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07/10/2016

Mettons-le hors d'état de nuire en faisant voir combien il veut nuire .

... Et même si ce n'est pas 'veut', mais seulement 'peut', tout candidat à la présidence de la république, ou tout autre poste subalterne d'ailleurs, doit impérativement être mis à l'écart, le pouvoir de nuisance d'un dirigeant n'est que trop grand .

[Mise en ligne le 4 pour le 7 depuis une médiathèque]

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

20 octobre [1761]

A quoi pensez-vous mon très cher philosophe 1? de ne vouloir que rire de l'historiographe lefranc de pompignan ? ne savez-vous pas qu'il compte être à la tête de l'éducation de M. le duc de Bourgogne avec son fou de frère ? que ce sont tous deux des persécuteurs ? que les gens de lettres n'auront jamais du plus cruels ennemis ? Il me paraît qu'il est d'une conséquence extrême de faire sentir à la famille royale elle-même, ce que c'est que ce malheureux . Il faut se mettre à genoux devant monsieur le dauphin, en fessant son historiographe .

Voici ce qu'une bonne âme m'envoie de Montauban 2. Si vous étiez une bonne âme de Paris, cela vaudrait bien mieux . Mais maître Bertrand vous vous servez de la patte de raton 3.

Il est sûr que ce détestable ennemi de la littérature a calomnié tous les gens de lettres quand il a eu l'honneur de parler à monseigneur le dauphin . Son Épître dédicatoire est pire que son discours à L'Académie . Ce sont là de ces coups qu'il faut parer . Il ne faut pas seulement le rendre ridicule, il faut qu'il soit odieux . Mettons-le hors d'état de nuire en faisant voir combien il veut nuire .

Vraiment vous avez mis le doigt dessus en disant que Corneille est froid . Du moins Cinna n'est pas fort chaud, mais d'où vient en partie cette glace ? de la note de l'Académie . Elle me dit dans sa note ( et c'est vous qui l'avez écrite 4) qu'on s'intéresse à Auguste . Eh messieurs c'est à Cinna qu'on s'intéresse dans le premier acte, car vous savez bien qu'on aime tous les conspirateurs . Cinna est conjuré, il est amant, il fait un tableau terrible des prescriptions, il rend Auguste exécrable . Et puis messieurs on s'intéresse dites-vous à Auguste ! On change donc d'intérêt . Il n'y en a donc point , et voilà ce qui fait que votre fille est muette 5. Proposez ce petit argument quand vous irez là . Mais ce n'est pas assez de savoir la langue, il faut connaître le théâtre . Ah mon cher philosophe, il n'est que trop vrai que notre théâtre est à la glace . Ah si j'avais su ce que je sais ! si on avait plus tôt purgé le théâtre de petits maîtres ! si j'étais jeune ! Mais tout vieux que je suis, je viens de faire un tour de force, une espièglerie de jeune homme . J'ai fait une tragédie en six jours, mais il y avait tant de spectacle, tant de religion, tant de malheurs, tant de nature que j'ai peur que cela ne soit ridicule . L’œuvre des six jours est sujette à rencontrer des railleurs 6.

J'ai actuellement le plus joli théâtre de France . Nous avons joué Mérope 7. Mlle Corneille a été applaudie . Mme Denis a fait pleurer des Anglaises . Les prêtres de Genève ont une faction horrible contre la comédie . Je ferai tirer sur le premier prêtre socinien qui passera sur mon territoire . Jean-Jacques est un Jeanf... qui écrit tous les quinze jours à ces prêtres pour les échauffer contre les spectacles . Il faut pendre les déserteurs qui combattent contre leur patrie .

Aimez-moi beaucoup je vous en prie – car je vous aime – car je vous estime prodigieusement – car tous les êtres pensants doivent être tendrement unis contre les êtres non-pensants, contre les fanatiques, et les hypocrites, également persécuteurs . »

1 D'Alembert écrit à V* le 10 octobre 1761 : « […] s'il est vrai, comme vous le dites, qu'il est bon de rire un peu pour la santé, jamais saison n'a été si favorable pour se bien porter . Voici par exemple Paul Lefranc de Pompignan ( je ne sais si c'est Paul l'apôtre ou Paul le simple) qui vient encore de fournir aux rieurs de quoi vivre, par son Éloge historique du duc de Bourgogne .[https://books.google.fr/books?id=hxQ6AAAAcAAJ&pg=PA54... ] […] On prétend que Pompignan sollicite pour récompense de son bel ouvrage une place d’historiographe des enfants de France ; je voudrais qu'on la lui donnât, avec la permission de commencer dès le ventre de la mère et défense d'aller au delà de sept ans . » Voir page 154 : https://books.google.fr/books?id=l4lBAAAAcAAJ&pg=PA159&lpg=PA159&dq=mo%C3%AFse+de+montauban&source=bl&ots=cHi_-CBicB&sig=lMhPzhBvdMuCvIijE4cEoKBfE2o&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi6udWG3LnPAhXCNhoKHecaC404ChDoAQg4MAc#v=onepage&q=mo%C3%AFse%20de%20montauban&f=false

2 Le Car, dans lequel Pompignan est désigné sous le nom de Moïse de Montauban, est une polémique à l'occasion de la dédicace de l’Éloge au dauphin et à la dauphine .Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-36700183.html

3 Allusion à la fable « Le singe et le chat » de La Fontaine : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/singchat.htm

4 C'est à dire de la main de d'Alembert . Celui-ci écrivait encore le 10 octobre : « Nous avons relu vos remarques sur Cinna […] . Je vous avouerai d'abord que la pièce me paraît d'un bout à l'autre froide et sans intérêt, que c'est une conversation en cinq actes , et en style tantôt sublime, tantôt bourgeois, tantôt suranné ; que cette froideur est le grand défaut, selon moi , de toutes nos pièces de théâtre, et qu'à l'exception d quelques scènes du Cid, du 5è acte de Rodogune, et du 4è d'Héraclius, je ne vois rien (dans Corneille en particulier ) de cette terreur et de cette pitié qui fait l'âme de la tragédie .[...] il faut être poli ; il faut donc de grands ménagements, pour avertir les gens qu'ils s'ennuient, et qu'ils n'osent le dire . À l'égard de vos raisonnements et des nôtres, sur les remords de Cinna, qui selon vous viennent trop tard, et qui selon nous viennent assez tôt , je voudrais que vous ne fissiez aucune critique qui fût sujette à contradiction ; et que vous vous bornassiez aux fautes évidentes contre le théâtre ou la grammaire [...] »

6 Comme la Genèse, I, I, 31- Pour la tragédie, voir lettre du 24 octobre 1761 aux d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1761-partie-43-122533298.html

7 « On joua vendredi [le 16] Mérope avec Rocqueville et Brunet, dont Mme Denis était très fâchée, mais tout son monde était invité quand les Cramer se dégagèrent […] La pièce fut très bien jouée, Voltaire fit des miracles, la petite passablement et Grenier point mal . Il y avait quarante spectateurs quoi qu'il y en eût manqué 25 . La duchesse y pleura beaucoup . On fait de grands projets pour le printemps, le théâtre est charmant, G[r]enier s'est engagé avec la troupe de Lyon et part la semaine prochaine : ainsi plus d'importuns ». : Charlotte Constant à son mari le 19 octobre 1761 , voir page 69 : http://www.archivesfamillepictet.ch/bibliographie/documents/LettresCharlottePictetSamuelConstant_11_2015.pdf

 

06/10/2016

je m'aperçois depuis longtemps que rien n'est si rare que de faire ce que l'on veut

... Ah c'est bien vrai, ça !

[Mise en ligne le 4 pour le 6 depuis une médiathèque]

 

 

« A Alexis-Jean Le Bret

Au château de Ferney près Genève

le 18 octobre 1761 1

J'ai parlé aux frères Cramer, monsieur, plus d'une fois, en conformité de ce que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire . Ils me paraissent surchargés d'entreprises, et je m'aperçois depuis longtemps que rien n'est si rare que de faire ce que l'on veut . Je suis très fâché que votre Bayle 2 ne soit pas encore imprimé : on craint peut-être que ce livre, autrefois si recherché, ne le soit moins aujourd'hui . Ce qui paraissait hardi ne l’est plus . On avait crié par exemple contre l'article de David, et cet article est infiniment modéré en comparaison de ce qu'on vient d'écrire en Angleterre 3. Un ministre a prétendu prouver qu'il n'y a pas une seule action de David qui ne soit d'un scélérat digne du dernier supplice , qu'il n'a point fait les psaumes, et que d'ailleurs ces odes hébraïques qui ne respirent que le sang et le carnage 4, ne devraient faire naître que des sentiments d'horreur dans ceux qui croient y trouver de l'édification .

M. l'évêque de Warburton nous a donné un livre 5 dans lequel il démontre que jamais les Juifs ne connurent l'immortalité de l'âme et les peines et les récompenses après la mort , jusqu'au temps de leur esclavage dans la Chaldée . M. Hume 6 a été encore plus loin que Bayle et Warburton ; le Dictionnaire encyclopédique ne prend pas, à la vérité, de telles hardiesses, mais il traite toutes les matières que Bayle a traitées . J'ai peur que toutes ces raisons n'aient retenu nos libraires . Il en est de cette profession comme de celle de marchande de modes : le goût change pour les livres comme pour les coiffures .

Au reste soyez persuadé qu'il n'y a rien que je ne fasse pour vous témoigner mon estime et l'envie extrême que j'ai de vous servir . »

1 La copie manuscrite 1 et Kehl datent du 10 octobre ; la copie 2 Le Bret, limitée à quelques lignes, donne le 18 .

2 Voir lettre du 15 juin 1757 à Le Bret , première mention de cet ouvrage ; c'est Frédéric II qui publia un Extrait du dictionnaire historique et critique de Bayle, en 1765 et Le Bret le soupçonna d'avoir pillé ses manuscrits .Voir aussi lettre du  8 janvier 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/15/ce-n-est-que-par-des-choses-nouvelles-qu-on-peut-reveiller-l.html

3 Allusion à un ouvrage de Peter Annet, The History of the man after god's own heart, 1761, qui fut traduit plus tard par d'Holbach sous le titre David ou l'Histoire de l'homme selon le coeur de Dieu, 1768 . Les éditions de Voltaire donnent toutefois pour auteur Huet ou Hut ; le livre a été aussi attribué à d'autres, tels Archibald Campbell et John Noorthouck .

4 Même thème, encore retrouvé dans le Pot pourri .

5 The divine legation of Moses ; voir lettre de janvier-février 1756 aux Cramer et lettre du 26 octobre 1757 à Keate : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/15/ni-moise-ni-les-prophetes-ne-connurent-jamais-rien-de-l-immo.html

6 Dans un essai sur le suicide, paru dans Two essays, 1777 ; on se demande comment V* pouvait déjà en avoir connaissance .Voir : http://oll.libertyfund.org/titles/hume-essays-moral-political-literary-lf-ed

 

05/10/2016

travailler comme un écureuil

... Et puis jouer/danser Casse-Noisettes !

[Mise en ligne le 4 pour le 5 depuis une médiathèque]

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers octobre 1761] 1

Je me borne caro Gabriele à travailler comme un écureuil à me tuer . Décidez absolument de l'édition, je m'en remets à vous . Le nombre des volumes sera grand . Tâchons que les frais ne le soient pas .

Je fais mille vœux pour le rétablissement de M. de Tournes .

M. Watelet se charge du frontispice . »

1 L'édition Fucilla la date de février 1762 ; mais la lettre a été écrite avant la mort de Jean-Jacques de Tournes, oncle de Gabriel et Philibert Cramer, (membre du Conseil des Deux cents : voir : http://gw.geneanet.org/peyrot?lang=fr&pz=solene&n... ), le 29 décembre 1761 ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Tournes ) ; et c'est le 9 août 1761 que Watelet avait remercié V* de lui avoir commandé l'illustration du Corneille ; voir lettre du 14 août 1761 au comte de La Touraille : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/07/14/quoi-qu-il-arrive-je-donnerai-mon-temps-et-mon-argent-pour-le-succes-d-une.html

 

Je voudrais, madame, me porter assez bien pour être un de vos garçons vendangeurs

... Et boire avec vous le vin de vos vignes à votre santé . Tchin tchin !!  (pas d'Afflelou ! )

[Mise en ligne le 4 pour le 5 depuis une médiathèque]

 

 

« A Louise-Suzanne Gallatin

[octobre 1761] 1

Je voudrais, madame, me porter assez bien pour être un de vos garçons vendangeurs . Je suis d'ailleurs entièrement à vos ordres . Vraiment je vous serai très obligé de permettre que mon jardinier prenne chez vous quelques rejetons de ces excellents figuiers . Il y a bien longtemps que nous n'avons eu l'honneur de manger avec lui les fruits de nos jardins .

Permettez que j'insère dans ce paquet une lettre pour Louis Corbot .

Votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

1 Manuscrit olographe sur lequel est noté 1761 ; le mois est déduit d'après les références aux récoltes .

 

04/10/2016

il est quelquefois plus difficile d'avoir de la richesse qu'une femme aimable .

... Ce qui veut dire que parfois il est plus facile d'avoir une femme aimable que de gagner au loto; je le crois bien, c'est difficile, certes, mais pas impossible, et c'est tant mieux .

[Mis en ligne le 4 depuis une médiathèque]

 

 

 

« A Bernard-Joseph Saurin

de l'Académie

A Ferney [vers le 15 octobre 1761] 1

Dieu soit loué mon cher confrère de votre sacrement de mariage 2. Si Moïse Lefranc de Pompignan fait une famille d'hypocrites, il faut que vous en fassiez une de philosophes . Travaillez tant que vous pourrez à cette œuvre divine . Je présente mes respects à madame la philosophe . Il y a beaucoup de jolies sottes, beaucoup de jolies friponnes . Vous avez épousé beauté, bonté et esprit, vous n'êtes pas à plaindre . Tâchez de joindre à tout cela un peu de fortune , mais il est quelquefois plus difficile d'avoir de la richesse qu'une femme aimable .

Mes compliments je vous en prie à frère Helvétius, et à tout frère initié . Il faut que les frères réunis écrasent les coquins . J'en reviens toujours là . Delenda est Carthago 3.

Ne soyez pas en peine de Pierre Corneille . Je suis bien aise de recueillir d'abord les sentiments de l'Académie, après quoi je dirai hardiment mais modestement la vérité . Je l'ai dite sur Louis XIV, je ne la tairai pas sur Corneille . La vérité triomphe de tout . J'admirerai le beau, je distinguerai le médiocre, je noterai le mauvais . Il faudrait être un lâche ou un sot pour écrire autrement . Les notes que j'envoie à l'Académie sont des sujets de dissertations qui doivent amuser les séances, et les notes de l’Académie m’instruisent ; je suis comme La Flèche, je fais mon profit de tout 4.

Adieu, mon cher philosophe , je vis libre, je mourrai libre 5. Je vous aimerai et vous estimerai jusqu'à ce qu'on me porte dans la chienne de jolie église que je viens de bâtir, et où je vais placer des reliques envoyées par le Saint-Père .

V. »

1 Datée d'octobre, édition de Kehl ; datée ici par rapport à l'affaire des reliques et au mariage de Saurin .

2 Saurin , dans sa cinquante-sixième année, épousa Marie-Anne-Jeanne Sandras ( née le 31 mars 1734 ) le 12 août 1761 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard-Joseph_Saurin

et : http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/bernard-jo...

3 Il faut détruire Carthage ; c'est le mot connu de Scipion l'Africain, que Caton le censeur aimait à citer en terminant ses harangues .

4 Réminiscence de L'Avare de Molière, I, 3 .

5 Sans doute une allusion au Spartacus de Saurin , derniers vers : Spartacus expirant brave l'orgueil du Tibre / Il vécut non sans gloire, et meurt en homme libre.

 

03/10/2016

Songez que vous avez des yeux et un estomac , conservez-les . Souvenez vous de ma Genevoise qui a cent trois ans

... Aucune allusion à une mienne relation chez les Helvètes .

Pour les yeux et l'estomac, je ne sais pourquoi, je pense à ce moment de la messe où le prêtre montre l'hostie consacrée aux fidèles affamés (on m'a appris , tout petit, qu'il faut être à jeun pour communier ) ce qui lie bien vue et estomac ; me trompè-je ?

[Mise en ligne le 4 depuis une médiathèque]

 

 

« A Marie-Ursule de Klinglin comtesse de Lutzelbourg

11è octobre 1761 au château de Ferney 1

par Genève

Je reçois, madame, le portrait de Mme de Pompadour . Il me manque les yeux pour le voir, mais j'en trouve encore pour conduire à peu près ma plume et pour vous remercier . Je perds la vue, madame, je ne vois pas ce que je vous écris . Songez que vous avez des yeux et un estomac , conservez-les . Souvenez vous de ma Genevoise qui a cent trois ans et qui vient de se tirer d'une hydropisie . Imitez la . Priez pour moi quelque saint afin que je puisse venir vous faire ma cour et vous embrasser l'année prochaine . J'ai reçu le même jour des reliques de Rome pour une église que je fais bâtir, et le portrait de Mme de Pompadour . Me voilà très bien pour ce monde-ci et pour l'autre .

Adieu madame, je vous suis attaché avec le plus tendre respect jusqu'au dernier moment .

V. »

1 Le 12 octobre, Diderot écrit à Sophie Volland : « Il est de retour de Genève, le petit fou [Lauraguais] . Il a passé huit jours auprès de Voltaire . ''' Nous avons bien fait , dit-il , de nous séparer . Deux grands poètes ne peuvent se souffrir plus longtemps .'' »

 

02/10/2016

Il a fait avec Le Droit du seigneur la même petite infamie qu'avec Mahomet . Il prétexta la religion pour empêcher que Mahomet ne fût joué ; et aujourd'hui il prétexte les mœurs

... On croirait que notre ami Voltaire parle de ce néfaste et minus Tariq Ramadan qui ment encore plus facilement qu'il respire, la preuve : http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/02/11/117...

Les islamistes, salafistes, fumistes intégristes , défenseurs d'un autoproclamé prophète et d'un dieu ni meilleur ni pire qu'un autre, passent leur temps à pourrir ce monde qui se passerait bien d'eux . Pire pollueurs qu'eux, je n'en trouve pas . Allez, du balai , passez à la trappe !

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

et à

Nicolas-Claude Thieriot

Le 11 octobre [1761]1

Eh bien, frère Thieriot m'a donc caché ma turpitude et celle de Joliot de Crébillon 2! Certes, ce Crébillon n'est pas philosophe ! Le pauvre vieux fou a cru que j'étais l’auteur du Droit du Seigneur, et sur ce principe il a voulu se venger de l'insolence d'Oreste qui a osé marcher à côté de Clytemnestre . Il a fait avec Le Droit du seigneur la même petite infamie qu'avec Mahomet . Il prétexta la religion pour empêcher que Mahomet ne fût joué ; et aujourd'hui il prétexte les mœurs . Hélas ! Le pauvre homme n'a jamais su ce que c'est que tout cela . Il faut pour son seul châtiment qu'on sache son procédé .

Le meilleur de l'affaire c'est que pouvant à toute force faire accroire qu'il y avait quelques libertés dans le second acte, il ne s'est jeté que sur le 3è et le 4è qu'on regarde comme des modèles de décence et d'honnêteté , et où le marquis fait éclater la vertu la plus pure . Le mauvais procédé de ce poète aussi méprisable dans sa conduite que barbare dans ses ouvrages, ne peut faire que beaucoup de bien . Le public n'aime pas que la mauvaise humeur d'un examinateur de police, le prive de son plaisir .

Qu'en pensent les frères ? Pour moi je me console avec Pierre . Le plat ouvrage que le testament de Belle-Isle 3 . »

1 La copie Beaumarchais-Kehl joint à cette lettre quelques mots de la lettre du 28 octobre 1761 à Damilaville , suivie par les éditions .

2 Claude-Prosper Jolyot de Crébillon , alors censeur royal de la Librairie depuis 1759 ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Prosper_Jolyot_de_Cr%C3%A9billon

 P.S. -- Note mise en ligne le 4 octobre 2016 depuis une médiathèque, SFR étant encore une fois en panne de fourniture de réseau internet; réparateur prévu le 7, panne depuis le 1er . A la prochaine panne, ne serait-ce que de 10 minutes, je change de FAI .