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21/02/2010

on aura soin d’elle si elle tombe malade

http://www.dailymotion.com/video/x41i29_claude-nougaro-le-jazz-et-la-java_music

Il fait beau et ça donne des envies de se dégourdir les gambettes et pas seulement les neurones, alors écoutez en boucle et vous vous trouverez plus légers !!

Carmontelle_-_Calas.jpg

 

 

 

« A Philippe Debrus [négociant à Genève]

 

[vers le 20 février 1763]

 

             Je pense qu’il est absolument nécessaire que la servante [Jeanne Viguière] de M. Calas vienne chez moi . Elle y sera très bien, on lui assurera des gages plus forts qu’à Toulouse . On les lui assurera pour la vie, on aura soin d’elle si elle tombe malade.

 

             Elle pourra répondre devant mon juge que je ferai déléguer par le Conseil pour recevoir ses dépositions.

 

             Alors on pourra en vertu de ses dépositions faire un nouveau mémoire qui résumant tous les autres achèvera de convaincre le Conseil et le public. [ Debrus a envoyé à V* un extrait de la lettre d’un habitant de La Salle (Cévennes) qui disait : « (elle) est dans l’usage de confesser deux fois la semaine ;… sans doute … que le confesseur lui a parlé de cette affaire . Si elle lui eût dit que Calas père eût pendu son fils, ce confesseur lui eût refusé l’absolution jusqu’à ce qu’elle en eût fait la déclaration aux juges. De là, on peut conclure qu’elle a dit vrai dans ses réponses ; et le témoignage de cette fille … a autant de force, à mon avis, que jamais en ait eu celui de Caton. »]

 

20/02/2010

je dois vous supplier de faire cesser un si horrible scandale.

vengeances hatives carton-pic.jpg

Oui ! parfois !

http://www.youtube.com/watch?v=b9GBeXa7Gq8&feature=related

Ou tardives, comme celle de Volti contre ce vraiment détestable individu : Desfontaines...

 

 

 

 

« A René Hérault

 

A Cirey ce 20 février [1739]

 

    Monsieur,

 

             Je ne peux empêcher [sic ! voir lettre à Moussinot du 18 février] que plusieurs gens de lettres vous présentent des requêtes contre l’abbé Desfontaines, aussi bien que tout le public. Mes parents peuvent s’y joindre pour l’honneur de toute une famille outragée[f1] . Mais moi, Monsieur, qui regarde plus ma réputation que ma vengeance, j’ai l’honneur de vous supplier instamment de me faire accorder un désaveu des calomnies du sieur Desfontaines, qui soit aussi authentique que son libelle. Vous avez entre les mains, Monsieur, la lettre de Mme de Bernières [« … où elle avoue hautement tout ce que j’ai fait, …, tout les services que j’ai rendus à Desfontaines ;… »], celle du sieur Thiriot, celle du libraire Prault, le certificat de Dumoulin, la lettre du sieur de Lyon[f2]  , enfin celle de l’abbé Desfontaines même écrite au sortir de Bicêtre. Puis-je moins demander, Monsieur, que le désaveu de ces calomnies si horribles et si prouvées, et quand vous êtes prêt à punir le coupable, n’aurez-vous pas quelque bonté pour le citoyen offensé ? Je parle à l’homme autant qu’au juge, je parle à mon protecteur aussi bien qu’au magistrat. Songez que le moment où j’ai servi l’abbé Desfontaines est l’époque de ses fureurs contre moi. Voyez la lettre du sieur de Lyon, voyez celle de Thiriot, du 16 août 1726, dans laquelle il m’avertit que Desfontaines pour récompense a fait contre moi un libelle ; considérez, Monsieur, je vous en conjure, qu’il m’a persécuté, calomnié pendant dix années, écoutez la voix publique, songez qu’un écrit intitulé Le Préservatif que[f3]  je n’ai ni imprimé, ni fait, a été le  prétexte de son libelle, qu’il a fait et imprimé, distribué, et avoué publiquement. Je sais ses récriminations ; mais, Monsieur, est-ce un crime de se plaindre d’un ingrat et d’un calomniateur ? Je porte à votre tribunal les mêmes plaintes qu’à tous les honnêtes gens. Est-ce à lui à m’accuser d’avoir écrit il y deux ans qu’en effet il avait payé mes bienfaits d’un libelle[f4] ? Oui, Monsieur, c’est précisément de quoi je demande vengeance, je la demande et de ce libelle fait en 1726, et de vingt autres et surtout du dernier. Je la demande avec tous les gens de lettres, avec tout le public qui vous en aura obligation, mais cette vengeance n’est autre chose qu’un désaveu nécessaire à mon honneur. Il ne m’appartient pas de vous prier de punir, mais je dois vous supplier de faire cesser un si horrible scandale.

 

             Je vous demande ce désaveu, Monsieur, et par cette lettre et par ce placet ci-joint.

 

             Je serai toute ma vie avec respect et reconnaissance,

                 Monsieur,

                          Votre humble et très obéissant serviteur,

                     Voltaire. »

 

 

 

 


 [f1]V* a été très sensible que Desfontaines dans sa Voltairomanie le disait issu d’un paysan ; il reprendra ce grief dans ses Mémoires  Présentement, il l’utilise pour essayer de mobiliser son neveu Mignot « officier de la chambre des comptes, dont le grand-père est traité de paysan » écrit-il à Hérault le 2 mars.

 

 [f2]Du Lyon, le 7 janvier a écrit à V* qu’il avait essayé de dissuader Desfontaines d’écrire contre V* des pamphlets qui déshonoreraient leur auteur.

 

 [f3]Le chevalier de Mouhy avait accepté de passer pour l’auteur.

 

 [f4]Dans la lettre à Maffei de septembre 1736

Lutter toujours,ça Volti l'a fait jusqu'à son dernier de souffle .

J'aimerais en être capable, comme cet "Homme de la Mancha", Don Quichotte-Brel qui me fait arriver au bord des larmes et dresser les poils d'émotion : http://www.youtube.com/watch?v=npkrfnoU0X4&feature=re...

19/02/2010

Je me console en vous écrivant encore

chat et jambes.gif

Plaisir partagé !

 voilà le titre que je donnerais à cette image .

Connaissant les chats, je dirai qu'il se moque bien que ces deux jambes soient  surmontées d'une femme sublime, d'un laideron ou d'un barbu comme moi !

Connaissant les femmes (là, je me vante et je parle par ouï-dire ! ), je dirai qu'elle apprécie la caresse du chat qui lui, l'aime plus que son amant qui lui, ose regarder d'autres femmes ! Enfin, je suppose !...

En réalité, dans cette gentille tête de chat, peu de pensée quand même, tout comme dans celle de sa maîtresse qui lui dit :"fiche le camp, tu vas faire filer mes bas !"

Tout ça pour en venir à une dédicace : "Vraiment vous êtes bien bonne d’avoir pris mes plaisanteries à la lettre."

Un peu tiré par les poils ! Non ?

 

« A Marie-Louise Denis

 

Ce 19 au soir [février 1752]

 

             Non, ma chère enfant, je ne vais point à Potsdam, je suis encore trop malade. Je me console en vous écrivant encore. Je ne vous ai point répondu sur quelques articles de notre n°20 du 3 février. Quoi ! vous vous imagineriez sérieusement que je vous ai jeté le chat aux jambes[f1]  , et que je me suis excusé à vos dépens envers les anges sur la Gaussin ! Je leur ai écrit au contraire qu’ayant fait un nez à la romaine à Aurélie, il n’y avait pas moyen de charger Mlle Gaussin d’un tel rôle[f2]  . Vraiment vous êtes bien bonne d’avoir pris mes plaisanteries à la lettre. A présent que je vous écris, Rome a eu probablement son arrêt [Jouée le 24 février à la Comédie française]. Vous me rassurez sur la réputation du Siècle, mais il nous faut Corbi [Représentant en librairie]. En cas que Rome ait été honnêtement reçue, je voudrais bien la dédier au roi [Elle sera bien reçue, mais non dédiée au roi]. Faites-en  demander la permission par Mme de Pompadour ou par M. d’Argenson. Il me semble que cette démarche serait décente. Faites-la réussir. Vous devez faire réussir tout. Peut-être après tant d’obligations vous devrai-je un jour la santé. J’en ai bien besoin, et je ne sais plus que devenir. Je vous embrasse tendrement.

 

             V.

 


 [f1]= suscité des embarras

 

 [f2]Le 6 février, il a écrit aux  D’Argental : « Je mettrai dans ma confession générale … que j’ai affligé Mlle Gaussin ; je m’en accuse très sérieusement devant mes anges … mais pourquoi m’a-t-on forcé de changer le rôle tendre que j’avais fait pour elle ? …M. le maréchal de Richelieu a été las pour la première fois des femmes tendres et complaisantes … Il est clair que ce gros rôle d’Amazone n’est pas fait pour les grâces attendrissantes de Mlle Gaussin … Je vous prie de lui montrer cet article de ma lettre »

http://www.dailymotion.com/video/x1ng5g_chat-qui-joue-du-...

J'ai eu un chat qui ressemblait à celui-ci, mais c'est plutôt moi qui jouait du piano comme ça !

 

18/02/2010

Ne parlez point de ce que j’écris mais agissez, ameutez

Pas trop de café ! mais du pousse café à la place , ça surement !! Jean Carmet, cher Jean Carmet, je suis heureux de te revoir et t'entendre .

http://www.youtube.com/watch?v=7fwCXvPzuSs

On est encore loin des brèves de comptoir dans les premiers cafés des XVII et XVIIIème siecles.

Le Sicilien Procope a eu le nez creux pour se lancer dans ce nouveau "commerce" de luxe .

procope432 XVIIIeme.jpg
procope_voltaire.jpg

 

 "Offrez lui des carrosses, le paiement de tous ses faux frais mais point d’argent." : certains se sont retrouvés devant les juges pour avoir accepté cela ! Je ne vous fais pas la liste ... 

 

 

 

 

« A Bonaventure Moussinot

 

Ce 18 [février 1739]

 

             Mon cher abbé, je vous adresse cette lettre pour mon neveu [abbé Alexandre Mignot], je vous prie de la lui faire rendre sur le champ et de vous joindre à lui et à Mme de Champbonin. Je vous fais à tous les mêmes prières . Ne parlez point de ce que j’écris (à mon neveu sur Mme de Champbonin, sur Thiriot, sur Mouhy) mais agissez, ameutez les Procope, les Andry rue de Seine, et même l’indolent Pitaval rue d’Anjou, les abbé de La Tour Seran [Seran de La Tour], les Castera du Perron . Qu’ils voient M. d’Eon, M. Hérault, qu’ils signent une nouvelle requête . Ne négligeons rien ; poussons le scélérat [Desfontaines, auteur de La Voltairomanie] par  tous les bouts.

 

             Je prie mon neveu d’ameuter quelques-uns de mes parents pour se joindre à lui, pour signer cette nouvelle requête à M. Hérault . Cela est important . Parlez-lui en . Offrez lui des carrosses, le paiement de tous ses faux frais avec votre adresse ordinaire . J’ai fait tenir 100 livres tournois à Mouhy . Trollez-le,[terme de vénerie : la trolle est « une manière de chasser au hasard du lancer quand on n’a pas détourné le cerf avec un limier »] mais point d’argent.

 

            Quelle personne pourrait servir auprès du curé de Saint-Nicolas-des-Champs, qui est ami de M. Hérault ? Je lui ai écrit, je vous ai mandé . J’agis aussi vivement que si j’étais à Paris, et violenti rapiunt illud.[et les violents l’emportent.]

 

             Vale.

 

procope4 plaque mémoire voltaire.jpg

 Vision moderne de la philosophie et d'un "philosophe (?)" au nom de magasin, BHV, non, pardon, BHL :

http://www.youtube.com/watch?v=Db5wX0ogg-I&feature=re...

16/02/2010

Je conseille au Saint-Père d’attendre les grandes chaleurs pour faire cette procession

Dans le dernier bulletin municipal de Gex, il était question de l'éradication des chenilles processionnaires du pin qui envahissent progressivement la France, en passant par chez nous.

Ce qui évidemment a guidé mon choix pour la lettre du jour, puisque Volti, toujours aussi bon coeur, déconseille au pape de faire une procession nu-pieds en hiver ! Je suppose qu'il était loin d'imaginer le mode de procession imagé ci-dessous :

 

procession échasses.gif

Pour de plus amples renseignements, voir :

http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://img.over-blo...

Et comme j'aime les choses qui sortent un peu-beaucoup de l'ordinaire , voyez et écoutez :

http://www.flickr.com/photos/zen/2410606492/

http://www.flickr.com/photos/zen/2409744353/in/photostream/

Relax ! Relax ! Mais pas endormis, j'espère !

 

 

 

 

 

 

« Au comte Alexandre Romanovitch Vorontsov

 

16 février, 1768, à  Ferney

 

                            Monsieur, mon ami Bourdillon [Bourdillon = V*, dans son Essai historique et critique sur les dissensions des églises de Pologne avait parlé de l’évêque de Cracovie, Kajetan Soltyk comme d’un évêque tolérant. Le prélat fut emprisonné. D’où la « honte » de V* et la correction qu’il fer dans les éditions postérieurs de l’Essai …] est tout honteux de s’être trompé sur l’évêque de Cracovie. Il devait bien penser que cet homme se dédirait et jouerait quelque mauvais tour à la raison humaine, puisqu’il est prêtre. Ce vieux bonhomme de Bourdillon est même tout étonné que vous n’ayez pas eu la bonté de réparer sa faute en faisant mettre en marge quelque petite note honnête sur la perfidie épiscopale . Il dit que M. le prince Repnin [ambassadeur de Russie en Pologne et qui a signalé le fait] a très bien fait et qu’il l’en remercie de tout son cœur.

 

                            On dit que le pape veut faire une procession pieds nus pour implorer la vengeance divine contre une certaine impératrice qui remet la nature humaine dans ses droits en établissant la liberté de conscience [Elle avait imposé à la Diète polonaise, le 5 décembre 1767, l’égalité des droits des Dissidents, c’est-à-dire les non-catholiques] . Je conseille au Saint-Père d’attendre les grandes chaleurs pour faire cette procession. Rien n’est si malsain pour un vieux Vénitien que de marcher pieds nus pendant l’hiver.

 

                            Je vous envoie, Monsieur, un Sermon prêché à Bâle, [Sermon prêché à Bâle le premier jour de l’an 1768 par Josias Rossette, évidemment de V*] que peut-être vous ne connaissez pas encore. Il pourra bien être brûlé à Rome, mais je ne crois pas qu’il le soit à Moscou. Si on prêche encore quelques sermons dans ce goût-là, j’aurai l’honneur de vous en faire part, car je sais combien vous aimez la parole de Dieu.

 

                            J’ai l’honneur d’être, avec le plus tendre respect, Monsieur, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.

 

                            V. »

 

 

 

 

 

Procession : http://animal.discovery.com/videos/weird-true-freaky-oak-...

 

 

15/02/2010

Et cependant cela joue encore un rôle dans l’Europe !

Satisfaction-life.jpg

 

 http://www.youtube.com/watch?v=ulVDM0a49Lw

 Pourquoi cette insatisfaction qui m'a rappelé ce titre des seventies ? sarkozydeux-presidence-sondage-satisfaction-a-L-2.pngUn amour contrarié ? Mal aux pieds ? Médaille de bronze ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Allez! cette insatisfaction je la chasse avec mon antidote favori : Voltaire !

Et puis, si ça intéresse un psy, je passe à l'ange : Angie (au volant, je passe aussi à l'or-ange ! ) :

http://www.youtube.com/watch?v=JMkFjYRWM4M&feature=re...

 

 

 

« A Frédéric II , roi de Prusse

 

A Ferney, 15 février [1775]

 

             Sire,

 

             Je ne suis point étonné que le grand baron de Polnitz se porte bien à l’âge de quatre-vingt-huit ans ; il est grand, bien fait, bien constitué . Alexandre, qui était très bien constitué aussi, et très bien pris dans sa taille  , mourut à trente ans, après avoir seulement remporté trois victoires ; mais c’est qu’il n’était pas sobre, et qu’il s’était mis à être ivrogne.

 

Quand je le loue d’avoir gagné des batailles en jouant de la flûte comme Achille, ce n’est pas que je n’aie toujours la guerre en horreur ; et certainement j’irais vivre chez les quakers en Pensilvanie[m1] ,  si la guerre était partout ailleurs.

 

             Je ne sais si Votre Majesté a vu un petit livre qu’on débite actuellement à Paris, intitulé Le Partage de la Pologne, en sept dialogues, entre le roi de Prusse, l’impératrice-reine et l’impératrice russe. On le dit traduit de l’ anglais ; il n’a pourtant point l’air d’une traduction [m2] . Le fond de cet ouvrage est surement composé par un de ces Polonais qui sont à Paris. Il y a beaucoup d’esprit, quelquefois de la finesse, et souvent des injures atroces . Ce serait bien le cas de faire paraître certain poème épique   [m3] que vous eûtes la bonté de m’envoyer il y a deux ans . Si vous savez vaincre et vous arrondir[m4] , vous savez aussi vous moquer des gens mieux que personne. Le neveu de Constantin[m5] , qui a rit et qui a fait rire aux dépens des Césars, n’entendait pas la raillerie aussi bien  que vous.

 

             Je suis très maltraité  [m6] dans les sept dialogues ; je n’ai pas soixante mille hommes pour répondre ; et Votre Majesté me dira que je veux me mettre à l’abri sous votre égide . Mais en vérité, je me tiens glorieux de souffrir pour votre cause.

 

             Je fus attrapé comme un sot quand je crus bonnement, avant la guerre des Turcs, que l’impératrice de Russie s’entendait avec le roi de Pologne pour faire rendre justice aux dissidents, et pour établir seulement la liberté de conscience. Vous autres rois, vous nous en donnez bien à garder, vous êtes comme les dieux d’Homère, qui font servir les hommes à leurs desseins sans que ces pauvres gens s’en doutent.

 

             Quoi qu’il en soit, il y a des choses horribles dans ces sept dialogues qui courent le monde.

 

             A l’égard de d’Etallonde-Morival, qui ne s’occupe à présent que de contrescarpes et de tranchées, je remercie Votre Majesté de vouloir bien me le laisser encore quelque temps. Il n’en deviendra que meilleur meurtrier, meilleur canonnier, meilleur ingénieur ; et il vous servira avec un zèle inaltérable dans toutes les journées de Rosbac qui se présenteront.

 

             J’espère envoyer à Votre Majesté, dans quelque mois, un petit précis de son aventure velche[m7] , vous en serez bien étonné . Je souhaiterais qu’il ne plaidât que devant votre tribunal . C’est une chose bien extraordinaire que la nation velche ! Peut-on réunir tant de superstition et tant de philosophie, tant d’atrocité et tant de gaieté, tant de crimes et tant de vertus, tant d’esprit et tant de bêtises ?  Il ne faudrait qu’un Louvois et qu’un Colbert pour rendre ce rôle passable ; mais Colbert, Louvois et Turenne ne valent pas celui dont le nom commence par une F, et qui n’aime pas qu’on lui donne de l’encens par le nez .

 

             En toute humilité, et avec les mêmes sentiments que j’avais il y a environ quarante ans.

 

             Le vieux malade de Ferney. »


 [m1] Pour les idées que se fait V* sur la Pennsylvanie, voir les Lettres philosophiques, et l’Histoire de Jenni (1775)

 

 [m2] Le Partage de la Pologne en septt dialogues en forme de drame (Londres 1774), traduction de Joseph Mathias Gérard de Rayneval du texte attribué à Théophilus Lindsey (alias Gottlieb Pansmouser) ou à John Lind. Le 26 mars, réponse de F II : « L’auteur de cet ouvrage est un anglais nommé Lindsey, théologien de profession, et précepteur du jeune prince Poniatowski », qu’il a « composé sa satire en anglais », qu’on a envoyé ces Dialogues à traduire « à un certain Gérard » consul de France à Dantzig, que ce Gérard  qui le « hait cordialement » a retouché les Dialogues où « il y a par-ci par-là des grossièretés et des platitudes insipides » mais aussi « des traits de bonne plaisanterie ».

 

 [m3] La Guerre des Confédérés, poème de Frédéric envoyé à V* en novembre , imité de La Guerre civile de Genève de V* ; F II répondra le 2 mars qu’il a fait ce poème « pour se désennuyer » quand il était « alité de la goutte », que « dans cet ouvrage il est question de bien des personnes qui vivent encore, et (qu’il) ne doi(t) ni ne veu(t) choquer personne ni plus ni moins » . Le 26 mars, après avoir lu les Dialogues, il dit qu’il « n’ira point ferrailler à coups de plume contre ce sycophante ».

 

 

 

 [m5] L’empereur, dans ces Césars, sorte de tragi-comédie. Le 10 mars 1771, F II avait écrit à V* qu’il appréciait peu cette plaisanterie.

 

 [m6] On y dit que V* « a survécu à son influence » (celle de F II).

 

 [m7] Le 4 février, V* écrivait au roi : « … d’Etallonde-Morival … compte écrire dans quelque temps, ou au chancelier de France, ou au roi de France lui-même … Il ne fera partir sa lettre qu’après que … vous l’aurez approuvée . Vous serez étonné de cette affaire qui est … cent fois pire que celle des Calas  Vous y verrez un jeune gentilhomme innocent, condamné au supplice des parricides, par trois juges de province, dont l’un était un ennemi déclaré, et l’autre un cabaretier, marchand de cochons, autrefois procureur, et qui n’avait jamais fait le métier d’avocat… ». Le 28 mars, V* envoie « le mémoire de d’Etallonde … fondé sur les pièces originales qu’on (leur) cachait » et qu’ils ont « résolu d’envoyer à tous les jurisconsultes de l’Europe » pour avoir « l’Europe entière contre trois gredins d’Abbeville ». cf lettre du 16 avril à d’Argental ; Pour l’affaire de La Barre, cf lettres des 14 et 28 juillet 1766, des 13 et 31 décembre 1773, du 11 décembre 1774.

 

 

 

 

 

 

 

Une chanson que l'on aimerait vivre : http://www.dailymotion.com/video/x2ed4y_nicole-croisille-...