30/06/2022
Élève ta patrie, et cherche à la vanter
... Mot d'ordre pour tous les députés, y compris ceux de NUPES et RN , n'en déplaise à Mélenchon le dépité et Marine la donneuse de leçons , et vice-versa .
https://www.lefigaro.fr/politique/direct-assemblee-nation...
« A Henri Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville
Après avoir écrit à mes anges et à Lekain 1, il m’est venu un scrupule, mon cher marquis, et ce scrupule est qu’Athamare ne répond rien à ces deux vers d’Indatire :
Apprends à mieux juger de ce peuple équitable,
Égal à toi sans doute et non moins respectable.
Je sais bien qu’il doit être pressé de lui parler d’Obéide ; mais il me semble aussi que la bienséance théâtrale exige qu’Athamare ne laisse pas le discours d’Indatire sans réplique. Je crois qu’il conviendrait qu’il répondît ainsi :
Élève ta patrie, et cherche à la vanter ;
C’est le recours du faible, on peut le supporter.
Ma fierté, que permet la grandeur souveraine,
Ne daigne pas ici lutter contre la tienne.
Te crois-tu juste au moins ?
Indatire.
Oui, je puis m’en flatter…2
etc.
Ces quatre vers me paraissent d’ailleurs nécessaires pour relever Athamare. Je viens de faire partir pour M. d’Argental, sous l’enveloppe de M. le duc de Praslin, un exemplaire où ces quatre vers se trouvent avec quelques autres corrections qui m’ont paru essentielles . Je les recommande aux bontés de M. de Thibouville. Je suppose qu’il a bien voulu donner le rôle d’Obéide à Mlle Durancy, et qu’il voudra bien aussi lui donner ses conseils. Il me semble que ce rôle, joué avec la passion convenable, peut faire beaucoup d’honneur à l’actrice. Mais je défie tous les acteurs de jouer avec plus de sensibilité que mon cœur en ressent pour tous les soins que vous daignez prendre.
V.
14è février 1767. »
1 Voir lettres du même jour à d'Argental et à Lekain : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/06/26/cela-est-horriblement-velche-et-les-velches-ne-se-corrigeron-6388836.html
2 Les Scythes, Ac. IV, sc. 2 : https://théâtre-documentation.com/content/les-scythes-voltaire#Scene_II-10
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29/06/2022
il peut avoir défendu des lois, mais a-t-il jamais défendu l’humanité ?
... La question ne se pose malheureusement pas à propos du corps des juges de la Cour suprême des USA actuelle : la réponse est non ! Et dire que leur décision d'abolir l'IVG est due à une majorité apportée par un vote féminin !
« A Joseph-Michel-Antoine Servan 1
14 février [1767]
Je ne peux, monsieur, vous remercier assez du discours que vous avez bien voulu m’envoyer 2. Si l’éloquence peut servir au bonheur des hommes, ils seront heureux par vous. Les cinquante dernières pages surtout m’ont ravi en admiration, et m’ont fait répandre des larmes d’attendrissement : sept à huit personnes qui étaient à Ferney ont éprouvé les mêmes transports.
Il me semble, monsieur, que vous êtes le premier homme public qui ait joint l’éloquence touchante à l’instructive : c’est, ce me semble, ce qui manquait à M. le chancelier d’Aguesseau ; il n’a jamais parlé au cœur ; il peut avoir défendu des lois, mais a-t-il jamais défendu l’humanité ? Vous en avez été le protecteur dans un discours qui n’a jamais eu de modèle ; vous faites bien sentir à quel point nos lois ont besoin de réforme. Elles seraient intolérables s’il ne se trouvait pas tous les jours dans les tribunaux des âmes éclairées et honnêtes qui en expliquent favorablement les contradictions, et qui en adoucissent la barbarie. Ce M. Pussort, qui rédigea l’ordonnance criminelle, était une âme bien dure ; voyez comme il insulta M. Fouquet dans sa prison, et avec quel acharnement il voulait le perdre ! Le premier président de Lamoignon ne fut jamais de son avis dans la rédaction de l’ordonnance.
Je ne sais, monsieur, si vous avez lu un petit Commentaire sur les Délits et les Peines, par un avocat de province 3; il y a quelques faits curieux. Une seule page de votre discours vaut mieux que tout ce livre ; je ne vous l’envoie qu’à cause de deux ou trois historiettes qui sont la confirmation de tous les sentiments que vous avez si bien exprimés.
J’ai toujours peur pour Grenoble, monsieur, qu’on ne vous demande à la capitale et au conseil. Partout où vous serez vous ferez du bien, et vous jouirez de la véritable gloire, qui est la récompense des belles âmes.
Je compte parmi les consolations qui embellissent la fin de ma carrière le souvenir que vous voulez bien conserver des moments que vous m’avez donnés.
J’ai l’honneur d’être, avec l’estime la plus respectueuse, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire. »
1 Voir : https://data.bnf.fr/fr/11924525/joseph-michel-antoine_servan/
et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Michel_Antoine_Servan
2 Sans doute celui-ci : Discours de Mr. Servan, avocat-général au parlement de Grenoble, dans la cause d'une femme protestante : https://books.google.fr/books?id=q4g8t2Hi23EC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
3 L’ouvrage est bien entendu de Voltaire ; voir : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/549
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28/06/2022
quand on est soutenu par vos talents, il n’y a rien qu’on ne puisse hasarder
... Encouragement présidentiel à Mme Borne ...
Bientôt l'épilogue de la chasse aux ministres .
« A Henri-Louis Lekain
14 février 1767 1
Probablement mon grand peintre tragique commencera les répétitions des Scythes dans le temps qu’il recevra ma lettre.
Je vous avertis, mon cher ami, que je fais partir aujourd’hui, à l’adresse de M. le duc de Praslin, un exemplaire marqué A B dans lequel vous trouverez encore quelques petits changements fort légers. Cette copie est chargée de notes qui disent aux acteurs dans quel esprit la pièce a été composée. Il n’y en a point pour Athamare, parce que c’est vous qui le jouez. 2
Le rôle d’Obéide ne sera point du tout difficile, si l’actrice veut seulement jeter un coup d’œil sur ces notes. Je suppose que M. Molé sera en état de jouer Indatire, qui n’est point du tout un rôle fatigant. Je vous prie de lui dire combien je m’intéresse à sa santé 3. Je crois qu’en général la pièce favorise assez le jeu des acteurs. Il y a plusieurs morceaux qui ne demandent que de la simplicité ; mais je vous avoue que je ne saurais souffrir cette familiarité comique qu’on introduit quelquefois dans la tragédie, et qui l’avilit ridiculement au lieu de la rendre naturelle.
Je ne croyais pas, à mon âge, donner encore une pièce au théâtre ; mais, quand on est soutenu par vos talents, il n’y a rien qu’on ne puisse hasarder.
Je pense que vous donnerez le rôle d’Obéide à Mlle Durancy. Je vous prie de l’embrasser pour moi des deux côtés, si elle veut bien le souffrir.
V. »
1 La copie Beaumarchais-Kehl insère les 3è et 4è paragraphes de la lettre du 17 février 1767 à la suite du 3è de la présente, en la datant du 17 février, mais contient une phrase omise par Lekain ; l'édition de Kehl suit la copie Lekain .
2 Cette phrase omise par Lekain est restituée d'après Kehl .
3 Phrase omise dans manuscrit et édition Beaumarchais-Kehl .
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27/06/2022
Vous avez eu la liberté du choix ; pour moi je n'ai point celle de changer ces rôles
... Du Président à sa Première Ministre . Alea jacta est !
« A David-Louis Constant baron de Rebecque, seigneur d'Hermenches, etc.
à Lausanne
Dans un pays libre comme la Suisse,monsieur, il est juste qu'un républicain l'emporte un peu sur un prince. Songez que c'est un capitaine bernois qui parle à Charles le Téméraire . Je ne vous ai jamais dit, d'ailleurs, que le rôle d'Athamare fût plus beau que celui d'Indatire . Vous avez eu la liberté du choix ; pour moi je n'ai point celle de changer ces rôles ; et je suis encore dans mon lit , je perds les yeux, les jambes et la tête, et dans ce bel état je ne pourrais faire que de très mauvais vers alexandrins .
Votre guerre comique est fort plaisante . Votre chanson très jolie, et le parti des Aristides 1 confondu le plus poliment du monde . J'aurais bien voulu être là . On dit que M. de Goloffkin achète la terre de Coppet 2. C'est une belle acquisition . C'est là qu'on pourrait faire un beau théâtre mais il n'y en aura jamais de plus agréable que celui de Monrepos .
Je présente mes respects à tous les acteurs et actrices . Je n'ai pas encore perdu l'espérance de venir applaudir leurs talents et siffler la pièce .
V.
A Ferney 14è février 1767
Si pourtant vous voulez de ces quatre vers-ci, ils sont à votre service . C'est après qu'Indatire a dit :
Apprends à mieux juger de ce peuple équitable,
Égal à toi, sans doute, et non moins respectable .
Athamare
Élève ta patrie et cherche à la vanter
C'est le recours du faible, on peut le supporter.
Ma fierté , que permet la grandeur souveraine
Ne daigne pas ici lutter contre la tienne .
Te crois-tu juste au moins ?
Indatire
Oui, je puis m'en flatter,
etc. »
1 Aristide est le nom d'un journal fondé à Lausanne pour répandre le mouvement piétiste soutenu par le prince de Wurtemberg et ses amis .
2 Ce ne fut pas le comte Alexandre Golovkin, mais Gaspard von Smeth qui achètera le château de Coppet à la famille de Marie-Elisabeth Hogguer . À la mort de von Smeth, le château passera à son neveu Justus Raimund von der Lahr, qui le vendra le 1er mai 1780 à Georges Tobie Thélusson, à qui Necker l'achètera le 3 mai 1784 .
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Cela est horriblement velche, et les Velches ne se corrigeront jamais
... Les Velches modernes, et cependant rétrogrades, sont ces détestables US-américains qui viennent de rendre illégal un des droits fondamentaux des femmes et dans le même temps soutiennent mordicus la détention d'armes au nom de la liberté . L'hypocrisie de ce peuple bat des records: In God we trust ! la belle affaire de ces faux jetons qui respectent avant tout In gold we trust ! Femmes , et minorités LGBT qui êtes dans le viseur, dès à présent révoltez-vous contre cette droite religieuse intégriste et fondamentaliste . Plus que jamais "A bas l'Infâme !"
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
14 février 1767
Mes chers anges, par excès de précaution, et par nouvelle surabondance de droit, j’adresse encore un nouvel exemplaire à M. le duc de Praslin, pour que vous ayez la bonté de le communiquer. Il y a quelque peu de vers encore de changés, et les notes instructives sont plus amples. Il serait trop aisé de jouer le rôle d’Obéide à contresens ; c’est dans ce rôle que la lettre tue, et que l’esprit vivifie 1, car dans ce rôle, pendant plus de quatre actes, oui veut dire non. J’ai pris mon parti signifie je suis au désespoir. Tout m’est indiffèrent 2 veut dire évidemment je suis très sensible.
Ce rôle, joué d’une manière attendrissante, fait, ce me semble, un très-grand effet ; et, si nous avons deux vieillards, je crois que tout ira bien.
Je vous ai déjà mandé que j'avais prié M. de Thibouville d'avoir la bonté de disposer des rôles . Vous avez actuellement un grand nombre d'exemplaires . Vous me ferez plaisir d'en donner un à M. de Florian qui n'en abusera pas .
J’espère toujours qu’après Pâques M. de La Harpe donnera quelque chose de meilleur que les Scythes. Il s’est trompé dans son Gustave, mais il n’en vaudra que mieux ; et il est, en vérité, le seul qui ait un style raisonnable. Par quelle fatalité faut-il que des pièces qu’on ne peut lire aient eu de si prodigieux succès ? Cela est horriblement velche, et les Velches ne se corrigeront jamais. Vous, qui êtes Français, tenez toujours pour le bon goût 3.
Respect et tendresse
V.»
1 Paul, IIe épitre aux Corinthiens, iii, 6 : https://topbible.topchretien.com/2-corinthiens.3.6/S21/
2 Les Scythes, acte II, scène i.
3 Dans Beuchot, cette lettre se termine par un paragraphe emprunté en partie à la lettre du 10 février, en partie à la lettre du 16 février.
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25/06/2022
Le public prend toujours le parti de ceux qui se vengent, et jamais de ceux qui attaquent de gaieté de cœur
...
« A Charles Palissot de Montenoy,
à Argenteuil, près
de Paris
par Paris
13è février à Ferney 1
Votre lettre du 3 février, monsieur, a renouvelé mes plaisirs et mes regrets. Quel dommage, ai-je dit, qu’un homme qui pense et qui écrit si bien se soit fait des ennemis irréconciliables de gens d’un extrême mérite, qui pensent et qui écrivent comme lui ! Vous avez bien raison de regarder Fréron comme la honte et l’excrément de notre littérature, mais pourquoi ceux qui devraient être tous réunis pour chasser ce malheureux de la société des hommes se sont-ils divisés 2 et pourquoi avez-vous attaqué ceux qui devraient être vos amis, et qui ne sont que les ennemis du fanatisme ? Si vous aviez tourné vos talents d’un autre côté, j’aurais eu le plaisir de vous avoir, avant ma mort, pour confrère à l’Académie française. Elle est à présent sur un pied plus honorable que jamais : elle rend les lettres respectables.
J’apprends que vous jouissez à présent d’une fortune digne de votre mérite. Plus vous chercherez à avoir de la considération dans le monde, plus vous vous repentirez de vous être fait, sans raison, des ennemis qui ne vous pardonneront jamais. Cette idée peut empoisonner la douceur de votre vie. Le public prend toujours le parti de ceux qui se vengent, et jamais de ceux qui attaquent de gaieté de cœur. Voyez comme Fréron est l’opprobre du genre humain ; je ne le connais pas, je ne l’ai jamais vu, je n’ai jamais lu ses feuilles ; mais on m’a dit qu’il n’était pas sans esprit ; il s’est perdu par le détestable usage qu’il en a fait. Je suis bien loin de faire la moindre comparaison entre vous et lui. Je sais que vous lui êtes infiniment supérieur à tous égards ; mais plus cette distance est immense, plus je suis fâché que vous ayez voulu avoir mes amis pour ennemis. Ah ! monsieur, c’était contre les persécuteurs des gens de lettres que vous deviez vous élever, et non contre les gens de lettres persécutés. Pardonnez-moi, je vous en prie, une sensibilité qui ne s’est jamais démentie. Votre lettre, en touchant mon cœur, a renouvelé ma plaie ; et quand je vous écris, c’est toujours avec autant d’estime que de douleur. »
1 Minute avec corrections autographes et mention de la main de V* : « Réponse à M. Palissot, 12 fév[rier] 1766 » ; l'édition Œuvres de M. Palissot, 1788, porte des variantes délibérées, telles que plaintes pour plaisirs à la deuxième ligne .
2 Certains voient dans cette phrase une preuve que les plaintes de Rousseau sur le s persécutions psychologiques subies de la part de V* ne sont pas dénuées de vérité ; ce dernier est en effet accusé de vouloir exclure ses adversaires comme il dit « de la société des hommes ».
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je vous porte mes plaintes et mes désirs
... Mathilde Panot - LFI nourrie au grain par le sire Mélenchon - pérore, se hausse du col et transmet la voix de son maître pour récuser bêtement la première ministre : https://actu.orange.fr/politique/mathilde-panot-accuse-elisabeth-borne-de-vouloir-gouverner-par-effraction-magic-CNT000001PlQ9M.html
C'est vraiment ce qui est le plus important pour améliorer la situation ?
« A Jean-François Marmontel
À Ferney, le 12 février 1767
Mon très cher confrère, vous me mandez que vous m’envoyez Bélisaire, et je ne l’ai point reçu. Vous ne savez pas avec quelle impatience nous dévorons tout ce qui vient de vous. Votre libraire a-t-il fait mettre au carrosse de Lyon ce livre que j’attends pour ma consolation et pour mon instruction ? l’a-t-on envoyé par la poste avec un contre-seing ? Les paquets contre-signés me parviennent toujours, quelque gros qu’ils soient . Enfin je vous porte mes plaintes et mes désirs. Ayez pitié de Mme Denis et de moi. Faites-nous lire ce Bélisaire. Si vous avez rendu Justinien et Théodora bien odieux, je vous en remercie bien d’avance. Je vous supplie de demander à Mme Geoffrin si son cher roi de Pologne ne s’est pas entendu habilement avec l’impératrice de Russie, pour forcer les évêques sarmates à être tolérants, et à établir la liberté de conscience ; je serais bien fâché de m’être trompé. Je suppose que Mme Geoffrin voudra bien me faire savoir si j’ai tort ou raison, qu’elle m’en dira un petit mot, où qu’elle permettra que vous me disiez ce petit mot de sa part. Présentez-lui mon très tendre respect.
Aimez moi, mon cher confrère ; continuez à rendre l’Académie respectable. Ayons dans notre corps le plus de Marmontel et de Thomas que nous pourrons. M. de La Harpe sera bien digne un jour d’entrer in nostro docto corpore 1 ; il a l’esprit très juste, il est l’ennemi du phébus 2, son goût est très épuré et ses mœurs très honnêtes ; il a paru vous combattre un peu au sujet de Lucain 3, mais c’est en vous estimant et en vous rendant justice, et vous pourrez être sûr d’avoir en lui un ami attaché et fidèle. J'espère qu’il ne reviendra à Paris qu’avec une très bonne tragédie, quoiqu’il n’y ait rien de si difficile à faire, et quoiqu’on ne sache pas trop à quoi le succès d’une pièce de théâtre est attaché. Il y en a une 4 qui a eu un grand succès, et qu’on m’a voulu faire lire . J’y suis depuis trois mois, j’en ai déjà lu trois actes ; j’espère la finir avant la fin d’avril. Je ne vous parle point des Scythes, parce qu’on ne sait qui meurt ni qui vit 5. Vous le saurez le mercredi des Cendres, qui est souvent un jour de pénitence pour les auteurs. Mais, sifflé ou toléré, sachez que je vous aime de tout mon cœur.
V.»
1 Dans note docte compagnie ; réminiscence du Malade imaginaire de Molière, intermède III : https://www.youtube.com/watch?v=WgO2OADqK9M
2 Le phébus est une expression ancienne pour désigner un galimatias . Le mot a été remis à la mode au XVIIIè siècle par le Dictionnaire néologique de Pantalon-Phoebus, de Desfontaines, 1726 . Vauvenargues a pris la peine de définir le phébus dans De l'éloquence : « La magnificence de paroles avec de faibles idées est proprement du phébus . »
Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k82618t.texteImage
et : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:%C5%92uvres_de_Vauvenargues_(1857).djvu/73
3 V* songe à l’Épître aux poètes sur les charmes de l'étude, de Marmontel, et aux « Réflexions sur Lucain » de La Harpe, publiées parmi les mélanges littéraires, 1765, dans lesquelles La Harpe critique les vues de Marmontel sur Lucain .
et page 257 et suiv. : https://books.google.fr/books?id=LkA0AAAAMAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=snippet&q=marmontel&f=false
Dans le Mercure de juillet (1 et 2), août et novembre 1766, La Harpe avait donné quatre articles sur la traduction, par Marmontel, de la Pharsale de Lucain. : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5773984b.texteImage
4 Le Siège de Calais, par de Belloy.
5 Proverbe ancien qu'on trouve par exemple dans les Agréables Conférences de deux paysans de Saint-Ouen et de Montmorency, : https://data.bnf.fr/fr/14404017/agreables_conferences_de_deux_paysans_de_saint-ouen_et_de_montmorency_sur_les_affaires_du_temps/
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