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27/05/2017

criez, je vous en prie, et faites crier . Il n'y a que le cri public qui puisse nous obtenir justice . Les formes ont été inventées pour perdre les innocents

... et permettre aux coupables de retarder ou éviter la condamnation, n'est-ce pas Nanar Tapie, Sarko, Balkany, Guaino, Guéant, Fillon, Marine Le Pen, etc.

L. Giavarini (dir.), Pouvoir des formes, écriture des normes. Brièveté et normativité (Moyen Âge/ Temps modernes)

 On tombe souvent sur un os ... Qui l'emportera ?

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 Petit rappel ...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

8 juillet [1762]

Toutes les raisons de justice et de convenance sont pour vous, mais elles doivent céder à l'autorité de monsieur le contrôleur général et à son amitié pour M. de Morival . S'il vous avait connu, ce serait vous qu'il aimerait sans doute . Faites vous un mérite auprès de lui de votre sacrifice , afin qu'il vous aime à votre tour . Tâchez de lui parler ; donnez-lui des éloges sur ce que l'amitié lui fait faire ; remettez votre sort entre ses mains . Cette conduite, la seule que vous deviez tenir, peut contribuer à votre fortune . Mon cher frère, je vous prierai toujours de prendre votre parti en philosophe sur l'affaire de cette direction . Il est bien à souhaiter qu'on puisse imprimer à son profit ces pièces qui me paraissent convaincantes et qu'elles puissent être portées au pied du trône par le public soulevé en faveur de l'innocence . Faites-les imprimer, criez, je vous en prie, et faites crier . Il n'y a que le cri public qui puisse nous obtenir justice . Les formes ont été inventées pour perdre les innocents .

Mon frère Thieriot vous embrasse; mon frère d'Alembert me néglige positivement . »

 

Je pense qu’il faut frapper à toutes les portes, et tenter tous les moyens qui pourraient s’entr’aider, sans pouvoir s’entre-nuire.

... Ce qui vaut pour les particuliers vaut pour les pays, ce serait beau que cette pensée voltairienne prenne vie , s'entraider plutôt que s'entre-nuire ; ça vaut bien toutes les homélies du monde et diktats religieux qui ne tiennent pas plus que le temps d'un jeûne rituel .

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet , comtesse d'Argental

8 juillet 1762

Nous ne pouvons, dans notre éloignement de Paris, que procurer des protections à cette famille infortunée . C’est à messieurs les avocats, soit du conseil, soit du parlement, à régler la forme. Les pièces originales imprimées intéressent quiconque les a lues ; tout le monde plaint la veuve Calas ; le cri public s’élève, ce cri peut frapper les oreilles du roi. J’ignore si cette affaire sera portée au conseil privé ou au conseil des parties : tout ce que je sais, c’est qu’elle est juste.

On m’assure que le parlement de Toulouse ne veut pas seulement communiquer l’énoncé de l’arrêt.

Il me paraît qu’on peut commencer par présenter requête pour obtenir la communication de cet arrêt et des motifs : il y a cent exemples que le roi s’est fait rendre compte d’affaires bien moins intéressantes. N’avons-nous pas des raisons assez fortes pour demander et pour obtenir que les pièces soient communiquées par ordre de la cour ? La contradiction évidente des deux jugements, dont l’un condamne à la roue un accusé et dont l’autre met hors de cour des complices qui n’ont point quitté cet accusé ; le bannissement du fils, et sa détention dans un couvent de Toulouse après ce bannissement ; l’impossibilité physique qu’un vieillard de soixante-huit ans ait étranglé seul un jeune homme de vingt huit ans ; enfin l’esprit de parti qui domine dans Toulouse ; tout cela ne forme t-il pas des présomptions assez fortes pour forcer le conseil du roi à se faire représenter l’arrêt ?

Je demande encore si un  fils de l’infortuné Jean Calas, qui est en France, retiré dans un village de Bourgogne, ne peut pas se joindre à sa mère, et envoyer une procuration quand il s’agira de présenter requête ? Ce jeune homme, il est vrai, n’était point à Toulouse dans le temps de cette horrible catastrophe ; mais il a le même intérêt que sa mère et leurs noms réunis ne peuvent-il pas faire un grand effet ?

Plus je réfléchis sur le jugement de Toulouse, moins je le comprends . Je ne vois aucun temps dans lequel le crime prétendu puisse avoir été commis ; je ne crois pas qu’il y ait jamais eu de condamnation plus horrible et plus absurde, et je pense qu’il suffit d’être homme pour prendre le parti de l’innocence cruellement opprimée. J’attends tout de la bonté et des lumières de ceux qui protègent la veuve Calas.

Il est certain qu’elle ne quitta pas son mari d’un moment dans le temps qu’on suppose que son mari commettait un parricide. Si son mari eût été coupable, elle aurait donc été complice . Or, comment ayant été complice ferait-elle deux cents lieues pour venir demander qu’on revît le procès, et qu’on la condamnât à la mort ? Tout cela fait saigner le cœur et lever les épaules. Toute cette aventure est une complication d’évènements incroyables, de démence, et de cruauté. Je suis témoin qu’elle nous rend odieux dans les pays étrangers, et je suis sûr qu’on bénira la justice du roi, s’il daigne ordonner que la vérité paraisse.

On a écrit à M. le premier président de Nicolaï, à M. le premier président d’Auriac 1, qui tous deux ont un grand crédit sur l’esprit de M. le chancelier . Madame la duchesse d’Anville, M. le maréchal de Richelieu, M. le duc de Villars, doivent avoir écrit à M. de Saint-Florentin. On a écrit à M. de Chaban, en qui M. de Saint-Florentin a beaucoup de confiance ; et M. Tronchin, le fermier-général, peut tout auprès de M. de Chaban.

Donat Calas, retiré en Bourgogne a, de son côté, pris la liberté d’écrire à M. le chancelier, et a envoyé une requête au conseil ; le tout a été adressé à M. Héron, premier commis du conseil, qui fera rendre ces pièces,2 selon qu’il trouvera la chose convenable. Je vous en envoie une copie, parce qu’il me paraît nécessaire que vous soyez informés de tout.

J’ai écrit aussi à M. Ménard, premier commis de M. de Saint-Florentin . Je pense qu’il faut frapper à toutes les portes, et tenter tous les moyens qui pourraient s’entr’aider, sans pouvoir s’entre-nuire.

Depuis ce mémoire écrit, j’ai reçu une lettre de M. Mariette, avocat au conseil, qui a vu la pauvre Calas, et qui dit ne pouvoir rien sans un extrait des pièces. Mais quoi donc ! ne pourra-t-on demander justice sans avoir les armes que nos ennemis nous refusent ? on pourra donc verser le sang innocent impunément, et en être quitte pour dire , je ne veux pas dire pourquoi on l’a versé ?  Ah ! quelle horreur ! y aurait-il dans un monde une tyrannie pareille ? et les organes des lois sont-ils faits pour être des Busiris ?3

Voici une lettre 4 que j’écris à M. Mariette ; j’y joins un exemplaire des pièces originales, ne sachant point s’il les a vues. Je supplie monsieur et madame d’Argental, nos protecteurs, de vouloir bien ajouter à toutes leurs bontés celle de vouloir bien faire rendre cette lettre et ces pièces à M. Mariette. Ils peuvent, je crois, se servir de l’enveloppe de M. de Courteilles.

Je leur présente mes respects.

V.»



1 Guillaume Castanier d'Auriac . Voir : http://louisxivaujourlejour.blogs.midilibre.com/archive/2...

et : http://fenouilledes.fr/tag/guillaume-castanier-dauriac/

et : http://www.worldcat.org/search?q=au%3ACASTANIER+D%27AURIA...

2 Le manuscrit olographe s'arrête ici ; la suite du texte est prise d'une copie ancienne qui a servi pour l'édition.

3 Busiris est un roi légendaire d’Égypte qui sacrifiait les étrangers qui abondaient dans ses terres, surtout s'ils étaient roux ; sur le point d'être à son tour égorgé, Hercule se libéra de ses liens et libéra la terre de ce roi .

4 Voir lettre du même jour à Pierre Mariette , avocat au conseil et page 29 : https://books.google.fr/books?id=xiq1TZbvhW4C&pg=PA29...

 

26/05/2017

que la vérité soit connue ; la justice viendra ensuite.

... Il est des priorités qu'on ne peut abolir .

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Un beau trio .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

7 juillet 1762 aux Délices 1

Mes divins anges, nous ne demandons autre chose au conseil sinon que, sur le simple exposé des jugements contradictoires du parlement de Toulouse, et sur l’impossibilité physique qu’un vieillard faible, de soixante-huit ans, ait pendu un jeune homme de vingt huit ans, le plus robuste de la province, sans le secours de personne, on se fasse représenter la procédure.

A cet effet, un des fils de Calas, qui est chez moi, envoie sa requête à M. Mariette, avocat au conseil, lequel la rédigera ; et nous espérons qu’elle sera signée de la mère.

Nous craignons que le parti fanatique qui accable cette famille infortunée à Toulouse, et qui a eu le crédit de faire enfermer les deux filles dans un couvent, n’ait encore celui de faire enfermer la mère, pour lui fermer toutes les avenues au conseil du roi.

Mais le fils, qui est en sûreté, remplira l’Europe de ses cris, et soulèvera le ciel et la terre contre cette iniquité horrible.

Je répète qu’il est peu vraisemblable que la veuve Calas puisse tirer les pièces de l’antre du greffe de Toulouse, puisqu’il y a  des défenses sévères de les communiquer à personne.

Cette seule défense prouve assez que les juges sentent leur faute.

Si, par impossible, les juges ont eu des convictions que les accusés étaient coupables, s’ils n’ont puni que le père, et si, contre les lois, ils ont élargi les autres, en ce cas il est toujours très important de découvrir la vérité. Il y a d’un côté ou d’un autre le plus abominable fanatisme, et il faut le découvrir.

J’implore M. de Courteilles, uniquement pour que la vérité soit connue ; la justice viendra ensuite.

Tous les étrangers frémissent de cette aventure. Il est important pour l’honneur de la France que le jugement de Toulouse soit ou confirmé ou condamné.

Je présente mon respect à monsieur et à madame de Courteilles, à monsieur et madame d’Argental. Cette affaire est digne de toute leur bonté. 

V.»



1   Le même jour le duc de Villars écrit à V* : « Je viens d'écrire, monsieur, comme vous le souhaitiez à M. le comte de Saint-Florentin en faveur de Mme Calas . Je prie ce ministre de vouloir bien prendre connaissance des motifs de l'arrêt rendu contre son mari par le parlement de Toulouse […] et de lui accorder sa protection pour faciliter les moyens de justification qu'elle peut avoir ; […] je n'ai pas pu lui assurer que l'arrêt était injuste parce que je ne le crois pas . Les pièces que vous m'avez envoyées, et dont je vous remercie,ne me font point changer de sentiment . »

Coquerel donne en bas de page la note suivante : « Nous avons lu cette lettre de Villars au ministre en date du 7 juillet . Elle est aussi peu favorable que possible aux Calas . »

 

Je n'abandonnerait cette affaire qu'en mourant

... Combien de nos 577 futurs députés de tout poil ( et surtout les grandes gueules de l'opposition)  auront le dixième du courage de Voltaire qui fut, lui,  capable de joindre les actes à la parole ?

Je ne sais .

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 Dieu seul le sait, quand il arrête de jouer avec nous ... yohh man !

 

 

« A Philippe Debrus

[6 juillet 1762]

J'obtiendrai aussi aisément un ordre du conseil sur la requête du fils que sur celle de la mère .

C'est le seul parti qu'il y ait à prendre . On conduira la pauvre veuve à Paris comme on voudra, on attendra vainement des procédures inutiles .

Ce n'est point à Mme Calas à faire venir ces procédures, c'est au roi à les demander .

La mère et le fils doivent supplier le roi de se les faire représenter en vertu de la contradiction évidente des deux arrêts de Toulouse .

Je prie monsieur Debrus de faire signer à Donat Calas la requête ci-jointe, du 6 juillet 1762, à Châtelaine 1.

Je l'enverrai demain à l'avocat au conseil qui seul est en droit de la signer et de la présenter, ce ministère n'étant point du tout du ressort des avocats du parlement .
J'enverrai copie de la requête à tous les amis du chancelier .

Il faut absolument tirer la vérité du puits du parlement toulousain . Il faut soulever l'Europe entière, et que ses cris tonnent aux oreilles des juges . Je n'abandonnerait cette affaire qu'en mourant . »

1 La Requête au roi en son conseil est signée de « Donat Calas, Châtelaine, 7 juillet 1762 » . Elle était accompagnée d'un feuillet signé de la même façon, À monseigneur le chancelier ; les deux documents avaient été composés par Voltaire . Voir : http://data.bnf.fr/10234053/donat_calas/#allmanifs

et : https://books.google.fr/books?id=0nnxGEXYcR0C&pg=PA486&lpg=PA486&dq=Donat+Calas,+Ch%C3%A2telaine,+7+juillet+1762%C2%A0&source=bl&ots=KPVQCnK-3W&sig=gkkFcav-Gk2WHflvhUb75ItAf_0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjppcXt74zUAhXJBcAKHVAKBs4Q6AEIMjAB#v=onepage&q=Donat%20Calas%2C%20Ch%C3%A2telaine%2C%207%20juillet%201762%C2%A0&f=false

et : http://sweet.ua.pt/fmart/calas.htm

 

Vous savez, mon cher frère, que la place sur laquelle vous avez des vues est promise depuis longtemps et que vous déplairiez si vous insistiez

... Voilà ce que l'on a pu, sans doute, écrire, ou plutôt dire (car heureusement pour certains les paroles s'envolent) lors du choix des candidats aux législatives prochaines, et je me garde bien de vous rapporter les réponses mal seyantes y correspondant .

Les vieux chevaux de retour ne sont pas disposés à céder leurs places si aisément , leur train-train (de sénateur ? ) et leurs rentes en dépendent trop, de plus il n'est jamais agréable de voir parachuter un histrion sur un fief tenu de longue date ( lesquels parachutistes -- magouille and C°-- n'ont plus le courage de se représenter dans leurs cantons d'origine ).

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« A Etienne-Noël Damilaville

Aux Délices 5 juillet [1762] 1

Vous savez, mon cher frère, que la place sur laquelle vous avez des vues est promise depuis longtemps et que vous déplairiez si vous insistiez . Plût à Dieu que vous puissiez demander et obtenir celle de Lyon . Il y a déjà un philosophe dans cette ville ; vous seriez deux, et l'archevêque, s'il osait , serait le troisième .

Je vous prie d'envoyer par la petite poste deux exemplaires des pièces originales à M. Mignot, conseiller au grand conseil, chez Mme de Fontaine de Florian, maîtresse des comptes, rue Saint-Antoine et une chez MM. Dufour et Mallet banquiers, rue Montmartre . C'est chez eux que demeure cette veuve si à plaindre .

Les deux ermites vous embrassent . »

1 L'édition de Kehl, à la suite de la copie Beaumarchais, amalgame la plus grande partie de cette lettre avec celle du 8 juillet 1762 à Damilaville ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-19-123062338.html

 

25/05/2017

moi, monseigneur, je tiens que dans votre cour il faut aller au ministre par le prince

... Ce en quoi mon "petit Suisse" préféré respecte le dicton qu'il "vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints " , le temporel s'accordant avec le spirituel  . 

L'emploi du temps d'Emmanuel Macron nous permet-il ce même type de démarche ? ce serait formidable , mais, --restons lucides,-- improbable pour l'immense majorité d'entre nous . Pour cela il serait bon qu'on le dispense de participer à ces innombrables cérémonies commémoratives  et inaugurations dont notre pays me semble être un fournisseur inépuisable , en toute inutilité (sauf pour satisfaire l'ego de quelques présidents d'associations ou petits/grands élus subalternes ).  

Pour en revenir à la dure réalité de notre monde où l'on râle pour modifier une loi sur le travail dans le même temps qu'on en perd dans des bouchons interminables pour profiter d'un "pont" , les descendants des  contemporains du "petit Suisse" viennent de sortir (sortez couverts) un préservatif vegan dont je vous laisse le soin de faire l'essai ( je suppose qu'il doit protéger aussi du mildiou et de la mouche de la carotte ). Hulk ne jure plus que par lui , c'est vous dire ! http://www.20minutes.fr/sante/2074403-20170524-suisse-voi...

Les préservatifs Green Condom, vegan et sans gluten, ont été lancés par une Genevoise de 32 ans.

 

 

 

« A Charles-Philippe-Théodore von Sulzbach, électeur palatin 1

Aux Délices par Genève 5 juillet 1762

Monseigneur,

Je voudrais que mon bon hiérophante trouvât grâce devant Votre Altesse Électorale . Il n'est ni janséniste ni moliniste ; c'est le meilleur prêtre que je connaisse . Si les jésuites lui avaient ressemblé, ils seraient encore en Portugal, et ne seraient point honnis en France . Toute la famille d'Alexandre , que j'ai mis 2 à vos pieds il y a un mois, attend ce que vous pensez d'elle, pour savoir si elle doit se montrer . Me sera-t-il permis, monseigneur, d'avoir recours à votre protection pour le temporel , après avoir soumis le spirituel à vos lumières ? Votre Altesse Électorale voit que l'âme et le corps du petit Suisse dépendent d'elle . La petite-fille de Corneille et son éditeur languissent . J'espère que M. de Beckers nous ranimera . C'est auprès de M. de Beckers que je vous implore . Je crois qu'il n'y a point auprès de lui de protection meilleure que la vôtre . Daignez donc souffrir, monseigneur, que j’adresse à Votre Altesse Électorale le triste et discourtois placet que je présente à votre contrôleur général . Il y a de fins courtisans italiens qui prétendent qu'il faut toujours aller au prince par les ministres ; et moi, monseigneur, je tiens que dans votre cour il faut aller au ministre par le prince, et que c'est toujours à votre belle âme qu'il faut avoir recours .

Que Votre Altesse Électorale daigne agréer avec sa bonté ordinaire l'attachement, la reconnaissance et le profond respect de son vieux petit Suisse

Voltaire . »

2 Sic . On devrait écrire mise .

 

 

24/05/2017

Jamais la passion ne peut se peindre dans des yeux baissés ; cela est modeste, mais cela n'est pas tragique

... Petite leçon de mise en scène, tout à fait d'actualité pour le Festival de Cannes , et qui semble bien appliquée, au moins pour la montée des marches .

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Isabelle Huppert, -pour qui j'ai un faible,- et Haneke qui donne des émotions .

 

 

« A François de Vosges 1

3 juillet [1762] aux Délices 2

J'ai reçu, monsieur, vos trois beaux dessins d'Attila, de Sophonisbe, et de La Toison d'or . Vous relevez par votre art des pièces où Corneille oublia un peu le sien .

Je crois avoir renvoyé à M. de La Marche le dessin de Pompée ; il me semble que Cornélie baissait les yeux et que vous avez envie de la représenter les levant au ciel et tenant l'urne à la main . Jamais la passion ne peut se peindre dans des yeux baissés ; cela est modeste, mais cela n'est pas tragique . Je suis sûr qu'avec ce changement, vous ferez un chef-d’œuvre de votre Cornélie .

Dès que nous aurons six dessins, les libraires les donneront aux graveurs . On aura soin , monsieur, de vous envoyer leurs premières esquisses sur lesquelles vous donnerez vos ordres . Je suis très sensible à l'honneur que vous me faites, et suis parfaitement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire . »

2 Une copie du XIXè siècle donne pour l'année 1761 , suivie par toutes les éditions jusqu'à Moland qui rectifie .