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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il m'a répondu que s'ils étaient innocents il leur donnerait toute sa protection

... "C'est bien du Macron " déclare en substance Garry Kasparov, propos critiques de la part de cet ex-champion d'échecs, et il n'est pas, hélas, seul de cet avis : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/macron-di...

 

 

 

« A Paul-Claude Moultou

J'ai la fièvre, mon cher ami; je ne puis vous dire qu'un mot. J'ai écrit à M. de Richelieu, il y a trois semaines 1, pour ces malheureux protestants qu'on accuse d'avoir été en masque chez un curé. Il m'a répondu que s'ils étaient innocents il leur donnerait toute sa protection 2. Vous verrez par le mémoire ci-joint 3 que je suis moi-même en guerre avec un protestant . Je lui ai fait parler un peu vivement, de la part du roi, par M. de Gudanes, commandant de la province de Foix.

J'ai lu aussi L'Ingénu. Il est, comme vous savez, de l'auteur du Compère Matthieu, et il faut qu'il en soit. Je vous embrasse le plus tendrement du monde.

V.

22è auguste 1767. »

2 Lettre Besterman D 14327 du 1er août 1767 . En fait, Richelieu se garde de vouloir se mêler de cette affaire et fait confiance au parlement de Guyenne .

3 Toujours le mémoire contre La Beaumelle .

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11/04/2023 | Lien permanent

homme qui fait des nouvelles à la main, qui prêche, qui produit des filles





« A Claude-Henri Feydeau de Marville

Ce 17 mai [1746] à Paris



Le sieur Mairault ci-devant travaillant avec l’abbé Desfontaines et l’abbé Fréron à des libelles, éditeur des lettres du sieur Roy insérées dans les dernières feuilles pour lesquelles l’abbé Fréron fut enfermé, est l’éditeur du libelle diffamatoire intitulé  Discours de M. le directeur à la porte de l’académie. [Discours prononcé à la porte de l’Académie française par M. le Directeur à M***, fait lors de l’échec d’entrée de V* en 1743, et remis en circulation. Il y était cité son « indépendance républicaine », son absence de patriotisme, ses incartades de jeunesse, Le Bourbier, et ses attaques contre l’Académie]

On est persuadé que si on  nomme Mairault à Phélizot, celui-ci pourra avouer tout, et croira que la chose étant découverte il n’est  plus temps de la nier.

Phélizot sait parfaitement tout ce qui concerne les libelles répandus dans Paris depuis quarante années, il en a toujours été le principal colporteur, aussi bien que des Nouvelles ecclésiastiques.

Le sieur de V. demande la permission d’aller parler à Mazuel [le libraire] et à Phélizot, il fera son possible pour tirer d’eux la vérité.

L’auteur du nouveau libelle distribué à la porte des Tuileries, intitulé Discours de réception etc. [Discours prononcé à l’Académie par Monsieur de Voltaire, d’une grande ironie, écrit par Baillet de Saint-Julien. V* revenant sur son erreur, entretiendra avec Raynal de bonnes relations , cf. lettre du 30 juillet 1749] est composé par un Gascon nommé l’abbé Raynal,[jésuite, Guillaume Raynal, natif en réalité de l’Aveyron] homme qui fait des nouvelles à la main, qui prêche, qui produit des filles et envoie des libelles à plusieurs personnes de la cour.

Cet homme demeure dans un collège, on n’a pas pu savoir encore sa demeure. Si M. le lieutenant général de police veut envoyer faire une visite chez cet abbé Raynal, il est vraisemblable qu’on trouvera parmi ses papiers le nouveau libelle et plusieurs autres. »[le 19, V* écrit à Marville, que selon Phélizot qu’il a vu, l’auteur du libelle est Roy, et que ce dernier a osé appeler Richelieu un lévrier et Mme du Châtelet une chèvre.]

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17/05/2010 | Lien permanent

Je pense qu’il faut frapper à toutes les portes, et tenter tous les moyens qui pourraient s’entr’aider, sans pouvoir s’e

... Ce qui vaut pour les particuliers vaut pour les pays, ce serait beau que cette pensée voltairienne prenne vie , s'entraider plutôt que s'entre-nuire ; ça vaut bien toutes les homélies du monde et diktats religieux qui ne tiennent pas plus que le temps d'un jeûne rituel .

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet , comtesse d'Argental

8 juillet 1762

Nous ne pouvons, dans notre éloignement de Paris, que procurer des protections à cette famille infortunée . C’est à messieurs les avocats, soit du conseil, soit du parlement, à régler la forme. Les pièces originales imprimées intéressent quiconque les a lues ; tout le monde plaint la veuve Calas ; le cri public s’élève, ce cri peut frapper les oreilles du roi. J’ignore si cette affaire sera portée au conseil privé ou au conseil des parties : tout ce que je sais, c’est qu’elle est juste.

On m’assure que le parlement de Toulouse ne veut pas seulement communiquer l’énoncé de l’arrêt.

Il me paraît qu’on peut commencer par présenter requête pour obtenir la communication de cet arrêt et des motifs : il y a cent exemples que le roi s’est fait rendre compte d’affaires bien moins intéressantes. N’avons-nous pas des raisons assez fortes pour demander et pour obtenir que les pièces soient communiquées par ordre de la cour ? La contradiction évidente des deux jugements, dont l’un condamne à la roue un accusé et dont l’autre met hors de cour des complices qui n’ont point quitté cet accusé ; le bannissement du fils, et sa détention dans un couvent de Toulouse après ce bannissement ; l’impossibilité physique qu’un vieillard de soixante-huit ans ait étranglé seul un jeune homme de vingt huit ans ; enfin l’esprit de parti qui domine dans Toulouse ; tout cela ne forme t-il pas des présomptions assez fortes pour forcer le conseil du roi à se faire représenter l’arrêt ?

Je demande encore si un  fils de l’infortuné Jean Calas, qui est en France, retiré dans un village de Bourgogne, ne peut pas se joindre à sa mère, et envoyer une procuration quand il s’agira de présenter requête ? Ce jeune homme, il est vrai, n’était point à Toulouse dans le temps de cette horrible catastrophe ; mais il a le même intérêt que sa mère et leurs noms réunis ne peuvent-il pas faire un grand effet ?

Plus je réfléchis sur le jugement de Toulouse, moins je le comprends . Je ne vois aucun temps dans lequel le crime prétendu puisse avoir été commis ; je ne crois pas qu’il y ait jamais eu de condamnation plus horrible et plus absurde, et je pense qu’il suffit d’être homme pour prendre le parti de l’innocence cruellement opprimée. J’attends tout de la bonté et des lumières de ceux qui protègent la veuve Calas.

Il est certain qu’elle ne quitta pas son mari d’un moment dans le temps qu’on suppose que son mari commettait un parricide. Si son mari eût été coupable, elle aurait donc été complice . Or, comment ayant été complice ferait-elle deux cents lieues pour venir demander qu’on revît le procès, et qu’on la condamnât à la mort ? Tout cela fait saigner le cœur et lever les épaules. Toute cette aventure est une complication d’évènements incroyables, de démence, et de cruauté. Je suis témoin qu’elle nous rend odieux dans les pays étrangers, et je suis sûr qu’on bénira la justice du roi, s’il daigne ordonner que la vérité paraisse.

On a écrit à M. le premier président de Nicolaï, à M. le premier président d’Auriac 1, qui tous deux ont un grand crédit sur l’esprit de M. le chancelier . Madame la duchesse d’Anville, M. le maréchal de Richelieu, M. le duc de Villars, doivent avoir écrit à M. de Saint-Florentin. On a écrit à M. de Chaban, en qui M. de Saint-Florentin a beaucoup de confiance ; et M. Tronchin, le fermier-général, peut tout auprès de M. de Chaban.

Donat Calas, retiré en Bourgogne a, de son côté, pris la liberté d’écrire à M. le chancelier, et a envoyé une requête au conseil ; le tout a été adressé à M. Héron, premier commis du conseil, qui fera rendre ces pièces,2 selon qu’il trouvera la chose convenable. Je vous en envoie une copie, parce qu’il me paraît nécessaire que vous soyez informés de tout.

J’ai écrit aussi à M. Ménard, premier commis de M. de Saint-Florentin . Je pense qu’il faut frapper à toutes les portes, et tenter tous les moyens qui pourraient s’entr’aider, sans pouvoir s’entre-nuire.

Depuis ce mémoire écrit, j’ai reçu une lettre de M. Mariette, avocat au conseil, qui a vu la pauvre Calas, et qui dit ne pouvoir rien sans un extrait des pièces. Mais quoi donc ! ne pourra-t-on demander justice sans avoir les armes que nos ennemis nous refusent ? on pourra donc verser le sang innocent impunément, et en être quitte pour dire , je ne veux pas dire pourquoi on l’a versé ?  Ah ! quelle horreur ! y aurait-il dans un monde une tyrannie pareille ? et les organes des lois sont-ils faits pour être des Busiris ?3

Voici une lettre 4 que j’écris à M. Mariette ; j’y joins un exemplaire des pièces originales, ne sachant point s’il les a vues. Je supplie monsieur et madame d’Argental, nos protecteurs, de vouloir bien ajouter à toutes leurs bontés celle de vouloir bien faire rendre cette lettre et ces pièces à M. Mariette. Ils peuvent, je crois, se servir de l’enveloppe de M. de Courteilles.

Je leur présente mes respects.

V.»



1 Guillaume Castanier d'Auriac . Voir : http://louisxivaujourlejour.blogs.midilibre.com/archive/2...

et : http://fenouilledes.fr/tag/guillaume-castanier-dauriac/

et : http://www.worldcat.org/search?q=au%3ACASTANIER+D%27AURIA...

2 Le manuscrit olographe s'arrête ici ; la suite du texte est prise d'une copie ancienne qui a servi pour l'édition.

3 Busiris est un roi légendaire d’Égypte qui sacrifiait les étrangers qui abondaient dans ses terres, surtout s'ils étaient roux ; sur le point d'être à son tour égorgé, Hercule se libéra de ses liens et libéra la terre de ce roi .

4 Voir lettre du même jour à Pierre Mariette , avocat au conseil et page 29 : https://books.google.fr/books?id=xiq1TZbvhW4C&pg=PA29...

 

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27/05/2017 | Lien permanent

je veux soulever l’Europe ... Ma foi, les coquins en auront dans le cul.

... Ce qui est dit est dit . On ne peut être plus franc, plus direct, ni plus juste .

NDLR -- Pas d'illustration pour cette note .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

4è février 1766

Il est arrivé, il est arrivé, le ballot Briasson1 ! On relie jour et nuit. Je grille d’impatience. Mille compliments à Protagoras.

Voici un certificat de ma façon 2 pour les Sirven. Consultez avec Élie s’il est admissible. Je voudrais bien que ce divin Élie m’envoyât un précis de son mémoire, dépouillé entièrement des accessoires qui sont nécessaires pour les juges, et qui ne font que ralentir l’intérêt et refroidir les lecteurs étrangers. J’enverrais ce précis à tous les princes protestants et à l’impératrice de l’Église grecque. Je l’accompagnerais d’un petit discours sur le fanatisme, qui n’est pas d’un bigot, mais qui est, je crois, d’un bon citoyen. Mon cher frère, je veux soulever l’Europe en faveur des Sirven.

Voici une feuille que je détache des Mélanges 3, et que je vous envoie pour en régaler Élie. Ma foi, les coquins en auront dans le cul. Je ne sais plus ou demeure l’indolent Thieriot 4. »

1 Contenant les volumes VIII-XVII de l’Encyclopédie.

2 Selon Beuchot : « Voltaire, dans sa lettre du 4 février , parle d’un certificat de sa façon. Il s’agit ici d’un petit discours. Je ne connais rien sous ces titres, et probablement c’était ce qu’il fit imprimer plus tard sous le titre de Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven (voyez https://fr.wikisource.org/wiki/Avis_au_public/%C3%89dition_Garnier ) ou une première ébauche.. »

Galland, en note, donne le texte de ce certificat, sans dire d'où il le tient : « Mon certificat n’est peut-être pas d'une grande valeur, puisque je suis devenu en quelque sorte, partie pour la famille des Sirven, en recommandant son innocence à ceux qui la défendent . Mais je dois d'autant moins cacher une vérité dont je suis convaincu que c'est cette conviction même qui m'a forcé de m'intéresser pour cette famille infortunée .

"Je dois dire que le père et les deux filles vinrent de Lausanne chez moi, le 5 avril 1765, pour signer une procuration . La mère, qui était attaquée d'une maladie mortelle, voulut accompagner ses filles, elle ne put se trainer que jusqu'à Genève . Le sieur Sirven et ses filles m'apprirent l'état où était la dame Sirven . J’envoyai sur-le-champ un domestique à Genève s'informer de la santé de la malade : il la trouva rendant les derniers soupirs, et prenant Dieu à témoin de son innocence et de celle de sa famille . On ne dissimule pas dans ces moments . Une femme , persuadée de sa religion, ne trompe point ,en mourant, Dieu et les hommes . Je dois ajouter que quiconque aura entretenu un quart d'heure le père et les filles aura vu tout ce qui peut pénétrer un cœur de compassion pour les plus grands malheurs et de respect pour la vertu la plus pure .

"Fait au château de Ferney, le 4 février 1766 / Signé : Voltaire . »

3 Selon Beuchot : « Au commencement de 1766, parurent, sous le millésime de 1765, trois volumes intitulés Nouveaux Mélanges philosophiques, historiques, critiques, etc. ; aux pages 190-195 du tome second est un Article nouvellement ajouté (au Traité sur la Tolérance ; voyez tome XXV, pages 115-118 : https://fr.wikisource.org/wiki/Trait%C3%A9_sur_la_tol%C3%A9rance/%C3%89dition_Garnier_1879/26 ). Je crois que c’est de ce morceau que Voltaire veut parler. »
En fait il est impossible de savoir vraiment quelle feuille a pu être déchirée .

4 Ce dernier a écrit le 24 janvier 1766 pour lui demander une aide financière pour subvenir aux besoins de sa fille naturelle à laquelle il dit s'être engagé à assurer pendant quatre ans une pension de six cents livres par an.

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24/05/2021 | Lien permanent

Il n'a qu'un plaisir , c'est de faire parler de lui . J'ai cru autrefois que ce plaisir était quelque chose mais je m’ap

... Cette sottise, "faire parler de soi", pour ne pas dire cette co..., apanage des guignols de la téléréalité trash, n'est pas prêt de disparaitre tant le paraitre semble le but ultime de ces bas-de-plafond. La sagesse voltairienne leur est à tout jamais inatteignable, mais je suis peut-être trop pessimiste, non ?

 

bas-de-plafond.jpg

 

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

ancien conseiller au parlement de Normandie

à son château de Launay

Rouen

Aux Délices 10 novembre [1758]

Mon affaire avec le marquis Angot est fort sérieuse, mon cher et ancien ami, mais vous l'avez rendue si plaisante par votre aimable lettre , que je ne peux plus m'affliger . Le constat de cadavre 1 me fait encore pouffer de rire . Je crois ce puant marquis bien en colère que je vive encore et que j'aie douté de son existence . Ce petit gnome ne vous a donc pas répondu ; je le ferai ester à droit de pardieu 2, fut-ce dans Argentan en basse Normandie . Je vous suis doublement obligé et de vos bons conseils et de vos bonnes plaisanteries . Je vois qu'il n'est pas aisé de trouver un procureur honnête homme, encore moins un marquis qui paye ses dettes . Cet Ango doit être furieusement grand seigneur car non seulement il ne paye point ses créanciers mais il ne daigne pas leur faire civilité . Cet Ango n’est point du tout poli . Vous allez donc à Paris mon cher ami chercher le plaisir et ne le point trouver, jouir de la ville et ne l'aimer ni ne l'estimer et y attendre le moment de retourner à votre charmante terre . Pour moi j'ai renoncé aux villes, j'ai acheté une assez bonne terre à deux lieues de mes Délices . Je ne voyage que de l'une à l'autre , et si j'entreprenais de plus grandes courses ce serait pour vous .

Le roi de Prusse m'écrit souvent qu'il voudrait être à ma place . Je le crois bien, la vie des philosophes est bien au dessus de celle des rois . Le maréchal de Daun et le greffier de l'empire instrumentent toujours contre Frédéric . Les uns le vantent, les autres l'abhorrent . Il n'a qu'un plaisir , c'est de faire parler de lui . J'ai cru autrefois que ce plaisir était quelque chose mais je m’aperçois que c'est une sottise . Il n'y a de bon que de vivre tranquille dans le sein de l'amitié . Je vous embrasse de tout mon cœur . Mme Denis en fait autant .

V. »

1 Ce qui veut dire « constat au sujet du corps » en parlant d'un mort, c'est ici plaisamment appliqué par Cideville au sujet du marquis de Lézeau bien vivant ; vois lettre du 30 octobre 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/11/27/comment-il-faut-faire-pour-se-faire-payer-d-une-dette-de-qua-5232578.html

2 Forme archaïque pour « ester en justice » .

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06/12/2013 | Lien permanent

Je ne me consolerai jamais qu'un philosophe ait été un malhonnête homme

... Mais par contre , je suis tout à fait rassuré voir confirmée la malhonnêteté morale d'un Donald Trump , conforme à ses magouilles révélées , et tout à fait inquiet de savoir en quoi consiste l' "initiative importante" qui se trame avec notre président . Je crains un marché de dupes .

En 100 jours, Trump a prononcé plus de 400 mensonges

Un vrai tordu !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

14è janvier 1765 1

Mon cher frère est prié de vouloir bien faire rendre cette lettre à M. Élie de Beaumont 2. Je me flatte qu'il lui aura fait lire les doutes sur cet impertinent [testament] tant loué, et si peu lu . Je suis bien curieux de savoir ce que pense mon frère du délateur Jean-Jacques . Je ne me consolerai jamais qu'un philosophe ait été un malhonnête homme.

Écr l'inf. »

1 L'édition Correspondance littéraire n'identifie pas le destinataire .

Le même jour Cramer écrit à Grimm : « M. de Voltaire se dégoûte tout à fait des Délices ; je crois qu'il les vendra pour se livrer tout entier à son amitié pour Ferney ; il ne tiendra pas à moi qu'il ne réponde point aux injures de M. Rousseau ; il n'est point d'humeur à plaisanter, et il n'y aurait pourtant que ce ton-là à prendre . »

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27/03/2020 | Lien permanent

Il faudrait le consoler par un petit présent pour le dédommager du retardement

... Non, non, il ne s'agit pas de retard dans  la parution du livre de François Hollande, Les Leçons du pouvoir [?]*, qui, comme la plupart des livres d'anciens présidents finira heureusement au pilon . N'est pas De Gaulle qui veut !

Je ne pense pas qu'il y ait foule devant les librairies au matin du 11 avril 2018, en tout cas bien moins qu'à la boulangerie pour les croissants dont sont friands Fanfoué et sa dulcinée .

 *  J'avais lu avec énormément de plaisir Les clés du pouvoir sont dans la boite à gants, du regretté Frédéric Dard . Fanfoué a-t-il trouvé les siennes dans le coffre de son scooter ou dans une pochette surprise ?

 Image associée

 

 

« A Philippe Debrus

[mars-avril 1763] 1

M. de Court n'a certainement écrit qu'avec les meilleures intentions du monde . Je crois qu'on aurait tort de l'affliger et de le décourager . Il aurait encore plus de tort de faire publier son livre en France, avant que le parlement de Toulouse ait envoyé ses procédures, et ses motifs, mais après cet envoi, je ne pense pas qu'il y ait le moindre risque . Il faudrait le consoler par un petit présent pour le dédommager du retardement et des cartons qu'on lui demande ; je suis prêt d'y contribuer . M. Debrus peut voir avec ses amis à peu près ce qu'il faudra . Soyons bien tranquilles, ayez grand soin de votre santé , monsieur ; je vous renvoie la lettre de M. Dumas qui m'a fait un extrême plaisir, et celle de ce pauvre M. de Court qui me rend sensible à son chagrin . »

1 Datée par les allusions qu'elle contient .

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29/03/2018 | Lien permanent

Quant au parlement et à l’ordre des avocats, presque tous ceux qui sont au-dessous de l’âge de trente-cinq ans sont plei

... On peut rêver ! Quelques données : https://datan.fr/statistiques

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol comte d'Argental

23 janvier 1769

J’avouerai à mon divin ange qu’en faisant usage de tous les petits papiers retrouvés dans la succession de La Touche 1, je pense que le tout mis au net pourra n’être pas inutile à la vénérable compagnie ; mais permettez-moi de penser que ces brouillons de La Touche peuvent procurer encore un autre avantage, celui de rendre toute persécution odieuse et d’amener insensiblement les hommes à la tolérance. C’était le but de ce pauvre Guimond, qui n’a pas été assez connu. Il faut qu’à ce propos je prenne la liberté de vous faire part de l’effet qu’ont produit certains petits ouvrages dans Toulouse même. Voici ce que me mande un homme en place très instruit 2 :

« Vous ne sauriez croire combien augmente dans cette ville le zèle des gens de bien et leur amour et leur respect pour le patriarche de la tolérance et de la vertu. Vous savez que le colonel de mon régiment et ses majors généraux sont tous dévoués à la bonne doctrine. Ils la disséminent avec circonspection et sagesse, et j’espère que dans quelques années elle fera une grande explosion. Quant au parlement et à l’ordre des avocats, presque tous ceux qui sont au-dessous de l’âge de trente-cinq ans sont pleins de zèle et de lumières, et il ne manque pas de gens instruits parmi les personnes de condition.3 »

Par une autre lettre, on me mande que le parlement regarde aujourd’hui la mort de Calas comme un crime qu’il doit expier, et que Sirven ne risquerait rien à venir purger sa contumace à Toulouse, il me semble, mon cher ange, que c’était votre avis. Si je peux compter sur ce qu’on m’écrit, certainement j’enverrai Sirven se justifier et rentrer dans son bien.

Je suis tous les jours témoin du mal que l’intolérance de Louis XIV, ou plutôt de ses confesseurs, a fait à la France. Le gain que vous ferez en prenant la Corse ne compensera pas vos pertes.

Il est bon que la persécution soit décriée jusque dans le tripot de la Comédie ; mais malheureusement les assassins du chevalier de La Barre n’entendront jamais ni Lekain, ni Mlle Vestris.

Vous ne m’avez point instruit du nom des dames qui doivent passer avant la fille du jardinier .4 Je crois que ce sont de hautes et puissantes dames à qui il faut faire tous les honneurs. Je ne vous dissimule pas que j’ai grande envie que la jardinière soit bien reçue à son tour. N’avez-vous point quelque ami qui pût engager le lieutenant de police à lui accorder la permission de vendre des bouquets ? Il me semble qu’à présent l’odeur de ses fleurs n’est pas trop forte et ne doit pas monter au nez d’un magistrat. Quelque chose qui arrive, songez que je vous suis plus attaché qu’à ma jardinière.

Mille tendres respects aux deux anges. 

V.»

1 Voir lettre du lettre du 25 juin 1757 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/12/en-attendant-ils-montrent-leur-cul-au-roi-de-prusse-mais-il.html

et celle du 12 janvier 1758 à Sénac de Meilhan : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/21/je-me-fais-un-plaisir-de-chercher-toutes-les-raisons-qui-peu.html

C’est sous le nom de Guimond La Touche que Voltaire voulait donner sa tragédie .

2 L’abbé Audra.

3 Il s'agit toujours de la lettre de Joseph Audra, mais ici V* cite le paragraphe intégralement ; voir lettre du 5 janvier 1769 à Gaubert Lavaysse : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/17/il-est-vrai-qu-il-s-y-trouve-plus-qu-ailleurs-des-hommes-dur-6507350.html

4 La tragédie des Guèbres.

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03/08/2024 | Lien permanent

les aventures des pédants en us, oubliés pour jamais

... Sans doute comme Fabius qui dans  l'Histoire ne tiendra qu'en deux lignes pour les plus diserts historiens .

Allez savoir pourquoi , Fabius n'est mémorable pour moi que par sa participation au jeu Champions en 1970, dérivé de La Tête et les Jambes (des années soixante), et que j'avais vu chez une aimable voisine assez aisée pour avoir un poste de TV , noir et blanc . Ce cher crâne d'oeuf (qui à l'époque avait encore un duvet présentable ) est cultivé et fût un honorable cavalier . Je ne l'avais pas aimé à cette occasion, je ne l'aime toujours pas . Tant pis ! il s'en fiche , et je vis très bien sans penser à lui .

 

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A vue de nez "Ane US"* (NDLR* : Démocrate )


 

 

 

« A Alexis-Jean Le Bret

 A Lausanne le 5 février [1758]

 A la réception de votre lettre, monsieur, j'ai écrit à l'un des Cramer à Genève 1, celui avec qui vous avez traité est en Portugal, l'autre se chargera de vous satisfaire .

 A l'égard de votre ouvrage, on est bien loin d'en vouloir retrancher les articles historiques, intéressants ; au contraire on voudrait les allonger et les fortifier . Tous ceux qui ne contiennent que des faits vagues ou les aventures des pédants en us, oubliés pour jamais, pourraient être sacrifiés . Beaucoup d'articles philosophiques demandent des additions, puisqu'on est plus instruit aujourd’hui que du temps de Bayle .

 Quant au marché fait avec les frères Cramer, je l'aurais fait rompre très aisément et vous auriez été le maître de vos manuscrits, mais les raisons que vous me donnez, monsieur, et qui vous empêchent de venir chez moi sont sans répliques et ne me laissent que des regrets .

 Je puis vous répondre d'ailleurs que quand on aura imprimé cet abrégé de Bayle avec les additions qui pourraient le rendre précieux aux philosophes, les frères Cramer ne s'en tiendront pas au marché qu'ils ont fait avec vous, et qu'ils vous témoigneront la reconnaissance qu'ils vous doivent , etc. »

 1 Voir lettre du 8 janvier 1758 à Le Bret : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/15/ce-n-est-que-par-des-choses-nouvelles-qu-on-peut-reveiller-l.html

 

 

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08/04/2013 | Lien permanent

Ajoutez-y quelques centaines de mille pauvres diables de monades au diable d'enfer

...

 

 

 

« A Jean-Henri-Samuel FORMEY.
[vers le 1er mars 1760]1
J'aime votre concitoyen 2 ; il me procure le plaisir d'avoir de vos nouvelles. Je voudrais bien voir l'enduit de poix-résine 3 dont vous avez embaumé ce fou de Maupertuis, avec sa petite perruque et sa loi de l'épargne. Avez-vous bien exalté son âme ?
J'ai peur que vos corps ne meurent de faim à Berlin.
Je ne sais comment vous envoyer l'Almanach 4 de Priam et d'Hector, que votre Troyen m'a envoyé pour vous. Quand votre guerroyant philosophe daigne m'écrire par Michelet, je fourre tous les paquets possibles dans le mien ; mais il m'écrit par d'autres voies lorsqu'il me fait cet honneur. Je ne peux, en conscience, vous envoyer par la poste un Almanach qui vous coûterait plusieurs florins d'empire ; je ménage votre bourse par le temps qui court. La France est ruinée comme la Prusse. Voilà à quoi se réduisent les beaux exploits du meilleur des mondes possibles. Ajoutez-y quelques centaines de mille pauvres diables de monades au diable d'enfer. »

1 Formey, qui a imprimé cette lettre dans ses Souvenirs, tome 1er, page 303, n'en donne pas la date; mais il dit qu'elle accompagnait une lettre de Grosley du 20 février 1760. (Beuchot)

Formey, en écrivant à Algarotti en mars 1760 , cite cette lettre, reçue deux jours auparavant, d'où la date proposée . Formey explique : « Un autre envoi [voir lettre du 6 janvier 1760 à Formey : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/01/12/pour-moi-je-ne-mourrai-point-entre-deux-capucins.html] de M. Grosley, avec une lettre du 20 février, me valut encore une apostille de Voltaire . » Il confirme le 20 avril 1760 que la lettre du 20 février lui avait été expédiée par V* ; voir Algarotti, XVI, 324-325 .

2 Grosley, Champenois (voir page 378 ,http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f381.image.r=9%20septembre.langFR

), pouvait être appelé concitoyen ou compatriote de Formey, dont la famille était originaire de Vitry en Champagne.

3 L '« enduit de poix résine » est L’Éloge de M. de Maupertuis, lu dans l'assemblée publique du 24 janvier 1760 . V* ne conserva ni cet ouvrage ni aucune des nombreuses publications de Formey . Voir : http://data.bnf.fr/12025873/johann_heinrich_samuel_formey/

4 Le volume des Éphémérides troyennes pour 1759, in-12 ; publication annuelle d'intérêt historique et archéologique . Alphonse Roserot :« Les Éphémérides Troyennes, publication anonyme de notre compatriote Grosley, constituent le plus ancien almanach historique de la ville de Troyes. Imprimées dans cette ville, d'abord par la veuve de Louis-Gabriel Michelin, de 1757 à 1760, puis par Michel Gobelet, de 1761 à 1768, elles forment une collection de douze volumes petit in-12 1. Ces volumes ne sont pas très communs; les premières années sont même très rares, surtout les deux premières. On y trouve des notices historiques, biographiques, statistiques et la description des principaux monuments et œuvres d'art de la ville de Troyes et des environs. »

 

 

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04/03/2015 | Lien permanent

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