14/04/2019
Tout ce que je souhaite à vos neveux, à vos fils, à vos petits-fils, c'est qu'il vous ressemblent tous
... Je ne fais pas cependant le même souhait pour deux individus qui ont en commun un extrêmisme qui me déplait au plus haut point, Jean-Marie Le Pen et Jean-Luc Mélenchon . Que les lois de l'hérédité soient contrecarrées et nous épargnent des bis repetita de ces individus , leurs suivants et adorateurs sont déjà suffisamment nombreux et malfaisants .
« A Claude-Philippe Fyot de La Marche
14 mars 1764, à Ferney
Mon respectable et digne magistrat, mon vrai philosophe, je ne serais pas dans ma chaumière, je serais à présent dans votre palais de La Marche, si j'avais de la santé et des yeux .
De quel neveu me parlez-vous 1, s'il vous plait ? car il me semble que vous en avez plusieurs . Tout ce que je souhaite à vos neveux, à vos fils, à vos petits-fils, c'est qu'il vous ressemblent tous .
M. le premier président actuel du parlement de Bourgogne paraît imiter vos bontés pour moi ; il daigne prendre le parti de mon petit pays de Gex, celui de Mme Denis et le mien, contre la rapacité des gens d’Église . Il se prête aux vues de M. le duc de Praslin qui veut bien soutenir nos droits ; ainsi je suis fait pour avoir obligation à tout ce qui porte votre nom .
Que je vous loue, mon respectable magistrat , de passer vos jours à La Marche ! Est-ce dans votre belle maison que se fera le mariage ? Vous faites de si jolis vers pour le roi de Pologne, que sûrement vous ferez l'épithalame . Vous n'aurez chez vous que des occupations agréables, tandis que dans Paris tout est en rumeur à l'occasion des jésuites ; on emprisonne, on exile ; c'est le revers de ce qui se passait du temps de frère Le Tellier, confesseur de Louis XIV . Ce maraud prodiguait les lettres de cachet contre les ennemis des jésuites et aujourd’hui on les prodigue contre leurs partisans .
Je crois vous avoir dit plus d'une fois qu'on finirait par lapider ces bons frères avec les décombres de Port-Royal . Le cas est arrivé . Il faut dans ce monde que chacun ait son tour . On dit que M. le duc de La Vaugayon 2 est exilé ; la cour n'a que des orages ; la paix et le bonheur sont chez vous .
Vous avez la bonté de me parler de cette petite rente . Je l'ai payée à Mme Dupuits, et puisque vous voulez me rembourser, je vous supplie de faire tenir à votre loisir, cette somme à M. Propiac, receveur général du domaine à Dijon, pour la faire parvenir à M. Camp, mon banquier à Lyon, associé de M. Tronchin . Je reconnais la bonté de votre cœur à cette attention ; vous avez pitié d'un pauvre homme qui bâtît dans un pays barbare, et qui s'est chargé d'une famille assez considérable ; car j'ai chez moi M. et Mme Dupuits et leur sœur, outre un cousin de vingt trois ans paralytique pour le reste de sa vie . J'ai de plus un aumônier jésuite ou ex-jésuite que vous connaissez peut-être, il a longtemps professé à Dijon ; ce n'est pas un père Porée , mais aussi il n'en a pas le fanatisme, car ce pauvre père Porée, tout homme d'esprit qu'il était, croyait à toutes les bêtises de la théologie, et qui pis est, il avait le malheur de s'en piquer . Vous mon vrai philosophe qui avez de la vertu sans superstition, c'est auprès de vous que je voudrais vivre et mourir . Pardonnez si je vous assure de mon tendre respect par une autre main que la mienne . Je ne suis pas encore en état d'écrire .
V. »
1 C'est Jean, fils de Jacques-Philippe, qui épouse Judith Joly de Drambon en 1764 ; voir : https://gw.geneanet.org/goiset?lang=fr&iz=3&p=jean&n=fyot&oc=1
2 Antoine-Paul-Jacques de Quélen, duc de La Vauguyon, précepteur de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, est un ardent défenseur des jésuites opprimés ; mais il ne semble pas qu’il ait été exilé . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_de_Qu%C3%A9len_de_Stuer_de_Caussade
et : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+quelen&oc=3&p=antoine+paul+jacques
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13/04/2019
Où en serait cette pauvre enfant, si elle n’avait eu pour protecteur que ce mauvais parent ? Mon cher frère, les hommes sont bien injustes
... Le mauvais parent est tout simplement l'Etat français qui se fait remarquer encore par son manque de parole au sujet du droit au logement, et plus exactement reste très riche en paroles et trop pauvre en actes : https://www.nouvelobs.com/societe/20190412.OBS11470/l-onu...
Jusqu'à quand l'Etat restera-t-il complice des "marchands de sommeil", pourris entre les pourris encore impunis ? Ces hors-la-loi , véritables esclavagistes, doivent être impitoyablement poursuivis, éliminés . Et qu'on ne vienne pas me dire qu'ils ne sont pas connus ! Est-ce une question abordée dans le fumeux/fameux Grand Débat et quelle réponse y sera apportée ?
M. Denormandie, ministre du logement et Mme Belloubet , ministre de la justice, pondeurs de circulaires, vous tournez effectivement en rond, et rien ne se fait : blablabla, encore et toujours .
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marchand_de_sommeil#L%C3%A9...
SDF
« A Etienne-Noël Damilaville
14è mars 1764
Mon cher frère, je reconnais votre cœur au zèle et à la douleur que l’intérêt d’un ami vous inspire. Vous avez l’un et l’autre une belle âme. Mais rassurez-vous , votre ami n’a certainement rien à craindre de la rapsodie dont vous me parlez 1. Quand même cette satire aurait cours pendant huit jours , ce qui peut bien arriver, grâce à la malignité humaine, la foule de ceux qui sont attaqués dans cette rapsodie ferait cause commune avec M. Diderot, et cette satire ne lui ferait que des amis. Mais, encore une fois, ne craignez rien ; on m’écrit que cet ouvrage a révolté tout le monde. L’auteur n’est pas adroit ; quand on veut nuire dans un ouvrage, il faut qu’il soit bon par lui-même, et que le poison soit couvert de fleurs . C’est ici tout le contraire.
Il est vrai que l’auteur a des protecteurs ; mais les protecteurs veulent être amusés, et ils ne le seront pas. L’ouvrage sera oublié dans quinze jours ; et le grand monument qu’érige M. Diderot doit faire à jamais l’honneur de la nation . J’attends l’Encyclopédie avec l’impatience d’un homme qui n’a pas longtemps à vivre, et qui veut jouir avant sa mort. Plût à Dieu qu’on eût imprimé cet ouvrage en pays étranger ! Quand Saumaise 2 voulut écrire librement, il se retira en Hollande ; quand Descartes voulut philosopher, il quitta la France . Mais puisque M. Diderot a voulu rester à Paris, il n’a d’autre parti à prendre que celui de s’envelopper dans sa gloire et dans sa vertu 3.
Il est bien étrange, je vous l’avoue, que la police souffre une telle satire, et qu’on craigne de publier la Tolérance . Mais rien ne m’étonne ; il faut savoir souffrir, et attendre des temps plus heureux.
On dit que l’abbé de La Tour Dupin est à la Bastille pour les affaires des jésuites . C’est un parent de mademoiselle Corneille, devenue Mme Dupuits 4. C’est lui qui sollicita si vivement une lettre de cachet pour ravir à mademoiselle Corneille l’asile que je lui offrais chez moi. Où en serait cette pauvre enfant, si elle n’avait eu pour protecteur que ce mauvais parent ? Mon cher frère, les hommes sont bien injustes ; mais de toutes les horreurs que je vois, la plus cruelle, à mon gré, et la plus humiliante, c’est que des gens qui pensent de la même façon sur la philosophie déchirent leurs maîtres ou leurs amis. On est indigné quand on voit Palissot insulter continuellement M. Diderot, qu’il ne connaît pas ; mais je suis bien affligé quand je vois ce malheureux Rousseau outrager la philosophie dans le même temps qu’il arme contre lui la religion. Quelle démence et quelle fureur de vouloir décrier les seuls hommes sur la terre qui pouvaient l’excuser auprès du public, et adoucir l’amertume du triste sort qu’il mérite !
Mon cher frère, que je plains les gens de lettres ! Je serais mort de chagrin, si je n’avais pas fui la France . Je n’ai goûté de bonheur que dans ma retraite. Je vous prie de dire à votre ami 5 combien je l’estime et combien je l’honore. Je lui souhaite des jours tranquilles ; il les aura, puisqu’il ne se compromet point avec les insectes du Parnasse, qui ne savent que bourdonner et piquer. Mon ambition est qu’il soit de l’Académie ; il faut absolument qu’on le propose pour la première place vacante. Tous les gens de lettres seront pour lui, et il sera très aisé de lui concilier les personnes de la cour, qui obtiendront pour lui l’approbation du roi. Je n’ai pas grand crédit assurément, mais j’ai encore quelques amis qui pourront le servir. Notre cher ange, M. d’Argental, ne s’y épargnera pas.
Je vois bien mon cher ami, qu’il est plus aisé d’avoir des satires contre le prochain que d’avoir le mandement de Christophe, et le livre intitulé Il est temps de parler.
Je vous embrasse de tout mon cœur. Ecr. l’inf. »
1 Allusion à La Dunciade, de Palissot de Montenoy , dans laquelle Diderot est présenté sous les traits du favori de la déesse Sottise ; voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1085278/f2.image
3 Réminiscence d'Horace, Odes, III, xxix, 54-55 : https://fr.wikisource.org/wiki/Odes_(Horace,_S%C3%A9guier)/III/29_-_%C3%80_M%C3%A9c%C3%A8ne
4 Voir lettre du 26 janvier 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/12/17/n-b-qu-on-pourrait-confier-cet-argent-a-la-mere-qui-le-ferait-durer.html
5 Diderot .
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12/04/2019
si les pauvres seigneurs châtelains étaient moins dépendants de nosseigneurs les intendants, ils pourraient faire autant de bien à la France que nosseigneurs les intendants font quelquefois de mal
...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
14 mars 1764 1
Divins anges,
Vraiment vous avez raison, j’aime mieux Que servirait de naître ? parce que cela nous regarde tous tant que nous sommes, et Qu'eût-il servi de naître ne regarde que Pandore . Le vivre au lieu de naître m'avait terriblement embarrassé . La main du charmant secrétaire s’était méprise, et ce ne sera jamais qu'à sa main qu'on pourra reprocher des erreurs .
J’ai reçu la Gazette littéraire 2, et j’en suis fort content : l’intérêt que je prenais à cet ouvrage, et la sagesse à laquelle il est condamné, me faisaient trembler ; mais, malgré sa sagesse, il me plaît beaucoup ; il me paraît que les auteurs entendent toutes les langues ; ainsi ce ne serait pas la peine que je fisse venir des livres d’Angleterre ; Paris est plus près de Londres que Genève ; mais Genève est plus près de l’Italie ; je pourrais donc avoir le département de l’Italie et de l’Espagne, si on voulait. J’entends l’espagnol beaucoup plus que l’allemand, et les caractères tudesques me font un mal horrible aux yeux, qui ne sont que trop faibles. Je pense donc que, pour l’économie et la célérité, il ne serait pas mal que j’eusse ces deux départements, et que je renonçasse à celui d’Angleterre . C’est à M. le duc de Praslin à décider. Je n’enverrai jamais que des matériaux qu’on mettra en ordre de la manière la plus convenable ; ce n’est pas à moi, qui ne suis pas sur les lieux, à savoir précisément dans quel point de vue on doit présenter les objets au public ; je ne veux que servir et être ignoré.
A l’égard des Roués 3, je n’ai pas dit encore mon dernier mot, et je vois avec plaisir que j’aurai tout le temps de le dire.
Madame Denis et moi nous baisons plus que jamais les ailes de nos anges . Nous remercions M. le duc de Praslin de tout notre cœur. Les dîmes nous feront supporter nos neiges.
Je suis enchanté que l’idée des exemplaires royaux, au profit de Pierre, neveu de Pierre, rie à mes anges . Je suis persuadé que M. de Laborde, un des bienfaiteurs, l’approuvera.
Nous nous amusons toujours à marier des filles ; nous allons marier avantageusement la belle-sœur 4 de la nièce à Pierre . Tout le monde se marie chez nous ; on y bâtit des maisons de tous côtés, on défriche des terres qui n’ont rien porté depuis le déluge ; nous nous égayons, et nous engraissons un pays barbare , et si nous étions absolument les maîtres, nous ferions bien mieux. Je déteste l’anarchie féodale ; mais je suis convaincu par mon expérience que si les pauvres seigneurs châtelains étaient moins dépendants de nosseigneurs les intendants, ils pourraient faire autant de bien à la France que nosseigneurs les intendants font quelquefois de mal, attendu qu’il est tout naturel que le seigneur châtelain regarde ses vassaux comme ses enfants 5.
Je demande pardon de ce bavardage ; mais quelquefois je raisonne comme Lubin, je demande pourquoi il ne fait pas jour la nuit. Mes anges, je radote quelquefois, il faut me pardonner ; mais je ne radote point quand je vous adore. »
1 La copie Beaumarchais-Kehl, suivie par les éditions, supprime le premier paragraphe .
2 Le premier cahier est du 7 mars 1764 .
3 Le Triumvirat .
4 Mlle Dupuits, sœur du mari de Cornélie-Chiffon : voir lettre de février-mars à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/03/22/je-ne-croyais-pas-qu-il-l-eut-si-grosse-6138048.html
. La formule employée par V* est d'un ton campagnard ; elle évoque les explications de Gareau dans Le Pédant joué, II, 3, sur « la veuve de Denis Vabel le jeune […] fille du second lit de Georges Marquiau le biau-frère du neveu de Piare Brunet », etc.
5 Tout ce paragraphe est caractéristique des conceptions politiques de V* que l'on pourrait dire paternalistes sans donner de caractère péjoratif à ce mot . Elles sont aux antipodes des idées démocratiques de Rousseau, tout en s’éloignant des tendances centralisatrices et anti-féodales de la monarchie française .
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11/04/2019
jamais la dispute n’a convaincu personne ; on peut ramener les hommes en les faisant penser par eux-mêmes, en paraissant douter avec eux, en les conduisant comme par la main, sans qu’ils s’en aperçoivent
...
Forget-me-not !
« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence
Je vous conjure, mon cher monsieur, de ne point disputer avec les gens entêtés . La contradiction les irrite toujours, au lieu de les éclairer ; ils se cabrent, ils prennent en haine ceux dont on leur cite les opinions ; jamais la dispute n’a convaincu personne ; on peut ramener les hommes en les faisant penser par eux-mêmes, en paraissant douter avec eux, en les conduisant comme par la main, sans qu’ils s’en aperçoivent. Un bon livre qu’on leur prête, et qu’ils lisent à loisir, fait bien plus sûrement son effet, parce qu’alors ils ne rougissent point d’être subjugués par la raison supérieure d’un antagoniste. Cette méthode est la plus sûre, et on y gagne encore l’avantage de se procurer le repos.
Je suis très édifié, monsieur, de voir que vous érigez un hôpital, et que, par les justes mesures que vous avez prises, vous guérirez trois cents personnes par année. Nous ne sommes dans ce monde que pour y faire du bien.
Je vois que l’affaire des jésuites a effarouché quelques esprits ; mais tout sera calmé par la sagesse du roi. Vous savez sans doute qu’on a condamné au bannissement l’abbé de Caveyrac, qui avait fait l’apologie de la Saint-Barthélemy, et qui s’était mis à faire celle des jésuites. Vous savez que ces pères ne sont plus à Versailles ; leur éloignement semble dissiper tout esprit de faction : mais ce qu’il y a de plus heureux, c’est que les finances sont en très bon état ; les voisins de la France s’y intéressent autant que les Français ; le crédit public renaît , jamais on n’a été plus en droit d’espérer des jours heureux.
Il faut qu’il y ait eu quelques manœuvres secrètes de la part des jésuites, qui ont donné un peu d’alarmes, et qui ont peut-être fait saisir, dans le bureau des postes, des paquets indifférents qui ont pu être soupçonnés d’avoir quelques rapports à ces tracasseries. C’est un mal très médiocre dans la félicité publique.
Je ne sais ce que c’est que la Lettre du quakre ; j’en ai entendu parler, mais je ne l’ai point vue, et, sur ce qu’on m’en a dit, je serais fâché qu’on l’attribuât à mes amis ou à moi.
Vous savez, monsieur, avec quels sentiments je vous suis dévoué pour la vie.
14è mars 1764 .»
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10/04/2019
two women, the rivals, could live chearfully together under the care of a virtuous and aimable lord
... Emmanuel Macron serait-il the virtuous and aimable lord de Theresa May et Angela Merkel ? Je lui conseille de compter ses abattis avant de se mettre en ménage avec elles .
Mesdames, vous n'avez plus qu'à signer là, je m'occupe de tout !
« A Arthur Hill-Trevor
I have just now found in the general history the passage concerning the statesman who is said to have kept two wives at home . I remeber that an english gentleman told us that story some years ago at my house, in order to persuade us that two women, the rivals, could live chearfully together under the care of a virtuous and aimable lord . Such a double wedding is contrary to our western laws, not to eastern, not to the law of nature, and much less to good nature . If the report is false it shall be blotted out of a book consecrated to truth .
13 mars n. s. [1764] 1»
1Voir lettre du 8 mars 1764 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/04/04/i-am-no-way-concern-d-in-the-business-of-poligamy-or-bigamy-or-even-monogam.html
« Je viens de trouver dans l'Histoire universelle le passage relatif à l'homme d’État que l'on dit avoir entretenu deux épouses chez lui . Je me souviens qu'il y a quelques années un gentilhomme anglais se trouvant chez moi nous conta cette histoire pour nous persuader que deux femmes, même rivales, pouvaient vivre cordialement ensemble sous la conduite d'un maître aimable et vertueux . Un tel double mariage est fort contraire à nos lois occidentales, mais pas aux lois orientales, et moins encore aux lois de la bonne nature . Si l'histoire est fausse, elle devrait être supprimée dans un livre consacré à la vérité . »
L'ouvrage dont il est question ici peut être , soit de George Psalmanazar [pseudonyme , voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Psalmanazar et : https://books.google.fr/books?id=ERpBdEUdhz8C&pg=PA359&lpg=PA359&dq=George+Psalmanazar+%C2%A0:+The+General+History+of+printing,+1732&source=bl&ots=p_vSgo6LeW&sig=ACfU3U29q-rLH3PctZqsS-l2xWQEtyMBUA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi9q-CN_cThAhWKBGMBHVZ4DM8Q6AEwAnoECAkQAQ#v=onepage&q=George%20Psalmanazar%20%C2%A0%3A%20The%20General%20History%20of%20printing%2C%201732&f=false
] : The General History of printing, 1732 ( https://quod.lib.umich.edu/e/ecco/004898568.0001.000?view=toc ), soit du même avec Thomas Salmon, et plus probablement : An universal history, etc. 1736, qui fut traduit en français sous le titre : Histoire universelle depuis le commencement du monde jusqu'à présent, traduit de l'anglais, etc. , 1742, en 42 volumes : voir : https://www.livre-rare-book.com/search/current.seam?title=histoire+universelle+depuis+le+commencement+du+monde&maximumPrice=100000.0&sorting=RELEVANCE&ageFilter=ALL¢ury=EITHEENTH&l=fr&actionMethod=search%2Fcurrent.xhtml%3AsearchEngine.initSearch
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09/04/2019
Peu de gens sentiront votre mérite, vu le sujet que vous avez traité, et moi je le sens malgré le sujet
... M. Edouard Philippe , ne vous réjouissez pas trop vite, ici je ne transcris que les paroles de Voltaire qui, à l'occasion, et même souvent savait être indulgent et encourageant . Après votre discours d'hier, nous attendons les actes et alors votre mérite sera confirmé ou non . A suivre ...
« A Claude-Germain Le Clerc de Montmercy 1
Aux Délices , 13 mars 1764
Vous êtes donc, monsieur, comme Raphaël qui s’amusait quelquefois à peindre des fleurs sur des pots de terre . Vraiment je vous suis bien obligé d'avoir orné à ce point mon vieux pot cassé . Vous avez prodigué des vers charmants sur le sujet le plus mince 2, j'en suis aussi honteux que reconnaissant .
J'ai encore à vous remercier d'avoir dit tant de bien de M. de Vauvenargues 3, homme trop peu connu, et bien digne de vos louanges et de vos regrets . C'était un vrai philosophe ; il a vécu en sage, et est mort en héros sans que personne en ait rien su . Je chérirai toujours sa mémoire ; tout ce que vous dites de lui m’attendrit, autant que ce que vous dites de moi me fait rougir .
Je m'étonne qu'avec le talent de faire des vers si faciles, si agréables, si remplis de philosophie et de grâces, vous ne choisissiez pas quelque sujet digne d'être embelli par vous . La nature vous a donné la pensée, le sentiment et l’expression ; il ne vous manque qu'une toile pour y jeter vos belles couleurs . Peu de gens sentiront votre mérite, vu le sujet que vous avez traité, et moi je le sens malgré le sujet . Je m'intéresse à vous indépendamment de la reconnaissance ; je voudrais savoir ce que vous faites, si vous êtes aussi heureux que philosophe, et je suis très fâché d'être à plus de cent lieues de vous ; une santé misérable et une fluxion horrible sur les yeux m'empêchent de vous remercier de ma main, mais elles n'ôtent rien aux sentiments avec lesquels je serai toujours le plus sincèrement du monde, monsieur, votre, etc. »
1 Voir : https://books.google.fr/books?id=fgpAAAAAcAAJ&pg=PA95&lpg=PA95&dq=Claude-Germain+Le+Clerc+de+Montmercy&source=bl&ots=UrUJQ2PEQj&sig=ACfU3U3aLKylLaTyaEBvpU6r4Q2xx6L6rg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj0r8eDuMLhAhXJx4UKHcBGDdUQ6AEwBHoECAQQAQ#v=onepage&q=Claude-Germain%20Le%20Clerc%20de%20Montmercy&f=false
2 Le Clerc vient de publier Voltaire, Poème en vers libres : voir page v : https://books.google.fr/books?id=RTYHAAAAQAAJ&pg=PA3&lpg=PA3&dq=Claude-Germain+Le+Clerc+de+Montmercy&source=bl&ots=S3K2rosyGv&sig=ACfU3U32pp4YLtpeMTGVS77c61_tBqe_zA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiSnIbruMLhAhUGmRoKHVySC5s4ChDoATAAegQICRAB#v=onepage&q=Claude-Germain%20Le%20Clerc%20de%20Montmercy&f=false
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08/04/2019
Ce qu'on devrait proposer, ce me semble, ce serait des conditions raisonnables, moyennant lesquelles ils ne seraient plus tentés d’abandonner leur patrie
... Ce que dit Voltaire en 1764 est de bon sens, ce qui ne semble pas être le lot de tous les partis politiques qui brassent des idées répressives avant que d'avoir des idées constructives . Le "contre" mène la danse avant le "pour" et le "avec" !
Bilan de la "Grande Consultation" ? Dès à présent, avant toute intervention du premier ministre, je parie, connaissant un peu mes concitoyens gaulois, pour une "Grande Désillusion" .
Remake 2019 : La Grande Illusion II
« A Paul-Claude Moultou
à Genève
11è mars 1764, à Ferney
Il est bien étrange, mon cher et aimable philosophe, qu'on propose le rappel des protestants en France ; car assurément on ne les en a pas chassés, au contraire, on les retient malgré eux, et on confisque leur bien quand ils viennent déjeuner à Genève ou à Lausanne . Ce qu'on devrait proposer, ce me semble, ce serait des conditions raisonnables, moyennant lesquelles ils ne seraient plus tentés d’abandonner leur patrie . Mais on m'assure que dans le livre de M. de La Morandière 1, on avance qu'il ne doit pas être permis à deux familles de s'assembler pour prier Dieu . C'est conseiller la persécution sous le nom de tolérance, mais il se peut qu'on m'ait trompé, je n'ai point vu le livre ; tout ce que je sais, c'est que les parlements brûlent à présent tous les livres qui leur déplaisent . On ne fera pas cet honneur à l'imitation théâtrale de ce pauvre Jean-Jacques, car on ne la lira pas 2. J'ai peur que le bonhomme ne devienne entièrement fou . Les dévots diront que c'est une punition divine .
Dès que j’aurai quelque chose qui puisse amuser Mme la duchesse d'Anville, je ne manquerai pas de vous le faire tenir . Il n'y a que son extrême indulgence et la vôtre, qui puisse me faire prendre cette hardiesse .
Vous savez que l'auteur de l'apologie de la Saint-Barthélemy est à Rome en personne, tandis qu'à Paris il est au carcan en peinture . Dieu le récompensera, il sera peut-être cardinal .
Vraiment vous seriez un homme charmant de venir égayer un pauvre malade . Mme Denis a une passion violente pour vous . Vous connaissez les sentiments inviolables que je vous ai voués .
V. »
1 Ouvrage sur le rappel des protestants en France ; voir : https://data.bnf.fr/fr/12134741/denis-laurian_turmeau_de_la_morandiere/
et aussi : http://www.histoire-en-questions.fr/ancien%20regime/versailles-morandiere.html
2 Voir lettre du 8 mars 1764 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/04/05/il-est-bien-juste-que-sa-vie-et-ses-ouvrages-soient-des-contradictions-perp.html
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