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17/03/2019

Nous le tenons d'un autre côté sur la sellette

... Ce Donald Trump, approuvé par un assassin extrémiste, capitaine du "America great again" qui risque le naufrage à l'heure où , image symbolique, coule le "Grande America" pollueur .

https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/dona...

Donald Trump veut interdire l’entrée des musulmans aux Etats-Unis

Souviens-toi Donald, candidat, c'était il y a seulement quatre ans , et tu as gagné avec ces idées pourries , mais n'en remets pas une couche !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

26è février [17]64

Mon cher frère, ne m'enverrez-vous pas le Sully de Mme Mazarelli ?1

A-t-on répondu à ce faquin de Crevier ? Nous le tenons d'un autre côté sur la sellette . Il sera condamné au moins à l'amende honorable .

Quid novi ? Écr l'inf . »

1 Eloge historique de Maximilien de Béthune, duc de Sully, 1763, de Claire-Marie Mazarelli, plus tard marquise de La Vieuville de Saint-Chamond .Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57881904.texteImage

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Claire-Marie_Mazarelli_de_Saint-Chamond

16/03/2019

C’est une matière un peu délicate que la discussion des privilèges d’une province

... Et les Français, rois de l'esprit de clocher depuis toujours (preuve s'il en faut : Bern et le succès des "plus beaux villages français" ) ne font rien pour faciliter la tâche des administrateurs , chacun se trouvant éternellement défavorisé et justement (?) mécontent . C'est bien connu, l'herbe est plus verte dans le pré du voisin !

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 Ô c'est bien vrai ça !

 

 

« A Simon-Augustin Irail 1

Au château de Ferney 24 février 1764

J’attendais, monsieur, pour vous remercier de votre livre 2, que je l’eusse reçu et lu . On ne me l’a remis que depuis trois jours. Il est heureusement arrivé par la diligence de Lyon à l’adresse de M. Camp, banquier .

J’étais impatient de m’instruire dans cet ouvrage. Je vois que vous y avez habilement développé des faits importants. Il était en effet essentiel d’approfondir les droits de la Bretagne.

C’est une matière un peu délicate que la discussion des privilèges d’une province. Vous avez rempli cet objet à la satisfaction de vos lecteurs. Les liseurs de brochures n’en sentiront peut-être pas tout le mérite , mais votre ouvrage intéressera toujours les vrais amateurs de l’histoire.

J’ai l’honneur d’être, avec toute l’estime qui vous est due, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

V. »

Il est vrai que cette abominable aventure semble être du temps de la Saint-Barthélemy ou de celui des Albigeois

... Les guerres de religions se suivent et se ressemblent quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse ; le fanatique qui a frappé en Nouvelle-Zélande hier est d'une espèce qui, elle,  n'est pas en voie de disparition, hélas . A quand la tolérance et la raison ?

https://www.lci.fr/international/en-direct-attentat-de-ch...

 

 

« A Frédéric II, landgrave de Hesse-Cassel 1

Au château de Ferney

le 24 février 1764 2

Monseigneur,

L’aveugle remercie Votre Altesse Sérénissime pour les roués 3 et autres martyrs ; votre bonne œuvre pourra être récompensée dans le ciel, mais elle n’y sera pas plus louée qu’elle l’est sur la terre On va juger incessamment le procès que la pauvre famille Calas intente à leurs juges. Il est vrai que cette abominable aventure semble être du temps de la Saint-Barthélemy ou de celui des Albigeois. La raison a beau élever son trône parmi nous, le fanatisme dresse encore ses échafauds, et il faut bien du temps pour que la philosophie triomphe de ce monstre entièrement .

J’ai encore à remercier Votre Altesse Sérénissime d’avoir donné la préférence aux acteurs français sur les châtrés italiens. Je n’ai jamais pu m’accoutumer à voir les rôles de César et d’Alexandre fredonnés en fausset par un chapon. Vous avez bien raison de faire plus de cas de votre cœur et de votre esprit que de vos oreilles. Que n’ai-je de la santé et de la jeunesse , j’irais à Cassel, et n’irais pas plus loin.

Agréez le profond respect, etc.

Voltaire. »

2 V* répond à une lettre du 6 février 1764 dans laquelle Frédéric écrit : « J'ai reçu avec tout le plaisir imaginable votre lettre avec le Traité sur la Tolérance […] Le sort de cette pauvre famille des Calas m'a touché jusqu'au fond de l'âme […] J'ai eu soin de vous faire remettre par un marchand de Genève, un petit secours […] Que je serais charmé si je pouvais espérer de vous voir ici à ma cour ! […] J'ai vu représenter Olympie à Manheim qui m'a fait un plaisir infini, et en dernier lieu sur mon théâtre les comédiens français nous ont donné Sémiramis où Mme Baron et M. Plante que vous connaissez se sont surpassés . Je suis fort content de ma troupe, et je puis dire qu'il y a quatre sujets qui sont excellents, d'abord ces deux que je viens de vous nommer , et ensuite Mlle Evrard et Mme Verteuil . »

3Les roués ici ne font pas allusion à la pièce Le Triumvirat, mais aux Calas .

15/03/2019

Il faut espérer que les Français feront enfin de bonnes études, et qu'on y connaîtra même le droit public qui n'a jamais été enseigné ... je me consolerai par l'espérance que la génération nouvelle vaudra mieux que celle que j'ai vue

...  Optimiste Voltaire . J'aimerais bien avoir la même consolation, mais l'enseignement en France me semble bien bordélique, donné/vendu par des fonctionnaires pinailleurs et refusant tout progrès , toute réforme fors l'augmentation de leurs salaires .

Parcoursup vient de clore ses inscriptions . Qui sait exactement, chers lycéens, quel sera son avenir d'étudiant avec le maigre choix de filières offertes en réalité, choix d'autant plus difficile que basé sur l'apprentissage/bourrage de crâne de matières plus nombreuses qu'un inventaire à la Prévert ? Experts en grèves grâce au modèle des enseignants plus doués en syndicalisme qu'en pédagogie, la tête continuellement baissée -Smartphone oblige-, nombrilistes -selfies obligent-, collés aux écrans , je crains bien que ne s'affiche pour vous que "Game over" sans "Try again" .

https://etudiant.lefigaro.fr/college-lycee/

N. B. -- Bilan :  même le Figaro est capable de donner des articles avec des fautes ; saurez-vous trouver, entre autres,  "l'épparition" ?

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Le choix : c'est ça ! Après, la vie peut être contrariante ...

 

 

« A François Robert, Agrégé

au collège de Dijon

à Dijon 1

Au château de Ferney

par Genève 23è février 1764

Je vous remercie, monsieur, et je vous félicite de votre plan d’étude 2. Il semble qu'autrefois les collèges n'étaient institués que pour faire des grimauds, vous ferez des gens de mérite . On n''apprenait que ce qu'il fallait oublier, et par votre méthode on apprendra ce qu'il faudra retenir le reste de sa vie . La vraie philosophie prendra la place des sophismes ridicules, et la physique n'en sera que meilleure en s'appuyant sur les expériences et sur les mathématiques plus que sur les systèmes . Neuton a calculé le pouvoir de la gravitation, mais il n'a pas prétendu deviner ce que c'est que ce pouvoir . Descartes devinait tout, aussi n'a-t-il rien prouvé . Loke s'est contenté de montrer la marche et les bornes de l'entendement humain, malheur à ceux qui voudraient aller plus loin .

Votre plan, monsieur, est un service rendu à la patrie . Il faut espérer que les Français feront enfin de bonnes études, et qu'on y connaîtra même le droit public qui n'a jamais été enseigné . Je souhaite que tous ces nouveaux secours forment de nouveaux génies . Je suis prêt à finir ma carrière, mais je me consolerai par l'espérance que la génération nouvelle vaudra mieux que celle que j'ai vue .

J'ai l'honneur d'être avec toute l'estime que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi . »

1 François Robert fit des œuvres dont les premières ne remontent pas avant 1767 ; il publia surtout des géographies à usage scolaire, et sera plus tard membre du conseil des Cinq Cents . On peut lire de lui un Voyage dans les XIII cantons suisses,..., 1789 .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Robert

et : https://www.e-rara.ch/zut/wihibe/content/titleinfo/2296699

14/03/2019

M. Turgot a déjà écrit aux principaux créanciers pour les amener tous à un arbitrage

... Tiens, tiens ! ça ne vous rappelle pas une affaire qui défraye la chronique actuelle avec M. Tapie , l'Etat, une banque, des ministres et autres comparses pour sujets d'escroquerie, incompétence, lâcheté, comédie, abus qui sont le propre de ceux qui sont passés maîtres dans l'art de s'enrichir sur le dos des autres .

On joue actuellement à "je -te- tiens- tu- me- tiens- par- la- barbichette" et Nanard y est excellent depuis toujours, c'est son fonds de commerce .

 

 

« A Charles Manoël de Végobre, Avocat

à Genève

[Ferney 22 février 1764] 1

Je vous prie, monsieur, de donner deux baisers pour moi à monsieur votre fils à qui je demande pardon de la petite peine que j'ai pu lui causer . M. d'Ivernois 2 peut mander à M. de Ladouz qu'il ne doit pas s'inquiéter de l'absence de M. le maréchal de Richelieu et de M. Turgot, intendant de Limoges, qui sont tous deux à Paris . Ils n'en prennent pas moins à cœur l’affaire de M. de Ladouz . M. Turgot a déjà écrit aux principaux créanciers pour les amener tous à un arbitrage . Les affaires sont longues, il y a loin d'ici à Paris, et de Paris à Limoges , et quand Dieu fit l'homme il lui dit, prenez patience . Permettez, monsieur, que je vous embrasse sans cérémonie .

V. »

1 Endossée deux fois sur le manuscrit .

13/03/2019

Il y a de vieilles cruches empestées, toutes encroûtées de vieille ordures, il faut les écurer

... C'est bien ce que désirent les Algériens, entre autres peuples, et des "vieilles cruches", des malades qui gouvernent sont connus sur les cinq continents , malfaisants impunis . La malfaisance ne connait pas de date de péremption .

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Grattez ! fouillez, faites votre choix !

https://www.afrikmag.com/decouvrez-le-top-10-des-dirigean... 

 

 

« A Anne-Robert-Jacques Turgot, Intendant de Limoges 1

En son hôtel

à Paris

22è février 1764

Il n'y a , monsieur, que les philosophes qui aient un cœur, et je crois qu'il faut dire que les peuples ne seront heureux que quand ils auront des philosophes pour intendants . Je vous remercie comme si j'étais Ladouz 2, et que ma maison eût brûlé . Je vous sais grand gré de trouver qu'Ossian fils de Fingal 3, et tous les fatras barbares, ressemblent comme deux gouttes d'eau à Isaïe, c'est que la belle nature est partout la même quand on est animé d'un divin enthousiasme . Il paraît que vous avez deviné que la Tolérance était d'un ouvrier qui fait des couteaux à deux tranchants . Les gens qui ont le nez fin pourront soupçonner que le bon prêtre, ami de la tolérance, n'est pas ennemi de l'indifférence . J'en ai fait des reproches à ce bon homme ; il m'a répondu qu'il en était bien fâché, mais qu'il n'avait pu faire autrement ; et qu'il était impossible d’amener les successeurs des Gentils à être indulgents, si on ne commençait par les rendre indifférents . Il y a de vieilles cruches empestées, toutes encroûtées de vieille ordures, il faut les écurer avant d'y verser une liqueur douce .

Comptez, monsieur, que je regrette plus que jamais de n'être pas de la famille de Pourceaugnac, et que je voudrais passer la fin de ma vie auprès d'un homme de votre mérite ; mes derniers jours seraient mes beaux jours ; je me suis donné des chaînes, il faut que je laboure la terre que j'ai acquise ; je cherche à me persuader que c'est la plus belle fonction de l'homme , et qu'il n'y a point de plaisir égal à celui de suivre sa charrue . J'aime pourtant encore mieux lire Virgile et Horace , et surtout, j'aimerais mieux vous faire ma cour . Conservez, monsieur, vos bontés pour l'homme du monde qui en sent tout le prix .

V. »

3 Sans doute référence à Fingal, de Macpherson, 1762 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/James_Macpherson

et : https://data.bnf.fr/fr/11913832/james_macpherson/

12/03/2019

J’ai été pendant trois mois sur le point de perdre les yeux, et c’est ce qui fait que je ne peux encore vous écrire de ma main

... Mon cher Voltaire, il semble bien que nos maux masculins reçoivent des traitements qui n'ont rien à envier à ceux du XVIIIè siècle quant à leurs conséquences nocives, ou "comment pour garder trois poils sur le caillou on devient impuissant et suicidaire" : https://www.europe1.fr/societe/information-europe-1-medic...

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« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

22 février 1764 1

Mon cher et ancien ami, vous en usez avec nous comme les jansénistes avec la communion ; vous nous écrivez

A tout le moins une fois l’an.2

Cela n’empêche pas que nous ne vous aimions tous les jours. Nous prétendons d’ailleurs être plus philosophes à Ferney que vous ne l’êtes à Launay ; car nous ne faisons nulle infidélité à nos campagnes, et vous quittez la vôtre. Le fracas et les folies de Paris ont encore pour vous des charmes ; mais il paraît que les tragédies nouvelles n’en ont guère.

Vous me parlez de contes : en voici un que je vous donne à deviner, pour peu que vous vous ressouveniez de votre grec, vous n’aurez pas de peine ; et si vous n’aviez pas quitté Launay, j’aurais cru que Macare était chez vous ; mais vous êtes homme à le mener de la campagne à la ville. Macare est certainement chez mademoiselle Corneille, aujourd’hui madame Dupuits ; elle est folle de son mari, elle saute du matin au soir, avec un petit enfant dans le ventre, et dit qu’elle est la plus heureuse personne du monde. Avec tout cela, elle n’a pas encore lu une tragédie de son grand-oncle, ni n’en lira. Son grand-oncle commenté vous arrivera, je crois, avant qu’il soit un mois. Les Anglais, qui viennent ici en grand nombre, disent que toutes nos tragédies sont à la glace ; il pourrait bien en être quelque chose ; mais les leurs sont à la diable.

Il est fort difficile à présent d’envoyer à Paris des Tolérance par la poste ; mais frère Thieriot, tout paresseux qu’il est, tout dormeur, tout lambin, pourra vous en faire avoir une, pour peu que vous vouliez le réveiller.

J’ai été pendant trois mois sur le point de perdre les yeux, et c’est ce qui fait que je ne peux encore vous écrire de ma main. Mme Denis vous fait les plus tendres compliments.

N. B. – Si vous aimez les contes, dites à M. d’Argental qu’il vous fasse lire chez lui les Trois manières . Adieu, mon cher et ancien ami. 

V.»

1 Cideville a noté sur le manuscrit original : « Répondu le 17 avril 1764 ». Dans sa lettre du 11 février, il écrit notamment : « Il me semble […] que votre muse supporte à merveille les grâces et la vigueur de votre printemps ; rien en effet de plus printanier que votre conte de Berthe [Ce qui plait aux dames] et votre conte d'André et de Denis [Gertrude] : rien de meilleure plaisanterie que votre Quakre . Je n'ai point eu le bonheur de lire votre discours sur la tolérance , on en dit des merveilles […] . »