16/01/2010
il est bien dangereux d’avoir été témoin des actions secrètes d’un homme puissant.
Puisqu'il va être question de Tombeau, en voici un qui s'écoute :
http://www.youtube.com/watch?v=GXRZQIfxlIU
http://www.youtube.com/watch?v=7jAPs2JigEQ&feature=re...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tombeau_de_Couperin

Et un qui se fréquente ! J'en connais même qui se font une gloire d'avoir usé quelques fonds de culottes (pour ceux et celles qui en portent encore ! ) sur les bancs de cette vénérable chose . Grand titre de gloire que de présenter une thèse dans les mêmes lieux que Elisabeth Tessier, grande devineresse devant l'éternel ... Enfin, nul n'est parfait ! Admirez cette belle pièce montée ...

Volti est-il oui ou non l'auteur du Tombeau de la Sorbonne ?
Il le nie .
Que faire ? Que dire ?
Ne pas le croire , c'est irrespectueux , non ?
Le croire, c'est ne pas le connaitre !
Alors lisez !
http://www.voltaire-integral.com/Html/24/04_Tombeau.html
« A Marie-Louise Denis
[lettre autographe et authentique]
n° 28
Ecrit le seize janvier [1753] partira quand il pourra.
J’envoie un exprès hors des frontières des Etats du roi de Prusse. Je l’envoie où je voudrais assurément être moi-même. Il mettra ce paquet à la poste à l’adresse de M. Tirou de Mauregard. Je vais vous confier le secret de ma vie, mais si jamais votre main gauche sait ce qu’a fait votre main droite dans cette affaire je suis perdu sans ressource.
Peut-être avez-vous déjà engagé milord Maréchal [envoyé du roi de Prusse] et La Condamine à ne pas débiter dans Paris que je suis l’auteur du Tombeau de la Sorbonne. C’est un service que votre amitié et votre zèle éclairé m’auront déjà rendu.
Voici maintenant de quoi il s’agit. Vous le voyez assez par les papiers ci-joints, c’est à dire par une lettre de l’abbé de Prades, et par un morceau de la même main. Cet abbé de Prades est actuellement le favori du roi de Prusse en attendant Baculard d’Arnaud que Maupertuis fait revenir [V* avait fait chasser d’Arnaud en 1750 par le roi de Prusse]. Vous savez que ce prince a mandé à son envoyé que je suis l’auteur du Tombeau. Vous avez ici la preuve du contraire. Mais je vous avertis que vous risquez ma liberté et ma vie, si d’Alembert, si La Condamine, si La Virotte [Louis-Anne de La Virotte, entre autres, traducteur de l’Exposition des découvertes philosophiques de m. le chevalier Newton de Maclaurin Colin, 1749 ] ont jamais le moindre doute sur ce que je vous confie. Je suis bien loin de vouloir que le public et la Sorbonne imputent à l’abbé de Prades un écrit qui quoique pardonnable à son juste ressentiment [De Prades avait été contraint à la fuite après la condamnation de la thèse qu’il avait soutenue à la Sorbonne, et V* l’avait accueilli en Prusse] lui fermerait pour jamais le portes de sa patrie où il prétend retourner. Je ne veux pas manquer à l’abbé de Prades. Je ne le dois pas .Je ne veux pas non plus me manquer à moi-même. Il serait affreux d’être un délateur, il serait également cruel de passer pour l’auteur d’un tel libelle, surtout dans un temps où l’on veut faire passer pour un libelle scandaleux l’innocente plaisanterie faite sur les ouvrages de Maupertuis [Diatribe du docteur Akakia ]. Que faut-il donc faire ? Il faut montrer à M. d’Argenson sous le sceau du secret les deux papiers qui font voir évidemment que je ne suis pas l’auteur du Tombeau de la Sorbonne [A-t-il été rédigé par de Prades et corrigé par V* . On le met actuellement dans l’édition de ses Œuvre complètes .]. Ces deux papiers sont attachés ensemble avec une épingle. Ils sont de la même main et l’un des deux est une des feuilles mêmes de l’original du Tombeau de la Sorbonne. Par-là, M. d’Argenson sera convaincu. Il pourra certifier au roi que je ne suis pas l’auteur du libelle. C’est tout ce que je veux. Le public dira ce qu’il voudra, mais les connaisseurs ne m’imputeront pas un ouvrage où il est dit que la Sorbonne était dans un cul-de-sac et qu’elle a fracassé son vaisseau [en citant à peu près cette phrase, en octobre –novembre 1752, il écrit à Frédéric : « Cela ressemble au fameux plaidoyer fait contre les putains de Paris . Elles allèrent dans le rue Brisemiche chercher un abri contre les tempêtes élevées sur leurs têtes dans le rue Chapon . »], et qui est rempli de platitudes pareilles, un ouvrage où il n’est question que de gens dont je n’ai jamais entendu parler. Exigez de M. d’Argenson qu’il n’accuse jamais l’abbé de Prades, mais qu’il me justifie, et si je suis encore à Berlin ne m’écrivez sur cette affaire que d’une manière qu’on ne puisse pénétrer.
A l’égard des persécutions cruelles que Maupertuis m’a fait souffrir, je tâcherai de m’en tirer, je tâcherai d’obtenir mon congé du roi. Mais songez qu’on a voulu à la fois me perdre à Paris par le Tombeau de la Sorbonne, et à Berlin par la critique des œuvres de Maupertuis, qu’on veut me retenir pour m’accabler, et que le plus grand préalable est de me laver du Tombeau de la Sorbonne qui peut fort bien être brûlé à Paris.
Voici à présent l’histoire du procès de Maupertuis avec toutes les pièces. Si Lambert veut les imprimer, je crois qu’elles ne peuvent faire qu’un très bon effet. Mais il faut qu’il garde le plus profond secret, et qu’on ne sache jamais que cela a été imprimé à Paris.
Accusez-moi réception de mes numéros. J’ai bien peur que vous n’ayez de très mauvaises nouvelles à me mander .Il est important qu’on sache que j’ai tout remis au roi de Prusse [clé de chambellan et croix de l’ordre du mérite], qu’il m’a tout rendu, et qu’il parlemente un peu, mais sachez encore une fois qu’il est plus difficile de sortir d’ici que de la Sibérie, et qu’il est bien dangereux d’avoir été témoin des actions secrètes d’un homme puissant. Le roi de Prusse ne sait pas que je suis incapable de lui manquer jamais. S’il me connaissait, il ne me persécuterait pas d’une manière si horrible. Je vous parle avec confiance dans les lettres qui ne vont pas par ses Etats, mais dans les autres, il me semble que je me suis expliqué avec retenue.
Je reçois votre n° 25 du 27 décembre. Voilà une lettre prudente. Le résultat est qu’il faut vaincre. Il faut rendre de toutes façons Montjeu [= Frédéric] abominable, et démasquer des coutures. Le reste viendra dans son temps, ou ma mort aura tout fini.
Il ne faut montrer à Frémont [= d’Argenson ? ] la conviction de ce qui regarde le Tombeau qu’en cas que ce Tombeau fasse encore du bruit. Il faut qu’à force d’esprit vous fassiez savoir à la Barios [= Mme de Pompadour)] les horreurs où vous m’apprenez que ce Montjeu s’est emporté contre elle.
Il faut faire imprimer toute l’histoire du procès ci-jointe [ à Koenig, il écrit le 29 janvier : « On y vend (à Paris) le bon docteur Akakia avec une petite histoire de toute l’aventure » : c’est La Querelle qui parait dans le Journal de la Librairie le 15 janvier 1753] ou plutôt il faut faire ce que vous jugerez convenable. Mais je croirai toujours qu’il est de la plus grande importance que la Diatribe soit bien publique, et qu’on voie que ce n’est pas là un libelle. C’est la malheureuse brochure du R. d. P. qui est un libelle [ Lettre d’un académicien de Berlin à un académicien de Paris (œuvres de FrédéricII) qui fait référence à la Réponse d’un académicien de Berlin à un académicien de Paris, adressée par V* à la Bibliothèque raisonnée le 18 septembre ]. On a imprimé dans les Nouvelles littéraires de Leipzig que l’auteur d’un si innocent libelle méritait de louer Maupertuis après avoir fait l’éloge de La Mettrie. On imprime partout des choses aussi fortes. Je vous jure que je n’y ai nulle part. Je les apprends le dernier, mais on peut me les imputer. Que voulez vous ? je sais souffrir et mourir. Dites à votre sœur qu’elle prend très mal son temps pour m’envoyer des plaisanteries. Ayez la bonté, je vous en supplie, de faire mettre dans le Mercure cet avertissement.
Point de Rome sauvée dans ces circonstances. Ecrivez-moi hardiment tout ce qui se passe dans le goût de votre n° 19. Aimez-moi, et croyez que j’ai autant de courage que de tendresse pour vous. Au nom de Dieu ayez soin de votre santé.
Prenez bien garde à cette affairé délicate, songez que Bauprès [=Richelieu] est un babillard, que personne sur la terre ne doit être instruit que M. d’Argenson, qu’il faut instruire de tout.
05:19 | Lien permanent | Commentaires (0)
15/01/2010
d’honnêtes gens dignes d’entendre la parole de Dieu
http://www.dailymotion.com/video/xa4kf8_la-chanson-de-lar...
Je suis influencé par ce temps de neige !...
"Entendre la parole de Dieu ! ..."
Mon Dieu ! pour moi, c'est s'entendre soi-même. Paroles de Dieu, comme on y va . Tout comme au jeu du téléphone arabe, je me méfie du texte transmis par voix humaine .
Mon Dieu que de con.... on te fait dire, et combien sont à les suivre, quand ils ne les inventent pas (l'un n'excluant pas l'autre d'ailleurs ).
Un prophête ça va ! mille prophêtes... bonjour les dégats !! Le trouillomètre à zéro de l'homo sapiens face à la divinité n'est pas fait pour inspirer des actes de grande valeur .
Chassés du paradis , nos aieux . Beaucoup semblent ne retenir que le "chassés" et ont une attitude de gibier, peu propice à la réflexion, et tentent de détourner le glaive céleste sur le dos du (- salopard de -) voisin qui ne pense pas tout à fait comme eux.
Les "gens dignes d'... " ne sont pas légions , mais ont le mérite d'exister quand même. La vie est généralement assez longue pour qu'on ait le temps d'en rencontrer et fréquenter , heureusement !
« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine
[vers le 15 janvier 1762]
Est-il vrai que Dubois récite le rôle d’Atide [l’épouse secrète dans Zulime, jouée en décembre 1761-janvier 1762 ] comme une petite fille qui ânonne sa leçon ?
Les Etrennes du chevalier de Molmire ne paraissent pas vous être dédiées [Elles s’intitulent Les Chevaux et les Anes ou les Etrennes aux sots.]. Ne montrez le sermon du bon rabbin Akib [Sermon du rabbin Akib prononcé à Smyrne le 20 novembre 1761, que V* écrivit suite à l’autodafé où fut brûlé le père Malagrida, le 21 septembre 1761 au Portugal, pour avoir écrit la Vie de sainte Anne et la Vie de l’Antéchrist] qu’à d’honnêtes gens dignes d’entendre la parole de Dieu. Savez-vous que j’avais autrefois une pension que je perdis en perdant la place d’historiographe ? Le roi vient de m’en donner une autre sans qu’assurément j’aie osé la demander ; et M. le comte de Saint-Florentin m’envoie l’ordonnance pour être payé de la première année. La façon est infiniment agréable. Je soupçonne que c’est un tour de Mme de Pompadour et de M. le duc de Choiseul.
Voltaire. »
Vous trouverez la représentation, format tapisserie, de la gravure suivante dans la boutique du château de Voltaire à Ferney-Voltaire 01210.
Les autodafés semblent aussi vieux que l'écriture, enfin je le pense, et ont encore de l'avanir si je me fie aux informations venant de ce vaste monde .
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.delanopo...
05:19 | Lien permanent | Commentaires (0)
14/01/2010
Je vais mourir bientôt en détestant les persécuteurs, et en vous aimant
Excellente mise en train, dans la voiture en allant au travail ce matin : http://www.youtube.com/watch?v=2EmbhAarOzg

Caricatures : La Fayette, Necker et Bezenval, XVIIIe siècle, Estampe, gravure réalisée sur cuivre, 31,4 x 17, 4 cm, Musée national de la Coopération franco-américaine, Auteur : Blérancourt.
« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin
Vous me déchirez le cœur, mon cher ami, par tout ce que vous me mandez. Il m’est impossible d’écrire à votre Genevois [Jacques Necker]. Jugez-en vous-même.
Sa femme est née, et a été élevée dans le même village que la mère de Mlle de Varicourt, qui lui donna longtemps des bas et des souliers, quoiqu’elle n’en eût guère pour elle-même.
J’ai donné part du mariage de Mlle de Varicourt [Reine-Philiberte Rouph de Varicourt, surnommée par V* « Belle et Bonne », avec le marquis de Villette le 18 novembre 1777 ] à la Genevoise [Mme Suzanne Necker, mère de Germaine, future Mme de Staël], et ma lettre était assurément très flatteuse. Elle n’a pas daigné me répondre, mais elle a répondu à un frère de Mlle de Varicourt, et lui a dit qu’elle était une femme trop sérieuse et voyant trop bonne compagnie pour recevoir chez elle une jeune mariée. Cet excès d’impertinence est-il concevable ?
Je tremble de tous côtés pour nos chers St-Claudiens [Soumis à la mainmorte par les moines ; Christin, soutenu par V*, avait plaidé pour eux et perdu un procès, mais continuait la procédure ; le 23 novembre V* lui a écrit : « Que ne suis-je à portée d’intéresser M. Necker sur cette affaire ! Il est , je crois, le seul qui pourrait engager M. de Maurepas à signaler son ministère par l’abolition de la servitude, en imitant le roi de Sardaigne ».]. J’ai bien peur qu’ils ne soient mangés par les pharisiens et par les publicains. Mais où se réfugieront-ils ? Ils n’ont ni protection, ni asile. Tout ce que je vois me fait horreur et me décourage. Je vais mourir bientôt en détestant les persécuteurs, et en vous aimant.
13è janv[ier] 1778
Si vous persistez à envoyer votre lettre, il faut la mettre à la poste de St-Claude. »
12:39 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, christin, st claude, necker, varicourt, villette, maurepas
O malheureux mortels! ô terre déplorable!
Ceux qui me lisent parfois, qui me relisent, s'en sont peut-être (du moins je l'espère ) rendu compte : je peux être un parfait couillon, limite con (c'est vous qui voyez ! ). Circonstances atténuantes : je tente de me soigner avec l'un des meilleurs médecins : Voltaire .
Je disais donc, que dans ma grande anerie, j'ai parlé hier trop longtemps d'un évènement comme il s'en passe à chaque seconde dans le monde : une naissance, qui n'avait de remarquable que la nature "people" des parents . Passons...
Dans la même note juste quelques mots pour Haïti ! Vous le voyez, je perds parfois le sens des proportions, ou est-ce un vieux réflexe de survie ?
Je vous conseille , que dis-je, je vous conjure de lire et comprendre ce que Voltaire a écrit suite au désastre du tremblement de terre qui détruisit Lisbonne le 1er novembre 1755 . Suivez ce lien , réactualisez votre vision du monde s'il en est besoin !
http://athena.unige.ch/athena/voltaire/volt_lis.html
Extrait , premiers vers du poème :
SUR LE DESASTRE DE LISBONNE
OU EXAMEN DE CET AXIOME:
"TOUT EST BIEN"
O de tous les mortels assemblage effroyable!
D'inutiles douleurs éternel entretien!
Philosophes trompés qui criez: "Tout est bien"
Accourez, contemplez ces ruines affreuses
Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses,
Ces femmes, ces enfants l'un sur l'autre entassés,
Sous ces marbres rompus ces membres dispersés;
Cent mille infortunés que la terre dévore,
Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,
Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours
Dans l'horreur des tourments leurs lamentables jours!
Aux cris demi-formés de leurs voix expirantes,
Au spectacle effrayant de leurs cendres fumantes,
Direz-vous: "C'est l'effet des éternelles lois
Qui d'un Dieu libre et bon nécessitent le choix"?
Direz-vous, en voyant cet amas de victimes:
"Dieu s'est vengé, leur mort est le prix de leurs crimes"?
Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants?
Je n'ai rien contre ceux qui ont la foi en dieu(x), mais je crains que quelques sectes ne profitent de ce terrible évènement et que quelques aigrefins ne tirent profit de la peur qui en découle .
Ah ! tremblez vous qui croyez à une divinité vengeresse ! Et n'oubliez pas votre obole au gourou -loup-garou qui vous promet le paradis !!!
11:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, haiti, lisbonne, tremblement de terre
13/01/2010
nous ne redoutons rien des plus détestables engeances de la terre, c’est-à-dire des commis et des prêtres
Je me régale d’observer les réactions infantiles de certains hommes et femmes politiques, dont la dernière à ma connaissance est le refus de la famille de Jean Sarkozy de communiquer le nom du bébé qui leur est arrivé .
La cigogne avait l’adresse, mais comme tout bon « Transporteur » s’est bien gardée d’ouvrir le colis pour lire la plaque d’identité .
Qu’y avait-il dans la Darty-box ?
En tout cas Jean a eu une connexion de qualité et ne se plaint pas du service après-vente .
Notre droite politicienne ( que Dieu nous protège ! et que le Diable la patafiole ! ), dont l’ex-ministre de la justice, après avoir caché le nom du père de la fameuse petite Zora (j’ai failli mettre la petite Souris ! ), nous offre un presque président aux dents longues , dit Jean S., qui, soit est déjà atteint d’Alzheimer et a oublié le prénom de son enfant (au fait : garçon ou fille ? ), soit a trop honte pour assumer le choix ( vous voyez le coup : Marx - Lénine ou Marine - Ségolène !! ).

Dernière seconde ! Je viens de lire : Solal, prénom choisi pour le petit nouveau-né .
Belles initiales : S.S. !!
Est-ce un remerciement tacite à la Sécurité sociale, ou un hommage à la Schutzstaffel de triste mémoire ? Cette deuxième solution n'est guère envisageable, ne croyez-vous pas !! Mais à mes yeux, ce choix dénote une fois de plus l'inculture (?) de ce Jean (que j'aime à imaginer comme le prince Jean du dessin animé Robin des Bois de Disney ) .
Pauvre gosse ! Enfin quand je dis pauvre entendons-nous bien : cuiller en or dans la bouche mais parents en fer blanc (je n'ai pas osé mettre : "en tôle", quoique ça ne soit pas impossible, un jour qui sait ? )
Je lui dédie ceci : Caravan ! : http://www.youtube.com/watch?v=LYdJO-mB1lw, joué par un Solal de talent .
Caravan ! que sa route soit longue !!

Tout ceci ne me fait pas oublier le tremblement de terre d’Haïti !
N’y voyons pas de lien de cause à effet avec les turbulences de l’accouchement de Darty-box ! J’espère que les forces armées ne vont pas tuer ces quelques pillards de magasins . Oseront-ils tirer pour défendre quelques boites de conserves ou de l’électro-ménager ?
Longue lettre de Volti qui est sur les charbons ardents, et pour tout dire a le feu aux fesses .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental
12è janvier 1767
Vous serez peut-être impatienté, mon adorable ange, de recevoir si souvent de mes lettres ; mais c’est que je suis bien affligé d’en recevoir si peu de vous. Pardonnez, je vous en conjure, aux inquiétudes de Mme Denis et aux miennes.
Voyez encore une fois dans quel embarras cruel nous a jetés le délai de faire parler à M. le vice–chancelier [Maupéou ; à propos de l’affaire Lejeune : contrebande de livres prohibés], que dis-je, mon cher ange, de lui faire parler ! On s’est borné à lui faire écrire, et il n’a reçu la lettre de recommandation qu’après avoir porté l’affaire à un bureau de conseillers d’Etat. Voilà certainement de ces occasions où M. le duc de Praslin aurait pu parler sur le champ, interposer son crédit, donner sa parole d’honneur et finir l’affaire en deux minutes.
Vous nous mandâtes quelque temps auparavant à propos de M. de Sudre [avocat de Toulouse qui avait fait un factum en faveur des Calas, qui briguait la place de premier capitoul, et V* avait demandé aux d’Argental le 10 janvier 1766 de le faire recommander à St Florentin, dont dépendait l’affaire, par les ducs de Praslin et de Choiseul] que les ministres s’étaient fait une loi de ne point compromettre pour leurs amis, et de ne se rien demander les uns aux autres. Ce serait assurément une loi bien odieuse que l’indifférence, la mollesse et un amour propre concentré en soi-même auraient dictée. Je ne puis m’imaginer qu’on n’ait de chaleur que pour des vers de tragédie, et qu’on n’en mette pas dans les choses les plus intéressantes pour des amis tels que vous.
Il ne m’appartient [pas] de me dire l’ami de M. le duc de Choiseul, comme Horace l’était de Mécène, mais il m’honore de sa protection. Sachez que dans le temps même que vous ne vous adressiez pas à votre ami pour une affaire essentielle qui peut vous compromettre [Mme Lejeune était la « protégée » de d’Argental, et elle avait, dit V* à d’Argental le 4 janvier « laissé par malheur (à un libraire) la note de son mari (qui spécifiait les livres qu’elle devait acheter), signée Lejeune, valet de chambre de M.D. » (d’Argental).] autant que moi-même, M. le duc de Choiseul, accablé d’affaires, parlait à M le vice-chancelier pour un maître des comptes, beau-frère de Mlle Corneille [Pajot de Vaux] qui a épousé M. Dupuits. M. le duc de Choiseul qui ne connait ni M. Dupuits, ni ce maître des comptes, faisait un mémoire à ma seule recommandation, le donnait à M. de Maupéou, m’envoyait copie du mémoire, m’envoyait une lettre de quatre pages de monsieur le vice-chancelier sur cette affaire de bibus [= cette affaire de peu d’importance]. Voilà comme on en agit quand on veut obliger et quand on veut se faire des créatures. M. le duc de Choiseul a tiré deux hommes des galères à ma seule prière, et a forcé M. le comte de Saint-Florentin à faire cette grâce [sans doute les protestants Claude Chaumont et Jean-Pierre Espinas ; ou alors deux hommes condamnés pour un délit de chasse dans un domaine de la Couronne. Saint Florentin était chargé du département de la Maison du roi et des affaires des réformés.]. Je ne connaissais assurément pas ces deux galériens, ils m’étaient seulement recommandés par un ami.
Est-il possible que dans une affaire aussi importante que celle dont il s’agit entre nous, votre ami qui pouvait tout soit demeuré tranquille ! Pensez-vous qu’une lettre de Mme la duchesse d’Anville écrite après coup ait fait une grande impression, et ne voyez-vous pas que le président du bureau peut, s’il le veut, faire un très grand mal ?
Quand je vous dis que Lejeune passe pour être l’associé de Merlin, je vous dis la vérité, parce que La Harpe l’a vu chez Merlin, parce que sa femme elle-même a dit à son correspondant qu’elle faisait des affaires avec Merlin. En un mot, pour peu que le président du bureau ait envie de nuire, il pourra très aisément nuire. Et je vous dirai toujours que cette affaire peut avoir les suites les plus douloureuses si on ne commence par chasser de son poste le scélérat Jeannin. Dès qu’il sera révoqué, je trouverai bien le moyen de lui faire vider le pays sur le champ, ne vous en mettez pas en peine.
Est-il possible que vous ne vouliez jamais agir ! Quelle difficulté y a-t-il donc à obtenir de M. de La Reynière ou M. de Rougeot [fermiers généraux] la révocation soudaine d’un misérable et d’un criminel. ? N’est-ce pas la chose du monde la plus aisée de parler ou de trouver quelqu’un qui parle à un fermier général ? Je vous répète encore ce que nous avons dit, Mme Denis et moi, dans notre dernière lettre ; demandons des délais à M. de Montyon [en poste au ministère des Affaires étrangères, et qui doit juger l’affaire dans l’état actuel des choses.]. Faites agir cependant ou agissez vous-même auprès de M. de Maupéou, qu’on lui fasse sentir l’impertinente absurdité de m’accuser d’être le colporteur de quatre-vingts (car je sais à présent qu’il y en a tout autant) exemplaires du Vicaire savoyard [qui figure dans le Recueil nécessaire] de Jean-Jacques mon ennemi déclaré ! Songez bien surtout à notre dernier mémoire, signé de Mme Denis, du 28è décembre, commençant par ces mots : Le sieur de Voltaire étant retombé malade. Observez que tous nos mémoires sont uniformes. Réparez autant que vous le pourrez le dangereux énoncé que vous avez fait que la femme Doiret [nom d’emprunt pris par Mme Lejeune après la saisie des livres ] était parente de notre femme de charge ; nous avons toujours affirmé tout le contraire selon la plus exacte vérité. Nous avons même donné à M. le vice-chancelier, et par conséquent au président du bureau, la facilité de savoir au juste cette vérité par le moyen du président du grenier à sel de Versailles, beau-frère de notre femme de charge. Nous n’avons épargné aucun soin pour être en tout d’accord avec nous-mêmes ; et cette malheureuse invention de rendre la femme Doiret parente de nos domestiques est capable de tout perdre.
Pardon, mon cher ange, si je vous parle ainsi. L’affaire est beaucoup plus grave que vous ne pensez ; et il faut en affaires s’expliquer sans détour avec ceux qu’on aime tendrement.
Ne dites point que les mots d’affaire cruelle et déshonorante soient trop forts, ils ne le sont pas assez. Vous ne connaissez pas l’esprit de province, et surtout l’esprit de notre province. Il y a un coquin de prêtre [Philippe Ancian , curé de Moëns, voir lettre du 6 janvier 1761 à d’Alembert] contre lequel j’ai fait intenter il y a quelques années un procès criminel, pour une espèce d’assassinat dévotement commis par lui ; il lui en a coûté quatre mille francs ; et vous pensez bien qu’il ne s’endort pas ; et quand je vous dis qu’il faut faire chasser incessamment Jeannin qui est lié avec ce prêtre, je vous dis la chose du monde la plus nécessaire, et qui exige le plus de promptitude.
On parle déjà d’engager l’évêque du pays [Jean-Pierre Biord] à faire un mandement allobroge. Vous ne pouvez concevoir combien le tronc de cette affaire a jeté de branches, et tout cela pour n’avoir pas parlé tout d’un coup, pour avoir perdu du temps, pour n’avoir pas employé sur-le-champ l’intervention absolument nécessaire d’un ministre qui pouvait nous servir, d’un ami qui devait vous servir.
Si la précipitation gâte des affaires, il y en a d’autres qui demandent de la célérité et du courage, il faut quelquefois saper, mais il faut aussi aller à la brèche.
Pardon encore une fois, mon très cher ange ; mais vous sentez bien que je ne dis que trop vrai.
Pour faire une diversion nécessaire au chagrin qui nous accable, et pour faire sentir à toute la province que nous ne redoutons rien des plus détestables engeances de la terre, c’est-à-dire des commis et des prêtres, nous répétons Les Scythes, nous les allons jouer, on va les jouer à Genève et à Lausanne ; nous vos conseillons d’en faire autant à Paris. J’envoie la pièce corrigée avec les instructions nécessaires en marge, sous l’enveloppe de M. le duc de Praslin. Je souhaite que la pièce soit représentée à Paris comme elle le sera chez moi [y joueront M. et Mme La Harpe, et Constant d’Hermenches]. Je me joins à Mme Denis pour vous embrasser cent fois avec une tendresse qui surpasse de bien loin toutes mes peines.
V.
Ah ! il est bien cruel que M. de Praslin ne se mêle que des Scythes.
http://www.youtube.com/watch?v=HPfsIjuqTZs
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