Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

les grandes passions, qui font faire de grands efforts, me donneront du courage

... Et me soutiendront dans la rédaction de ce blogounet !

 Ce jour, nous avons un appel du 18 juin un peu particulier, puisque c'est celui de Voltaire, qui bien qu'un peu rétro (on ne l'a pas attendu pour utiliser des chars sur les champs de bataille depuis l'antiquité ) a un point commun avec le général de Gaulle : les chars ! N'oublions pas que notre général préféré était dans les blindés lorsque faute de carburant nous avons pris la pâtée en 39-40 .

Voltaire, nouveau Léonard de Vinci ? heureusement, non ! Génial, seulement !

leonard_citroen_genie_mobile.jpg

 Une de mes B. D. préférées: http://leonard.bd.free.fr/albums_collections.php

 

« A M. le maréchal duc de RICHELIEU.

Aux Délices, 18 juin [1757].

Il est bien vrai que mon cher d'Argental, le grand amateur du tripot, devait montrer à mon héros certain histrionage; mais vraiment, monseigneur, vous avez d'autres troupes à gouverner que celle de Paris, et ce n'est pas le temps de vous parler de niaiseries.
Je voudrais bien pouvoir faire incessamment un petit voyage vers l'Alsace ou dans le Palatinat. Je n'aime plus à voyager que pour avoir la consolation de voir mon héros; mais vous ne sauriez croire combien je suis devenu vieux. Toutes mes misères ont augmenté, et un apothicaire est beaucoup plus nécessaire à mon être qu'un général d'armée. J'espère cependant que les grandes passions, qui font faire de grands efforts, me donneront du courage.
Donnez-vous le plaisir, je vous en prie, de vous faire rendre compte par Florian 1 de la machine dont je lui ai confié le dessin. Il l'a exécutée il est convaincu qu'avec six cents hommes et six cents chevaux on détruirait en plaine une armée de dix mille hommes.
Je lui dis mon secret au voyage qu'il fit aux Délices l'année passée. Il en parla à M. d'Argenson, qui fit sur-le-champ exécuter le modèle. Si cette invention est utile, comme je le crois, à qui peut-on la confier qu'à vous ? Un homme à routine, un homme à vieux préjugés, accoutumé à la tiraillerie et au train ordinaire, n'est pas notre fait. Il nous faut un homme d'imagination et de génie, et le voilà tout trouvé. Je sais très-bien que ce n'est pas à moi de me mêler de la manière la plus commode de tuer des hommes. Je me confesse ridicule mais enfin, si un moine 2, avec du charbon, du soufre, et du salpêtre, a changé l'art de la guerre dans tout ce vilain globe, pourquoi un barbouilleur de papier
comme moi ne pourrait-il pas rendre quelque petit service incognito? Je m'imagine que Florian vous a déjà communiqué cette nouvelle cuisine. J'en ai parlé à un excellent officier qui se meurt, et qui ne sera pas par conséquent à portée d'en faire usage. Il ne doute pas du succès il dit qu'il n'y a que cinquante canons, tirés bien juste, qui puissent empêcher l'effet de ma petite drôlerie, et qu'on n'a pas toujours cinquante canons à la fois sous sa main dans une bataille.
Enfin j'ai dans la tête que cent mille Romains et cent mille Prussiens ne résisteraient pas. Le malheur est que ma machine n'est bonne que pour une campagne, et que le secret connu devient inutile; mais quel plaisir de renverser à coup sûr ce qu'on rencontre dans une campagne ! Sérieusement, je crois que c'est la seule ressource contre les Vandales victorieux. Essayez, pour voir, seulement deux de ces machines contre un bataillon ou un escadron. J'engage ma vie qu'ils ne tiendront pas. Le papier me manque; ne vous moquez point de moi ne voyez que mon tendre respect et mon zèle pour votre gloire, et non mon outrecuidance, et que mon héros pardonne à ma folie. »

 

Lire la suite

09/11/2012 | Lien permanent

Je suis affligé des sottises que font certains corps ; ils se mettent évidemment dans le cas d’avoir tort quand ils auro

... C'est en effet ce qui est le lot de notre parlement, sénat, administration, police, justice, éducation nationale, etc., tous corps qui apportent chacun leur tour leurs âneries et excès pour complexifier un champ des lois disproportionné . Trop c'est trop , le pinaillage révolte et fait rejeter même le nécessaire .

Résultat de recherche d'images pour "pinaillage humour"

 

« Ã Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

26è octobre 1765 1

Je vous obéis toujours ponctuellement, mon divin ange ; mais c’est quand je le peux. Votre dernière lettre du 19 octobre, qui, par parenthèse, est charmante, me remontre mon devoir sur deux ou trois points d’Adelaïde. Vous verrez, par la feuille suivante2, que mon devoir est rempli, bien ou mal.

Les quatre vers que vous regrettez, et qui commencent : Il faut à son ami montrer son injustice3, sont déjà restitués, et je les ai envoyés à Lekain, à qui je vous prie de faire tenir ce nouveau brimborion .

Comme il faut a son ami montrer son injustice, vous croyez donc me montrer la mienne en prenant partie contre les filles4, et vous trouvez bon qu’on les empêche d’aller où vous savez, c’est-à-dire en Russie ? Je conçois bien qu’il n’est pas permis d’enrôler des soldats et de débaucher des manufacturiers ; mais je vous assure que les filles majeures ont le droit de voyager, et que la manière dont on en a usé avec un seigneur envoyé par Catherine est directement contre les lois divines, humaines, et même genevoises. J’en ai été d’autant plus piqué que M. le comte de Schouvaloff, très-intéressé dans cette affaire, était alors chez moi.

Je vous assure de plus que je n’ai jamais vécu avec les membres du Conseil de la parvulissime république de Genève : car, excepté les Tronchin et deux ou trois autres, ce tripot est composé de pédants du XVIe siècle. Il y a beaucoup plus d’esprit et de raison dans les autres citoyens. Au reste, vient chez moi qui veut, je ne prie personne ; Mme Denis fait les honneurs, et moi je reste dans ma chambre, condamné à souffrir ou à barbouiller du papier ; les visites me feraient perdre mon temps ; je n’en rends aucune Dieu merci . Les belles et grandes dames, les pairs, les intendants même, se sont accoutumés à ma grossièreté. Il n’est pas en moi de vivre autrement, grâce à ma vieillesse et à mes maladies.

Mme la comtesse d’Harcourt se fera porter dans un lit à la suite de Tronchin dans quelques jours . Elle pouvait se remuer quand elle vint ici, elle ne se remue plus ; on déposera son lit sous des hangars ou des remises, de cabaret en cabaret, jusqu’à Paris. Je voudrais bien en faire autant qu’elle, uniquement pour vous faire ma cour, et pour jouir de la consolation de vous revoir. Mon cœur vous l’a dit cent fois, et il est dur de mourir sans avoir causé avec vous. Mais j’ai avec moi un parent5 qui, quoique jeune, est réduit à un état pire, sans comparaison, que celui de Mme d’Harcourt. Il a besoin de nos secours journaliers. Comment l’abandonner ? comment laisser ma petite Corneille grosse de six mois ? Je me dis, pour m’étourdir : ce sera pour l’année qui vient ; belle chimère ! l’année qui vient je serai mort, et les dévots riront bien quand je serai damné.

Je soupçonne que si M. le duc de Praslin se dégoûte d’un tracas qui n’est qu’un fagot d’épines, s’il est assez philosophe pour rester ministre avec la liberté de vivre avec ses amis et de jouir de ses belles possessions, M. de Chauvelin vous consolera. Il est parti bien brusquement de Turin, comme vous savez, et comme vous saviez sans doute avant qu’il partît. J’ai été confondu qu’il n’ait pas pris son chemin par mes masures ; mais il m’a mandé qu’il était très-pressé, et moi j’ai été très fâché de ne pouvoir lui rendre mes hommages à son passage.

Vos Welches gâtent tout, ils détériorent jusqu’à l’inoculation. Ces choses-là n’arrivent point en Angleterre. Je suis bon Français, quoi qu’on die6 . Je suis affligé des sottises que font certains corps ; ils se mettent évidemment dans le cas d’avoir tort quand ils auront raison.

Adieu, mon divin ange ; Mme Denis vous fait mille tendres compliments, et vous savez combien je vous idolâtre !

Que devient Mme d’Argental pendant votre absence ?

Voltaire. »

1 L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais omet dans quelques jours au début du cinquième paragraphe .

2 Feuillet joint à la lettre .

3 Ce vers est dans le Duc de Foix, acte II, scène iv ; mais il n’est pas dans la version actuelle d’Adélaïde, ni dans les variantes ; on lit aujourd’hui, acte IV, scène v : Quand un ami se perd il faut qu’on l’avertisse, etc. . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Am%C3%A9lie,_ou_le_Duc_de_Foix

6 Femmes savantes, Ac. III, sc. 2, de Molière .

Lire la suite

20/02/2021 | Lien permanent

la mémoire de Calas sera rétablie dans l'esprit du public, et c'est la vraie réhabilitation ;...je n'abandonnerai cette

 ... Et moi, je n'abandonnerai Volti que par abandon de mes facultés, y compris celle de médecine ...

En passant, je fais des voeux pour que Dirty Silly Keutard reste de triste mémoire dans le public , comme il le mérite .

125-rue-montmartre.jpg

MM. Dufour et Mallet, hébergeurs de Mme Calas, étaient-ils au 125 ?

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

 

14 juillet 1762

 

Mes cher anges, votre vertu courageuse n'abandonnera pas l'innocence opprimée, qui attend tout de votre protection ; vous achèverez ce que vous avez si noblement commencé . Mais avant de mettre la chose en règle, il est d'une nécessité absolue d'avoir des réponses positives à la colonne de questions que je prends la liberté de vous envoyer . Je vous conjure de vouloir bien envoyer chercher la veuve Calas . Elle demeure chez MM. Dufour et Mallet, rue Montmartre .

 

Le fils de l'avocat Lavaysse 1 est caché à Paris . Son malheureux père qui craint de se compromettre avec le parlement de Toulouse, tremble que son fils n'éclate contre ce même parlement . Joignez à toutes vos bontés celle d'encourager ce jeune homme contre une crainte si infâme . Donnez-vous du moins la satisfaction de le faire venir chez vous . Daignez l'interroger . Ce sera une conviction de plus que vous aurez de l'abomination toulousaine . Daignez faire écrire tout ce que la Calas et Lavaysse vous auront répondu, faites-nous en part, je vous en supplie .

 

Tous ceux qui prennent part à cette affaire espèrent qu'enfin on rendra justice . Vous savez sans doute que M. de Saint Florentin 2 a écrit à Toulouse, et est très bien disposé . M. le chancelier est déjà instruit par M. de Nicolaï, et par M. d'Auriac . S'il a autant de fermeté que de bienveillance, tout ira bien . Mme de Pompadour parlera . Nous comptons, grâce à vos bontés, sur la vertu éclairée de M. le comte de Choiseul .

 

Je sens bien, après tout, que nous n'obtiendrons qu'une pitié impuissante, si nous n'avons pas la plus grande faveur ; mais du moins , la mémoire de Calas sera rétablie dans l'esprit du public, et c'est la vraie réhabilitation ; le public condamnera les juges et un arrêt du public vaut un arrêt du conseil .

 

Mes anges, je n'abandonnerai cette affaire qu'en mourant . J'ai vu , et j'ai essuyé des injustices pendant soixante années ; je veux me donner le plaisir de confondre celle-ci .J'abandonnerai jusqu'à Cassandre, pourvu que je vienne à bout de mes pauvres roués . Je ne connais point de pièce plus intéressante . Au nom de Dieu faites réussir la tragédie Calas, malgré la cabale des dévots et des Gascons . Je baise plus que jamais le bout des ailes de mes anges .

 

N.B.- Mme Calas sait où demeure Lavaysse, et vous pourrez le faire triompher de sa timidité 3. »

 

1 Ami de la famille Calas, il était présent le soir du drame et V* attache beaucoup d'importance à son témoignage .

2Chargé des Affaires intérieures, et, depuis longtemps, des affaires des protestants .

3 Au sens fort, proche du sens éthymologique .

Lire la suite

11/07/2011 | Lien permanent

Chacun se peint dans ses romans

... Mais pour autant on peut opter pour la peinture réaliste, hyperréaliste, ou abstraite .

Afficher l'image d'origine

Quelle est l'option de Nicolas dans son autobiographie qui en cache plus qu'elle n'en révèle ? Je crois bien qu'il correspond au précepteur de La nouvelle Héloïse croqué par Voltaire, se payant sur pièce (ou sur la bête , si j'ose dire), l'un sur son élève, l'autre se gavant de nos impôts .

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental, envoyé

de Parme etc.

rue de la Sourdière

à Paris

11è février 1761

Voilà le cas de mourir . Tout abandonne V. V. a écrit deux lettres à M. le duc de Choiseul 1: point de réponse . Je lui pardonne, il est surchargé . Petit-fils Prault n'a pas daigné m'envoyer un Tancrède . Je ne lui pardonne pas . Mais que mes anges ne m'instruisent ni de la santé de Mlle Clairon, ni d'aucune particularité du tripot, ni du retour de M. de Richelieu, ni de la façon dont certaine épître dédicatoire a été reçue 2, ni de l'unique représentation de la chevalerie 3, ni du Père de famille 4, c'est là le comble du malheur . À quoi dois-je attribuer ce détestable silence ? Mon cher ange a-t-il toujours mal aux yeux, comme moi à tout mon corps ? Le secrétaire que je préfère à tous les secrétaires d’État serait-il malade ?5 ou serait-elle malade ? Mes anges sont-ils absorbés dans la lecture du roman de Jean-Jacques ou de celui de La Popelinière ? Chacun se peint dans ses romans . Le héros de La Popelinière est un homme auquel il faut un sérail : celui de Jean-Jacques est un précepteur qui prend le pucelage de son écolière pour ses gages . Si jamais M. d'Argental fait un roman,il prendra pour son héros un homme aimable qui saura aimer, mais qui laissera languir son ancien ami dans l'attente d'une de ses lettres . Hélas, j'écris ; mais avec bien de la peine ; ma main pèse deux cents livres, ma tête aussi . Je ne sais ce que j'ai . Vraiment je suis bien loin de faire une tragédie . La vie est trop courte . Puisse la vôtre être bien longue, ô mes divins anges .

V. »

1 Ces deux lettres ne sont pas connues .

2 Dédicace de Tancrède à Mme de Pompadour .

3 Représentation du 26 janvier 1761 ; voir lettre du 25 janvier 1761 à Damilaville et Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/01/24/point-de-roman-de-jean-jacques-s-il-vous-plait-je-l-ai-lu-po-5749540.html

4 Ibid .

5 La comtesse d'Argental, que V. appelle couramment Mme Scaliger .

Lire la suite

11/02/2016 | Lien permanent

Il ne faut se refuser aucune des petites consolations qui peuvent rendre la vie plus douce à notre âge

... Lu et approuvé !image

 

 

 

« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg

Au château de Ferney par Genève 30è septembre 1761

Vous écrivez de votre main , madame, et je ne puis en faire autant . Comment n'avez-vous pas un petit secrétaire, pas plus gros que rien, qui vous amuserait, et qui me donnerait souvent de vos nouvelles ? Il ne faut se refuser aucune des petites consolations qui peuvent rendre la vie plus douce à notre âge .

Vous ne me mandez point si vous aviez votre amie 1 avec vous . Elle aura dû être bien effrayée du sacrement dont vous me parlez . Je vous crois de la pâte du cardinal de Fleury et de celle de Fontenelle . Nous avons à Genève une femme de cent trois ans 2, qui est de la meilleure compagnie du monde , et le conseil de toute sa famille . Voilà de jolis exemples à suivre . Je vous y exhorte avec le plus grand empressement .

Je vous remercie de tout mon cœur, madame, du portrait de Mme de Pompadour, que vous voulez bien m'envoyer . Je lui ai les plus grandes obligations depuis quelque temps ; elle a fait des choses charmantes pour Mlle Corneille .

Je ne suis point actuellement aux Délices . Figurez-vous que M. le duc de Villars occupe cette petite maison avec tout son train . Je la lui ai prêtée pour être plus à portée du docteur Tronchin, qui donne une santé vigoureuse à tout le monde, excepté à moi .

M. le duc de Bouillon ne vous écrit-il pas quelquefois ? Il a fait des vers pour moi, mais je le lui ai bien rendu 3.

Recevrez-vous des nouvelles de M. le prince de Bauffremont ? Je voudrais bien le rencontrer quelquefois chez vous . Il me paraît d'une singularité beaucoup plus aimable que celle de monsieur son père . Mais, madame, avec une détestable santé, et plus d'affaires qu'un commis de ministre , il faut que je renonce pour deux ans , au moins, à vous faire ma cour et si je ne vous vois pas dans trois ans, ce sera dans quatre ; je ne veux pour rien au monde renoncer à cette espérance .

J'ai actuellement chez moi le plus grand chimiste de France, qui sans doute me rajeunira , c'est M. le comte de Lauraguais 4; c'est un jeune homme qui a tous les talents et toutes les singularités possibles, avec plus d'esprit et de connaissances qu'aucun homme de sa sorte . Adieu, madame, plus je vois de gens aimables, plus je vous regrette . Mille tendres respects .

V. »

1 Mme de Brumath .

2 Mme Lullin .

4 Il faut se souvenir que Louis-Félicité, duc de Brancas, comte de Lauraguais avait débarrassé la scène des petits-maîtres qui l’encombraient .

 

 

Lire la suite

13/09/2016 | Lien permanent

ce prince reste là pendant cinq actes comme un grand nigaud, sans savoir de quoi il s’agit

... Le prince Charles d'Angleterre ? ça lui va comme un gant !

Il finira gâteux à l'épilogue,  sans gloire , ni autre fait remarquable que d'avoir été, un temps , l'époux de . Et dire qu'on le paye pour ça !

Résultat de recherche d'images pour "prince charles caricature"

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

6è décembre 1763

Mes divins anges sauront qu’un jeune M. Turrettin 1 devait leur apporter des Tolérances, il y a environ quinze jours, que ce jeune Turrettin, d’ailleurs fort aimable, s’est arrêté à Lyon, et qu’il n’arrivera avec son paquet que dans quelques jours.

De plus, on n'a pas manqué d'envoyer des Tolérance sous le couvert de M. le duc de Praslin ; en voici une nouvelle dont mes anges disposeront comme il leur plaira 2.

Je crois avoir dit à mes anges que cette petite requête de l’humanité et de la raison avait fort bien réussi auprès de Mme de Pompadour et de M. le duc de Choiseul ; c’est pourtant un ouvrage bien théologique, bien rabbinique. Mais comme il ne faut pas être toujours enfoncé dans la Sainte Écriture, vous aurez des contes tant que vous en voudrez ; vous n’avez qu’à dire.

Faites-moi donc un peu part de votre conspiration. Vous me traitez comme Léontine et Exupère en usent avec Héraclius 3. Ils font tout pour lui, et ne lui en disent pas un mot. Mais c’est, à mon sens, un grand défaut, dans Héraclius, que ce prince reste là pendant cinq actes comme un grand nigaud, sans savoir de quoi il s’agit. Mais je m’en remets entièrement à ma Léontine et à mon Exupère, et je vous donne même la préférence sur ces deux personnages , et je me mets entièrement à l'ombre de vos ailes .

V. »

2 Choiseul écrit à V* le 27 novembre 1763 : « Mme de Pompadour, Mme de Gramont, tous ceux qui ont lu, ou liront le livre de votre prêtre, en ont été enchantés ; chacun se dira après l'avoir lu : il faut convenir qu'il a raison, et j'ai toujours pensé de même ; je me garde bien de vous dire mon avis sur le fond de la matière ( car le livre m'a fait un plaisir infini à lire ) ».

Il est clair que ces mots de Choiseul visent le Traité sur la tolérance, et doivent être datés du 27 novembre 1763, et non du 27 juillet comme l'a fait l'éditeur Calmettes ; c'est dans la même lettre que Choiseul expose à V* un plan – du reste très utopique – de la colonisation de la Guyane, qui amènera ce dernier à proposer à son tour qu'on y envoie les protestants condamnés aux galères ; ceux-ci refusèrent d'ailleurs la solution imaginée par V* pour leur éviter ce châtiment .

3 Dans la pièce de ce nom de Corneille ; https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9raclius_(Corneille)

Lire la suite

29/11/2018 | Lien permanent

je n’entends plus rien aux affaires de ce monde . J’y vois quelquefois des abominations qui atterrent l’esprit et qui li

... Trop d'opprimés ! vraiment trop ! désespérément trop  .

Patatras. La neutralité sert toujours l'oppresseur, jamais l'opprimé (108)  - L'1dex

https://1dex.ch/2019/08/patatras-la-neutralite-sert-toujo...

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

20 auguste 1766

Je suis tantôt aux eaux, tantôt à Ferney, mon cher frère : je vous ai écrit 1 par Mme de Saint-Julien, sœur de M. le marquis de La Tour du Pin, commandant en Bourgogne, et parente de M. le duc de Choiseul. Elle est venue avec monsieur son frère, et a bien voulu passer quelques jours dans ma retraite. Elle a la bonté de se charger d’une lettre pour vous, dans laquelle il y en a une pour M. de Beaumont. En voici une autre que je vous envoie pour ce défenseur de l’innocence.

J’ai vu M. Boursier, pour qui vous avez toujours eu les mêmes bontés ; il n’a pas été embarrassé un moment des calomnies qu’on a fait courir sur sa manufacture ; il est toujours dans les mêmes sentiments 2. C’est bien dommage que ses forces ne répondent pas à son zèle, car il est comme moi dans sa soixante-treizième année. Il désirait fort d’être secondé par des personnes d’un âge mûr, qui semblent avoir tourné leurs vues d’un autre côté. Il se plaint beaucoup d’un de ses camarades qui ne lui a pas répondu. Pour moi, mon cher ami, je n’entends plus rien aux affaires de ce monde . J’y vois quelquefois des abominations qui atterrent l’esprit et qui lient 3 la langue. On dit que, dans certaines îles, quand on a coupé la jambe à un nègre, tous les autres se mettent à danser.

Le gros recueil dont vous m’avez parlé ne paraîtra donc point ? Cela est triste pour ceux qui veulent s'instruire . Il me semble que la proposition qu'on avait faite à votre ami, était bien convenable .

J'attends enfin le mémoire de M. de Beaumont . Je suis toujours très persuadé que ce mémoire mettra le sceau à sa réputation, mais pour les Sirven, ils pourront bien n'être justifiés que par le public . Cela suffit, c'est le premier des tribunaux 4.

Je vous demande en grâce de me faire avoir le mémoire de feu M. de La Bourdonnais . Il manque à mon petit recueil des causes véritablement célèbres.

Adieu . Vos sentiments sont ma plus chère consolation. »

2 Ces sept mots sont absents sur le manuscrit de la copie contemporaine Darmstadt B.

3 Ce mot est remplacé par tuent dans toutes les éditions .

4 Les deux paragraphes précédents, omis dans la copie Beaumarchais-Kehl manquent dans toutes les éditions .

Lire la suite

13/11/2021 | Lien permanent

c'est la maladie qui fait la vieillesse et qui détruit les talents mais rien ne détruit mon goût pour les talents des au

 J'aime beaucoup cette photo consensuellement/politiquement incorrecte :

fumer tue tard.gif

Je la dédie à tous les fumeurs, et fumeuses (n'est-ce pas Mam'zelle Wagnière ) non repentis, à qui je souhaite de tout coeur d'échapper à toute maladie liée à l'herbe à Nicot, comme le fit un brave homme que je connais, mort dans sa centième année, fumeur invétéré .

 Et merde aux censeurs qui ont supprimé la pipe de Jacques Tati, la cibiche de Sartre, le mégot de Lucky Lucke !

 

 

Volti, non fumeur, n'a jamais jété l'anathème sur les producteurs de fumée bleue . Il prisa, par mode , sans doute , dans sa prime jeunesse .

 

 

« A Henri-Louis LEKAIN i

A Prangins, 27 février [1755]

Mon cher Orosmane,ii venez à Dijon, où l'on vous admire, et de là dans une maison où l'on vous chérit. Si vous voulez que j'écrive à M. le maréchal de Richelieu pour vous faire obtenir un congé iii, je hasarderai ma faible recommandation, et Mme Denis y ajoutera la sienne, qui n'est pas faible.

J'aimerai jusqu'au dernier moment le spectacle de Paris qui fait le plus d'honneur à la nation; mais je vous aimerai encore davantage. Faites mes compliments, je vous en prie, à tous vos camarades. J'ai lu le Triumvirat; j'y ai trouvé de belles choses iv. Ce n'est point M. de Crébillon qui a quatre-vingts ans, c'est moi: car c'est la maladie qui fait la vieillesse et qui détruit les talents mais rien ne détruit mon goût pour les talents des autres, et surtout pour ceux que vous possédez. Adieu je vous embrasse de tout mon cœur, je vous embrasse tendrement.

P. S. Pour moi, qui me porte bien, monsieur, je trouve le Triumvirat détestable; mais je meurs d'envie de vous voir, aussi bien que mon oncle. Je suis fort flattée de votre souvenir. Venez voir le malade et sa garde; vous serez reçu avec le plus grand plaisir du monde, et mon oncle n'aura peut-être pas le cœur assez dur pour vous laisser partir les mains vides. On a beau essayer de persuader au public que mon oncle avait fait le Triumvirat, celui de Crébillon n'en a pas paru meilleur. Quelle folie de répandre de pareils bruits .

Adieu, monsieur; allez à Dijon vous faire admirer, et venez nous voir nous aimons autant votre personne que vos talents.

DENIS
. »


 

 

ii Un des personnages principaux de Zaïre : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-zaire-partie-1-79291504.html

 

iii Le maréchal de Richelieu, premier gentilhomme de la Chambre du roi, avait aussi la responsabilité des spectacles donnés par les Comédiens français, dont Lekain, qui pour jouer indépendamment, devait obtenir un congé ; ce sera fait pour les congés de Pâques de la Comédie Française .

 

 

vieillesse_jeunesse.jpg

Douce chaîne de la vie .

En écho à cette belle photo sur : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance---annee-1741---partie-10-90652809.html


Lire la suite

07/12/2011 | Lien permanent

que la justice ne soit pas muette comme elle est aveugle

 

http://www.deezer.com/listen-4952936

http://www.deezer.com/listen-2156629


Il faut que ça bouge, il n'est plus temps d'être tièdes !

http://www.monsieurdevoltaire.com/pages/En_direct_par_VOL...

 

muet.jpg

 

 

 

 

 



« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grace Bosc du Bouchet , comtesse d'Argental

Aux Délices 5 juillet [1762]



Mes divins anges, cette malheureuse veuve [Rose Calas] a donc eu la consolation de paraître en votre présence, vous avez bien voulu l'assurer de votre protection. Vous avez lu sans doute les Pièces originales que je vous ai envoyées par M. de Courteilles [« c'est-à-dire les Lettres de la mère et du fils », datées du 15 et 22 juin et publiées par V* dans les Pièces originales concernant la mort des sieurs Calas]. Comment peut-on tenir contre les faits avérés que ces pièces contiennent? Et que demandons nous ? Rien autre chose sinon que la justice ne soit pas muette comme elle est aveugle, qu'elle parle, qu'elle dise pourquoi elle a condamné Calas. Quelle horreur qu'un jugement secret, une condamnation sans motifs ! Y a-t-il une plus exécrable tyrannie que celle de verser le sang à son gré sans en rendre la moindre raison ? Ce n'est pas l'usage, disent les juges ; eh ! monstres, il faut que cela devienne l'usage ! Vous devez compte aux hommes du sang des hommes . Le Chancelier serait il assez ...... [mot biffé et illisible; on sait qu'il s'agit de Guillaume de Lamoignon] pour ne pas faire venir la procédure ?



Pour moi, je persiste à ne vouloir autre chose que la production publique de cette procédure. On imagine qu'il faut préalablement que cette pauvre femme fasse venir des pièces de Toulouse : où les trouvera-t-elle ? Qui lui ouvrira l'antre du greffe ? Où la renvoie-t-on si elle est réduite à faire elle même ce que le chancelier ou le conseil seul peut faire ? Je ne conçois pas l'idée de ceux qui conseillent cette pauvre infortunée . D'ailleurs ce n'est pas elle seulement qui m'intéresse, c'est le public, c'est l'humanité. Il importe à tout le monde qu'on motive de tels arrêts. Le parlement de Toulouse doit sentir qu'on le regardera comme coupable tant qu'il ne daignera pas montrer que les Calas le sont . Il peut s'assurer qu'il sera l'exécration d'une grande partie de l'Europe.



Cette tragédie me fait oublier toutes les autres, jusqu'au miennes. Puisse celle qu'on joue en Allemagne finir bientôt [Frédéric, semblant presque anéanti, conclut une alliance le 19 juin avec son ancienne ennemie la Russie].



Je voudrais que la pauvre Calas eût communication de la lettre que lui a écrite son fils [Lettre de Donat Calas fils à la dame veuve Calas, sa mère, datée du 22 juin et publiée dans les Pièces originales], je voudrais qu'on la fît imprimer à Paris et que le libraire donnât quelques louis à cette infortunée.



Mes charmants anges, je remercie encore une fois votre belle âme de votre belle action.



V. »


 

 

 

aveugle-et-le-paralytique.png

Florian, "Florianet" pour Volti, écrivit cette fable qui illustre bien une part de l'activité de V*, l'aide aux malheureux, l'entr'aide, lui l'éternel malade qui aide les victimes de l'injustice :

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.shanaweb.ne...

 

Pour les curieux, ce document :

http://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/...





Lire la suite

05/07/2010 | Lien permanent

le parlement d'Angleterre, vrai parlement, ne soutient la liberté d'écrire que pour affermir la sienne

... Voltaire voit juste et n'est pas dupe de la bonne volonté du parlement d'Angleterre, devenu maintenant parlement britannique, qui, hier comme aujourd'hui, composé de notables et d'élus , administre le pays quasi démocratiquement , ou presque .

https://fr.wikipedia.org/wiki/Parlement_du_Royaume-Uni

Résultat de recherche d'images pour "liberté de la presse royaume uni"

Ci-dessus les fruits -amers- de la liberté .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

30è novembre 1764 1

Mon cher frère, j'ai en main deux exemplaires de l'ouvrage attribué à Saint-Évremond, qu'on a joint à plusieurs autres 2. Mais comment vous envoyer ces recueils ? Il faudra attendre l'occasion de quelque voyageur .

Voici en attendant, une petite brochure que l'on m'a adressée 3 . Je crois que Merlin pourra l'imprimer, sans que M. Marin puisse trouver mauvais qu'on ne se soit pas adressé à lui pour cette bagatelle : 1° elle n'est point de moi, et en second lieu, quand j'y aurais part, il ne conviendrait pas que j'en fisse les honneurs .

J'ai cru devoir employer les bons offices de M. Marin dans la réponse à M. de Foncemagne, et lui marquer cette confiance . Je vois qu'il protège Duchesne qui est un bien mauvais imprimeur . Si jamais je puis trouver sous ma main quelque ouvrage qui puisse paraître en France sans faire crier les fanatiques, je vous l'enverrai pour en gratifier ce pauvre enchanteur Merlin .

On m'avertit que les Omer se préparent à faire incendier au bas de l'escalier certain Portatif auquel je n'ai nulle part, et qu'ils veulent m'attribuer . Je ne sais même si la chose n'est pas déjà faite . Je me résigne à la volonté divine, et je m'enveloppe dans mon innocence 4 . Le parlement welche ne voit pas plus loin que son nez . Il devrait sentir combien il serait de son intérêt de favoriser la liberté de la presse, et que plus les prêtres seront décrédités, plus il aura de considération . Le sénat romain se garda bien de condamner les livres de Lucrèce, et le parlement d'Angleterre, vrai parlement, ne soutient la liberté d'écrire que pour affermir la sienne .

Sur ce, je vous embrasse, je ris des Welches, je plains les philosophes .

Ecr l'inf . »

Lire la suite

28/01/2020 | Lien permanent

Page : 320 321 322 323 324 325 326 327 328 329 330