-en-france-CNT000001nLwpQ/photos/le-centre-an-nour-de-mulhouse-qui-abrite-notamment-une-mosquee-le-17-fevrier-632c41c0ab8464d891ac1ddd443e3d03.html

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« A Jean Le Rond d'Alembert

19 de décembre [1764]

Mon cher philosophe, à la réception de votre billet 1, j'écris à Gabriel Cramer, et je lui remontre son devoir . Il aurait dû commencer par envoyer des exemplaires à l'Académie . Je ne me suis mêlé en aucune manière du temporel : j'ai eu beaucoup de peine avec le spirituel , et je me repentirai toute ma vie d'avoir été trop indulgent . Je respecte fort Pierre Corneille ; j'aime sa nièce, mais je suis pour ses tragédies ce que La Couture était pour les sermons 2 ; il disait qu'il n'aimait pas le brailler, et qu’il n'entendait pas le raisonner .

J'attends certains papiers dont vous ne me parlez pas, et dont je vous rendrai bon compte quand ils me seront parvenus . On gardera le secret comme chez les initiés et les conjurés .

Je crois que les malins et les gens à réquisitoires sont trop occupés de finances pour brûler de la philosophie ; c’était, comme je vous l'avais dit 3, cet honnête abbé d'Estrées qui avait été le premier délateur . Vous savez qu'il est généalogiste ; c'est une belle science, et dans laquelle on met souvent du génie . Il était à la campagne en qualité de généalogiste et de polisson, chez M. de La Roche-Aymon 4, dont le terre touche à celle du procureur général .

C'est là qu'il fit sa belle manœuvre . Il a un petit bénéfice auprès de Ferney ; il vint se faire recevoir prieur, il y a un an, en grande pompe, monté sur une haridelle ; il se donna pour un descendant de Gabrielle d'Éstrées . Je n'allai pas au-devant de lui , parce que je ne suis pas un bon généalogiste ; il me sut fort mauvais gré de mon peu de respect ; si on me brûle, je lui en aurai l'obligation ; mais, pourvu que j'évite les décrets éternels de Dieu et ceux du parlement, je bénirai ma destinée .

Je vous embrasse , mon grand philosophe, avec bien de la tendresse . Écr l'inf.5 »

1 Il ne nous est pas parvenu .

2 Sans doute Jean-Baptiste Couture ( 1651-1728) , professeur d'éloquence au collège royal ; mais on s'attendrait plutôt que V* fit allusion à un orateur sacré . Voir : https://data.bnf.fr/fr/10650144/jean-baptiste_couture/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Couture

4 Antoine-Louis-François, marquis de La Roche-Aymon : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+la+roche+aymon&oc=8&p=antoine

5 Formule finale ajoutée par Raynouard dans son édition .

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19/02/2020 | Lien permanent

Je sais seulement qu’on imprime à Paris beaucoup de sottises, mais qu’on ne peut y en faire entrer aucune

... Et pourtant, aujourd'hui, tout au contraire, on n'imprime plus les sottises seulement à Paris (mais en province et même à l'étranger) et on  fait entrer Marcel Campion, grande gueule s'il en est , de manière à ce qu'il se remplisse les poches sur le domaine public de l'Etat qui ne touchera que des miettes, comme d'habitude ! Tournez manèges ! Le fisc sera encore cocu .

Le musée du Louvre ne va certainement pas sortir grandi de cette opération bassement commerciale où il se fait couillonner dans les grandes largeurs : depuis quand le Marcel est-il un esthète et un philanthrope ? Vous connaissez l'histoire du loup dans la bergerie ? c'est ça ! et ce loup est un récidiviste , ne l'oubliez pas .

https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/08/07/paris-l...

 https://www.capital.fr/economie-politique/marcel-campion-...

 

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Aussi franc que Marcel Campion !

Et aussi honnête indubitablement !

 

 

 

« A Pierre Rousseau

à Bouillon

par Paris

14è auguste 1763 à Ferney

Je ne sais, monsieur, ce que c’est que les Mélanges 1 dont vous me parlez . J’ai depuis quelque temps très peu de correspondance à Paris. L’aventure de Jean-Jacques Rousseau et sa lettre un peu indécente à M. l’archevêque de Paris ont été funestes à la correspondance des gens de lettres. Il n’a plus été permis d’envoyer aucun imprimé par la poste . Je sais seulement qu’on imprime à Paris beaucoup de sottises, mais qu’on ne peut y en faire entrer aucune. On y a imprimé sous mon nom une prétendue tragédie anglaise intitulée Saül, que je n’ai jamais vue.

Je reçois assez régulièrement votre journal, qui m’instruit et qui m’amuse . Je souhaite qu’il vous soit aussi utile qu’il m’est agréable. Je ne suis guère occupé que d’agriculture cet été ; mais si je peux trouver quelque chose digne d’entrer dans votre greffe, et quelque manière de vous l’envoyer, je m’en ferai un vrai plaisir.

J’ai l’honneur d’être bien véritablement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

V.

N.B. – On vous a mal informé quand on vous a mandé que le parlement de Dijon conservait les jésuites . Ils sont tous renvoyés, et j'ai fait la bouffonnerie d'en prendre un pour mon aumônier . »

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08/08/2018 | Lien permanent

comme bon voisin, je voudrais, s’il était possible, tout concilier. Il y a de part et d’autre des gens de mérite, mais c

... 

https://www.youtube.com/watch?v=k8HTMNOdPOc

Le Renard et la Cigogne, Benjamin Rabier | Fables de la fontaine, Fables  d'esope, Illustrations

 

 

« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian

À Ferney [ vers le 16 novembre 1765 ].1

Je suis très-fâché, monsieur, que vous soyez arrivé si tôt à Paris ; j’aurais bien voulu tenir encore chez moi longtemps M. et Mme de Florian, et M. de Florianet 2. M. Tronchin est parti pour Paris ; nous verrons si on le consultera. Mme d’Harcourt le suit dans un lit dont elle ne sortira point sur la route. On la déposera de cabaret en cabaret sous une remise ou un hangar, comme un ballot . Elle est, ainsi que Daumart, un terrible exemple du pouvoir de la médecine.

Je crois que vous ne vous intéressez guère aux affaires de messieurs de Genève. Une grande partie des citoyens est toujours fort aigrie contre les grandes perruques 3. On s’est assemblé aujourd’hui pour faire des élections 4; je n’en sais point encore le résultat. Mon devoir et mon goût sont, ce me semble, de jouer un rôle directement contraire à celui de Jean-Jacques. J.-J. voulait tout brouiller ; et moi, comme bon voisin, je voudrais, s’il était possible, tout concilier. Il y a de part et d’autre des gens de mérite, mais ce sont des mérites incompatibles. Je reçois les uns et les autres de mon mieux ; c’est à quoi je me borne. Il faut tâcher de ne pas ressembler au voisin Robert, qui se trouvait fort mal d’avoir voulu raccommoder Sganarelle et sa femme5.

Je me flatte que Mme de Florian est en bonne santé. J’ai beau faire des allées et des étoiles 6 pour sa sœur, elle ne s’y promène point ; elle a le malheur d’être à la campagne, et de n’en pas jouir . Je fais continuellement avec elle le repas du renard et de la cigogne 7.

Mes compliments, je vous prie, à votre beau-frère 8 et à votre votre beau-fils . Si vous rencontrez quelque évêque dites-lui qu'il ne m'excommunie point ; si vous rencontrez quelque conseiller du Parlement, dites-lui qu'il ne me brûle point au pied du grand escalier ( comme la lettre circulaire de l'évêque de Reims 9) en présence de maître Dagobert Isabeau .

Adieu, monsieur ; je vous embrasse, vous et madame votre femme, sans cérémonie et de tout mon cœur .

V. »

1 La copie Beaumarchais-Kehl date « novembre 1765 » à quoi est ajouté d'une autre main « 1er », ce qui est à peu près correct . L'édition de Kehl suivant la copie et suivie des autres éditions met en tête du 1er paragraphe le troisième de la lettre du 22 novembre 1765 . La dernière phrase ne figure pas sur la copie .

2 Le fabuliste, Jean-Pierre Claris de Florian, auteur d’Estelle, etc., né le 6 mars 1755, mort à Sceaux le 13 septembre 1794. Son buste figure dans le parc du château de Ferney . Voir : http://www.chateau-ferney-voltaire.fr/Explorer/Le-chateau...#

et : https://www.ferney-voltaire.fr/wp-content/uploads/ferneymag-3T-2019-juillet-aout-septembre.pdf

3 Sur ces différends, voir lettre du 14 octobre 1765 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/10/toute-la-fortune-de-geneve-consiste-dans-l-argent-qu-elle-a-6296712.html

Une lettre de Du Peyrou à Rousseau du 18 novembre 1765 donne quelques lueurs sur les positions de V* : « La bourgeoisie de Genève a fait par ses chefs des avances à Voltaire qui s'y est prêté, piqué de ce que le Conseil avait fait brûler son Dictionnaire philosophique. »

4 Elles auront lieu le 15 et le 17 novembre 1765, ce qui rend compte de la date proposée pour la lettre .

5 Dans Le Médecin malgré lui, Ac. I, sc. 2, de Molière : http://www.toutmoliere.net/acte-1,405458.html#scene_ii

6 Ronds-points dans les parcs et les forêts ; à Paris, la place de l’Étoile était originairement un rond-point de cet ordre .

8 L'abbé Mignot .

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15/03/2021 | Lien permanent

puisque l’ordre séraphique se mêle d’assassiner , il est bon d’en purger la terre

... L'Etat Islamique vient encore de frapper, ajoutant le mal au mal . Que vont faire les talibans pour les éliminer , musulmans contre musulmans, quand et comment ?

Delambre (France), Canard enchaîné

Ceci a été publié il y a plus de trois ans ! terriblement actuel ! https://www.cartooningforpeace.org/editos/attentats-en-af...

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

2 juin 1766 1

En réponse à votre lettre du 23 mai, mon cher frère, il me manque, pour compléter mon Lally, la réponse qu’il avait faite aux objections par lesquelles on réfuta son premier mémoire. On dit que cette pièce est très-rare. Vous me feriez un grand plaisir de me la faire chercher et de me l’envoyer.

Je suis charmé que vous soyez content du petit buste . L'original est bien languissant . Il y a trois mois qu'il n'a pu s'habiller .

Je ne sais ce que c’est que la Lettre sur Jean-Jacques 2. Je soupçonne qu’il s’agit d’une lettre que j’écrivis, il y a quelques mois, au conseil de Genève, par laquelle je lui signifiais qu’il aurait dû confondre la calomnie ridicule qui lui imputait d’avoir comploté avec moi la perte de Rousseau. Je disais au Conseil que je n’étais point l’ami de cet homme, mais que je haïssais et méprisais trop les persécuteurs, pour souffrir tranquillement qu’on m’accusât d’avoir servi à persécuter un homme de lettres. Je tâcherai de retrouver une copie de cette verte romancine 3, et de vous l’envoyer. Je pense sur Rousseau comme sur les Juifs ; ce sont des fous, mais il ne faut pas les brûler.

Je recommande toujours à vos bontés les exemplaires pour M. Thomas, pour M. le chevalier de Neuville, à Angers, et pour Lacombe. On me fait espérer un Fréret de Hollande : mais les livres viennent si tard de ce pays-là que j’ai recours à vous . La diligence de Lyon à Meyrin est très expéditive.

Les jésuites sont enfin chassés de Lorraine. Je me flatte que les capucins, leurs anciens valets, seront bientôt rendus à la bêche et à la charrue, qu’ils avaient quittées très mal à propos. Ils n’étaient connus que comme de vils débauchés ; mais puisque l’ordre séraphique se mêle d’assassiner 4, il est bon d’en purger la terre. Amen.»

1 Dans l'édition de Kehl manquent deux passages : En réponse […] frère, (début) et Je recommande toujours […] expéditive . L'édition Correspondance littéraire, philosophique et critique n'identifie pas le destinataire et omet le dernier paragraphe .

2 A Letter […] to M. Jean-Jacques Rousseau, connue aussi sous le nom de Lettre au docteur J.-J. Pansophe publiée en avril 1766 , lettre de V* comme il se doit . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_de_Voltaire_%C3%A0_Jean-Jacques_Pansophe

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27/08/2021 | Lien permanent

les passions donnent des forces.

... Je peux en témoigner , vous en êtes un parfait exemple chère Mam'zelle Wagnière .

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Toujours sourire

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini, Secrétaire intime

bibliothécaire et historiographe de

S.A.E.

à Mannheim 1

Mon cher ami, vous savez que la renommée a cent bouches, et que, pour une qui dit vrai, il y en a quatre-vingt-dix-neuf qui mentent. Il y a plus de deux ans que je ne suis sorti de la maison , et qu'à peine j'ai pu aller dans le jardin cinq ou six fois. Vous voyez que je n’étais pas trop en état de voyager. Si j’avais pu me traîner quelque part, ç’aurait été assurément aux pieds de votre adorable maître ; et je vous jure encore que si j’ai jamais un mois de santé, vous me verrez à Schwetzingen 2, mes soixante et treize ans ne m’en empêcheront pas ; les passions donnent des forces.

Voici ce qui a donné lieu au bruit ridicule qui a couru. Le roi de Prusse m’avait envoyé cent écus pour ces malheureux Sirven, condamnés comme les Calas, et qui vont enfin être justifiés comme eux. Le roi de Prusse me manda même qu’il leur offrait un asile dans ses États 3. Je lui écrivis que je voudrais pouvoir aller les lui présenter moi-même ; il montra ma lettre. Ceux à qui il la montra 4 mandèrent à Paris que j’allais bientôt en Prusse . On broda sur ce canevas plus d’une histoire. Dieu merci, il n’y a point de mois où l’on ne fasse quelque conte de cette espèce. Un polisson vient d’imprimer quelques-unes de mes lettres 5 en Hollande. Je suis accoutumé depuis longtemps à ces petits agréments attachés à une malheureuse célébrité. Ces lettres ont été falsifiées d’une manière indigne . Il faut souffrir tout cela, et j’en rirais de bon cœur si je me portais bien.

Mettez-moi aux pieds de Leurs Altesses Sérénissimes, mon cher ami , présentez-leur mon profond respect et mon attachement inviolable. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur .

V.

22è octobre 1766 à Ferney. »

1 Original avec mention « f[ran]co Canstat » . L'édition Collini est très fautive .

2 Maison de plaisance de l’électeur palatin.

4 Tronchin , fils de Théodore.

5 M. de Voltaire peint par lui-même, ou Lettres de cet écrivain ; 1766, in-12 ; il y a des éditions de 1768, 1771, 1772. La préface et les notes sont attribuées à La Beaumelle. Le ton est donné par l'épigraphe : « J'ai des adorateurs et je n'ai pas un ami . » . Voir : https://books.google.ht/books?id=JAxbAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

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C’est le plus détestable extravagant que j’aie jamais connu. Cette dernière aventure achève de le couvrir d’opprobre

... Mais cet individu, orgueilleux comme un pou (et moche idem ), n'en est plus à une condamnation près : Eric Zemmour est condamnable et condamné pour ses déclarations, tout comme Sarkozy l'était et le sera pour ses malversations financières ; tout  deux étant punissable pour ce qu'ils manient et aiment le plus . Aux innocents les mains pleines !

Zemmour Sarkozy - Bondy Blog

 

 

 

« A Élie Bertrand, etc.

Chez M. Gabriel-Antoine Ernst

Négociant

à Londres 1

À Ferney, 31è octobre 1766 2

Je voudrais, monsieur, que la maison de Lausanne fût encore à moi, elle serait bientôt à vous. Mais voici ce qui m’arriva . Feu M. de Montrond, en faisant son marché avec moi, me demanda combien j’avais encore de temps à vivre . Je me fis fort de vivre neuf ans . Cela parut exorbitant, mais je n’en démordis point, et je fis mon marché pour neuf ans . Le contrat [fu]t dressé sur ce pied-là ; les années sont révolues, je vis encore, et M. de Mont-Rond est mort . La maison ne m’appartient plus. Si j’avais su que vous voulussiez un jour vous transplanter à Lausanne, j’aurais pris le parti de vivre plus longtemps, et de faire un meilleur marché. Si vous étiez un vrai philosophe, si vous aimiez la retraite, j’ai un petit ermitage auprès de Ferney que je vous céderais de tout mon cœur, et qui ne vous coûterait rien, pas même de remerciements, car cela n’en mérite pas. Mais je vois que vous aimez le grand monde, et que la superbe ville de Lausanne est l’objet de vos plus tendres souhaits. Les miens sont de vous revoir. Je vais prévenir M. d’Alembert 3 de votre arrivée à Paris . Il vous connaîtra avant de vous avoir vu . Il vaut mieux prendre ce parti que de vous envoyer une lettre pour lui, qui augmenterait le port considérablement.

Le procès de Jean-Jacques contre M. Hume est le [procès de] l’ingratitude contre la générosité. Jean-Jacques es[t un] monstre. Savez-vous bien que ce fou avai[t persuadé à ses] amis que je cabalais avec vous pour le faire [chasser de la] Suisse ? C’est le plus détestable extravagant que j’ai[e] jamais connu. Cette dernière aventure achève de le couvrir d’opprobre. Je ne crois pas qu’il puisse vivre en Angleterre ; il faut qu’il aille chez vos Patagons haut de neuf pieds , quoiqu’il n’en ait qu’environ quatre et demi, il leur prouvera qu’il est plus grand qu’eux.

Adieu, mon cher philosophe ; je vous embrasse tendrement. Je serai enchanté de vous revoir. »

2 Mention « f[ran]co Rugen » et cachet [o ?] sur 11 dans un cercle sur l'original . L'original est endommagé d'où les restitutions entre crochets . Au verso on lit « aux anges » de la main de V* : Wagnière a dû prendre par erreur la feuille préparée pour écrie aux d'Argental .

3 Cette lettre à d’Alembert manque.

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30/01/2022 | Lien permanent

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