Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/03/2016

moi je cherche à faire diversion en vous écrivant

...A vous tous qui venez, volontairement ou par hasard, jeter un oeil attentif ou distrait sur ce blogounet qui n'a d'autre ambition que de vous faire côtoyer le génial Voltaire et, accessoirement, votre très humble et très obéissant serviteur  .

 Afficher l'image d'origine

Allez ! je me lance ! let's go !

 

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville ancien

conseiller au parlement de Rouen

rue Saint-Pierre

à Paris

et s'il n'y est pas

renvoyer à Rouen

à sa terre de

Launay

Mon cher et ancien ami nous sommes tous malades . Nous avons quitté Ferney pour revenir aux Délices à portée des Tronchin . Mme Denis se fait saigner ; et moi je cherche à faire diversion en vous écrivant . Si on saigne aussi la petite-nièce du grand Corneille je demanderai qu'on en mette quelques gouttes dans mes veines si faire se peut pour la première tragédie que je ferai . M. de Chimène est le seul de la maison qui ait résisté à l'épidémie . Il s'était purgé par les lettres sur Jean-Jacques . Voici un Rescrit de l'empereur de la Chine sur la paix éternelle que ce Jean-Jacques va nous procurer . Amusez-vous de cela en attendant la diette europaine 1 . Ce petit rogaton n'enflera pas beaucoup le paquet . Je voudrais vous envoyer une grande diable d'épître en vers à Mme Denis sur l'agriculture 2 que nous aimons tous deux ; si vous en êtes curieux demandez-la à M. d'Argental ou à M. Thieriot, elle ne vaut pas le port .

Je vous suppose à Paris, sanum et hilarem 3. Je suis hilaris, mais non sanus . Si j'avais de la santé on verrait beau jeu . Adieu, je vous embrasse tendrement .

V.

Aux Délices 26 mars [1761]4. »

3 Bien portant et hilare .

4 Le second chiffre indiquant le jour dans la date est incertain, V* l'ayant modifié à deux reprises .

11/03/2016

Amusez-vous toujours des sottises du genre humain . Il faut ou en profiter ou en rire .

... Personnellement je serais plutôt partisan d'en profiter et d'en rire , mais bon, ça n'engage que moi . En réalité je n'en profite guère, pour ne pas dire pas du tout, je n'arrive pas encore à être assez truand, rire me convient suffisamment  . Donc, aucune carrière politique de haut vol ( que d'aucuns prennent au sens propre ) ne me tente , ni tentera .

 citation Jean Rostand - CIT008189

En dire, oui, peut-être, mais en faire ... nuit-grave !

 

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

[vers le 25 mars 1761] 1

Ma belle philosophe amusez-vous un moment de ce chiffon et si vous voyez M. Diderot priez-le de faire mes compliments au cher abbé Trublet . J'aime à mettre ces deux noms ensemble , les contrastes font toujours un plaisant effet quoi que le monde en dise .
Amusez-vous toujours des sottises du genre humain . Il faut ou en profiter ou en rire .

Rousseau Jean-Jacques, que j'aurais pu aimer s'il n'était pas né ingrat, Jean-Jacques qui appelle M. Grimm un Allemand nommé Grimm 2, Jean-Jacques qui m'écrit que j'ai corrompu sa ville de Genève , … c'est un fou vous dis-je, avec sa paix perpétuelle . Il s'est brouillé avec tous ses amis . C'est un petit Diogène qui ne mérite pas la pitié des Aristippe 3. Adieu madame, je suis plus fâché que jamais qu'il y ait cent lieues entre La Chevrette et Ferney . Mais il il y a bien plus loin encore entre vous et les plats personnages de ce siècle . »

1 Clogenson place cette lettre entre le 1er et le 3 avril 1761 ; elle est ici datée d'un peu plus tôt par l’allusion à Trublet .

3 Aristippe professait et mettait en application une philosophie du plaisir ; l'application à V* et à ses semblables est donc aisée . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aristippe_de_Cyr%C3%A8ne

 

10/03/2016

Tout finit et finit bien vite . Cette réflexion que l'on fait si souvent devrait bien porter les souverains à ne pas précipiter la fin de tant de milliers d'hommes

... Et pour me consoler j'ai recours à deux grands hommes : https://www.youtube.com/watch?v=XRXJyw200TI

Afficher l'image d'origine

 et j'en rajoute  un :

https://www.youtube.com/watch?v=APrCehmhX5w

 Afficher l'image d'origine

 

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

A Ferney pays de Gex par Genève

25 mars 1761

Madame, Votre Altesse Sérénissime daigne bien connaître mon cœur . Je suis attaché à votre grande maîtresse 1 et pour elle-même et pour vous . Votre amitié prouve combien elle est digne d'être aimée . Je supplie Votre Altesse Sérénissime de vouloir bien permettre que j'insère dans ce paquet un petit mot qui lui fasse connaître que je lui suis attaché comme je l'étais quand j'avais le bonheur de partager avec elle l'honneur d'être dans votre cour .

Nous sommes tous condamnés à cette funeste séparation qu'elle vient d'essuyer . Tout finit et finit bien vite . Cette réflexion que l'on fait si souvent devrait bien porter les souverains à ne pas précipiter la fin de tant de milliers d'hommes . Mais il est dit qu'ils feront des malheureux et qu'ils le seront aussi . Voilà leur destinée .

Vous êtes donc débarrassée de nous, madame . Voilà je crois sept ou huit mille de vos courtisans et de vos admirateurs hors de vos États 2. Ils doivent peut-être quelque argent à Votre Altesse Sérénissime ; et on paye mieux en temps de paix qu'en temps de guerre . Je ne sais comment elle a pu trouver pendant tout ce remuménage le temps de lire Tancrède . Cette pièce vaut mieux à la représentation qu'à la lecture . Cela faisait un beau spectacle de chevalerie mais à mon âge un pauvre malade fait des vers qui sont aussi faibles que lui . Il y a une épître à la fin dans laquelle Votre Altesse Sérénissime m'aura trouvé plaisamment dévot . Mais c'est qu'il y a des gens qui sont bien sottement hypocrites, et d'autres furieusement fanatiques . Ce monde-ci est une guerre perpétuelle de prince à prince, de prêtre à prêtre, de peuple à peuple , de barbouilleur à barbouilleur de papier . Le seul papier que j'emploie bien est celui où je présente mon profond respect à Votre Altesse Sérénissime .

Le Suisse V. »

2 Après la bataille de Langensalza, de Broglie avait connu un nouvel échec à Cassel . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Langensalza_%281761%29

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Cassel_%281761%29

 

Nous comptions sur vous ; et nous ne comptons plus sur rien

... Voilà ce que disent ces jeunes qui ont été lâchement et stupidement abandonnés dans le programme de gouvernement mensonger de ce Fanfoué Hollande qui, décidément n'est pas doué pour autre chose que faire pleuvoir, et distribuer des hochets à des émirs et princes autoproclamés et autres gugusses peu fréquentables démocratiquement parlant .

 FILES-FRANCE-GOVERNMENT-LABOUR-SOCIAL

 Pourquoi faut-il en arriver là ?

 

« A Henri-Louis Lekain

Au château de Ferney pays de Gex

23 mars [1761]

Nous comptions sur vous ; et nous ne comptons plus sur rien, que sur notre amitié pour vous et sur vos sentiments . Mandez-nous mon cher Roscius ce que c'est que votre triste aventure à laquelle nous nous intéressons bien vivement Mme Denis et moi . Il y a près d'un mois que je n'ai reçu de lettres de M. d'Argental . Le petit Prault ne m'a pas seulement envoyé un exemplaire de Tancrède . Vous voyez que je suis aussi abandonné que vous êtes persécuté . Au surplus prenez tout gaiement, faites-vous applaudir ; cela console de tout .

J’ignore si on pourra déterminer Mlle Dumesnil à jouer Clytemnestre, mais je sais que vous feriez bien valoir le rôle d'Oreste . Je suis déterminé à ne rien donner à moins qu'on ne joue cette pièce . Vos camarades me doivent peut-être cette complaisance . Je vous prie d'en parler à M. d'Argental, et de me répondre sur tous ces articles . Celui qui vous regarde est le plus intéressant pour moi . Je vous em[brasse.]1

V. »

1 Le manuscrit en fin de lettre est abimé .

 

09/03/2016

Si cette proposition vous convient, voulez-vous me dire combien vous en voulez ?

... Car, ne nous voilons pas les yeux, toutes les manifestations présentes et à venir contre les projets de lois ne sont que des discussions de chiffonniers, des tentatives d'intimidation pour des questions de gros sous, des réclamations à courte vue .

Hâtons-nous de ne rien changer surtout si on n'y comprend rien . 

 Résultat de recherche d'images pour "Si cette proposition vous convient"

Yes ! chic !(pour les frenchies)  une option supplémentaire par rapport au pile-ou-face !

 

 

« A Hyacinthe de Pingon, comte de Sallenove , seigneur de Feuillasse etc.

à Sallenove en Savoie

à Annecy 1

A Ferney 22 mars [1761] 2

Monsieur, voici ce qu'un de vos voisins a l'honneur de vous proposer . Voulez-vous vendre à vie la terre de Feuillasse à un gentilhomme qui l'embellira et l'améliorera, elle vous reviendra un jour en meilleur état que vous ne l'aurez donnée . Si cette proposition vous convient, voulez-vous me dire combien vous en voulez ? on vous paiera argent comptant . Je m'acquitte de la commission qu'on m'a donnée,3 et je profite de cette occasion pour vous assurer des sentiments respectueux avec lesquels j'ai l'honneur d'être

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi. »

1 L'adresse a été complétée par une autre main sur le manuscrit .

2 Le comte répondra le 28 mars 1761 , voir Bestermann D 9704 .

3 Le comte de Sallenove avait acquis la Feuillasse à Saconnex en 1745 d'un certain Jean Trembley ; mais l'histoire de ce domaine devient par la suite obscure ; V* dans une lettre à Ximénès du 1er octobre 1773 , dira qu'elle avait été acquise par ce dernier .

L'éditeur doit par probité et par intérêt ne me point charger de l'iniquité d'autrui

... Ô combien de nos hommes politiques touchés par la grâce de Calliope, Terpsichore, et Clio se permettant des compilations de mea culpa hypocrites, de déclarations incendiaires-feux de paille, de projets fumeux, de y'a-k'a, de redites inutiles , sont à mille lieues de se charger ou d'être chargés de l'iniquité d'autrui ; leur propre iniquité me semble largement suffisante pour ne plus leur accorder crédit . 

 Afficher l'image d'origine

A combien de mini et micro-dictateurs avons-nous à faire chaque jour ? si nous pouvons en rejeter les plus vicieux, ne nous en privons pas ! Votons ! manifester ne suffit plus .

 

« A Louis-François Prault

Au château de Ferney 21 mars 1761

J'espérais que monsieur Prault me ferait tenir un exemplaire de la tragédie de Tancrède . On lui a remis un manuscrit qui a je crois pour titre Appel à toutes les nations de l'Europe du jugement des Anglais 1.

Monsieur Prault a mandé que cet ouvrage est de moi , il n'en est point : et si monsieur Prault me l'attribue je me plaindrai .

Il imprime un volume contenant plusieurs pièces fugitives ; comme La Mort de Socrate, Candide, etc . Je serais extrêmement affligé si je voyais mon nom à la tête de cette collection . Il y a plusieurs pièces qui ne m'appartiennent point, et que je désavouerai en justice . L'éditeur doit par probité et par intérêt ne me point charger de l'iniquité d'autrui . Cet avertissement sera produit si j'ai le malheur de voir mon nom exposé par l'éditeur . D'ailleurs je ferai à monsieur Prault les plaisirs qui dépendront de moi .

Voltaire . »

08/03/2016

Je vous embrasse de tout mon cœur

... Mam'zelle Wagnière

WOMAN ...

https://www.youtube.com/watch?v=f-x1FsvOAz4

...   HOW DEEP IS YOUR LOVE

https://www.youtube.com/watch?v=XpqqjU7u5Yc&list=RD4X...

 

DSCF8368 8 mars 2016 blog.JPG

 

« A Jean-François Marmontel

Au château de Ferney 21 mars [1761]

Consolons-nous mon cher ami, vous avec l'espérance, moi avec ma charrue . L'abbé Cotin était de l'Académie mais des hommes de mérite en furent aussi et vous en serez . Interea facit indignatio versum . Je vous envoie mes motifs de consolation 1. Courage mon cher élève ; le public vous nomme, et il siffle l'abbé Trublet . Vous avez pour vous Mme de Pompadour et vos talents . Continuez à nous aimer . Puissiez-vous revenir aux Délices et ne jamais souper avec M. et Mme de Volmar .

Je vous embrasse de tout mon cœur .

V. »

1 D'après les Satires, I, 79, de Juvénal : entre-temps l'indignation se fait poète ; les « motifs de consolation » sont les vers que l'indignation a dictés à V* .