24/09/2015
je dois vous dire que dans la fermentation des esprits, au milieu de la guerre civile littéraire, il faut s'attendre les premiers jours aux critiques les plus injustes . C'est une poussière qui s'élève, et qui se dissipe bientôt
... On le voit chaque année au moment de la remise des prix littéraires, concurrence oblige, tant de la part des jurés que des éditeurs . La littérature est aussi un bizness .
Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 24/9/2015
« A Henri-Louis Lekain
24 septembre [1760]
Avant d'aller jouer Tancrède, et après avoir écrit une longue lettre à M. et Mme d'Argental, et après avoir fait un petit monologue pour Mlle Clairon à la fin du second acte, et après avoir enragé qu'on ne m'ait pas averti plus tôt, et après m'être voulu beaucoup de mal d'être si loin de vous, et n'en pouvant plus j'aurai peut-être encore le temps, mon cher Lekain, de vous dire un petit mot que je n'ai point dit à M. et Mme d'Argental en leur écrivant à la hâte, et étant ivre de leurs bontés .
C'est au sujet du troisième acte . Nous serions bien fâchés de le jouer comme on le joue au Théâtre -Français : vous n'avez pas fait attention qu'Aldamon n'est point du tout le confident de Tancrède . C'est un vieux soldat qui a servi sous lui . Mais Tancrède n'est pas assez imprudent pour lui parler d'abord de sa passion . Il ne laisse échapper son secret que par degrés . D'abord il lui demande simplement où demeure Aménaïde, et c'est cette simplicité précieuse qui fait ressortir le reste . Il ne s'informe que peu à peu, et par degrés du mariage . Il ne doit point du tout dire à Aldamon,
Car tu m'as déjà dit que cet audacieux –1
ce vers gâte la scène de toutes façons . Si Aldamon lui a déjà dit cette nouvelle, s'il en est sûr, s'il s'écrie, il est donc vrai, il doit arriver désespéré, il ne doit parler que de sa douleur, et le commencement de la scène qui chez moi fait un très grand effet devient très ridicule .
Ne sentez-vous pas que tout l'artifice de cette scène consiste de la part de Tancrède à s'ouvrir par gradations avec Aldamon ? – Il s'en faut bien même qu'il doive lui dire tout son secret et quand il lui dit cher ami tout mon cœur s'abandonne à ta foi 2, remarquez qu'il se donne bien de dire, j'aime Aménaïde . Il le lui fait assez entendre ; et cela est bien plus naturel et bien plus piquant . Il ne veut pas paraître que comme un ancien ami de la maison . Il serait très mal d'aller plus loin . Ce séjour adoré qu'habite Aménaïde 3– est un vers d'opéra intolérable .
Concevez donc qu'il ne permet à son amour d'éclater que dans son monologue, c'est là qu'il doit commencer à dire Adélaïde 4 m'aime . S'il le dit, ou s'il le fait trop entendre auparavant cela devient froid et absurde .
Le vers d'Aldamon
Je vais parler de vous, je réponds du succès,5
est très à sa place . Il respecte, il aime Tancrède comme un grand homme, il sait que le nom de Tancrède est révéré dans la maison, il est plein de cette idée, il la confond avec un simple message, et quand Aldamon dit ce vers, je réponds du succès, Tancrède a bien meilleur air à dire avec enthousiasme, il sera favorable 6.
Je vous prie très instamment , mon cher ami, de représenter toutes ces choses à M. d'Argental, et de remettre absolument le troisième acte comme il est . Vous me feriez un tort irréparable, si vous continuiez à m'exposer ainsi devant le public, et surtout si on imprimait la pièce dans l'état affreux où elle est par ma négligence, et par mon absence . Voyez à quoi je serais réduit si Prault imprimait la pièce avant que je vous l'aie envoyée signée de ma main . Prévenez ce coup pour vous et pour moi .
Je ne peux entrer ici dans aucun détail, mais je dois vous dire que dans la fermentation des esprits, au milieu de la guerre civile littéraire, il faut s'attendre les premiers jours aux critiques les plus injustes . C'est une poussière qui s'élève, et qui se dissipe bientôt . Je vous embrasse de tout mon cœur .
V. »
1 Ces vers furent supprimés : Tancrède Ac. III, sc. 3 .
2 Ibidem Ac. III, sc. 2 .
3 Ces mots furent supprimés .
4 Erreur d'impression La Pléiade , lire Aménaïde bien sûr .
5 Dernier vers de la scène 1 de l'acte III ; il fut modifié ainsi : Puisque vous m'envoyez, je réponds du succès .
6 Ce sont les premiers mots de la réplique de Tancrède à la scène suivante, Ac. III, sc. 2 .
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Envoyez-moi dans un billet une larme ou deux des cent mille que vous faites répandre
... Tendre et attachant Voltaire !
Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 24/9/2015
« A Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude Clairon
24 septembre [1760]
Voilà ce que c'est que de n’être point à Paris . On ne s'entend point, on joue au propos interrompu . Je reçois un paquet de M. d'Argental avec Tancrède . Je joue Tancrède ce soir . Sachez , divine Melpomène, que je fais pleurer dans le rôle du bonhomme . Il faut un vieillard vert, chaud, à voix moitié douce moitié rauque, attendrissante, tremblotante . Divine Melpomène, je vous conjure par les lois immuables du goût de ne point sortir du théâtre au second acte comme une muette qu'on va pendre 1. Faites-moi l'amitié, je vous en supplie, de réciter le monologue ci-joint . Il est favorable à la déclamation . Il nous tire ici des larmes . Comment ne subjuguerez-vous pas tout le monde en prêtant à ce morceau la force et le pathétique qui lui manquent ?
J'aurais plus de choses à vous dire que je n'ai fait de mauvais vers en ma vie ; mais je plante des arbres ce matin et je joue Argire ce soir . Deux heures de conversation avec vous me feraient grand bien . Mais quoi, Fréron et Poinsinet 2 m'ont chassé de Paris . Il est juste que les grands hommes honorent la capitale, et que je sois dans les Alpes . Envoyez-moi dans un billet une larme ou deux des cent mille que vous faites répandre .
V. »
1 A la scène 7 .
2 Voir lettre du 23 septembre 1760 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/19/u... . V* feint d'attribuer à un dégoût son absence de Paris .
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Conosco ben' la voce della natura / Je connais bien la voix de la nature
...
Souvenir
Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 24/9/2015
« Au marquis Francesco Albergati Capacelli 1
A Ferney 24 septembre [1760]
Degnate vi moi caro signore di far inirizzare la mia riposta al pilar della natura 2. Non sono sorpreso che il signor don Marzio 3 sia un po maledico . J miei picioli versi non sono eroichi, ma sono la sincera espressione de' miei sentimenti . Conosco ben' la voce della natura . Il valente Goldoni m'a imparato a sentir la .
E capitato al fine il Shaftdburi ? Avete scritto al banchiere Bianchi e Balestrero a Milano ?4 Tout m'avertit monsieur que nous sommes trop loin l'un de l'autre, mais il me semble que mon coeur est auprès du vôtre .
V. »
1 L’édition Cayrol ne donne pas correctement la date .
2 Voir lettre à Goldoni du même jour : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/19/vous-avez-retire-votre-patrie-des-mains-des-arlequins-6278462.html
3 Cayrol donne cette note : « Le manuscrit porte cette note : « Carattere del maldicente nella Bottega del café del signor Goldoni . Cosi il signor di Voltaire chiama egli un certo tale che aveva disprezzato i versi sui in lode .» (Traduction : Caractère du médisant dans la Boutique du café du sieur Goldoni . C'est ainsi que le sieur de Voltaire appelle un homme qui avait méprisé les vers qu'il avait composé à sa louange .
Mais l'autographe ne comporte pas cette note .)
4 « Daignez mon cher monsieur, faire adresser ma réponse au peintre de la nature . Je ne suis pas surpris que le sieur Marzio soit un peu médisant . Mes petits vers ne sont pas héroïques, mais ils sont l'expression sincère de mes sentiments . Je connais bien la voix de la nature . L'excellent Goldoni m'a appris à la sentir . Le Shaftsbury est-il parvenu à son terme ? Avez-vous écrit aux banquiers Bianchi et Balestro à Milan ? »
01:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vous avez retiré votre patrie des mains des Arlequins
... président Joe Biden ! E basta Trump !

Et bravo à Kamala Harris !
Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 24/9/2015
« A Carlo Goldoni
Au château de Ferney en Bourgogne
24 septembre 1760 1
Signor mio, Pittore e Figlio della Natura, vi amo dal tempo ch'io vi leggo . Ho veduto la vostra anima nelle vostre opere . Ho dette : Ecco un uomo onesto, e buono, che ha purificato la scena italiana , che inventa colla fantasia, e scrive col senno . O che fecondita ! Mio signore, che purita ! E come lo stile mi pare naturale, faceto, ed amabile ! Avete riscattato la vostra Patria dalle mani degli Arlecchini . Vorrei intitolare le vostre Commedie : L'Italia liberata da' Goti . La vostra amicizia m'onora, m'incanta . Ne sono obbligato al sig. Senator Albergati ; et voi dovete tutti i miei sentimenti a voi solo .
Tengo l'edizione di Torino, et dio mio guardi da quella di Medebach . Vi auguro mio signore la vita la piu lunga, e la piu felice, giache non potete esser immortale come il vostro nome . Intendente di farmi un onore, e gia mi avete fatto il piu gran piacere .2
J'use, mon cher monsieur, de la liberté française en vous protestant sans cérémonie que vous avez en moi le partisan le plus déclaré, l'admirateur le plus sincère, et déjà le meilleur ami que vous puissiez avoir en France . Cela vaut mieux que d'être votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
gentilhomme de la chambre du roi. »
1 Copie par Albergati ; on a suivi le texte de la copie ,en ajoutant la phrase Tengo […] Medebach, et le titre après la signature que donne seul le second manuscrit de la copie contemporaine de la bibliothèque nationale centrale de Florence .
2« Monsieur, peintre et fils de la Nature, je vous aime depuis le temps que je vous lis . J'ai vu votre âme dans vos œuvres . J'ai dit : Voici un homme honnête, et bon, qui a épuré la scène italienne, qui invente avec l'aide de l'imagination, et écrit avec l'aide du bon sens . Oh quelle fécondité ! Monsieur, quelle pureté ! Et comme votre style me paraît naturel, enjoué et aimable ! Vous avez retiré votre patrie des mains des Arlequins . Je voudrais intituler votre œuvre comique : L’Italie libérée des Goths .Votre amitié m'honore, m'enchante . J'en suis obligé à monsieur le sénateur Albergati ; et vous, vous ne devez mes sentiments qu'à vous seul . J'ai entre les mains l'édition de Turin, et Dieu me garde de celle de Medebach . Je vous souhaite monsieur la vie la plus longue, et la plus heureuse, puisque vous pouvez être immortel comme votre nom . Vous prétendez me faire un honneur, et vous m'avez déjà fait le plus grand plaisir . »
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23/09/2015
Cela va beaucoup mieux , mais il faut souper . À demain les affaires
... Revenons à l'essentiel !
Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 23/9/2015
« A Charles-Augustin Ferriol , comte d'Argental
Aux Délices mercredi 23 septembre [1760]
à neuf heures du soir
En arrivant aux Délices après avoir répété Tancrède sur notre théâtre de polichinelle dans le petit castel de Tournay, ô mes chers anges ! ô madame Scaliger je reçois votre paquet . Est-il bien vrai 1? est-il possible ? Quoi, vous avez pris cette peine! vous avez eu cet excès de bonté , de patience ! Vous m'avez secouru dans le danger . Mon cher ange, je savais bien que vous étiez un grand général, mais Mme d'Argental, Mme d'Argental ! est le premier officier de l'état-major . Je ne peux entrer ce soir dans aucun détail . La poste part demain matin, et nous jouons demain Tancrède . Tout ce que je peux vous dire, c'est que l'impatient Prault me mande qu'il va imprimer la pièce 2, et moi je lui mande qu'il s'en garde bien, qu'il ne fasse rien sans vos ordres, il me couperait la gorge et à lui la bourse . Mes divins anges, il me faut laisser reprendre mes sens ; je jette les yeux sur la pièce, sur le beau factum de Mme Scaliger . Il faudrait répondre un volume, et je n'ai pas un instant . Tout ce que je vois en gros c'est un étranglement horrible . Je cherche en vain à la fin du troisième acte un morceau qui nous enlève ici quand Mme Denis le prononce .
Comment dois-je te regarder ?
Avec quels yeux hélas ? … avec les yeux d'un père.
Rien n'est changé je suis encore sous le couteau 3 etc.
Cela nous fait verser des larmes, et ce morceau tronqué n'est plus qu'un propos interrompu sans chaleur et sans intérêt . On m'écrit que Brizard est un cheval de carrosse . Je ne suis qu'un fiacre, mais je fais pleurer .
Le second acte sans quelques vers prononcés par Aménaïde après la scène avec Orbassan est assurément intolérable, et il n'y a jamais eu de sortie plus ridicule . Cela seul serait capable de faire tomber la pièce la plus intéressante . Le monologue de Mme Denis attendrit tout le monde parce que Mme Denis a la voix très tendre , qu'il ne s'agit pas là de position de théâtre, de gestes et de tout ce jeu muet qu'on a substitué à la belle déclamation 4. Enfin que voulez-vous, mes chers anges ? On n'a pu me donner le temps de mettre la dernière main à l'ouvrage . C'est la faute de ceux qui l'ont répandu dans Paris ! Mes divins anges ont raccommodé cette faute beaucoup mieux que notre ministère n'a pu réparer nos malheurs . Vous avez sauvé cinquante défauts . Que ne vous dois-je point ! Ah, c'était à vous qu'il fallait dédier la pièce !
Dites-moi je vous en prie de qui j'ai reçu une lettre cachetée avec un lion qui tient un serpent dans une patte, écriture assez belle, parlant comme si c'était d’après vous , prenant intérêt à la chose ?5 Comme personne ne signe, il faut que je devine souvent . Mais de quoi vous parlai-je là ? Je lis le Mémoire de Mme Scaliger . Il est bien fort de choses , raisonné à merveille, approfondi, et de la critique la plus vraie et le plus fine . Jamais l'amitié n'a eu tant d'esprit . On a seulement été trop alarmé en quelques endroits des clameurs de la cabale . Ces clameurs passent et l'ouvrage reste . Pourquoi Zaïre ne dit-elle pas son secret ? Parce que je ne l'ai pas voulu messieurs, et on n'en pleure pas moins à Zaïre . Ce sera bien pis à Fanime . Mais il faut finir et être à vos genoux .
Je viens de lire le premier acte . Cela va beaucoup mieux , mais il faut souper . À demain les affaires .
Cependant , je ne suis pas content de ce captif, et j'aimais bien mieux Aldamon . N'importe, allons souper vous dis-je . Il est onze heures, je n'ai pas mangé du jour 6.
À minuit.
J'ai soupé tout seul . J'ai un peu rêvé . Voici mes chers anges le monologue du second acte pour Mlle Clairon . Le premier n'était que naturel, mais trop élégiaque . Vous êtes gens de haut goût à Paris . Au nom de la Sainte Vierge faites réciter ce morceau à Clairon . Il favorise tant la déclamation ! je vous en prie, je vous en conjure .7 »
1 Vrai ajouté au dessus de la ligne .
2 Dans une lettre non connue, et voir lettre du 3 août 1760 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/14/il-arrive-toujours-quelque-chose-a-quoi-on-ne-s-attend-point-6277120.html
3 Tancrède , ac. III, sc. Vii ; V* fond des passages empruntés aux rôles d'Argire et d'Aménaïde .
4 Témoignage sur l'évolution du jeu au Théâtre français depuis l'époque de Racine .
5 Rien de semblable ne nous est parvenu .
6 La fin de la lettre depuis je viens de lire est écrite au bas de la page 4
7Depuis A minuit, V* a fait cet ajout à l'envers au haut de la page 4 .
03:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
Êtes vous bien fâché que les jésuites aient perdu leurs procès contre les apothicaires ?
... Nos apothicaires modernes ne sont pas loin de vendre, eux aussi, de l'eau bénite tant leurs officines sont comme chez Casto : "Y'a tout c'qui faut", jusqu'à des médicaments ! Para-pharmacie = Para-chute de trésorerie .

Des Apothicaires selon mon coeur ! https://lesapothicairesrestaurant.com/accueil/ludovic-tabata-mey-restaurant-les-apothicaires/
Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 23/9/2015
« A Jean-Robert Tronchin
23 septembre [1760]
Je vous envoie donc , mon cher correspondant, l'approbation authentique que vous ne verrez jamais en bas de mes livres . C'est que mes livres ne sont pas si bons que vos comptes .
Je viens de marier le résident à Ferney . En vérité on ne peut être mieux reçu dans un château où il n'y avait encore ni chapelle ni salle à manger .
Je vous ai prévenu de dix mille livres tournois prêtés à mon voisin Pictet Varambé . J'ai fait les lettres de change au nom de M. Gallatin Rola 1 de 2000 livres, de 1000 livres, à trois jours de vue . N'ai-je point abusé de vos bonté en prenant un temps si court ?
Êtes vous bien fâché que les jésuites aient perdu leurs procès contre les apothicaires ?2 Pour moi je ne veux point acheter ma casse chez frère Berthier .
Mme Denis et moi nous vous embrassons .
V . »
1 Voir lettre de septembre - octobre 1759 à Suzanne Gallatin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/02/quand-pourrons-nous-vous-donner-la-comedie-pour-vos-figues-5459839.html
2 Cet épisode fameux dont il est question dans Le Russe à Paris, joue également un rôle dans le Pot Pourri, chap. II . Les apothicaires avaient intenté un procès aux jésuites en les accusant de les concurrencer par la vente de certains médicaments . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Pot-pourri
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je souhaite que nous autres Français nous cessions d'être brouillés avec le sens commun
... Voeu pieux !
Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 23/9/2015
A François de Chennevières
Mon cher ami, le bruit court qu'on vient de nous prendre Marbourg 1 mais j'espère qu'il en sera comme de la défaite du général Beck 2. On dit aussi les Autrichiens brouillés avec les Russes , je ne crois jamais aucune nouvelle de léger, mais je souhaite que nous autres Français nous cessions d'être brouillés avec le sens commun . Oncle, nièce et confidente 3 nous vous embrassons . Daignez épargner 20 sous à l'ami Thieriot 4.
A Ferney 23 septembre [1760] »
1 V* veut dire Magdebourg qui n'était pas impliquée dans le Guerre de Sept Ans ; voir Politische Correspondenz, XIX, 592
2 Voir lettre du 13 septembre à JR Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/18/il-n-y-a-plus-moyen-d-etre-malade-avec-cette-horrible-guerre-6278265.html
3 Mlle de Bazincourt .
4 En lui faisant remettre la lettre jointe , voir lettre du même jour à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/19/un-de-ces-anes-de-sorbonne-qu-on-appelle-docteurs-6278442.html
01:30 | Lien permanent | Commentaires (0)

