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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Vous me dites aujourd'hui que vous avez cru cette affaire injuste : pourquoi donc l'avez -vous entreprise ?

... On ne peut, à ce jour , penser que ceci s'adresse à M. Darmanin ou à M. Dupond-Moretti , tous deux campant sur leurs positions qui sont justes à leurs yeux , recourant aux interdictions de manifester alors que les meneurs ne sont plus capables de réfléchir, seulement de gueuler, tout comme dans ces religions qui ont crû en exhibant des martyrs comme seules preuves de leur supériorité . Manifester et détruire ne fera jamais de vous des gens respectables ; insupportables vous donnez les verges pour vous battre .

Que ce monde soit absurde, c'est l'affaire des philosophes et [...] -  Gilbert CESBRON

 

 

 

« A Joseph-Marie Balleidier

Vendredi 18 [décembre 1767] 1

Quoi ! sur un billet non signé par lequel je dis au sieur Cramer qu'il peut poursuivre ses droits et empêcher le sieur Monpitan de gâter les chemins 2, vous assignez Monpitan pour le dessaisir de son bien ! Et vous l'assignez en mon nom sans que je vous en aie rien dit, et sans que vous m'en instruisiez ! Cela n'est ni dans l’ordre des procédures, ni dans celui des procédés .

Je désavoue sans doute tout ce qu'on a fait en mon nom au sujet de cette carrière . À l'égard du chemin, cela ne me regarde pas, mais les habitants . Je me souviens bien d'avoir écrit à M. Cramer un billet d'amitié dans lequel il y avait : « Je vous donne plein pouvoir, c'est à dire permission de défendre votre chemin. » Mais je ne crois pas qu'il y ait : « Je vous donne plein pouvoir d'ôter en mon nom à Monpitan la carrière que je lui ai donnée. » En un mot, vous ne deviez pas me compromettre sans m'en avertir . Vous me dites aujourd'hui que vous avez cru cette affaire injuste : pourquoi donc l'avez -vous entreprise ? Pourquoi ne m'en avez-vous pas informé ? Je vous charge, monsieur, de désavouer toute procédure faite en mon nom contre la carrière de Monpitan et de vous pourvoir contre qui il appartiendra . Il n'est permis à personne de détruire les chemins ; mais il est encore moins permis de vouloir dépouiller un habitant de son bien . Je vous prie donc et vous charge de dire que je ne me suis jamais opposé à la jouissance de la carrière . »

1 Le manuscrit manque dans les papiers Balleidier ; l'édition Vézinet A. est limitée au premier paragraphe ; l'édition Vézinet est complète .

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11/07/2023 | Lien permanent

Te crois-tu juste, au moins ?

... https://www.20minutes.fr/politique/3320535-20220705-indep...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

16è février 1767

Mes chers anges sauront donc que dans cette nouvelle édition de la tragédie des Scythes, envoyée par le dernier ordinaire à M. le duc de Praslin, il m’a paru manquer bien des choses, et que dès que je vous eus écrit que je n’y pouvais rien ajouter, j’y ajoutai sur-le-champ quatre vers. Voici à quelle occasion : dans la scène du quatrième acte, entre Athamare et Indatire, ce Scythe dit au prince :

Apprends à mieux juger de ce peuple équitable,
Égal à toi sans doute et non moins respectable.


Athamare ne répond rien à cela ; il est vrai qu’il est pressé de parler de sa demoiselle, mais il me paraît nécessaire de confondre d’abord cette bravade. Je le fais donc répondre ainsi :

Élève ta patrie et cherche à la vanter ;
C’est le recours du faible, on peut le supporter.
Ma fierté, que permet la grandeur souveraine,
Ne daigne pas ici lutter contre la tienne.
Te crois-tu juste, au moins ?

 

Indatire.

Oui, je puis m’en flatter…1 etc.

Il y a encore un mot qui m’a paru trop rude, au deuxième acte. Hermodan, en voyant le repentir d’Athamare, dit :

Je me sens attendri d’un spectacle si rare.


Sozame répond :

Tu ne m’attendris point, malheureux Athamare !


Cela n’est pas juste, cela n’est pas honnête ; il doit lui dire :

Tu ne me séduis point, malheureux Athamare 2 .

Je recommande donc ces deux corrections à vos bontés angéliques ; je vous prie de les faire porter sur l’exemplaire de Lekain et sur les autres. Il n’en coûte que la peine de coller quelques petits pains.

Après cette importunité, je vous demande une autre grâce : c’est d’envoyer un exemplaire bien corrigé à Mme de Florian, qui n’en fera pas un mauvais usage, et qui ne le laissera pas courir. Il ne serait pas mal qu’elle vît une répétition ; elle s’y connaît, elle dit son mot net et court. Plus j’y pense, plus j’aime les Scythes. Je prie Dieu qu’ainsi soit de vous. Le sujet est heureux, ou je suis bien trompé, et le sujet fait tout.

Mille tendres respects.

V. »

1 Les Scythes, Ac. IV, sc. 2 : https://théâtre-documentation.com/content/les-scythes-voltaire#Scene_II-10

2 Ibid, Ac. II, sc. 4 : https://théâtre-documentation.com/content/les-scythes-voltaire#Scene_IV-3

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05/07/2022 | Lien permanent

il est utile même que le peuple soit persuadé que la vie et la mort dépendent du Créateur

... Utile ? Oui, pour ceux qui gouvernent par la trouille et appâtent le troupeau des croyants à grandes portions de paradis mirifiques .

Où en est le Créateur en Israël ces jours-ci ?

Il est confiné ! Il n'est pas vacciné, bien qu'étant prioritaire . Il n'a pas coché la case "Motif familial impérieux, assistance aux personnes vulnérables, garde d’enfants, situation de handicap " ; tout s'explique .

Il passe la main à Poutine, grand défenseur de la paix s'il en est ; nos sénateurs peuvent en témoigner : https://www.senat.fr/rap/r07-416/r07-4165.html

et 

https://www.lefigaro.fr/international/vladimir-poutine-celebre-la-grandeur-russe-et-la-fete-sacree-de-la-victoire-contre-le-nazisme-20210507.

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

25 janvier 1766 1

Mon cher frère, vous souvenez-vous d’un certain mandement de l’archevêque de Novogorod, que je reçus de Paris la veille de votre départ ? J’en ignore l’auteur, mais sûrement c’est un prophète. Figurez-vous que la lettre de M. le prince de Galitzin en renfermait une de l’impératrice qui daigne m’apprendre qu’en effet l’archevêque de Novogorod a soutenu hautement le vrai système de la puissance des rois2 contre la chimère absurde des deux puissances. Elle me dit qu’un évêque de Rostow, qui avait prêché les deux puissances, a été condamné par le synode auquel l’archevêque de Novogorod présidait, qu’on lui a ôté son évêché, et qu’il a été mis dans un couvent. Faites sur cela vos réflexions, et voyez combien la raison s’est perfectionnée dans le Nord.

Notre grand Tronchin ne vous apporte rien, parce que je n’ai rien. Les chiffons dont vous me parlez ont été bien vite épuisés. Boursier jure qu’il vous a envoyé les numéros 18 et 19 3. Fauche n’envoie point les ballots ; je ne reçois rien, et je meurs d’inanition.

Il pleut tous les jours à Genève de nouvelles brochures 4; ce sont des pièces du procès qui ne peuvent être lues que par les plaideurs.

La querelle de Rousseau sur les miracles a produit vingt autres petites querelles, vingt petites feuilles dont la plupart font allusion à des aventures de Genève, dont personne ne se soucie. On m’a fait l’honneur de m’attribuer quelques-unes de ces niaiseries. Je suis accoutumé à la calomnie, comme vous savez.

J'oubliais de vous dire que l'impératrice de Russie est étonnée de la sensibilité que M. d'Alembert passe pour avoir marquée dans l’affaire de sa pension . Il faut qu'elle ait lu de mauvaises gazettes . Je l’ai mise au fait et je l'ai rassurée sur la manière de penser de notre philosophe . Vous auriez bien dû lui dire quelque chose des procédés généreux de M. le duc de Choiseul. 5

Je ne saurais finir sans vous parler de sainte Geneviève. Il est bon d’avoir des saints, mais il est encore mieux de se résigner à Dieu ; il est utile même que le peuple soit persuadé que la vie et la mort dépendent du Créateur, et non pas de la sainte de Nanterre. C’est le sentiment de tous les théologiens raisonnables, et de tous les honnêtes gens éclairés. Écr. l’inf. »

1 Dans l'édition Darmstadt manquent les trois derniers mots .

2 Note de Beuchot (en 1879 ): « Une copie qui m’est parvenue récemment de la lettre de Catherine, du 17-28 novembre 1765 (, contenait, après le second alinéa, le passage inédit que voici :

« Les sujets de l’Église souffrant des vexations souvent tyrannique, auxquelles les fréquents changements de maîtres contribuaient encore beaucoup, se révoltèrent vers la fin du règne de l’impératrice Élisabeth, et ils étaient à mon avènement plus de cent mille en armes. C’est ce qui fit qu’en 1762 j’exécutai le projet de changer entièrement l’administration des biens du clergé, et de fixer ses revenus. Arsène, évêque de Rostou, s’y opposa, poussé par quelques-uns de ses confrères, qui ne trouvèrent pas à propos de se nommer. Il envoya deux mémoires où il voulait établir le principe des deux puissances. Il avait déjà fait cette tentative du temps de l’impératrice Élisabeth. On s’était contenté de lui imposer silence. Mais son insolence et sa folie redoublant, il fut jugé par le métropolitain de Novogorod et par le synode entier, condamné comme fanatique, coupable d’une entreprise contraire à la foi orthodoxe autant qu’au pouvoir souverain, déchu de sa dignité et de la prêtrise, et livré au bras séculier. Je lui fis grâce, et je me contentai de le réduire à la condition de moine. »

Le passage de la lettre de Voltaire à Damilaville prouve, ce me semble, l’authenticité du fragment que je viens de transcrire. (Beuchot.)

L'éditeur Garnier ajoute : « On pourrait croire aussi, d’après l’avant-dernier paragraphe de la lettre 6367 ( 21 juin 1766 ), que ce fragment faisait partie d’un mémoire, distinct de la lettre du 28 novembre 1765 , adressé par Catherine à Voltaire. »

Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/05/11/la-tolerance-est-etablie-chez-nous-elle-fait-loi-de-l-etat-et-il-est-defen.html

4 Rivoire en compte une vingtaine pour le mois de janvier 1766 .

5 Ce paragraphe manque dans l'édition Garnier .

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14/05/2021 | Lien permanent

quelques hommes ont cru que la barbarie était un de leurs devoirs . On les a vus abuser de leur état jusqu'à se jouer de

... Et dire que les Russes de Poutine ne sont pas les seuls à agir ainsi : monde effrayant . Et dire que dans le même temps , des extrémistes  français , candidats à la présidence, viennent prôner leurs haines superflues !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

2 Janvier 1767 1

Vous devez être actuellement bien instruit, mon cher et vertueux ami, du malheur qui m’est arrivé 2 . C’est une bombe qui m’est tombée sur la tête, mais elle n’écrasera ni mon innocence ni ma constance : je ne peux rien vous dire de nouveau là-dessus, parce que je n’ai encore aucune nouvelle.

J’ai éclairci tout avec le prince Galitzine : il n’y avait point de lettre de lui ; tout est parfaitement en règle ; et, dans quelque endroit que je sois, les Sirven auront de quoi faire leur voyage à Paris, et de quoi suivre leur procès. Vous pourrez, en attendant, envoyer copie du factum à Mme Denis, si M. de Beaumont ne le fait pas imprimer à Paris, mais sans doute M. de Beaumont le fera imprimer . C’est perdre ce procès-là que de ne pas donner au moins communication du factum aux personnes qui peuvent nous protéger .

Voilà pour les affaires de discussion, venons maintenant à celles de littérature 3.

Vous aurez les Scythes incessamment, à condition qu’ils ne seront point joués ; et la raison en est que la pièce est injouable avec les acteurs que nous avons.

On m’a envoyé de Paris une pièce très singulière, intitulée le Triumvirat ; mais ce qui m’a paru le plus mériter votre attention dans cet ouvrage, et celle de tous les gens qui pensent, c’est une histoire des proscriptions 4. Elles commencent par celles des Hébreux, et finissent par celles des Cévennes . Ce morceau m’a paru très curieux. Cette histoire finit par ces mots :

« Il est vrai qu'il n’est plus de nos jours de persécutions générales ; mais on voit quelquefois de cruelles atrocités . La société, la politesse, la raison inspirent des mœurs douces ; cependant quelques hommes ont cru que la barbarie était un de leurs devoirs . On les a vus abuser de leur état jusqu'à se jouer de la vie de leurs semblables, en colorant leur inhumanité du nom de justice ; ils ont été sanguinaires sans nécessité ; ce qui n'est pas même le caractère des animaux carnassiers . Toute dureté qui n'est pas nécessaire est un outrage au genre humain . Puissent ces réflexions satisfaire les âmes sensibles et adoucir les autres 5. »

Il me semble que la tragédie n’est faite que pour amener ce petit morceau . La pièce d’ailleurs n’est point convenable à notre théâtre 6, attendu qu’il y a trop peu d’amour.

Adieu, mon cher ami . Vous devinez le triste état dans lequel nous sommes, Mme Denis et moi. Nous attendons de vos nouvelles ; écrivez à Mme Denis, au lieu d’écrire à M. Souchay, et songez, quoi qu’il arrive, à écraser l’infâme »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. qui dérive de La Correspondance littéraire ; l'édition de Kehl donne une lettre fortement mutilée ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/04/correspondance-annee-1767-1.html

2 L’aventure Lejeune et ses suites qui vont jusqu'à provoquer un froid avec d'Argental.

3 Depuis mais sans doute M. de Beaumont, ce passage omis sur la copie Beaumarchais-Kehl manque dans toutes les éditions .

4 L'essai «  Des conspirations contre les peuples ou les proscriptions » à la suite d'Octave ; voir : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/11

5 Depuis Cette affaire finit par ces mots, passage très abrégé puis biffé sur la copie Beaumarchais et manquant dans toutes les éditions .

6 C'est-à-dire au théâtre des « Welches ».

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04/04/2022 | Lien permanent

S'il y avait quelque nouvelle favorable au genre humain, j'aurais l'honneur de la mander . Mais on ne doit s'attendre qu

 ... Une nouvelle favorable, comme par exemple celle-ci :  http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20130912.OBS6824/albert-jacquard-qu-est-ce-que-cela-veut-dire-l-intelligence.html

 Le carnage attendra !... un peu ! seulement un peu, misère .

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« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

A Shwessing 16 juillet [1758]

Je n'arrive que dans ce moment à Shwessingen, maison de plaisance de Mgr l’Électeur palatin, ayant été longtemps malade en chemin . Je trouve la lettre du 4 juillet 1 dont m'honore votre Altesse Sérénissime . Je commence par lui souhaiter d'abord et à toute son auguste famille une neutralité tranquille qui la mette à l'abri des dévastations cruelles que l'Allemagne éprouve . Je ne vois partout que des malheurs et Dieu sait quand ils finiront . Les misères publiques sont cimentées de sang et tous les partis ont des larmes à répandre .

J'ose assurer monsieur le duc que c'est un coup du hasard que j'aie trouvé ce M. Labat après avoir frappé en vain à trente portes . Je pense, madame, qu'il en coutera moins à Vos Altesses Sérénissimes en traitant par un de vos ministres avec ce Genevois que si vous aviez emprunté à Berne, et que tout sera plus prompt et plus facile . Car Berne ne prête aux princes qu'avec la garantie de leurs États ce qui entraine toujours des longueurs et des frais , et j'imagine que Labat fera toucher de l'argent sur une simple lettre d'un de vos ministres . Cette insolence que j'ai eue, madame, de me faire caution, est entre Labat et moi, mais n'exige assurément aucun billet de la part de Vos Altesses Sérénissimes ; Labat n'a pas l'honneur de les connaître, c'est un négociant chargé de famille qui veut prendre ses suretés . Mais moi, madame, je vous suis attaché depuis longtemps . Je connais votre cœur et votre manière de penser généreuse , la bonté de votre belle âme ne voudra pas m'offenser par un billet . Les sentiments dont elle daigne m'honorer sont le meilleur des billets .

Je me flatte que sa santé est actuellement meilleure . Je crains bien que les désastres publics ne l'aient altérée . Prions Dieu qu'il rende bientôt à l'Allemagne la paix dont elle a besoin . On s'attend encore à des batailles de tous cotés . S'il y avait quelque nouvelle favorable au genre humain, j'aurais l'honneur de la mander . Mais on ne doit s'attendre qu'à du carnage . Que dit de tout cela la grande maîtresse des cœurs ? Je crois qu'elle gémit . Autant le fait le bon Suisse V. qui se met aux pieds de Vos Altesses Sérénissimes avec le plus profond respect .

V.

P.S.- Si jamais Vos Altesses Sérénissimes avaient quelque chose à faire dire au ministre des affaires étrangères en France, je les supplie de me charger de leurs ordres, en cas qu'elles n'aient point de ministre à Paris . Je m'en acquitterai avec le zèle qu'elles me connaissent . M. l'abbé de Bernis qui m'honore de ses bontés est un des plus aimables hommes de l'Europe . »

1 « Que ne puis-je vous exprimer, monsieur, à quel point je suis sensible aux soins et peines que vous vous êtes donnés pour nous procurer la somme de cinquante mille florins de l'empire : nous reconnaissons avec satisfaction les démarches que vous avez faites à cet égard comme l'effet certain de votre amitié […] Notre ministre M. de Keller écrira aujourd'hui au sieur Labat au nom du duc pour l'avertir que le duc accepte l'offre de la somme en question à six pour cent d'intérêts […] Bien loin d'être surpris ou fâchés nous sommes très flattés monsieur de ce que vous voulez nous servir de caution […] » . Au sujet du prêt voir aussi la lettre du 22 juin 1758 à Labat : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/01/il-faut-brievete-et-clarte-bonsoir-5153854.html

 

 

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15/09/2013 | Lien permanent

La précipitation nuit à toutes les affaires.

Don't go away !! http://www.youtube.com/watch?v=P8U72ATbaQw&feature=related

Je ne connaissais pas du tout ce  groupe suèdois . A part ABBA, les musiciens nordiques sont bien loin de faire partie de mes connaissances, plus que fragmentaires, en ce domaine .

C'est une (heureuse ? ) retombée de mes recherches sur Charles XII !

Voyez où va se nicher la curiosité d'un internaute qui aime à penser qu'il suit la voie de Voltaire !

Voici le "sujet" des soucis voltairiens de ce jour, Charles XII, qui eut une vie assez remuante .

Volti est sans doute l'un de ses plus remarquables historiens, certains, comme moi, disent le meilleur .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_XII_de_Su%C3%A8de

 

charles_XII_1706.jpg

 

 

 http://catalogue.nla.gov.au/Search/Home?lookfor=histoire+de+charles+XII&type=all&limits=&submit=Find&sort=sort_date_asc&page=4&sort=&page=1

OK ! Pour les curieux patients : bonne chasse, le choix ne manque pas !

Mais surtout , voir le lien suivant :

 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37531x.r=histoire+de+charles+XII.langFR.swf

Telle que Volti ne pourra plus la corriger !

 

« A Georg Conrad Walther

 

A Lunéville en Lorraine ce 26 février [1748]

 

             Je  vous envoie le cinquième livre de l’Histoire de Charles XII corrigé, c’est-à-dire que je vous envoie les corrections et additions, présupposant que vous êtes muni de l’édition d’Amsterdam 1739 comme je vous l’ai recommandé par mes précédentes. Dès que je serai de retour à Paris, je travaillerai aux trois derniers livres, n’ayant pas les matériaux nécessaires à la cour où je suis.

 

             Je reçus il y a deux jours les parties des trois volumes que vous m’aviez adressées par M. de La Reynière. Je les ai déjà parcourues : il y a beaucoup de fautes essentielles qui exigent des cartons [feuilles d’impression supplémentaires destinées à remplacer les pages], et qui discréditeraient votre édition.

 

             Il est absolument nécessaire que votre édition soit correcte pour faire tomber toutes les  autres [de Nourse, à Londres, 1746 ; à Genève, 1742 ; à Rouen, prétendue d’Amsterdam 1748 ;de Ledet, de 1738 à 1745 ; d’Arkstée et Merkus, à Amsterdam, 1743-1745 ]. Deux choses seulement rendront votre édition préférable : la correction, et la quantité de pièces nouvelles qui ne se trouveront point ailleurs. Je vous répète plus que jamais qu’il faut donner à la fois les huit volumes. Il serait impossible que vous eussiez à Pâques la préface historique qui doit être un des morceaux les plus intéressants de cet ouvrage [elle sera signée de H. du Mont et J. Bertaut, 1748], et que j’eusse corrigé tous vos volumes. Les seules parties des trois tomes que j’ai exigent beaucoup de cartons  et un très ample errata. Jugez du reste. La précipitation nuit à toutes les affaires. Vous prétendez recueillir immédiatement après avoir semé. Vous feriez une bien mauvaise moisson. Vous courriez le risque de perdre vos frais, et vous me désobligeriez. Croyez-moi, je vous rendrai service mais ne vous nuisez point à vous-même. Imprimez le sixième  et le septième tome avec soin, tandis que je me donnerai toutes les peines nécessaires pour vous procurer un huitième volume [il y aura effectivement 8 volumes édition 1748], ne débitez rien sans que j’aie revu et corrigé toutes les feuilles. L’édition est une grande entreprise dont il ne faut pas que vous perdiez le fruit ; et vous le perdrez sûrement si vous n’agissez pas suivant mes intentions. J’ai donné ordre qu’on vous envoyât à Paris une planche gravée à la place du ridicule portrait dont vous vouliez faire usage. Comptez sur mon attention.

 

             Tout à vous.

 

             Voltaire. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=thZIM7OlRCE&feature=re...

 

 

 

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26/02/2010 | Lien permanent

Si la chose est juste et facile, nous implorons votre protection

... Ce qui n'enlève rien au mérite du protecteur .

 Mamoudou Gassama, en sauvant un petit garçon et mettant en péril sa propre vie, n'a demandé la protection de personne, mais il est mille fois juste qu'Emmanuel Macron fasse en sorte qu'il soit aidé, récompensé et mis en valeur .

[Quant au voisin, je le trouve un peu gonflé quand il déclare : "J'espère revoir Mamoudou pour le féliciter de cet exploit, qu'on a accompli ensemble. ". Mon  cher, l'intention ne vaut pas l'action , jamais , hormis peut être dans la liste des péchés à confesser . ]

Mamoudou Gassama à sa sortie de l'Elysée

https://www.ouest-france.fr/societe/faits-divers/qui-est-...

Qu'en disent tous ceux qui vitupèrent contre les migrants ?

 

 

« A César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin

Aux Délices 28 mai [1763]

Monseigneur,

Je n'ai point vu ce qu'on a imprimé de la Gazette littéraire ; mais s'il est vrai comme on me le mande qu'elle se contente de donner une notice des livres nouveaux, et qu'elle n'entre dans aucun détail intéressant, je crains qu'elle n'ait pas un grand succès .

L'intérêt que vous daignez y prendre a pu seul m'animer .

Permettez que j’adresse ce paquet pour vos amis sous votre enveloppe .

Voudriez-vous avoir la bonté d'ordonner qu'on m'envoyât les premières feuilles de la Gazette littéraire sous contreseing ?

J'ai eu l'honneur de vous envoyer une requête de Mme Denis 1. Elle est de votre ressort . Si la chose est juste et facile, nous implorons votre protection .

Agréez monseigneur le respect et l'attachement

du vieux bonhomme des Alpes .

V. »

1 La protection que demande V* concerne ses droits sur Ferney ; voir lettre du 14 mai 1763 à Choiseul-Praslin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/05/08/il-faudrait-que-nous-fussions-bien-malheureux-si-nous-ne-reu-6049690.html

et celle du 23 mai 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/05/21/il-y-aurait-peut-etre-une-autre-tournure-a-prendre-ce-serait-6053401.html

Voici la réponse de Choiseul-Praslin, courtoise , mais en forme de fin de non recevoir partielle : « A Versailles le 29 mai 1763./ J'ai reçu, monsieur, la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 14 de ce mois, ainsi que le mémoire et la copie du brevet qui y étaient joints . Je me suis fait représenter tous les papiers relatifs à ce qui a été fait en votre faveur en 1759, et j'y ai vu que l'on avait jugé alors ne pas devoir particulariser davantage, et étendre le brevet qui vous était accordé pour éviter les plaintes des tiers, et surtout celles que le parlement de Bourgogne aurait pu faire . Les privilèges des terres appelées de l'ancien dénombrement, ont été conservés lors du traité de Lyon en faveur des étrangers qui les possédaient, et qui passaient sous une domination qu'on voulait leur rendre aussi douce que celle qu'ils quittaient . Mais vous imaginez bien qu'on s'est proposé d anéantir ces privilèges à mesure que les dites terres changeraient de maîtres et viendraient à appartenir à des sujets du roi . Le brevet que M. le duc de Choiseul vous a fait accorder en1759, maintient Mme Denis et vous monsieur dans ces mêmes prérogatives, mais elles ne sont exprimées que pour vos personnes seulement et non pour les possesseurs qui vous succèderaient à la seigneurie de Ferney . Il semble donc qu'il n'y a rien à ajouter à ce brevet, et qu'il ne saurait manquer d'avoir tout son effet à quelque tribunal que vous soyez dans le cas de le présenter . Pour ce qui est des dîmes inféodées, le roi ayant donné en 1757 un arrêt qui défend aux parlements d'en connaître, si c'est là le procès que vous fait votre curé, cette arme doit vous suffire contre lui . Un arrêt particulier d'attribution vous serait superflu, et vous sentirez aisément qu’en justice il vaut mieux partir d'une règle générale que d'un privilège personnel . Au reste, monsieur, je puis vous répondre de toute la bonne volonté que nous mettrions M. le duc de Choiseul et moi s'il s'agissait de vous maintenir dans vos droits attaqués injustement, et puisque vous devez à ce ministre le premier titre de vos privilèges, je serai sûrement très aise de contribuer à vous en procurer la confirmation. / J'ai l'honneur d'être etc. »

 

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29/05/2018 | Lien permanent

Il faut laisser dire les petits critiques qui font semblant de s’effaroucher de tout ce qui est nouveau, et qui ne voudr

... Mis en ligne le 8/8/2017 pour le 4/10/2015

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

A midi 4 octobre [1760] aux Délices

Eh mon Dieu mes anges, vous voilà fâchés contre moi ! Vous voilà les anges exterminateurs . Que votre face ne s'allume pas contre moi, et regardez-moi en pitié . Je vous ai écrit une lettre ce matin 1. Je réponds à votre courroux du 29 . Figurez-vous que je n'ai le temps ni de manger ni de dormir . La tête me tourne .

1° Je vous jure qu'on m'a mandé que Lekain et la Clairon avaient arrangé le 3è acte à leur fantaisie . Mais allons pied à pied si je puis et commençons par le commencement .

2° J'ai déjà dit et je redis que la transfusion des deux scènes paternelles d'Argire avec Aménaïde, en une seule scène vers la fin du 1er acte était le salut de la république . J'ai remercié et je remercie .

3° Je m'en tiens à cette manière de finir le 1er acte :

Viens, je te dirai tout – mais il faut tout oser,

Le joug est trop affreux – ma main doit le briser,

La persécution enhardit la faiblesse .2

Cela fortifie le caractère d'Aménaïde, et rend en même temps ses accusateurs moins odieux .

4° Le second acte commence encore d'une manière plus forte :

. . . . . . . . . . . . . ;

Moi des remords ; qui ? moi ! le crime seul les donne, etc.

Et c'est Aménaïde et non la suivante qui fait tout, et il est bien plus naturel de lui donner de la confiance pour un esclave qui l'a déjà servie, que de remettre tout aux soins de Fanie . Cela était trop d'une petite fille, et cette fermeté du caractère d'une Aménaïde prépare mieux les reproches vigoureux qu'elle fait ensuite à son père .

5° Jamais je n'ai eu d'autre idée au 3è acte que de faire apprendre à Tancrède son malheur par gradation . Je n'ai jamais prétendu qu'il parlât d'abord à Aldamon comme au confident de son amour, et quand Tancrède disait au nom d'Orbassan, Orbassan, l'ennemi , le rival de Tancrède !3 Il le disait aparté : et pour lever toute équivoque, j'ai mis l’oppresseur de Tancrède, au lieu de rival . J'ai toujours prétendu que Tancrède en arrivant dans la ville avait appris par le bruit public qu'Orbassan devait épouser Aménaïde . C'est une chose très naturelle, tout le monde en parle, et Aldamon n'en sait que ce que la voix publique lui en a appris .

Quand Tancrède demande, qui commande les armes dans la ville ? Aldamon peut répondre . Ce fut vous le savez le respectable Argire – mais Orbassan lui succède 4. En un mot tout l'art de cette scène doit consister dans la manière dont Tancrède laisse pénétrer son secret par Aldamon, qui voit par son émotion quels sont ses chagrins et ses projets . Je vais parler de vous était équivoque, vous cependant ne signifie pas je vous nommerai, il signifie qu'Aménaïde pourra se douter quel est ce vous . Mais cela est trop subtil, et vous m'envoyez vaut mieux . Ce sont bagatelles .

6° Je suis encor sous le couteau 5 est une expression noble et terrible . Si on ne la trouve pas ailleurs tant mieux, elle a le mérite de la nouveauté, de la vérité et de l'intérêt . Cette scène a fait un grand effet chez moi . Il faut laisser dire les petits critiques qui font semblant de s’effaroucher de tout ce qui est nouveau, et qui ne voudraient que des expressions triviales ; notre langue n'est déjà que trop stérile .

7° La dernière scène du second acte était aussi nécessaire que cette dernière scène du 3è, mais comme ce petit monologue du second ne peut être qu'une expression simple de la situation d'Amènaïde, comme ce tableau de son état n'est point un grand combat de passions, il ne faut pas s'attendre à de grands effets de ce monologue, mais seulement à rendre le spectateur satisfait, et à terminer l'acte avec rondeur et élégance, sans refroidir .

8° Si Ô ma fille vivez fussiez-vous criminelle 6, est dit par un acteur glacé, tels que les acteurs français l'ont presque toujours été, si ce vers n'est pas dans la bouche d'un homme qui ait déjà pleuré et fait pleurer , il est clair que ce vers doit être mal reçu . Mais moi en le disant j'arrache des larmes . J'ai voulu peindre un vieillard faible et malheureux, c'est la nature . Il y a un préjugé bien ridicule parmi nous autres francs, c'est que tous les personnages doivent [être]7 de la même noblesse d'âme, qu'ils doivent tous être bien élevés, bien élégants, bien compassés . La nature n'est pas faite ainsi .

Le grand point est de toucher – inventez des ressorts qui puissent m'attacher (dit Boileau 8) . Or Aménaïde est aussi touchante à la lecture qu'au théâtre . Cependant vous savez mes anges que M. de Chauvelin avait été mécontent du quatrième acte . Il avait imaginé d'envoyer un ambassadeur à Solamir, et de substituer une entrée et une audience aux sentiments douloureux d'une femme qui a été condamnée à mort par son mère et qui est à la fois méprisée et défendue par son amant . Toutes ces idées que chacun a dans sa tête de la manière dont on pourrait conduire autrement une pièce nouvelle, ne serviront jamais qu'à refroidir un auteur , à lui ôter tout son enthousiasme . On pourra gagner quelque chose du côté de l'historique, et on perdra tout l’intérêt . Si Corneille avait suivi dans Le Cid le plan de l' Académie, Le Cid était à la glace .

On crie aux premières représentations – et le couteau et la haine outrageuse et Je ne peux souffrir ce qui n'est pas Tancrède 9 . Au bout de huit jours on ne crie plus .

10° Les longueurs doivent être raccourcies, mais l'étriqué et l'étranglé détruit tout . Un sentiment qui n'a pas sa juste étendue , ne peut faire effet . Qu'est-ce qu'une tragédie en abrégé ?

11° Nous soutenons toujours que les derniers vers d'Aménaïde sont un morceau pathétique , terrible, nécessaire, et nous en avons eu la preuve – Arrêtez, vous n'êtes point mon père 10. On fut transporté .

Je n'ai plus de papier, je n'ai plus ni tête ni doigts . Mon cœur est navré de douleur si j'ai déplu à mes anges, mais au nom de Dieu ôtez moi ce car tu m'as déjà dit 11.

V. »

1 Sans doute la lettre précédente bien que datée du 3 octobre :

2 Ces vers ont été adoptés avec quelques modifications .

3 Tancrède , III, 1 .

4 Tancrède, ibid.

5 Tancrède, III, 7 .

6 Ce vers fut finalement supprimé .

7 V* avait commencé par écrire avoir, biffé en oubliant de restituer un autre verbe, en m'occurence être .

8 Cette parenthèse ajoutée au dessus de la ligne, renvooe à L'Art poétique, III, 26 .

9 Tancrède, II, 1 .

10 Tancrède, V, 6 .

11 Ces mots furent supprimés à l'acte III, 3 ; ce dernier paragraphe est écrit dans la marge du bas .

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04/10/2015 | Lien permanent

que j'y achève ou non ma petite et obscure carrière

... J'y aurai passé quelques bons moments, tranquille, quoique, ... côaa, côaaa

 Rentrer maison !

 DSCF4126 rentrer maison.png

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« A Jean-Nicolas-Sébastien Allamand

professeur à Leyde

Aux Délices 1er juin [1758]

Monsieur, les lettres que je peux avoir écrit à M. de s'Gravesande 1 ne méritent certainement pas de voir le jour , mais puisqu'elles ne sont que des témoignages de l'estime et de la confiance qu'il méritait, je ne peux qu'approuver l'usage que vous en faites .

On m'apprend que ce Prosper Marchand dont vous avez daigné être l'éditeur était un ancien libraire qui écrivait plus mal qu'il n'imprimait . Je n'ai jamais entendu parler de cet homme qu'à l'occasion des injures grossières dont on dit qu'il m'affuble dans ses œuvres posthumes . Je ne doute pas que les devoirs d'honnête homme n'aient prévalu dans vous sur les devoirs d'exécuteur testamentaire d'un tel écrivain . Il se peut faire que cet homme se fût appliqué en son vivant ce que j'ai dit plusieurs fois de nos Français réfugiés qui ont inondé l'Europe de libelles et qui ont vendu des calomnies à tant la feuille . Quand un homme vous 2 fait imprimer les ouvrages d'un pareil auteur ce n'est sans doute que pour les rectifier . Je vous dois les plus tendres remerciements, de la bonté que vous avez de donner le contrepoison du venin de M. Prosper dont Dieu veuille avoir l'âme .

Il est vrai, monsieur, que je me suis fait les deux plus jolies habitations du monde, l'une auprès de Genève, l'autre à Lausanne ; il est encore plus vrai que je voudrais avoir l'honneur de vous y posséder . J'y étais venu pour ma santé, j'y reste pour mon plaisir . J'aurais de la peine à trouver ailleurs quelque chose de plus agréable . Soit que j'y achève ou non ma petite et obscure carrière je serai toujours , monsieur, avec tous les sentiments que je vous dois

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire »

1 La correspondance de V* avec s'Gravesande en 1737 parut dans le Dictionnaire, II, 240 . Voir lettre à Allamand du 13 mai 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/08/19/il-serait-triste-pour-moi-d-etre-oblige-de-perdre-mon-temps.html

Voir cette correspondance dans : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-...

Willem Jacob 's Gravesande :voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Willem_Jacob_%27s_Gravesande

et : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journalis...

2 V* a omis le mot comme, par saut du même au même .

 

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22/08/2013 | Lien permanent

Mon indignation contre ceux qui tolèrent cette insolence, subsiste toujours dans toute sa force

... L'insolence des fanatiques assassins, tolérée pour le moins, encouragée et même soutenue par tous ces pays d'obédience musulmane ne doit plus exister . Un peu de raison devrait quand même se manifester, sinon autant rayer l'humanité de notre globule .

 2 et 2 font 4, ni plus , ni moins, et il est consolant d'avoir encore quelques humains qui pensent et qui parlent haut et fort : http://www.franceinter.fr/emission-le-billet-de-sophia-ar...

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« A Ponce-Denis Ecouchard Le Brun

Au château de Ferney 6 avril 1761

Voici monsieur une seconde édition du mémoire que M. Thieriot m'avait fait tenir 1. La première 2 était trop pleine de fautes . Si vous voulez encore des exemplaires vous n’avez qu'à parler . Il n'est que trop vrai que le libelle diffamatoire de ce coquin de Fréron a eu les suites désagréables que j'ai confiées à votre discrétion . Je me suis fait un devoir de vous donner part de tout ce qui regarde Mlle Corneille . C'est à vous que je dois l'honneur de l'élever . Encore une fois je ne peux m'imaginer que M. de Malesherbes refuse ce qu'on lui demande . Il ne s'agit que d'un désaveu nécessaire . Ce désaveu à la vérité décréditera les feuilles de Fréron . Mais M. de Malesherbes partagerait lui-même l’infamie de Fréron s'il hésitait à rendre cette légère justice . En cas qu'il soit assez mal conseillé pour ne pas faire ce qu'on lui propose et ce qu'il doit, il peut savoir qu'il met les offensés en droit de se plaindre de lui-même, que le nom de Corneille vaut bien le sien , et qu'il se trouvera des âmes assez généreuses pour venger l'honneur de Mlle Corneille de l'opprobre qu'un protecteur de Fréron ose jeter sur elle . Le nom de Fréron est sans doute celui du dernier des hommes, mais celui de son protecteur serait à coup sûr l'avant dernier .

Vous aurez sans doute monsieur la gloire de terminer cette affaire . Je n'y suis pour rien personnellement . Je ne pouvais avoir chez moi L’Écluse sans avoir à rendre compte à personne, mais il n'est pas permis d'imprimer que Mlle Corneille est élevée par L’Écluse, par un acteur de l'opéra-comique . Mon indignation contre ceux qui tolèrent cette insolence, subsiste toujours dans toute sa force . Mlle Corneille vivante vaut mieux sans doute qu'un Bacqueville mort et mort fou . Cependant on a mis Fréron au Fort-l'Evêque pour avoir raillé ce fou qui n'était plus 3; et on le laisse impuni quand il outrage indignement Mlle Corneille ; vous voyez monsieur que ni le temps ni l’injustice des hommes n'affaiblissent mes sentiments . Je trouve dans votre caractère la même constance . C'est une nouvelle raison qui m'attache à vous . Elle se joint à tant d'autres que je me sens pour vous la plus sincère amitié . Elle supplée au bonheur qui me manque de vous avoir vu ...etc 4.

V.

Permettez que je vous adresse cette petite lettre pour M. Corneille, et ayez la bonté de présenter mes respects à M. Titon et aux dames qui sont chez lui . "

2 V* a d'abord écrit seconde .

4 Écrit tel quel sur le manuscrit . Le post scriptum est écrit dans la marge du bas .

 

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24/03/2016 | Lien permanent

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