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11/03/2024

Si on peut fermer les écoles de théologie , et établir à leur place des écoles de morale, tout ira bien

... En début de ramadan et pendant le carême, il n'est pas mauvais de le rappeler . Toutes les religions qui veulent sauver votre âme commencent par vous en faire baver en ce monde, y compris le détestable communisme prêché les armes à la main . 

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La morale républicaine , première leçon du matin d'écolier, saura-t-on y revenir bientôt ?

 

 

 

« A Jacob Vernes

19è auguste 1768

Je vous renvoie, monsieur le philosophe prêtre, les remontrances du Gévaudan 1 que vous avez eu la bonté de me prêter ; votre ami Rustan est un peu brutal , c'est dommage, car il ne manque pas d'esprit . Il est vrai qu'il ne sait ni ce qu'il dit ni ce qu'il veut . L'âge le mûrira peut-être ; mais surtout il faut qu'il prenne des leçons de politesse soit de Jean-Jacques soit de sa paroisse de Londres .

Je n'ai point la profession de foi dont vous parlez ; je me souviens de l'avoir vue . Je crois que vous la trouverez chez Chirol où je l'ai faite acheter .

Je crois avec vous que le temps des usurpations papales est passé, c'est-à-dire qu'on n'en fera plus de nouvelles , mais une partie des anciennes durera encore longtemps . Le christianisme, dites-vous 2, est aboli chez tous les honnêtes gens ; oui le christianisme de Constantin, le christianisme des Pères ; mais le christianisme de Jésus subsistera . Vous avez grande raison d'appeler Jésus le premier des théistes, car il ne reconnaissait qu'un seul Dieu, et comme vous avez fort bien dit, si on lui impute des sottises, ce n'est ni sa faute ni la vôtre .

Je vous remercie des sermons de Samuel Bourn sur la religion naturelle 3 . Il n'y a pas un mot dans ces quatre volumes du christianisme d'aujourd'hui . La religion se décrasse tous les jours, le dogme est sifflé, et la vérité reste . Il s'est fait depuis quinze ans une étrange révolution dans l'esprit humain . Si on peut fermer les écoles de théologie , et établir à leur place des écoles de morale, tout ira bien.

Soyez toujours libre et heureux . »

1 Remontrances du corps des pasteurs du Gévaudan à Antoine-Jean Rustan, 1768 , est une réplique aux Lettres sur l'état présent du christianisme et la conduite des incrédules, 1768 , dans les quels Antoine-Jacques Roustan (telle est l'orthographe correcte de ce nom ) prend V* à partie . Quoique Roustan fût ministre de l'église suisse à Londres, la marque de l'ouvrage est fausse, le lieu d'édition réel étant Bâle.

Voir : https://bib.rero.ch/rbnj/documents/487132

et : https://fr.wikisource.org/wiki/Remontrances_%C3%A0_Rustan/%C3%89dition_Garnier

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k722144.texteImage

2 Ces deux mots ont été fortement biffés sur l'original (sans empêcher toutefois leur lecture) ainsi que le mot oui, un peu plus loin . Manifestement, Vernes n'a pas voulu endosser la responsabilité des paroles que rappelle V*.

10/03/2024

Veut-il bien avoir la bonté de procurer le petit livre sur la nouvelle méthode de faire cuver le vin ?

... M. Darmanin n'est pas (du moins pas encore ) assez savant pour égaler Jean-Antoine Chaptal , ministre de l'Intérieur lui aussi, et qui a été un vrai malfaiteur dans le domaine vinicole en enseignant à faire  passer de la daube pour bon vin, et permettant d'enrichir de piètres viticulteurs à partir de piquette à décaper les carrelages : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99art_de_faire,_go...

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A votre santé , si possible ! Tchin tchin !

 

 

« A Joseph Vasselier 1

Il est juste que monsieur Vasselier lise l'histoire des papes . Le solitaire malade fait les plus tendres compliments à monsieur Tabareau .

Veut-il bien avoir la bonté de procurer le petit livre sur la nouvelle méthode de faire cuver le vin ?

19è auguste [1768]. »

Non nostrum inter vos tantas componere lites Il ne nous appartient pas de régler de si grands litiges entre nous

... On se croirait à un meeting de LFI, ou de la droite extrême ou non, ou des opposants divers et variés au président qui se montre depuis peu un tantinet trop va-t-en-guerre , auxquels on peut ajouter tous les membres de l'Union européenne qui freinent fort quand il s'agit de se coltiner un Poutine les armes à la main .

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https://desk-russie.eu/2023/01/14/en-ukraine-le-droit-international-nous-oblige.html

 

 

 

« A François-Louis-Claude Marin

19 auguste 1768 à Ferney.

J’ai été un peu à la mort, mon cher monsieur : un petit tour de broche de plus, on aurait dit : Il est mort, mais cela n’est rien ; sans cela je vous aurais bien remercié sur-le-champ de la petite réponse de M. Linguet au modeste La Bletterie 1. M. Linguet me paraît un Français plein d’esprit, et La Bletterie, un Welche assez impertinent. Il prétend que j’ai oublié de me faire enterrer ; c’est ce que je n’oublie point du tout, car je me suis fait bâtir un petit tombeau, fort propre, de bonne pierre de roche, qui d’ailleurs est d’une simplicité convenable . Mais, comme il faut toujours être poli, je dis au sieur de La Bletterie :

Je ne prétends point oublier
Que mes œuvres et moi nous avons peu de vie ;
Mais je suis très-poli, je dis à La Blettrie :
« Ah ! monsieur, passez le premier ! »

On dit que la mortalité est fort grande sur les ouvrages nouveaux ; mais, Dieu merci, nous avons un bon Mercure. Ce monsieur Lacombe est un homme qui a beaucoup d’esprit ; son prédécesseur 2 était un bœuf, qui, dit-on, labourait fort mal sa terre. Je vous souhaite prospérité, santé, argent, et plaisir. Je vous aime une fois plus depuis que je sais que vous avez été visiter les saints lieux.

J’ai vu un petit livret 3 où il me paraît prouvé que notre saint-père le pape n’a nul droit de suzeraineté sur le royaume de Naples.

Non nostrum inter vos tantas componere lites.4 »

1 Simon-Nicolas-Henri Linguet : Lettre sur la nouvelle traduction de Tacite, par M. l’abbé de La Bletterie, avec un petit recueil de phrases élégantes tirées de la même traduction, pour l’usage de ses écoliers, 1768, in-12. : https://books.google.fr/books?id=jszngpwZszMC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

Cette brochure contient un « recueil de phrases élégantes tirées de la même traduction, pour l'usage de ses écoliers » dans le genre du Dictionnaire néologique.

2 Voir lettre du 27 mai 1768 à Lacombe : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/02/27/le-mauvais-gout-parait-enracine-6487225.html

Par le passé, La Place , directeur du Mercure, se chargea de faire paraître la lettre adressée à Nicodème Thieriot le 23 juin 1761 . Cette lettre a été imprimée dans le Mercure de 1761, juillet, tome II, page 81. Les éditeurs de Kehl l’avaient placée dans les Mélanges littéraires, après en avoir imprimé la plus grande partie en tête de la tragédie de Zulime : ce double emploi se retrouve dans beaucoup d’éditions. Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/23/quand-on-vexe-un-pauvre-auteur-les-dix-neuf-vingtiemes-du-mo.html

4 Virgile., Bucoliques, III, v. 108. Il ne nous appartient pas de régler de si grands litiges entre nous.

09/03/2024

Vous ne devez pas dépouiller des pauvres de leur unique bien. Ce n’est rien pour vous que quelques bœufs et quelques vaches avec de misérables ustensiles; c’est tout pour eux 

..."Les meubles de mon malheureux fermier , qui perd dans son exploitation, ne doivent pas être à vous."

L'actualité du monde paysan a mis en lumière la misère qui frappe trop souvent les cultivateurs mis à la porte de chez eux par leurs banques . Ces dernières -- dont le Crédit Agricole, le plus gros propriétaire terrien potentiel-- sont connues pour être de vrais pousse-au-crime en accordant des prêts déraisonnables  pour des achats de matériel qu'elles savent pertinamment disproportionné. C'est intolérable . Quand on me demande pourquoi j'aime Voltaire, je parle bien sûr de ses idées et prises de position philosophiques, mais aussi de son action sur le terrain pour aider les pauvres ; il ne s'est pas contenté de paroles , lui . Ne l'oublions pas .

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https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=cjN4HKpVD...

 

 

« A Charles de Brosses, baron de Montfalcon

Du 19 auguste 1768, à Ferney 1

Je n’ai pas répondu plus tôt, monsieur, à votre lettre du 10 mai, parce que j’ai voulu avoir le temps de m’instruire. Je vous réponds quand je suis instruit.

Vous me dites que vous avez donné à Mme Denis, l’une de mes nièces, un désistement de la clause intolérable de votre contrat 2. Elle donne des déclarations réitérées que jamais vous ne lui avez ni écrit, ni fait parler, ni fait écrire sur cette affaire essentielle.

Vous dites ensuite que c’est à M. Fargès, intendant de Bordeaux, que vous avez envoyé ce désistement, et qu’il a dû le donner à Mme Denis. J’ai écrit à M. Fargès : il me marque, par sa lettre du 11 juin 3, qu’il n’a jamais reçu un tel papier, que vous ne lui en avez jamais parlé, et qu’il ne s’agissait que d’un procès pour des moules de bois.

J’ai fait consulter à Paris des avocats sur tous les objets qui nous divisent : ils ont tous été d’avis que je prisse des lettres de rescision contre vous, et ils les ont fait dresser.

Je n’ai pas voulu cependant prendre cette voie. J’aime mieux faire sur vous un dernier effort. Voici le fait tel qu’il est prouvé par les pièces authentiques.

Vous venez en 1758 me vendre à vie votre terre de Tournay que vous me donnez pour une comté 4. Vous exprimez dans le contrat qu’elle est estimée de 3,500 livres de rente 5. Vous exprimez dans le mémoire de votre main 6, que le bois attenant est de cent poses . Vous exigez par le contrat que je fasse pour 12 000 livres de réparations. Vous stipulez qu’à ma mort tous les effets et meubles sans aucune exception, qui se trouveront dans le château, vous appartiendront en pleine propriété. J’omets d’autres clauses sur lesquelles je m’en rapportai à votre équité et à votre honneur, ne connaissant point du tout la terre.

À l’égard des réparations, j’en fais d’abord pour 18 000 livres, dont j’ai les quittances libellées. Je vous en informe. Pour réponse, vous me menacez d’un procès au sujet de quelques sapins coupés pour ces réparations selon le droit que j’en ai.

À l’égard des 3 500 livres de rente que la terre doit produire, je ne l’afferme que 1 200 livres en argent, et environ 300 livres en denrées. Ainsi je suis lésé de plus de moitié, et je ne m’en plains pas.

À l’égard du bois, vous l’avez affirmé de cent poses. Les arpenteurs du roi n’y ont trouvé que 39 arpents, mesure de Bourgogne, qui valent vingt-trois poses et demie 7 ; et de ces 23 poses et demie, vous faisiez couper la moitié par votre commissionnaire Charles Baudy, dans le temps même que vous me vendiez ce bois. Et vous dites dans le contrat que vous avez vendu cette partie à un marchand. Ainsi me voilà entièrement frustré du bois, et vous m’obligez encore de vous laisser à ma mort soixante arbres par arpent.

À l’égard des effets et meubles qui doivent sans exception vous appartenir à ma mort, vous voulez bien vous désister de cette clause qui seule pourrait rendre le contrat nul. Mais vous prétendez que tous les effets concernant l’agriculture vous appartiendront : cela n’est pas juste. Les meubles de mon malheureux fermier 8, qui perd dans son exploitation, ne doivent pas être à vous. Vous ne devez pas dépouiller des pauvres de leur unique bien. Ce n’est rien pour vous que quelques bœufs et quelques vaches avec de misérables ustensiles ; c’est tout pour eux.

Je vous demande un accommodement honnête. Je vous déclare que je suis prêt 9 d’en passer par l’arbitrage des membres du Parlement ou des avocats que vous choisirez vous-même.

Vous me répondez que Warburton sait l’histoire orientale, que Corneille est une lune et que je ne suis qu’une étoile. Il ne s’agit pas ici de savoir si les influences de cette étoile ont été utiles aux descendants de Corneille ; il s’agit que je puisse vivre et mourir chez moi, en attendant que ce chez moi soit chez vous. Il n’y a aucun fétiche qui puisse en être offensé.

Vous me dites que je n’ai nulle envie de demeurer à Tournay ; et moi je vous répète, monsieur, que je veux y habiter ; et voici ce que je demande :

1° Que vous vouliez bien me déclarer, par un mot d’écrit, que vous ne répéterez 10, après ma mort, aucun meuble quel qu’il soit, que les vôtres ou la valeur, en compensant le temps qu’ils ont servi ;

2° Que vous me laisserez prendre du bois pour mon chauffage, sans que je réponde des arbres qui sont couronnés ou vermoulus ;

3° Que vous transigerez à l’amiable avec mes héritiers, en considération de ce même bois que vous m’avez vendu pour cent poses et qui n’en a que vingt-trois et demie 11. Il n’est pas possible que je ne fasse pour deux mille écus au moins de réparations au château, si j’y demeure. Ces dépenses vous resteront, et quand il m’en aura coûté environ 60 000 livres pour une terre à vie achetée à 66 ans, laquelle me rapporte à peine 1 500 livres, vous ne serez pas lésé, et vous devez songer que j’ai soixante-quinze ans.

S’il y a un seul conseiller du Parlement, un seul avocat qui trouve mes demandes déraisonnables, j’y renonce. Je ne demande qu’a pouvoir être tranquillement avec des sentiments de respect et même d’amitié,

monsieur,

votre etc. »

1 « Je donne cette lettre, dit M. Foisset, d’après la copie que Voltaire en avait transmise à M. Le Bault. L’original de cette lettre n’existe aucunement dans les papiers du président de Brosses. Il est douteux qu’il fût littéralement conforme a cette copie, car le ton qu’y prend Voltaire n’était pas de nature à obtenir la conciliation qui s’ensuivit. »

2  La clause relative aux meubles que Voltaire aurait mis au château de Tournay. Cette réponse du président de Brosses, antérieure à toute médiation de la part de Legouz de Gerland, prouve qu’il ne tenait nullement à cette clause, la regardant dès longtemps comme abandonnée. ( Th .Foisset.)

4 Pièce cotée A : Lettres patentes du roi sur l’ancien dénombrement. (Note de Voltaire.) — J’ai sous les yeux une expédition du brevet du roi du 12 février 1755 où le président de Brosses et son frère sont qualifiés tous deux propriétaires par indivis de la terre le comté de Tourney (sic). (Th. F.)

5  Pièce cotée B. (Note de Voltaire.) — Dès sa première lettre, M. de Brosses avait fait connaître à Voltaire, sans exagération aucune, le prix annuel du bail de Chouet. (Th. F.)

6 Pièce cotée C. (Note de Voltaire.) — C’est le 20 octobre 1761, dans la fièvre de l’emportement que lui avait causé le procès Baudy, que Voltaire parle pour la première fois d’un Mémoire de M. de Brosses où serait consignée cette exagération de contenance. Aussi le poète va-t-il jusqu’à dire que la contenance énoncée dans les Mémoires de M. de Brosses est de cent arpents, au lieu qu’ici il se restreint à affirmer que le Mémoire la porte à cent poses, c’est-à-dire à cinquante arpents seulement. Ce qui est positif, c’est qu’en juillet 1760 le président écrivait à Voltaire qu’il lui avait vendu Tournay sans garantie de contenance, ce qui est conforme à l’acte de 1758 ; qu’au surplus, il n’avait jamais ouï dire que le bois eût plus de quatre-vingt-dix poses, ce qui fait vingt-quatre hectares ; et que Voltaire, dans sa réponse du 12 juillet, convient que ce bois est de quarante-trois arpent et demi (un peu plus de vingt-trois hectares), et ne parle nullement d’un Mémoire indiquant, une contenance de cent poses, ce qui équivaudrait à vingt-sept hectares. C’était pourtant le cas d’en parler assurément.

Ce qui est certain encore, c’est que le Mémoire qu’allègue ici Voltaire n’était annexé, ni en original, ni en copie, à la lettre que nous donnons ici. Bien plus, la transaction de 1781, qui énumère les moyens de défense de Mme Denis contre la famille de Brosses, ne fait nulle mention de cette prétendue indication d’une contenance de cent poses. (Th. F.)

7 L’arpent des eaux et forêts est au contraire à peu près le double de la pose, et l’arpent coutumier est a la pose comme 41,90 est 27. Cela est matériel. (Th. F.)

8  Voltaire savait bien qu’il ne s’agissait pas des meubles du fermier, mais bien des instruments d’agriculture et des bestiaux, tous objets incorporés à la terre, ayant été remis par M. de Brosses à Voltaire à l’entrée en jouissance de celui-ci, et devant être rendus a son décès comme appartenant à la catégorie des choses que notre législation civile déclare immeubles par destination. (Th. F.)

9 Voltaire écrivait toujours « prêt de » devant un verbe. Voir note 1 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome14.djvu/438

10 En termes de jurisprudence, répéter signifie « réclamer et reprendre des effets auxquels on a droit ».

11 Il y eut en effet transaction à l’amiable avec Mme Denis pour 10.000 livres. Mais dans cette transaction, il n’est pas dit un mot de la prétention qu’élève ici Voltaire pour défaut de contenance du bois en question. (Th. F.)

08/03/2024

Toutes les règles ont été observées dans mon contrat

... C'est désormais un article de notre constitution républicaine, les femmes se voient garantir la permission de recourir à l'IVG et de trouver le personnel soignant apte à l'accomplir . Et arrêtons le recours à la "clause de conscience" qui permet , en obéissant à des églises et des dieux hypothétiques, de refuser un soin essentiel pour des femmes en détresse .

Au passage, bravo à Catherine Ringer pour sa version de la Marseillaise : https://www.youtube.com/watch?v=tirU92Sbzn4&ab_channe...

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Merci Mme Veil

 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin, Résident

de France à Genève

18è auguste 1768 à Ferney 1

Je ne vous ai point du tout prié, monsieur, de mettre auguste à la place d’août 2, comme en usent tous les peuples de l’Europe, excepté les Welches. Mais je vous prie de croire que j’ai l’hypothèque la plus assurée sur la terre d’Annemasse, attendu que j’ai prêté expressément pour en faire l’acquisition, et pour prix non payé. J’ai été substitué aux droits de M. de Barol, ci-devant possesseur de cette terre. J’en ai la reconnaissance. Toutes les règles ont été observées dans mon contrat.

Je plains beaucoup madame de Monthoux, et sa rage de se remarier. Je souhaite que ses autres créanciers entrent comme moi dans quelque composition.

Voulez-vous bien avoir la bonté, monsieur, de me marquer si M. de Foncet veut pêcher Annemasse, soit en eau claire, soit en eau trouble. Je n’aurai pas à me reprocher d’avoir dépouillé la veuve et l’orphelin ; et, si vous accommodez cette affaire, je vous serai très obligé de me faire rendre quelques sous pour les louis d’or que j’ai donnés.

Je souhaite à Stanislas et à Catau toutes les prospérités imaginables, mais à vous surtout, monsieur, que j’aime mieux que tous les potentats du Nord. »

1 Original, fin autographe à partir de « mais à vous surtout, [...] ». L'édition Correspondance inédite, 1825 ne reproduit pas le passage de la main de V*.

2 Hennin avait écrit : « Le 15 qui n’est pas plus auguste que le 16. Août peut être barbare comme pain ; mais il est seul pour signifier un de nos mois, et auguste a déjà, ce me semble, assez d’étendue. Pardon ; c’est peut-être la seule chose en quoi je ne pense pas comme vous. »

Je finis singulièrement ma carrière

... dit le futur ex-président sénégalais Macky Sall : https://www.lefigaro.fr/international/presidentielle-au-s...

Comme partout dans le monde , lâcher un poste prestigieux qui rapporte gros ne se fait pas sans grincements de dents ni reculades .

En France nous avons le hochet du Conseil constitutionnel pour distraire nos ex-présidents : https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/03/01/le-conseil-constitutionnel-est-plus-que-jamais-un-vieux-club-de-males-en-fin-de-carriere-politique_1312832_3232.html

 

 

 

« A Marie-Louise Denis, etc.

chez M. d'Hornoy, Conseiller au

Parlement

rue d'Anjou au Marais

à Paris

17è auguste 1768

Ma chère nièce, j'ai été malade, et dans ma maladie j'ai fait un tour de force qui ne m'a pas guéri ; M. Dupuits vous en parlera . L’épuisement où ce tour de force m'a mis ne m'a pas empêché d'écrire à M. Christin, et de lui mander que nous arrangerions tout dès qu'il viendrait à Ferney .

J'ai quelques objections à faire à ce M. Celier 1, et tout épuisé que je suis j'ai fait un petit mémoire ; mais je ne sais comment vous l'envoyer . N'auriez-vous point quelque adresse à me donner ? Mme de Florian en a une, je m'en servirai quand vous serez à Hornoy . Je n'ai aucune nouvelle de Damilaville . Je crains qu'il n'ait été malade comme moi ; mais sûrement il n'aura pas fait dans sa maladie ce que j'ai fait dans la mienne . Si vous êtes encore à Paris voyez M. d'Argental avant de partir , il vous mettra dans le secret .

Je finis singulièrement ma carrière . Adieu, soyez bien sûre que je la finirai en vous aimant . »

1 Sans doute au sujet de ce « contrat-donation », voir lettre du 16 août à Christin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/06/toutes-les-craintes-qu-on-temoigne-3-me-semblent-entierement-chimeriques.html

Comme il se peut que monsieur le Premier président ne soit pas informé de cette affaire, et que peut-être il faut qu'il en soit instruit pour ses intérêts de famille

... politique, qu'il écoute un peu , cette fois, l'opposition ". Il ne faut pas oublier la raclée que les Russes ont flanquée à la France via le va-t-en guerre Napoléon . Certains affirment que l'histoire ne se répète pas, c'est tout simplement qu'ils n'ont pas vécu assez vieux pour voir le contraire .

Braillons un bon coup contre Poutine, mais n'allons pas mettre les doigts entre l'écorce et l'arbre , S.V.P.: https://www.lavoixdunord.fr/1438116/article/2024-03-07/au...

 

 

« A Jean-Philippe Fyot de La Marche

Ne voulant point importuner monsieur le Premier président et respectant ses occupations, je m'adresse à monsieur son intendant ou à celui qui est chargé de ses affaires pour avoir l’honneur de l'informer que je fus assez heureux en 1763 pour prêter à monsieur son père vingt mille livres dont il me fit ensuite un contrat dans son voyage à Paris par-devant Armet, notaire 1 . Comme il se peut que monsieur le Premier président ne soit pas informé de cette affaire, et que peut-être il faut qu'il en soit instruit pour ses intérêts de famille je prie monsieur son intendant d'en charger ses registres . Le contrat est du 17 mars 1763 et feu monsieur le Premier président n'en devait que cinq quartiers .

Je ne donne cette information que pour mettre monsieur le Premier président au fait et non pour le presser de me faire payer, étant aussi éloigné de l'importuner qu’empressé de lui témoigner mon profond respect .

Voltaire.

Au château de Ferney 16 auguste 1768. 2»

1 Il s'agit du notaire Annet ; le document est conservé.

Voir : https://geneapauzat.blogspot.com/2011/09/les-notaires-en-france-sous-lancien.html

2 Manuscrit olographe ( appartenant à feu Paul Chaponnière, Genève ). A strictement parler la lettre n'est pas adressée au président, mais c'est évidemment à lui qu'elle est destinée par le canal de son intendant . Le manuscrit est endossé « […] fait réponse le 23 août 1768. »