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10/09/2013

il possède 500 000 francs disponibles pour l'achat d'une propriété en Lorraine

... Mais qui peut de nos jours avoir 500000 francs, si ce n'est soit un Suisse, soit un Africain ; le  premier aurait donc une coquette somme quand le second n'aurait que des clopinettes en francs CFA .

Ah ! cher franc, franc cher, franc qui est gravé recto-verso et frappé dans nos mémoires et reste une référence pour qui veut se rendre compte de l'augmentation de la cherté de nos biens meubles, immeubles et comestibles .

Ah ! qu'il est flatteur et invite à dépenser, notre bel Euro .

, ce sigle évoque pour moi deux pinces de crabe, le crabe étant l'avide banquier doublé du fisc insatiable qui déchiquètent sans trève nos porte-monnaie .

 

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« A Stanislas Leszczynski, roi de Pologne

[vers le 1er juillet 1758]

[Lui fit savoir qu'il possède 500 000 francs disponibles pour l'achat d'une propriété en Lorraine, pour lui permettre de mourir près de son Marc-Aurèle.] 1

1 Ce résumé est basé sur Bettinelli (Saverio Bettinelli, jésuite italien écrivain : voir :http://en.wikipedia.org/wiki/Saverio_Bettinelli) qui a entendu le roi commenter la lettre de V* : il aimerait avoir de nouveau V* à sa cour si seulement il voulait être sensé, mais il ne lui fait pas confiance, il sait V* désireux d'ouvrir la voie à son retour en France, ce pourquoi il a parlé religion à Menoux (voir lettre du même jour : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/10/mes-sentiments-de-religion-qui-n-abandonnent-jamais-un-homme.html ) .

Tout ceci est confirmé et approximativement daté par une lettre de Jacques Pineau de Lucé (intendant de la généralité de Strasbourg de 1753 - 1764 Jacques Pineau de Lucé ( -1764) seigneur de Viennay président au Grand Conseil, maître des requêtes, intendant à Tours, intendant de Hainaut, puis conseiller d'État en 1761 ) à Bernis, du 15 juillet 1758 : « M. de Voltaire, monseigneur, est dans le dessein d'acquérir une terre en Lorraine et de venir s'y établir . Le roi de Pologne m'a fait l'honneur de m'en parler, et ce prince paraît assez disposé à le recevoir dans ses États, espérant qu'il s'y comportera avec sagesse et circonspection . Dans le cas où est Sa Majesté polonaise d'être presque entièrement privé de la vue, un homme tel que M. de Voltaire lui serait d'une grande ressource pour la distraire de l'ennui où sa situation la plonge souvent . Cependant elle ne lui accordera point la permission qu'il désire, qu’elle ne sache auparavant si le roi, son gendre, l'approuvera . Si vous me faites l'honneur, monseigneur,de me faire part des intentions de Sa Majesté à cet égard, je les ferai connaitre au roi de Pologne. »

 

09/09/2013

mes sentiments de religion qui n'abandonnent jamais un homme élevé chez vous

... Jésuites, me laissent cependant un reste de libre arbitre dont j'use pour ne confier le salut de mon âme à nul autre qu'à moi, sans intermédiaire, sans gourou, sans  embrouilles . Je ne me permettrai pas de nommer la foule de ceux qui ont fait leurs études en écoles religieuses et en sont (Dieu merci) sortis irreligieux convaincus , ce qui prouve quand même une bonne chose, la liberté de pensée y est encore présente, l'endoctrinement tenté mais limité . Je ne pense pas pouvoir en dire autant d'autres courants religieux à caractère sectaire et/ou purement dogmatique .

 

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Soyons laïcs que diable !

 

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 http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/09/07/fa...

 

 

« A Joseph de Menoux 1

 

[vers le 1er juillet 1758]

 

[…] Mon âge et mes sentiments de religion qui n'abandonnent jamais un homme élevé chez vous, me persuadent que je ne dois pas mourir sur les bords du lac de Genève [...]"

 

1Révérend père jésuite , né en 1695 à Besançon, confesseur du roi Stanislas, mourra en 1766 à Nancy, « le plus intrigant et le plus hardi prêtre » qu'il eut connu, selon V*; voir ses œuvres  : http://www.worldcat.org/identities/lccn-n2003-89578

Père Menoux : Page 153 : http://books.google.fr/books?id=evNRAAAAMAAJ&pg=PA153...

 

je vous remercie de votre fumier dont je fais plus de cas que des cours

... du rouble" pourrait être ma réponse au csar de tragi-comédie Poutine après son offre de bons offices .  Une certaine odeur de fumier en effet se dégage , et toute désagréable qu'elle puisse être pour des nez inexperts, elle est diantrement préférable à celle des gaz tueurs de Bachar al Assad .

Ce Jean-Foutre de Poutine est tout à fait/parfaitement/dégueulassement capable de planquer les armes chimiques de Brute armée Assassine pour mieux le fournir en armes "réglementaires" , j'y parierais jusqu'à mon dernier zloty .

Mais, si jamais, -et je crains bien que ça soit vrai,- les gaz ont été employés par les rebelles au régime, que toute aide à leur mouvement guerrier leur soit refusée , qu'ils disparaissent, à l'égal d'Assad, dans le  feu même qu'ils ont allumé . Mektoub !

 

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« A François Tronchin

conseiller d’État

[juin/juillet 1758]1

Eh bien Luc est donc battu ? Mais que nous importe ? Vivons heureux loin des rois . Mon cher ami je vous remercie de votre fumier dont je fais plus de cas que des cours .

Quand aurons-nous l'honneur de vous voir ?

Rendez-moi donc ma Femme qui a raison . Mille respects à votre respectable femme .

V. »

1 Pour fixer la date le facteur décisif est la référence à La Femme qui a raison, cette pièce n'étant publiée qu'en 1759, si elle l'avait déjà été V* n' aurait pas demandé qu'on lui renvoie le texte . On sait par ailleurs que cette pièce fut représentée à Carouge en juin-juillet 1758 et on peut penser que cette lettre a été écrite à cette occasion . En revanche la « défaite de Luc » fait partie des rumeurs et commentaires fréquents pendant la Guerre de Sept ans .

C'est vers cette époque que Charlotte de Constant écrit à son mari à Genève : « Tout est fort tranquille ici […] Il n'en est pas tout à fait de même aux Délices, il y a du grabuge entre les sœurs, n'en dites rien à personne, je ne voudrais pas que cela vint de moi d'autant plus que je ne sais rien de particulier. »

 

 

 

08/09/2013

On dit que les fonds de Paris baissent beaucoup . Dieu veuille que les Anglais ne les fassent pas baisser davantage

 ... Il ne manquerait plus que l'on demande au peuple français (en général) et parisien (en particulier) de participer à une collecte pour payer les couches du royal baby d'outre Manche, après que l'Union des Minables Perdants ait réussi à ponctionner 11 millions d'euros , excusez du peu .

 Je ne sais pas exactement si après celà Paris se retrouve à sec, mais je crois bien savoir qu'elle est déja sur le sable 

 

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« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

30 juin [1758] aux Délices

Mme du Boccage a retardé mon voyage 1. Je pars enfin, mon cher monsieur . Vous avez bien raison de penser qu'il ne faut attendre que du temps le bien qu'on pouvait espérer l'année passée . Le service que vous rendez au ministère et à la ville de Lyon , est plus prompt et plus sûr, et vous fait beaucoup d'honneur . Je ne pourrai prendre aucun intérêt sur Lyon . Il faut que je fournisse 80 ou 90 mille livres à notre ami Labat 2 dans quelque temps et probablement j'aurai dans un an 200 mille livres à payer 3 . Ainsi vous voyez qu'il restera bien peu de choses du fonds présent . On dit que les fonds de Paris baissent beaucoup . Dieu veuille que les Anglais ne les fassent pas baisser davantage . Je vous embrasse de tout mon cœur vous et M. Camp, et messieurs vos neveux . Mme Denis jouira du bonheur de vous voir et je lui porterai envie .

V. »

2 Cette phrase prouve que V* participait au prêt consenti au duché de Saxe-Gotha . En voici quelques détails : V* avançait la moitié des 131 000 livres de France prêtées ; voir aussi note de la lettre à Labat du 22 juin 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/01/il-faut-brievete-et-clarte-bonsoir-5153854.html

3 Pour l'achat d'une nouvelle demeure .

 

Je suis toujours émerveillé de la disette où vous êtes de gens à talent

... Chers, trop chers producteurs télévisuels . Emerveillé ? on n'aurait pu trouver un plus doux euphémisme .

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ARGENTAL.

Conseiller d'honneur du parlement

rue de la Sourdière à Paris

30 juin [1758] aux Délices

Mon cher ange, quand j'allais partir pour Manheim, Mme du Boccage 1 est venue juger entre Genève et Rome 2, et j'ai retardé mon voyage. On a donné pour elle une représentation de La Femme qui a raison; elle en a été si contente qu'elle a voulu absolument vous l'apporter. J'ai obéi dès qu'elle m'a prononcé votre nom. Il est vrai que nous n'espérons, ni elle ni moi, que cette pièce soit aussi bien jouée à Paris qu'elle l'a été à Genève, à moins que ce ne soit Préville 3 qui fasse le principal rôle. Vous avez un La Thorillière 4 et un Bonneval 5 qui sont l'antipode du comique. Je suis toujours émerveillé de la disette où vous êtes de gens à talent. Je ne sais si la Femme qui a raison vaut quelque chose, et si l'on n'est pas plus difficile à Paris qu'à Genève. J'ignore surtout si on peut être plaisant à mon âge, c'est à vous à en décider, à donner la pièce si vous la jugez passable, et à la jeter au feu si vous la croyez mauvaise. Pour Fanime, nous la jouerons encore à Lausanne, s'il vous plaît; après quoi vous en serez le maître absolu, comme vous l'êtes de l'auteur. Je vais faire un voyage dont je n'ai pu me dispenser; et le seul voyage que je voudrais faire m'est interdit. Il est triste de courir chez des princes, et de ne pas voir son ami.

J'ai vu enfin les Sept Péchés mortels 6 de M. de Chauvelin c'est le plus aimable damné du monde. Je le remercie du huitième péché mortel qu'il veut faire, en disant à qui vous savez 7 combien je lui suis attaché, etc.

Je me flatte que Mme d'Argental est en bonne santé. Mes respects à tous les anges. Adieu, mon cher et respectable ami. Je me console toujours de mon voyage, en espérant une lettre de vous à mon retour.

V. »

1 Voir la lettre de Mme du Boccage à Mme du Perron du 8 juillet 1758 : page 464 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f467.image

3 Pierre-Louis Dubus surnommé Préville : http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article7139

6 C'est un recueil de sept épigrammes en forme de quatrains sur les sept péchés capitaux personnifiés par sept femmes . Ils sont cités dans la Correspondance littéraire sous la date du 31 mai 1758 et dans l’ouvrage de Jean-Gabriel Abry : Notice sur le marquis de Chauvelin . Voir : http://satir18.univ-st-etienne.fr/texte/sept-p%C3%A9ch%C3%A9s-capitaux-galanterie/les-sept-p%C3%A9ch%C3%A9s-capitaux

et : http://www.leschroniquesdemichelb.com/2010/10/voltaire-contrebandier-annexe-2.html

Sur Chauvelin voir aussi : http://www.leschroniquesdemichelb.com/2010/10/voltaire-contrebandier-3eme-partie_07.html

7 L'abbé de Bernis .

 

07/09/2013

quoiqu'une lettre d'un vieux Suisse ne doive guère être lue d'un héros

... Je vous l'écrit quand même !

http://www.cathy73.fr/article-aaaaahhh-ces-vieux-107760143.html

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Les pépés font la loi 

 

« A Frédéric II, roi de Prusse

Aux Délices près de Genève 29 juin [1758]

Sire, quoiqu'une lettre d'un vieux Suisse ne doive guère être lue d'un héros qui est dans la Moravie, que Votre Majesté permette pourtant à l'ancien attachement, au devoir, à la sensibilité, d'oser vous parler de la mort d'un frère 1 . Vous l'avez rendu immortel par la belle épître qui est à la tête de l'histoire de Brandebourg 2, et vous fournissez chaque jour de quoi rendre cette histoire la plus belle et la plus glorieuse de l'Europe . Puisse une heureuse paix terminer tant d'illustres actions, tant de travaux et d'inquiétudes . La douceur de ma retraite ne m'a jamais laissé fermer les yeux un moment sur ce qui regarde votre personne, votre gloire et votre bonheur . Que Votre Majesté me permette de lui renouveler dans cette triste occasion des sentiments que je conserverai jusqu’au tombeau .

V. »

1 Le prince August Wilhelm de Prusse était mort le 12 juin . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste-Guillaume_de_Prusse_%281722-1758%29

 

06/09/2013

malgré l'oubli de l'usage où l'on est de charger ces paquets de quelques pistoles qui rendent la consultation plus aisée

 ... On se rend compte que malgré tout il reste encore des électeurs .

Oh ! pardon, je mélange les consultations médicales avec les électorales, j'ai été abusé par la question d'argent donné qui facilite, il faut le reconnaitre, plus les unes que les autres , c'est vous qui voyez . Un ex-futur-ex président aux dents longues et aux grands moyens (qui ne lui coûtaient personnellement pas beaucoup) a démontré que certaines consultations amènent un diagnostic et un pronostic défavorables , l'argent ne fait pas tout, heureusement .

 

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« A Charlotte-Sophie von Altenbourg, comtesse Bentinck

Aux Délices 29 juin [1758]

Non, madame, vous n'êtes point ingrate pour moi et vous l'êtes encore moins pour M. le comte Christiani 1. Je partais pour aller à la cour de l’Électeur palatin où il faut nécessairement que je passe quelques jours . Je reçus hier votre paquet à ma campagne par la voie d'un négociant de Genève et je ne vis point l'estafette . J'allai sur le champ chez Tronchin qui malheureusement n'entend pas l'italien . Il a fallu traduire le long mémoire du pauvre docteur de Milan et ce docteur a oublié, tout juste, de dire quel remède Vansuitten 2 a prescrit au malade . Malgré ce double embarras et malgré l'oubli de l'usage où l'on est de charger ces paquets de quelques pistoles qui rendent la consultation plus aisée, M. Tronchin a travaillé presque toute la nuit, et demain , vendredi 30 du mois, la consultation partira par la poste . C'est une bien faible ressource, on ne guérit pas de si loin, et si la nature ne s'en mêle, les médecins de Genève ne feront pas plus de bien que ceux de Milan .

Je rends compte à M. le comte Laurent Christiani de la commission que vous m'avez donnée . Je lui annonce la lettre de M. Tronchin et je pars pour Manheim .

Ce voyage, madame, est un triste contretemps pour moi . Je ne me trouverai point dans mon ermitage des Délices pour vous recevoir . Mes nièces vous en feront les honneurs et seront à vos ordres . Je reviendrai dans peu pour me joindre à elles dans le plaisir qu'elles auront pour vous servir .

Ce dérangement est un peu votre faute car il ne tenait qu'à vous de m'instruire de vos marches . J'aurais remis à un autre temps les engagements que j'ai pris avec la cour palatine, dont je ne peux actuellement me dispenser . Nulle raison politique ne devait vous empêcher de me donner vos ordres . Je ne prétends point et je n'ai jamais prétendu , quoi qu'on en dise, faire la paix entre les puissances . Je ne me mêle point des affaires des rois . Je ne pense qu'à ma chaumière et au bonheur de vous y faire ma cour .

Jugez à quel point je dois être fâché contre vous . Un mot de lettre écrit de Milan quinze jours plus tôt eût empêché mon voyage de Manheim . J'aurais volé en Savoie au devant de vous . Je vous aurais escortée à ma chaumière auprès de Genève et à ma cabane de Lausanne . Vous n'êtes point ingrate, mais vous êtes trop négligente et je ne vous pardonnerai que quand j'aurai l'honneur de vous revoir .

Je pars avec bien du chagrin et avec le respectueux et tendre attachement que j'ai toujours eu pour vous .

V. »

1 Le 23 juin 1758, la comtesse demandait à V* une consultation de Théodore Tronchin pour le comte Cristiani, chancelier du duché de Milan pour la reine Marie-Thérèse, alors gravement malade et qui devait mourir peu après ; voir Beltrame, comte Cristiani : http://books.google.fr/books?id=dOMauMaYA9EC&pg=PA276&lpg=PA276&dq=comte+cristiani+1758&source=bl&ots=LNW-YKMaZz&sig=pl_d7s0n3dKsppxUy_8dAO1FP8g&hl=fr&sa=X&ei=9UEqUvGxE6uw7QbW0oGgDg&ved=0CDkQ6AEwAQ#v=onepage&q=comte%20cristiani%201758&f=false

C'est de cette commission que s'acquitte ici V* . Voir une note de la lettre lettre du 12 mai 1758 à la comtesse . La comtesse écrivait le 23 juin: « Commencez s'il-vous-plait, monsieur, par lire le nom du lieu d'où je vous écris cette lettre [Milan] et puis dites-moi si les noms d'ingrate, de perfide, et toutes les galantes épithète dont vous m'honorez me vont au visage . »

Le comte Laurent Cristiani dont il est question plus loin est le fils du grand chancelier malade ; on parle de lui dans : http://www.cg06.fr/cms/cg06/upload/decouvrir-les-am/fr/fi...*

2 Gérard van Swieten, médecin et éminence grise de Marie-Thérèse , « tyran de l'esprit » .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gerard_van_Swieten