14/10/2009
les étrennes mignonnes du président
Ne me dites rien !
Le titre de ma note vous laissait espérer autre chose ? Avouez et vous serez déja à moitié pardonné (seulement à moitié, pas de marchandage inutile ! ).
Autre chose, disais-je !
Ah ! oui , la nomination, pour compétence -prévisible , indiscutable et inéluctable, bien sûr !-, d'un gosse de riche que certains aimeraient placer assez haut pour que le papa reconnaissant fasse un gentil renvoi d'ascenceur ( les amis de mon parti sont mes amis, votez pour moi !).
Les noirceurs de la politique prennent parfois des aspects assez grotesques avec pour emblême (éphémère ) un jeune chevelu (cheveux longs et idées courtes ? )
http://www.youtube.com/watch?v=L0tVWmlRWQY&hl=fr ).
J'avais pourtant dans ma charte du blogger, art. 22 ter après le déluge, :"Tu ne jugeras pas les individus (humains) sur leur caractères physiques". Tant pis, toute règle a ses exceptions et j'ai un fils qui cherche du travail honnêtement. Celà vous convient-il ?
Par contre, j'ai toujours eu une sympathie particulière pour un chevelu génial qui bien diplômé (lui ! ), ingénieur de bonne qualité, intelligent a mené une vie qui ne doit rien au super-piston :
http://www.youtube.com/watch?v=n3z4sTKn-f0&feature=re...
Chantez et éclatez-vous !
"Il y a une bénédiction sur la poste" : je crains que cette citation paraisse une provocation en ce moment ; il est vrai que ça date de 256 ans et que pour une fois Volti appréciais l'exactitude de la remise du courrier (ce qui n'était pas le cas trop souvent ).
« A Marie-Louise Denis
Numéro 7, 8 et 9 arrivent tout à la fois, ma chère enfant. L’aventure de Mme Daurade [= Mme Denis] me perce le cœur. Cherier [= V*] m’écrit qu’il se faisait mille chimères agréables . Un instant a tout détruit. Que cette perte prématurée serve au moins à resserrer les nœuds qui unissent leurs cœurs et qu’ils se tiennent lieu l’un à l’autre de ce qu’ils ont perdu.
Quant à la terre dont vous me parlez [Mme Denis avait proposé à V* de vivre dans la maison de La Curne de Sainte-Pallaye, près d’Auxerre], votre volonté soit faite. Vous voulez donc , ma chère enfant, avoir soin de mes vieux jours. J’ai bien peur que vous n’ayez à faire à un méchant malade . Le bout de mes doigts et le bout de mes pieds me font de la peine. Je ne sais ce qui se passe à ces deux bouts, mais je serai bientôt à bout, et je verrai le bout des choses . Ma chère enfant, tout me plaira avec vous , et j’attendrai alors très doucement la fin de cette plate carrière.
Je m’occuperai en attendant de cette histoire [les Annales de l’Histoire] malgré le malheur qui m’arrive d’être prévenu [le 5, il parlait à sa nièce de « deux personnes qui travaillaient chacune de leur côté au même ouvrage » : Pfeffel et « un nommé Richer », Adrien Richer auteur d’un Nouvel Abrégé chronologique de l’histoire des empereurs, qu’il confond, avec Henri Richer, auteur de Fables (Paris 1729 et 1748)]. Elle n’et pas tout à fait dans le goût du président Hénault [« … dans le goût » du Nouvel abrégé chronologique de l’histoire de France du président Hénault]. Elle est plus suivie, plus liée, et je crois que le fond en est plus grand et plus intéressant . Ce que d’Alembert appelle les étrennes mignonnes du président est fait pour être consulté, mais il est impossible de lire cet ouvrage de suite. Je voudrais avoir son exactitude en y mettant un peu plus d’art et d’éloquence et nourrir l’esprit avec la mémoire . Je vous supplie encore de m’envoyer contresigné sous enveloppe de Shoefling le jeune à Colmar tout ce qui est imprimé de cette nouvelle histoire chronologique d’Allemagne [Il s’agit de M.P.S.D.A.D.S.P.L.R.D.P.E.D.S., Abrégé chronologique de l’histoire et du droit public en Allemagne, de Christian Friedrich Pfeffel von Kriegelstein] chez le libraire Hérissant, rue Saint-Jacques. Cet ouvrage paraîtra peut-être dans un mois, et vous pouvez m’en procurer les prémices par M . de Malesherbes.
Je prévois que puisque le bruit se répand que je travaille sur le même sujet on s’imaginera d’abord que ce livre imprimé chez Hérissant est de moi . On me fera trop d’honneur. Je vous ai déjà mandé qu’il est un jeune homme qui a été secrétaire du comte de Loos [= le comte Christian Loss, ambassadeur du roi de Pologne] . Il se nomme Fefell, il est de Colmar, et je l’y ai vu en dernier lieu à son passage . Cet homme n’a pas la mine d’être un Tite-Live, mais il pourrait bien être un président Hénault [ le 9 octobre , il écrivait : son histoire « doit être exacte et bien faite » … « l’auteur est élève de M. Schoefling »]. En un mot , envoyez-moi, je vous prie, sa besogne . Je mérite cette petite bonté de M. de Malesherbes puisque voici le testament que je vous confie pour lui.Vous ne souffrirez pas sans doute qu’on en prenne jamais de copie . On travaille toujours à l’exemplaire que vous m’avez demandé . Ce sera un peu plus long [S’agit-il de la réécriture des Lettres de Prusse ? C’était Mme Denis qui avait « conseillé » une œuvre vengeresse, écrivait-il le 3 septembre].La lettre du moine m’ été envoyée telle que vous l’avez lue [Est-ce Frédéric, moine de « l’abbaye » de Potsdam ? Il s’agirait alors de la fameuse lettre rassurante du 23 août 1750]. Je n’y prends ni n’y mets, et je m’en lave les mains .
Ecrivez-moi toujours à M. Shoefling le jeune sans autre cérémonie . Il sait bien qu’il faut rendre les lettres . Il y a une bénédiction sur la poste puisque les lettres me sont rendues dans mes montagnes . Les déserts de la Thébaïde n’approchent pas de l’endroit où je suis . Je voudrais au moins y jouir d’un peu de santé, mais je n’en ai point, et j’ai pour toute consolation ma patience .
Je crois que la tentative de nos deux belles princesses s’en ira en fumée [« La tentative » de médiation entre Frédéric et V* de la duchesse de Saxe-Gotha et de la margravine de Bayreuth ; la duchesse demandait à V* d’écrire une lettre ostensible qui devait être présentée au roi] .On exigeai de moi des démarches que je ne veux point faire . Tout ce qui me fâchera ce sera de mourir avant d’avoir vu Saint-Pierre de Rome et la ville souterraine . Mais si je meurs entre vos bras je serai consolé .
Je vous prie , ma chère enfant, d’envoyer ce billet à ce chien de lambin, de Lambert.
V.
Entre deux montagnes 14 octobre 1753 partira quand pourra.
17:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/10/2009
c’est dommage que je me sois adonné parfois au sérieux
"Mon cœur est tout gros" en caractères gras ! dans un corps mince .
Oubliez ceci ! it's a private joke !
Pour la première fois de ma vie, - et allez savoir peut-être la dernière -, j'ai vu une partie de "Questions au gouvernement" à l'Assemblée nationale ce jour .
Je me suis retrouvé avec l'ambiance des amphis de carabins de ma jeunesse (encore très proche , rassurez-vous ;-)) ou craignez-le ,vous qui voulez acheter en viager ) .
Autre chose qui m'a frappé, la quantité de têtes chenues enneigées.
Bien sûr, messieurs en costume et dames en tailleur de belle façon. Mme Guigou déposera sa belle écharpe rouge avant son intervention ; c'est dommage qu'elle n'assumât pas cette note de couleur, donc de gaîté ou de révolte (je ne suis pas dans la confidence ! )
Vous êtes, ô gouttelettes
De mon sang espagnol,
Entre mille fauvettes
Un joyeux rossignol .
Je cite ces quelques vers de mémoire, je n'en sais plus l'auteur, je n'en garanti pas l'exactitude, ils me sont venus spontanément en voyant l'écharpe rouge de Mme Guigou qui est plutôt ici un rouge-gorge (Oh ! méandres de l'inconscient ! pourquoi ai-je un faible pour le rouge ? ...).
Ah ! Mam'zelle Wagnière !
Savez-vous que vous êtes adorable ?
C'est bien vous ?
Dans le rôle de Fanime ?
Ah! je comprends mieux ...
« A Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental
Madame Scaliger ! Savez-vous bien que vous êtes adorable ? Des lettres de quatre pages ! des mémoires raisonnés ! des bontés de toute espèce ! Mon cœur est tout gros. J’aime mes anges à la folie. Quand je vous ai envoyé des bribes pour Tancrède, imaginez-vous, Madame, qu’on m’essayait un habit de théâtre pour Zopire, et un autre pour Zamti [Zopire dans Mahomet et Zamti dans L’Orphelin de la chine], qu’il fallait compter avec mes ouvriers, faire mes vendanges et mes répétitions. J’écrivais au courant de la plume, et un Tancrède sortait de la place. Cette place n’est pas tenable. Il y avait cent autres incongruités. Je m’en apercevais bien, je les corrigeais quand le courrier est parti. J’envoyais des mémoires à Clairon, je priais qu’on suspendît les représentations, qu’on me donnât du temps. Voilà qui est fait. Tout est fini. Plus de chevalerie. Vous aurez une nouvelle leçon quand vous voudrez. Pour moi je vais jouer le père de Fanime dans deux heures et je vous avertis que je vais faire pleurer. Fanime se tue ; il faut que je vous confie cette anecdote. Mais comment se tue-t-elle ? A mon gré de la manière la plus neuve, la plus touchante. Cette Fanime fait fondre en larmes. Du moins Madame Denis fait cet effet, car ne vous déplaise elle a la voix plus attendrissante que Clairon. Et moi, je vous répète que je vaux cent Sarrasin et que j’ai formé une troupe qui gagnerait fort bien sa vie. Ah ! si nous pouvions jouer devant madame Scaliger ! Mais vous a-t-on envoyé Pierre Ier ? Cela n’est pas si amusant qu’une tragédie. Que ferez-vous de la grande Permie et des Samoyèdes ? Il y a pourtant une préface à faire rire [Dans la préface de son Histoire de Pierre le Grand, il se moque en particulier du mémoire de de Guignes et de la conformité que celui-ci croit voir entre les Egyptiens et les Chinois qui seraient « une colonie égyptienne »]. Et j’ose vous répondre qu’elle vous divertira. Je crois que j’étais né plaisant, et que c’est dommage que je me sois adonné parfois au sérieux.
Je n’ai point vu les fréronades sur Tancrède [Le compte-rendu de Fréron dans L’Année littéraire qu’il demande incessamment à Thiriot le 27 octobre parce qu’il « y a une bonne âme » -(le prétendu Jérome Carré)- « qui se charge d’en faire un assez plaisant usage » ; le 29 il écrit à Grimm : « Fréron n’a –t-il pas trouvé quelques impiétés dans Tancrède ? »]. Mais je me trompe ou Jérôme Carré est plus plaisant que Fréron. Je me moque un peu du genre humain ; et je fais bien.
Mais avec cela comme mon cœur est sensible ! comme je suis pénétré de vos bontés ! comme j’aime mes anges ! Je les chéris autant que je déteste ce que vous savez. Mon aversion pour cette infamie [l’Infâme] ne fait que croitre et embellir. M. d’Argental est donc à la campagne ; comment peut-il faire pour ne pas sortir à cinq heures ![pour aller au spectacle] Comment va la santé de M. de Pont-de-Veyle ?[frère de d’Argental]
M. d’Argental m’a envoyé un quatrain de la muse limonadière [Charlotte Reynier – alias Mme Carré et Mme Bourette – qui tenait un café et écrivait des poèmes . Un recueil de se œuvres avait été publié en 1755 sous le titre de La Muse limonadière. Elle avait écrit un quatrain sur le succès de Tancrède imprimé dans Le Censeur hebdomadaire . Les d’Argental lui offrirent une tasse de la part de V* qui les remerciera le 30 janvier 1761.] . J’imagine qu’on pourrait lui donner une breloque pour les 36 livres de Mme de Courteilles. Quand mon cher ange reviendra-t-il ? Je suis à vos pieds, divine Scaliger.
Nous venons de jouer Fanime -sa mort ne m’a pas paru si plaisante que je l’espérais – je souhaite seulement que Mlle Clairon joue Fanime aussi bien que Mme Denis.
Montigny [Fils de Jean-François Mignot de Montigny. Parent de Mme Denis et « commissaire nommé par le conseil pour examiner les sels de la Franche-Comté » ; on sait que V* voulait fonder une compagnie pour la vente du sel en pays de Gex ; cf lettre à De Brosses du 8 février 1760] qui arrive dit qu’il n’y a que notre troupe.
Voltaire
13 octobre 1760. »
18:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/10/2009
un éclat auquel elle ne s’attendait pas ; vous faites parler un Nègre
Lyonnais(es), gones , bougez-vous !
Evènement à ne pas louper !
Allez vite ici : plein les yeux et le plein d'humour en plus.
Vous ne verrez plus la ville comme avant (mais faites gaffe quand même avant de traverser ) !
Vous ne pourrez pas le regretter , sinon je vous rembourse (sur la base d'une photocopie du ticket de bus certifiée par votre commissariat ).
http://www.flickr.com/photos/kala69
Aux rétrécis du bulbe qui osent encore affirmer que Volti est raciste, -qu'il méprise les Noirs,- et qui le font en tronquant ses écrits (castrateurs castrés que vous êtes ! ), au hasard d'une lecture, cette lettre qui vous renvoie dans les coulisses.
Voir ceci , lu et approuvé par Volti :
[PDF]
Doigny Du Ponceau (1750-1830). Discours d'un nègre à un Européen ...
D'UN NEGRE A UN EUROPÉEN. Tu viens de m'acheter : mais je n'ai pu me vendre. Dans tes fers, de moi feul tu me verras dépendre. Tu trahis la nature, ...
www.congoforum.be/upldocs/1775%20discours.pdf -
« A René-François Chauvin Doigny du Ponceau
La ville du Mans, Monsieur, n’avait point passé jusqu’ici pour être la ville des bons vers. Vous allez lui donner un éclat auquel elle ne s’attendait pas ; vous faites parler un Nègre [Dans le Discours d’un Nègre à un Européen –Paris 1775- qui a concouru pour le prix de poésie à l’Académie.] comme j’aurais voulu faire parler Zamore [dans Alzire ou les Américains] ; vous m’adressez des vers charmants, et l’Académie a dû être très contente de ceux que vous lui avez envoyés. Je suis fâché seulement que les habitants de la Pennsylvanie après avoir longtemps mérité vos éloges, démentent aujourd’hui leurs principes en levant des troupes contre leur mère patrie [le congrès de Philadelphie vient de nommer Washington commandant en chef des insurgés]; mais vos vers n’en sont pas moins bons. Ils étaient faits apparemment avant que la Pennsylvanie se fût ouvertement déclarée contre le parlement d’Angleterre. Ils méritent toujours l’éloge que vous leurs donnez d’avoir rendu la liberté à la plupart des Nègres qui servaient chez eux. Vous pensez et vous écrivez avec autant d’humanité que de force.
Agréez, M[onsieur], tous les sentiments d’estime et de reconnaissance avec lesquels un malade de quatre-vingt-deux ans a l’’honneur d’être votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire
12 octobre 1775, à Ferney. »
18:53 | Lien permanent | Commentaires (2)
Pour moi je ne me mêle en aucune façon de cette querelle
"Pour moi je ne me mêle en aucune façon de cette querelle"
Laquelle , il y en a tant et tant ?
Les Renseignements Généraux auraient-ils été dépassés, pas au courant de ce qui était publié ?
Frédéric Mitterrand doit-il démissionner ?
Est-il homme à dire, comme je l'ai entendu il y a environ vingt-cinq ans de la bouche d'un queutard impénitent :"chez moi, c'est la petite tête qui mêne la grande" ?
Amis de la poésie et de la télé-réalité, vous appréciez !
Pour avoir lu quelques pages de F. M., la réponse est "non", pas de confusion entre vie sexuelle et travail, pas de démission pour ce motif .
Chère Marine (sans voile , surtout islamique ! ) Le Pen (sans -cil, ni -duick) je ne sais comment vous vous comportez au déduit, toujours est-il que ce sera sans moi !
Je préfère la franchise d'un homme qui a eu le courage de se dévoiler, à la prétendue défense de la nation par une femme qui ment comme elle respire (elle peut plaider les circonstances atténuantes si ça lui chante avec un père pareil : no comment ! ).
Après l'enquête sur l'état des biens des hommes politiques appelés au pouvoir, réclamons , "ô ministres intègres", un enquète sur leur vie sexuelle présente, passée et à venir . Enfin pour ceux qui en ont une ! Preuves à l'appui, avec rapports de notaires ou huissiers ? Y-aura-t-il un corps nouveau d'inspecteurs la-bavure ? C'est dit, je n'ai pas encore de prétention à un poste ministériel, mais je regarderai désormais sous mon lit avant de me coucher (même seul ! ) .
« A Charlotte-Sophie Von Altenburg, comtesse de Bentinck
J’ai eu l’honneur, Madame, de voir le jeune homme que vous m’avez adressé [Pierre-François Hugues, dit Hancarville, accusé de changement d’identité et d’essai d’escroquerie, mais ensuite auteur d’un Essai « de morale et de politique » dont V* fait éloge au roi], et je chanterai ses louanges.
Voici paquet sur la dispute de Koenig tel que je viens de le recevoir par la poste de Berlin. J’ai été effrayé des manœuvres de Maupertuis auprès de Mme la princesse d’Orange . Cela est bien insolent, et quand avec cela on a tort, quel nom donner à de tels procédés ? Je vous supplie, Madame, de vouloir bien me renvoyer le paquet avec l’enveloppe, quand vous en aurez fait prendre copie si vous le jugez à propos.
On prétend que la lettre que vous trouverez dans ce paquet est d’un M. Joncourt, ami de Koenig [« Professeur en mathématiques et en théologie à Bois-le-Duc », écrit la comtesse à sa mère ; sans doute Elie de Joncourt, traducteur de Berkeley, Lyttelton, Wallace … . Il s’agit –d’après la lettre de la comtesse- de la « Réponse d’un académicien de Berlin à un académicien de Paris » et qui est certainement de V*] . Apparemment qu’on envoie à beaucoup d’autres personnes des copies de cette lettre et de l’Extrait de Cologne [« Extrait de la gazette manuscrite de Cologne du 18 août 1752 » où sont mentionnées toutes les pressions que Maupertuis cherche à faire exercer sur Koenig pour lui imposer silence.]
Pour moi je ne me mêle en aucune façon de cette querelle. Je ne suis point ami de Maupertuis et je déclare que je trouve son livre et son procédé mauvais. Mais le roi sait que je m’occupe d’autre chose que de ces querelles. Je vous supplie instamment, Madame, de bien dire partout que je n’écris ni pour l’un, ni pour contre. Je laisse Maupertuis tyranniser, cabaler, voyager, et mourir d’une réplétion d’orgueil, et je reste tranquille.
Je vous ai mandé naïvement ce qu’on pensait ici au sujet de l’homme que vous protégez [le 9 octobre il a écrit à la comtesse que le roi est au courant de la conduite passée du jeune homme]. Pour moi qui ne le connais que par son ouvrage [Sans doute l’ « Essai de politique et de morale calculée » qui sera publié en 1759] et par les bontés dont vous l’honorez, je lui trouve beaucoup d’esprit et je voudrais bien lui rendre service. Mais ma plus grande envie est d’être incessamment à vos pieds et de vous renouveler les sentiments respectueux de l’attachement le plus inaltérable.
V.
Potsdam 11 octobre 1752. »
P.-F. Hugues, dit d’Hancarville : http://en.wikipedia.org/wiki/Pierre-Fran%C3%A7ois_Hugues_d'Hancarville :
« … le jeune homme que vous m’avez adressé, et je chanterai ses louanges », «… je lui trouve beaucoup d’esprit et je voudrais bien lui rendre service » :
d’après ces quelques renseignements Wiki, vous pouvez constater que Volti a eu du flair en décelant les talents multiples (vraiement multiples !! )de ce gaillard érudit et entreprenant, véritable homme cultivé (touche-à-tout ! vous confirmez, Mesdames ? ).
16:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
09/10/2009
"comme vous aimez à dire des choses agréables vous ne manquerez peut-être pas cette occasion" ou "nous espérons que la France maintiendra toujours les droits des princes"
Souhait d'une princesse étrangère au XVIIIème : "nous espérons que la France maintiendra toujours les droits des princes."
Je crois qu'elle a été exaucée et que la Révolution de 89 n'a pas suffit pour abolir les droits de certains princes : ceux de l'audiovisuel, ceux du fric, ceux des chefs de partis politiques et leurs séides , etc ;
Tiens pourquoi instinctivement ai-je mis l'audiovisuel en premier ? Dr Freud , dites-moi tout !
"...comme vous aimez à dire des choses agréables vous ne manquerez peut-être pas cette occasion." : là, je fais appel à vous lecteurs et lectrices (je reste malgré moi politiquement correct ), avec un clin d'oeil particulier aux lectrices, ou plutôt, soyons franc, une lectrice .
-Quel orgueil James !
-Non, "petite délicatesse de mon coeur"!
-Jusqu'où iras-tu James ?
-Aussi loin que vous me le permettrez, mon Dieu !
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
Souvenez-vous, mon héros, que dans votre ambassade à Vienne [1725 à 1729] vous fûtes le premier qui assurâtes que l’union des maisons de France et d’Autriche était nécessaire, et que c’était un moyen infaillible de renfermer les Anglais dans leur île, les Hollandais dans leurs canaux, le duc de Savoie dans ses montagnes, et de tenir enfin la balance de l’Europe.
L’événement doit enfin vous justifier. C’est une belle époque pour un historien que cette union si elle est durable [traité d’alliance France-Autriche 1er mai 1756 ; la Prusse s’étant alliée à l’Angleterre, ennemie de la France : c’est le renversement des alliances].
Voici ce que m’écrit une grande princesse plus intéressée qu’une autre aux affaires présentes par son nom et par ses États [sans doute la duchesse de Saxe-Gotha, déduction d’après sa lettre du 4 septembre]:
« La manière dont le R. de Pr. en use avec ses voisins excite l’indignation générale [invasion de la Saxe par Frédéric le 29 août 1756 et la manière dont il a traité le pays : lourdes contributions, incorporation forcée des hommes. Etc. Auguste III a dû rentrer en Pologne.]. Il n’y aura plus de sureté depuis le Veser jusqu’à la mer Baltique. Le corps germanique a intérêt que cette puissance soit très réprimée. Un empereur serait moins à craindre, car nous espérons que la France maintiendra toujours les droits des princes. »
On me mande de Vienne qu’on y est très embarrassé [les Autrichiens furent battus à Lobositz le 1er octobre 1756]. Apparemment qu’on ne compte pas trop sur la promptitude et l’affection des Russes.
Il ne m’appartient pas de fourrer mon nez dans toutes ces grandes affaires, mais je pourrais bien vous certifier que l’homme dont on se plaint [évidemment Frédéric] n’a jamais été attaché à la France, et vous pourriez assurer Mme de P. qu’en son particulier elle n’a pas sujet de se louer de lui [dans une lettre datée de Potsdam, mais récrite certainement à Colmar, V* raconte que Mme de Pompadour l’avait chargé « de présenter ses respects au roi de Prusse » et que celui-ci « répondit sèchement : Je ne la connais pas » .]. Je sais que l’Impératrice a parlé il y a un mois avec beaucoup d’éloge de Mme de P. Elle ne serait peut être pas fâchée d’être instruite par vous ; et comme vous aimez à dire des choses agréables vous ne manquerez peut-être pas cette occasion.
Si j’osais un moment parler de moi, je vous dirais que je n’ai jamais conçu comment on [Louis XV et Mme de Pompadour] avait eu de l’humeur contre moi de mes coquetteries avec le roi de Prusse. Si on savait qu’il m’a baisé un jour la main toute maigre qu’elle est, pour me faire rester chez lui, on me pardonnerait de m’être laissé faire ; et si on savait que cette année on [Frédéric] m’a offert carte blanche, on avouerait que je suis un philosophe guéri de sa passion. J’ai, je vous l’avoue, la petite vanité de désirer que deux personnes le sachent. [Louis XV et Mme de P. L’édition pirate de La Pucelle mettra fin en décembre à ces pourparlers et à ses espoirs de retour ] Et ce n’est pas une vanité, mais une délicatesse de mon cœur de désirer que ces deux personnes le sachent par vous. Qui connait mieux que vous le temps et la manière de placer les choses ? Mais j’abuse de vos bontés et de votre patience. Agréez le tendre respect du Suisse.
Je vous demande pardon du mauvais bulletin de Cologne que je vous envoyai dernièrement. On forge des nouvelles dans ce pays là.
Voltaire
Aux Délices 10 octobre 1756. »
23:42 | Lien permanent | Commentaires (0)
08/10/2009
Nous sommes bien éloignés d’oser mettre des conditions à vos bienfaits
Pluie du matin, n'arrête pas le pélerin ! Soit, à condition d'être sous une pélerine...
« A Anne-Robert-Jacques Turgot
Monseigneur,
Nos États, et moi chétif, nous vous réitérons que nous acceptons avec transport les propositions que M. de Trudaine a eu la bonté de nous faire de concert avec vous [le 31 août, lettre à Fabry : « Le bienfait très signalé et très inattendu est que nous soyons débarrassés de cette foule d’employés qui vexe la province, qui remplit les prisons, et qui interdit tout commerce… Nous profiterons … de notre liberté pour faire proposer aux fermiers généraux de nous livrer le sel au même prix qu’à Genève… Ainsi il vous sera très aisé de prendre sur la vente de ce même sel une somme assez considérable pour payer les dettes de la province, pour donner une indemnité à la ferme, pour subvenir à la confection des chemins. La liberté qu’on daigne nous offrir, l’abolissement des corvées sont des bienfaits inestimables… »]. Nous sommes bien éloignés d’oser mettre des conditions à vos bienfaits. Notre province sera trop heureuse en pouvant commercer librement. Toutes les mesures sont déjà prises pour profiter de la grâce que vous daignez nous accorder ; et on vient de faire bâtir des magasins à Ferney pour recevoir toutes les marchandises qui viendront des pays méridionaux par Genève.
On veut nous faire craindre que la ferme générale insiste sur une indemnité annuelle de quarante à cinquante mille livres .Vous savez, Monseigneur, combien notre petit pays est pauvre. Les bureaux multipliés qui achèvent notre ruine ont été très souvent à charge à la ferme générale ; et malgré les vexations les plus continues, elle n’en a jamais tiré plus de sept mille francs, dans les années les plus lucratives. Nous offrons de leur en donner quinze mille. Cette somme sera prise, comme de raison, sur tous les possesseurs des terres ; rien n’est plus juste. Notre petit pays est digne de votre attention, parce qu’il est très malheureux. Il ne le sera plus. M. Laffichard [Joseph Laffichard à qui V* faisait mine d’attribuer son épître en l’honneur de Turgot Le Temps présent ], de plusieurs académies, me mande qu’il viendra danser avec nous dès qu’il apprendra l’effet de vos bontés.
Daignez agréer, Monseigneur, le respect et la reconnaissance du vieux malade de Ferney, aussi vieux que M. Laffichard.
V.
8è octobre 1775, à Ferney. »
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rh...
http://www.voltaire-integral.com/Html/10/37_Present.html...
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07/10/2009
J’y passe ma vie entre le travail et le plaisir
Est-ce ainsi qu'on écrit encore à sa maitresse au XXIème siècle ?
Non ! Un SMS du style : "mdr je kif grave les NL prépare la couette, j'arrive avant les grands froids. Slt au cocu ; A+ ".
Je ne maitrise pas encore assez cette langue étrangère pour garantir un texte complet . Je vais tenter l'opération, promis , ça doit valoir son pesant de cacahuètes . Mais pas ce soir, je suis à la bourre . Vite j'enregistre pour que la lettre du 7 soit en ligne .
Petit rajout du 8 : http://www.dailymotion.com/video/xq85_jacques-brel-amster...
pour vous mettre dans l'ambiance portuaire ...
« A Marguerite-Madeleine du Moutier, marquise de Bernières
Votre lettre a mis un nouvel agrément dans la vie que je mène à La Haye [Sa liaison avec la Marquise de Bernières n’est pas rompue, mais il fait le voyage en Hollande avec une jeune veuve Mme de Ruppelmonde]. De tous les plaisirs du monde, je n’en connais point de plus flatteur que de pouvoir compter sur l’amitié d’une dame aussi estimable que vous. Je resterai encore quelques jours à La Haye pour y prendre toutes les mesures nécessaires sur l’impression de mon poème [Faute de privilège en France, par le veto de Fleury, précepteur de Louis XV, qui lui reproche d’avoir loué l’amiral de Coligny et la reine Élisabeth d’Angleterre. A la Haye, il conclut un marché avec le libraire Le Viers, lance une souscription qui est annoncée dans La Gazette de Hollande à partir du 6 octobre, mais finalement, cette édition ne verra pas le jour. Il tient à ce qu’on donne l’édition de la Henriade comme le but de son voyage ; le 2 il disait à Thiriot : « … je vous prie de répandre que j’ai été en Hollande pour prendre des mesures sur l’impression de mon poème et point du tout pour y voir M. Rousseau (Jean-Baptiste, exilé). »] . Et je partirai lorsque les beaux jours finiront, il n’y a rien de plus agréable que La Haye quand le soleil daigne s’y montrer. On ne voit ici que des prairies, des canaux, et des arbres verts ; c’est un paradis terrestre depuis La Haye à Amsterdam ; j’ai vu avec respect cette ville qui est le magasin de l’univers. Il y avait plus de mille vaisseaux dans le port. De cinq cent mille hommes qui habitent Amsterdam, il n’y en a pas un d’oisif, pas un pauvre, pas un petit-maître, pas un homme insolent. Nous rencontrâmes le Pensionnaire [premier ministre] à pied sans laquais au milieu de la populace. On ne voit là personne qui ait de cour à faire, on ne se met point en haie pour voir passer un prince, on ne connait que le travail et la modestie. Il y a à La Haye plus de magnificence et plus de société par le concours des ambassadeurs. J’y passe ma vie entre le travail et le plaisir et je vis ainsi à la hollandaise et à la française. Nous avons ici un opéra détestable mais en revanche je vois des ministres calvinistes, des arminiens, des sociniens, des anabaptistes qui parlent tous à merveille et qui en vérité ont tous raison. Je m’accoutume tout à fait à me passer de Paris, mais non pas à me passer de vous. Je vous réitère encore mon engagement de venir vous trouver à La Rivière si vous y êtes encore au mois de novembre. N’y restez pas pour moi mais souffrez seulement que je vous y tienne compagnie si votre goût vous fixe à la campagne pour quelque temps. Permettez –moi de présenter mes respects à M. de Bernières et à tout ce qui est chez vous .Je suis toujours avec un dévouement très respectueux votre très humble et obéissant serviteur Volt.
A La Haye ce 7 octobre 1722. »
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