17/10/2015
le magot s'écorne . Mais un magot ne fait pas grand plaisir, et des spectacles en font beaucoup
... Mais tout de même, un magot , ça peut faire plaisir, demandez aux gagnants du Loto !
Mis en ligne le 9/8/2017 pour le 17/10/2015
« A Jean-Robert Tronchin
à Lyon
17 octobre [1760]
Il est vrai mon cher monsieur que le magot s'écorne . Mais un magot ne fait pas grand plaisir, et des spectacles en font beaucoup . Je suis toujours aussi honteux que reconnaissant de toutes vos bontés . Voici la lettre sur M. de Montmartel, après lui avoir envoyé celle qu'il doit tirer sur Laleu . Il se peut que Laleu le fasse attendre une quinzaine de jours ; il n'y aura pas grand mal . Mon but a été de ne point entamer le fonds qui est entre vos mains, de remplacer par ces dix mille livres ce que vous avez la bonté de m'envoyer . Je ne suis pas extrêmement pressé des groups que vous me destinez parce que je me suis servi en dernier lieu de M. Cathala pour acquitter environ 1800 . J'ai encore de quoi aller jusqu'à la fin du mois . Dieu et vous pourvoieront au reste . Un commodore anglais et un directeur de la factorerie anglaise de Surate 1 sont venus dîner chez moi . Ils arrivent de l'Inde . Ils comptent que Pontichery sera pris dans quatre mois . Dieu veuille qu'ils se trompent .
Puis-je prendre la liberté de vous demander une vingtaine de livres de chocolat .
Mille pardons .
V. »
1 Pour le commodore il peut s'agir de Charles Steevens, et le directeur est sans doute Richard Bourchier ; voir de Beer-Rousseau, p. 48-47 .
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je ne crois pas qu'il soit nécessaire de faire des répétitions . Nous savons tous nos rôles
... Ce serait vraiment bien s'il en était de même dans notre vie quotidienne .
Mis en ligne le 9/8/2017 pour le 17/10/2015
« A Gabriel Cramer
17è octobre [1760]
J'ai passé hier la journée à Ferney, et j'ai appris en arrivant qu'on jouait demain Mahomet 1; je ne crois pas qu'il soit nécessaire de faire des répétitions . Nous savons tous nos rôles . C'est le géant Pictet qui se charge de tout ameuter ; Mahomet et Fanime seront les dernières pièces qu'on jouera . Après quoi nous serons tout entier aux petits chapitres, à l'Ecclésiaste 2 et autres rogatons . Mille tendres amitiés à toute la famille . »
1 Le 17 octobre 1760, Du Pan écrivait à Freudenreich : « On redonne demain Mahomet, on répète lundi aux Délices Fanime pour le duc de Villars . Il y avait quarante cinq personnes à souper , l'intendant de Bourgogne en amènera dix huit . Depuis six semaines, la maison de Voltaire ne désemplit pas, tout le monde y est sur les dents, excepté lui . »
Voir aussi les lettres de Mme Constant de Rebecque à son mari du 16 et du 17 octobre 1760 .
2 Le Précis de l'Ecclésiaste fut réimprimé dans la Seconde suite des mélanges, II, 363-402 .
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13/10/2015
Chaque siècle produit tout au plus dix ou douze bons ouvrages, le reste est emporté par le torrent du fleuve de l'oubli
... Mis en ligne le 9/8/2017 pour le 13/10/2015
« [Destinataire inconnu]
[vers octobre 1760 ?] 1
S'il y a des esprits de travers parmi vous, comme il y en a dans toutes les communautés, il me semble que les bons ne doivent pas payer pour les méchants ; et qu'on n'en doit pas moins estimer un Bourdaloue parce qu'on méprise un Garasse .
Ce monde-ci est une guerre continuelle ; on a des ennemis et des alliés . Vous voilà alliés contre le gazetier janséniste, et je souhaite que le Journal de Trévoux ne me fasse pas d’infidélités . Il ne faut pas ressembler au bon David qui pillait également les Juifs et les Philistins .
Dans cette guerre interminable d'auteurs contre auteurs, de journaux contre journaux le public ne prend d'abord aucun parti que celui de rire . Ensuite il en prend un autre ; c'est celui d'oublier à jamais tous ces combats littéraires . Le gazetier ecclésiastique s'imagine que l'Europe s'occupera longtemps de ses feuilles, mais le temps vient bientôt où l'on nettoie la maison, et où l'on détruit les toiles des araignées . Chaque siècle produit tout au plus dix ou douze bons ouvrages, le reste est emporté par le torrent du fleuve de l'oubli . Qui se souvient aujourd'hui des querelles du père Bouhours et de Ménage ? et si Racine n'avait pas fait ses tragédies saurait-on qu'il écrivit contre Port-Royal ? Presque tout ce qui n'est que personnel est perdu pour le reste des hommes . »
1 Note autographe, édition de Kehl . Le manuscrit est un morceau de papier qui a l'air d'un fragment . Pourtant le texte qu'il contient recto-verso est complet . Le destinataire est certainement un jésuite . Kehl place la lettre à la fin de 1759 ; Clogenson entre le 20 et le 25 octobre 1760, ce qui paraît plausible .
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Nous voudrions vous donner du plaisir . N'en a pas qui veut
... Mis en ligne le 9/8/2017 pour le 13/10/2015
« A François Tronchin
[octobre 1760 ?]1
Nos lits valent pourtant mieux que la pièce . Ut ut est . Ogni uno faccia seondo il suo cervello 2. Nous voudrions vous donner du plaisir . N'en a pas qui veut . Mes chers trans-rhoniens 3, si vous voulez en avoir, ayez de l'indulgence . »
1 Manuscrit au dos d'une carte à jouer ; l'édition Tronchin place la lettre après 1763 ; Delattre la met avant février 1765 ; et Droz en février 1757, ce qui est pourtant impossible, à cette date V* étant alors à Montriond.
2 Latin et italien ; Quoi qu'il en soit, que chacun fasse à sa tête .
3 La maison de campagne des Tronchin était située à Cologny, rive gauche du lac Léman .
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Mille compliments à Mahomet et à toute la famille
...qui depuis quelques siècles mène un combat fratricide pour savoir qui est le véritable héritier du prophète : stupidité majeure !
Mis en ligne le 9/8/2017 pour le 13/10/2015
« A Gabriel Cramer [ A Monsieur Mahomet Cramer]
[octobre 1760]
Monsieur Cramer est prié de vouloir bien me renvoyer la feuille du bramin 1, qu'il faut regratter
3 facéties
4 Pierre brochés.
Mille compliments à Mahomet et à toute la famille .
V. »
1 L'Histoire d'un bon bramin, dont V* annonçait déjà l'envoi, en manuscrit à mme du Deffand le 13 octobre 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/29/que-j-aime-les-gens-qui-disent-ce-qu-ils-pensent-c-est-ne-vivre-qu-a-demi-q.html et qui fut publiée en 1761 dans la Seconde suite des mélanges .
15:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
j'ai quelquefois cent cinquante bouches à nourrir et toujours cent, mais je suis sage . J'entamerai les fonds le moins que je pourrai
... Pour la sagesse, j'en réponds, pour les fonds, advienne que pourra .
Mis en ligne le 9/8/2017 pour le 13/10/2015
« A Jean-Robert Tronchin
Mon cher correspondant il est vrai que je bâtis, que je fais des jardins, que je joue la comédie, que j'ai quelquefois cent cinquante bouches à nourrir et toujours cent, mais je suis sage . J'entamerai les fonds le moins que je pourrai . J'attends 14 000 livres d'Alsace, quelques piastres de Cadix, Laleu me promet 10 000 livres au 15 novembre . J'écris à M . de Montmartel, et je le prie de trouver bon qu'on tire sur lui 10 000 livres subito . Je lui mande que je vous envoie une lettre de change de 10 000 livres sur Laleu . Vous en ferez ce que vous croirez de plus à propos . Vous l'enverrez probablement à M. de Montmartel, vous négocierez la chose selon votre grande prudence et bonté, vous m'enverrez quand vous pourrez dix mille livres afin que je m’importune pas toujours M. Cathala . Vous êtes le maître d'arranger tout cela comme il vous plaira . Les châteaux et les comédies sont chers .
Nous vous embrassons tendrement . Il me semble que je corromps un peu votre ville de Genève.
V.
13 octobre [1760]
Pour mieux faire, voici ma lettre pour M. Montmartel à cachet volant . S'il y a quelque défaut dans le billet de change, ou dans mon opération, rectifiez en maître mes fautes, et pardonnez les en ami . »
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12/10/2015
J'espère que les impôts serviront un jour à nous faire boire notre vin en paix
... TVA et taxe pour renflouer la Sécu doivent nous donner bonne conscience pour une consommation paisible avec , non pas modération (qui ne m'a jamais été présentée ), mais des ami(e)s selon notre coeur .
Mis en ligne le 9/8/2017 pour le 12/10/2015
« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault
Aux Délices 12 octobre [1760] 1
Qu'est devenu, monsieur, le gros tonneau dont vous aviez la bonté de me flatter après le temps où les chaleurs seraient passées ? Je suis toujours à vos ordres . Je ne sais si on paye vingt francs par pinte comme par roue de carrosse . J'espère que les impôts serviront un jour à nous faire boire notre vin en paix . On dit qu'il y a dans les vignes de Tournay un peu de vin passable , mais je le ferai boire aux Genevois, et je ne goûterai que le vôtre si vous en avez . Permettez-moi de saisir cette occasion de présenter mon respect à madame Le Bault, et de vous assurer de celui avec lequel je serai toute ma vie
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 L'année est de la main de Le Bault, sinon il aurait été possible de la placer à la suite de celle du 3 juillet 1759 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/08/15/le-pays-se-depeuple-on-n-y-trouve-pas-un-ouvrier-cela-est-d-5428761.html
14:42 | Lien permanent | Commentaires (0)

