17/08/2012
La paix vaut encore mieux que la vengeance
... Voilà qui est sage .
Et évite bien des heures perdues et des aigreurs d'estomac . Mais tout de même, ça ne serait pas mal si ce "bon M. Freytag est pendu", au fond, la paix serait encore mieux assurée , non ?
Voici ce que je viens de découvrir par Canal + , et qui est bon pour le moral :
http://thekindnessoffensive.com/
« A M. le comte d'ARGENTAL.
Aux Délices, 13 septembre [1756].
Mon cher ange, vous vous êtes tiré d'affaire très-courageusement avec notre conseiller d'État 1. Cet Apollon.-Tronchin n'aurait pas réussi à Paris comme l'Esculape-Tronchin. Notre Esculape nous gouverne à présent, il y a un mois que la pauvre Mme de Fontaine est entre ses mains. Je ne sais qui est le plus malade d'elle ou de moi nous avons besoin l'un et l'autre de patience et de courage. Mme Denis espère que vingt-quatre mille Français passeront bientôt par Francfort; elle leur recommandera un certain M. Freytag, agent du Salomon du Nord, lequel s'avise quelquefois de faire mettre des soldats, avec la baïonnette au bout du fusil, dans la chambre des dames 2. Je voudrais que M. le maréchal de Richelieu commandât cette armée. Puisque les Français ont battu les Anglais, ils pourront bien déranger les rangs des Vandales. Avez-vous vu le vainqueur de Mahon dans sa gloire? S'est-il montré aux spectacles? A-t-il été claqué comme Mlle Clairon ? On dit que Mme de Graffigny va donner une comédie grecque,3 où l'on pleurera beaucoup plus qu'à Cénie. Je m'intéresse de tout mon cœur à son succès; mais des tragédies bourgeoises, en prose, annoncent un peu le complément de la décadence.
On dit que Marie-Thérèse est actuellement l'idole de Paris, et que toute la jeunesse veut actuellement s'aller battre pour elle en Bohême. Il peut résulter de là quelque sujet de tragédie. Je ne me soucie pas que la scène soit bien ensanglantée, pourvu que le bon M. Freytag soit pendu. On attend, dans peu de jours, la décision de cette grande affaire. On ne sait encore s'il y aura paix ou guerre. Le Salomon du Nord a couru si vite que la reine de Saba pourrait bien s'arrêter. La paix vaut encore mieux que la vengeance. Adieu, mon cher et respectable ami portez-vous mieux que moi, et aimez-moi. »
2 Ce qu'il a fait lors de l'arrestation musclée de V* du 31 mai au 7 juillet 1753, et de Mme Denis à Francfort, lors du retour de V* en France , ce que l'on nomme les « avanies de Francfort » . Voir :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/21/nous-avons-douze-soldats-aux-portes-de-nos-chambres.html
et http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/07/08/b69f85f3f4bb3d0eb001b2c5347a626a.html
3 La Fille d'Aristide. Voir page 244 et 310 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5784275j/f255.image.r=la+fille+d%27aristide.langFR
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16/08/2012
Les Hollandais n'auront plus pour barrière que leurs canaux et leurs fromages
... Depuis les accords de Schengen, suite logique de leur élan pour l'Union Européenne . Du côté canaux, je ne sais où ils en sont, mais je pense qu'ils ont écouté Volti et se sont mis activement au travail pour bâtir des murs de fromages . A défaut de stopper un adversaire, ça peut couper une petite faim .
« A Madame de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg.
Aux Délices, 13 septembre [1756]1
Priez bien Dieu, madame, avec votre chère amie, Mme de Brumath, pour notre Marie-Thérèse; et si vous avez des nouvelles d'Allemagne, daignez m'en faire part. Notre Salomon du Nord vient de faire un tour de maître Gonin 2; nous verrons quelles en seront les suites.
On dit que la France envoie vingt-quatre mille hommes à cette belle Thérèse, sous le commandement du comte d'Estrées, et que cette noble impératrice confie trois de ses places en Flandre à la bonne foi du roi. Les Hollandais n'auront plus pour barrière que leurs canaux et leurs fromages. Ne seriez-vous pas bien aise de voir Salomon à Vienne, à la cour de la reine de Saba? Je suis bien étonné qu'on m'attribue le compliment à la Chèvre 3; c'est une pièce faite du temps du cardinal de Richelieu. Je ne suis point au fond de mon village, comme le dit le compliment et il s'en faut beaucoup que j'aie à me plaindre de cette Chèvre.
Je n'ai à me plaindre que de Salomon; mais j'oublie tous les rois dans ma retraite, où je me souviens toujours de vous. J'ai chez moi une de mes nièces qui se meurt. Je me meurs toujours aussi mais je vous aime de tout mon cœur. »
1 Cette lettre, toujours mise au 13 août, ne peut être que du mois de septembre, puisque Voltaire y fait allusion à l'entrée soudaine de Frédéric en Saxe, et que ce coup se fit le 29 août. (Georges Avenel.)
2 Personnage du roman Les tours de maître Gonin (de Laurent Bordelon), intriguant, rusé, menteur,etc . : http://books.google.fr/books?id=cZQHAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
3 Il s'agit de quatorze vers de Maynard qu'on attribuait à Voltaire, et qu'on appliquait au comte d'Argenson, surnommé la Chèvre. Voir : http://books.google.fr/books?id=jbxBAAAAcAAJ&pg=PA115&lpg=PA115&dq=argenson+la+ch%C3%A8vre&source=bl&ots=GLFaUIsxSc&sig=RhB1RcAfLgQo9PEXMEQzZ_Ow66k&hl=fr&sa=X&ei=_lwtUKSRMIqw0QWY5YCwDA&sqi=2&ved=0CD4Q6AEwAg#v=onepage&q=argenson%20la%20ch%C3%A8vre&f=false
Et voir tome XIV, au Catalogue des écrivains du Siècle de Louis XIV, l'article MAYNARD : page 103 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113308/f120.image.r=maynard
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J'écris quand je peux, mon cher monsieur
.. ma chère madame , ma chère mademoiselle !
C'est le cri du coeur du blogger solitaire qui, comme disait la bonne du curé (Annie Cordy), "voudrait bien, mais j'peux point", en tout cas point autant qu'il le souhaiterait , ça viendra quand le temps libre s'allongera , foi de voltairien !
Voir : http://www.ginisty.com/Auto-censure-Tout-ce-que-j-ecris-sera-t-il-retenu-contre-moi_a779.html
« A M. le président de RUFFEY
Aux Délices, 12 septembre [1756].
J'écris quand je peux, mon cher monsieur ; je dérobe ce petit moment à mes alarmes et à mes souffrances pour vous remercier de votre souvenir. J'ai chez moi une nièce qui a été longtemps entre la vie et la mort 1. Je ne suis guère mieux. Ainsi tenez-moi compte avec votre bonté ordinaire de mon triste laconisme. J'avais conseillé à M. de La Marche 2 de venir voir Tronchin, quoique Tronchin ne me guérisse pas.
J'ai pour voisin le président de Brosses 3; c'est un homme qui paraît très-instruit. Mais je ne peux profiter d'un si bon voisinage. Je peux à peine vous mander que je vous suis tendrement attaché.
Le malade V. »
3 Ceci parait marquer le commencement des rapports de Voltaire avec de Brosses. Ils sont plus caractérisés dans une lettre de ce dernier à M. de Ruffey, en date du 14 octobre 1756.
« Je n'ai guère pu profiter de l'agréable voisinage de Voltaire, n'ayant passé qu'une soirée à mon aise avec lui, Tronchin, Jalabert et d'Alembert, l'encyclopédiste, qui s'y trouva. Nous nous ajournâmes à un grand dîner pour le surlendemain. Mais, l'une de ses nièces étant tombée malade à l'extrémité, la partie ne put avoir lieu. Elle a toujours été fort mal, de sorte que je n'ai vu l'oncle que deux autres fois depuis, et assez succinctement. »
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ceux qui se sont mêlés de rendre la vie aux morts ne se sont jamais avisés de donner une seconde représentation sur le même sujet
... De même que ceux qui soutiennent des pays financièrement moribonds ne me semblent pas disposés à mettre encore la main à la poche, ou alors seulement pour y garder leur argent dans un poing bien serré .
Quand le banc des députés est vide, la politique se fait à la corbeille
« A M. THIERIOT.
Aux Délices, 10 septembre [1756].
Mon ancien ami, je vous assure que Tronchin est un grand homme il vient encore de ressusciter Mme de Fontaine. Esculape ne ressuscitait les gens qu'une fois; et ceux qui se sont mêlés de rendre la vie aux morts ne se sont jamais avisés de donner une seconde représentation sur le même sujet. Tronchin en sait plus qu'eux je voudrais qu'il pût un peu gouverner Mme de La Popelinière 1, car je sais qu'elle a besoin de lui, et plus qu'elle ne pense; mais je ne voudrais pas qu'elle nous enlevât notre Esculape je voudrais qu'elle le vint trouver. Vous seriez du voyage; comptez que c'est une chose à faire.
Vous devez savoir à présent, vous autres Parisiens, que le Salomon du Nord 2 s'est emparé de Leipsick. Je ne sais si c'est là un chapitre de Machiavel ou de l'Anti-Machiavel, si c'est d'accord avec la cour de Dresde, ou malgré elle;ea cura quielum 3, qu'on me sollicitat .
Je songe à faire mûrir des muscats et des pêches je me promène dans des allées de fleurs de mon invention, et je prends peu d'intérêt aux affaires des Vandales et des Misniens.
Je vous suis très-obligé des rogatons du Pont-Neuf, et des belles pièces suédoises. Il y a un mois que j'avais ce monument suédois de liberté 4 et de fermeté.
Ce n'est pas là une brochure ordinaire. Seriez-vous homme à procurer à ma très-petite bibliothèque quelques livres dont je vous enverrai la note? Vous seriez bien aimable. Je crois que Lambert se mordra les pouces de m'avoir réimprimé, dix volumes sont durs à la vente. Dieu le bénisse, et ceux qui liront mes sottises . Pour moi, je voudrais les oublier.
Farewell, my old friend; I am sick. »
1 La « chimiste » ou la « philosophe » comme la surnommait V* , Thérèse Boutinon des Hayes, épouse divorcée de La Pouplinière. Elle mourra le mois suivant ; voir : http://jp.rameau.free.fr/deshayes-bio.htm
4 Le parti des Bonnets et celui des Chapeaux, en Suède, s'entendaient alors sur un point: c'était de restreindre la prérogative royale, vainement défendue par le baron de Horn. Voir lettre du 20 août 1756 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/08/09/tu-tityre-lentus-in-umbra-et-moi-aussi.html
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15/08/2012
environné, tout du long de la route, d'affaires, de feux de joie, de fusées, de bals, de comédies, de cris de joie, de battements de mains, de femmes, de filles
... Ce qui n'est pas tout à fait le cas à 6h30, où le seul feu de joie est celui du soleil levant sur les Alpes, les battements de main ceux d'un éventuel auto-stoppeur me faisant un bras d'honneur quand je ne le prend pas, femmes et filles ne se bousculant pas sur mon passage , soyons réaliste !
« A M. le maréchal duc de RICHELIEU.
Aux Délices, 6 septembre [1756].
Je ne conçois pas trop comment mon héros, environné, tout du long de la route, d'affaires, de feux de joie, de fusées, de bals, de comédies, de cris de joie, de battements de mains, de femmes, de filles, daigne encore trouver le temps de donner une lettre à Florian 1 pour moi. Je vous remercie tendrement, monseigneur. Soyez bien persuadé que je serais venu vous faire ma cour à Lyon mais je crains pour la vie d'une de mes nièces. Tronchin sera un grand médecin s'il la tire d'affaire.
Quand vous pourrez m'envoyer quelque petit détail de votre belle expédition de Mahon, je vous serai vraiment très-obligé; mais à présent je ne fais qu'un tableau général des grands événements, et je ne peins qu'à coups de brosse. Puisque j'avais commencé une Histoire générale, il a fallu la finir; et, dans cette histoire, ce qui fait le plus d'honneur à la nation, y est marqué en peu de mots 2. Je dis que vous avez sauvé Gênes, que vous avez contribué plus que personne au gain de la bataille de Fontenoy. Je parle de l'assaut de Berg-op-Zoom, pour mettre au-dessus de cette entreprise l'assaut général que vous avez donné à des ouvrages bien moins entamés que ceux de Berg-op-Zoom tout cela sans affectation, sans avoir l'air de vouloir parler de vous, et comme conduit par la force des événements. J'aurai eu du moins le plaisir de finir une Histoire générale par vous.
Il est venu, dans mon trou des Délices, un petit garçon haut comme Ragotin, nommé Dufour, qui a fait un petit divertissement à Lyon en votre honneur et gloire. Il dit que c'est vous qui me l'avez adressé, qu'il va à Paris, qu'il veut être votre secrétaire, qu'il faut que je lui donne une lettre pour vous. Je lui donnerai donc cette lettre, qui contiendra que le porteur est le petit Dufour, et vous ferez du petit Dufour tout ce qu'il vous plaira; mais je serai fort surpris si le petit Dufour peut vous aborder. On dit qu'un abbé 3 va à Vienne. J'espère qu'il bénira l'aigle à deux têtes 4, et qu'il maudira celui qui n'en a qu'une. Les ermites suisses vous présentent leurs tendres respects. »
1 Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian, futur époux en 1762, de Marie-Elisabeth de Fontaine devenue veuve .
2 Voir la lettre à Richelieu, du 4 février 1757 « Je ne sais si mon héros aura déjà reçu un fatras d'histoire qui commence à Charlemagne, et même plus haut, et qui finit par le vainqueur de Mahon .Vous n'aurez guère, monseigneur, le temps de lire dans votre année d'exercice ; ... »
4 L'aigle autrichien à deux têtes, arboré par Vienne car depuis 1461, Frédéric III accorde des privilèges à la ville en remerciement, ainsi que le droit d'apposer l'aigle à deux têtes et la couronne impériale sur les armoiries de la ville. Le prussien a une seule tête.
22:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
Je m'intéresse encore moins à tout ce qui se passe sur ce pauvre globe, depuis Stockholm, où l'on coupe des têtes, jusqu'à Paris, où l'on fait des remontrances
... Quoique ! Quoique je me tienne au courant, parfois, souvent d'un oeil distrait compte tenu de l'abondance des faits dont un petit exemple, une manière de best of , suit :
http://news.google.fr/nwshp?hl=fr&tab=wn
Je n'ai pas prié avec les catholiques (ce jour d'assomption ) qui ne connaissent comme définition du mariage que celle de l'union d'un homme et d'une femme en vue de la procréation ; c'est un peu court, et je leur rappelle que le mariage n'est pas seulement un sacrement inventé par le clergé ( avec prestations tarifées ), mais aussi un acte laïc civil qui entérine l'intention de vie commune de deux personnes . Pour tout dire, le mariage homosexuel , je suis pour , et Christine Boutin peut bien réclamer un référendum, elle perd son temps et nous ferait perdre de l'argent avec un vote dont le résultat -positif- est déja connu par les sondages .
Petit exemple de mariage donné par la nature, deux velus par exemple !
« A M. le comte d'ARGENTAL.
Aux Délices, 6 septembre [1756].
Mon divin ange, vous n'avez point encore répondu au Botoniate; je vous crois un peu embarrassé avec la cour de Constantinople et avec l'auteur 1. Il s'est senti animé par les réflexions que vous aviez eu la bonté de faire sur son ouvrage il a corrigé sa pièce plus facilement que je n'en puis faire une, il vous l'a envoyée, tirez-vous de là comme vous pourrez. Mon cher ange, j'aime à voir des conseillers faire des tragédies. Je ne peux pas vous faire la même galanterie que ce bon M. Tronchin je vous écris au chevet du lit de Mme de Fontaine, qui est très-malade, et que l'autre Tronchin 2 aura bien dé la peine à tirer d'affaire. Je ne me porte guère mieux qu'elle. Ç'aurait été un beau coup d'aller à Lyon voir le maréchal de Richelieu, et entendre Mlle Clairon mais nous donnons la préférence à Tronchin sur les autres grands personnages du siècle. C'est bien dommage d'être malade dans une si belle saison et dans un aussi beau séjour, la seule situation de mon petit ermitage devrait rendre la santé.
Je ne peux guère, mon cher ange, vous parler de mes amusements de théâtre, au milieu des inquiétudes que Mme de Fontaine me donne, et des continuelles souffrances qui me persécutent altri tempi, altre cure. Je m'intéresse encore moins à tout ce qui se passe sur ce pauvre globe, depuis Stockholm, où l'on coupe des têtes, jusqu'à Paris, où l'on fait des remontrances et de très-mauvais vers. Je ne m'intéresse qu'à vous et à vos anges.
Mme Denis vous fait les plus tendres compliments. Adieu, mon cher et respectable ami je serais bien affligé de mourir sans vous embrasser. Vous êtes tout ce que je regrette. »
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14/08/2012
je néglige tous les faits, qui ne sont bons que dans les gazettes
... Dis-tu Voltaire !
Je suis loin, à cette aune , d'être qualifié d'historien, et encore moins historiographe . Tout au plus un passeur de témoin entre Volti et vous lecteurs . Avec quelques modestes mouvements d'humeur ( qui a dit "superflus" ?) . N'oubliez pas que j'édite à compte d'auteur ... et ne vous en doit aucun !
« A M. Élie BERTRAND,
premier pasteur, à Berne.
Aux Délices, 3 septembre [1756].
Mon cher philosophe, les Délices sont devenues un petit hôpital. J'ai une nièce très-malade 1, ce n'est pas Mme Denis. C'est une autre bonne parente, qui a fait le voyage de Paris à Genève pour son pauvre oncle le malingre. Je n'ai pas eu un jour de santé depuis que je vous ai vu, il est vrai que malgré mes souffrances je me suis amusé à esquisser un essai de l'histoire générale jusqu'à nos jours. J'ai trouvé que les malheurs du prince Édouard, le voyage de l'amiral Anson autour du globe, la révolution de Gênes, la prise de Madras et la cruelle récompense donnée à La Bourdonnaie en le mettant trois ans à la Bastille; j'ai trouvé, dis-je, que tout cela pouvait fournir quelques réflexions philosophiques. Je n'écris l'histoire qu'autant qu'elle peut être utile à la raison et aux mœurs, et je néglige tous les faits, qui ne sont bons que dans les gazettes.
Il me semble que j'avais eu l'honneur de voir cette jeune Mme de Freudenreich que la mort vient d'enlever. Je suis sensiblement touché de tout ce qui regarde ceux qui portent ce nom. Je vais écrire à monsieur le banneret 2. Mme Denis vous fait mille compliments.
Comptez, mon cher monsieur, sur la tendre et inviolable amitié de
VOLTAIRE. »
2 Abraham de Freudenreich que V* est allé voir lors de son voyage à Berne au mois de mai
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