16/10/2012
BON ANNIVERSAIRE MONSIEURDEVOLTAIRE
Qui que vous soyez,
où que vous soyez,
quoi que vous fassiez,
rendez-vous vite sur le blog Monsieurdevoltaire
et félicitez l'auteur LoveVoltaire
qui, il y a maintenant quatre ans, ressentait les premières douleurs avant de mettre au jour son blogounet le 21 novembre 2008 .
L'accouchement peut sembler long -du 16 octobre au 21 novembre 2008- mais qui s'en plaindra ? Pas nous qui voyons l'enfant grandir en savoir et élégance . Mam'zelle Wagnière, je connais votre goût pour les choses bien faites, et je vous en remercie .
En fêtant la date de création/enregistrement du blog, je ne fais que tenter de lancer une tradition, fêter la conception de l'enfant tout autant que son apparition dans le monde ! (au fait qui peut se vanter de connaître le jour/la nuit de conception de ses enfants ?)
Longue et heureuse vie à LoveVoltaire !
Succès sans fin pour monsieurdevoltaire !
Et une jolie chanson d'un natif de 16 octobre :
11:59 | Lien permanent | Commentaires (2)
15/10/2012
C'est un triste rôle que d'être réduit a se plaindre
... Aussi ne me plaindrai-je pas !
En ai-je des motifs suffisants ? Oui, mais je ne veux pas grossir les rangs des pleureuses qui accompagnent l'enterrement des occasions manquées et des espoirs déçus . J'ai fondamentalement le coeur à rire .
Foin de la tristesse ambiante et à bas les Cassandre .
Ce jour j'ai eu le plaisir de voir un reportage qui démontre que nous avons un président de la République couillu, qui ne s'est pas dégonflé lors de son passage en République Démocratique (sic) du Congo, -que mes amis étudiants congolais nommaient autrefois le Congo K(inshasa) -.
Bravo François Hollande !
http://www.afrik.com/operation-seduction-de-kabila-aupres-de-hollande-a-kinshasa
« -A Madame Louise-Dorothée von MEININGEN duchesse de SAXE-GOTHA
Lausanne, 26 mars [1757].
Madame, je pourrais bien avoir oublié de joindre dans mes lettres mes regrets à ceux de Votre Altesse sérénissime, sur la mort de M. de Waldener. Vous ne devriez pas être étonnée qu'étant occupé de vous, madame, on fît moins d'attention aux autres objets; mais c'est une erreur de ma plume, et non pas de mon cœur. Je suis touché sensiblement de tout ce qui intéresse Votre Altesse sérénissime, et j'avais eu assez longtemps l'honneur de connaître, à votre cour, Mme. de Waldener, pour être affligé de sa perte. La sensibilité, madame, est le partage de votre auguste maison. Mme la princesse de Galles 1 sollicite vivement la grâce de l'amiral Byng 2, qui certainement ne mérite pas de perdre la vie, puisqu'il a été reconnu pour un brave officier et pour un bon citoyen, par la sentence même qui le condamne. Votre Altesse sérénissime aura peut-être vu, dans les gazettes, la lettre du maréchal de Richelieu, que j'avais envoyée à cet infortuné. Ce témoignage d'un ennemi et d'un vainqueur doit avoir quelque poids auprès de ceux qui aiment l'humanité et la justice, et j'ai cru remplir le devoir d'un honnête homme en publiant ce témoignage 3.
Il n'y a actuellement d'autres nouvelles en France que la marche des cent mille hommes. Le plan des opérations de cette armée n'est point encore connu. Je sais bien que les rois d'Angleterre et de Prusse leur opposeront de bonnes troupes; mais je ne sais point en quel nombre.
Votre Altesse sérénissime a vu sans doute la dernière réplique du ministre saxon à la Haye; on dit qu'il y a un tableau touchant des misères de la Saxe. C'est un triste rôle que d'être réduit a se plaindre. Votre Altesse sérénissime sait tout ce qui se passe sur ce funeste théâtre de la guerre. Je voudrais être à vos pieds et vous entendre, madame, parler de tous ces malheurs.
Le papier manque au profond respect du Suisse.
V.»
1 Augusta de Saxe -Gotha, veuve de Frederick-Lewis, prince de Galles . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_de_Galles
3 Voir lettre de Richelieu du 26 décembre 1756 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/13/lorsque-deux-generaux-disputent-pour-la-victoire-quoiqu-ils.html
23:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
14/10/2012
On dit que les banqueroutes pleuvent en Allemagne tandis que vous buvez en paix
... Et au risque de déplaire à tous ceux qui me rabâchent que la France va mal, qu'elle est fichue sans Sarko le vibrionnant, qu'elle ne se relèvera pas, je leur soutiens la thèse inverse et me félicite du changement, fort de l'exemple de l'histoire qui montre tour à tour grandeurs et décadences de nations . Il y a du pain sur la planche, cuisons le pour que tous en aient .
1757 : gros titres "banqueroutes en Allemagne" , 2012 : "Allemagne première économie de la zone euro" capable de dire "nein" au FMI : http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202324862007-a-tokyo-l-allemagne-contre-le-reste-du-monde-500068.php
Alors, qui a raison d'espérer et d'y croire ?
Sur ce, je boirai bien un bon verre de jus de pommes pressées en équipe de bonne volonté . Tchin tchin !
Et puis, pour rester raccord avec le sujet , une 1664 !
J'ai dit " boire en paix , SVP !"
« A Jean-Robert Tronchin
Monrion 18 mars [1757]
Je vous supplie mon aimable correspondant de vouloir bien dépêcher l'incluse à Briasson après l'avoir lue 1.
Que devient Damiens son nouveau testament et son canif ?
Mais que devient la Saxe ? Elle est abimée et voilà les Kalmouks qui arrivent et les Francs qui partent . On dit que les banqueroutes pleuvent en Allemagne tandis que vous buvez en paix et que trois Tronchin et un baron 2 s'amusent, ou à guérir des Lyonnaises ou à leur plaire .
De notre côté nous jouons la comédie à Lausanne tant que nous pouvons . Il y a du bien et du mal dans ce monde . Renvoyez-nous les deux Tronchin au printemps 3, ils font mes beaux jours .
Votre très humble et obéissant serviteur .
V. »
1 Le 13 mars il écrit à Jean-Robert Tronchin : “... je vous prie d'avoir la bonté de m'envoyer les livres que Briasson le libraire vous adresse, et quand ils vous seront parvenus voulez-vous bien avoir la bonté de lui faire toucher 415 livres tournois à Paris...”
3 François Tronchin, le conseiller, avait demandé l'autorisation le 7 mars de se rendre à Lyon pour quelques semaines, et le 12 ce fut Théodore Tronchin, le médecin, qui fit cette même demande de “petit voyage à Lyon”.
20:39 | Lien permanent | Commentaires (0)
vous m’avouerez que les charlatans de politique et de théologie sont plus dangereux et haïssables
... En tenant compte que ceux qui ne sont pas des charlatans ont déjà un certain pouvoir de nuisance, beaucoup de monde nous fait vivre dangereusement au quotidien .
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b6948212b
« A Charles Palissot de Montenoy 1
à Monrion près de Lausanne [mars 1757]
Votre dernière lettre monsieur, est remplie de goût et de raison ; elle a redoublé l'estime et l'amitié que vous m'avez inspirées . Il est vrai qu'il y a des charlatans de physique et de littérature dans Paris mais vous m’avouerez que les charlatans de politique et de théologie sont plus dangereux et haïssables . L'homme dont vous me parlez est du moins un philosophe 2 ; il est très savant il a été persécuté : il est au nombre de ceux dont il faut prendre la parti contre les ennemis de la raison et de la liberté .
Les philosophes sont un petit troupeau qu'il ne faut pas laisser égorger . Ils ont leurs défauts comme les autres hommes ils ne font pas toujours d’excellents ouvrages ; mais s'ils pouvaient se réunir tous contre l'ennemi commun ce serait une bonne affaire pour le genre humain . Les monstres nommés jansénistes et molinistes après s'être mordus aboient ensemble contre les pauvres partisans de la raison et de l’humanité . Ceux-ci doivent au moins se défendre contre la gueule de ceux-là .
On m'avertit que le libraire Lambert achève d'imprimer un énorme fatras et dans ce chaos il y a quelques germes de philosophie . Je me flatte qu'il vous le présentera : il me fera un très grand plaisir de vous donner cette faible marque des sentiments que je vous dois . Cette philosophie dont je vous parle exclut les formes wisigothes de votre très humble . Je vous embrasse . »
1 Voir par ex. page 307 : http://books.google.fr/books?id=Jw46AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=voltaire&f=false
et aussi à propos de Patu, ami commun : page 317 : http://books.google.fr/books?id=Jw46AAAAcAAJ&printsec...
19:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
je vous réitère que la subsistance de ma maison dépend de cette rente
... Ne cesserai-je de rappeler à la caisse de pension de retraite qui me versera une maigre -ô combien !- part de ce que j'ai versé au fil des ans . Vivrai-je assez pour rentrer dans mes fonds ? Supense ...
... Pas pour tout le monde !
« A François-Louis Jeanmaire
à Monrion près de Lausanne 15 mars 1757
Selon l'usage établi ente nous je vous averti toujours vers l'échéance des quartiers de ma rente sur Son Altesse sérénissime Mgr le duc de Virtemberg 1, et je vous réitère que la subsistance de ma maison dépend de cette rente . Vous m’obligeriez sensiblement de me faire payer au 1er avril des six mois échus . Prenez la voie qui vous sera la plus commode soit par les lettres de change de M. Turkheim soit en m'envoyant des espèces à Lausanne . J'entrerai dans toutes les vues que vous aurez et je me ferai un vrai plaisir de vous témoigner ma reconnaissance, étant bien véritablement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire
gentilhomme ordinaire du roi »
1 Voir l'origine de cette rente dans la lettre à Mme Denis du 9 septembre 1752 : page 279 : http://books.google.fr/books?id=N4M-AAAAcAAJ&pg=PA279&lpg=PA279&dq=duc+de+virtemberg+rente+voltaire&source=bl&ots=XTWdoJfduP&sig=Ij2Far5DYQhqMzDB0F7sE_H1QtU&hl=fr&sa=X&ei=c8J6UIakFfSp0AW0xoDgAw&sqi=2&ved=0CCoQ6AEwAg#v=onepage&q=duc%20de%20virtemberg%20rente%20voltaire&f=false
19:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
Souvent lorsqu'un dieu vous accable, un autre vous porte secours [Saepe, premente deo, fert deus alter opem]
... Seulement "souvent" ! pas "toujours", il faudra bien nous en contenter .
Si Allah n'est plus capable de faire garder leur calme à ses fidèles (Mohammed étant un excellent boute-feu), voyons par exemple du côté de Vishnou (la paix, comme dit Pierre Dac) ou de Nanabozo le Grand Lapin (notre totem , comme dit Oumpa Pah ) .
Et pour les plus optimistes, le dieu Loto de la FDJ (Foire des Jobards) pour annuler les in/actions du dieu Pôle Emploi (tout aussi glacial que l'Arctique et l'Antarctique réunis )!
« A M. Jacques-Abram-Elie de BRENLES.
Jeudi, 10 mars [1757].
Saepe, premente deo, fert deus alter opem. 1
Mon cher philosophe, un prêtre nous manque pour l'orchestre profane 2 ; nous en avons un autre, M. d'Hermenches a autant de ressources que de zèle pour notre tripot. Mais Dieu se venge, Baioco 3 est enroué; Mme Denis ne peut pas parler. Cependant c'est pour demain, recommandez-nous à la miséricorde divine. Je vous remercie au nom de la bande joyeuse. Je ne suis guère joyeux, mais je me livre aux plaisirs des autres.
Post habui tamen illorum mea seria ludo. 4
Bonsoir, couple de sages.
V. »
1 Ovide., Tristes, lib. I, eleg. 1, v. 4. : Souvent lorsqu'un dieu vous accable, un autre vous porte secours .
3 Il s'agit d'un personnage du Joueur, pièce de Biancolelleli et Romagnesi . Voir : http://books.google.fr/books?id=fJWAvt_fEk0C&pg=PP16&...
4 Virgile., Eglogues. VII, v. 17 : Cependant j'ai fait passer mes graves soucis après leurs amusements .
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13/10/2012
l'illustre brigand Charlemagne, surnommé le saint, jusqu'à nos ridicules jours
... Me fait invinciblement penser à un autre Charles qui est loin d'être magne, -plus près du diable que de la sainteté,- puisque qu'il n'est que Pasqua magna os, se réclamant disciple d'un magna Charles de Gaulle .
Autre temps, autres brigands, nos "ridicules jours " en voient naître quotidiennement, et le sexe dit faible apporte son lot dans cette abondante confrèrie : http://www.leparisien.fr/faits-divers/blanchiment-d-argent-de-la-drogue-l-ump-denonce-la-permissivite-de-la-gauche-13-10-2012-2230301.php
PS : M. Philippe Goujon, dit Fifi Menu-Fretin, notable (UMP) mais insignifiant, se ridiculise par son analyse des faits . Qu'on le rejette à la Seine !
Pas fleurie, mais à un poil du ridicule c'est sûr !
(il est surnommé Tête de Bretzel ! )
« A M. Sébastien Dupont
avocat.
A Monrion, près de Lausanne, 10 mars [1757].
Mon cher ami, les Cramer ont dû vous envoyer cette esquisse des sottises et des atrocités humaines depuis l'illustre brigand Charlemagne, surnommé le saint, jusqu'à nos ridicules jours. Plus je lis et plus je vois les hommes, plus je regrette votre société. Je vis pourtant dans le pays le plus libre et le plus tranquille de la terre, et où il y a de l'esprit et des talents. Si je vous disais qu'à Lausanne, nous avons joué Zaïre mieux qu'à la Comédie de Paris; que nous jouons aujourd'hui l'Enfant prodigue; que, dans peu de jours, nous représentons une pièce nouvelle 1 que nous avons un très-joli théâtre 2; que notre société chante des opéras-buffa après la grande pièce , qu'on donne des rafraîchissements à tous les spectateurs; qu'ensuite on fait des soupers excellents, me croiriez-vous? Cela n'est pas d'usage à Colmar; mais en récompense vous avez des jésuites et des capucins. Soyez bien sûr que je vous regrette au milieu de tous nos plaisirs ils étaient faits pour vous. Voulez-vous bien avoir la bonté de demander pour moi au libraire Schœpflin deux exemplaires des Annales de l'Empire ? Je vous serai très-obligé. Il n'aurait qu'à les faire remettre au coche à mon adresse, à Lausanne. Je lui en payerai le prix, ou je lui enverrai l'Essai sur l'Histoire générale, à son choix. Je vous serai très-obligé.
Mille respects, je vous en prie, à monsieur le premier président 3 et à madame la première. Mme Denis [et moi], nous vous regrettons également; nous vous aimerons toujours. Nous en disons autant à Mme Dupont. »
1 Fatime, nouveau nom de Zulime qui a été remaniée . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-zulime---avertissement-81729398.html
2 C'est-à-dire à Mon-Repos, à l'une des extrémités de Lausanne, sur la route de Vevai. Mon-Repos ou Mont-Repos, qui appartenait alors à la marquise de Gentil, a appartenu depuis à un ancien agent de change de Paris, M. Perdonnet, né à Vevai, qui en avait fait un séjour enchanteur. (CL.)Voir : http://www.lausanne.ch/view.asp?docId=22756&domId=63038&language=F
3 Christophe de Klinglin, frère de Mme la comtesse de Lutzelbourg, fils de François-Christophe-Honoré de Klinglin (ancien prêteur royal à Strasbourg ). Voir : http://books.google.fr/books?id=7RJAAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
15:43 | Lien permanent | Commentaires (0)