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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Salammaleca al nostro valente Paradisi , che è divenuto un buon musulmano / Salamalecs à notre excellent Paradisi, qui e

...

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 Et shalom aux autres ! pas de jaloux .

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 Car vous tous, aussi, pouvez dire comme Voltaire , mais pour d'autres raisons qu'une santé défaillante, je crois plutôt une raison débile : "non ho ancora mangiato delle vostre portentose mortadelle / je n'ai pas encore mangé de vos monstrueuses mortadelles" !

 

 

 

 

« A M. le marquis Francesco ALBERGATI CAPACELLI 1

senatore

à Bologne
Aux Délices, 15 février [1760]
Signor mio stimatissimo, cui gratia, fama, valetudo contingit abunde 2, non ho ancora mangiato delle vostre portentose mortadelle. Il mio stomacho non e degno di tanta gloria. Ma incomincio a riavermi un poco, benchè la stagione sia molto cattiva.
Salammaleca al nostro valente Paradisi 3, che è divenuto un buon musulmano. Tutto era apparecchiato a Ferney pei' nostri trastulli istrionici; ma un barbaro vento del Nord, e la neve, ed
il freddo ci incarcerano ancora aux Délices. Un clima caldo potrebbe sanarmi; ed io stolido, ho scelto la parte settentrionale delle Alpi! 0 sciagura! 0 felice Malagrida, che foste abbrucciato!
non avete sofferto del freddo come io.
Aspetto il caro Goldoni. Amo la sua persona, quando io leggo le sue commedie. Egli è veramente un buon uomo, un buon carattere, tutto natura, tutto verità.
Vi riverisco, mio signore, vi amo, vorrei dire io di bocca.
Il riffreddato V. » 4

2 Horace, Epîtres, I,iv,10 .

4 Traduction : « Très-estimé monsieur, « à qui la renommé, la faveur, la santé sont échues en abondance » je n'ai pas encore mangé de vos monstrueuses mortadelles. Mon estomac n'est pas digne de tant de gloire. Mais je ne recommence à me remettre un peu quoique la saison soit encore mauvaise. Salamalecs à notre excellent Paradisi, qui est devenu un bon musulman. Tout était préparé à Ferney pour nos amusements histrioniques, mais un barbare vent du nord, et la neige et le froid, nous emprisonnent encore [aux Délices]. Un climat chaud pourrait me guérir., et moi, stupide, j'ai choisi la partie septentrionale des Alpes. Ô misère! ô heureux Malagrida, qui fut brûlé! tu n'as pas souffert du froid comme moi! J'attends le cher Goldoni. J'aime sa personne, quand je lis ses comédies ; c'est vraiment un bon homme, un bon caractère, tout naturel, toute vérité. Je vous révère, monsieur, je vous aime, et voudrais vous le dire de vive voix.
Le refroidi [l'enrhumé] V. »

 

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13/02/2015 | Lien permanent

Mon plaisir est toujours égal à mon étonnement, quand je songe que c'est à Petersbourg qu'est né un de nos meilleurs jug

...  Non, non, ne cherchez pas un nom, nom de nom, car point n'en trouverez en notre XXIè siècle français . A la rigueur un/une artiste , ou un mafieu, un je-ne-sais-quoi, mais pas un juge .

Je dois à la vérité que, faire l'âne pour avoir du son, en paraissant croire que Volti parle d'un juge au sens judiciaire n'est pas une réussite . Donc , un juge littéraire ,- pour revenir au sujet,- né à St Petersbourg, il n'en doit pas manquer, cette ville étant une pépinière d'artistes férus de français ( peut-être moins qu'au XVIIIè, je ne sais ), et si vous avez un nom à me souffler, je suis preneur . 

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« Au comte Alexandre Romanovitch Vorontsov

Aux Délices 11è décembre 1761 1

Votre nom , monsieur, est de ceux qui doivent le plus honorer Mlle Corneille et le grand homme dont elle porte le nom . Agréez sa reconnaissance et la mienne . Ce qui me touche encore plus, c'est votre goût pour les beaux-arts, c’est la connaissance parfaite que vous avez de notre langue ; c'est qu'en vérité il n'y a personne dont j'ambitionne plus le suffrage . Mon plaisir est toujours égal à mon étonnement, quand je songe que c'est à Petersbourg qu'est né un de nos meilleurs juges . Auriez-vous par hasard connu M. Ivan Alétof, qu'on appelait le Russe à Paris 2? Il était un peu malin, mais il n'avait pas votre esprit et vos grâces .

Pourrai-je me flatter, monsieur, si vous allez à Paris que vous prendrez le chemin de Genève ? Je vous supplierais très instamment de me donner la préférence sur les Balances et sur les Trois Rois 3. Puis-je prendre la liberté de faire ici mille tendres compliments à M. Pictet 4? Il est si heureux auprès de vous et si sensible à tout ce que vous valez, que vous me pardonnerez de bon cœur cette liberté . Comptez à jamais, monsieur,sur le sincère et tendre respect, avec lequel je serai toute ma vie

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Texte reconnu soigné et exact par Lyublinsky dans l'édition Vorontsov .

2 Sur Le Russe à Paris, voir lettre du 30 juin 1760 à Mme d'Epinay : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/30/temp-618044a67f9cb82c74e489919c392bc2.html

4 François-Pierre Pictet ; voir : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F49161.php

 

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10/12/2016 | Lien permanent

afin qu'il fût dit que depuis la fondation de la monarchie, les moines ont été bons à quelque chose

...  Ce qui est sûr , c'est que leurs productions ont des effets bénéfiques autrement plus réels que leurs prières . Quelques vins, liqueurs, fromages, confiseries, pâtisseries, etc. ont tous ma bénédiction laïque, et ma ferveur .

Le moine est vendeur, le moine se vend, loué est le Seigneur ( au mois ou à la semaine ?) .

Ne touchant aucun pourcentage, je me permets de donner ce lien , vous m'en direz ce que vous en pensez :  http://laboxdeseraphin.fr/

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 Autre aspect monastique de valeur plus spirituelle, exemplaire parfois quand l'humanité prime sur la déité et le dogme,  nécessaire aussi .

 

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche, ancien

Premier Président du Parlement de

Bou[r]gogne

à Paris.

26è janvier 1762, aux Délices 1

Fréron ne sera pas fâché ; j'ai la fièvre .

C'est ce qui fait, mon digne magistrat, mon respectable ami, que je ne peux avoir l'honneur et la consolation de vous remercier de ma main . Je vous assure que je ne m'attendais pas à une si belle pancarte ; elle est trop belle, trop honorable, vos bontés vont trop loin, et je suis confus . Maître Clément , disait à François Ier 2:

Car depuis peu j'ai bâti à Clément

Et à Marot qui est un peu plus loin 3.

Je dirai donc , grâce à vos bontés :

Car depuis peu j'ai bâti à Voltaire .

Tout le mal est que Voltaire ne soit pas dans votre censive 4. J'aimerais mieux vous avoir pour seigneur paramont 5 qu'un autre La Marche, quoiqu’il descende de Hugues Capet .

Je vous exhorte à lire le Manuel des inquisiteurs 6, si vous ne l'avez pas lu, et si vous l'avez lu, je ne vous exhorte à rien . Vous sentez, sans doute, combien les Anglais, les Écossais, les Suédois, les Danois, les Russes, les Grecs, la moitié de l'Allemagne, la Hollande et les Suisses, ont raison d'avoir en horreur une secte qui a produit des inquisiteurs, des Chatel, des Ravaillac, et des abbés de Caveyrac .

Votre cochon d'abbé de Citeaux, qui a l'insolence d'entreprendre un bâtiment de dix-sept cent mille livres 7 ferait mieux de donner au roi deux vaisseaux, à condition que ses moines y servissent de mousses, afin qu'il fût dit que depuis la fondation de la monarchie, les moines ont été bons à quelque chose . Ils diront peut-être que je suis dans mon accès ; cela est vrai, mais je n'ai point de transport ; et si j'en ressens un , c'est celui du plus tendre et du plus respectueux attachement que vous m'avez inspiré . »

1 La lettre à laquelle V* répond n'est pas connue .

4 Cela ne signifie pas que Ferney ait été rebaptisé Ferney-Voltaire, nom qui ne semble pas avoir été usité du vivant de V* ; l'Institut Voltaire possède pourtant une lettre écrite par Dupuits, le 15 mai 1780, dont le cachet postal est de Ferney-Voltaire . L’usage de ce nom sera définitivement autorisé par le décret du 23 novembre 1878 .

7 Ce goût des cisterciens pour les beaux bâtiments est caractéristique de l'ordre ; ils voulaient « des moines pauvres dans une abbaye riche ».

 

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19/01/2017 | Lien permanent

On exprime avec vérité Ce qu’on voit et ce qu’on partage

... dit en substance le président de la République au président du Sénat, en le "recadrant" : https://www.20minutes.fr/politique/2335931-20180913-affai...

Les Larcher se suivent mais ne sont pas tous "bouche-d'or", notre contemporain sénateur obèse ayant plutôt la lippe baveuse , il faut le dire .

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 Take five !

https://www.youtube.com/watch?v=vmDDOFXSgAs

 

« A Jean-Chrysostome Larcher, comte de La Touraille

Au château de Ferney

15 septembre [1763]

Vous êtes, monsieur, dans le cas de Waller, qui proposait une question de philosophie à Saint-Evremond qui se mourait. Saint-Evremond lui répondit : « Vous me prenez trop à votre avantage. »1

C’est à vous qu’il appartient de parler du héros 2 aimable que vous avez le bonheur de voir.

Témoin de ses vertus, témoin de son courage,

C’est à vous de les peindre à la postérité :

On exprime avec vérité

Ce qu’on voit et ce qu’on partage.

Moi, je ne suis qu’un pauvre sage,

Vivant dans mes foyers, et mourant dans mon lit.

En vain j’aurais tout votre esprit,

Ma voix ne peut chanter, l’audace extravagante

De tous ces grands Condés dont la France se vante :

Chacun d’eux à vingt ans, capitaine et soldat,

Va prodiguer un sang nécessaire à l’État,

Cherchant tous à mourir aux champs de Vestphalie ;

J’admire, en gémissant, cette illustre folie ;

Et tout ce que je puis, c’est de former des vœux

Pour que le ciel, en dépit d’eux,

Par charité pour nous leur conserve la vie.

Pardonnez à ces mauvais vers qu’un malade a dictés, et faites-en de meilleurs ; cela ne vous sera pas difficile.

Voltaire. »

 

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13/09/2018 | Lien permanent

il ne faut se brouiller avec les rois que quand on peut se passer d'eux

... Ainsi font Harry et Meghan, millionnaires à l'insu de leur plein gré, fats et ridicules, insignifiants .

https://i.dailymail.co.uk/1s/2020/01/18/01/23546948-7901241-image-a-1_1579311594702.jpg

Sarko is going to be green when he finds out how much we are being paid!

 

 

« Au baron Frédéric Melchior von Grimm

Ferney , 15 novembre 1765 1

Je n'ai nul accès, mon cher frère, dans la Cour d'aucune Princesse de Saxe, excepté Saxe Gotha qui me tient lieu de toutes les autres.

Il est vrai que je ne suis pas mal dans la Cour de M. Covelle 2. Je ne manquerai certainement pas de vous envoyer quelques pâtés d'anguilles 3, mais il me faut trouver un voyageur; et comme je suis à deux lieues de la sainte ville de ce maroufle de Jean Calvin, je ne suis pas toujours à portée de [perdre 4] mon temps avec ceux qui partent, attendu que je ne sors jamais de chez moi.

Vous ne me mandez point si vous avez parlé au ministre de l’Électeur Palatin, et s'il a souscrit pour l'estampe.

Ne plaignez point tant Jean Jaques. Il est vrai qu'il a été lapidé 5; mais Dieu n'a pas permis que les coups de pierre portassent. Il n'est que confesseur et n'a pas la gloire d'être martyr. Le voilà à l'abri des prêtres chez le Roi de Prusse où il peut faire des paradoxes et des contradictions tout à son aise, sans que les cuistres à rabat osent lui dire un seul mot. S'il est sage, il se rendra là 6 : car il ne faut se brouiller avec les rois que quand on peut se passer d'eux.

Mon cher frère, en cultivant la vigne des Calas, n'oubliez pas celle du Seigneur. Marchez toujours dans la voie étroite. Prêchez la sagesse aux infidèles. Ne laissez pas la chandelle sous le boisseau, comme dit noblement l’Écriture 7. Quand les Sages ont soupé ensemble, et que chacun a dit son mot, ils croient avoir tout fait. Cela ne suffit pas; il faut guérir les fous. Vous avez été prophète en Bohême; soyez le partout.

Mille respects à ma philosophe 8. Je m'attriste quand je songe que je ne la verrai plus.

Adieu, mon cher prophète. Si j'étais Élie, ce serait à vous que je laisserais mon manteau. »



1 Edition Émile Lizé : « Lettres inédites de Voltaire », 1974 . Cette lettre figure dans les suppléments de l'édition Besterman. Voir : https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1974_num_6_1_2781#dhs_0070-6760_1974_num_6_1_T1_0255_0000

2 . Un des noms auxquels Voltaire attribue certaines des Questions sur les miracles à Monsieur le Professeur Cl. par un Proposant, Genève, 1765 (Nos 7, 10, 13, 19). Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Questions_sur_les_miracles/%C3%89dition_Garnier

3 . Allusion à Jean Tuberville de Needham, dont les observations microscopiques furent ridiculisées par Voltaire, notamment dans la cinquième des Questions sur les miracles, Moland, XXV, p. 393-394, (voir note 2, Best. D 12931, XXIX, p. 339).

4 . L'amenuisement des marges de fonds, sur les microfilms utilisés, ne permet pas de lire les caractères manquants à l'intérieur de ces mots.

5 . Le 1er septembre 1765 et de nouveau dans la nuit du 5 ou 6 septembre 1765 . Voir lettre du 13 novembre à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/03/07/o-welches-vous-n-avez-pas-le-sens-d-une-oie-6301969.html

6 Le 25 octobre 1765, J.-J. Rousseau quittait Vienne pour Berlin. L'accueil reçu à Strasbourg le décida à partir en Angleterre au début novembre.

7 Matthieu , V, 15.

8 Mme d'Epinay .

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12/03/2021 | Lien permanent

j’ai été saisi de l’indignation la plus vive, et en même temps la plus durable ; mais je n’ai point pris le parti qu’on

... Indigné, n'exagérons rien ; indifférent, presque  ; goguenard , sans bémol .

Mon parti : courage, fuyons ! il est des spectacles qui sont insupportables . Evidemment point de temps perdu à suivre la représentation d'une pièce à cinq personnages plus creux que des rouleaux de PQ : "Cinq Iznogoud au pays des Zemmour"  , décors de LCI, costumes de LR (uniquement des vestes : ça se prend, et ça se retourne à volonté ). Aussi, comme on vit dans un monde où la mauvaise foi et l'à-peu-près dominent, des errata suivent : https://www.lci.fr/politique/revoyez-le-1er-grand-debat-l...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

15è auguste 1766

Il est vrai, mes divins anges, que j’ai été saisi de l’indignation la plus vive, et en même temps la plus durable ; mais je n’ai point pris le parti qu’on suppose. J’en serais très capable si j’étais plus jeune et plus vigoureux ; mais il est difficile de se transplanter à mon âge, et dans l’état de langueur où je suis. J’attendrai, sous les arbres que j’ai plantés, le moment où je n’entendrai plus parler des horreurs qui font préférer les ours de nos montagnes à des singes et à des tigres déguisés en hommes.

Ce qui a fait courir le bruit dont vous avez la bonté de me parler 1, c’est que le roi de Prusse m’ayant mandé qu’il donnerait aux Sirven un asile dans ses États, je lui ai fait un petit compliment 2 ; je lui ai dit que je voudrais les y conduire moi-même, et il a pris apparemment mon compliment pour une envie de voyager.

Vous avez probablement lu sa préface de l’Abrégé de l’Histoire de l’Église . C’est une terrible préface 3. Les livres dans ce goût pleuvent de tous les côtés de l’Europe . L’Italie même s’en mêle ; cela ira loin. Il est assez aisé d’empêcher la raison de naître ; mais quand une fois elle est née, il n’est pas au pouvoir humain de la faire mourir. Pour moi, je ne lui donnerai point de lait ; je la vois forte et drue ; elle parviendra à l’âge de maturité sans que je la nourrisse.

J’ignore encore si on imprimera les Roués ; ils ne sont bons qu’à donner de l’horreur de ces anciens Romains dont nous faisons tant de cas . Les notes achèvent de peindre la nature humaine dans toute son exécrable turpitude. Mes anges, plus la nature humaine, abandonnée à elle-même ou à la superstition, inspire des idées tristes et fait bondir le cœur, plus j’aime cette nature humaine, quand je vois des âmes comme les vôtres. Vous me faites aimer un peu la vie.

Je vous supplie de dire à M. le marquis de Chauvelin combien je lui suis tendrement attaché.

Pourriez-vous avoir la bonté de me dire quelle impression le mémoire de M. de La Chalotais a faite dans Paris ? »

1 L'une des principales sources de telles rumeurs est la Correspondance littéraire qui reproduit de nombreuses lettres de V* et est lue de nombreux correspondants à l’étranger et en France même .

2 On n’a pas la lettre de Voltaire qui contenait ce compliment. Voir lettre de Frédéric II : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6409

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09/11/2021 | Lien permanent

Je ne puis trouver à emprunter, n'ayant que du viager

... Très chers, trop chers banquiers, vous ne changerez jamais .

Idées d'un citoyen presque sexagénaire sur l'état actuel du royaume de  France, comparées à celles de sa jeunesse (1787) - Institut Coppet

" Le plus mauvais système est donc celui qui entraîne beaucoup de frais et faux frais, beaucoup de pertes d’hommes, travaux et denrées ».

https://www.institutcoppet.org/idees-dun-citoyen-presque-...

 

 

 

« Au Conseil suprême de Montbéliard

Au château de Ferney 8 décembre 1767

Messieurs,

Je reçois la lettre dont vous m’honorez du 4 décembre . Permettez-moi d'abord de vous dire que le compte de M. Jeanmaire n'est pas juste . Il prétend par votre lettre qu'au 1er octobre dernier on me doit environ cinquante-cinq mille sept cents livres qu'on m'a fait passer en lettres de change sur Lyon payables au 12 novembre . Or, messieurs, par le compte de MM. Jeanmaire et Surleau du 30 septembre 1767 et par leur compte joint à leur lettre, il m'est dû d'une part soixante et un mille quarante et une livres, et de l'autre cent cinquante ; le tout faisant soixante et un mille cent quatre- vingt-onze livres .

De ces soixante et un mille cent quatre-vingt-onze livres il faut déduire quatre mille cinq cents livres que j'ai touchées à Lyon à la fin de novembre sans préjudice de mes droits . Reste cinquante-six mille six cent quatre-vingt onze livres qui me sont dues .

Et à la fin du mois où nous sommes il me sera dû un quartier montant à la somme de quinze mille cinq cent trente et une livres .

Total au 1er janvier 72222 £

Ajoutez à ce compte qui est très juste neuf cents livres qu'il m'en a coûté tant à Besançon qu'à Colmar pour m'opposer aux poursuites illégales de mes cocréanciers et pour soutenir l'antériorité de mes hypothèques, desquelles neuf cents livres, je produirai l'état .

Le tout se monte au 1er janvier à 73122 £

Voilà, messieurs, sur quoi vous pouvez tabler . Il s'agit donc maintenant de me payer cette somme et de m'assurer le courant . J'entre dans ma soixante et quinzième année . Je n'ai pas de temps à perdre et ce courant ne vous sera ps longtemps à charge . Vous ne pouvez m'envoyer actuellement que dix mille livres, soit . Ayez donc la bonté de les faire envoyer en lettres de change sur Lyon payables à vue .

Vous me promettez dix mille francs au mois de janvier ; très volontiers encore . Donnez-moi donc, messieurs, des délégations acceptées, pour le reste délégations en bonne forme, délégations irrévocables tant pour ma vie durant que pour celles de mes neveux et nièces, pour ce qui leur appartiendra après ma mort . Cela finira toute discussion .

Vous sentez, messieurs, à quel triste état vous m'avez réduit en ne me payant point . Je dois actuellement plus de vingt-cinq mille livres . Je suis un père de famille à la tête d'une grosse maison . Je ne puis trouver à emprunter, n'ayant que du viager . Je me flatte que vous ne voudrez pas remplir de tant d'amertume la fin de ma vie .

J'ai l'honneur d'être avec tous le sentiments que je vous dois,

messieurs,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

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29/06/2023 | Lien permanent

Vous savez que les temps n’étaient pas favorables

... N'oublions pas, en ce début juin 1778, le corps de Voltaire était transporté vers l'abbaye de Scellières, où il allait avoir sa première sépulture bravant les interdits de l'Eglise catholique française . L'obscurantisme et l'intolérance des religions de ce temps reste encore d'actualité . Ecr l'Inf !

https://www.bibliorare.com/lot/73005/

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

2è février 1767 1

Mon cher ami, voilà donc Mlle Calas mariée 2 à un homme d’une très grande considération dans son espèce . C’est le fruit de vos soins . Ce sont des vengeurs qui vont naître. Puissions-nous marier ainsi une fille de Sirven ! mais la pauvre diablesse n’a pas l’air à la danse. J’ai actuellement bonne opinion de notre nouvelle affaire. M. Chardon est un adepte. Le Conseil commence à être composé de sages, si une autre compagnie l’est de fanatiques.

L’affaire de la Doiret, qui m’avait donné tant d’inquiétude, est finie 3 d’une manière plus heureuse que je n’aurais pu le prévoir . Il ne s’agit plus que d’obtenir des fermiers généraux la destitution d’un scélérat . Vous savez que les temps n’étaient pas favorables. Ce monstre D’Hémery 4 est venu enlever à Nancy un libraire nommé Leclerc 5, accusé par les jésuites. Qui croirait que les jésuites eussent encore le pouvoir de nuire, et que cette vipère coupée en morceaux pût mordre dans le seul trou qui lui reste ?

Mon neveu, conseiller au grand-conseil 6, s’est comporté, dans toute cette affaire, en digne philosophe. Il y a encore des hommes. Un des malheureux d’Abbeville 7 est chez le roi de Prusse.

Personne ne sait de qui est le Triumvirat. Ce n’est pas un ouvrage fait pour le théâtre français, mais les notes sont faites pour l’Europe .

Il y a de terribles fautes d’impression.

Je vous embrasse, et mon cœur vole vers le vôtre. É L.

Donnez cours, je vous prie à l'incluse, je ne sais point la demeure de Mme Calas . »

1 Copie par Wagnière, sans la formule de l'avant-dernier paragraphe ; copie contemporaine Darmstadt B. sans le dernier paragraphe ; édition de Kehl ; édition Schlobach .

3 Le commis de la douane de Collonges, avec lequel on s’était entendu, s’appelait Dumesrel fils . Il avait promis de laisser passer la voiture, moyennant cinquante louis qui lui avaient été comptés, n’avait pas tenu sa parole, et saisit le carrosse de Voltaire, qui était rempli de livres. Cette affaire, qui inquiéta longtemps Voltaire (voir lettre du 23 décembre 1766 à d'Argental  -- http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/03/28/ils-ont-saisi-les-malles-la-voiture-et-les-chevaux-6373739.html -- et beaucoup de celles qui la suivent), fut étouffée. On vint à bout de faire regarder la chose comme une indiscrétion commise par Mme Denis, à l’insu de son oncle. Le commis fut destitué, et forcé de rendre les cinquante louis qu’il avait reçus. (Beuchot.)

Voir : http://www.leschroniquesdemichelb.com/2010/10/voltaire-contrebandier-4eme-partie.html

4Joseph d'Hémery, inspecteur de la librairie, était loin d'être un « monstre », il remplissait les devoirs de sa charge avec efficacité et intelligence . Voir : https://data.bnf.fr/fr/17113909/joseph_d__hemery/

et : http://classes.bnf.fr/livre/grand/625.htm

et : https://books.openedition.org/pur/122130?lang=fr

5Voir note de la lettre du 2 février 1767 à Le Riche : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1767/Lettre_6711

La Bibliothèque Nationale conserve des documents relatifs à l'arrestation de Leclerc (évènements allant du 6 janvier au 5 mars 1767) : fonds français, 22098, n° 76-83 et 87

6 Mignot et non D’Hornoy comme le disaient les éditeurs antérieurs ..

7 Morival d’Étallonde.

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01/06/2022 | Lien permanent

Si votre tête repose sur les deux oreillers de la justice et delà compassion, daignez répandre la rosée de vos faveurs s

... Petite prière au/à la futur.e président.e de la/le France .

Petit problème : il y a un "Si".

 

 

« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul

9è janvier 1767 1

Mon héros, mon protecteur, c’est pour le coup que vous êtes mon colonel. Le satrape Elochivis 2 environne mes poulaillers de ses innombrables armées, et le bonhomme qui cultive son jardin au pied du mont Caucase 3 est terriblement embarrassé par votre funeste ambition.

Permettez-moi la liberté grande 4 de vous dire que vous avez le diable au corps. Maman Denis et moi, nous nous jetons à vos pieds. Ce n’est pas les Genevois que vous punissez, c’est nous, grâce à Dieu. Nous sommes cent personnes à Ferney qui manquons de tout, et les Genevois ne manquent de rien. Nous n’avons pas aujourd’hui de quoi donner à dîner aux généraux de votre armée.

À peine l’ambassadeur de votre Sublime Porte eût-il assuré que le roi de Perse prenait les honnêtes Scythes sous sa protection et sauvegarde spéciale, que tous les bons Scythes s’enfuirent 5. Les habitants de Scythopolis peuvent aller où ils veulent, et revenir, et passer, et repasser, avec un passe-port du chiaoux 6 Hennin ; et nous, pauvres Persans, parce que nous sommes votre peuple, nous ne pouvons ni avoir à manger, ni recevoir nos lettres de Babylone, ni envoyer nos esclaves chercher une médecine chez les apothicaires de Scythopolis.

Si votre tête repose sur les deux oreillers de la justice et delà compassion, daignez répandre la rosée de vos faveurs sur notre disette.

Dès qu’on eut publié votre rescrit impérial dans la superbe ville de Gex, où il n’y a ni pain ni pâte, et qu’on eut reçu la défense d’envoyer du foin chez les ennemis, on leur en fit passer cent fois plus qu’ils n’en mangeront en une année. Je souhaite qu’il en reste assez pour nourrir les troupes invincibles qui bordent actuellement les frontières de la Perse.

Que Votre Sublimité permette donc que nous lui adressions une requête qui ne sera point écrite en lettres d’or, sur un parchemin couleur de pourpre, selon l’usage, attendu qu’il nous reste à peine une feuille de papier, que nous réservons pour votre éloge.

Nous demandons un passeport signé de votre main prodigue en bienfaits, pour aller, nous et nos gens, à Genève ou en Suisse, selon nos besoins , et nous prierons Zoroastre qu’il intercède auprès du grand Orosmade, pour que tous les péchés de la chair que vous avez pu commettre vous soient remis. »

1 Seconde minute avec le dernier paragraphe et une correction autographe ; première minute avec des corrections autographes ; édition de Kehl . Les deux minutes ont reçu de Wagnière le titre suivant : « A Mgr le duc de Choiseul sur le cordon de troupes autour de Genève. »

4 Expression des Mémoires de Grammont, chap. iii. Voir lettre du 3 janvier 1755 à Hénault : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/11/01/je-suis-impotent-et-rabeti.html

5 Première version dans les deux manuscrits : tout le monde s'enfuit .

6 Dans l'empire ottoman, le chiaoux est une sorte de commissaire de police ou huissier : https://langue-francaise.tv5monde.com/decouvrir/dictionnaire/c/chiaoux

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19/04/2022 | Lien permanent

l’arrêt porte qu’on lui arrachera la langue, qu’on lui coupera la main, et qu’on brûlera son corps

... Hélas mister Trump s'en tire avec un piercing auriculaire, ce qui ne l'embellit pas, lui qui a jusqu'à présent échappé à la prison : https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20240531-donal...

"Celui qui règne par le colt périra par le colt !" avis à ce truand qui embauche Dieu quand ça l'arrange , joue les miraculés, et a fait croire aux gogos complaisants que son "fight! fight !" s'adressait au peuple alors que ce n'était qu'un ordre à ses gardes-du-corps et son poing levé n'est qu'un simple réflexe de colère quand on a le trouillomètre à zéro . God blesse U Donald !

09 Côté (Canada) Le Soleil 01042023.jpg

Oui bientôt tu auras les deux poings levés

 

 

« A Jean-François de La Harpe

5è janvier 1769

Oui, mon cher enfant, le Mercure est devenu un très-bon livre, grâce à vous et à M. Lacombe. Je vous en fais mon compliment à tous deux. Je lui ai envoyé un Siècle, et même deux 1, ainsi qu’à vous : le grand siècle et le petit, celui du bon goût et celui du dégoût. Vous aurez vu dans celui-ci la mort du comte de Lally, dont le seul crime a été d’être brutal. Quelque autre main y ajoutera la mort d’un enfant innocent 2, dont l’arrêt porte qu’on lui arrachera la langue, qu’on lui coupera la main, et qu’on brûlera son corps, pour avoir chanté une ancienne chanson de corps de garde. Cela se passa chez les Hottentots il y a environ trois ans.

J’attends votre Henri IV 3 avec la même ardeur qu’il attendait Gabrielle.

Puisque vous avez une Vestris 4, donnez-lui donc de beaux vers à réciter. Les polissons qui ne savent que mettre des tours de passe-passe sur le théâtre ignorent que, quand on fait une tragédie en vers, il faut que les vers soient bons . Mais savent-ils ce que c’est qu’un vers ? Ah ! quels Welches !

L’A, B, C est réellement un ouvrage anglais, traduit par l’avocat La Bastide de Chiniac, et ce Chiniac est un homme à qui je ne prends nul intérêt.

Je vous embrasse de tout mon cœur. »

1 L’édition de 1768 du Siècle de Louis XIV contient le Précis du Siècle de Louis XV.

2 Voltaire n’a point fait pour le Précis du Siècle de Louis XV d’addition où il ait parlé du meurtre de La Barre : mais dans l’édition de l’Histoire du Parlement, qui fait partie de l’édition in-4° de ses Œuvres, il reproduisit au chapitre  LXIX la Relation de la mort du chevalier de La Barre, qui est page 501 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/511

3 L’Éloge de Henri IV, roi de France , 1769, par La Harpe, avait obtenu l’accessit à l’Académie de la Rochelle. Le prix avait été donné à Gaillard ; voir lettre  du 23 janvier 1769 à Gaillard : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/08/correspondance-annee-1769-partie-4.html

4 Marie-Rose Gourgaud Dugazon, femme d’Angiole-Marie-Gaspard Vestris, danseur, avait débuté le 19 décembre 1768 par le rôle d’Aménaïde dans Tancrède. Elle est morte le 6 octobre 1804.

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rose_Vestris

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