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20/02/2024

Je crois qu’il restera dans mon voisinage, c’est du moins une victime arrachée à la gueule du fanatisme

... Il serait bon qu'enfin Julian Assange entende ces paroles britanniques et échappe définitivement aux mains des USA, champions du monde de l'hypocrisie et challengers top niveau pour le titre de menteurs officiels. Ils ont tellement de choses sordides à cacher que leur mise au grand jour les effraie , le bullshit pue et tache le drapeau étoilé . Poutine lui, tue directement ses opposants ; les USA  bâillonnent les leurs et les enferme à vie , les tue à petit feu , ce qui n'est guère mieux . Ce qui au fond n'est guère étonnant d'un pays qui a élu un Trump sans sourciller et en redemande .

https://www.youtube.com/watch?v=AfpSRnahQig&ab_channe...L-Affaire-Aange.jpg

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/20/j...

 

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

Avocat au Parlement

rue Pavée près de la rue Hautefeuille

à Paris

3è Juillet 1768 à Ferney par Lyon et Versoix 1

Je ne vous ai pas encore remercié, mon cher Cicéron ; ce n’est pas que mon cœur ne soit pénétré de vos bontés , mais c’est que j’ai été bien malade.

Vous avez donc deviné A et B 2. Personne assurément ne sait mieux son alphabet que vous. Il est très clair que B sera déshonoré dans sa compagnie, dans sa province, et auprès du Conseil du roi. Il y aurait assurément un factum très plaisant à faire contre M. le président. On pourrait le couvrir à la fois d’opprobre et de ridicule. Mais je tenterai auparavant toutes les voies de la conciliation. Je ne suis à craindre que quand je suis poussé à bout. J’ai actuellement des choses un peu plus pressées.

Quoi ! vous trouvez que c’est un mal d’exister, quand vous existez avec madame de Beaumont ? Il faut donc que vous ayez eu quelque nouveau chagrin que vous ne me dites pas. Mais une telle union doit changer tous les chagrins en plaisirs ; et que ferai-je donc, moi, qui ai la calomnie à combattre depuis environ cinquante ans, et qui suis persécuté par la nature autant que par la méchanceté des fanatiques ?

Je vois que vous voulez choisir un sujet qui puisse flatter un roi du Nord. La bienfaisance est une belle chose ; mais il y a des pays où l’on ne connaît guère les bienfaits et où l’on ne fait que des marchés.

Je voudrais bien savoir quel est notre concitoyen qui a remporté le prix à Pétersbourg ; le sujet était cette question : S’il est avantageux à un État que les serfs deviennent libres, et que les cultivateurs travaillent pour eux-mêmes. C’était là un sujet digne de vous ; mais quelque problème que vous vous amusiez à résoudre, vous rendrez toujours service aux hommes quand vous écrirez.

Je ne crois pas que Sirven puisse tenter par autrui la réhabilitation de sa femme, qu’il n’ose pas entreprendre lui-même. Il n’a point, du moins jusqu’à présent, trouvé de parent qui veuille s’exposer à se faire dire, par le parlement de Toulouse : « De quoi vous avisez-vous de prendre parti dans une affaire où les condamnés tremblent de paraître ? ». Je crois qu’il restera dans mon voisinage, c’est du moins une victime arrachée à la gueule du fanatisme.

Adieu, mon très cher Cicéron ; ma lettre est courte, mais je suis encore bien languissant. Un corps faible de soixante-quinze ans n’est pas fort alerte. Adieu, couple aimable, que j’ai eu le malheur de ne point voir, et auquel je suis attaché autant que ceux qui jouissent de ce bonheur. »

1 Original, cachet « de Lyon » ; édition Cayrol.

Il consultera l'affaire qui lui est recommandée et il emploiera tout son zèle

... La balle est dans le camp de Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères qui vient de convoquer l'ambassadeur russe suite au meurtre poutinien d'Alexeï Navalny : https://www.20minutes.fr/monde/russie/4077163-20240219-mo...

Poutine, tu as tué un homme de trop , ton tour arrive plus vite que tu ne crois .

 

 

« A Jean-Jacques Clavière

[2 juillet 1768 ?] 1

Le malade de Ferney ne peut donner à monsieur Clavière et à son ami que le temps du dîner demain dimanche . Il consultera l'affaire qui lui est recommandée et il emploiera tout son zèle. »

19/02/2024

Je vous supplie ... de vouloir bien me continuer vos attentions obligeantes

... Volodymyr Zelensky à Emmanuuel Macron lors de son passage à l'Elysée .

Le sang coule interminablement en Ukraine comme en cent autres pays : https://www.tf1info.fr/international/en-direct-guerre-ukraine-russie-la-situation-aujourd-hui-entre-zelensky-et-poutine-avdiivka-les-informations-du-dimanche-18-fevrier-2024-2286543.html

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« A Gaspard-Henri Schérer

[à messieurs Schérer, Banquiers

à Lyon]

Voici, monsieur, une lettre de change de quinze cent vingt-six livres 12s 6d sur Lyon . On s'était trompé en vous envoyant une lettre qui était sur Genève . Je vous supplie de faire porter celle-ci sur votre livre et de vouloir bien me continuer vos attentions obligeantes.

J’ai l'honneur d'être,monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

2è juillet 1768 à Ferney par Versoix.1 »

1 Original signé, mention « Versoix ». Endos « reçue le 3 ».

Quand il fut fouillé en entrant à Paris, il dit bêtement que ce paquet contenait des livres . Tout fut saisi

... On ne plaisante pas avec la douane, main armée de notre fisc national : https://www.youtube.com/watch?v=QgHMLQUe_eA&ab_channe...

 

 

« A Marie-Louise Denis

chez Monsieur d'Hornoy

Conseiller au Parlement

rue d’Anjou au Marais

à Paris

[Vers le 1er juillet 1768]1

La malédiction, ma chère nièce, est sur les paquets confiés aux Genevois qui vont à Paris . Vous aurez su probablement que ce neveu de Delorme que j'avais chargé d'une lettre pour vous avait enfermé cette lettre dans un paquet de brochures qu'un de ses amis lui avait confié à Genève pour MM. D’Alembert et Damilaville . Quand il fut fouillé en entrant à Paris, il dit bêtement que ce paquet contenait des livres . Tout fut saisi . Les livres ne me regardent pas, je n'en ai jamais envoyé ; je suis assez occupé du Siècle de Louis XIV, et de celui de Louis XV, mais je suis très affligé qu'une lettre qui n'était que pour vous soit tombée dans les mains des commis de la douane . Je sais que Damilaville est instruit de ce fait il y a plus d'un mois ; il ne m'en a rien mandé et je ne l'apprends que d'aujourd'hui . J'ai peur qu'il n'en arrive autant à M. Necker qui est chargé d'une lettre pour vous 2, d'une pour M. d'Hornoy 3 et d'une autre pour M. de Laleu 4. J'écris à son frère le banquier, rue de Cléry à Paris, et je le supplie de prendre les précautions nécessaires . Il se peut que les correspondants de Damilaville l'aient chargé de quelque brochure que je ne connais pas et que le tout soit ensemble . Je ne mêle point, encore une fois, des brochures, mais pour le paquet de lettres qui vous était adressé , il faut vous le faire rendre, soit par les commis de la douane, soit par la chambre syndicale des libraires . Briasson est de cette chambre, c'est mon ami , il demeure rue saint-Jacques, il pourra aisément vous servir si vous lui faites écrire un mot de ma part . Tous ces contretemps sont bien cruels, la poste est devenue un piège, on est privé de la consolation de dire ce qu'on pense à ses amis , cela empoisonne la vie . Je n'ai point encore reçu de réponse de M. de Saint-Florentin au sujet de la tracasserie ridicule qu'on m'avait faite 5. Les épines piquent de tous les côtés ; je ne m’en porte pas mieux . Une santé faible dans un âge avancé succombe bien vite . Jouissez ma chère nièce de Paris et du repos . Je me flatte que vous êtes quitte de ce malheureux rhumatisme qui ne peut être qu’une maladie passagère .

Adieu, il faut que j’écrive vingt lettres, je n'ai que le temps d'embrasser tout ce qui est avec vous le plus tendrement du monde . »

1 Original, les huit derniers mots avant l'adresse autographes, cachet « de Lyon » . Mme Denis a porté sur la lettre « ce 20 mai », confirmant son habituelle étourderie ; voir notes suivantes .

5 Voir lettre du 29 juin 1768 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/02/12/vous-savez-mieux-que-moi-ce-qu-il-faut-en-penser.html

La réponse de Saint-Florentin , très brève mais cordiale est datée du 1er juillet 1768 .

18/02/2024

Le public est d’opinion Qu’il eût dû faire Tout le contraire

... M. Macron, où en êtes-vous si peu de temps avant des élections importantes : https://www.letelegramme.fr/france/europeennes-chez-renai...

Renaissance ou pas ? En êtes-vous encore seulement à la fin du Moyen-Âge ? il serait grand temps d'arriver aux Temps modernes .

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« A Bernard-Joseph Saurin, de l'Académie

française, etc.

rue Neuve-des-Petits-Champs, vis-à-vis

la rue de Louis-le-Grand

à Paris

1er juillet 1768

Mon ancien ami, mon philosophe, mon faiseur de beaux vers, je vous remercie tendrement de votre Beverlei 1. Le solitaire des Alpes vous a l’obligation d’avoir été ému pendant une grande heure . Il n’est pas ordinaire d’être touché si longtemps. De l’intérêt, de la vigueur, une foule de beaux vers : voilà votre ouvrage. Je n’ai point lu le Beverlei anglais 2, mais je ferais la gageure imprévues 3 qu’il n’y a que de l’atrocité.

Au reste, j’ai été fort étonné que Mme Beverlei ait reçu cent mille écus de Cadix : car, pour moi, je viens d’y perdre vingt mille écus, grâce à MM. Gilly, que probablement vous ne connaissez point.

Oui, sans doute, multæ sunt mansiones in domo patris nostri 4, et vous n’êtes pas mal logé. Je voudrais bien savoir ce qu’a dit ce maraud de Fréron, qui demeure dans la cave.

Savez-vous la petite espèce d’épigramme qu’un Lyonnais, lequel est bien loin d’être poëte, a faite, comme par inspiration, en feuilletant le Tacite de La Bletterie ? Il était en colère de ne pouvoir lire le latin, qui est imprimé en pieds de mouche, et de ne lire que trop bien la traduction française, voici les vers qu’il fit sur-le-champ :

Un pédant dont je tais le nom 5,
En inlisible caractère
Imprime un auteur qu’on révère ;
Tandis que sa traduction
Aux yeux, du moins, a de quoi plaire.
Le public est d’opinion
Qu’il eût dû faire
Tout le contraire.

Cela m’a paru naïf. Cet hypocrite insolent de La Bletterie est berné en province comme à Paris . Que le bon Dieu bénisse ainsi tous les apostats qui sont trop orgueilleux , car cela n’est pas bien d’être fiers. »

2 Sur le Gamester, d'Edward Moore, voir lettre du 14 mai 1768 ci-dessus.

3 Allusion à La gageure imprévue, une comédie de Sedaine, jouée le 27 mai 1768.

4 Evangile selon Jean, XIV, 2 , cité inexactement :« In domo patris mei mansiones multæ sunt. » (Jean, xiv, 2.). Voir : http://bibleglot.com/pair/FreSegond/Vulgate/John.14/

Il y a bien des demeures dans la maison de mon père.

17/02/2024

On a placé dix-neuf grenadiers dans la cuisine où il couche pour y faire leur potage

... Quand le  pauvre pauvre est encore plus mis à contribution en temps de guerre que font les riches riches ?

La promiscuité en temps de paix devient encore plus détestable quand la soldatesque réquisitionne sa place .

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https://echosdeslumieres.home.blog/2020/03/27/les-uns-sur-les-autres-la-promiscuite-au-xviiie-siecle/

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry

Pierre Servetaz, manouvrier à Ferney, ayant loué de Durant un appartement au village de Ferney, fut obligé d'en sortir lorsque les troupes arrivèrent, et de céder cet appartement aux soldats .

N'ayant aucun endroit pour se mettre à couvert le nommé La Reine lui loua une partie de sa cuisine, où il se retira avec sa femme et son enfant . On lui a fait fournir une paire de draps, qu'il est obligé de changer tous les quinze jours, et comme il n'en a que deux paires en tout, lui sa femme et son enfant sont obligés de coucher nus sur la paille pendant qu'ils blanchissent la seule paire de draps qui leur reste .

On a placé dix-neuf grenadiers dans la cuisine où il couche pour y faire leur potage .

Ces grenadiers lui ont brûlé sept fascines de bois qu'il avait .

Il a sa femme enceinte, et qui doit accoucher dans peu de temps, et elle n'a aucun endroit que la cuisine où les dix-neuf grenadiers font leur potage .

Durant veut aussi faire payer six paragons 1 pour le louage de sa maison, de laquelle on l'a obligé de sortir, ne jouissant que d'un petit jardin et chenevier 2 qu'on lui a tout dévastés .

Je supplie monsieur Fabry de vouloir bien avoir pitié de cette pauvre femme .

J'ai l'honneur de lui présenter mes respectueux sentiments .

Voltaire.

Vendredi à midi 1er juillet [1768] 3»

1 Pièce de monnaie valant trois francs.

2 Chenevier est la forme genevoise pour chènevière .

3 Original signé, les deux derniers paragraphes et la date autographes ; édition Voltaire à Ferney . Le première édition place cette lettre en 1761, mais les allusions qu'elle contient confirment la date 1768, année lors de laquelle le 1er juillet tombe un vendredi.

ceux qui désolent ce pays

...

 

« A Louis-Amable Deprez de Crassier

[1768 ?]1

[…] Je vous envoie cette lettre par Genève, de peur qu'elle ne soit ouverte ou interceptée par ceux qui désolent ce pays .

Voltaire. »

1 Ce passage est cité dans une lettre de Deprez de Crassier à Fabry , du 24 mars 1790, Mercure de France, 17 avril 1790, p. 249 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3750935z/f129.item